jeudi 30 septembre 2010

La règle du jeu : pile, je gagne, face, tu perds !




 Le Monde 28/9/2010

Il sera bien temps, d'ici au printemps 2012, de faire le bilan de toutes les réformes annoncées, amorcées, engagées, contrariées, ensablées ou oubliées depuis trois ans. Ne retenons pour l'heure, puisque l'actualité y invite, que le grand chantier institutionnel ouvert dès l'été 2007 par Nicolas Sarkozy.
Il comportait deux volets : la réforme de la Constitution, entérinée par le congrès le 23 juillet 2008, puis celle des collectivités territoriales dont l'examen arrive à son terme, cette semaine, à l'Assemblée nationale. Au niveau national, comme au niveau local, les mêmes principes devaient présider à cette ambitieuse " modernisation " : " Ceux d'une démocratie exemplaire, d'une République irréprochable, d'une vie publique placée sous le signe de la clarté et de la responsabilité et gouvernée par l'intérêt général ", selon les termes du chef de l'Etat, le 22 octobre 2008, à l'Elysée.
Qu'en est-il deux ans plus tard ? Non pas de la République irréprochable dont on constate tous les jours ou presque qu'elle ne l'est pas ; pas davantage du pouvoir nouveau donné aux citoyens de défendre leurs droits face à la loi, grâce à la question prioritaire de constitutionnalité, dont le Conseil constitutionnel s'est emparé avec efficacité et qui restera, probablement, une réforme en profondeur de notre Etat de droit. Mais qu'en est-il de la " démocratie exemplaire " ?
L'affaire des retraites témoigne qu'elle reste un voeu pieux. Voilà pourtant une réforme essentielle qui, au-delà des contraintes financières, touche chacun dans sa vie personnelle et professionnelle, dans son rapport au travail, à la solidarité, à l'âge et à la mort : une réforme de civilisation, si l'on ose employer l'expression, un peu galvaudée. A-t-elle fait l'objet d'un grand débat national, à l'occasion de la campagne présidentielle de 2007 ? L'on sait bien que non puisque Nicolas Sarkozy avait alors assuré, et répété en 2008, qu'elle n'était pas à l'ordre du jour ?
A-t-elle fait l'objet, depuis qu'elle est engagée, d'un débat national organisé par le pouvoir, afin de convaincre chacun de sa justesse et de sa justice ? Non, si l'on en juge par les enquêtes d'opinion et par les manifestations dans les rues de l'Hexagone.
Pourrait-elle faire l'objet d'un tel débat, à l'occasion d'un référendum que certains réclament ? Encore non, puisque la nouvelle procédure de référendum d'initiative mi-parlementaire mi-populaire, introduite à l'article 11 de la Constitution par la révision de 2008, est restée lettre morte : la loi organique censée en préciser les règles dort prudemment dans un tiroir. A-t-elle au moins fait l'objet d'une négociation approfondie avec les syndicats ? Toujours non.
Restait le Parlement. On a vu ce qu'il en était à l'Assemblée : 65 heures de débat verrouillé pour tout potage et l'opposition privée de dessert, le 15 septembre, lorsqu'elle a voulu inaugurer le droit nouveau offert à chaque député d'expliquer son vote durant cinq minutes. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, a poliment attendu que le vingt-troisième orateur socialiste, Laurent Fabius, se soit exprimé, avant de mettre fin brutalement à la séance.
Inacceptable obstruction, s'est-il défendu. Sans doute. Mais modeste réplique au passage en force voulu par le gouvernement. Le vote eût été retardé de quelques heures, la face de la réforme n'en aurait pas été changée, et l'honneur de l'opposition aurait été sauf ; cette opposition dont le président souhaitait, le 12 juillet 2007, à Epinal, qu'elle " puisse mieux jouer son rôle dans une démocratie apaisée "... On en sourit - jaune.
L'ultime recours est le Sénat, dont le président joue les " gentils " après que son homologue de l'Assemblée eut joué les " méchants ". Mais chacun sait bien, là encore, que les amendements qu'il esquisse ont été soigneusement calibrés avec l'Elysée pour pouvoir dire, si la mobilisation dans la rue ne faiblit pas, que l'on a su en tenir compte. Au fond, la règle du jeu est simple : pile je gagne, face tu perds !
Elle va, à nouveau, s'appliquer le 28 septembre, lors du vote en deuxième lecture, à l'Assemblée, de la réforme des collectivités territoriales. Un grand oeuvre était annoncé, destiné à simplifier nos institutions locales, clarifier les responsabilités et les compétences de chacun, réduire dysfonctionnements et redondances. Pour le coup, le Parlement a pris le temps : une année entière d'allers et retours entre sénateurs et députés.
Mais, à l'arrivée, un résultat déplorable : faute d'accord avec le Sénat, l'Assemblée aura le dernier mot - c'est la règle - et rétablira le texte voulu par le chef de l'Etat. Tant pis si la création du conseiller territorial (mi-départemental mi-régional) rend le paysage encore plus confus qu'aujourd'hui ; tant pis si son élection future au scrutin uninominal à deux tours écorne sérieusement le principe de la parité entre femmes et hommes, pourtant inscrit dans la Constitution ; tant pis si ce texte, de l'aveu même des présidents des deux Assemblées, est devenu " inapplicable ". Il sera voté, pour permettre au président de la République d'ajouter une ligne - même creuse - à son bilan et d'appliquer fermement sa devise : pile je gagne, face tu perds !
Le comble est que cette singulière conception de la démocratie semble gagner les esprits à gauche. Après des débats internes, les socialistes ont décidé, avant l'été, d'organiser des primaires pour désigner leur candidat en 2012. Ce doit être un grand moment démocratique, exemplaire, transparent et mobilisateur.
Et voilà que Claude Bartolone, qui n'est pas le moindre d'entre eux, dit tout haut ce que certains espèrent en leur for intérieur : les primaires ne seraient, au fond, que la " confirmation " de celui (Dominique Strauss-Kahn) ou celle (Martine Aubry) qui, dans les prochains mois, se sera imposé dans le parti et dans l'opinion.
Tollé des autres prétendants. Ferme démenti de la première secrétaire du PS. Mais cela n'effacera pas l'impression que, de ce côté-là aussi, certains aimeraient bien jouer à ce jeu national : pile je gagne, face, tu perds ! 

Gérard Courtois

Conseil municipal du 29/9/2010

Au moment de commencer à écrire sur le conseil municipal de ce soir, je suis assez mal à l'aise pour rendre compte de la façon assez pathétique dont furent dirigés les débats. Certes, il n'est pas évident pour Eugène Binaisse, le Maire, d'avoir à mener des débats face à la grossièreté de Marion Le Pen, celle-ci prenant la parole sans y être invitée ou interrompant, sans cesse, le premier magistrat. De plus, on fut sidéré de voir le 1er adjoint, pourtant Président du groupe majoritaire, rester muet, toute la soirée, ne volant même pas au secours de son maire en perdition...

C'est vrai que la démocratie n'existe pas à Hénin-Beaumont et les exemples de ce conseil municipal confirment une nouvelle fois ce que l'on savait déjà: ainsi, on n'informe plus les habitants de l'ordre du jour. On connaissait déjà la parodie de consultation concernant le tramway: aucune information des citoyens, à part une exposition des tracés dans la plus grande discrétion, un pseudo comité consultatif à faire rire le pire des despotes (de toutes les façons, à partir du moment où les élus n'ont pas pris, dès leur élection, la mesure de ce dossier, ils ont piteusement échoué dans ce qui aurait dû être le dossier phare de l'avenir d'HB pour les 50 prochaines années)... l'opposition eut beau jeu de rappeler qu'il n'y avait même pas eu de débat en conseil municipal, le Maire ayant déjà annoncé, par voie de presse, que la décision sur le tracé serait prise en...bureau municipal. C'est là que l'on mesure que l'équipe élue et l'encadrement ne sont pas à la hauteur des enjeux: cette constatation que nous avions fait nôtre, très rapidement, est maintenant corroborée par les interlocuteurs dans les collectivités et administrations qui nous disent leur "effarement". Comme nous l'a affirmé une de ces personnes: "vous n'avez pas mérité la double peine" (Dalongeville et Duquenne/Binaisse).

Cette incapacité à gérer le conseil a atteint son point le plus grotesque quand, lors du vote de 2 motions présentées par le FN, le Maire ne s'est même pas rendu compte, qu'en demandant à sa majorité de ne pas prendre part au vote (condamnation de la gestion de la Soginorpa) ou de s'abstenir (sur la videoprotection), il faisait, de ce fait, adopter les textes présentés! Comble du ridicule (ou de l'incompétence), s'apercevant de sa bévue, il a refait voter la 1ère motion...Il n'a pas osé pour la seconde, M.Le Pen l'ayant menacé du Tribunal Administratif, pour la précédente...

Désespérantes également les formules: "Personne n'a plus rien à dire?" (c'est à dire le contraire de ce qu'il voulait dire: quelqu'un a-t-il quelque chose à dire?). Ou: "nous ne sommes pas contre, c'est pourquoi nous nous abstenons". Ou pire: "j'irai vous représenter" (s'adressant à Marine Le Pen alors qu'il venait d'être désigné au sein du Conseil d'administration d'Adevia, société qu'elle venait de critiquer, au vu d'un rapport de la CRC). Qu'avait-il également besoin de mentir en affirmant qu'une commission des Finances avait eu lieu dans son bureau (!), s'attirant les foudres de la député européenne d'extrême-droite qui le menaça de porter plainte pour faux en écriture quand il essaya de mentir à nouveau en lui proposant de lui envoyer le compte-rendu...Dépassé par les évènements, il s'essaya à faire de l'humour (personne ne pensa qu'il y croyait): "nous sommes incompétents, d'après vous, mais la commune est bien gérée". Un sursaut de lucidité ou un dernier soubresaut: "Je ne démissionnerai pas" (le FN l'accusant d'être un imposteur...). J'eus très mal pour lui, lorsqu'à 2 occasions (pour le tramway et le Cèdre bleu), le Maire, devant les critiques de S.Briois, crut utile de dire: "Faites-nous des propositions" avouant par là son incapacité à présenter des projets. Désolation chez beaucoup, lorsque, jouant le jeu de MLP, il déclara qu'il était disposé à "prendre des cours de droit" auprès d'elle!!!
Vous avez peut-être l'impression que je m'appesantis trop sur ce naufrage, mais, à vrai dire, je m'abstiens, par charité, de vous décrire l'atmosphère pesante ressentie par tous ceux, présents, qui n'étaient pas des sympathisants du FN.

Concernant ce dernier, j'ai déjà cité les outrances de M. Le Pen, galvanisée par la présence, pour la suivre, d'une journaliste et d'un photographe de Paris-Match (la première déclarant, à la sortie, qu'elle avait compris, au vu de cette séance, le drame d'HB!), mais je dois également citer les méthodes, à nouveau abjectes, utilisées par le parti d'extrême-droite, à l'égard de 3 personnes:
- accuser J. Urbaniak, maire de Noyelles-Godault, d'avoir reçu "des mallettes" (sous-entendu de billets), de la part d'Auchan, relève de la diffamation pure et simple;
- accuser un chef de service de la ville d'être un "gentlemen-cambrioleur" tout en affirmant, à tort, qu'il avait été également condamné pour des tracts diffamatoires, relève aussi de la diffamation;
- enfin, mettre, dans la bouche d'une personne, des propos tenus il y a plus de 30 ans, contre des socialistes, alors que la ville veut lui rendre hommage, de son vivant, en donnant son nom à la médiathèque, est digne de ce dont est capable le FN et je ne serais pas étonné si la personne refusait cet honneur. En effet, le FN a applaudi des 2 mains à la proposition, pour donner du relief à sa haine des socialistes.  Certes, encore une fois, la majorité a apporté des verges pour se faire battre, en désignant ce monsieur, méritant j'en suis sûr, mais réputé proche d'elle.

Pour clore cette triste soirée, je ne sais si l'on doit rire du lapsus de S.Briois, digne du fameux "fellation/inflation" de Rachida Dati: "Tampax/ temps passe"...non, décidément, tout le monde fut très mauvais ce soir et les citoyens d'Hénin-Beaumont sont les plus à plaindre de tant de médiocrité...

mercredi 29 septembre 2010

Des infos utiles sur la consommation.

Pour des raisons personnelles, je m'intéresse depuis très longtemps aux droits des consommateurs. Je voulais donc partager avec vous quelques informations glanées ici ou là.

1- Une garantie méconnue: la garantie légale de conformité.

Le matériel, ménager par exemple, est garanti pendant 2 ans, en cas de panne qui ne soit pas due de votre fait. Une Directive européenne (vous voyez que l'Europe a du bon!) a été transférée en droit français, et protège le consommateur. Pendant les 6 premiers mois après l'achat, celui qui vous a vendu l'appareil est "présumé" responsable: c'est à lui de démontrer que c'est une mauvaise utilisation qui a provoqué la panne. Pendant les 18 mois suivants, la charge de la preuve s'inverse et ce sera à vous de prouver que l'appareil présentait un défaut quand vous en avez pris possession. Dans tous les cas, vous pourrez choisir entre la réparation et le remplacement de l'objet, ce qui devra être fait dans le mois suivant votre réclamation (lqui aura été adressée par lettre recommandée avec accusé de réception). 

2- Fromage au lait cru ou pasteurisé?

Contrairement à ce que l'on pense, et rappelez-vous que Bruxelles voulait interdire le camembert au lait cru, les fromages au lait cru possède une flore microbienne qui peuvent combattre les "mauvais" microbes, ceux à risque. Alors que les fromages pasteurisés, sortant de l'usine, aseptisés, peuvent être ensuite contaminés, les bonnes bactéries, n'existant pas,  ne pourront alors pas jouer leur rôle d'élimination. 2 conclusions: les fromages au lait cru ont meilleur goût et ils ne sont pas dangereux; de plus, on réalise combien la biodiversité, là aussi, est une richesse!

3- L'air intérieur.

Vous savez probablement que l'air intérieur est souvent plus pollué que l'air extérieur. Le Grenelle de l'environnement s'en était préoccupé. Des lois votées récemment prévoient l'étiquetage obligatoire des polluants émis par les produits de construction et de décoration, à partir du 1/1/2012 (depuis janvier de cette année, ces produits ne doivent déjà plus émettre de benzène ni certains phtalates, parmi les plus dangereux polluants pour l'homme). 2 problèmes:
- on a oublié de ficher les produits d'entretien et les désodorisants;
- les normes retenues pour l'étiquetage sont fantaisistes (probablement sous l'influence des lobbys industriels). Le plus fameux polluant (cancérigène certain pour l'homme), le formaldéhyde, est autorisé avec certaines normes alors qu'il devrait être interdit (comme le benzène)! A noter que les organismes de consommateurs s'élèvent aussi contre le fait que des seuils trop élevés ont été fixés pour d'autres produits dangereux pour la santé de l'homme! Notamment, pour les fameux COV (composés organiques volatils) dont la règlementation française admettrait des seuils 5 fois supérieurs à ceux déjà en vigueur dans certains pays...

4- Sur le bail locatif immobilier obligatoire

Rappel sur les clauses interdites:
- celle qui prévoit la responsabilité de plein droit du locataire en cas de dégradations;
- celle permettant la résiliation de plein droit du contrat pour des motifs autres que ceux qui sont légaux, à savoir le non-paiement du loyer, des charges ou du dépôt de garantie, la non-souscription d'un contrat  d'assurance " risques locatifs", l'usage non paisible des lieux. 
- celle qui oblige à un paiement du loyer par prélèvement automatique.

D'autre part, on rappelle que l'état des lieux n'est pas obligatoire, mais fortement conseillé. Qu'en cas de succession, le bail est automatiquement transmis aux héritiers. Que pour une personne privée, le bail est de 3 ans.

mardi 28 septembre 2010

Revue de presse européenne

Petite revue de la presse européenne...Si vous souhaitez un des textes dans son intégralité, je le tiens à votre disposition, mais dans sa langue d'origine...


De Standaard - Belgique
L'anglais ne doit jamais devenir la première langue étrangère

Le ministre flamand de l'Education, Pascal Smet, veut faire de l'anglais la première langue étrangère dans les écoles. Cela entraînerait un appauvrissement linguistique, estime Luc Devoldere, le rédacteur en chef de la revue culturelle Ons Erfdeel (Notre Héritage), dans le quotidien De Standaard : "Nous devrions nous mettre d'accord sur le fait que l'anglais ne devienne jamais la première langue étrangère, mais reste toujours la seconde. La première est choisie en fonction de l'environnement de l'élève : pour les habitants de Flandre, c'est donc le français. La deuxième langue est l'anglais. … Si nous parlons et écrivons uniquement l'anglais, nous oublierons progressivement qu'on pense et compose de la poésie également dans d'autres langues. Avant même que l'on ne s'en rende compte, les autres langues deviendront des vestiges. Nous savons, depuis la tour de Babel, que le fait qu'il y ait de nombreuses langues est une malédiction, ou du moins un problème. Ce sera une bénédiction pour ceux qui se donnent la peine d'apprendre d'autres langues. Mais réduire le multilinguisme à l'anglais est un appauvrissement." (27.09.2010) 
AA: personnellement, j'ai toujours été partisan de l'espéranto, comme 2ème langue obligatoire. Ce qui présente plusieurs avantages: c'est une langue facile à apprendre (des règles ...sans exception); elle permet de conserver sa langue d'origine, porteuse d'une culture; elle entraînerait des milliards d'euros d'économies en frais de traduction et d'interprétariat. 

El País - Espagne
Difficile changement de cap

Le nouveau chef du Labour, Ed Miliband, élu à une courte majorité, aura du mal à imposer son changement d'orientation au sein du parti, estime le quotidien de centre-gauche El País: "Ed Miliband vient de l'aile du parti la plus à gauche de la troisième voie représentée par Tony Blair. Un courant qui ne reproche pas seulement à l'ancien Premier ministre son pragmatisme excessif mais aussi, et surtout, son implication dans la guerre en Irak. Même si ce n'est qu'à une très courte majorité, tel est l'héritage dont les partisans du Labour ont souhaité s'éloigner avec l'élection de leur nouveau leader. Mais y arriveront-ils ? En effet, les résultats démontrent que le blairisme continue de bénéficier d'un appui important au sein du parti. … Le faible écart qui a tranché les élections, ainsi que la répartition inégale des suffrages au sein des différents secteurs du parti, laisse présager des débuts difficiles pour Ed Miliband." (27.09.2010)
AA: rappelons que Ed a battu son frère aîné, David, dans cette élection au sein du Labour. Tous les 2 diplômés en économie, sciences politiques et philosophie, complétés par une maîtrise de sciences, l 'un, Ed, est à la gauche du parti, l'autre étant blairiste. Leur père était un des plus fameux théoriciens marxistes anglais... 

La Repubblica - Italie
La reprise de la colonisation israélienne sape le processus de paix

Malgré la pression internationale, Israël a levé dans la nuit de dimanche à lundi le moratoire de dix mois portant sur la colonisation israélienne en Cisjordanie palestinienne. Cela réduit à néant tout espoir de succès du dialogue de paix au Proche-Orient initié par le gouvernement américain, estime le quotidien de centre-gauche La Repubblica : "L'ennemi numéro un, cela va de soi, est le président américain … que l'on surnomme ici avec mépris 'Hussein Obama'. Et s'il doit y avoir un vainqueur dans le bras de fer portant sur l'arrêt de la colonisation, et bien c'est le Premiers ministre israélien, lequel n'a pas cédé à la pression des Américains visant à prolonger le moratoire. … Car personne ne croit ici à une possibilité de succès des négociations de paix. … Les idées d'Obama de 'rêves à réaliser' ont été écartées par Danny Danon, étoile montante du parti conservateur, comme 'des souhaits dont on est contraint d'assumer les conséquences'. Selon lui, Nétanyahou a bien fait de s'y opposer. Et tant qu'il continuera de s'opposer à la pression des Américains, il n'aura rien à craindre de la part de la majorité gouvernementale." (27.09.2010)

AA: Il est étonnant que les Israéliens puissent ainsi s'opposer à l'opinion internationale au risque de saborder les discussions. J'ai de plus en plus l'impression qu'ils jouent la politique du pire en  favorisant l'accession au pouvoir du Hamas. Les positions outrancières de ces derniers justifieraient alors la position dure d'Israël. Ou bien, les Israéliens ne croient pas que d'éventuels accords soient avalisés par le Hamas... Et pourtant, cela vaudrait quand même le coup d'essayer de tenter d'aboutir à la paix...   

Sol - Portugal

L'Europe tourmentée par le problème rom

D'après les médias, la Commission européenne envisage d'ouvrir une procédure en manquement à l'égard de la France, en raison de l'expulsion massive des Roms. L'hebdomadaire Sol demande que l'on reste objectif dans ce débat : "La question rom n'est pas aussi linéaire que les deux camps veulent la présenter. D'un côté, la persécution d'un peuple … est mise au pilori par les droits de l'homme et la législation européenne. D'un autre, une partie terriblement importante de cette population s'en tient à des usages qui menacent la soi-disant civilisation. Et comme la société n'est pas prête à leur imposer avec la fermeté nécessaire une attitude qui n'enfreigne pas les droits des autres, une réaction raciste se produit presque naturellement d'un côté. Et de l'autre, un antiracisme populiste. … Pour accepter les tziganes sans racisme ni populisme, nous devons trouver un moyen de ne pas nous réfugier dans une sorte de syndrome de Stockholm." (24.09.2010)

AA: Le syndrome de Stockholm consiste à ce que des otages, ayant vécu quelque temps avec leurs geôliers, développent une sympathie, ou partagent certaines émotions avec ces derniers. Exemples: Clara Rojas, otage des FARC, qui a eu un enfant avec l'un de ses ravisseurs durant sa captivité dans la jungle colombienne; certaines victimes de violence conjugale.

Gość Niedzielny - Pologne
Les parents qui avortent renoncent à la vie éternelle
Selon un rapport de l'OMS, 40 millions d'avortements ont lieu chaque année de par le monde. Les parents courent le risque de perdre non seulement la vie sur terre, mais aussi la vie éternelle, met en garde le magazine d'information religieux Gość Niedzielny : "Ce nombre est si important qu'il dépasse l'entendement. Les enfants sont privés de quelque chose d'énorme : la vie prévue et voulue par Dieu sur terre. Mais leur vie éternelle n'est en revanche pas menacée. Le pape Jean-Paul II a écrit dans [son encyclique Evangelium vitae], qu'ils vivent 'auprès de Dieu'. La situation des responsables - des parents, des médecins et du personnel [médical] est toute autre. Ils perdent ainsi non seulement leur vie terrestre, mais aussi dans l'au-delà." (27.09.2010) 
AA:  on ne comprend pas comment autant de personnes responsables peuvent se priver  ainsi de la retraite éternelle à taux plein! Et dire que certains vont quand même aller manifester samedi...

lundi 27 septembre 2010

Le lapsus de Rachida Dati, le off d'Elkabbach


Il y a des dimanches où l'on ferait mieux de rester couchés. L'eurodéputée UMP Rachida Dati et le journaliste d'Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach, en savent quelque chose.
Invitée d'Anne-Sophie Lapix dans Dimanche Plus, sur Canal+, l'ancienne garde des sceaux Rachida Dati s'en prend aux fonds d'investissements étrangers quand sa langue dérape : "Quand je vois certains qui demandent des taux de rentabilité à 20, 25 %, avec une fellation quasi-nulle"... L'ancienne ministre voulait sans doute évoquer l'inflation dans cette vidéo mise en ligne par LePost.fr.



Quant à l'intervieweur historique d'Europe 1, il a fait les frais du direct. Jean-Pierre Elkabbach vient de recevoir la ministre des finances, Christine Lagarde, et annonce le prochain invité de son émission dominicale, le député PS Arnaud Montebourg. A peine lancées les premières notes du générique de fin, on l'entend ajouter, sur un ton de regret : "Ce sera moins intéressant..." Vraisemblablement, M. Elkabbach ignorait être encore à l'antenne.
Les relations entre l'intervieweur et le député ne sont pas des meilleures et ils avaient eu un échange assez vif lors la campagne présidentielle en 2007 : à l'Assemblée nationale, M. Montebourg avait qualifié Europe 1 de "radio Sarko" devant un journaliste de la station et Jean-Pierre Elkabbach lui avait alors écrit pour lui reprocher ces "propos blessants". Joint par Le Point.fr, Jean-Pierre Elkabbach s'est excusé dimanche : "C'est une boutade que j'assume (...) J'ai téléphoné à Arnaud Montebourg, il comprend. Il prend comme un défi d'être aussi passionnant et créatif que Christine Lagarde", selon le site.

Ce dimanche...


1- Dommage ce temps pourri qui a gâché le marché aux puces...
Au stand PS, nous avons eu le plaisir de recevoir Jean-Pierre Corbisez et Rachid Lasri. Courtoisement, nous avons répondu au Président de l'Agglo sur la question de savoir pourquoi j'avais écrit que sa posture politique était "ambigüe": si je comprends bien que ses mandats l'obligent à une certaine retenue, je ne vois par pourquoi il ne peut pas manifester son opposition à un éventuel retour de l'ancien Maire, même si, pourtant, la Fédération voit cela d'un œil favorable. Je suis d'accord sur la discipline de parti, mais pas quand ses propres valeurs sont bafouées. JPC a-t-il été convaincu? Peut-être...
Quand à Rachid Lasri, ce fut le moment de lui dire combien ses initiatives personnelles pour "défendre Hénin-Beaumont" étaient incompréhensibles: sachant que P.Ferrari et moi-même sommes engagés dans une tentative de réhabilitation du PS, il paraissait cohérent qu'il nous entretienne, au préalable, de sa volonté. Je ne suis pas sûr d'avoir été entendu et c'est un euphémisme!

Nous avons bien noté qu'un parti politique avait eu la chance d'obtenir de la Mairie des conditions exceptionnelles pour son stand: 2 fois plus d'espace tant en longueur qu'en profondeur et un emplacement privilégié, à l'abri de la pluie, à savoir sous les arcades de l'Espace Lumière. Devinez qui a pu obtenir de telles faveurs? 
Je connais des municipalités qui, pour éviter d'être accusées de favoritisme, ont recours à un moyen très démocratique pour répartir les emplacements: le tirage au sort...

2- L'Escapade continue son petit bonhomme de chemin avec des moyens réduits, et la programmation, jusqu'à la fin de l'année, est attrayante: la mutualisation entre les scènes voisines et régionales réserve de bons moments, tellement il y a, dans le NPDC, un foisonnement de créativité et d'initiatives, sans beaucoup d'équivalent en France.

Lors de la présentation de saison, ce dimanche, j'ai, comme beaucoup d'autres, apprécié ce chanteur-compositeur qui n'hésite pas à parler naturellement de son homosexualité...Beaucoup de talent et un avenir prometteur pour Jeancristophe (il n'y a pas d'erreur dans l'orthographe! de son nom): on en reparlera, soyez-en sûrs!
Une occasion supplémentaire pour rappeler qu'il n'y a pas de fatalité à HB (comme ailleurs): c'est l'ouverture d'esprit (par la culture, mais pas uniquement) qui permettra de vaincre les préjugés...

 3- Sur le stand PS, nous avons distribué un tract reprenant les raisons pour lesquelles nous souhaitions rebâtir un parti socialiste à Hénin-Beaumont: retrouver les valeurs qui ont été bafouées ces dernières années, dans des compromissions avec l'ancien maire, responsable de la ruine d'HB. De même il est hors de question que des militants, se disant socialistes, entretiennent des relations contre nature avec l'extrême-droite.
Ci-dessous, le texte de ce tract:




Pour la refondation du Parti Socialiste
à Hénin-Beaumont !

Nous pensons que le Parti Socialiste et les autres Partis de la Gauche sont capables, ensemble, de mettre un terme au délire Sarkozien. Ses aspirations pour un vrai débat démocratique, pour une société plus juste et fraternelle ainsi que pour un monde plus durable, sont les gages d’un renouveau de la France. Nous comptons beaucoup sur Martine Aubry, Première Secrétaire du Parti, pour mener les combats de 2012 et nous l’assurons de notre total soutien.

A Hénin-Beaumont, le Parti Socialiste, en appuyant le Maire aujourd’hui déchu, n’a pas su s’inscrire dans le chemin du progrès, de la transparence et de la légitimité. C’est pourquoi, nous travaillons activement pour faire renaître l’espoir dans notre Ville et menons, depuis de nombreux mois, le combat traditionnel du PS pour le progrès social, le respect de la démocratie et un environnement sain.

Notre section regroupe des militants sincères, honnêtes et déterminés à se mobiliser contre le Front National et contre un retour éventuel de l’ancien Maire. Nous nous engageons donc à refuser tout contact avec ceux qui soutiendraient l’un ou l’autre de ces 2 adversaires.

Aussi, nous avons proposé à la Fédération du PS 62 une stratégie de rassemblement avec toutes les organisations afin que la tache brune, qui a pris naissance à Hénin-Beaumont et autour, ne s’étende dans tout le Pas-de-Calais.

Les Militants Socialistes d’Hénin-Beaumont

Les leçons du vote suédois pour toute l'Europe

Dans l'éditorial du Monde du 22/9, et revu le 24/9, le journaliste analyse les raisons de la défaite de la social-démocratie, le parti de l'Etat-providence. 2 remarques préalables s'imposent:

- la percée de l'extrême-droite, islamophobe, se retrouve dans tous les pays du Nord de l'Europe (sauf en Belgique, et c'est explicable), en France et en Italie. La raison invoquée serait que l'individualisme et la société de consommation éloignent les citoyens de cette société solidaire, à laquelle pourtant nous aspirons: celui que l'on pourrait imaginer venir manger notre pain fait l'objet d'un rejet...Il y a probablement d'autres raisons sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir, mais nous pouvons nous interroger sur le fait que d'autres pays ne vivent pas cette xénophobie: raisons économiques? religieuses? administratives?

- quoi qu'il en soit, nous allons devoir continuer, comme nous l'avons fait depuis plus de 60 ans, à accueillir des gens venus d'ailleurs, ne serait-ce que pour venir travailler, les classes creuses ne suffisant pas à remplir les fonctions nécessaires à la bonne marche de nos pays, mais également pour payer nos retraites (notamment dans les pays où les systèmes de retraite par répartition sont prédominants). Non seulement c'est bon pour l'activité économique, mais cela est nécessaire pour assurer le métissage des idées et des hommes afin de ne pas sombrer dans l'endogamie fossoyeuse de civilisations. Le débat est toujours le même: n'ayons pas peur de celui qui est différent de nous, sachons l'intégrer et profiter de ses richesses...C'est gagnant/gagnant!


Toute la gauche européenne devrait se rendre en Suède. Car ce petit pays scandinave de moins de 10 millions d'habitants, inventeur de la social-démocratie moderne et de l'Etat-providence le plus performant du demi-siècle passé, vient de connaître un double séisme politique. Il intéresse l'ensemble de l'Europe.

Première leçon des élections législatives du dimanche 19 septembre : pour la première fois dans l'histoire du pays, l'extrême droite - les "Démocrates suédois" - fait son entrée au Parlement. Elle a recueilli 5,7 % des suffrages en menant une campagne anti-immigration à connotations islamophobes.
Deuxième leçon, peut-être aussi importante : le Parti social-démocrate, qui domine la vie politique du pays, enregistre son plus mauvais score depuis 1914. Cela laisse le premier ministre sortant, le conservateur Fredrik Reinfeldt, en bonne position pour former la prochaine équipe gouvernementale. Là encore, ce serait une première, puisque aucun gouvernement conservateur suédois n'a jamais accompli deux mandats successifs à la tête du pays.
Question politiquement incorrecte : y a-t-il un lien entre cette baisse historique de la social-démocratie suédoise et la percée tout aussi historique de l'extrême droite ?
Alliés aux Verts et à la gauche de la gauche, les sociaux-démocrates n'ont guère renouvelé leur programme : une défense de l'Etat- providence à l'ancienne, garant d'un contrat social qui assure à tout Suédois le triptyque éducation, santé, retraite.
Dans le principe, une écrasante majorité de Suédois, qu'ils votent à droite ou à gauche, soutient toujours son "modèle". Mais celui-ci donne des signes de fatigue : financement mal assuré, fraudes en tout genre, inadéquation à ces temps de globalisation économique. Faut-il aller plus loin et prendre ce scrutin pour une illustration des thèses de l'essayiste italien Raffaele Simone sur un épuisement intellectuel de la gauche européenne qui expliquerait le triomphe de la droite un peu partout sur le Vieux Continent ?
Raffaele est de la famille, mais n'en dénonce pas moins "une gauche qui semble n'avoir rien compris au véritable bouleversement civilisationnel de la victoire de l'individualisme et de la consommation" ; une gauche qui "jusqu'à très récemment a refusé de discuter de l'immigration de masse et des clandestins", etc.
Il y a un lien entre immigration et Etat-providence. La première est là pour durer, elle va continuer ; elle n'est pas un phénomène passager, elle va marquer le siècle en Europe.
Contrôlée, l'immigration est nécessaire au maintien de l'Etat- providence dans nos sociétés vieillissantes. Mais elle suppose un immense effort d'insertion qui n'a pas été fait. Il a un coût. L'Etat-providence à l'européenne ne survivrait-il qu'en en faisant moins dans ses domaines traditionnels - santé, retraites - et plus dans sa nouvelle tâche: l'insertion des immigrés ? La question a été posée à Stockholm.

dimanche 26 septembre 2010

L'espérance de vie n'augmentera plus


Ce point de vue, paru dans Le Monde, a été écrit par: Claude Aubert, agronome, auteur de "L'Espérance de vie : la fin des illusions" (Terre vivante, 2006) ;  André Cicolella, chimiste toxicologue, président du Réseau Environnement Santé; Laurent Chevallier, médecin nutritionniste attaché au CHU de Montpellier.

Le titre primitif était:  "Espérance de vie, la ligne Maginot est débordée par l'épidémie de maladies chroniques ".

En synthèse, les auteurs pensent que l'espérance de vie ne va plus augmenter, car, aux maladies infectieuses, dont l'élimination, ces dernières années, a permis des gains d'espérance de vie, vont succéder les maladies chroniques, dont la plus dangereuse est l'obésité.


"Espérance de vie" : cette expression est un abus de langage. A moins d'être un démographe ou un statisticien, on l'interprète spontanément comme l'âge jusqu'auquel nous pouvons espérer vivre, alors qu'il ne s'agit que de la photographie de la durée moyenne de la vie à un moment donné. Il ne devient une "espérance" qu'à la condition de faire l'hypothèse que les taux de mortalité resteront stables ou diminueront, si l'on prévoit une augmentation de cette espérance.

Il est vrai que, selon cette définition, l'espérance de vie à la naissance n'a cessé d'augmenter depuis un siècle. Elle est aujourd'hui de 84,5 ans pour les femmes et 77,8 ans pour les hommes, principalement en raison de la baisse considérable de la mortalité infantile et des progrès spectaculaires de l'hygiène et de la médecine, qui ont permis de faire reculer les maladies infectieuses, causes dominantes de mortalité autrefois. Depuis dix ans, les gains d'espérance de vie ont été de trois années pour les hommes et de deux années pour les femmes. Ce sont ces chiffres qui sont mis aujourd'hui dans le débat public pour justifier l'allongement de l'âge de la retraite.
Mais ce tableau idyllique doit être complété par des indicateurs moins souriants, comme celui de l'espérance de vie en bonne santé, et là, surprise, celle-ci n'est, selon l'Insee, que de 63,1 ans pour les hommes et de 64,2 ans pour les femmes. Rappelons que l'Insee a une définition déjà restrictive de ce qu'est une bonne santé : "Absence de limitation d'activités (dans les gestes de la vie quotidienne) et absence d'incapacité." Ainsi, une personne en rémission d'un cancer, un diabétique correctement soigné ou quelqu'un ayant eu un pontage coronarien sont en bonne santé.
Tout démontre que l'espérance de vie en bonne santé et encore plus l'espérance de vie tout court sont menacées par la montée des maladies chroniques qui se sont substituées aux maladies infectieuses comme cause dominante de mortalité et de morbidité. C'est ce qu'il est convenu d'appeler "la transition épidémiologique". L'OMS qualifie cette "épidémie" de maladies chroniques comme "l'un des principaux défis du XXIe siècle". La France n'est pas épargnée, comme le montre la croissance des affections de longue durée (ALD) du régime général de l'assurance-maladie (90 % de la population), dont les maladies cardio-vasculaires, les cancers et le diabète représentent les trois quarts.
Sur la période 2000-2008, alors qu'il n'y a pas eu de changement majeur de nomenclature, le nombre de nouveaux cas d'ALD chaque année (incidence) a augmenté de 37,8 %, dont 11,4 % seulement étaient liés au changement démographique. Le nombre total de cas (prévalence) est passé de 11,9 % de la population, en 2004, à 14,6 % en 2008, soit une augmentation de 23 % en quatre ans. Or la mortalité des personnes en ALD, à âge et sexe égaux, est 2,9 fois supérieure à celle des personnes qui n'en souffrent pas (5,8 fois plus avant 70 ans).
L'obésité, qui engendre une diminution d'espérance de vie de cinq à quinze ans, est une composante majeure de l'"épidémie" de maladies chroniques. Lors d'une conférence sur l'obésité en juillet 2009, Bill Clinton déclarait que la jeune génération pourrait être "la première de l'histoire à avoir une plus faible espérance de vie que ses parents". Cette déclaration faisait écho à celle de David Byrne, commissaire européen à la santé, quelques années plus tôt, en septembre 2004 : "L'obésité infantile pourrait être à l'origine d'un désastre sanitaire dans l'avenir." Selon un rapport de l'International Obesity Task Force de mars 2005, un enfant sur cinq est en surpoids ou obèse en Europe, ce qui devrait conduire à une surmortalité à l'âge adulte de 50 % à 80 %.
L'augmentation actuelle de l'espérance de vie à la naissance est essentiellement celle des personnes nées au début du XXe siècle, principalement en milieu rural, dans un environnement peu pollué et avec un mode de vie plutôt sain au moins jusqu'à l'âge adulte. La tendance actuelle, en matière d'espérance de vie, risque de s'inverser lorsque les générations nées après guerre vont vieillir. Ces dernières ont vécu dans un univers totalement différent de celui de leurs aînés. Polluées dès la vie foetale par les substances chimiques de synthèse, elles ont mangé, souvent dès la naissance, une nourriture plus ou moins déséquilibrée (trop de sucre, d'aliments raffinés, de produits appauvris par des transformations industrielles, etc.), effet amplifié par le développement de la sédentarité.
Tous ces facteurs ont conduit à l'"épidémie" d'obésité. Cette génération a aujourd'hui moins de 60 ans, trop tôt, sauf exception, pour mourir du cancer, de maladies cardio-vasculaires ou du diabète, mais le fléchissement du progrès de l'espérance de vie en bonne santé en France, la régression déjà observée de celle-ci dans des pays comme l'Allemagne, l'Autriche ou l'Italie montrent que la tendance séculaire à la progression de l'espérance de vie est en train de s'inverser.

Ainsi les prédictions de l'Insee, pour qui l'espérance de vie va continuer à croître au moins jusqu'en 2050, reposent sur des données fondées sur l'impact du recul des maladies infectieuses, sans prendre en compte la réalité actuelle des maladies chroniques. Un peu comme l'état-major de l'armée française avant- guerre croyait aux vertus de sa ligne Maginot sans voir que l'environnement avait changé depuis le précédent conflit. Avec le résultat qu'on sait.

samedi 25 septembre 2010

Brèves d'humour

Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.


- Sony a lancé sa PlayStation Move. C'est une manette de détection de mouvement, je l'ai testée (logique) à l'université de la gauche du PS : même en bougeant très peu, on a l'illusion du contraire.

- La France a peur : la menace d'un attentat est "aiguë". Hier encore (AA: lundi soir, l'ex-comptable de Mme Bettencourt fut interrogée), sur France 2, la bombe Thibout a de nouveau explosé. Les jours de M. W., employé ministériel, ne sont pas en danger.

- Génial, j'ai un mobile Facebook : des centaines d'amis que je ne connais pas m'appellent pour me raconter des trucs dont je n'ai rien à faire sur leur vie dont je ne sais rien.

- Aujourd'hui (AA: hier, jeudi), la grève et l'automne tombent en même temps. Le jour est désormais plus court que la nuit selon la police, mais les feuilles tombent par millions selon les organisateurs.

- Un instant (pardon, Brice), j'avais soupçonné Hortefeux d'exagérer les menaces d'attentats. Mais hier (AA: jeudi), le pire est arrivé. Des millions de Français ont dû survivre deux heures sans Facebook.



On a un peu oublié Leo Campion, dont la devise était: " « Il faut faire avec humour les choses graves et avec sérieux les choses drôles. », lui qui, chansonnier-humoriste, s'illustra dans la Résistance
Il est né le 24 mars 1905 à Paris, où il décéda le 6 mars 1992 . Il fut un chansonnier et un caricaturiste français, régent de Pygologie du Collège de Pataphysique et Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers du Taste Fesses.
Ses citations, tirées, ici, du site Evene, illustre bien cet humoriste, anarchiste, haut-dignitaire de la franc-maçonnerie,  comédien, directeur de cabaret, producteur...Pour ceux qui ont eu la chance de le rencontrer (comme moi...), ils sont encore plus convaincus du talent de cet humaniste, modeste et affable. Il restera, dans le Panthéon de l'humour, l'égal des plus grands: A.Allais, J. Renard, T. Bernard, P.Doris, R.Devos...


- La généalogie est une science rigoureusement inexacte, à cause des bâtards. AA: et même, concernant ses propres parents...qui est sûr que Jean Sarkozy est bien le fils de son père?

- L'hostie est une pilule pour la foi. AA: que faire en cas de crise de foi? 2 pilules?

- L'étranger, c'est votre miroir qui le renvoie. AA: vous voyez cela, vous, JM Le Pen, se regardant dans le miroir, et voyant un étranger: il est capable, à défaut de pouvoir l'expulser, de briser le miroir!

- L'homme qui reconnaît son erreur quand il a tort est un lâche. L'homme qui reconnaît son erreur quand il a raison est un homme marié . AA: conclusion provisoire: ne jamais reconnaître son erreur, surtout quand on est marié!

- Deux personnes pour faire un couple heureux, ce n'est pas assez. AA: la preuve, regardez Nicolas et Cécilia, non pardon, Carla...

vendredi 24 septembre 2010

Bonne année et tutti quanti...

En ce primidi 1er vendémiaire, jour du raisin et premier jour de l'an 219 de la République, je vous souhaite une bonne année, à la défense justement de cette République et de ses valeurs qui nous sont chères et qui sont, encore une fois, bien menacées (merci à Philippe B de me l'avoir rappelé...).


1- Cette journée de grève d'hier appelle plusieurs commentaires qui n'engagent, bien sûr, que moi-même:

- de la chance parce qu'il n'a pas plu, sauf en fin de manif (tout au moins à Lille), et n'a, donc, pas gâché l'humeur des nombreuses personnes présentes;

- la guerre des chiffres est vraiment tombée dans le ridicule, à tel point que l'on ne commence à prendre en compte que ceux des organisations syndicales, tellement ceux de la police sont ridicules et manifestement (c'est le cas de le dire) déphasés avec la perception de ce que tout le monde peut constater. 2 faits chiffrés résument bien cette tentative de manipulation par le Ministère de l'Intérieur. A Marseille, la police a relevé 22 000 manifestants, les syndicats: 220 000! Je veux bien que ce dernier chiffre soit surévalué, mais celui de la police n'est absolument pas crédible: elle aurait dit 100 000, on aurait presque pu y croire...Sur l'île d'Ouessant, il y avait 130 manifestants sur 800 habitants et là on est sûr du chiffre! Soit 16% de la population: on n'ira pas jusqu'à extrapoler au niveau national, mais cela donne une idée de la mobilisation...

- objectivement, et sans crainte de beaucoup se tromper, on peut dire qu'il y avait plus ou moins le même nombre de manifestants que lors du 7 septembre. Dans les 3 cas (idem, légèrement plus ou légèrement moins), le mouvement est toujours fort et, ce, malgré le coût que peut engendrer, pour le gréviste, une journée à s'absenter du travail...surtout que ceux qui marquent le plus leur mécontentement sont souvent ceux qui gagnent le moins...

 - à l'heure où j'écris, je ne sais ce que décideront les organisations syndicales. Une chose est sûre: devant cette réforme injuste et inique, on ne peut laisser faire. Il parait difficile de programmer une nouvelle journée d'action en semaine, d'autant plus que ce gouvernement n'a pas pris la mesure du rejet de son projet. Il faut monter la résistance crescendo. Certes, une manifestation, lors d'un week-end,  rassemblera du monde, mais il faudra probablement aller plus loin. Il est de notre devoir de mobiliser les jeunes (on en a vu un peu plus, hier) et on peut se dire que, quand les routiers feront connaitre un peu plus fortement leur fureur (cela frémit actuellement), les actions de résistance à ce que l'on essaye de nous imposer par la force, prendront une autre dimension et pourraient rappeler certains souvenirs à ceux qui ont vu leurs revendications satisfaites, en d'autres occasions. C'est ce à quoi nous accule N.Sarkozy. Nous en sommes d'ailleurs arrivés à un point de non-retour, parce que la moindre reculade du gouvernement sera perçue comme un début de victoire chez les opposants au projet et comme le sésame vers son retrait définitif, ce que N.Sarkozy sait bien. Point de non-retour, ce qui signifie que nous allons entrer dans un automne très chaud (quelles que soient les conditions météorologiques!).

- Point négatif sur la manifestation d'hier et de toutes celles qui ont précédé: c'est cette activisme à coller des tracts, des affichettes ou des stickers un peu partout et notamment sur le mobilier urbain. C'est une véritable pollution indélébile qu'il faudrait cesser pour rendre plus crédibles les justes revendications que nous portons... 

2- Sur un autre registre, je ne résiste pas à vous conter l'extraordinaire histoire de cette jeune fille (étatsunienne, je crois) qui, pour fêter ses 15 ans, a voulu organiser une "party" (une "teuf") chez elle et a lancé une invitation, avec adresse et numéro de téléphone, sur Facebook, en oubliant de mettre en place les règles de confidentialité en usage sur le réseau social (c'est à dire restreindre la diffusion de l'invitation à ses amis uniquement). Résultat: 21 000 personnes se sont inscrites! L'histoire ne dit pas si elles se sont toutes rendues, à l'heure dite, chez la jeune fille...
On ne sait pas non plus quelle fut la réaction des parents!
Tiens, tiens, n'est-ce pas là une idée pour amener plus de monde, et, notamment des jeunes, aux manifestations futures contre la réforme des retraites telle que l'on tente de nous l'imposer aujourd'hui?

Devant le zinc

Roger: Dis-nous, Rachid, depuis quand qu't'es français?
Rachid: depuis tellement longtemps, vu qu'ma mère l'était déjà, en Algérie...Et toi, alors?
Roger: mon arrière grand-père a fait la guerre 14...
Silvio: mais ta mère ne parle pas tellement bien le français...
Roger: elle est née en Pologne et est venue en France à l'âge de 20 ans et est devenue française par mariage.
Silvio: t'es donc pas un Français de souche. Remarque, c'est pareil pour moi!
Pierre: et moi, que devrais-je dire! Ma mère portugaise mariée avec un Belge...
Rachid: dans le fond, j'suis le seul vrai Français ici! Une tournée, patron! C'est moi qui régale ces métèques!
Roger: comment, Patron, tu refuses les étrangers et les chiens dans l'établissement!
Rachid: pourquoi les chiens?
Pierre: blague à part, il va nous en falloir des étrangers en France pour payer nos retraites...
Roger: Marine, elle dit qu'on a qu'à faire plus d'enfants...
Rachid: elle n'avait qu'à commencer...c'est facile, elle n'a même pas été capable d'en faire plus de 3, comme son père d'ailleurs!
Silvio: moi je veux bien vos histoires, mais si tous les étrangers en France se mettent à faire plus d'enfants, on aura encore plus d'étrangers de deuxième génération...
Roger: la seule solution c'est d'interdire aux vrais Français la pilule, le stérilet, la pilule du lendemain, l'avortement. Marine, elle dit: on réserve cela aux étrangers et tout est gratuit pour eux uniquement...
Pierre: cela c'est de la discrimination...
Rachid: et puis, comment tu fais quand la beurette demande la pilule du lendemain et que le géniteur est un vrai Français? Ou le contraire? tu demandes à la Française avec qui elle a couché? Et s'il y en a plusieurs, comment tu sais qui est le père? C'est n'importe quoi!
Roger: Marine, elle a dit que la meilleur solution pour une fille c'est de ne pas coucher avec un garçon avant le mariage...Là, on saura qui est le père...
Pierre: moi je pose une question. Si on a moins d'étrangers, est-ce qu'on aura moins de délinquance?
Silvio: ben non...C'est idiot ta question!
Pierre: c'est pourtant ce que disent et Sarko et Le Pen!
Silvio: moi, je ne comprends rien à vos histoires. D'un côté, il faut moins d'étrangers pour avoir moins de délinquants, de l'autre, il en faut pour payer les retraites...Un étranger, ça devient un Français qui pourra payer des retraites, non?
Roger: oui, mais ce qu'on ne veut pas, c'est les étrangers arabes et musulmans...
Rachid: pourquoi tu ne veux pas de ceux-là?
Roger: Marine dit que c'est parce qu'ils vont contaminer tous les Français et qu'on ne sera plus cathos...
Rachid: moi j'vais te contaminer?
Roger: toi c'est pas pareil!
Pierre: Bon, Roger tu vas aller voir ta Marine et tu reviendras nous expliquer ta leçon quand tu l'auras bien apprise.
Rachid: En attendant, patron, à boire pour tous. Moi le seul Français musulman, j'invite les étrangers, catholiques ou pas, à boire un coup!

jeudi 23 septembre 2010

Dans la peau de...Brice Hortefeux


J'viens d'avoir Nico (AA: Nicolas Sarkozy, Président de la République, dont BH est le "porte-flingue") au téléphone: il m'a dit, "Brice, j'te suis". Ah et ce c.. de Chatel qui a gagné un prix d'humour avec son "Le chef de l'État appelle parfois Brice Hortefeux pour ne rien lui dire. C'est la preuve de la qualité de leurs relations". Ah s'il savait, ce pov' Luc! Quand j'ai été condamné pour soi-disant "injures à caractère raciste", Nicolas m'a dit: "ne fais pas appel, on ne sait jamais!" Il a toujours raison. Tiens! quand on a commencé à m'attaquer parce que j'avais indiqué dans mon CV que j'ai fait Science Po et on a découvert que je n'avais pas eu le diplôme, il m'a dit: " Brice, ne t'en fais pas, moi aussi j'l'ai raté et personne ne s'en souvient"; Nico, il me connait mieux que personne, d'ailleurs c'est pour ça qu'il m'a appelé pour être témoin de son premier mariage, et j'ai même été parrain de son fils Jean!


Il sait ce que j'aime: des beaux titres sur ma carte de visite...Oui, comme il ne pouvait pas me nommer 1er Ministre, il m'a nommé: ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Développement solidaire, puis
ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Maintenant c'est moins long, ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales, mais attendez la suite, le prochain remaniement...Nico m'a dit: "t'auras le titre le plus long de tous les Ministres de toutes les Républiques!" Nico a du respect pour moi, parce que je viens de Neuilly et que j'suis fils de banquier et ça, il n'a jamais pu l'obtenir, même s'il est devenu Maire de Neuilly. C'est pas pareil: il est né à Paris...c'est trop populaire, Paris...Neuilly, ça fait classe...




Bon, qu'est-ce que vous en dîtes? Le Figaro vient de me désigner comme "l'homme fort de la droite sécuritaire". Bon OK, c'était avant que je me fasse rétamer pour mes 2 idées géniales: la déchéance de nationalité pour polygamie, et la circulaire sur l'évacuation des camps de Roms. Sarko m' a dit: "t'es trop pressé...attends encore un peu, on a 18 mois devant nous..." j'sais ce qu'il veut dire: je ne vous en dis pas plus...N'empêche que je lui ai fait d'autres propositions et là, j'peux vous dire que la Marine, elle va se retrouver à poil...d'électeurs...le jury populaire en correctionnel, l'abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans, l'élection des juges d'application des peines, tout ça, c'est moi...Bon, Fillon n'en veut pas, mais François, dans quelques semaines, Nico va le virer et comme il est d'accord avec moi, on va avoir du pain sur la planche pour les députés...


Moi, je ne veux pas du poste de 1er Ministre: trop court sur la carte de visite...Qui remplacera Fillon? MAM? Une femme, ce serait bien pour récupérer les voix des femmes...Mais elle, est-elle vraiment femme? Ah si c'était Carla...mais là j'm'égare...Borloo? Il ne fait pas trop sérieux: on a toujours l'impression qu'il sort d'une ligne avec Delarue! Baroin: son côté play-boy, comme moi, plait beaucoup...mais il est chiraquien. J'sais bien que je serais le profil idéal: beau, sympathique, intelligent, désintéressé...Nico sait tout ça...je pense qu'il me réserve une surprise...du style: "1er Ministre chargé de l'Intérieur, de l'Immigration, de l'Identité nationale, des Auvergnats, des Roms et du Co-développement! Bon, je vais faire faire une maquette pour ma carte de visite...En attendant, pas un mot à MAM!


mercredi 22 septembre 2010

Lu par-ci, par-là


- Dois-je croire Monsieur Hortefeux quand il dit que la France est sous une menace terroriste? Pourquoi n'a-t-il pas fait une déclaration solennelle devant le Parlement? La situation est si grave que cela le méritait! Ne convenait-il pas également de réunir les principaux leaders politiques afin de leur exposer ce qui fait craindre des attentats? Pourquoi se contenter d'une opération de communication? Nous n'avons pas de raison de ne pas croire le Ministre quand il nous met en garde contre les dangers qui nous menacent. Mais, désolé, pendant les 18 mois qui viennent, à chaque fois qu'il s'agira de parler sécurité, automatiquement je penserai à la manipulation avant de prendre au sérieux ce qui me sera annoncé...Je veux croire que B. Hortefeux est sincère, mais il me faudra des éléments tangibles pour me convaincre que ma confiance est bien placée. Je me souviens que l'on a essayé de me faire prendre des Arabes pour des Auvergnats, mais que ni la justice, ni moi-même n'avons été dupes... Alors, soit! la France est en alerte et espérons que rien de grave ne se passera...Mais gare à vous, M.Hortefeux si vous m'avez trompé!

- Le tramway. A Lens, la concertation continue, le Maire vient exposer régulièrement à ses concitoyens l'avancement des réflexions de la ville sur les différents tracés possibles.

" Ces possibilités seront examinées par le Directoire du Syndicat Mixte des Transports le 7 octobre. Avant la fin octobre se réunira le comité syndical du SMT. Les élus lensois espèrent un tracé définitif pour la fin de l'année" (La Voix du Nord du 21/9). Cela est confirmé par le SMT: "Les études préliminaires ont débuté avec les désignations du mandataire et du groupement de maîtrise d'œuvre. Celles-ci vont se poursuivre jusqu'en fin d'année et aboutir en décembre ou au plus tard en janvier 2011 aux tracés définitifs des lignes de tramway.".

Pendant ce temps-là à Hénin-Beaumont...on attend que cela se passe: on fera voter, en catimini, une délibération en conseil municipal sur les propositions de la ville, en se passant d'un débat avec les commerçants, les habitants, etc...
Et dire qu'il s'agissait du projet-phare de la commune: l'on pouvait reconstruire la ville, débattre avec les habitants, dynamiser tout le monde...Et non! Le destin d'HB est scellé pour les 50 prochaines années! Honte à ceux qui auront bradé ainsi notre avenir!

- A Liévin, l'établissement d'une zone bleue a fait l'objet d'une discussion en réunion publique, vendredi dernier, après concertation avec les commerçants. Un disque de stationnement sera délivré aux habitants (Rappelons que Liévin est une des communes les plus pauvres de France)! A comparer avec HB: décision annoncée, en plein mois d'août, via la presse, et les disques seront vendus! Pas de concertation, bien sûr, et pas d'information: rien!
Combien de temps allons-nous encore laisser faire?

- La Voix du Nord a pris l'excellente initiative d'interroger, depuis plusieurs mois, dans sa rubrique "Les questions qui fâchent", les hommes politiques du territoire. Les articles vont du bon au très bon. OK. Mais pourquoi la prochaine fois un non-politique sera-t-il sur la sellette ? Rachid Lasri n'a et n'a jamais eu aucun mandat politique. On peut le regretter, certes, mais pourquoi cette faveur? Anticipe-t-on sa défaite dans la primaire des cantonales? Incompréhensible, d'autant plus qu'il n'habite pas dans le canton (ce n'est pas, certes, une obligation pour être candidat...), mais pourquoi a-t-il déclaré: "Ma candidature est simplement là pour faire valoir qu'Hénin existe..."? On a besoin d'explications...

- concernant la mise en cause de la gestion de la Soginorpa, je tiens à préciser:

D'une part, que c'est la gestion financière spéculative de la Soginorpa qui est mise en cause, et qu'aucune malversation n'est reprochée à JP Kucheida. Certes, cette façon de vouloir tirer un maximum de recettes de la spéculation financière est incompatible avec la gestion normale d'un patrimoine immobilier à but social. Attention donc aux dérives dans les attaques contre le Député-Maire de Liévin...Bien sûr, des affaires comme celle de la SAEMIC remontent à la surface et il faudra bien un jour connaitre le fin fond de l'histoire: pour l'instant ce n'est pas le sujet...

D'autre part, je m'élève en faux contre cette tendance à vouloir absoudre G.Dalongeville, et à considérer qu'il a servi de fusible à d'autres. Nous attendrons le procès pour connaitre l'implication de l'ancien maire. Mais au-delà de tout ce que l'on sait plus ou moins confusément, il y a une évidence: la gestion de la ville s'est faite en dépit du bon sens pendant 8 ans et a ruiné HB; cela est suffisant pour ne pas souhaiter son retour. La justice se prononcera sur sa responsabilité pénale: laissons-la faire...

mardi 21 septembre 2010

Nord, on spécule (mal) avec les maisons des mineurs



Les élus gérant plus de 60 000 logements du bassin minier ont choisi des placements risqués. La note est lourde pour la région.

Les terrils de Loss-en-Gohelle, près de Lens (OliBac/Flickr)

Gestion opaque, placements à haut risque, problème de gouvernance : à lire les 50 pages du rapport confidentiel de la Chambre régionale des comptes (CRC) du Nord-Pas-de-Calais, la gestion socialiste du patrimoine immobilier hérité des Houillères est, depuis 2002, catastrophique. « C'est simple : ils ont joué au casino avec les logements des mineurs », résume un bon connaisseur du dossier.

En tout, 63 475 logements gérés par la Soginorpa, l'établissement régional chargé de gérer ce patrimoine, ont fait l'objet de placements financiers hasardeux… au risque de déclencher une crise des subprimes, version cht'i.

Le PS local sait tout cela (à commencer par Jean-Pierre Kucheida, député-maire de Liévin, responsable de ces opérations), mais se tait.

L'audit mené par la CRC d'Arras ne laisse aucun doute. Pour financer des opérations de rénovation, la Société de gestion immobilière du Nord-Pas-de-Calais a massivement emprunté aux banques. Puis elle a suivi leurs conseils de « gestion active de la dette », malgré les alertes formulées dès 2005 par des experts indépendants.

Résultat ? Un dérapage des comptes dont l'addition pourrait s'avérer très lourde pour les finances de la Région, note la CRC dans son relevé de conclusions :

« Au 31 décembre 2009, la soulte susceptible d'être réglée par Soginorpa pour la modification ou la résiliation des contrats risqués était évaluée à 70 millions d'euros.

En matière de placements, les bons résultats constatés, plus de 117 millions d'euros de recettes, doivent également être nuancés par les moins-values pour cession de valeurs mobilières de placement, d'un montant de 16 millions d'euros, et par la provision pour dépréciations qui était évaluée à 115 millions d'euros, soit 25% du portefeuille. »

En 2008, le montant des placements en valeurs mobilières de la Soginorpa s'élevait à 409 millions d'euros. Or, dans certaines villes du bassin minier,elle possède plus de 45% du patrimoine total de la commune.

Des pertes estimées à 57 millions d'euros

Cette mode de la « gestion active de la dette »,Rue 89 l'avait longuement décrite en 2008 dans une enquête sur les collectivités locales . Le principe consiste à proposer des taux très attractifs en début de prêt qui, ensuite, vont se transformer en taux variables indexés sur des indices monétaires ou boursiers. Une vraie roulette russe où les collectivités peuvent gagner (un peu) ou perdre (beaucoup).

Selon la CRC, l'estimation des pertes imputables à cette « gestion active » atteint déjà des sommets :

« Avec cette prise de risques, les valeurs de marché des contrats souscrits sont largement déficitaires, et atteignent une valeur négative de près de 57 millions d'euros, au 31 décembre 2009. »

Qu'en sera-t-il dans les années à venir -la plupart des contrats s'échelonnent jusqu'en 2014 ?

Plus grave encore, certaines opérations sont apparues comme étant complètement irrégulières :

« En effet, d'une part, un prêt a été obtenu par Soginorpa en le justifiant par un besoin de financement lié aux opérations de réhabilitation du logement social alors qu'en réalité l'objectif poursuivi consistait à réaliser des placements financiers.

D'autre part, cette stratégie fait appel à la technique financière, appelée “ effet de levier ”, qui consiste à placer en produits financiers une partie de l'endettement avec l'objectif de jouer sur le levier constitué par la différence entre le taux de l'emprunt et le taux de rémunération du placement.

Or, ce type de stratégie, communément admise pour des professionnels de la finance, est contraire à l'objet social de tout autre organisme et, a fortiori, un organisme gérant des logements sociaux et bénéficiant de ressources financées sur des crédits publics. »

Les établissements financiers facturaient un million d'euros par an

Les magistrats émettent de sérieuses réserves sur la qualité de la gestion des placements financiers, la sélection des opérateurs parisiens qui l'ont menée et le coût de cette gestion.

En clair : il n'y a pas eu d'appel d'offres ou une quelconque procédure de sélection ou de mise en concurrence de ces spécialistes.

Pire : en moyenne, ces services ont coûté près d'un million d'euros par an à l'opérateur. Dès novembre 2005, une expertise indépendante alertait des risques encourus :

« Alors même que les experts financiers mandatés par Soginorpa l'incitaient à plus de prudence, celle-ci a préféré poursuivre délibérément et jusqu'au début de l'année 2009, une stratégie financière très risquée en ne tenant compte que partiellement des conclusions des expertises financières. »

Question : qui était au courant de cette « stratégie financière très risquée » ?

Une gouvernance en trompe-l'oeil

Pour comprendre comment l'opérateur en est arrivé là, il faut savoir que :

  • La Soginorpa est une filiale à 100% de l'Epinorpa, sorte de holding de contrôle, entièrement aux mains de la région Nord-Pas-de-Calais, dont le conseil d'administration est présidé par Jean-Pierre Kucheida, député-maire de Liévin.

Voici ce que notent les experts de la CRC (page 24) :

« Ces imprécisions sont d'autant plus critiquables que ces éléments avaient été portés à la connaissance de Soginorpa par les experts financiers dès 2005. Mais ces analyses n'ont jamais été communiquées au conseil d'administration d'Epinorpa.

Pourtant, leur diffusion aurait permis de l'éclairer sur les actions réellement mises en oeuvre dans le cadre de ces politiques de placement et les risques pris. La connaissance de ces informations fut réservée à quelques lecteurs. »

Sans nommer ces « lecteurs », la CRC pointe un vrai « problème de gouvernance » : pas d'information au conseil d'administration, pas d'organe de consultation réelle et la concentration des décisions entre quelques mains. Le président, le directeur général -Dominique Desprez- et la direction financière de la Soginorpa sont implicitement visés.

Le rôle des plus grandes banques de la place

Autre sujet d'étonnement : la longue liste qui ouvre les annexes de ce rapport. Les principaux établissements financiers y sont représentés : Caisse des dépôts, Crédit du Nord, Natexis, Crédit Lyonnais, Caisse d'Epargne, Crédit Agricole etc.

Pour l'exercice 2008, les principales banques prêteuses étaient :

  • La Société générale (282 millions d'euros)
  • Dexia (130 millions d'euros)
  • BFT (40,5 millions d'euros)

Or, ces contrats très complexes n'ont pas fait l'objet d'une analyse précise de la part des élus ayant la responsabilité de contrôler l'ensemble Epinorpa-Soginorpa. Dans des cas similaires (office HLM de Lyon, par exemple), les collectivités se sont parfois retournées contre leurs banquiers, accusés de défaut de conseil. Eux aussi vont avoir à répondre à quelques questions…

Kucheida : « Soginorpa n'est pas une entreprise sociale pour l'habitat. »

Les élus responsables de la Soginorpa ont bien sûr eu la possibilité de répondre aux accusations des magistrats financiers. Cité dans le rapport Jean-Pierre Kucheida invoque la nécessité d'entretenir le patrimoine immobilier :

« Pour le président du conseil d'administration, la gestion active de la dette et la politique de placement financiers étaient indispensables compte tenu des priorités de gestion qui avaient initialement été fixées à Epinorpa et à Soginorpa :

  • “la réhabilitation lourde de 10 000 logements pour fin 2009 tout en procédant à la réhabilitation complémentaire d'autres logements”
  • “l'augmentation des dépenses liées à l'entretien et à l'accélération des travaux en vue de la relocation”
  • “le remboursement de l'emprunt ayant financé l'acquisition de Soginorpa”. »

Mais ces explications ne répondent pas aux accusations de mauvaise gestion et elles n'expliquent pas pourquoi les autres membres du conseil d'administration de l'Epinorpa n'ont pas été consultés.

Proche du président (PS) de la région Daniel Percheron, Jean-Pierre Kucheida n'a pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus qu'il n'a communiqué aux autres élus les résultats de ce rapport, qui est pourtant en sa possession depuis le début de l'été.

Dans une version provisoire du rapport de la CRC, Jean-Pierre Kucheida avait formulé cette réponse étonnante pour justifier cette « gestion active de la dette » :

« S'il est indubitable que les statuts de la Soginorpa indiquent dans leur article 2-objet social que “l'objectif de la société est commandé par la vocation sociale de son patrimoine”, Soginorpa n'est pas pour autant une entreprise sociale pour l'habitat. »