lundi 13 septembre 2010

Les Français et la peur de l'avenir

L'éditorial du Monde, repris ci-dessous, est important, à plusieurs titres:
- Il est rare que l'éditorial soit signé. Quand il l'est, soit 2 ou 3 fois par an, c'est par son Directeur (présentement Eric Fottorino). Cela signifie l'importance du sujet et il est d'usage que ce texte soit repris dans la presse concurrente, et fasse aussi l'objet d'exégèses dans les écoles de journalisme, pendant plusieurs années et promotions;
- "Les Français ont peur": ce titre présente un parallèle troublant avec le titre célèbre de Pierre Viansson-Ponté, ancien Directeur emblématique du Monde, qui écrivait: "La France s'ennuie", le 15 mars 1968, prémonitoire de ce qui allait se passer quelques semaines plus tard.
- "Les Français ont peur" de l'avenir, parce que personne ne leur parle de projets, parce que personne ne leur parle vrai et personne ne leur indique le chemin de l'espoir, même si ce dernier est parsemé d'embûches.
- Leur parler de projets, c'est dire aux Français que demain peut être annonciateur de vie meilleure, mais... à condition que ce soit un monde juste...
- Leur parler vrai, c'est expliquer des choses qu'aujourd'hui l'on masque. Par exemple, il nous faudra demain faire appel à la main-d'œuvre étrangère pour travailler, car il n'y aura pas assez d'actifs, et payer les retraites de ceux qui y ont droit. Parler vrai, c'est donc faire le contraire de ce que fait le FN. Mais cela nous le savons...
- Leur parler d'espoir, ce n'est pas masquer les réalités: plus celles-ci seront exposées, mieux les Français les appréhenderont et mieux ils accepteront des efforts... à condition qu'ils ne soient pas les seuls à les assumer. L'espérance, bien que vertu théologale, est également une vertu laïque qui participe pleinement de la cohésion sociale, à condition de ne pas nous dresser les uns contre les autres...



Editorial
Le Monde du 9/9/2010

Les Français ont peur. Pas la peur qui justifierait la politique sécuritaire du gouvernement menée sous la houlette martiale de M. Hortefeux. Une tout autre peur : celle de l'avenir. La crainte de se trouver un jour, demain, chassé du havre de protection qui fonde l'Etat-providence depuis le Front populaire. Connaître la déchéance, ne plus être à l'abri, prendre brutalement le " descendeur social " et subir ce que le chercheur Eric Maurin appelle le " déclassement ".

Voilà ce qu'on pouvait percevoir, mardi 7 septembre, dans les cris et les protestations du million et demi - au moins - de personnes descendues dans la rue. Les cortèges étaient bien sûr animés par des inquiétudes très concrètes : le refus de prolonger de deux ans des carrières pénibles, le rejet d'un système injuste et discriminatoire entre privé et public, hommes et femmes, jeunes et anciens. Tout cela est vrai dans un pays où l'on entre de plus en plus tard sur le marché du travail. Et où la tentation des entreprises de se séparer des salariés plus âgés est grande, malgré la loi pour l'emploi des seniors votée l'an passé. Comment se projeter dans sa vie professionnelle jusqu'à 62 ans ou 67 ans, sachant que le risque de connaître le chômage de longue durée s'accroît dès la cinquantaine passée ?

C'est précisément la question de l'emploi qui enlève aux Français toute vision sereine de l'avenir. Nicolas Sarkozy, l'a-t-on assez rappelé, s'était fait élire sur le slogan du " travailler plus pour gagner plus ". La proposition est aujourd'hui de travailler plus longtemps pour espérer seulement gagner autant, voire moins, en tout cas pas davantage. Chacun a le sentiment d'y perdre au change, et le climat de l'affaire Woerth- Bettencourt ajoute une provocation symbolique à cette désillusion : il y aurait les privilégiés et les autres. En France comme dans de nombreux pays européens ou aux Etats-Unis, les parents ne croient plus que leurs enfants vivront mieux qu'eux. Le passage du témoin de la prospérité d'une génération à l'autre n'est plus assuré. Et les pouvoirs publics sont incapables de dessiner des perspectives stimulantes, faute d'être équitables.

Sur le fond, pourtant, repousser l'âge légal du départ à la retraite est une nécessité largement admise. Sauf à entretenir un mensonge général sur la capacité de l'Etat à financer le système, il faut bien regarder les réalités en face. Les " trente glorieuses ", la croissance et le plein-emploi appartiennent au passé. Les crises et les déficits successifs, combinés au vieillissement de la population française, ont créé une situation explosive pour la protection sociale. Que fera-t-on quand la proportion actifs-retraités sera quasiment de un pour un en 2020 ?

Il existe une issue, taboue pour beaucoup, qui réveillerait l'autre peur dont ce gouvernement est l'irresponsable artificier : favoriser l'immigration, à condition de la réguler et de fournir à ces forces vives qui nous manquent l'accueil, l'éducation et la formation qui conviennent. En aura-t-on l'audace et l'intelligence ?


Eric Fottorino

© Le Monde

9 commentaires:

  1. LE FNAR EST PRESENT SUR LES PUCES AVEC UN STAND. ET LE PIRE EST A VENIR. MIN POV VIU HENIN......

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  2. NOUVEAU SCOOP L OMBRE DE DALONGEVILLE CONTINUE...MOUTON PARTIERAIT AUX CANTONALES AVEC MARILYNE CARLONE / 2 ADJOINTS DE GD

    ET JEAN MARC LEGRAND PARTIERAIT AVEC BRIGITTE BOMBECKE / 2 ADJOINTS DE GD
    AINSI QUE PIERRE FERRARI/ADJOINT DE FERRARI...DECIDEMMENT GD EST PARTOUT
    AVEC FACON CETTE FOIS OU CORBI?

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  4. donons leur une claque en mars13 septembre 2010 à 09:14

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  5. le chancre est toujours présent , pire qu'un virus ce pollueur de blog , ah si un soir de beuverie sans doute , son père s'était abstenu ou simplement retenu , quel pauvre type a t il involontairement généré , bon faut faire avec , un jour celà fera du boulot en plus pour "CHARLON"

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  7. alors les elus ont vires les pauvres contrats aides par l etat donc pas tres chers pour la ville. depuis quelques temps ils embauchent des amis a eux ou des proches. de vrais imitateurs ces fnar... sacre gerard.

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  8. Le fantôme de Gérard Dalongeville hante le bureau du premier adjoint !

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  9. dommage , grand dommage , le sujet méritait débat .L'on pourrait discuter , palabrer , après tout qu'est un cours de philo ? des gens sots , des idiots , des ânes ( non pas des ânes car les animaux sont intelligents ) , des dadous polluent car tellement ils sont idiots , tellement ils souhaitent que d'autres évoluent ou simplement montrent leur bon sens , désolé ni chez dadou ni au fn , en fait ce sont les mêmes, nous ne retrouvons ce zeste de bon esprit

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