samedi 31 janvier 2015

Vous avez dit : "Mains propres et tête haute" ?

L'article ci-dessous résume bien les conditions de la mise en examen de F. Chatillon, proche de M. Le Pen. Mise en examen ne signifie pas culpabilité, certes, mais on notera les points suivants :

- M. Le Pen était bien membre du GUD (Groupe union défense) lorsqu'elle était étudiante. Ce groupe d'extrême-droite est une organisation étudiante française d'extrême droite réputée pour son activisme violent, et très active dans les années 1970. En perte de vitesse depuis les années 1980, le mouvement tente de faire un retour en 2011 sous le nom d’"Union de défense de la jeunesse" sur le campus de l'université Paris II Panthéon Assas. Groupe toujours actif, puisqu'un de ses membres vient d'être mis en garde à vue, il y a 2 jours, pour apologie de la Shoah (http://www.leprogres.fr/rhone/2015/01/29/apologie-de-la-shoah-sur-twitter-un-militant-du-gud-lyon-en-garde-a-vue).
- F. Chatillon est un facho au sens premier du terme (admirateur du Duce).
- La noria des amis des Le Pen est impressionnante : Soral, Dieudonné, Chatillon, Poutine, Assad...  


Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, a été mis en examen

LE MONDE |  Par 


Selon les informations du Monde, Frédéric Chatillon, rouage essentiel de l’équipe de Marine Le Pen, a été mis en examen vendredi 23 janvier, à l’issue d’une garde à vue de quarante-huit heures, pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux ».
Cette mise en examen intervient dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en avril 2014 et confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi concernant le financement des campagnes électorales du FN pour les cantonales de 2011 et les législatives de 2012. En septembre, l’enquête a été élargie à la présidentielle par le biais d’un réquisitoire supplétif.
Les juges cherchent à faire la lumière sur le rôle joué auprès des candidats frontistes par le microparti de Marine Le Pen, Jeanne et la société Riwal fondée par Frédéric Chatillon. Lors des législatives de 2012, c’est la double fonction de Jeanne qui a intéressé les enquêteurs : le microparti prêtait de l’argent aux candidats pour faire campagne, avec un taux d’intérêt, et dans le même temps leur vendait des kits de campagne (photo, tracts, etc.). La justice estime à 10 millions d’euros l’argent détourné par Riwal et Jeanne pour le financement des campagnes frontistes de 2012.

Un coup dur

Agé de 46 ans, désormais installé à Rome, M. Chatillon est devenu le principal prestataire de service du Front national par l’intermédiaire de sa société de communication Riwal, depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti début 2011. C’est Riwal qui conçoit, fait imprimer le matériel électoral frontiste (affiches, tracts) et fabrique les fameux kits obligatoires destinés aux candidats du parti d’extrême droite.
Sa mise en examen est un coup dur pour Marine Le Pen, dont Frédéric Chatillon est un intime de longue date. Cependant, Mme Le Pen fait mine que tout cela ne la concerne pas. « Frédéric Chatillon n’est ni président de Jeanne, ni du FN. Il va pouvoir répondre aux questions et savoir ce qu’on lui reproche, déclare-t-elle au MondeUne mise en examen, ce n’est pas une condamnation ». Marine Le Pen estime en outre que la somme de 10 millions d’euros d’argent détourné est « fantaisiste »« Sur un budget global de 18 millions d’euros [pour les scrutins de 2012], comment détourner 10 millions ? »
Et Marine Le Pen de s’interroger : « Est-ce que le but de tout cela n’est pas de me salir ? »
Figure de l’extrême droite radicale, Frédéric Chatillon fut, au début des années 1990, président du GUD (Groupe union défense), l’association étudiante d’extrême droite réputée pour sa violence. Il étudie à Assas tout comme Marine Le Pen, avec qui il se lie d’amitié. Encore aujourd’hui, il conserve la confiance de la présidente du FN, malgré sa personnalité sulfureuse. « Aucun élément ne me permet de lui retirer ma confiance », dit Mme Le Pen. L’ancienne candidate à l’Elysée a d’ailleurs confié les clés de son microparti aux proches de Frédéric Chatillon, anciens activistes étudiants comme lui.
M. Chatillon n’a pas beaucoup changé depuis sa jeunesse. Chef de bande, il adore l’humour potache, les nuits tropéziennes, admire la République sociale italienne de Mussolini et est friand de boxe thaïe. C’est en outre un ami de Dieudonné. Fervent supporteur du Hezbollah, il a depuis très longtemps des amitiés syriennes haut placées et solides. Et n’a de cesse de promouvoir le régime de Bachar Al-Assad.


2 commentaires parus suite à la publication de cet article :

SR 30/01/2015 - 10h16
Quelle que soit la véracité des faits dont la justice soupçonne ce monsieur, il faut savoir et faire savoir que ceux qui manipulent les esprits en accusant en permanence les autres d'être des "pourris", en en faisant l'argument majeur, sinon unique, de leur argumentation politique, afin de se présenter comme les seuls purs et sans tache, sont très souvent plus corrompus et/ou corrupteurs encore que ceux qu'ils accusent. Chacun connait l'adage: "C'est celui qui le dit qui l'est" 



Visiteur 30/01/2015 - 09h56
Toulon, Vitrolles, Marignane furent les trois conquêtes « glorieuses » du F haine aux élections municipales de 1995. Ils disaient arriver « mains propres et tête haute ». On connaît les suites, embourbées dans les affaires, les casseroles tintinnabulantes à leurs basques ils sont repartis les mains sales et la tête basse


vendredi 30 janvier 2015

L'"élu local" distingué a fait fort en 9 mois...

Steeve Briois, maire FN d'Hénin-Beaumont, a été désigné, dans le cadre des prix politiques du Trombinoscope, par un jury de sept journalistes présidé par Arlette Chabot (Europe 1), comme "élu local de l'année" et a reçu son prix des mains du président de Public Sénat, Gilles Leclerc. 
Les trois principales personnalités désignées par ces prix, Manuel Valls "personnalité politique de l'année", Ségolène Royal "ministre de l'année" et Emmanuel Macron "révélation politique de l'année", étaient, toutes les 3, absentes.
Le prix du Trombinoscope, annuaire des principaux acteurs de la vie publique, est attribué depuis 23 ans. Une pré-sélection de quatre noms par catégorie est opérée par un panel de 120 journalistes, et le jury décide, au mois de décembre, du choix final. Outre Arlette Chabot et Gilles Leclerc, il comprend Laurent Joffrin (Libération), Bruno Dive (Sud-Ouest), Paul-Henri du Limbert (Le Figaro), Christophe Barbier (L'Express) et Alberto Toscano (Club de la presse européenne). Pour "la révélation politique de l'année", la pré-sélection se fait grâce à un sondage Opinionway.
Selon l'Obs, "L’argument avancé par la présidente du jury, Arlette Chabot, était intellectuellement surprenant : "Nous ne récompensons pas un bilan, mais c’est une manière de mettre en évidence la percée du FN et son implantation locale."
Drôle de règle du jeu, tout de même, qui salue un phénomène politique en récompensant l’une des figures qui l’incarnent. Etrange conception du journalisme politique qui relègue la personnalité derrière l’oriflamme. Ce qui compte, donc, pour Mme Chabot, c’est le fait politique. Son ampleur dans les urnes, si on la suit bien, ferait sa valeur.
Avec ce type de raisonnement, Pierre Poujade aurait pu être élevé au rang de héros de la IVe république, le doux maréchal Sissi serait l’homme de l’année en Egypte et le groupe État islamique, révélation de l’actualité internationale en 2014 pour sa présence choc dans les journaux télévisés.
En remontant plus loin dans l’histoire (...) le député Hermann Goering aurait pu être ovationné par la presse parlementaire du Reichstag, en 1930, au titre de la remarquable "percée" de son parti national-socialiste aux élections du 14 septembre. Après tout, le mouvement d’Adolf Hitler était lui aussi était parfaitement "légal". Lui aussi faisait l’événement. Lui aussi était démocratiquement reconnu et porté par le peuple."

Choix localement plutôt discutable : c'est ce maire promu qui a viré, dès son arrivée, la Ligue des droits de l'homme de son local, a pris un arrêté anti-mendicité visant les Roms, arrêté retoqué par le Préfet, texte jamais plus représenté, malgré les rodomontades du maire. C'est le même édile, distingué par le Trombinoscope, qui bafoue la liberté de la presse en clouant au pilori le quotidien régional qui avait osé relayer des critiques d'associations. C'est, également, ce "démocrate", qui recycle, dans son cabinet ou dans les services, des copains du FN, son parti, notamment des élus d'opposition battus dans des communes avoisinantes.
S. Briois, l'élu local récompensé, avait pourfendu (à juste titre), la majorité précédente pour n'avoir pas su gérer l'emprunt toxique Dexia et avoir fait embaucher une adjointe de la ville par la Communauté d'agglo.  Or ce maire honoré (il aurait plutôt mérité, à ce titre, le prix de l'élu le plus démagogue) n'a pas réussi à négocier l'emprunt toxique avant la hausse récente du franc suisse, ce qui renchérit le taux d'intérêt à plus de 20% et va coûter plusieurs centaines de millions d' euros supplémentaires par an aux contribuables. Toujours dans ce cadre du "Plus démagogue que moi, tu meurs", il a fait entrer à l'Agglo, un de ses adjoints...
C'est encore ce maire hypocrite qui avait, en son temps, refusé que l'on construise la mosquée actuelle à Hénin, qui s'y est rendu, en début d'année, avant de communier avec les autorités musulmanes locales, dans un vibrant "Je suis Charlie" alors que sa patronne se retranchait à Beaucaire, pour ne pas avoir à se joindre aux 4 millions de Français descendus dans la rue, le 11 janvier dernier.

Bravo à Madame Chabot et ses comparses/confrères pour avoir distingué un tel élu local. Je ne suis pas sûr que son Trombinoscope et ses prix fassent longue vie après ce vote irresponsable...




jeudi 29 janvier 2015

Il y aurait un vrai nettoyage à faire des pratiques des élus...


L'article ci-dessous concerne l'utilisation de l'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) des parlementaires français, soustraite à tout contrôle, puisque forfaitaire et non justifiable. 
3 remarques :
- j'avais déjà évoqué ce sujet en 2012: 

et j'avais proposé des solutions :

- j'ai connu une parlementaire qui tenait scrupuleusement à jour les dépenses avec leurs justificatifs. Quand il arrivait qu'il y ait un excédent, il était versé à une association de la circonscription à titre de don.

- l'utilisation pour achat de permanences ou de bâtiments à d'autres fins est bien décrite, dans l'article. Un autre "détournement" consiste à acheter un studio à Paris pour y loger, lors des sessions, au lieu de séjourner à l'hôtel. Rien à redire, sauf qu'en fin de mandat, le logement devrait retourner au Parlement... 


INFO FRANCETV INFO. Ces députés qui deviennent propriétaires grâce à leur indemnité de frais de mandat Par Thomas Baïetto 27/01/2015

L'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), qui s'élève à 5 770 euros par mois, permet aux élus de régler leurs frais professionnels. Mais aucun contrôle n'est exercé et certains en profitent pour acquérir un bien immobilier.

C'est une pratique connue. Ces dernières années, quelques députés, comme Jean-Jacques Urvoas (PS) ou Muriel Marland-Militello (UMP), ont été épinglés pour avoir financé l'achat de leur permanence parlementaire avec leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM).
On sait aujourd'hui que ces deux cas ne sont pas isolés. L'Association pour une démocratie directe a effectué une centaine de recherches auprès des services fonciers et des tribunaux de commerce. En s'appuyant sur les 31 réponses reçues, francetv info révèle, mardi 27 janvier, qu'au moins 12 députés encore en activité, dont Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), Marc Le Fur (UMP) ou François Sauvadet (UDI), sont devenus propriétaires de leur permanence après le début de leur mandat dans des conditions parfois floues. 

"On n'a pas à acquérir un patrimoine avec l'argent public"

L'IRFM est une enveloppe de 5 770 euros brut, qui sert en théorie à couvrir les frais professionnels du député, dont le financement de sa permanence. Si certains l'utilisent pour louer un local, d'autres s'en servent pour acquérir à leur nom ladite permanence… qui restera dans leur patrimoine une fois leur mandat terminé. Bien que légale, cette pratique pose un problème éthique : l'élu acquiert avec de l'argent public un bien immobilier privé. "Le mandat électif est limité dans le temps, pas le patrimoine immobilier", rappelle à francetv info le déontologue de l'Assemblée nationale, Ferdinand Mélin-Soucramanien. Pour lui, "il est préférable, à moins que la situation de l'immobilier ne le permette pas, de recourir à la location" si on utilise l'IRFM.

Un avis partagé par certains députés. "On n'a pas à se constituer un patrimoine avec l'argent public", martelait le député UMP du Nord Gérald Darmanin en 2013, dans Le Nouvel Observateur. Ce jeune élu a fait le choix d'acheter sa permanence avec "ses deniers personnels", comme d'autres avant lui. "J'utilisais l'IRFM quand je louais, mais pas quand j'ai acheté en 2004, explique aussi Maurice Leroy, député UDI du Loir-et-Cher. Je sépare toujours vie privée-vie publique. A partir du moment où il y avait l'appartement avec le local de la permanence, je n'ai pas voulu utiliser mon indemnité de frais de mandat."

Une réglementation floue

Mais certains, comme François Sauvadet (UDI), député de la Côte-d'Or depuis 1993, défendent cette façon de faire. "Dans la durée, l'achat s'est révélé un bon calcul économique puisqu'il est désormais payé et que cela permet à mon IRFM de servir à d'autres usages au service de mes concitoyens", justifie l'ancien ministre par e-mail. Mais "si la location devient demain la règle, je m'y plierai", ajoute-t-il alors que l'Assemblée planche sur la question.
Tous s'accordent à dire que la réglementation en la matière fait cruellement défaut. Elu depuis 1986, Jérôme Lambert (PS, Charente), qui a financé son achat avec ses revenus, met son exemplarité sur le compte d'"un coup de bol". "J'aurais très bien pu financer mon emprunt avec l'IRFM. A l'époque, on ne se posait vraiment pas ce genre de questions", raconte-t-il.
Jean Lassalle (MoDem, Pyrénées-Atlantiques), qui admet sans problème avoir utilisé son IRFM pour l'acquisition de sa permanence en 2003, confirme. "Au moment où je l’ai fait, ce n’était pas une question sensible comme aujourd’hui, je n’ai jamais eu l’impression de commettre une mauvaise action, explique-t-il. C'était répandu (...) et les collègues à qui je demandais le meilleur moyen de procéder m'encourageaient même à le faire."
Au risque de faire face ensuite à de sérieux dilemmes éthiques. Elu en 2007, Jean Grellier (PS, Deux-Sèvres) a acheté sa permanence de Bressuire l'année suivante, grâce à un prêt de l'Assemblée nationale sur dix ans, remboursé à hauteur de 600 euros par mois via son indemnité de frais de mandat. "Je ne sais pas du tout ce que j'en ferai à la fin de mon mandat. Je ne veux pas faire une plus-value ou en profiter, parce que cela a été payé avec l'IRFM", explique-t-il. Il espère la vendre au prix d'achat à son successeur ou reverser le loyer perçu à une association. De manière générale, Jean Grellier "préférait que les choses soient claires""Il pourrait y avoir un local public dans chaque circonscription, ou une interdiction d'acheter sa permanence", avance-t-il.

La famille ou le conseil municipal constitués en SCI

La situation actuelle pose en effet quelques problèmes et ouvre la porte à des montages financiers curieux. S'il refuse de dire si l'IRFM a participé à l'achat de ses deux permanences successives, Guy Geoffroy (UMP, Seine-et-Marne) reconnaît cependant verser un loyer mensuel de 500 euros à la société civile immobilière (SCI) DG qui en est propriétaire. Une SCI gérée par lui-même, sa femme et son fils (enregistrés par ailleurs comme ses collaborateurs parlementaires). "Je ne suis pas dans la constitution d’un patrimoine avec de l’argent public, je loue un local, comme d’autres louent un local", assure-t-il. 
D'autres tissent par ce biais des relations avec d'autres élus. L'ancienne permanence de Jérôme Chartier (UMP, Val-d'Oise) est notamment détenue par le député, trois maires des environs et l'époux d'une quatrième maire. Le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix (ex-UDI, Maine-et-Loire), est, lui, propriétaire de sa permanence, achetée trois ans avant d'être élu, via la SCI Alcaline, une société au capital de laquelle figurent de nombreux élus municipaux.

"Je n'ai pas de comptes à vous rendre"

Au téléphone, Gilles Bourdouleix refuse de parler de son IRFM. "L'Assemblée nationale a décidé que les députés n'avaient pas de comptes à rendre là-dessus, je n'ai pas de comptes à vous rendre", s'agace-t-il. L'une de ses associés, brouillée avec lui depuis quelques mois, accepte d'en dire davantage. "Ce local sert pour son activité parlementaire et pour chaque campagne municipale", explique Géraldine Delorme, élue UMP à la région Pays-de-la-Loire et ancienne adjointe à la mairie de Cholet. Chaque nouvel arrivant dans l'équipe municipale est invité à prendre des parts dans cette SCI gérée par Gilles Bourdouleix et Michel Champion, son premier adjoint.
En 2010, l'élue UMP essaye, en vain, de quitter la SCI. "Je considérais que le montage financier était certes parfaitement légal, mais discutable d'un point de vue éthique. Ils se constituent un capital personnel à partir d'un local qui sert à l'action publique et qui est financé en partie avec l'argent public", dénonce-t-elle. Si elle ne peut en apporter la preuve, elle assure que l'indemnité de frais de mandat de Gilles Bourdouleix a participé à la constitution de ce capital. Des propos qui posent la question d'un éventuel financement de campagne électorale via l'IRFM, une pratique qui, si elle était avérée, serait pour le coup illégale.

Une permanence mise en vente à 2,5 millions d'euros

Ancien député UMP de Seine-Saint-Denis, Patrice Calméjane, qui avait proposé d'interdir l'achat de permanence en 2012, analyse les questions soulevées par ces SCI, qui permettent des transferts de propriété sans acte notarié. "C’est très très dangereux. Cela veut dire qu’on finit par avoir des relations d’argent avec d’autres élus. Pourquoi a-t-on besoin d’avoir des relations financières avec d'autres élus ? On leur doit quelque chose ? Ce n’est jamais très sain", estime-t-il.
Au-delà des SCI, d'autres cas posent tout aussi question. Georges Ginesta (UMP, Var) vend en ce moment la villa de Saint-Raphaël qu'il déclare comme permanence parlementaire, pour 2,5 millions d'euros. Selon Le Canard enchaîné, l'élu, qui n'a pas souhaité nous parler, a bien utilisé l'IRFM pour acquérir ou entretenir cette villa. Bien plus au nord, dans les Côtes-d'Armor, les enfants de Marc Le Fur sont propriétaires depuis 2010, avec leur père, de la permanence de ce dernier à Loudéac. Contacté par francetv info, l'élu a d'abord prétexté une réunion, avant de laisser nos appels et SMS sans réponse.

"Mes indemnités, j'en fais ce que je veux" 

Cette gêne semble partagée par de nombreux collègues. Contactés par francetv info, Annie Le Houérou (PS, Côtes-d'Armor), Jérôme Chartier (UMP, Val-d'Oise) et Bernard Perrut (UMP, Rhône) n'ont pas non plus donné suite. Et ceux qui l'ont fait n'ont pas toujours voulu dire s'ils avaient utilisé l'IRFM. Nathalie Kosciusko-Morizet, par la voix d'une de ses collaboratrices, n'a pas souhaité revenir sur l'achat en 2002 d'une maison à Longpont-sur-Orge (Essonne), sa permanence jusqu'en juillet 2013. Tout juste a-t-elle précisé qu'elle loue désormais sa permanence de Longjumeau et que la maison de Longpont a été vendue.
François Brottes (PS, Isère) préfère lui aussi nous parler via son attaché de presse. Il "n'infirme ni ne confirme" avoir utilisé son IRFM pour l'achat de sa permanence de Crolles en 2002. En 2013, à la suite d'un divorce, il vend ce local en réalisant une plus-value de 52 061,76 euros. Tout en détaillant les facteurs (travaux, inflation, intérêts) minimisant cette plus-value ou en expliquant que les juges ont estimé lors de son divorce que l'IRFM faisait partie de son revenu, il refuse à plusieurs reprises de nous répondre sur l'utilisation ou non de la fameuse indemnité. Mais glisse tout de même ceci au passage : "De toute façon, ce sont des comptes joints et mes indemnités, j'en fais ce que je veux."

mercredi 28 janvier 2015

Syrisa et Front de gauche...

Intéressant d'avoir le point de vue d'un historien... Quelques remarques personnelles :

- On ne peut comparer la situation en Grèce et en France pour les raisons évoquées ci-dessous (France : austérité moins importante, place du FN, jeu du PC...). Par contre je pense que le PS va essuyer une gifle presque aussi grave que le PASOK grec (4,8%).
- Les raisons de la non-crédibilité des partis français réside plus dans l'échec moral que dans la gestion des affaires économiques.
- Je ne pense pas que JL Mélenchon incarne l'alternative au PS. Les Français apprécient le brillant orateur qu'il est, mais ne me semblent pas réceptifs à ses excès (comportement avec les médias, opposition au PS). Je ne suis même pas sûr qu'un éventuel succès de Tsipras le serve...  


Jacques Julliard : « Pas de conséquences directes » de la victoire de Syriza en France

LE MONDE | 

Le dimanche électoral en Grèce, qui a vu la large victoire du parti de gauche radicale Syriza, a rebattu les cartes sur la scène européenne et française. L'historien Jacques Julliard, qui a publié en 2012 Les Gauches françaises : 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire (Flammarion), analyse les conséquences potentielles en France de la percée de Syriza.


Quels effets la victoire de Syriza peut-elle avoir sur le rapport de forces à gauche en France ?
En termes électoraux, je ne crois pas qu'il y aura de conséquences directes. Il est très rare qu'une élection en France soit déterminée par des questions de politique extérieure. Il faudra surveiller les résultats de l'élection législative partielle à Montbéliard, le week-end prochain. Mais je ne crois pas que les Français vont se prendre soudainement à imiter les Grecs.

La gauche radicale en France peut-elle espérer tirer profit de la victoire de Syriza ?
Pour qu'il y ait ce que Jean-Luc Mélenchon appelle un « effet domino », il faudrait qu'il y ait des situations comparables. Or, si la France a souffert de la crise, c'est dans des proportions qui n'ont rien à voir avec la Grèce. La France, en dehors de ses chômeurs, n'a pas pâti de l'austérité sous la forme d'une diminution brutale de son niveau de vie.
En revanche, sur un plan stratégique, avant même le succès de Syriza, l'idée d'une unification de l'opposition de gauche à François Hollande était dans l'air. L'exemple de Syriza peut accélérer les choses dans l'esprit de certains acteurs politiques.

La percée de Syriza s'est construite aussi sur l'effondrement du Parti socialiste grec, le Pasok. Avec un président qui reste impopulaire et un PS en passe de perdre toutes les élections intermédiaires, l'hégémonie socialiste à gauche est-elle menacée ?
En ce qui concerne François Hollande, il est le grand bénéficiaire de la séquence du mois de janvier. Les attentats terroristes du début de l'année ont modifié le regard que les Français portaient sur lui. La « présidentialité » de l'homme n'est plus remise en cause. L'idée qu'ils se font de l'adéquation de l'homme à la fonction est quelque chose de beaucoup plus profond et de plus stable qu'une cote de popularité.
Pour le PS, je serai beaucoup plus nuancé, vu son état actuel. Il présente une faiblesse intrinsèque. La question est : qui peut exploiter cette situation ?

Jean-Luc Mélenchon rêve d'incarner cette alternative...
Je ne crois pas à la possibilité d'une coalition des gauches contre François Hollande. Jean-Luc Mélenchon fait du tourisme révolutionnaire, se voyant successivement ministre de la culture au Venezuela ou ministre de la dette en Grèce. Mais, en France, ça ne lui apporte pas beaucoup d'atouts. Même si ses critiques peuvent être appréciées, il ne propose pas quelque chose qui paraît crédible aux Français. De l'autre côté de l'échiquier, le Front national sort affaibli de la série d'attentats, après lesquels il n'a pas été très brillant. Le principal adversaire du PS demeure la droite classique, même si Nicolas Sarkozy n'a pas, lui non plus, bien géré la période.




mardi 27 janvier 2015

A propos des prochaines élections départementales...


Les 22 et 29 mars prochain, les conseillers départementaux seront intégralement renouvelés (et non plus par moitié). Au mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours sera substitué le scrutin binominal mixte majoritaire à deux tours. La loi n° 2013-403 du 17 mai 2013 pose 2 principes :

- l’élection de deux conseillers généraux de sexe opposé par canton (parité oblige quand on sait qu'il y a 9 femmes sur 77 élus dans le Pas-de-Calais). Le binôme (un homme, une femme) figurera sur le bulletin de vote, avec 2 remplaçants du même sexe que leur titulaire. Une fois élus, les deux membres du conseil départemental exerceront leur mandat indépendamment l’un de l’autre.
Pour être élu au premier tour, le binôme doit obtenir : au moins la majorité absolue des suffrages exprimés (plus de 50%),et un nombre de suffrages égal à au moins 25 % des électeurs inscrits. Si aucun binôme n’est élu dès le premier tour, il est procédé à un second tour. Au second tour, les 2 binômes arrivés en tête peuvent se maintenir. Les autres peuvent se maintenir seulement s’ils ont obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits. Le binôme qui obtient le plus grand nombre de suffrages au second tour est élu. 

- la solidarité devant le suffrage au sein d’un même binôme. Le nouveau mode de scrutin a la particularité de contraindre un homme et une femme à présenter un acte de candidature commun et à choisir un unique mandataire qui gérera un compte de campagne commun. Les déclarations de mandataire et les déclarations de candidature seront donc désormais effectuées auprès de la même préfecture. 


Je souhaiterais profiter de la présentation de ces règles pour rappeler ici quelques idées déjà émises, ici-même, sur la démocratie. Elles tournent autour de 3 principes :  
- la modernisation de la représentation dans les assemblées : parité, statut des élus, ouverture...
- la limitation du cumul des mandats pour ouvrir à tous la possibilité de faire de la politique
- la simplification des structures administratives : concernant le Sénat mais aussi les conseils départementaux (ex-conseils généraux)...



La parité :
La parité est devenue la règle dans toutes les collectivités (sauf dans les exécutifs des intercommunalités). Il sera bientôt temps de revenir à des règles uniques pour tous, quels que soient le genre des candidats. Nul doute qu'avec l'arrivée des femmes, l'expérience aidant, la vie politique changera. 

Beaucoup de retraités
On compterait 45 retraités parmi les 77 conseillers généraux du 62.
Ce n'est parce qu'ils étaient en retraite qu'ils se sont présentés aux élections, mais la vie politique, commencée avant, les a menés jusqu'à la retraite. Il faudrait probablement ne pas verser d'indemnité aux retraités, sauf si le montant de leur retraite est inférieure à un certain montant (RME, le revenu minimum d'élu !)

Beaucoup d'enseignants (actifs ou retraités) et de fonctionnaires, sans parler des assistants des élus...
La raison en est la facilité qui leur est accordée de pouvoir revenir à tout moment dans leur profession d'origine. Cette possibilité devrait être offerte quelle que soit la profession. Tous les élus locaux devraient continuer à effectuer un minimum d'heures (1 ou 2 heures par jour) non rémunérées dans leur entreprise, pour ne pas rompre le contrat de travail (il faudrait, bien sûr, des accords professionnels). Ainsi, ils pourraient réintégrer leur entreprise à la fin de leur mandat. 

Âge élevé des conseillers généraux actuels
Une majorité de conseillers du CG 62 a plus de 65 ans (le plus âgé a 85 ans !).
Je propose une limite d'âge, au-delà de laquelle, on est obligé de démissionner, si on n'est pas en fin de mandat : 72 ans. Si on atteint cet âge en cours de mandat, on est remplacé par un suppléant ou un suivant de liste. Dans le cadre d'un statut de l'élu qui n'existe toujours pas, un ex-élu pourrait devenir formateur dans des instituts de formation des élus, pendant un délai de 5 ans. On supprimerait les instituts des partis (ce sont des pompes à fric). Pour plus de lisibilité, Il faudrait que tous les mandats aient la même durée (5 ans).
* Sur ce sujet, on devrait regrouper les élections suivantes, le même jour :
x présidentielles et législatives;
x régionales, départementales, communales et intercommunales.
* ces élections se dérouleraient un jour de semaine.
Tout cela pour lutter contre l'abstention. 
Dans le même ordre d'idée : des écoles de citoyens devraient être mises en place avec d'anciens élus comme formateurs.


La plupart des conseillers généraux  cumulent au moins avec un autre mandat
La justification est de 2 ordres : a) pour se faire connaître avant de se présenter à des municipales, il faut se présenter aux cantonales. b) pour bien exercer sa fonction de maire, il faut être au conseil général.

En 2017, la loi prévoit que l'on ne pourra plus exercer, quand on est parlementaire, un autre mandat dans un exécutif local (on ne pourra plus être député-maire ou adjoint dans une commune, par exemple). Cette limitation du cumul de mandats est un minimum, et elle ne concerne pas les cumuls locaux (on pourra continuer à être maire/président d'intercommunalité et vice-président d'un conseil départemental ou régional). A signaler que la droite a déjà déclaré que, en cas d'alternance, elle abolirait la loi s'appliquant à partir de 2017 ! Seul un référendum pourra limiter le cumul de mandats comme le souhaitent les Français. En effet, on se doute bien que les parlementaires ne se feront jamais hara-kiri.
Je propose que soit demandé au peuple français s'il est d'accord que la limitation du cumul des mandats soit le suivant :  
* Limitation (verticale) du renouvellement du même mandat : 2 mandats maximum successifs
* Limitation horizontale : 
x un mandat national exclusif (au-delà de ce qui devrait s'appliquer à partir de 2017) : on sera député ou sénateur uniquement.
x pas de cumul d'exécutifs locaux (pas de maire/vice- président d'une intercommunalité, par exemple). 

J'ai beaucoup écrit à ce sujet et notamment 4 posts en date des 27/3, 29/3, 5/4 et 12/4/2008...

Je reviendrai plus tard sur 2 autres propositions :
- la suppression du Sénat dans sa forme actuelle ;
- la suppression pure et simple des conseils départementaux.

lundi 26 janvier 2015

Libres propos

J'ai repris, ci-dessous, quelques réflexions que j'ai publiées, la semaine dernière, sur Facebook...


Mardi : C'est incroyable le nombre de conneries que l'on peut lire sur Internet. 2 exemples parmi d'autres, datant de ces dernières 48 heures :

- Aucun ministre présent aux funérailles du gendarme noir "liquidé" par l'un des frères Chouaki. Repris par des tas de blogs, sites, pages FB mais par aucun média connu. L'affirmation est vraie. Mais on sait que F. Hollande est resté longtemps avec la mère et de proches de la policière tuée à Monrouge, à son domicile, en présence de ministres et du député local. Cela vaut au moins autant que d'assister à des funérailles. La page FB que j'ai lue partageait la page d'un certain Nicolas Sarkozy ...

 - Sur certaines pages FB, on reprend une photo de F. Hollande et E Valls portant kippa à la synagogue de la Victoire. Commentaire du titulaire de la page : c'est cela la laïcité de l'Etat ? Comment faire comprendre que la laïcité ce n'est pas la sécularisation, mais le respect des religions : on enlève ses chaussures dans une mosquée, on se découvre dans une église. Même moi, laicard de chez laïcard, je procède ainsi, même si cela m'en coûte gros... Mais je respecte la pratique des autres ou alors je ne vais pas dans ces lieux de culte...

Mercredi Aussi curieux que cela puisse paraître, je n'ai jamais aimé le slogan "Je suis Charlie". Non pas que je ne me sens pas solidaire de la liberté d'expression des journalistes de Charlie Hebdo, mais cette formule me met mal à l'aise. Je ne suis pas Charlie, mais je me battrai pour le droit au blasphème, jusqu'à ce qu'il soit respecté partout dans le monde (et il y a du boulot !). D'ailleurs, je ne suis pas sûr que tout le monde ait mis le même sens à "Je suis Charlie"... Très rapidement après les crimes contre Charlie, l'expression n'avait plus de raison d'être, puisque des policiers et des Juifs furent également assassinés parce qu'ils étaient ce qu'ils étaient. Au moins, dans le monde entier, avec "Je suis Charlie", la France s'est vue reconnaître son rôle de défenseur n°1 des droits de l'Homme. Devant l'offensive du Pape et des réactions violentes dans beaucoup de pays musulmans pour que ceux qui blasphèment mettent en sourdine leurs attaques, la France doit continuer son combat... Il me semble bien qu'elle soit seule à brandir ce flambeau...

Vendredi L'endogamie au FN, vous connaissez ? Non seulement, le trio Le Pen régente le parti (avec embrouilles familiales, certes), non seulement, on recrute les proches de la famille (la députée européenne avait comme assistant parlementaire, son compagnon, Louis Aliot, avant que ce dernier ne devienne lui-même député), mais aujourd'hui on multiplie les recrutements de proches : à Hénin-Beaumont, par ex, on a recruté, au cabinet du maire, 2 élus des oppositions municipales frontistes de Oignies et de Harnes, en plus d'assistants d'élus : en tout 8 personnes au cabinet de Briois ! Probablement un record de France en la matière pour une ville de 26 000 habitants. Et donc qui engraisse les élus non rétribués de communes avoisinantes, ainsi que des copains ? Le budget municipal héninois, pourtant déjà mal en point... 

Vous avez dit : endogamie, copinage, clan ? 
Heureusement qu'ils ne prendront pas les départements 59 et 62 ni la région...


Samedi 7 millions d'exemplaires de Charlie Hebdo imprimés, nous dit-on ! Je n'en ai pas trouvé un seul ! Mon marchand de journaux en a eu 2 jeudi et aucun les jours précédents. J'étais 3 jours à Paris le week-end dernier : aucun exemplaire trouvé... 

Où sont passés les 7 millions d'exemplaires ? Volés ? Achetés par quelques collectionneurs ? Ou des personnes furieuses de la Une ? Moi, je voulais simplement le lire, pas l'acheter... Qui en a trouvé un ? Qui me le loue ? Promis, je le lui rendrai après lecture (on peut mettre en place une convention...). 
Si personne n'a pu, comme moi, s'en procurer, alors tant pis, je ne le lirai pas... Il y a des choses plus importantes dans la vie ! 
Mais où sont passés ces put...s de 7 millions d'exemplaires !


DimancheLes chefs d'état du monde entier se rendant en Arabie Saoudite (pays finançant des djihadistes) pour présenter leurs condoléances, une Française ("admirable" dit L. Fabius) enlevée par des terroristes chrétiens (il n'y a pas que des terroristes islamistes !), puis relâchée peu de temps après, un Japonais exécuté par les djihadistes du Daech, etc. On a beaucoup parlé de tout cela, ces dernières heures, à juste titre, pour dénoncer le terrorisme... Ah ! J'oubliais, il y en a un qui a été quelque peu passé sous silence : une douzaine d'Israéliens poignardés par un terroriste palestinien, en plein Tel-Aviv, mercredi : une douzaine de victimes dont certaines dans un état grave... Pourquoi si peu d'infos là-dessus ?

dimanche 25 janvier 2015

Carnets du dimanche

- Le Monde : Pendant un déjeuner avec une amie, Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, a la surprise de voir sa convive le laisser précipitamment parce qu'elle a oublié son téléphone portable. 
Dans une étude intitulée "The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion and Physiology" ("L’impact de la séparation d’avec son mobile sur la cognition, l’émotion et la physiologie"), publiée le 8 janvier, il s'étend sur cette "nomophobie", contraction de l'expression anglaise "no mobile phobia", et arrive à deux conclusions :
  • Le téléphone portable est devenu "une extension de nous-même", à la manière du sonar de certains animaux, si bien qu’on peut parler d’"iSelf", de "soi connecté".
  • Privé de son mobile, la personne souffrant de "nomophobie" a l’impression d’avoir perdu une part d'elle-même, et cela "peut avoir un impact négatif sur ses performances mentales".             AA : il faudrait compléter l'étude afin de connaître les rapports entre ces personnes et leur mobile, au lit. Le sommeil est-il perturbé ? Quel impact sur la libido ? Où pose-t-on le téléphone ? En mode silencieux, vibrant ou normal ?

- Le Canard Enchaîné : "Pendant que Jean-Marie le Pen insinuait lourdement, dans la presse russe, que la tuerie pouvait être le travail des "services secrets"- petite phrase dont il a ensuite affirmé qu'elle avait été "mal traduite"- sa fille faisait porter à Christine Taubira une responsabilité dans les crimes commis par Coulibaly.
"Monsieur Coulibaly, il a été condamné à 5 ans de prison, mais, quelques mois après, il était dehors. Alors, là, le gouvernement a des réponses à donner", déclarait la présidente du FN, lundi janvier sur i'Télé. Sauf que non.
S'il a été condamné, le 20 décembre 2013, à 5 ans de prison et libéré le 4 mars 2014, avec obligation de porter un bracelet électronique pendant 2 mois, Coulibaly était en détention provisoire depuis le 23 mai 2010. Sa détention n'a donc pas été de "quelques mois" mais de près de 4 ans, après les réductions de peine prévues par la loi. Une disposition légale sans rapport avec la réforme Taubira, comme le colporte la rumeur, puisque celle-ci a été adoptée en juillet 2014, quatre mois après la libération de Coulibaly.

Triple ban pour Maître Le Pen, avocate au barreau de Paris !"
AA : le FN peut-il se passer de mensonges ? Est-ce congénital ? Quelles sont exactement les compétences juridiques de l'avocate-présidente ?


- Le Monde : Rick Owens a présenté, jeudi 22 janvier à Paris, sa collection masculine automne-hiver 2015. L’occasion pour le créateur américain de révéler l'entrejambe et donc le sexe de ses mannequins, qui ne portaient pas de sous-vêtements.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2015/01/23/rick-owens-le-createur-qui-affole-la-twittosphere_4562305_4497319.html#d2ehELZ6JvDVvcIl.99
AA : à ne pas mettre entre toutes les mains, car il fait très froid en ce moment...

- Le Canard Enchaîné : "Il n'y a pas que "Charlie Hebdo qui déclenche un scandale planétaire. Cette semaine, c'est le magazine de bédé "Fluide glacial" qui met la Chine en pétard.
Le journal satirique, dont on ne soupçonnait pas la renommée internationale, a fait sa une avec ce titre : "Péril jaune, et si c'était déjà trop tard ?" Un "acte indécent", s'est scandalisé la presse officielle chinoise, qui n'a même pas ri jaune. C'était "évidemment une blague", soupire le directeur de magazine. 
Pour que la blague glisse mieux, il n'y a plus qu'à crier : "Je suis Fluide!".
AA : il faudrait retirer ce numéro à 7 millions d'exemplaires !


- Le Monde : Les embouteillages empoisonnent la vie de millions de Britanniques tous les jours, mais un responsable du parti populiste UKIP a trouvé la parade. Il suffit d’interdire aux chômeurs de prendre le volant, explique, en substance, Lynton Yates, candidat UKIP dans la circonscription de Charnwood, située entre Leicester et Nottingham, à l’est de Birmingham.
"Nous pourrions facilement enlever 6 millions de voitures des routes si les bénéficiaires des aides sociales ne conduisaient pas. Pourquoi ont-ils le privilège de dépenser au volant l’argent durement gagné par les contribuables, alors que ceux qui ont un travail se battent pour pouvoir continuer à rouler ?", peut-on lire sur un tract distribué aux électeurs de cette circonscription.
AA : C'est une excellente idée et je pense même qu'il faudrait supprimer les séjours de vacances pour les chômeurs, de même il devrait leur être interdit de parier aux jeux de hasard et de limiter les achats de vêtements au strict minimum. L'UKIP est proche du FN et cela pourrait inspirer le parti français...

samedi 24 janvier 2015

Clap de fin bientôt ?


Voir les nombreux posts que j'ai consacrés à ce personnage hors-normes. Ils sont répertoriés sous le lien ci-dessous :


Dailynord  Marc Prévost  17 JANVIER 2015

Régionales : La leçon du professeur Percheron


Belle leçon d’histoire délivrée par le président socialiste du conseil régional. En invoquant l’esprit de Valmy et les mânes de Danton, le plus intello des grands sachems du PS donne un relief particulier au moment républicain que vit notre pays. C’était sur France 3 Nord-Pas de Calais ce jour. Daniel Percheron sait exalter l’histoire pour nommer les faits et inventer la vérité (1). Lui qui disait peu goûter l’épreuve cathodique la regrettera sans doute. Après 14 années à la tête de la région et un bilan étoffé, il tire sa révérence. On aurait dû lui demander ce qu’il comptait faire avec sa villégiature du Palais du Luxembourg. Il est sénateur jusqu’en 2017 et pratiqua la vie publique comme Maitre Derville, le notaire du Colonel Chabert de Balzac, avec cette flamme froide qui l’habitait jusque dans la rédaction du moindre codicille ou alinéa de ce socialisme héréditaire qui porte sa marque. Il lui reste un dernier combat à mener. Lui qui avait œuvré pour que la région reste à gauche en 1992 quand les Borloo et Legendre avaient enfonçé la citadelle menacée (2). Et écarté un Michel Delebarre du trône parce que les adversaires sont aussi du même côté. Éteindre les ambitions trop pressantes de son camp importe autant que repousser l’ennemi de l’autre bord. L’hommage qu’il a rendu à “ce géant” de Delebarre peut ainsi prêter à sourire.(3)
Il justifie ses quatorze années de mandat présidentiel par “les incertitudes de la fédération du Nord“* qui l’auraient contraint à prolonger son mandat de président. Manière de fustiger ceux-du-Nord avec lesquels il ne s’est jamais vraiment entendu, sauf peut-être pour régler les majorités de congrès et ouvrir un sentier de crête à un premier secrétaire, de Mitterrand à Jospin ou Hollande et garder au chaud la vieille maison. Et même Martine Aubry, dont il ne prononcera pas le nom, elle qu’il a intronisée la “Jules Ferry du social” quand elle venait de prendre la succession de cet alter ego qu’était Pierre Mauroy, l’ancien maire de Lille toujours sur la scène, lui dans la coulisse. (4) Mais, on a pu – une nouvelle fois – mesurer l’antique rivalité qui oppose les socialistes du Pas de Calais et ceux du Nord. D’ailleurs, la fédération du Pas de Calais est “exemplaire”, alors…Il est vrai que Hénin-Beaumont s’est donnée dès le premier tour au FN Steeve Briois par l’opération du Saint-Esprit ! (5) Et que la démocratie partisane est à celle de Tocqueville ce que le patois est à la langue de Molière. Précision, Daniel Percheron a mené la fédération pasdecalaisienne pendant un quart de siècle et croit toujours détenir des droits sur elle, même si les affaires Kucheida et Dalongeville ont assombri son aura de démiurge. Devant l’histoire, le monde des hommes. Derrière le miroir de celle-ci, Narcisse en embuscade.
Mais en préconisant des listes séparées au premier tour des régionales pour ces familles de la gauche qu’il connaît comme sa poche, comme on pose un piège, il ne facilite guère la tâche d’un Pierre de Saintignon, le candidat qui sera désigné par le PS (6), à qui il apporte son “soutien entier et total”. On se demande si la ruse partisane pour déblayer la route au numéro deux de la région et protégé de Titine de Fer n’attise pas chez lui quelque jalousie de matou vexé, lui l’agrégé en tactique et stratégie. Enfin, on retiendra les bons points décernés par le professeur Percheron à un Philippe Vasseur et un Alain Griset. Il se surprend à évoquer une co-gestion à l’allemande. Leader économique régional pour le premier et numéro un des artisans en France pour le second. Vasseur avait guerroyé contre la gauche – et la droite ! – une bonne douzaine d’années et avait occupé un fief à droite dans son Pas de Calais chéri (7). Ca ne mange pas de pain, l’un ne fait plus de politique et l’autre n’a jamais franchi le pas (membre du conseil économique, social et environnemental, il fut adhérent au parti radical de Borloo). Les affres et petites phrases des batailles électorales d’antan sont-elles remisées ? Avec ce diable d’horloger, il n’est jamais trop tard pour faire de la politique.
* Il est vrai que l’ homologue du Nord vivra des moments politiques plus chahutés comme l’épisode du congrès fédéral de Ronchin en 2003 où le candidat de Pierre Mauroy, Bernard Roman (8), sera battu dans la douleur par l’orthodoxe Marc Dolez (9) sur fond de vaste débat sur la recomposition de la gauche et du PS après le séisme du 21 avril 2002. Rue-de-Solférino, c’est François Hollande qui imposait une ligne plus pragmatique et de synthèse. Daniel Percheron avait laissé  - désavoué par Paris et Lionel Jospin lui-même, le passage de témoin se fera dans la discrétion – la fédération du Pas de Calais à Serge Janquin dès 1997. Et re-affirma son emprise en remportant nettement les régionales de 2004 après avoir succédé à Delebarre, frappé par le cumul, trois ans auparavant. Visiblement, la mise sous tutelle en 2012 sur fond d’embrouilles de la fédération du Pas de Calais, qui a recouvré son statut depuis, n’est pas encore digérée. Ce qui n’avait pas déplu aux “Lillois”. Mais le professeur Percheron tresse toujours des lauriers à cette “fédé” si bien tenue.



Notes AA : 
1- "Les chemins de la mémoire", c'est lui. Comme "Mineurs du monde"...
2- En portant MC Blandin à la présidence du CR.
3- Je ne suis pas sûr. Il a une profonde admiration pour Michel Delebarre.
4- C'est quand même lui qui a soutenu M. Aubry pour battre S. Royal au Congrès de Reims (2008)
6- Il vient d'être désigné.
7- L'ancien journaliste fut maire de Saint-Pol-sur-Ternoise, fief socialiste...
8- Figure discrète du PS, il a été "mené en bateau" à de multiples reprises : on le voyait maire de Lille, ministre de la Justice, président du conseil régional... Il a, chaque fois, été écarté... Ancien questeur et président de la commission des lois à l'assemblée nationale, il est toujours député du Nord.
9- Marc Dolez, de la gauche du PS et qui cofonda le Parti de Gauche, avant d'en démissionner relativement discrètement, en 2012 (sans quitter le Front de gauche). Député, il fait partie du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, au sein duquel siègent les députés du PCF et des Verts.