vendredi 31 mai 2013

Paroles du 4ème jour du procès Dalongeville


- La Présidente à C. Chopin : "Laissez tomber votre feuille (AA : qu'il lisait à voix haute); j'ai la même et je la connais..."
- La même au même : "Etiez-vous obligé d'obéir aux services ?"
- Les mêmes : "vous organisez un vote à mains libres alors que vous étiez le seul à avoir voix délibérative !"
- Les mêmes protagonistes : "Monsieur Chopin, finalement, vous étiez là pour exécuter les ordres de tout le monde !" "On vous présente une facture, vous signez !"

- L'avocat de GD, Maître Terquem, au procureur : "On sent que vous n'arrivez pas à nourrir votre dossier".
- La juge est de plus en plus agacé par cet avocat et celui-ci s'en plaint : "je ne peux jamais parler"... Il faut dire que peu de temps avant, elle l'avait encore envoyé sur les roses : "Question très curieuse..."
- GD à Chopin, via la présidente : "les factures arrivaient au service des relations publiques (AA : rattaché au cabinet) où Monsieur Chopin avait également un bureau, en plus de son bureau d'adjoint". Chopin à GD, via la Présidente : "Monsieur Dalongeville ment et ce n'est pas la première fois ! Je n'ai jamais eu 2 bureaux..." 
- Le procureur à GD : "on vous dit que vous êtes dans l'illégalité et vous ne faîtes rien ! C'est un peu léger quand même, non ?"
- GD : " ADG n'a jamais "arrosé", comme d'autres l'ont fait : par des achats de cartes ou pour payer un banquet du PS, par exemple !"
- CC : "Monsieur Dalongeville dit toujours : c'est pas moi, c'est ma soeur..."
- GD :"Mon camarade Claude Chopin"

jeudi 30 mai 2013

Procès Dalongeville : jour 4

 "Si ce n'est lui, c'est donc son frère". Madame Leman, présidente du tribunal..

1- ADG

En effet, il n'était pas toujours évident de faire la différence entre les 2 frères Foughali, Lyamine et Mohand, entendus de 13H30 à 19H, ce jeudi. Concernant ADG, le premier en était le gérant officiel (s'occupant de la partie commerciale) et le second, gérant de fait. Cette société de gardiennage et de sécurité, créée en 1998, a commencé à travailler avec la mairie dès 1999. Elle a employé jusqu'à 300 personnes. Elle a emporté 5 marchés de 2006 à 2008, d'un montant de 284 000 euros en 2006 et de 397 000 euros en 2007. Lors de chaque appel d'offres, ADG a gagné contre d'autres candidats, bien que  présentant, le plus souvent, une des offres les plus élevées. Elle était la mieux-disante, parce que le critère "rapidité d'intervention" comptait pour 60% et celui du prix pour 40%, dans la note globale. En effet, ADG était la seule entreprise située sur HB...
3 reproches principaux :

- celui du critère "rapidité" pondéré au maximum, alors qu'une grande partie des prestations n'étaient que de la surveillance régulière. Le besoin de faire appel à une telle société n'apparaissait pas évident, vu de l'intérieur de la mairie. L'adjoint Legrand estimait qu'il valait mieux utiliser la video-surveillance. L'opportunité n'était pas non plus de mise car il s'agissait de surveiller des crèches, des jeux d'enfants, un terril ("surveillance des pissenlits et des lapins"), etc, afin d'éviter des rassemblements de jeunes ou prévenir d'éventuelles installations de nomades... Gérard Dalongeville dit que c'était une décision politique pour rassurer la population et combattre le FN sur ce dossier de l'insécurité...

- les montants de marchés sont toujours supérieurs à ce qui était prévu et l'on doit enregistrer des prestations hors-marché qui font que le seuil de 210 000 euros entraînant l'obligation d'une véritable commission d'appel d'offres et d'une publicité européenne, est largement dépassé. C. Chopin, à qui on demandait pourquoi il signait les bons d'engagement des 3 prestations hors marché, répliquait que les élus avaient refusé que la procédure européenne soit appliquée. Plus tard, il expliquait que les élus c'était, en fait, GD. Ce dernier mettant, "videmment, tout sur le dos de C. Chopin. Sauf que la présidente lui montra une de ces factures qu'il avait visée, sachant pourtant qu'il enfreignait la loi sur les marchés publics... Réponse de GD, pris la main dans le sac : "j'aurais dû refuser de signer" !

- de plus, en 2007, le manque de crédits budgétaires a entraîné un report des paiements ADG à 2008 : de la cavalerie, on appelle cela. Le juge a demandé à GD pourquoi il a continué à confier des prestations à ADG en 2008, alors qu'il n'arrivait pas à payer 2007 et que les rapports de la CRC étaient clairs sur les coupes sombres à effectuer dans les finances communales.  GD : "En août, j'ai régularisé et ai avalisé le marché pour 2008". La présidente : "sans mise en concurrence, donc..."

Enfin, il est à souligner que les Foughali ont donné une réponse plausible sur une facture pour laquelle ils sont poursuivis pour fausse facture, parce qu'ils ont fait payer un jour férié.

2- Azur Protection

Pour cette société créée en 2003, les fonctions des 2 frères Foughali étaient inversées par rapport à celles dans ADG
- concernant une facture de 24 891, 51 euros pour le site du Pommier : elle reprenait une facture non payée à ADG. Il s'agit donc d'une fausse facture puisque ne correspondant à aucune prestation ! Cela est admis par le frère Foughali, mais il ne sait quoi répondre quand on lui demande qui lui a imposé de faire une chose illégale ...Chopin, qui a visé cette facture alors qu'un autre marché existait avec ADG, se défend en disant que cela avait été discuté lors du bureau municipal hebdomadaire, ce que GD dément. La question des compte-rendus de ces bureaux est alors venue : il apparait qu'il n'y en avait pas !

- concernant une facture pour la surveillance du site de Léon (90 000 euros). Le cabinet du maire a demandé des devis pour 5 mois (en 2008), et une erreur informatique a produit des factures ! Chopin et GD se renvoient une nouvelle fois la balle au sujet de savoir qui est celui qui a donné son accord...

3- SARL Tilloy

Cette société, marchande de biens, a été créée pour acquérir un terrain, rue Tilloy. Elle a versé 100 000 euros lors de la conclusion de la vente devant notaire, car elle avait un acheteur qui a finalement fait défaut (quoiqu'il y ait une instance pénale en cours). La SARL, ne bénéficiant pas du prêt sollicité, a demandé, lors de la signature, un report du paiement du solde, accordé par P. Demarquilly, adjoint à l'urbanisme, puis d'un second report accordé par Chopin, en l'absence de son collègue, et alors que le trésorier municipal avait prévenu le maire que ce report était illégal. Chopin se défend en disant qu'il a agi "sur ordre"..
Une question se pose : pourquoi la ville n'a-t-elle pas passé une provision pour risques ? Elle avait tardé à réclamer sa créance, mais vient d'en obtenir le paiement ...

La présidente en a profité pour évoquer les sommes importantes gagnées par un des frères au casino (on parle de 433 000 euros). Il n'y a pas de poursuite pénale sur le sujet. C'est le procureur lui-même qui a évoqué l'expression à laquelle tout le monde pensait : "blanchiment d'argent"... Mais chut !

4- France Multi Services

Dirigé par Nori Ameur, cette société a, comme associés, non seulement N. Ameur, mais les frères Foughali à titre personnel, et ADG. Elle est poursuivie pour des factures sans prestation. 
Une facture du 31/3/2008, de 36 478 euros : remise en état complet de l'Espace Lumière et de l'Escapade, avec devis et facture signée par GD, sans bon de commande préalable. Ce, malgré le refus des services de mandater.
Une facture du 30 janvier 2008 de 36 525 euros avec un visa "à payer" de GD : nettoyage de la salle municipale. M. Ameur confirme que le travail a été fait et il semblerait que ce soit plutôt d'un nettoyage des chenaux dont il s'agit, ce qui a induit en erreur ceux qui pensaient que c'était le nettoyage intérieur de la salle dont il s'agissait.
Une autre facture du 21/7/06, de 26 108, 68, est étonnante, parce que GD l'a signée sans qu'il y ait eu de mention "service fait", alors qu'il y a des doutes sur l'existence des travaux. D'ailleurs, pourquoi GD a signé, alors que Chopin aurait pu le faire...

Remarques :
- on constate encore (comme hier, avec JM Bouche) qu'il y a surévaluation dans les montants des factures. Qui en profite ? Le prestataire uniquement ?
- il est évident que l'on a favorisé certaines entreprises...Pour quelles raisons ?
- on voit que les procédures de paiement et de marchés publics sont superbement ignorées, voire sciemment contournées...
- tous les jours, Dalongeville et Chopin se rejettent la responsabilité de tous ces manquements...
- pourquoi des entreprises comme EBTM et Ramery, par exemple, ne sont-elles pas poursuivies alors qu'elles ont travaillé sur Hénin et que des doutes importants sur leur probité existent (quid, par exemple, du virement de 240 000 euros, par Ramery, sur un compte de Guy Mollet au Luxembourg ?).
- les investigations de la présidente et du procureur ne permettent pas d'aller plus loin que ce que l'on sait déjà. Par contre, elles  mettent à mal la défense de Dalongeville...

Paroles du 3ème jour du procès Dalongeville


La présidente
- au procureur : "Voulez-vous bien me laisser poursuivre :" (jeu de mots probablement involontaire...)
- à JM Bouche : "Arrêtez de parler pour tout le monde" (elle est, à ce moment-là, très agacée)
- à C. Chopin : "Ne dites pas oui uniquement pour que j'arrête de vous embêter..."
- au même : "vous ne connaissez rien à rien, dites-vous, mais vous laissez faire ..."
- toujours au même, et la même litanie : " Vous signez tous les marchés les yeux fermés"; ou encore : "Vous êtes là pour entériner tout ce qu'on vous demande".
- à JMB (qui parlait de "Véronique Pair, la juge d'instruction") : "Madame Pair"
- à Bouche : "Incroyable que vous vendiez des embouts de thermomètres 14,84 euros alors qu'on les trouvait à 5 euros le lot de 20, sur catalogue ! "
- toujours à JMB (qui venait d'interpeler son avocat, en le tutoyant) : "Vous lui dîtes tu, dehors, mais ici vous lui dîtes vous !"
- de plus en plus agacée par le personnage, encore et toujours à JMB, qui avait dit "je m'en contre-fous" : "Parlez correctement !"


D'autres paroles :
- Le procureur, à la cantonade : "tout est fait pour que Deberdt gagne! "
- GD : "Je ne suis pas surpris de la victoire de Deberdt" (les 12 marchés).
- GD : "Je ne vais pas polémiquer comme M. Chopin".
- JMB : "M. Grassart (Directeur technique ville) ne m'aimait pas; moi non plus d'ailleurs !"

mercredi 29 mai 2013

Procès Dalongeville : jour 3

Suis-je moi-même déjà usé, mais j'ai trouvé l'audience de ce jour insatisfaisante :
- La présidente semblait fatiguée, et, à la différence des précédents jours, elle n'allait pas au fond des choses, à tel point que certains dossiers finirent "en eau de boudin". On l'a même vue, levant les yeux, excédée...Et aussi a-t-elle, à 2 reprises, appelé JM Bouche, Monsieur Deberdt...
- Le procureur n'était pas aussi incisif que lundi et surtout mardi...
- Les avocats furent ternes, et on a pu noter que celui de Dalongeville laissait souvent son client se "dépatouiller" lui-même.
Peu de public, sauf une quinzaine d'Héninois... Pourtant l'"affiche" était prometteuse, puisque l'on devait parler du multi-fournisseur de la ville, Jean-Marc Bouche. Je sais bien qu'il est difficile de faire autrement, mais la méthode de l'examen, une par une, des incriminations est lourde, technique et pour tout dire, fastidieuse.
Voyons donc comment cela s'est passé pendant les 5 heures d'audience, interrompues par une pause d'une vingtaine de minutes... Notons, auparavant, que le tribunal a décidé de ne pas entendre Jean-Paul Delevoye, ex-ministre, ex-médiateur de la République et aujourd'hui Président du Conseil économique, social et environnemental, et toujours maire de Bapaume. En effet, même si une large latitude lui avait été donnée, JPD, cité par la défense, ne peut pas se libérer aux dates prévues.

- Concernant la société Deberdt, l'accusation retient le saucissonnage d'une demande de fournitures pour le pôle petit enfance de la ville, en 12 marchés séparés, ceci pour éviter une procédure formalisée d'appel d'offres. Ils ont tous été passés en revue et il en ressort, de façon générale que :
- soit Deberdt était seul à répondre;
- soit il était en concurrence et n'était pas le moins cher, et même, souvent le plus cher.
En outre, dans bien des cas, les concurrents de Deberdt étaient ses propres fournisseurs (et Deberdt était forcément plus cher)
Dans les 12 cas, il était attributaire du marché pour la simple raison qu'il était le seul à avoir répondu à la globalité des marchés. Décision illégale, parce que ce critère n'avait pas été annoncée aux autres soumissionnaires, ce qui est, bien sûr, contraire au principe d'égalité de traitement.
A la question de la présidente qui voulait savoir pourquoi Deberdt, au départ spécialisé dans la peinture, répondait à toutes les demandes (jouets, mobilier, linge...), JM Bouche répondit benoîtement : "parce que la ville m'envoyait une demande de prix..."

Chopin, président de la commission, dite restreinte, d'appel d'offres, a signé toutes les attributions de marchés, non seulement parce que Deberdt était le seul à répondre, mais aussi parce que les chefs de service lui disaient que c'était la meilleure offre, même lorsque son prix était largement supérieure aux autres. La présidente fit remarquer que, quand Deberdt était seul soumissionnaire, rien n'empêchait Chopin de déclarer le marché infructueux, mais là encore, il signait "les yeux fermés..."
Le procureur indiqua que les documents correspondaient souvent à de l'à-peu-près (même références, des prix différents pour une même offre...). La présidente renchérit en faisant remarquer que souvent l'offre Deberdt diminuait  "comme si on revoyait les prix à la baisse, après l'ouverture des plis"...
Le total des 12 marchés  (qui n'auraient donc dû faire qu'un avec 12 lots) était de 132 014, 52 euros. Les factures Deberdt payées par la mairie se sont élevées à un total de 263 000 en 2005, 287 000 euros en 2006, 118 000 euros en 2007, soit 18 à 20% de son chiffre d'affaires total.
Dans les services de la mairie, on disait que "Deberdt était inévitable"....
Quand on interrogea GD sur le fait de savoir pourquoi Deberdt était ainsi favorisé, il fit la même réponse que la veille : Chopin a tout signé, parce que JM Bouche et Chopin avaient des liens d'amitié étroits dus à leur proximité politique. Et comme Deberdt faisait partie de ces sociétés arrosant le PS (comme Dalkia, Ramery, EBTM...), Chopin la favorisait. Mais GD ne sut répondre aux 2 questions suivantes de la présidente : pourquoi avez-vous fait accélérer des paiements de factures à Deberdt, et pourquoi ne vous êtes-vous pas opposé à l'emprise de cette société. Par contre, il fut très prolixe sur les liens qui unissent la directrice de la crèche et JM Bouche, gérant du Cèdre bleu (voir plus loin), dont la comptable n'est autre que la mère de cette directrice...
Autre réponse de GD sur les surfacturations : "JM Bouche est le cheval de Troie de la Chambre de Commerce (dont il est vice-président) qui attribue les marchés à ces fameuses sociétés qui favorisent le PS" Dommage, on n'a pas approfondi, mais cela viendra probablement plus tard.

- Concernant le marché des illuminations de Noël attribué à Deberdt pour un montant de 208 000 euros, juste en-dessous du seuil de 210 000 euros à partir duquel les marchés publics font l'objet d'une procédure très formalisée, la question de 3 factures complémentaires (pour 60 000 euros)  passées dans la foulée ne laissa personne dupe du fait que si elles avaient été intégrées au marché, le seuil aurait été dépassé. (à noter, pour corser le tout, que les 4 concurrents de Deberdt étaient ses fournisseurs et que Deberdt a acheté à l'un d'entre eux 128 000 euros ce qu'il a facturé, au total, plus de 250 000 euros !). Quand on interroge JM Bouche sur le fait de savoir pourquoi il a facturé sur simple présentation de bons de commandes, alors que, en tant que vice-président de la Chambre de commerce, il ne pouvait pas ignorer les règles concernant les marchés publics, il dit que tout cela lui paraissait "normal"...A C. Chopin qui faisait son éternelle réponse, "je signe sans regarder", la présidente fit judicieusement remarquer que l'une des 3 fameuses factures complémentaires, a fait l'objet d'un mandatement avant la date de notification du marché lui-même ! Il faut dire que JP Chrusez avait certifié que les 3 factures étaient "hors marché" (et n'avaient donc pas à être considérées comme venant en sus du marché, qui, comme on l'a vu, était juste en-dessous de la limite fatidique). AA : à quel titre, JPCh était-il intervenu (il n'était pas élu, ni agent communal) ? Quant JPCh viendra déposer en tant que témoin, on peut penser qu'on lui posera la question...

- concernant une facture de 30 563, 67 euros du 28/9/2007 rejetée par les services parce qu'il n'y avait pas de bon de commande, Dalongeville fut incapable de dire pourquoi il a fait représenter cette facture avec ordre de la payer....

- concernant les candélabres "Chicago": 40 réverbères pour 85 163, 23 euros, devis signé G. Dalongeville. La justice soupçonne qu'il s'agit d'une fausse facture. Deberdt les a commandés (prix d'achat : 49 000 euros !), mais ne les a pas installés. Dalongeville conteste car, pour lui, ces candélabres ont été installés sur le domaine public, alors que l'accusation estime qu'ils ont été posés dans un lotissement privé (l'avocat de GD pense que, même dans ce cas, l'éclairage est du ressort de la mairie). Dossier pas très clair et mal appréhendé par les uns et les autres...

- concernant les voyages. Dalongeville a beaucoup, beaucoup voyagé et l'on reviendra sur la façon dont il a financé ces voyages. Ici, il s'agit de voyages (3 pour 10 000 €) que JM Bouche dit avoir payé à titre commercial à GD. Ce dernier soutient que, sur demande de Bouche, il lui a remboursé, en espèces (!) ces voyages...L'accusation estime qu'il s'agit d'un acte de corruption et pense que les arguments de GD sur la provenance de cet argent sont critiquables... On n'est pas allé plus loin, mais on devrait revenir sur ce dossier plus tard...

- concernant la société VAJ gérant le Cèdre bleu, ce restaurant connu d'HB (salles de séminaires) dont le responsable, JM Bouche, aurait bénéficié, selon l'accusation, de conditions avantageuses. La mairie est propriétaire des murs et des travaux importants ( 80 000 euros) ont été payés par elle, sans que le loyer ne soit revu à la hausse (21 000 euros). D'autre part, la présidente a essayé de démontrer à JM Bouche (assez obtus en la matière) qu'il avait compensé ses loyers non payés par les factures de restauration non payées par la ville. Même si les loyers ont tous été payés, la présidente estime que le Cèdre bleu a bénéficié ainsi de trésorerie avantageuse. AA : on n'a pas tenu compte d'un avantage énorme procuré à JM Bouche ; il a, en effet, revendu son fonds à un acheteur, alors qu'il n'avait rien payé à l'entrée dans les lieux, moins de 3 ans auparavant...

- concernant ICS, société constituée par JM Bouche pour signer une convention de partenariat avec la ville pour une activité de relations internationales en vue du développement de la commune. 8 factures au total ont été émises dont 4 de 3 500 euros pour rétribuer les prestations de la société dont on considère qu'elles furent nulles. Personne ne l'a dit, mais tout le monde l'a fortement pensé : convention de pure complaisance ?
Ah si ! JMB a donné en location, par l'intermédiaire de cette société, une calèche lui appartenant, à la ville d'HB pour 2 évènements : les Médiévales (5848,44€ TTC) et le marché aux puces (2440 HT). "Prix exorbitant" a écrit le trésorier municipal au maire, qui explique, aujourd'hui, qu'il "n'a pas été interpelé par le prix"...

Encore une fois beaucoup de non-dits : qui a profité des surfacturations ? Bouche seul ? Dalongeville ? Chopin ? Le PS ? Pourquoi GD charge-t-il Chopin, aussi outrageusement, jusqu'au point de ne pas être crédible ? Dalongeville est-il blanc comme neige ? On n'a pas l'impression d'avoir avancé pour l'instant dans les réponses à ces questions... Au moins, avons-nous confirmation d'un système de gestion complètement perverti...

Paroles du deuxième jour du procès Dalongeville


1- Paroles de présidente

- à GD : "Adressez-vous au tribunal !"
- à G. Mollet : "Vous n'avez pas la parole !"
- à GD (qui entérinait les factures sans faire de remarques, parce qu'il avait confiance en C. Chopin) : "la confiance ne doit pas confiner à l'aveuglement".
- à GD : "Répondez aux questions !"
- à C. Chopin : "Je ne me souviens pas de vous avoir donné la parole ! J'en ai assez !"
- à G. Mollet : "A qui n'avez-vous pas proposé des affaires ?"
- à GD : "Vous donnez, dans votre livre, toutes les raisons pour ne pas faire confiance à Claude Chopin".
- à GD : "Vous faites confiance à des hommes (Kucheida, Percheron)  dont vous dites pis que pendre et pourtant vous les écoutez..."
- à GD : "le tribunal essaye de comprendre la logique de votre position quand vous dites: "j'ai participé à cette entreprise de contribution (AA : financière), mais je suis blanc comme neige..."
 - parce qu'un témoin, ancienne conseillère municipale, citée par la défense, avait été adressée par Dalongeville à Chopin, pour que ce dernier la dépanne financièrement (1500 euros selon elle, 400 selon Chopin) afin de démontrer que de l'argent liquide circulait entre les mains de l'adjoint : "mais 1500 euros, cela peut se prêter sur ses deniers personnels, cela n'a rien à voir avec les sommes dont on parlera plus tard...". AA : en effet, comme preuve de financement illégal par le maître d’œuvre du PS, on fait mieux !
- à son entourage, alors qu'elle n'avait pas fermé son micro : "c'est le bordel !"

2- Paroles de procureur

- à GD : " l'urgence n'a jamais été un critère pour contourner les règles de marchés publics ".
- "M. Dalongeville devait prouver les liens entre les vols en avion et le financement du PS..."
- à GD : "avez-vous des preuves tangibles du financement occulte du PS ?"

3- Paroles de Guy Mollet

- au sujet d'une pub qu'il avait vue dans La Voix du Nord : " Là, je ne mens pas..."
- à la présidente qui faisait état des différentes versions sur ses voyages :"j'ai fait tous les vols". La présidente : "ouf, il vous a fallu du temps pour l'admettre !" 
- racontant à qui voulait l'entendre, dans les parvis du palais de justice : " Dalongeville vient de me dire : "il faut charger Duberger" (AA : adjoint, "actif" au PS, décédé en août 2009).
- alors que la présidente pensait faire une pause : " oh oui ! on pourrait aller pisser !"

4- Paroles de Gérard Dalongeville

- en perdition à ce moment-là et à propos de C. Chopin : "Je faisais confiance à l'homme et à l'élu, pas à l'adjoint aux finances".
-  "j'ai été contraint par Kucheida de prendre Chopin comme adjoint aux finances".
- "ma campagne a été financée par JP Kucheida".
- "les grandes entreprises habituellement financeurs du PS ne sont pas là : Ramery, Dalkia, EBTM..."
- "Pourquoi avoir maquillé la destination réelle des avions-taxis ?"

5- Parole d'autres

- C. Chopin ; " Où sont passées les parties d'indemnités versées par Mouton et Rudy à GD ?"

mardi 28 mai 2013

Procès Dalongeville : jour 2


" Vous avez vendu votre âme pour être maire?" (La présidente, Madame Leman à Gérard Dalongeville).


Un grand moment dans ce procès : tant pis pour les nombreux médias qui n'étaient pas revenus, s'étant contentés de la mise en bouche d'hier. A 2 occasions, Gérard Dalongeville a vacillé et perdu de sa superbe. Mais reprenons dans l'ordre chronologique...

Le dossier ATS est complexe à tel point qu'une journaliste m'avouait ne pas tout comprendre... En effet, non seulement ce qui s'est passé pendant plusieurs mois avec cette société d'avions-taxis est difficile à appréhender, mais surtout, il y a plein de non-dits.
Le directeur de la société, Monsieur Couvreur, a aidé le tribunal à reconstituer les 20 voyages payés par la ville d'Hénin-Beaumont ( 91 000€), officiellement pour vendre Léon, cette résidence de vacances pour Héninois, qui tombait en ruines, faute d'entretien. L'argent manquant, GD charge son premier adjoint de vendre rapidement Léon, situé près de Biarritz. Guy Mollet sert d'intermédiaire (même si une agence immobilière est déjà sur le coup, sur place). Celui-ci fait signer un compromis de vente pour 1,6 million d'euros (dont 100 000 euros de commissions, des "pourboires", pour lui), compromis qui débouchera sur rien, puisque une condition suspensive n'est pas levée (accessibilité du lieu). Plusieurs points choquent dans ces voyages :
- leur libellé : à part les 2 premiers correctement libellés, tous les autres sont des Lille-Dax-Lille, alors que les destinations et les escales sont variées : Le Touquet, la Corse, Carcassonne, Cannes... mais surtout 8 voyages se font à destination du Luxembourg. Guy Mollet assurera qu'il s'agissait d'accompagner des acheteurs potentiels pour obtenir un prêt auprès de Dexia. Doutes quant à l'objet véritable de ces déplacements luxembourgeois.
- les passagers. Guy Mollet sera de chaque voyage. C. Chopin figurait sur la liste des passagers, à chaque fois, mais selon ses propres dires, il n'a pris l'avion que 3 fois. D'autres passagers : des acheteurs potentiels de Léon, mais également pour d'autres projets... A chaque fois sur le compte de la mairie... Qui était mouillé dans ces affaires parallèles ?
- les coûts très divers de ces voyages Lille-Dax  (de 2000 à 10 000 euros) et leur fréquence (20 en 6 mois, de juillet à décembre 2006). Pourquoi ? On ne sait pas et cela n'a pas, curieusement, été évoqué, si G. Mollet percevait sa dîme sur les prix de location. On n'a pas retrouvé les devis visés par C Chopin, ce dernier signait les factures "les yeux fermés", puisqu'il avait ordre de vendre Léon et qu'il ne discutait pas le moyen de transport. Bizarre, non ?

Vint alors l'interrogatoire de Dalongeville sur le sujet : rigolard, pendant que C. Chopin répondait plus ou moins clairement, il le fut moins quand il dût admettre qu'il signait également les factures les "yeux fermés", faisant confiance à son 1er adjoint, délégué aux finances, même après avoir été le destinataire de 2 notes du receveur qui s'étonnait qu'il n'y eût aucun contrat de signé avec ATS et qu'il n'y avait pas de mise en concurrence avec d'autres sociétés. Il argumenta qu'il avait fait suivre ces notes au service financier pour "suite à donner" et qu'il ne s'en était plus occupé. Pas de chance ! la note a été retrouvée lors d'une perquisition dans son bureau... Pas de chance non plus quand GD ne se souvint pas avoir reçu une note du directeur financier de la ville s'inquiétant de l'insuffisance des crédits budgétaires pour payer les factures en souffrance : or, cette note a également été retrouvée dans son bureau...Autre coup porté au moral de GD, quand la présidente lui fit remarquer qu'il aurait au moins pu poser des questions, avant de signer des factures de voyages pour les mêmes destinations à 3 jours d'intervalle : là, il reconnut qu'il n'avait pas fait attention, comme il n'avait pas fait attention aux variations de 1 à 5 du coût des Lille-Dax-Lille ! Autre coup de massue pour l'ex-maire qui avait déclaré n'avoir jamais vu de devis, quand le procureur lui montra un devis signé par lui et qu'il balbutia des propos incohérents, sauvé par son avocat qui résuma tant bien que mal : "c'est sa signature, mais il n'a pas dit que c'était lui qui l'avait apposée" !
Parmi les non-dits figure cette histoire d'achat d'une maison dans l’Aude à Coustaussa, au domaine de Peyre Picade, par l'entremise de G. Mollet, à un marchand de biens entendu ce jour (et qui était la personne avec qui le compromis concernant Léon avait été passé) pour un projet fou : autour de la résidence estimée à 4,5 millions, il était question d'adjoindre 450 maisons, un hôtel de luxe et un restaurant, mais il n'y avait pas d'investisseur intéressé. Ce qui est fou dans cette histoire, c'est que le rôle de GD n'est pas clair (s'y est-il personnellement intéressé ?), car il raconte qu'étant à Toulouse, Chopin est venu le chercher en voiture de location du lieu de la résidence (200 km aller-retour) pour ...boire l'apéritif (il fut difficile à l'assemblée de retenir son rire !). G. Mollet éclaircit, plus tard, un peu ce mystère, en racontant que GD avait passé la nuit sur place... Saura-t-on , un jour la vérité, sur cette affaire douteuse ? Une fois de plus, GD s'était-il impliqué personnellement dans ce projet ?

Mais Dalongeville n'était pas au bout de ses peines et ce n'est pas un hasard si, à la sortie du tribunal, les mots de "hallali", "mise à mort", étaient sur les lèvres de chacun. En effet, le procureur et la présidente assaillirent de questions l'ex-maire qui fut sonné, désarçonné. Cela commença lorsque Madame Leman fit part de son étonnement quant à l'attitude qu'il manifestait vis-à-vis de Chopin : "voilà un homme que vous dites, dans vos écrits, être l'organisateur des détournements de fonds au profit du PS, depuis bien des années; et que vous prenez, quand même, comme 1er adjoint, et à qui vous accordez toute votre confiance, malgré ce que vous décrivez quant à son rôle de maître d’œuvre du financement occulte du PS 62". Tant bien que mal,  GD expliqua qu'il avait dû négocier le soutien officieux du parti (contre le maire socialiste sortant, P. Darchicourt) en prenant C. Chopin. Moyennant quoi, Percheron et Kucheida l'adoubèrent. La présidente constata alors : "vous avez vendu votre âme pour être maire" suivi par un "vous avez accepté de danser avec les loups" tout aussi cruel. Ce à quoi GD répliqua par un "je l'ai fait par fidélité à mon parti" qui fit sourire... Là encore, la présidente fut impitoyable : "comment avez-vous négocié avec votre conscience ?" Corroboré par le procureur qui avait remarqué une expression maladroite de GD : " vous avez dit "acteur sans avoir participé", comment pouvez-vous dire une chose pareille? " GD répliqua en faisant observer que pour les entreprises contributrices habituelles du PS, il maintenait ses accusations, mais qu'il avait fait confiance à Chopin pour les autres. Tentative alambiquée pour expliquer son attitude ambivalente envers un adjoint qu'il charge et accuse de détournement à des fins personnelles.
Alors, le procureur fit boire le calice jusqu'à la lie à Dalongeville, au bord de l'apoplexie: " Rose maffia page 140 : "j'en ai la preuve", avez-vous écrit, en parlant du financement occulte du PS"; preuves que vous dites que "vous les présenterez devant le tribunal"". "Quelles preuves d'enrichissement personnel contre Chopin ?", tonna l'avocate de ce dernier. Groggy, dans les cordes, Dalongeville finit par admettre qu'il n'en avait pas !   

La présidente ne pouvait que clore là l'audience. Mais, celle de demain ne sera pas non plus une sinécure pour Gérard Dalongeville, confronté à ses relations privilégiées avec Jean-Marc Bouche...  




Retour sur la première journée du procès Dalongeville


- On aura l'occasion de reparler des principaux mis en examen : Dalongeville, Mollet, Chopin, Bouche, mais combien fut impressionnant ce défilé de prévenus inconnus du public. Dans les parvis du Palais, j'en avais repéré un, costume rayé, comme dans un film de Coppola, la perruque légèrement rousse, toujours seul, faisant les cents pas. Un autre, la quarantaine triomphante, cheveux gominés, costume gris scintillant, chemise noire, la dégaine chaloupée, que l'on imaginait portant le flingue au ceinturon à l'instar d'un mafioso...D'autres au look quasi-identique : costume-cravate, bedonnant, la bonne cinquantaine, les visages flasques, de bonne taille, tout droit sortis d'un film d'Audiard. L'air très protecteur, mais que l'on ne voudrait pas comme ami...Quelle galerie de portraits! Voyez les photos parues dans La Voix du Nord, ce matin : un régal de réalisme ! Il manque la photo, impérissable probablement pour ceux qui l'ont vécue, de ces prévenus entrant un par un, la tête basse, dans la salle d'audience... Ces hommes, à qui l'on ne donnerait pas le bon dieu sans confession, avaient pourtant des attitudes différentes, lorsqu'ils étaient appelés à la barre : les uns, courtois voire obséquieux, les autres, agacés quand la Présidente leur demandait de répéter ce qui parfois était incompréhensible ou inaudible.

- La Présidente, Madame Leman, devrait marquer ce procès, par son autorité et sa connaissance des dossiers. Elle a déjà eu l'occasion de rappeler à l'ordre certains prévenus appelés à la barre : "sortez votre main de la poche, Monsieur Chopin"! Sa conclusion de fin d'audience n'était pas anodine : ayant rappelé les procédures de passation de marché, elle a tenu à provoquer un premier affrontement entre Dalongeville et Chopin. De même, en passant en revue l'organigramme de la mairie a-t-elle tenu à bien circonscrire le débat : c'est la responsabilité de GD qui est jugée et non pas d'éventuels autres dossiers concernant le PS. Le Procureur en a rajouté, en précisant que ce n'est que dans ses livres, bien après l'instruction, que l'ex-maire a accusé le PS d'être le commanditaire de toutes ses malversations. GD n'est pas "vierge" et je me demande encore et toujours comment il fera pour prouver qu'il n'a pas bénéficié des largesses des autres prévenus, entrepreneurs et intermédiaires...
Même l'allusion au népotisme ou à l'endogamie à la mairie d'Hénin-Beaumont avait du sens : c'était entre "amis" que tout se tramait... : 

lundi 27 mai 2013

Procès Dalongeville : jour 1


En attendant le début de l'audience, sur le perron du Palais de justice de Béthune, les journalistes guettent les "vedettes" du procès. Guy Mollet attire son petit monde tandis que les arrivées de C. Chopin et JM Bouche font moins recette. Mais celui que tout le monde attend, c'est bien G. Dalongeville : assailli par la presse, il se régale de son "succès". A tel point que, dans la salle, il se pavane et jubile à voir tous ceux qui se pressent pour assister à "son" audience, même s'ils sont 20 autres prévenus (dont l'un, incarcéré en Espagne, n'est pas présent), mais la "star", c'est bien lui. J'ai retrouvé, à cette occasion, le maire qu'il était, souriant, affable, qui, du haut de son "trône", supervisait sa cour, non pardon, le conseil municipal siégeant plus bas, le regard tourné vers le maître. 

L'audience a commencé  à 14H42 : salle pleine ; prévenus, parties civiles, témoins, presse, devant, public derrière (une cinquantaine de personnes, dont une quinzaine d'Héninois). Une seconde salle est ouverte avec retransmission vidéo, mais la période de rodage est difficile : les micros ne sont pas ouverts, seule la Présidente parle dans un micro non fermé et l'on entend bien le Procureur dont la voix grave porte. Après la suspension de séance, la Présidente oblige tout le monde à s'exprimer dans le micro, seul l'avocat de Dalongeville s'y refuse. La seconde salle devient ainsi plus avenante : il fait moins chaud, on dispose d'Internet et les téléphones peuvent rester sur vibreur... les caméras balaient bien la salle principale. C'est là que j'irai demain...
La présidente, Madame Leman (assistée de 3 femmes assesseurs) a de l'autorité et le souci de faire preuve de beaucoup de pédagogie, comme on le lira plus loin. Le procureur a du punch et n'hésite pas à faire front devant les défenseurs qui se sont exprimés... Parmi eux, un des ténors du barreau français, Maître Berton (défenseur de Guasti, le démolisseur). Il sait qu'il est regardé et promène sa superbe dans la salle...
Les noms des 21 prévenus ont été énumérés avec les préventions reprochées. Rappelons que Dalongeville se voit concerné par 18 détournements de fonds publics, 11 délits de favoritisme, 6 usages de faux et une corruption passive ! Puis les parties civiles sont appelées, dont la mairie d'Hénin-Beaumont, représentée par son maire, heureux, lors de son entrée, d'être mitraillé par les photographes et de voir les micros se tendre vers lui... Les témoins se voient notifiés leurs devoirs.

L'avocat de Gérard Dalongeville, Me Francis Terquem, a sollicité l'annulation de l'ordonnance de renvoi, estimant que le dossier avait été "saucissonné" et que certains de ses "aspects", dont la mise en examen d'un magistrat de Béthune, Pierre Pichoff, pour corruption passive, et le financement du PS, avaient été "masqués". Le procureur, Jean-Pierre Roy, s'élève contre cette demande : pour lui, ces 2 dossiers n'ont, en aucun cas, pour origine, les aveux de Dalongeville. L'ex-maire a écrit Rose Mafia un an après pour étayer sa défense et "il ne s'est pas refait une virginité, il a pris le train en marche". Maître Dubout (avocat de 2 prévenus), par ailleurs défenseur de Pichoff, dit qu'il n'a rien vu, concernant Dalongeville, dans le dossier du juge incriminé. Maître Berton, avocat de Kucheida, la semaine dernière, ne comprend pas pourquoi Dalongeville parle d'un système, la "Kucheidie". 
Après une suspension de séance, le tribunal n'accepte pas la demande d'annulation et, en outre, juge qu'il n'y a pas lieu de demander la présence de François Hollande pour qu'il témoigne.
L'audience a duré moins longtemps que prévu, aussi la Présidente en profite pour faire quelques rappels :
- notamment, sur l'origine de la procédure engagée contre Dalongeville, concernant des conversations enregistrées sur le téléphone d'un dénommé Angelo Argentino, condamné en 2009, dans une affaire de racket. Ces enregistrements de conversations avec GD et JP Chruszez sur des affaires immobilières qui n'ont pas abouti, ont déclenché des enquêtes qui mènent au procès d'aujourd'hui. Cela a donné lieu à une passe d'armes entre le procureur et l'avocat Terquem.
- la Présidente, fait œuvre de pédagogie, en décrivant les procédures de passation de marché, et elle demande l'avis de Chopin et Dalongeville. Ce dernier, suite à une question "vicieuse" du procureur, déclare qu'une fois la délégation accordée à l'adjoint aux finances, sa responsabilité est dégagée, ce que conteste fortement Chopin. On reviendra, bien sûr, sur cette question, dans les dossiers à examiner, les 2 ex-amis se renvoyant la balle...
- étrangement, la présidente sort de sa neutralité (elle s'y était engagée), en faisant état de son étonnement d'avoir constaté que la compagne (et le fils de cette dernière) de C. Chopin travaillent à la mairie, et que l'ex-compagne de GD était au cabinet du maire, au sein duquel travaillait également sa grande amie, compagne de JM Bouche...Pour se "justifier", la Présidente déclare qu'elle voulait montrer les "liens" et habitudes au sein de la mairie. Décidément surprenante, cette Présidente qui, par ailleurs, connait très bien ses dossiers...
Fin d'audience plus tôt que prévue : 17H15  au lieu de 19H30/20H, comme on nous l'annonce pour les prochains jours...

Demain,13H30, au menu, : le premier prévenu, Jérémy Couvreur, de la société ATS (avions-taxis) et peut-être, le début du dossier Bouche.

Qu'attendre du procès Dalongeville ?


Ce jour s’ouvre, au tribunal de correctionnel de Béthune, le procès de « l’affaire Dalongeville » qui, non seulement, jugera le principal protagoniste, l’ex-maire d’Hénin-Beaumont, poursuivi  pour détournement de fonds publics, usage de faux, corruption active et passive, favoritisme ; mais, également, d’autres intermédiaires (Bouche, Mollet), colistier (Chopin), chefs d’entreprises, malfrats…  Le procès durera, de ce jour, 27 mai jusqu'au 14 juin, les 2 premières semaines, l’après-midi, la troisième semaine, toute la journée.
Vous trouverez, ci-dessous, 2 points-clefs auxquels nous serons très attentifs, afin de confirmer ce que nous avons commenté depuis des années.
1-      G. Dalongeville s’est-il « servi » ?

Il n’est un  secret pour personne que des millions d’euros ont été détournés, dans la gestion de la ville d'Hénin-Beaumont, en commissions, au profit d’intermédiaires ; que des entrepreneurs ont surfacturé des marchés qu’ils ont obtenus de manière illégale et que ces surcoûts n’ont pas empli les poches que des intermédiaires, mais aussi celles de ces entrepreneurs. G. Dalongeville précise que les caisses du PS ont été aussi alimentées par les prix gonflés outrageusement. Il faudra le prouver, ce qui n’est pas évident du tout, même si, nous ne sommes pas naïfs, quelques campagnes électorales ont pu en bénéficier. Je maintiens que je trouve étonnant que GD qui n’était pas adhérent du PS entre 2001 et 2008, ait pu aider massivement le PS, comme il le soutient… Pourquoi "massivement" ? Parce que pour prendre un calcul simplifié, qui n’est pas très exact, mais donne des ordres de grandeur, la CRC a constaté en 2004 et 2008, 2 déficits de 13 et 12 millions, résorbés tous les 2 : le premier par une augmentation d’impôts de 85%, le second par une augmentation d’impôts supplémentaires (beaucoup plus légère) et une absence d’investissements pendant 4 ans. Soit au bas mot 25 millions. Sans compter  que la fiscalité ne diminuera pas de moitié les prochaines années pour rendre aux Héninois ce qu’ils ont payé pour renflouer les caisses. Pour donner une idée de ce qu’a coûté Dalongeville aux contribuables depuis 10 ans, c’est probablement près de 6 000 euros par foyer imposable . Sans parler de l’énorme retard pris par la ville pendant toute cette période…
L’ex-maire d’Hénin-Beaumont soutient qu’il n’a aucunement reçu d’argent, personnellement. Outre que plusieurs fuites du dossier d’instruction prouvent bien qu’il en a largement profité (ce dont on se doutait quand même !), on attend de savoir ce qu’il a fait de cet argent, en dehors des nombreux voyages dont il a bénéficié. On peut penser que les autres prévenus auront à cœur de démontrer que leurs propres turpitudes ont été partagées avec GD. Les mensonges de G. Dalongeville sur le sujet seront mis à nu et convaincront ce qui reste de ses partisans (car il en a encore, persuadés de son innocence !)

2-      Pourquoi le PS a-t-il aidé Dalongeville ?

Reprenons les différentes étapes de cette assistance :
-  Le parti socialiste a soutenu, en sous-main, GD, en 2001, contre le maire sortant socialiste, vice-président du conseil régional, parce que ce dernier freinait les ambitions politiques d’autres caciques du parti (Kucheida et Percheron).
-  Malgré les premiers rapports de la CRC, dès 2004, le PS a fermé les yeux.
-  Il a soutenu Dalongeville, aux municipales de 2008, malgré les remontées de plus en plus fortes que quelque chose ne tournait pas rond, dans la gestion héninoise. A tel point que Marie-Noëlle Lienemann, envoyée à la rescousse de GD, pour les municipales, n’était pas crue lorsqu’elle signalait des faits de plus en plus patents (à ce sujet, on attend avec impatience que la désormais sénatrice MNL nous dise tout ce qu’elle sait du fonctionnement de la Fédé 62, mais…) Je lui avais ainsi répondu, sur ce blog, le 17 novembre 2007, lorsqu'elle m'avait annoncé son intention de venir à HB : "il s’agissait une nouvelle fois d’une grave erreur de la part du PS, dans sa gestion politique de la " question héninoise ". 
-  Le PS a désigné un de ses avocats habituels (Maître Cattoir) pour défendre l’ex-maire, jusqu’à ce qu’il  jette l’éponge quand GD a commencé à dégainer contre le parti, le dénonçant pour financement occulte…
Alors pourquoi le PS a-t-il agi ainsi, défendant l’indéfendable Dalongeville ? Il ne fait plus aucun doute que le PS avait, et a toujours, à cacher des choses… Le fait que l’excellent livre de David Servenay et Benoît Collombat (La Fédé) n’a pas fait l’objet de recours en diffamation de la part des socialistes incriminés, est significatif.
Qu’est-ce que le PS tient tant à cacher ? Cela a sûrement à voir avec la façon dont la Fédération 62 a fonctionné : une organisation féodale où chacun est l’obligé de chacun, où le clientélisme règne en maître, et où l’argent est roi . Même si on n’a pu démontrer de « financement occulte » du parti, les exemples, notamment ceux cités dans le livre sus référencé, sont éloquents : les habitudes prises avant la loi sur le financement des partis ont persisté (Hénin en est un exemple), les caisses noires (Liévin et Courrières) ont existé (existent toujours?). Et que dire des rapports de la CRC, en 2011, sur des dossiers comme celui de la Centrale foncière régionale (surévaluation extraordinaire d’achats de terrains sur Hénin-Beaumont), d’Adévia (avec des marchés attribués sans appel d’offres à des proches de l’élu récemment condamné, Kucheida, dont son fils)… Cela signifie que Dalongeville était bien au courant de toutes ces habitudes et que le PS avait tout intérêt  à ce que cela ne s’ébruite pas. En contrepartie, le parti ne bougeait pas quand la gestion dalongevillienne était mise en cause par la même CRC...
Nous devrions avoir confirmation implicite ou explicite de tout cela dans les prochaines semaines. A savoir que, d’une part, Dalongeville a profité du système qu’il a lui-même mis en place et, d’autre part, que le PS a « couvert » l’ex-maire d’Hénin-Beaumont pour tenir cachées ses propres turpitudes…


dimanche 26 mai 2013

Masculin-féminin : cinq idées reçues sur les études de genre


Le Monde.fr |
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En protestant contre la loi autorisant le mariage aux personnes de même sexe, les membres de la "Manif pour tous" ont également ravivé la polémique sur le genre. "Le vrai but du mariage homosexuel est d'imposer la théorie du genre", affirment certains détracteurs du mariage pour tous. Qui affirment, dans la foulée, que la société serait menacée par ce qu'ils assurent être une idéologie niant la réalité biologique.
Ces inquiétudes avaient déjà agité les milieux catholiques en 2011, lorsque le ministère de l'éducation avait annoncé l'introduction du concept de genre dans certains manuels scolaires. A l'époque, la polémique avait mobilisé militants conservateurs et députés. Parmi eux, 80 députés UMP avaient purement et simplement réclamé le retrait, dans les manuels de sciences de la vie et de la terre (SVT) des classes de première, de la référence à une identité sexuelle qui ne serait pas uniquement déterminée par la biologie mais également par des constructions socio-culturelles. De son côté, l'Eglise catholique avait réagi avec le texte Gender, la controverse, publié par le Conseil pontifical pour la famille.
Loin d'être une idéologie unifiée, le genre est avant tout un outil conceptuel utilisé par des chercheurs qui travaillent sur les rapports entre hommes et femmes.
  • Le genre est-il est une théorie ?
Pour parler du genre, ses détracteurs utilisent l'expression "théorie du genre" plutôt qu'"étude", un changement de terme qui a pour objectif de semer le doute sur son aspect scientifique. Mgr Tony Anatrella, dans la préface de Gender, la controverse, explique ainsi que la théorie du genre est un "agencement conceptuel qui n'a rien à voir avec la science".
Les chercheurs refusent donc l'utilisation du terme "théorie du genre", préférant parler d'"études sur le genre", puisqu'il s'agit d'un vaste champ interdisciplinaire regroupant tous les pans des sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, géographie, anthropologie, économie, sciences politiques...). Leurs travaux analysent donc des objets de recherche traditionnels tels que le travail ou les migrations, en partant d'un postulat nouveau : le sexe biologique ne suffit pas à faire un homme ou une femme, les normes sociales y participent grandement.
  • Le genre est-il une idéologie ?
"Le genre est un concept. Ce n'est ni une théorie ni une idéologie, mais un outil qui aide à penser", insiste le sociologue Eric Fassin, spécialiste de ces questions. A l'intérieur même des études de genre, plusieurs écoles existent, comme dans tous les domaines des sciences sociales. Par exemple, les travaux de la sociologue du travail Margaret Maruani analysent l'histoire de l'accès des femmes au travail tandis que le psychiatre Richard Rechtman utilise la notion de genre pour interroger la manière dont un individu construit son d'identité.
  • Les chercheurs sur le genre sont-ils militants ?
S'il est vrai que le développement des études de genre est lié au mouvement féministe des années 1970, le concept de gender ("genre") n'est pas créé par les féministes. Il apparaît dans les années 1950 aux Etats-Unis dans les milieux psychiatriques et médicaux. Le psychologue médical américain John Money parle ainsi pour la première fois des "gender roles" en 1955 afin d'appréhender le cas des personnes dont le sexe chromosomique ne correspond au sexe anatomique.
En 1968, le psychiatre et psychanalyste Robert Stoller utilise quant à lui la notion de "gender identity" pour étudier les transsexuels, qui ne se reconnaissent pas dans leur identité sexuelle de naissance.
C'est dans les années 1970 que le mouvement féministe se réapproprie les questions de genre pour interroger la domination masculine. Les "gender studies" ("études de genre") se développent alors dans les milieux féministes et universitaires américains, s'inspirant notamment de penseurs français comme Simone de Beauvoir – et son célèbre "On ne naît pas femme, on le devient" –, Michel Foucault ou Pierre Bourdieu.
En France, la sociologue Christine Delphy est l'une des premières introduire le concept en France, sous l'angle d'un "système de genre", où la femme serait la catégorie exploitée et l'homme la catégorie exploitante. Mais la greffe ne s'opère réellement que dans les années 1990, lorsque le débat sur la parité s'installe au niveau européen. La promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes devient l'une des tâches essentielles de la Communauté européenne avec l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam en 1999, notamment dans son article 2.
  • Les études de genre nient-elles la différence entre les sexes ?
Le concept de genre s'est développé comme une réflexion autour de la notion de sexe et du rapport homme/femme. Loin de nier la différence entre le sexe féminin et le sexe masculin, le genre est utilisé par les chercheurs comme un outil permettant de penser le sexe biologique (homme ou femme) indépendamment de l'identité sexuelle (masculin ou féminin). Il ne s'agit donc pas de dire que l'homme et la femme sont identiques, mais d'interroger la manière dont chacun et chacune peut construire son identité sexuelle, aussi bien à travers son éducation que son orientation sexuelle (hétérosexuelle, homosexuelle, etc.).
En dissociant intellectuellement le culturel et le biologique, le concept de genre interroge les clichés liés au sexe. Par exemple, l'idée selon laquelle les femmes sont plus naturellement enclines à s'atteler aux tâches domestiques que les hommes est de l'ordre de la construction sociale et historique, et non pas liée au fait que la femme dispose d'un vagin et d'ovaires.
Pour les détracteurs du genre, la construction d'une personne en tant qu'individu se fait dans l'assujettissement à des normes dites "naturelles" et "immuables" : d'un côté les femmes, de l'autre les hommes. Mais certains travaux de biologiste, tels ceux de l'Américaine Anne Fausto-Sterling, montrent que l'opposition entre nature et culture est vaine, les deux étant inextricables et participant d'un même mouvement. Il ne suffit pas de dire que quelque chose est biologique pour dire que c'est immuable. C'est l'exemple du cerveau humain : il évolue avec le temps, et de génération en génération.
  • Les études de genre confondent-elles le genre et l'identité sexuelle ?
Quand le ministère de l'éducation a annoncé sa volonté d'introduire le concept de genre dans les manuels scolaires des classes de première, la sphère catholique et conservatrice s'est insurgée contre une "théorie" quelle accusait de nier l'individu au profit de sa sexualité. Dans une lettre envoyée au ministre de l'éducation, Luc Chatel, en août 2011 et signée par 80 députés UMP, on peut lire que, "selon cette théorie [du genre], les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualité".
Un mot d'ordre relayé par Gérard Leclerc dans un éditorial de France catholique datant de mai 2011, dans lequel il pointe la menace de ce qu'il qualifie d'"arme à déconstruire l'identité sexuelle". C'est d'ailleurs cet argument qui nourrit l'idée – répandue par la plupart des sites régionaux de La Manif pour tous – selon laquelle "le vrai but du mariage homosexuel est d'imposer la théorie du genre".
Mais les études sur le genre, et a fortiori le texte proposé pour les manuels de SVT par le ministère, insistent au contraire sur la différence entre identité sexuelle et orientation sexuelle. Il s'agit d'étudier comment s'articulent ces deux mouvements entre eux, et non de substituer l'un à l'autre. Par exemple, les personnes transsexuelles interrogent leur genre, et non pas leur sexualité. On peut changer de genre sans changer de préférence sexuelle.
Dans une réponse au député UMP Jean-Claude Mignon qui, dans une question à l'Assemblée, demandait que les nouveaux manuels de SVT soient retirés de la vente, le ministre de l'éducation Luc Chatel souligne bien que "la 'théorie du genre' n'apparaît pas dans le texte des programmes de SVT". "La thématique 'féminin/masculin', en particulier le chapitre 'devenir homme ou femme', permet à chaque élève d'aborder la différence entre identité sexuelle et orientation sexuelle, à partir d'études de phénomènes biologiques incontestables, comme les étapes de la différenciation des organes sexuels depuis la conception jusqu'à la puberté", ajoute le ministère.

Carnets du dimanche


- Un amendement voté contre l'avis du gouvernement met fin à la gratuité des études en classes préparatoires en demandant des droits d'inscription d'un montant symbolique (à titre d'exemple, les frais universitaires, en première année, s'élèvent à 181 euros).
Je me demande si l'idée n'est pas d'engranger quelques millions supplémentaires pour réduire le budget...

- Jeudi 23 mail le projet de loi porté par la ministre de l'enseignement supérieur a été adopté par les députés. et son article 2 prévoit de faciliter l'usage des langues étrangères, donc de l'anglais, dans l'enseignement supérieur français.
Quelques interventions de parlementaires :
* "La langue de l'Europe, c'est la traduction, pas l'anglais", a dit le député-maire du Touquet (UMP), Daniel Fasquelle, en citant Umberto Eco.
* M. Le Déaut (PS): "Le mauvais signal, c'est la circulaire Guéant, ce n'est pas cet article sur la langue !" (La "circulaire Guéant", supprimée par la gauche après l'élection de François Hollande, prévoyait de restreindre les possibilités pour les étudiants étrangers de rester en France après leurs études).
*La ministre : "Est-il normal que l'anglais se soit développé depuis quinze ans dans les grandes écoles, en violation flagrante de la loi Toubon, sans que personne ne pense à s'en offusquer ? Mais cela concerne l'élite, donc personne ne dit rien !"
* Le chirurgien Bernard Debré (UMP), fils de Michel et frère de Jean-Louis, a évoqué son expérience personnelle : "Il est indispensable de pouvoir attirer les étudiants étrangers. J'enseigne en Chine. J'ai fait venir des étudiants chinois en France. Comme ils ne parlaient pas français, ils ont eu des cours en anglais. Mais, quatre ans après, on parle français à Shanghaï ! Si on leur avait dit : "Non, vous devez parler français pour venir", ils ne seraient pas venus !"
* Daniel Fasquelle (Encore lui ! Il s'était d'ailleurs, déjà, beaucoup exprimé contre le mariage gay) a, lui, rappelé les propos du philosophe Michel Serres qui estime que, dès lors que la langue française ne pourrait plus "tout dire", elle serait "virtuellement morte".

La loi a, finalement, été adoptée.
On ne sait pas encore si l'opposition (fortement majoritaire dans l'opposition à la loi) a appelé à manifester contre elle. Ce 26 mai, peut-être, puisque les opposants parlementaires sont les mêmes que ceux contre la loi sur le mariage gay, elle aussi pourtant déjà adoptée et, malgré cela, combattue.

- L'assemblée générale des scouts américains a décidé, jeudi 23 mai, d'accepter dans ses rangs les jeunes homosexuels, mais pas dans les équipes d'encadrement. La résolution a été adoptée par 61,44 % des voix contre 38,56 %.
Peut-on penser que jusqu'à présent les scouts homos se cachaient de leurs penchants ? Vont-ils dorénavant s'afficher ?


- 62% des Français sur dix  estiment qu'il serait "normal" que les manifestations hostiles au mariage homosexuel cessent maintenant que la loi est adoptée, selon un sondage BVA. Alors que le collectif anti-mariage pour tous appelle à manifester ce dimanche, seuls 35 % des personnes trouvent normale cette initiative, et 3 % ne se prononcent pas.
Une très nette majorité de 79 % ne croit pas à une abrogation de la loi si l'UMP gagne la présidentielle de 2017. Seuls 19 % le pensent et 2 % ne se prononcent pas.
Finalement, à quoi servent les manifestations contre un projet de loi, puis une loi ? A part faire travailler les transporteurs, les pompistes et les marchands ambulants...Ah j'oubliais : donner de la matière aux médias audiovisuels qui, le dimanche, n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent !

- Le journaliste et écrivain Miguel Sousa Tavares, répondait, dans une interview à un journal portugais, à une question sur l'éventualité de voir apparaître, au Portugal, une personnalité semblable au comédien et homme politique italien Beppe Grillo : "Nous avons déjà un clown. Il s'appelle Cavaco Silva." (le président de la république ibère). Ce dernier a saisi la justice pour déterminer si une telle insulte méritait des poursuites pour injure au chef de l'Etat.
"Clown" est-ce plus offensant que "capitaine de pédalo" ou "Flamby" ?

- Au terme de deux jours d'audition devant la Cour de justice de la République (CJR), la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, est ressortie de ces interrogatoires marathons avec le statut de témoin assistée, alors qu'elle avait été convoquée "en vue d'une mise en examen pour complicité de faux et de détournement de fonds publics" par les magistrats de cette juridiction d'exception, la seule habilitée à enquêter, et le cas échéant, juger les ministres susceptibles d'avoir commis un crime ou un délit dans l'exercice de leurs fonctions.
Décidément, le FMI n'a pas de chance avec ses directeurs généraux français. Après DSK et C. Lagarde, le Fonds ne prendra plus le risque, n'en doutons pas, de recruter un Français...

samedi 25 mai 2013

La Fédé . Chapitre 9 : Sexe, mensonge et paradis fiscaux (2)


Le démolisseur à la retraite sait exactement comment tout cela se passait : Guy Mollet lui demandait un devis, fixait le montant de la surfacturation, demandait 2 autres devis au nom de 2 autres sociétés du même Guasti et faisait signer les papiers du marché. Par un jeu de refacturations entre sociétés, la commission à GM pouvait être payée, le devis initial étant rectifié pour y faire entrer ladite commission. Sur 3 ans, Jean Guasti a ainsi payé 186 328,21 euros de "frais" à Guy Mollet.
Un des moyens les plus sûrs, pour un intermédiaire, en dehors de l’enveloppe de billets, c’est  le compte au Luxembourg (ou en Suisse). Ainsi, sur l’un de ses comptes luxembourgeois, Mollet encaissera un chèque de 210 000 euros émis par l’entreprise Ramery, un des fleurons du Nord-Pas-de-Calais, en matière de travaux publics et de  BTP. Combien de marchés Ramery n’a-t-il raflé à Liévin, Béthune ou Lens, sans parler de ceux avec Pas-de-Calais Habitat ! La brigade financière n’a pas creusé cette piste de corruption présumée afin de « boucler son dossier dans les meilleurs délais » selon le parquet de Béthune…A noter que G. Mollet se rendait régulièrement au Luxembourg pour retirer d’importantes sommes en espèces. AA : Bizarre, non ? que l’on n’ait pu s’intéresser à l’affaire de plus près…Un autre épisode de « je te tiens par la barbichette… » entre la droite et la gauche, neutralisant toute investigation ?
Le système est-il mafieux ? On peut le penser quand on lit l’histoire arrivée à 2 promoteurs immobiliers, Nicolas Pauchet et Laurent Bocquet, ce dernier bien connu à Hénin puiqu’il y fit de la politique. Tous les deux racontent comment, ils subirent des pressions de la part de gros bras envoyés par G. Mollet pour les racketter après qu’ils eurent obtenu des permis de construire pour des terrains qu’ils avaient achetés. Les sommes sont importantes : Pauchet paiera 40 000 euros et 260 000 euros (cette dernière somme virée sur le compte de G. Mollet au Luxembourg), puis se verra réclamer 200 000 euros. Bocquet acquittera  5 000 euros et 30 000 euros avant de se voir réclamer 30 000 euros. Tout cela avec des  menaces constantes exercées sur les 2 hommes, sans parler de violences physiques sur le premier. La brigade de répression du banditisme tendra une souricière aux 4 hommes de main qui avaient « convoqué » les 2 promoteurs sur un parking et exigeaient les sommes de 200 000 euros et 30 000 euros, citées ci-dessus. Tout ce beau monde sera jugé la semaine prochaine pour extorsion de fonds.
Les 2 journalistes qui ont écrit « La Fédé » rappellent que ces tentatives de  rackets existent depuis longtemps. A ce propos, ils ressortent 2 affaires de ce type : l’une qui se situait au début des années 70 à Arras, où des intermédiaires entre Guy Mollet (le politique, pas l’intermédiaire !) et son opposant politique gaulliste, tentaient  d’extorquer des fonds aux uns et aux autres. L’ex-député maire UMP de Saint-Venant (près de Béthune), André Flajolet, raconte qu’il fut démarché,  avant les élections municipales de 1989, pour copier ce qu’il pensait être le système municipal mis en place par les socialistes locaux (2% sur tous les marchés publics). Bien entendu, il refusa (sinon, il n'en parlerait pas aujourd'hui...)
«Le Guy Mollet d’HB et ses émules locaux n’ont rien inventé…» concluent les auteurs.