lundi 31 mai 2010

Tunisie-France: 1-1

En vue de la prochaine Coupe du Monde de football (11 juin/11 juillet), je me suis "associé" à Pierre Leduc dont le blog (http://motditblog.blogspot.com) révèle un talent certain pour l'écriture, charme de l'humour compris, pour commenter les matchs. Il ne s'agira pas de concurrencer les pros, mais bien de donner un point de vue un peu distancié. Nous avons prévu de partager les matchs de poule, chacun commentant un match sur 2, avec publication commune sur nos blogs respectifs. Pour la suite de la compétition, nous pensons que nous pourrions faire paraître nos 2 textes ensemble.Après le match de dimanche dernier, voici mes commentaires faisant suite au Tunisie-France d'hier.


A ceux qui se poseraient les 2 questions suivantes: Domenech a-t-il changé? La France sera-t-elle championne du Monde? Je répondrais 2 fois NON!


Après le difficile match nul d'hier soir, face une Tunisie disposant de quelques très bons joueurs, éliminés de la Coupe du Monde, et attendant patiemment les vacances, les joueurs français, malgré une bonne volonté évidente, n'ont jamais donné l'impression d'être dangereux. Et vous savez ce qu'a déclaré R.Domenech après la première mi-temps au cours de laquelle la France avait encaissé un but (oeuvre du Lensois Jemaa, curieusement appelé ici, Jomaa, à moins que ce ne soit le contraire qui ne soit curieux...), dès la 6ème minute et aurait dû en prendre un deuxième quelques minutes plus tard, si les Tunisiens n'avaient pas été aussi maladroits? "Je suis satisfait"! A la fin du match, alors que les Tunisiens avaient vendangé 2 autres occasions et que les Français avaient égalisé par Gallas, sur une grossière erreur du gardien remplaçant...lensois aussi, l'inénarrable sélectionneur français s'est fendu d'un "c'était un match de préparation". T.Henry était gagné par cet aveuglement: "c'est de bon augure".

L'équipe de France qui a pourtant bénéficié d'un tirage au sort favorable puisque, au premier tour, elle jouera, dans son groupe, contre l'Uruguay, le Mexique et l'Afrique du Sud (toutes les 3 équipes moyennes),  avec 2 qualifiés, cette équipe de France n'est pas sûre de passer, au vu de ce qu'elle nous a montré hier et les ...années précédentes, malgré un léger mieux contre le Costa-Rica. Les constats sont amers:

D'une part, on n'a pas compris la stratégie de Domenech qui a changé 7 joueurs en cours de match. Surprenant quant, à 11 jours du début de la compétition, on s'évertue normalement à assurer la cohésion d'une équipe! Il a déclaré que c'était pour "donner du temps de jeu à chacun"! Je dois dire que je ne comprends pas la stratégie de terminer le match avec 3 avant-centres (Henry, Cissé, Gignac), ce qui est un déni de ce que l'on apprend au tableau noir, dans les vestiaires!

D'autre part, je ne veux pas être un oiseau de mauvaise augure, mais mes commentaires faisant suite au France-Costa-Rica de dimanche dernier sont pratiquement identiques: que viennent faire Henry et Govou dans cette équipe? Anelka errait toujours comme une âme en peine. La défense centrale est très faible: voir les 4 occasions tunisiennes et le but...Seuls Ribéry et Gourcuff échappent à la critique, Toulalan et Malouda, alternant le bon et le moins bon, contrairement à dimanche dernier. Quant à Gignac qui me semble avoir du potentiel (comme Valbuena qui n'est même pas entré), il faut le revoir dans d'autres circonstances...Diaby semble être un joueur de très grande qualité, mais ce n'est pas en le faisant jouer quelques minutes, chaque seconde mi-temps, que l'équipe en profitera!

Domenech a l'air sûr de lui (façade?) et les joueurs de bonne humeur. Les "footeux" français espèrent encore...Mais, de toute évidence, même si nous ne pouvons vibrer pour la France, soyons sûrs que le talent du Brésil, de l'Argentine et autres Angleterre, Allemagne, Italie, Portugal, sans parler des toujours surprenantes équipes africaines (Cameroun, Côte d'Ivoire, Algérie, Nigéria) nous fera vivre un mois palpitant!

Pêle-mèle

1- Le dossier des retraites est, avouons-le, très complexe. Je ne me permettrais pas d'en faire une analyse, mais je suis surpris que l'on n'ait pas commencé par appliquer 2 principes de toute politique sociale:

- la justice sociale: l'assiette des cotisations. Puisque notre système de financement est basé (à tort ou à raison) sur des cotisations sur les revenus, pourquoi ne pas prendre en compte tous les revenus, et les revenus financiers principalement: pourquoi les bénéficiaires de plus-values, stock-options, dividendes et autres bonus ne contribuent-ils pas, comme le font les acteurs de la vie économique sur leurs revenus du travail?. De plus, tous les revenus du travail ne cotisent pas de la même façon (participation, épargne salariale, retraites-chapeaux...)

- la solidarité: les cotisations sociales ne s'appliquent pas proportionnellement (et pas progressivement, non plus) sur la totalité d'un revenu. Au-delà d'un certain plafond, elles sont beaucoup plus faibles. Pourquoi ne pas augmenter au-delà d'un certain seuil (et bien au-delà du salaire plafonné) uniformément ou progressivement  le taux de cotisation (parts salariale et patronale)? Il s'agit de faire cotiser un peu plus les hauts revenus. Aujourd'hui il existe un premier taux (6,65 % pour les cotisations salariales et 8,30 % pour les cotisations patronales) appliqué sur le salaire jusqu’au plafond de la Sécurité sociale (2 885 € par mois en 2010) et un second taux (0,10 % et 1,60 %) appliqué sur tout le salaire. Pourquoi n'augmenterait-on pas ces taux de 0,10 et 1,60, de 0,10 % par exemple, à partir de 10 000 euros et puis progressivement par tanche?
Je ne serais pas choqué que Gourcuff, Tsonga, Depardieu ou Souchon payent un peu plus de cotisations sociales sur leur millions de revenus annuels...pour éviter d'amputer les retraites de ceux qui vont percevoir quelques centaines d' € par mois!

Ensuite, si cela ne suffit pas (ce qui m'étonnerait...), on peut songer à d'autres mesures...

En tous les cas, je pense que les prochaines semaines vont donner lieu à de fortes perturbations dues aux grèves que les syndicats ne vont pas manquer de mettre en place devant le forcing du gouvernement. Je me demande même si nous n'aurons pas les grèves les plus dures depuis très longtemps. Les Français ne sont pas d'accord, en majorité, sur le recul de l'âge de la retraite mais n'ont pas répondu très présents lors des dernières manifestations. Seront-ils plus compréhensifs devant les désordres que provoqueront des grèves étendues? N'oublions pas non plus que dans 5 semaines, nous entrons dans la période sacro-sainte des vacances. L'épreuve de force risque d'être dure et très longue, car cela sera la dernière chance de faire reculer le gouvernement...

2- Ainsi Martine Aubry a décidé de prendre l'initiative en matière de cumul des mandats. Les militants ayant voté, à la très grande majorité, le non-cumul d'un mandat national et d'un mandat exécutif local, elle avait déjà hésité à appliquer ce voeu de la base, aux Régionales. Évidemment, sa volonté de l'appliquer aux prochaines sénatoriales a déclenché un tollé chez les Sénateurs, aux 3/4 concernés par le cumul. Martine Aubry est une femme de caractère et il m'étonnerait qu'elle cède. Sinon sa crédibilité serait mise en cause dans  son dessein de candidature aux Présidentielles. Je rappelle que ce sont les militants qui votent aux Primaires désignant le candidat PS, et non pas seulement les caciques du Parti. Plusieurs remarques:

- le manque de crédibilité de la vie politique française et la désaffection des citoyens sont principalement dus au cumul des mandats: professionnalisation à outrance, inefficacité des cumulards, impossibilité de représentation des jeunes et des minorités, coupure des cumulards, trop affairés, avec la population, etc...les maux sont bien connus. Évidemment, une loi sur le non-cumul ne sera pas votée par ceux qui devraient se faire hara-kiri...

- En attendant l'initiative d'un Président de la République pour un référendum (pas Sarkozy qui a donné à ses ministres la possibilité d'exercer des mandats locaux), ou une initiative populaire, Martine Aubry essaye de l'imposer à l'intérieur du PS et les Sénateurs arguent du fait que cela empêchera  la gauche de "prendre la Haute Assemblée". Premièrement, il n'est pas sûr que cela soit vrai (quelle morgue de la part des sénateurs socialistes de penser qu'eux-seuls seraient de bons candidats!) et deuxièmement, tant pis si la mesure de salubrité publique reporte à une prochaine élection une majorité de gauche!

- Et pourtant le non-cumul proposé n'est qu'un minimum! Que penser, en effet, du propre cumul de Martine Aubry: Maire d'une grande ville, Présidente de la deuxième communauté urbaine de France, Présidente de l'Eurométropole Lille-Courtrai-Tournai (1 600 000 habitants), 1ère Secrétaire Nationale du PS, sans parler d'autres fonctions moins prestigieuses! Je ne vous parle pas des Maires/Présidents ou Vice-Présidents d'intercommunalités. Vice Présidents de Conseil Régional ou Général, très souvent Présidents d'organisme divers...

- Un argument spécieux utilisé par les Parlementaires/Maires/Président d'intercommunalité, cumulards entre tous (voir mon article d'hier sur JP Kucheida, à titre d'exemple) est: cela me permet en tant que parlementaire de prendre connaissance des problèmes de terrain quand je rentre le week-end...Outre que consacrer un week-end à son territoire pour un élu local paraît irrespectueux pour ses concitoyens, je ne vois pas pourquoi un Parlementaire ne pourrait pas venir faire le tour de sa circonscription, même s'il n'est pas élu local!

dimanche 30 mai 2010

L'avenir de la Communaupole Lens-Liévin

Michel Vancaille a annoncé sa démission de la Présidence de l'Agglo Lens-Liévin (Communaupole)

J'ai déjà dit, sur ce blog, combien M.Vancaille était un frein au développement du territoire: timoré, peu dynamique, pessimiste, il ne pouvait pas incarner l'avenir du territoire...C'était un sujet sous-entendu au moins depuis 2 ans. D.Percheron avait dû le"violer" pour qu'il s'inscrive dans le projet Euralens.

La candidature de JP Kucheida serait présentée au Conseil d'Agglo  lundi, et il aurait toutes les chances d'être élu...

1- Jean-Pierre Kucheida peut-il être l'homme de la situation? 

Notons qu'il a beaucoup de "casquettes":
- Il est Député, Maire, Vice-Président de l'Agglo, Président de l'Association des Communes Minières de France (ACOM France), Vice-Président de la délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (où il est membre de la Commission de la culture, de la science et de l'éducation, de la Commission des questions politiques, de la Sous-commission de la jeunesse et du sport),Vice-Président de la délégation française à l' Assemblée de l'U.E.O (Union de l'Europe Occidentale) en voie de dissolution, vous me direz; Secrétaire général-adjoint de la section française de l'Assemblée parlementaire de la francophonie à l'Assemblée, Secrétaire de la commission des affaires étrangères.

- Il fait partie de 31 Groupes d'études (GE) à l'Assemblée Nationale. En outre, il est Co-Président du GE Minières, Vice-Président du GE Arctique, Population et développement, Secrétaire du GE Français de l'étranger

- Il est Président du Groupe Maisons et Cités, Président de la Commission nationale de concertation sur les risques miniers, Président d'Epinorpa. Présidences d'importance, on le sait

Comme vous le voyez, quelqu'un de très dynamique, actif et entièrement dévoué (je ne fais pas mention de ses nécessaires implications à tous les niveaux du  PS, localement, nationalement et à l'Assemblée). On peut donc compter sur lui, sans problème, à l'Agglo...D'autant plus qu'il aura le soutien de Guy Delcourt, Député-Maire de Lens...

2- L'avenir du Lensois (je ne parle pas de celui de JPK, qui est liévinois, mais du territoire...) se joue en ce moment avec quelques dossiers prometteurs: le tram Lens/Hénin et Lens/Bruay, le Louvre-Lens et Euralens, l'Euro de foot en 2016. 

- Il est évident pour tout le monde que l'Agglo d'Hénin-Carvin doit rejoindre l'Agglo Lens/Liévin: Hénin est à moins de 15km de Lens, HB est en faillite et la CAHC, de ce fait, a des problèmes de développement. Le rapprochement est inéluctable et le plus tôt serait le mieux. Je suis certain que les Maires de l'Héninois sont prêts à perdre leur Vice-Présidences pour le bien commun. On trouvera bien quelques compensations au cas où ils auraient quelques réticences
.
- Inéluctable également sera la constitution de la Communauté urbaine de l'Artois regroupant:
+ Béthune/Bruay (210 000 habitants), 
+ Lens-Liévin (250 000 habitants), 
+ Hénin-Carvin (125 000 hab), 
+ Douai (255 000 habitants pour la CA du Douaisis, les communautés de Communes Coeur d'Ostrevent, Espace-en-Pévèle,Orchies-Beuvry-la-Forêt) et 
+ Arras (JM Vanlerenberg, Sénateur-Maire d'Arras, Président de la Communauté Urbaine d'Arras vient de laisser entendre qu'il n'y était pas opposé) comprenant la Communauté Urbaine d'Arras, plus 10 Communautés de Communes, soit 200 000 hab . 
Un coup de pouce de l'Etat ne serait pas une mauvaise chose pour regrouper ces structures en une seule de plus 1 million d'habitants, soit presque l'équivalent des 1 090 000 habitants de Lille Métropole (à laquelle il faudrait ajouter les 500 000 habitants du versant belge, puisque la coopération existe déjà).

"Coup de pouce" est un euphémisme, car ce regroupement de plusieurs centaines de Maires, Présidents et Vice-Présidents d'intercommunalités va faire grincer des dents et tout le monde ne pourra pas continuer à bénéficier de tous les privilèges attachés à ces nobles fonctions...

3- Je ne sais si nous devons suggérer à JP Kucheida d'abandonner toutes ses responsabilités pour se consacrer à cette tâche, oh combien exaltante! Et qui serait l'apogée de sa brillante carrière. L'Histoire lui en serait reconnaissante...Après tout, il vient d'avoir  67 ans seulement et son thème astral évoque: "la quête d'un certain absolu s'avère un puissant facteur de créativité pour vous".
Jean-Pierre, tu es le seul à pouvoir provoquer cette révolution et j'espère que nous n'aurons pas à te supplier pour te lancer dans cette extraordinaire défi que tu es le seul à pouvoir relever. Ne t'inquiète pas, on te trouvera des remplaçants dignes de toi pour te suppléer dans ces fonctions que tu abandonnerais. De plus, ce serait un formidable exemple renforçant Martine dans sa volonté de mettre fin au cumul de mandats!

Je pense que JPK est l'homme de la situation et il saura emprunter la voie de la Sagesse pour construire de ses propres mains l'incommensurable œuvre que serait cette Communauté Urbaine qui deviendrait la 3ème de France, après celles de Lyon et de Lille!

samedi 29 mai 2010

Brèves d'humour

Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.


 
- Un biologiste aventurier a créé la première bactérie vivante à génome synthétique. Apparemment, elle ne sait rien faire. En voyant son père, Craig Venter, elle n'a même pas dit "Papa".

- Quel collégien a jeté une bouteille d'eau sur notre président ? La police enquête. Pourtant, il suffirait de patienter. C'est le genre de truc dont, tôt ou tard, on se vante sur Facebook.

- La retraite à 60 ans ? "La faute à Mitterrand", dit notre président. C'est vrai. Mieux encore : Léon Blum aurait une responsabilité dans les 40 heures, et Voltaire et Rousseau dans la démocratie.

- L'horoscope du vendredi. Amour : non, s'il te plaît, pas ce soir. Santé : ça va bien, je n'ai juste pas trop faim. Travail : je crois que ça peut attendre lundi. Eh oui, l'iPad vient d'arriver !

Ce que serait "ma" gauche par Edgar Morin

Ce que serait la gauche d'Edgar Morin? Celle qui dépasserait aujourd'hui les visions communistes, socialistes, libertaires et écologiques, mais qui emprunterait "la Voie" tracée par ces pensées, tout en les dépassant. Celle qui s'inscrirait dans la globalisation, mais inspirée par le progrès et le dessein d'un monde meilleur. Entre réformisme et radicalité, elle rénoverait la notion de démocratie, elle rétablirait l'idée de bien public, et se nourrirait de notre aspiration à la justice et à l'équité. Voilà, brièvement résumé, comment le sociologue E.Morin nous propose de revisiter les positions de gauche...Saurons-nous l'entendre, nous qui, de l'extrême-gauche au centre-gauche, partageons des principes nés des Lumières, mais sommes incapables de nous mettre d'accord sur les moyens pour les mettre en oeuvre?

AA

LE MONDE 

a gauche. J'ai toujours répugné ce la unificateur qui occulte les différences, les oppositions, et les conflits. Car la gauche est une notion complexe, dans le sens où ce terme comporte en lui, unité, concurrences et antagonismes. L'unité, elle est dans ses sources : l'aspiration à un monde meilleur, l'émancipation des opprimés, exploités, humiliés, offensés, l'universalité des droits de l'homme et de la femme. Ces sources, activées par la pensée humaniste, par les idées de la Révolution française et par la tradition républicaine, ont irrigué au XIXe siècle la pensée socialiste, la pensée communiste, la pensée libertaire.

Le mot "libertaire" se centre sur l'autonomie des individus et des groupes, le mot "socialiste" sur l'amélioration de la société, le mot "communiste" sur la nécessité de la communauté fraternelle entre les humains. Mais les courants libertaires, socialistes, communistes sont devenus concurrents. Ces courants se sont trouvés aussi en antagonismes, dont certains sont devenus mortifères, depuis l'écrasement par un gouvernement social-démocrate allemand de la révolte spartakiste, jusqu'à l'élimination par le communisme soviétique des socialistes et anarchistes. Les fronts populaires, les unions de la Résistance n'ont été que des moments éphémères. Et après la victoire socialiste de 1981, un baiser de la mort, dont François Mitterrand a été l'habilissime stratège, a asphyxié le Parti communiste.
Voilà pourquoi j'ai toujours combattu le la sclérosant et menteur de la gauche, tout en reconnaissant l'unité des sources et aspirations. Les aspirations à un monde meilleur se sont toujours fondées sur l'oeuvre de penseurs. Les Lumières de Voltaire et Diderot, jointes aux idées antagonistes de Rousseau, ont irrigué 1789. Marx a été le penseur formidable qui a inspiré à la fois la social-démocratie et le communisme, jusqu'à ce que la social-démocratie devienne réformiste. Proudhon a été l'inspirateur d'un socialisme non marxiste. Bakounine et Kropotkine ont été les inspirateurs des courants libertaires.
Ces auteurs nous sont nécessaires mais insuffisants pour penser notre monde. Nous sommes sommés d'entreprendre un gigantesque effort de repensée, qui puisse intégrer les innombrables connaissances dispersées et compartimentées, pour considérer notre situation et notre devenir dans notre Univers, dans la biosphère, dans notre Histoire.
Il faut penser notre ère planétaire qui a pris forme de globalisation dans l'unification techno-économique qui se développe à partir des années 1990. Le vaisseau spatial Terre est propulsé à une vitesse vertigineuse par les quatre moteurs incontrôlés science-technique-économie-profit. Cette course nous mène vers des périls croissants : turbulences crisiques et critiques d'une économie capitaliste déchaînée, dégradation de la biosphère qui est notre milieu vital, convulsions belliqueuses croissantes coïncidant avec la multiplication des armes de destruction massive, tous ces périls s'entre-développant les uns les autres.
Nous devons considérer que nous sommes présentement dans une phase régressive de notre histoire. Le "collapse" du communisme, qui fut une religion de salut terrestre, a été suivi par le retour irruptif des religions de salut céleste ; des nationalismes endormis sont entrés en virulence, des aspirations ethno-religieuses, pour accéder à l'Etat-nation, ont déclenché des guerres de sécession.
Considérons la grande régression européenne. D'abord relativisons-la, car ce fut un grand progrès que l'émancipation des nations soumises à l'URSS. Mais l'indépendance de ces nations a suscité un nationalisme étroit et xénophobe. Le déferlement de l'économie libérale a surexcité à la fois l'aspiration aux modes de vie et consommations occidentales et la nostalgie des sécurités de l'époque soviétique, tout en maintenant la haine de la Russie. Aussi les idées et les partis de gauche sont au degré zéro dans les ex-démocraties populaires.
A l'Ouest, ce n'est pas seulement la globalisation qui a balayé bien des acquis sociaux de l'après-guerre, en éliminant un grand nombre d'industries incapables de soutenir la concurrence asiatique, en provoquant les délocalisations éliminatrices d'emplois ; ce n'est pas seulement la course effrénée au rendement qui a "dégraissé" les entreprises en expulsant tant d'employés et ouvriers ; c'est aussi l'incapacité des partis censés représenter le monde populaire d'élaborer une politique qui réponde à ces défis. Le Parti communiste est devenu une étoile naine, les mouvements trotskistes, en dépit d'une juste dénonciation du capitalisme, sont incapables d'énoncer une alternative. Le Parti socialiste hésite entre son vieux langage et une "modernisation" censée être réaliste, alors que la modernité est en crise.
Plus grave encore est la disparition du peuple de gauche. Ce peuple, formé par la tradition issue de 1789, réactualisée par la IIIe République, a été cultivé aux idées humanistes par les instituteurs, par les écoles de formation socialistes, puis communistes, lesquelles enseignaient la fraternité internationaliste et l'aspiration à un monde meilleur. Le combat contre l'exploitation des travailleurs, l'accueil de l'immigré, la défense des faibles, le souci de la justice sociale, tout cela a nourri pendant un siècle le peuple de gauche, et la Résistance sous l'Occupation a régénéré le message.
Mais la dégradation de la mission de l'instituteur, la sclérose des partis de gauche, la décadence des syndicats ont cessé de nourrir d'idéologie émancipatrice un peuple de gauche dont les derniers représentants, âgés, vont disparaître. Reste la gauche bobo et la gauche caviar. Et alors racisme et xénophobie, qui chez les travailleurs votant à gauche ne s'exprimaient que dans le privé, rentrent dans la sphère politique et amènent à voter désormais Jean-Marie Le Pen. Une France réactionnaire reléguée au second rang au XXe siècle, sauf durant Vichy, arrive au premier rang, racornie, chauvine, souverainiste.
Elle souhaite le rejet des sans-papiers, la répression cruelle des jeunes des banlieues, elle exorcise l'angoisse des temps présents dans la haine de l'islam, du Maghrébin, de l'Africain, et, en catimini, du juif, en dépit de sa joie de voir Israël traiter le Palestinien comme le chrétien traitait le juif.
La victoire de Nicolas Sarkozy fut due secondairement à son astuce politique, principalement à la carence des gauches. Sous des formes différentes, même situation en Italie, en Allemagne, en Hollande, pays de la libre-pensée devenant xénophobe et réactionnaire. La situation exige à la fois une résistance et une régénération de la pensée politique.
Il ne s'agit pas de concevoir un "modèle de société" (qui ne pourrait qu'être statique dans un monde dynamique), voire de chercher quelque oxygène dans l'idée d'utopie. Il nous faut élaborer une Voie, qui ne pourra se former que de la confluence de multiples voies réformatrices, et qui amènerait, s'il n'est pas trop tard, la décomposition de la course folle et suicidaire qui nous conduit aux abîmes.
La voie qui aujourd'hui semble indépassable peut être dépassée. La voie nouvelle conduirait à une métamorphose de l'humanité : l'accession à une société-monde de type absolument nouveau. Elle permettrait d'associer la progressivité du réformisme et la radicalité de la révolution. Rien n'a apparemment commencé. Mais dans tous lieux, pays et continents, y compris en France, il y a multiplicité d'initiatives de tous ordres, économiques, écologiques, sociales, politiques, pédagogiques, urbaines, rurales, qui trouvent des solutions à des problèmes vitaux et sont porteuses d'avenir. Elles sont éparses, séparées, compartimentées, s'ignorant les unes les autres... Elles sont ignorées des partis, des administrations, des médias. Elles méritent d'être connues et que leur conjonction permette d'entrevoir les voies réformatrices.
Comme tout est à transformer, et que toutes les réforme sont solidaires et dépendantes les unes des autres, je ne peux ici les recenser, cela sera le travail d'un livre ultérieur, peut-être ultime. Indiquons seulement ici et très schématiquement les voies d'une réforme de la démocratie.
La démocratie parlementaire, si nécessaire soit-elle, est insuffisante. Il faudrait concevoir et proposer les modes d'une démocratie participative, notamment aux échelles locales. Il serait utile en même temps de favoriser un réveil citoyen, qui lui-même est inséparable d'une régénération de la pensée politique, ainsi que de la formation des militants aux grands problèmes. Il serait également utile de multiplier les universités populaires qui offriraient aux citoyens initiation aux sciences politiques, sociologiques, économiques.
Il faudrait également adopter et adapter une sorte de conception néoconfucéenne, dans les carrières d'administration publique et les professions comportant une mission civique (enseignants, médecins), c'est-à-dire promouvoir un mode de recrutement tenant compte des valeurs morales du candidat, de ses aptitudes à la "bienveillance" (attention à autrui), à la compassion, de son dévouement au bien public, de son souci de justice et d'équité.
Préparons un nouveau commencement en reliant les trois souches (libertaire, socialiste, communiste), en y ajoutant la souche écologique en une tétralogie. Cela implique évidemment la décomposition des structures partidaires existantes, une grande recomposition selon une formule ample et ouverte, l'apport d'une pensée politique régénérée.
Certes, il nous faut d'abord résister à la barbarie qui monte. Mais le "non" d'une résistance doit se nourrir d'un "oui" à nos aspirations. La résistance à tout ce qui dégrade l'homme par l'homme, aux asservissements, aux mépris, aux humiliations, se nourrit de l'aspiration, non pas au meilleur des mondes, mais à un monde meilleur. Cette aspiration, qui n'a cessé de naître et renaître au cours de l'histoire humaine, renaîtra encore.
Extraits de l'avant-propos de Ma gauche, d'Edgar Morin, François Bourin Editeur, 276 pages, 22 euros (parution le jeudi 3 juin 2010).

Né en 1921, directeur de recherche émérite au CNRS, Edgar Morin promeut une politique de civilisation adossée à une réforme de la pensée. Un hors-série du "Monde", "Une vie, une oeuvre", est consacré à cet intellectuel hors norme, qui a aussi bien analysé le phénomène yé-yé que le nouvel âge écologique, les stars que la crise de la modernité.

"Edgar Morin. Le philosophe indiscipliné" hors-série "Le Monde" 6,50 euros

Edgar Morin
Article paru dans l'édition du 23.05.10

vendredi 28 mai 2010

Pour que les choses soient claires...

Le Conseil d'Etat a jugé de l'inéligibilité de Daniel Duquenne.
Parmi les griefs invoqués par le sieur Briois pour demander l'annulation des élections municipales de 2009, figurait celui de l'ouverture de mon blog aux messages, le jour du second tour du scrutin. Vous trouverez, ci-dessous, la réponse du Conseil d'Etat, dans son arrêt du 18 mai 2010, Elections municipales d’Hénin-Beaumont.
Vous pouvez trouver l'arrêt, dans son intégralité, sous le lien:
http://www.conseil-etat.fr/cde/node.php?articleid=2061




Sur le grief relatif au déroulement des opérations électorales :
 Considérant qu’aux termes de l’article L. 49 du code électoral : « Il est interdit de distribuer ou faire distribuer, le jour du scrutin, des bulletins, circulaires et autres documents. / A partir de la veille du scrutin à zéro heure, il est interdit de diffuser ou de faire diffuser par tout moyen de communication au public par voie électronique tout message ayant le caractère de propagande électorale. » ;
 Considérant qu’il résulte de l’instruction que, le jour du second tour de scrutin, des messages de sympathisants de la liste de M. Duquenne, mais aussi d’opposants à cette liste, ont été déposés sur le « blog » de M. Alain Alpern, conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais, et que ce dernier a lui-même mis en ligne, une heure avant la clôture des bureaux de vote, un message en faveur de la liste « Pour Hénin-Beaumont, l’Alliance Républicaine » critiquant la gestion des villes par le parti de M. BRIOIS ; que toutefois la diffusion de ces messages, qui n’ont apporté aucun élément au débat électoral, n’a pas été de nature à altérer la sincérité des résultats du scrutin ;

Un peu d'humour...


J'avais trouvé cette dictée, non seulement amusante, mais illustrant bien les difficultés de la langue française...Je m'aperçois qu'on la retrouve un peu partout sur Internet (voyez sur Google), chacun estimant avoir déniché quelque chose d'original...De plus, elle est, à chaque fois, précédée d'un mystérieux "tirée d'un vieil almanach"! 
Comme j'ai bien aimé, je vous la livre quand même, en espérant que quelqu'un en retrouvera la véritable origine...


Monsieur Lamère a épousé Mademoiselle Lepère.
 
De ce mariage, est né un fils aux yeux pers. 
Monsieur est le père, Madame est la mère.
Les deux font la paire.
 
Le père, quoique père, est resté Lamère,
Mais la mère, avant d'être Lamère était Lepère.
Le père est donc le père sans être Lepère,
Puisqu'il  est Lamère et la mère est Lamère,
Bien que née Lepère.
 
Aucun des deux n'est maire.
N'étant ni le maire ni la mère,
Le père ne commet donc  pas d'impair en signant Lamère.
Le fils aux yeux pers de Lepère deviendra maire.
Il sera le maire Lamère, aux yeux pers,
Fils de Monsieur  Lamère, son père,
Et de Mademoiselle Lepère, sa mère.
 
La mère du maire meurt et Lamère, père du maire, la perd.
Aux obsèques,
Le père de la mère du maire, le grand-père Lepère,
Vient du  bord de mer,
Et marche de pair avec le maire Lamère, son petit-fils.
 
Les amis du maire, venus pour la mère,
Cherchent les Lamère, ne trouvent que le maire
Et Lepère, père de la mère du maire,
Venu de la mer, et chacun s'y  perd !»

jeudi 27 mai 2010

Les manoeuvres procédurières du Front National


Le FN invoque 2 griefs pour faire annuler l'élection du nouveau Maire:


- L’irrégularité de l’installation de la nouvelle conseillère municipale

- La manœuvre de la démission de Daniel Duquenne comme maire.

Voyons cela de plus près:

1- Sur l'installation de la nouvelle conseillère municipale


Article L270 du Code électoral: "Le candidat venant sur une liste immédiatement après le dernier élu est appelé à remplacer le conseiller municipal élu sur cette liste dont le siège devient vacant pour quelque cause que ce soit. La constatation, par la juridiction administrative, de l'inéligibilité d'un ou plusieurs candidats n'entraîne l'annulation de l'élection que du ou des élus inéligibles. La juridiction saisie proclame en conséquence l'élection du ou des suivants de liste."
Dans son ordre du jour de convocation des électeurs, la municipalité avait prévu comme 1er point: "installation d'une nouvelle conseillère municipale", ce qui était tout à fait inutile, puisque Madame Bailly était automatiquement devenu conseillère municipale, suivant l'arrêt du Conseil d'Etat du 18 mai 2010: "  Considérant qu’en application des dispositions du premier alinéa de l’article L. 270 du code électoral, il y a lieu pour le Conseil d’Etat de proclamer élue Mme Cécile Bailly, inscrite sur la liste où figurait M. Duquenne immédiatement après le dernier élu de cette liste ;" C'est très clair.

Une nouvelle fois, l'incompétence de la municipalité s'est manifestée...Mais de là à entacher d'illégalité  la séance du conseil municipal du 25/5, c'est une autre histoire. Certes, il est vrai qu'au moment où la séance a commencé, Madame Bailly ne siégeait pas. Disons qu'elle est arrivée en retard, comme Madame Le Pen lors du Conseil Municipal précédent. Le fait que la municipalité ait cru bon de prévoir une installation qui n'avait pas lieu d'être n'est pas une erreur qui remet en cause la validité de ladite séance. Au moment du vote sur l'élection du Maire, le Conseil Municipal était réputé au complet, et pouvait donc valablement élire un Maire.

2- Sur la manœuvre de la démission de Daniel Duquenne comme Maire
 
Arrêt du Conseil d'Etat du 22/6/2005 concernant la commune de Maurepas:
" Considérant, en second lieu, qu'aucune disposition du code électoral ou du code général des collectivités territoriales, ni aucune autre disposition législative ou réglementaire ne limite les motifs pour lesquels un maire décide de se démettre de son mandat; que, par suite, les requérants ne sont pas fondés à soutenir que la démission du maire de Maurepas aurait constitué une manœuvre illégale;"

C'est limpide: la démission d'un Maire n'a pas à être motivée. Que celle de Daniel Duquenne l'ait été pour la raison d'empêcher de nouvelles élections ou pas, cela n'a aucune importance. Il n'avait même pas besoin d'invoquer des raisons de santé...

Les recours du FN tendant à faire annuler les différentes élections auxquelles participent Madame Le Pen (c'est le cas avec le recours contre les élections régionales et c'était le cas jusqu'au 18 mai, avec les élections municipales d'HB) ont pour but de repousser le moment où la député européenne devra choisir, entre ses  3 mandats (conseillère Municipale, Députée européenne, Conseillère régionale),  les 2 qu'elle conservera, les recours en annulation des élections étant suspensifs. 

Cela s'appelle également une manœuvre (légale)...

Joseph Stiglitz : "L'austérité mène au désastre"

Au moment où les pays européens engagent des politiques d'austérité, il me paraît intéressant de lire les réflexions de J. Stiglitz, économiste non libéral s'il en est. Il nous dit:
- assécher la demande, puisque l'austérité conduit à cela, est une erreur
- faute pour l'Europe d'avoir intégré leurs économies et pourtant, lui-même fervent défenseur de l'euro, il pense que si la dégringolade de la monnaie commune n'est pas suffisante pour "booster" les exportations, certains États seront obligés de sortir de l'euro, parce que le mécontentement populaire sera sévère;
- la solution, mais il ne le dit pas aussi directement, serait une plus grande solidarité des pays européens. Mais ces derniers en sont-ils capables? L'Allemagne a déjà donné et les autres ne suivront pas si elle (et la France) ne montrent pas l'exemple.

Ma conclusion sous forme interrogative: "plus d'Europe pour l'euro?"




LE MONDE 

oseph Stiglitz, 67 ans, Prix Nobel d'économie en 2001, ex-conseiller économique du président Bill Clinton (1995-1997) et ex-chef économiste de la Banque mondiale (1997-2000), est connu pour ses positions critiques sur les grandes institutions financières internationales, la pensée unique sur la mondialisation et le monétarisme. Il livre au Monde son analyse de la crise de l'euro.




Vous avez récemment dit que l'euro n'avait pas d'avenir sans réforme majeure. Qu'entendez-vous par là ? L'Europe va dans la mauvaise direction. En adoptant la monnaie unique, les pays membres de la zone euro ont renoncé à deux instruments de politique économique : le taux de change et les taux d'intérêt. Il fallait donc trouver autre chose qui leur permette de s'adapter à la conjoncture si nécessaire. D'autant que Bruxelles n'a pas été assez loin en matière de régulation des marchés, jugeant que ces derniers étaient omnipotents. Mais l'Union européenne (UE) n'a rien prévu dans ce sens.
Et aujourd'hui, elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire.
Que devrait faire l'Europe ?
Il y a plusieurs possibilités. Elle pourrait par exemple créer un fonds de solidarité pour la stabilité, comme elle a créé un fonds de solidarité pour les nouveaux entrants. Ce fonds, qui serait alimenté dans des temps économiques plus cléments, permettrait d'aider les pays qui ont des problèmes quand ceux-ci surgissent.
L'Europe a besoin de solidarité, d'empathie. Pas d'une austérité qui va faire bondir le chômage et amener la dépression. Aux Etats-Unis, quand un Etat est en difficulté, tous les autres se sentent concernés. Nous sommes tous dans le même bateau. C'est d'abord et avant tout le manque de solidarité qui menace la viabilité du projet européen.
Vous prônez une sorte de fédéralisme ?
Oui. De cohésion. Le problème, c'est que les Etats membres de l'UE n'ont pas tous les mêmes croyances en termes de théorie économique. Nicolas Sarkozy a eu raison de faire pression sur (la chancelière allemande) Angela Merkel pour la forcer à payer pour la Grèce. Nombreux sont ceux qui, en Allemagne, s'en remettent totalement aux marchés. Dans leur logique, les pays qui vont mal sont responsables et doivent donc se débrouiller.
Ce n'est pas le cas ?
Non. Le déficit structurel grec est inférieur à 4 %. Bien sûr, le gouvernement précédent, aidé par Goldman Sachs, a sa part de responsabilité. Mais c'est d'abord et avant tout la crise mondiale, la conjoncture, qui a provoqué cette situation.
Quant à l'Espagne, elle était excédentaire avant la crise et ne peut être accusée d'avoir manqué de discipline. Bien sûr, l'Espagne aurait dû être plus prudente et empêcher la formation de la bulle immobilière. Mais, en quelque sorte, c'est l'euro qui a permis ça, en lui procurant des taux d'intérêt plus bas que ceux auxquels Madrid aurait eu accès sans la monnaie unique. Aujourd'hui, ces pays ne s'en sortiront que si la croissance européenne revient. C'est pour cela qu'il faut soutenir l'économie en investissant et non en la bridant par des plans de rigueur.
La baisse de l'euro serait donc une bonne chose ?
C'est la meilleure chose qui puisse arriver à l'Europe. C'est à la France, et plus encore à l'Allemagne qu'elle profitera le plus. Mais la Grèce et l'Espagne, pour qui le tourisme est une source de revenus importante, en seront également bénéficiaires.
Mme Merkel, pourtant, sait que la solidarité peut être importante. Sans cela, il n'y aurait pas eu de réunification allemande.
Oui. Mais, justement, il a fallu plus de dix ans à l'Allemagne pour absorber la réunification. Et d'une certaine manière, je pense que les ex-Allemands de l'Ouest estiment qu'ils ont déjà payé un prix élevé pour la solidarité européenne.
Pensez-vous que la viabilité de l'euro soit menacée ?

J'espère que non. Il est tout à fait possible d'éviter que la monnaie unique ne périclite. Mais si on continue comme ça, rien n'est exclu. Même si je pense que le scénario le plus probable est celui du défaut de paiement. Le taux de chômage des jeunes en Grèce s'approche de 30 %. En Espagne, il dépasse 44 %. Imaginez les émeutes s'il monte à 50 % ou 60 %. Il y a un moment où Athènes, Madrid ou Lisbonne se posera sérieusement la question de savoir s'il a intérêt à poursuivre le plan que lui ont imposé le Fonds monétaire international (FMI) et Bruxelles. Et s'il n'a pas intérêt à redevenir maître de sa politique monétaire.
Rappelez-vous ce qui s'est passé en Argentine. Le peso était attaché au dollar par un taux de change fixe. On pensait que Buenos Aires ne romprait pas le lien, que le coût en serait trop important. Les Argentins l'ont fait, ils ont dévalué, ça a été le chaos comme prévu. Mais, en fin de compte, ils en ont largement profité. Depuis six ans, l'Argentine croît à un rythme de 8,5 % par an. Et aujourd'hui, nombreux sont ceux qui pensent qu'elle a eu raison.

Propos recueillis par Virginie Malingre
Article paru dans l'édition du 23.05.10

France /Costa-Rica: victoire 2 à 1

En vue de la prochaine Coupe du Monde de football (11 juin/11 juillet), je me suis "associé" à Pierre Leduc dont le blog (http://motditblog.blogspot.com) révèle un talent certain pour l'écriture, charme de l'humour compris, pour commenter les matchs. Il ne s'agira pas de concurrencer les pros, mais bien de donner un point de vue un peu distancié. Nous avons prévu de partager les matchs de poule, chacun commentant un match sur 2, avec publication commune sur nos blogs respectifs. Pour la suite de la compétition, nous pensons que nous pourrions faire paraître nos 2 textes ensemble. Ce 26 mai, test avec le match de préparation France-Costa-Rica à Lens... Pour ceux qui n'aiment pas le foot, aucune crainte, je continuerai à rédiger mes articles habituels...


J'avoue avoir été surpris par le terme "Costariciens" et non "Costaricains", appliqué aux joueurs du Costa-Rica, par les journalistes de TF1. Vérification faite, après match, on peut utiliser l'un et l'autre...

Comment résumer ce match? Je sais (désolé de décevoir les plus chauvins) que la France ne sera pas Championne du Monde (je prends un risque, mais pas énorme...), l'Espagne, le Brésil et l'Argentine étant au dessus du lot...

Le match d'hier soir, même si c'est un match d'entraînement, ne me fera pas changer d'avis. Face à une équipe limitée, où seuls le gardien et le dénommé Ruiz avaient le niveau international, nos joueurs, bien que dominateurs, n'ont pas été très percutants. Quand on pense que les Costaricains ont mis une tête sur la barre et que, sur un mauvais renvoi d'A.Diarra, le joueur adverse fut particulièrement maladroit, on aurait pu tutoyer le pire...

Un Mandanda pas très sûr de lui (il aurait dû arrêter le tir sur le but adverse) ne nous a pas convaincu comme étant la bonne doublure de l'indiscutable Lloris. Ajoutez à cela un Gallas relevant de blessure et pas toujours bien placé, doublé en seconde mi-temps par un Squillaci plus offensif, un Evra (promu assez bizarrement capitaine) qui fit beaucoup d'erreurs techniques (mauvaises passes et mauvais contrôles), un Abidal et un Sagna moyens: la défense reste le point faible de cette équipe.

Toujours du côté des déceptions: Govou et Henry confirment qu'ils n'ont plus leur place en équipe de France. Anelka fut moins bon que lors de ses dernières prestations. Les entrées de Valbuena, auteur du but de la victoire, de Gignac (véritable "Lucky Luke") et Diaby  furent particulièrement remarquées. Avec Toulalan, Malouda et, à un degré moindre, A.Diarra, voilà des joueurs qui en veulent et qui viennent compléter un Gourcuff, pas encore aussi rayonnant qu'il ne le sera dans quelques semaines, et un omniprésent Ribéry. Le Boulonnais a tout montré hier: sa rapidité impressionnante, sa technique simple mais efficace, sa rage de vaincre, l'esprit de solidarité tout à fait ch'ti...11 Ribéry et la France est championne du Monde!

Le 4-3-3 mis en place par un Domenech, moins ombrageux que d'habitude, pourrait être le bon système, surtout avec un milieu de terrain Malouda (ou Diaby), Toulalan (ou A. Diarra), Gourcuff très complémentaire.
Quant à une attaque Valbuena, Gignac, Ribéry, elle aurait belle allure.!
Finalement, je vois bien la France passer le premier tour!
Dernière chose: Ribéry capitaine (oublions ses frasques!), celai insufflerait une sacrée énergie à l'équipe de France!

Voyez comment cette Coupe du Monde nous ferait presque oublier le passage en force sur les retraites (tous aux manifs aujourd'hui!) et le désordre financier européen! Restons quand même vigilants pendant cette Coupe du monde, afin que l'euphorie ne nous éloigne pas trop des réalités...

Foot, Tour de France, vacances...Certains ne profiteront-ils pas de ces 3 mois pour faire passer en douce quelques décisions dont le goût amer ne se révèlera qu'à la rentrée? 




...

mardi 25 mai 2010

Conseil municipal d'Hénin-Beaumont du 25 mai 2010

Que dire de ce Conseil Municipal dont l'objectif était l'élection du nouveau Maire? Très dur pour la majorité quand le FN  était présent, plus serein, mais lénifiant, voire sans beaucoup d'intérêt, après son départ...

1- L' ambiance

Beaucoup de monde, comme au printemps 2009, mais pour reprendre une pratique dalongevillienne, les places étaient presque toutes occupées avant que l'on ouvre les portes aux citoyens héninois: certes, on peut imaginer que priorité ait été donnée aux amis et aux familles des élus, mais il aurait été plus civil de tenir ce conseil à la salle des fêtes, qui peut accueillir beaucoup de monde.
Au lieu de rassembler les élus autour de tables disposées en forme de U,  avait été imaginé un rectangle, avec le FN face au Maire, ce qui n'est peut-être pas la formule la plus heureuse. Pour certains, les élus FN tournant le dos au public, c'était une aubaine...
Le maire élu, salué par une bronca de la part des nombreux sympathisants FN, eut la difficile tâche de rappeler que toute manifestation du public était interdite, sous peine d'évacuation de la salle. Mais ses sympathisants, une fois la salle vidée par élus et supporters du FN, s'exclama, à plusieurs reprises, par des applaudissements également illégaux...Mais...
Signalons la présence de nombreux élus extérieurs, Maires et conseillers généraux. Remarquée celle de JM Alexandre, plus discret que lors de l'élection de juillet dernier (il s'était alors placé, sans aucun complexe, derrière son ex et futur poulain, G.Bouquillon).

2- Le show du FN

Après qu' Eugène.Binaisse, présidant la séance en tant que doyen d'âge, eut rappelé, comme s'il avait peur de donner une occasion au FN de faire annuler la séance, les nombreux articles du CGCT traitant du sujet (comme s'il nous importait que le Maire, par exemple, ne puisse pas être membre de la Commission Européenne!), Marion Le Pen prit la parole pour asséner au candidat-maire des choses pas très sympathiques (notamment sur les fausses raisons qui avaient provoqué les démissions de 3 conseillers municipaux dont celle de Daniel Duquenne), et parmi elles, l'une fut particulièrement inconvenante sur son âge (E. Binaisse est dans sa soixante-douzième année), surtout quand on connait la propension de JM Le Pen, père de Marion, à se présenter à différentes Présidences, dont la dernière en 2010, dans sa quatre-vingt deuxième année...S. Briois, un peu plus tard, pointa du doigt l'immobilisme de la majorité, souvent dénoncé sur le présent blog, mais sans les erreurs du conseiller régional qui n'a pas l'air très au courant des projets, déjà anciens, de la Région concernant la gare d'HB et le tram-train.
Propos très durs des 2 élus FN, avec le peu de civilité dont on les connait capables, avant de se retirer du conseil arguant qu'ils ne reconnaissaient aucune légitimité à E. Binaisse et qu'ils exerceraient un recours dont on ne connait pas le fondement; sauf peut-être le fumeux motif que les Héninois ont voté pour D. Duquenne et non pas pour E.Binaisse, en juillet 2009: type de recours régulièrement repoussé par les tribunaux; de plus, les Héninois au 2ème tour des municipales partielles n'ont pas voté, en majorité pour D. Duquenne (seuls 20% des votants l'ont fait), mais contre le FN!
Attitude étonnante que ce retrait, car il sera difficile, à l'avenir, de justifier le retour, pour siéger devant un maire jugé illégitime...Il est probable que le FN n'a toujours pas digéré de s'être fait avoir par la démission brutale de D.Duquenne, alors qu'il lui aurait été tout simple de faire démissionner un élu (et les suivants de liste), depuis quelques mois, pour empêcher toute réélection d'un maire, en conseil municipal. Comme quoi, l'amateurisme n'est pas uniquement du côté de la majorité...Bien sûr, l'argument de la décence vis à vis de Duquenne et de sa maladie, invoquée par le FN, ne tient pas puisque, par ailleurs, il accuse la manoeuvre de D.Duquenne de l'avoir empêché de démissionner, ce qui est également... une manoeuvre. Le FN sait que la majorité sera en place jusqu'en 2014...

3- Vivre sans le FN

C'est certainement facile, mais à condition d'y mettre du contenu, de l'imagination et de ne pas vouloir ni "faire pleurer Margot" (au sujet de DD), ni "faire briller la brosse à reluire" (au sujet du nouveau Maire).
Certes en bon républicain, j'applaudis à l'élection d'Eugène Binaisse..
Certes, j'ai bien entendu les "travaillons ensemble", "mise en synergie " (gâché par un "mais ce n'est pas un aveu de faiblesse"!), "rassemblons les énergies", "je préfère l'harmonie". Mais j'ai également entendu que M. Binaisse ne comprenait pas que l'on puisse critiquer sa majorité! Et parler de "l'échec d'une grande partie de ceux qui ne font pas partie de la majorité"!.

Je n'ai pas entendu non plus de remise en cause des relations avec le FN ("ils ont leur style, leur langage"...), et ce ne sont pas les réflexions telles que "je suis obligé de tenir compte des 48% qui ont voté FN" (et alors, cela ne signifie pas qu'il faille fricoter avec ceux qui les ont séduits), ni, suite au départ des élus FN, "et dire qu'il y en a qui pensent que nous avons de bonnes relations avec eux" (non, M.Binaisse, c'est le FN qui vous tourne le dos malgré vos "courtoisies", ce qui n'est pas du tout pareil...).

Pour une fois, la majorité a entendu la population (mais il fallait être sourd pour ne pas l'entendre) et elle a reporté (et non pas, renoncé, M. Binaisse) la décision d'augmentation de 22% des indemnités des élus. Cela bien que M. Bouquillon (et non pas, BOquillon, comme le dit le nouveau Maire) nous ait expliqué qu'il ne comprenait toujours pas pourquoi il y avait eu une telle levée de boucliers...

On nous a également annoncé que les comités de quartier refonctionneront avant la fin de l'année, soit 18 mois après l'élection. Manifestement, comme pour le tram, on a toujours beaucoup de retard sur ce que préconisaient certains depuis bientôt 1 an...

Reste la litanie mensongère sur le redressement de la trésorerie: celle-ci est due au Préfet, ce dernier ayant imposé le budget et l'augmentation d'impôt dont D. Duquenne n' a pas voulu prendre la responsabilité: il avait d'ailleurs dit que ce n'était pas son budget! Par contre 2010 sera le budget de la majorité actuelle et quelque chose me fait dire que son résultat ne sera pas très différent de celui de 2009...

Autre chose surprenante: E.Binaisse, non seulement s'est targué de ne pas être de droite, non seulement a souligné qu'il souhaitait que la ville reste à gauche, mais, de plus, il a engagé ses colistiers à rejoindre les partis politiques. L'Alliance dite Républicaine, liste apolitique ou liste en dehors des partis politiques? Nous avions probablement mal compris, par exemple, entre les 2 tours, quand D. Duquenne écrivait: " je tiens absolument...à l'indépendance par rapport aux états-majors politiques" (tract non daté intitulé "Spécial 2ème tour"). J'espère que personne ne fera un procès pour tromperie: après tout, comme on dit "les promesses de campagne n'engagent que ceux qui y croient"...
A part cela, un nouvel adjoint, M. Dumongpont a été élu et sera en charge des sports . Si j'ai bien compris, dans le brouhaha de la fin du Conseil, celui qui avait la charge de cette compétence, jusqu'ici, Orfeo Cogo, a reçu,  à la place, celle des Finances. Une nouvelle conseillère municipale, Madame Bailly, fut intronisée, en début de séance. Félicitations à tous les 3!

En conclusion: le Maire a-t-il exprimé une volonté de changement, tant dans ses relations avec le FN qu'avec l'opposition non officielle? A voir dans les prochains jours...

Tiens bon, Martine!

 Bien sûr, le non-cumul, c'est pour les autres et les sénateurs PS font de la résistance! Les militants PS ont voté en grande majorité pour le non-cumul et attendent beaucoup que Martine Aubry aille jusqu'au bout.

Les Français attendent aussi cette rénovation de la politique

Tiens bon, Martine!

 

Mme Aubry défend le non-cumul face aux sénateurs PS

Une rencontre est prévue mardi 25 mai pour tenter d'apaiser les tensions sur la limitation du nombre de mandats




Martine Aubry va avoir fort à faire pour convaincre les sénateurs socialistes de renoncer au cumul de mandats. La première secrétaire devait les rencontrer, au Sénat, mardi 25 mai, huit jours avant la présentation en bureau national du projet de rénovation du parti, préparé par Arnaud Montebourg qui fixera notamment la règle du non-cumul des mandats ainsi que le mode d'emploi des primaires.
Sans attendre une loi, Mme Aubry veut interdire, dès les sénatoriales de 2011, aux parlementaires socialistes d'assumer un autre mandat au sein d'un exécutif municipal (maire ou adjoint au maire), intercommunal, départemental ou régional (président, vice-président). En outre, les élus ne pourraient pas occuper une fonction exécutive dans les assemblées territoriales au-delà de trois mandats. Mme Aubry fait de la rénovation " totale " du parti la pierre angulaire de son action.
A moins d'un an d'un renouvellement sénatorial dont ils ne désespèrent pas qu'il puisse donner une majorité à la gauche, cette idée fait bondir les sénateurs. " Ce serait se tirer une balle dans le pied ", explique depuis des semaines Jean-Pierre Bel, le président du groupe au Sénat. François Rebsamen, sénateur de la Côte-d'Or, dénonce " une mesure hâtive et démagogique ". Toutes tendances confondues, un seul cri du coeur : le non-cumul, on veut bien y réfléchir, mais pas se l'appliquer hic et nunc...
Ils ne manquent pas d'arguments, les sénateurs opposés à l'" oukase " de la première secrétaire. M. Bel plaide pour " ne pas hypothéquer une chance historique de gagner le Sénat ". La majorité, en septembre 2011, va se jouer à quelques sièges. " Nous ne pouvons pas nous permettre de nous imposer des contraintes auxquelles les candidats de droite ne seraient pas soumis ", juge le sénateur de l'Ariège. Auprès des grands électeurs qui composent le collège électoral sénatorial - dont la moitié environ sont des élus ruraux sans étiquette -, la notoriété du candidat joue un rôle important. Etre membre d'un exécutif départemental est un gage indéniable, font valoir les sénateurs.
Pour M. Rebsamen, la limitation des mandats doit s'appliquer à tous et par la voie législative. Pas question que le PS s'inflige une mesure pénalisante " pour faire moderne ". Cela équivaudrait à " un désarmement unilatéral ". Mais Mme Aubry ne croit pas à une conquête du Sénat. " On nous a dit que c'était possible. J'ai demandé qu'on me présente des études le démontrant. Je ne les ai jamais eues. La vérité, c'est que nous ne sommes pas en train de gagner le Sénat. "
Le risque pour Mme Aubry, si elle veut imposer coûte que coûte le non-cumul dès 2011, est de ne pas être suivie par ses élus. Dans ce cas, nombre d'entre eux pourraient être tentés, si leur était imposée une règle à laquelle ils refusent de se plier, de faire dissidence, au moins le temps de l'élection. Pour ne pas avoir à renoncer à leur mandat local, ils se présenteraient alors aux élections sénatoriales sans l'investiture du parti. Quitte à le réintégrer après. Martine Aubry se dit prête à opposer aux récalcitrants un candidat socialiste.
Mais des candidatures multiples peuvent coûter cher. La gauche aurait tout à y perdre. La droite en a payé le prix lors des précédentes élections sénatoriales, en raison de la multiplication de candidatures dissidentes destinées, notamment, à contourner les règles de la parité. La dispersion des candidatures dans un camp favorise automatiquement le camp adverse.
Les incompréhensions ne s'arrêtent pas là. Sur le fond, les sénateurs estiment que la limitation du cumul des mandats est une bonne chose... pour les députés. Elus dans une assemblée qui, par l'article 24 de la Constitution, a reçu la mission spécifique d'" assurer la représentation des collectivités territoriales de la République ", ils estiment logique, pour la plupart d'entre eux, et même indispensable, pour certains, que les sénateurs soient également détenteurs d'un mandat local.
Autant de raisons qui plaident, aux yeux des sénateurs socialistes, pour un " aménagement ", au moins, du calendrier et des modalités de la réforme interne voulue par Mme Aubry. Mais la première secrétaire du PS est décidée à " aller jusqu'au bout ".
Aux contestataires, elle oppose le vote des militants, qui, le 1er octobre 2009, lors d'un référendum interne, avaient plébiscité la règle de la limitation des fonctions publiques. Les militants contre les élus. " La question est derrière nous, les militants ont tranché, plaide Mme Aubry. La décentralisation rend le travail des élus locaux lourd et complexe. Ce n'est plus nécessaire aujourd'hui d'être député ou sénateur pour bien défendre son mandat local, sa ville, sa région. Bien faire de la politique, ce n'est pas d'en avoir toujours plus pour soi. "
La première secrétaire socialiste compte faire de l'exemplarité un atout pour l'échéance de 2012. " La rénovation du PS passe par la règle du non-cumul. C'est un élément de crédibilité et un principe aussi important pour l'avenir du parti que les primaires. "
Sophie Landrin et Patrick Roger
© Le Monde daté du 26/5


Trois quarts des sénateurs socialistes sont " cumulards "




SI LE PARTI SOCIALISTE décidait de mettre fin au cumul, les trois quarts des sénateurs socialistes devraient renoncer à exercer un mandat local. En effet, sur les 111 membres et apparentés que compte le groupe socialiste du Sénat (abstraction faite des 5 Verts qui s'y sont rattachés), 82 (74 %) possèdent au moins un autre mandat et 29 (26 %) détiennent uniquement celui de sénateur.
Près de la moitié (47 %) exercent un mandat municipal. Parmi les 52 sénateurs socialistes membres d'un conseil municipal, 31 sont maires de leur commune. Parmi ces derniers, figurent notamment Gérard Collomb (Lyon), Serge Godard (Clermont-Ferrand), François Rebsamen (Dijon) et Roland Ries (Strasbourg).
Un tiers (33 %) sont membres d'un conseil général. Parmi les 37 titulaires d'un mandat départemental, 16 exercent la fonction de président. Ces sénateurs-présidents de conseil général sont : Michel Boutant (Charente), Bernard Cazeau (Dordogne), Yves Daudigny (Aisne), Josette Durieu (Hautes-Pyrénées), Jacques Gillot (Guadeloupe), Jean-Noël Guérini (Bouches-du-Rhône), Didier Guillaume (Drôme), Claude Haut (Vaucluse), Claude Jeannerot (Doubs), Yves Krattinger (Haute-Saône), Claude Lise (Martinique), Jean-JacquesLozach (Creuse), Philippe Madrelle (Gironde), Rachel Mazuir (Ain), Gérard Miquel (Lot) et Marcel Rainaud (Aude). Seuls quatre d'entre eux dirigent un département soumis au renouvellement sénatorial de septembre 2011. Une chance !
Septembre 2011
Les conseillers régionaux sont beaucoup moins nombreux au Palais du Luxembourg, assemblée plus départementaliste que régionaliste. Au sein du groupe socialiste, on dénombre 6 titulaires d'un mandat régional, dont 4 présidents de leur assemblée : Alain Le Vern (Haute-Normandie), Jean-Pierre Masseret (Lorraine), François Patriat (Bourgogne) et Daniel Percheron (Nord - Pas-de-Calais). Deux d'entre eux sont élus dans un département soumis au renouvellement.
Au-delà de l'échéance de septembre 2011 - qui ouvre une fragile possibilité pour la gauche de remporter la majorité au Sénat -, les détenteurs de mandats locaux redoutent également la création des conseillers territoriaux, inscrite dans le projet de réforme territoriale examinée au Parlement. Ceux-ci cumuleront de fait les fonctions de conseiller général et de conseiller régional. Mais ils seront moins nombreux.
Patrick Roger
© Le Monde daté du 26/5

Naufrage ou sauvetage d'Hénin-Beaumont? 3ème partie: Perspectives

Ce soir, donc, élection d'un nouveau Maire d'HB qui devrait être  Eugène Binaisse. Passons sur le fait que ce sera la première fois, depuis au moins 1919 (mettons à part les années de guerre), que la ville aura un Maire qui ne soit pas de gauche, et envisageons les 2 hypothèses auxquelles sera confronté Eugène Binaisse.

La première serait de continuer la stratégie qui, après dix mois, s'est révélée un échec cinglant que nous avons rappelé ces 2 derniers jours: en même pas un an, l'équipe municipale a réussi l'exploit, alors qu'elle partait avec un préjugé favorable (elle avait mis fin à 8 ans de malheurs, et avait permis d'éviter l'affront de voir le FN gagner), de se mettre à dos, non seulement le personnel municipal, mais une grande majorité de la population, le point d'orgue ayant été cette décision insensée d'augmenter les indemnités de 22%, sans vergogne aucune (un jour les experts en communication devront se pencher sur le fait qu'une telle nouvelle ait mis moins de 48H pour se propager dans les 11 000 foyers héninois!).

La deuxième hypothèse est celle que je vais tenter de développer, ci-dessous. Elle suppose qu'Eugène Binaisse ait pris conscience de la situation gravissime dans laquelle nous sommes. Elle signifie qu'il ait pu s'affranchir de ceux qui lui font croire que la stratégie menée depuis 10 mois est la bonne et qu'il ne soit pas dupe des courtisans (il ne doit pas en rester beaucoup). Qu'importe que ces prémisses soient optimistes, ce sont les seules sur lesquelles nous pouvons compter pour mettre fin à la descente aux enfers à laquelle nous assistons.
N'ayant en vue que l'intérêt des Héninois, et faisant fi de tout intérêt personnel (la présente majorité est encore en place pour 4 ans), je me permets une nouvelle fois, de conseiller au nouveau Maire de prendre les décisions suivantes:

1- Couper court aux relations extra-légales avec le FN. Il y a des textes, nul besoin d'aller au-delà de ce que la loi prévoit. Nul besoin, comme l'a déclaré E.Binaisse, d'"élever le ton" avec le FN. Cela ne sert absolument à rien...Pour en arriver à cette rupture, il convient de mettre à l'écart (faire démissionner ou enlever tout pouvoir) les maîtres d'œuvre de cette stratégie honteuse pour tous ceux qui se réclament des valeurs républicaines et humanistes. Monsieur Binaisse, il faut trancher dans le vif! C'est une condition nécessaire!

2- S'entourer de personnes compétentes: à l'intérieur d'un cabinet à reconstituer de façon légère, et au niveau de l'administration. Les nombreux cafouillages et erreurs de ces derniers mois ne doivent plus se reproduire.

3- S'ouvrir vers l'extérieur. Cela signifie consulter tous ceux qui seraient à même d'empêcher ce qui paraît, aujourd'hui, inéluctable. Le geste qui n'a pas été fait le 6 juillet, il faut le faire dès ce 25 mai: appeler tous les Républicains à constituer une sorte de "Comité de salut public" consultatif. La première tache serait d'élaborer les priorités pour les 5 prochaines années.

4- Communiquer en toute transparence auprès de la population. Une information municipale mensuelle de qualité est un gage de respect vis à vis des citoyens, qui ont été bafoués pendant ces dix derniers mois (2 bulletins, en tout!). Il faut également communiquer avec les agents municipaux: de toute évidence, il faut rétablir le dialogue et la confiance.

5- Demander un report de 6 mois des échéances concernant le tramway. Pendant cette période, informer, consulter afin de mettre en place un plan d'urbanisme partagé avec tous, pour les 30 ans qui viennent. Le ridicule de la pseudo-commission mise en place n'est plus à démontrer: il est peut-être encore temps de renverser la vapeur et de redonner confiance à nos concitoyens!

Ces 5 décisions à prendre marqueraient une volonté de changer les choses, la première étant un préalable.
Monsieur Binaisse, je suis sûr que si vous les prenez, vous avez toutes les chances de sauver Hénin-Beaumont, et je sais que de nombreux citoyens sont prêts à vous aider en relevant le défi. 

Nul doute que dans le cas contraire, vous seriez responsable, avec vos 2 prédécesseurs, des conséquences dramatiques d'un statu quo suicidaire!

lundi 24 mai 2010

Naufrage ou sauvetage d'Hénin-Beaumont? 2ème partie: 10 mois d'erreurs et de repli sur soi

2- 10 mois d'erreurs et de repli sur soi

2-1 Les erreurs

Il n'est pas question ici de reprendre les innombrables erreurs de détail commises (dont les calamiteux cafouillages dans la préparation des conseils municipaux). Je ne relèverai ici que les plus graves:

- l'inexpérience politique (le seul qui ait eu une relative expérience en possédait une de 2 ans comme adjoint de Dalongeville et quelques années d'opposition, largement insuffisants pour gérer une ville) aggravée par un âge moyen élevé qui n'est pas forcément signe de dynamisme, créativité, résistance et capacité d'apprendre (je ne fais pas d'âgisme, car je suis aussi concerné par cette question d'âge...), aurait pu être compensée par une ouverture vers l'extérieur et une administration compétente. On a vu que, malgré les appels du pied, la majorité élue resta sourde à toute collaboration  républicaine...L'administration laissée en piteux état par Dalongeville (quasiment aucun cadre compétent, aucune formation du personnel, ni aucune gestion des ressources humaines) ne pouvait compenser l'inexpérience politique vite assimilée à de l'incompétence, plus le temps avançait. Quelques replâtrages incompréhensibles (promotion de cadres largement compromise dans la gestion précédente, embauches sujettes à caution) n'ont pas permis de renforcer une administration désemparée...

- la deuxième grave erreur fut celle, faute de vision autre qu'à court terme, de l'incapacité de fixer des priorités.

+ La vision à court terme fut celle de la gestion quotidienne, inextricable du fait de l'inexpérience des élus (le maire, D.Duquenne, avait pourtant une expérience de l'administration, mais...) et de l'incompétence de l'administration. Heureusement, sous les coups de boutoir de la Chambre Régionale des Comptes, l'équipe GD, avec et sans lui (sans, durant les quelques semaines sans maire) prit quelques mesures d'assainissement  (fin des contrats temporaires clientélistes, réduction drastique des dépenses de prestige ou "bidons") qui permirent de présenter un compte administratif 2009 largement amélioré. La municipalité a tente de présenter ce bilan comme le sien, mais ce mensonge a vite été éventé, les nouveaux élus n'ayant effectivement commencé à travailler qu'au retour de leurs vacances estivales incongrues...

+ Et pourtant il y avait bien d'autres dossiers à prendre en mains, qui l'ont été (trop tard!) ou pas du tout. Un seul exemple:
Il  y avait l'urgence du dossier tramway qui était une chance de profiler un avenir pour Hénin. Au delà du tracé, se dessinait la perspective de rebâtir la ville pour les 30 prochaines années. Malheureusement, c'est là que l'incompétence de la majorité est apparue plus que jamais: elle ne s'est saisie du dossier qu'il y a quelques semaines, par une pseudo concertation (déni démocratique s'il en est), alors que la copie doit être remise en juillet. Dommage, on pouvait en faire des choses en un an, plutôt que de débattre uniquement sur une question de tracé ! Conséquence: il va être très difficile de gérer les mécontentements catégoriels, résultats de la non-information et des rumeurs...J'ajoute que j'avais fourni, dès le lendemain de l'élection, un projet "clefs en mains"pour prendre à bras le corps le processus...Constat d'irresponsabilité totale qui va coûter très cher et est une marche prépondérante vers la descente aux enfers aquatiques que j'évoquais...
D'autres exemples de cette incapacité à gérer "petits bras" viendront dans la suite de ce texte...

- les relations avec le Front National. Bien établies et documentées (écrits, aveux des protagonistes et témoignages), elles ont commencé bien avant juillet 2009. La collaboration (c'est exactement ce qui s'est passé en 1940 quand Pétain a signé des accords de collaboration avec Hitler) a été actée par une sorte de pacte de complaisance (Montoire?), dont certains points ont fait l'objet de manquements dénoncés par les uns ("contrat moral" dit G.Bouquillon, cheville ouvrière des accords et présenté par certains, de façon certes un peu exagérée, comme le Laval héninois!), et les autres (le FN par rapport à des bureaux promis).
Complicité insupportable pour ceux (dont je suis) qui se proclament  comme les seuls vrais Républicains. Simple courtoisie, dit, de façon faussement ingénue,  E. Binaisse, futur maire. Dénégations non crédibles de G.Bouquillon...Rappel des engagements bilatéraux passés, souligne souvent, douloureusement, le FN. Silence apeuré des élus majoritaires que l'on ne soupçonnait pas de telles accointances avec les racistes...

2-2 Le repli sur soi

Telle une secte, la majorité s'est repliée sur elle-même...

- elle s'est isolée de la population, ne participant, contrainte et forcée, qu'aux manifestations organisées en ville: peu nombreux, les élus restent entre eux comme s' ils voulaient éviter tout contact avec les habitants;

- elle aurait pu mettre en place les outils d'une démocratie participative, avec des conseils de quartier qui existaient sur le papier. Le dossier du tramway était une excellente entrée en matière. Non, la majorité a préféré avec ses amis de l'opposition (le FN, je le rappelle), constituer, il y a peu, en avril (!), une commission d'élus et de quelques personnes choisies par ces derniers...

- non seulement, elle n'est pas allée au devant des gens, non seulement elle s'est brûlée par quelques décisions idiotes (exemple caricatural du Géant dont on a blanchi la pilosité parce qu'il ressemblait trop à l'ancien maire...sic!), mais elle a commis ce qui semble être l'irréparable: elle a augmenté les indemnités de ses élus de 22%, le jour même où elle déclarait ne pas pouvoir baisser les impôts, ni procéder à de petits investissements!

- de plus, aucune communication digne de ce nom n'a été mise en place pour compenser le manque de chaleur des élus. Site de la ville non tenu, 3 numéros d'un magazine municipal d'une indigence à pleurer...Et pourtant, nul n'ignore aujourd'hui que la transparence est gage de la démocratie et de la crédibilité des élus...


A suivre

dimanche 23 mai 2010

Naufrage ou sauvetage d'Hénin-Beaumont? 1ère partie: Rappel de l'histoire récente

Cela fait presque dix mois que les élections municipales partielles ont eu lieu (1er tour: 28 juin 2009) et au moment où un nouveau maire est sur le point d'être élu, arrêtons-nous sur ce qui s'est passé pendant et juste avant cette période et esquissons  les perspectives d'avenir.

Pourquoi cette série d'articles étalée sur 3 jours?  Parce qu'il me semble qu'après une année de mandat sur les 5 dont disposait la nouvelle majorité, il est utile de faire le point avant un tournant qui pourrait être selon les décisions qui seront prises, un naufrage complet ou un sauvetage. Nous disposons maintenant de tous les éléments que nous permet un certain recul, alors que passions, rancœurs et rancunes s'estompent pour faire face à la dure réalité.
Mon analyse, qui n'a rien de très innovante, se veut celle de celui qui n'a nulle ambition autre que de donner aux habitants de cette ville un espoir de sortir de la fatalité dans laquelle on les a plongés: non, notre destin n'est pas d'être des marionnettes assistées mais de prendre notre avenir en mains.
Ce n'est pas le Front National qui peut ouvrir un avenir radieux, lui qui n'est obsédé que par une haine séculaire de l'Autre et...l'accession au pouvoir, afin d'instaurer un "ordre nouveau" fondée sur l'exclusion et la non-émancipation de l'Homme, marquée par sa répulsion des Droits de l'Homme et de notre devise républicaine: Liberté, Égalité, Fraternité.

Quand je parle de naufrage, c'est bien entendu celui qui pourrait nous engloutir dans les fonds répulsifs dans lesquels nous attend l'hydre frontiste, digne successeur de ceux qui ont marqué les périodes régressives de l'histoire de l'Humanité. C'est ce naufrage que je souhaiterais que nous évitions et c'est le redressement de la barre qui est visé par les constats et perspectives de ce qui suit.

En ce week-end de Pentecôte, il me paraît significatif de faire un parallèle (osé!) entre cette fête et la journée de mardi qui lui succèdera. Que ce soit dans sa signification chrétienne de l'Esprit Saint descendu vers les Apôtres afin d'apporter à ces derniers la Lumière spirituelle ou de la Chavouot juive, dont la Pentecôte chrétienne est issue, célébrant la descente du Mont Sinaï par Moïse avec les Tables de la Loi, fondement de la Morale universelle, l'élection du nouveau Maire d'Hénin, mardi, me paraît être une continuité spirituelle tout à fait opportune. La Lumière (laïque, j'espère) éclairera-t-elle nos Apôtres du Conseil Municipal? Les nouvelles Tables de la loi héninoise engendreront-elles un avenir plus radieux de l'humanité...héninoise. C'est ainsi que les historiens analyseront les conséquences du conseil de mardi: espoir ou malheur? Un mea culpa salutaire, prémisse à une résurrection...démocratique? C'est en tous les cas mon objectif que d'aider à la prise de conscience de la responsabilité portée par nos élus majoritaires.

Nous ferons un rappel sur la situation qui prévalait il y a un an. Une seconde partie, sans concession, mais nécessaire, fera un bilan des dix derniers mois. L'Esprit Saint ou plutôt, la Raison, m'inspirera pour tracer des perspectives plus heureuses...



1- Rappel

Les élections municipales des 28 juin et 5 juillet 2009 avaient pour but d'élire un maire et un nouveau conseil municipal suite à la révocation du Maire élu en 2008 sur une liste de rassemblement dite "de gauche", avec à sa tête, un homme qui faisait pourtant le malheur de ses concitoyens depuis 7 ans. Ces 7 ans de malheurs, imposés par Gérard Dalongeville, se sont prolongés par une année supplémentaire sans que les partis politiques, soutiens affirmés ou non, ne s'en émeuvent. Responsabilité partagée par l'Etat qui, malgré tous les signaux émis par la Chambre Régionale des Comptes, s'est évertué à tergiverser...Cette faillite institutionnelle a enfin pris fin lorsque les créanciers ont tiré un peu plus fort la sonnette d'alarme...

Malgré des accords passés avant le premier tour entre l'Alliance Républicaine (qui portait bien son nom, à l'époque), composée d'opposants ex-socialistes, de personnes de la société civile (les familles étant représentées en nombre) et d'anciens collaborateurs de Dalongeville, et le Nouvel Elan, rassemblement "hétéroclite", incluant également d'anciens élus Dalongeville.La première liste arriva avec une très légère avance, deuxième, derrière la liste du Front National, et se décida...à partir seule au second tour, rompant avec le contrat moral d'alliance passé, en comptant sur un réflexe républicain anti-Le Pen. Premier signe de manque de loyauté...
Ayant emporté la mairie avec 52% des voix, la nouvelle majorité se garda bien de tendre la main à ceux qui avaient voté pour elle dans le combat anti-FN. 2ème entorse au principe républicain...
Aussitôt élus, la plupart des conseillers majoritaires partirent en vacances, comme si la faillite financière, matérielle et morale de la ville ne les concernait que modérément!


A suivre

samedi 22 mai 2010

Brèves d'humour


Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.
Les 4 dernières brèves sont tirées du livre du même Le Tellier, écrit avec Xavier Gorce:  Guerre et plaies. De Chirac à l'Irak éd. Eden, 2003


- Cinq tableaux de maîtres dérobés au Musée d'art moderne de Paris. La police s'interroge, et moi aussi : à votre avis, dans un salon style anglais, qu'est-ce qui colle le mieux, un Picasso, un Braque ou un Matisse ?

- Les infirmiers anesthésistes ont envahi la gare Montparnasse, bloqué les TGV. La pagaille, mais plus de peur que de mal. C'est à ces détails qu'on voit qu'on a affaire à des professionnels.

- Non, il n'y a pas eu d'échange entre la France et l'Iran. Pas plus tard que tout à l'heure, j'ai libéré 1,10 € de mon portefeuille juste avant que la boulangère n'extrade une baguette tradition.

- Libération de Clotilde Reiss. Nulle transaction entre l'Iran et la France, affirme Kouchner, plutôt évasif. Mais peut-on interdire la burqa et refuser de lever le voile ?  

- Le troisième verre de vin est toujours de trop. Passez directement du deuxième au quatrième.

- Réveillé ce matin avec en tête une taraudante question : se pourrait-il qu’autrefois j’aie été amnésique et que je ne m’en souvienne plus ?

- Axiome de l’économie : quand deux économistes ont des avis contraires, aucun d’eux n’a forcément tort.

- Tant que vous ne vendez pas, vous ne perdez rien. » La Bourse, c’est comme : vous rentrez, la maison est vide, tant que vous n’ouvrez pas l’enveloppe sur la table, votre femme ne vous a pas quitté.