samedi 31 janvier 2009

Le Conseil Municipal vu par Nord-Eclair

En complément de mon article d'hier, vous trouverez, ci-dessous, celui paru, ce jour, en page régionale de Nord-Eclair.

4 précisions, auparavant:

- La "rallonge budgétaire" dont il est fait état s'élève à 2,2millions d'€ (charges de personnel).

- "L'auditeur" en question est Pierre Ferrari

- Christine Coget a quitté l"AR et siège, seule, au titre du Modem.

- Il me semble que si le Maire s'est absenté pendant une intervention du FN, c'était pour répondre aux questions de FR3.


Enfin, j'ai omis de citer le formidable lapsus de JP Chruszez: " nous n'embauchons pas, car nous ne sommes pas en période électorale"! Rectifié dans la foulée, certes...




Publication du dernier avis de la chambre régionale des comptes et débat d'orientation budgétaire étaient hier soir au menu du conseil municipal à Hénin. L'ironie de l'opposition a répondu à la sérénité presque arrogante de la majorité.



GAËLLE CARON > gaelle.caron@nordeclair.fr
« Constate que le déficit budgétaire propre à la section de fonctionnement de l'exercice 2008 s'établit à 12,7 millions d'euros au lieu du déficit fixé à 10,5 millions d'euros par le budget réglé par le préfet dans le cadre du plan de redressement pluriannuel (...) Constate l'absence de mesure de redressement effective au cours de l'exercice 2008 et la détérioration de la situation ces derniers mois (...) Invite le maire à décider d'un plan de redressement pluriannuel précis, chiffré et séquencé. » Rendu public hier soir, lors du conseil municipal, le dernier avis de la chambre régionale des comptes a servi de mise en bouche, ou plutôt de mise en condition, aux élus de l'opposition avant d'aborder le débat d'orientation budgétaire. Cet énième document de la CRC, à valeur d'avertissement, est la conséquence du vote, le 2 décembre, d'une rallonge budgétaire de millions d'euros pour payer les salaires du personnel.
Dans la salle, prise d'assaut par des citoyens héninois craignant de voir une nouvelle fois leurs impôts locaux exploser, l'ambiance a déjà été plus électrique. À croire que les déboires financiers à répétition de la Ville ont fini par blaser. En tout cas, les commentaires sont timides. Un auditeur suggère quand même la démission à Gérard Dalongeville, le maire socialiste, quand son président de groupe évoque à demi-mot le défaut de maîtrise des dépenses du personnel. Comme ses camarades, Marine-Noëlle Lienemann, la première adjointe, essaie de relativiser. « L'objectif maintenant est de résorber le déficit en trois ans, soit 4 millions d'euros par an, pour ne pas augmenter la fiscalité. Ne criez pas au loup avant l'heure », prévient l'ancienne ministre.


« C'est du pipeau ! » Réduction du nombre des téléphones mobiles et des véhicules de fonction octroyés à certains élus, réduction des photocopies et mise en régie du gardiennage ou de la tonte des espaces verts, voilà quelques-unes des mesures inscrites au débat d'orientation budgétaire 2009 et qui doivent permettre d'économiser ces 4 millions d'euros déterminants pour l'avenir de la commune. Au total, le maire et son équipe arrivent à 3,4 millions d'euros d'économies de fonctionnement. Manquent donc 600 000 E que Marie-Noëlle Lienemann ne doute pas un seul instant trouver.
Évidemment, les bonnes intentions qui pavent le discours de la majorité ne suffisent pas à rassurer l'opposition. « Nous présenter le DOB 2009 sans le compte administratif 2008, c'est encore une façon de noyer le poisson. C'est du pipeau ! » estime Christine Coget, de l'Alliance républicaine. Daniel Duquenne, son chef de file, déplore l'absence de grands projets de construction et « le gaspillage, la dilapidation du patrimoine, la gabegie ». La résidence de vacances de la Ville dans les Landes (laissée à l'abandon et qui a perdu deux tiers de sa valeur) illustre son propos.
De son côté, et il n'est pas le seul, Steeve Briois, le conseiller municipal FN, est convaincu que le déficit a passé la barre des 20 millions d'euros. Il rappelle que la Ville traîne 7 millions de factures impayées, dont plus de 200 000 E à EDF. Gérard Dalongeville quitte la séance. Il ne reviendra qu'après l'allocution de son principal adversaire qui assimile le débat d'orientation budgétaire à de simples effets d'annonce. « Votre DOB, c'est du vent, le grand méchant flou », résume Marine Le Pen qui attend, elle aussi, le compte administratif 2008.


vendredi 30 janvier 2009

Sur le Conseil Municipal de ce soir

Quelques impressions sur ce conseil municipal qui aura duré plus de 3H30!

- Alors que depuis quelques séances, on en était revenu à une disposition plus conviviale de la salle, les élus se faisant face, ce soir, la salle avait été réaménagée à l'ancienne: le Maire "trônant" sur l'estrade, entouré de 2 adjoints, de JP Chruszez et du DGS. Les élus étant placés étrangement: les uns face à la salle, avec pour vis à vis les autres élus (dont ceux de l'opposition...) tournant le dos au public!

- De plus, on n'avait laissé que 3 rangées de chaises aux public, alors que, manifestement, on pouvait en ajouter au moins 4 de plus! Résultat: une cinquantaine de personnes assises (à 18H15, il n'y avait déjà plus de place) et une petite centaine debout, à l'intérieur comme à l'extérieur de la salle. Honni soit qui mal y pense...

- Concernant le débat sur l'avis provisoire de la Chambre Régionale des Comptes, JPC qui était chargé de commenter l'avis a, à mon avis, commis une grave erreur de stratégie: il a, de suite, attaqué les chiffres de déficit cités dans des tracts distribués par le Modem et le FN (respectivement 20 et 31 millions), de manière malhabile. Sur le fond, il avait raison, mais on avait l'impression qu'il opérait une manoeuvre de diversion, pour ne pas à avoir à s'expliquer sur le déficit important de 12 millions. Évidemment, il lui était difficile de justifier ce montant, d'autant plus qu'entre août et novembre, on était passé de 10 à 12!. Pourtant, il aurait été plus judicieux de jouer la carte de la sincérité. D'autant plus que les 2 erreurs ("les mensonges" ont dit unanimement les opposants) du Maire n'étaient pas défendables: la CRC, dans son langage administratif édulcoré, parle de minoration des frais de personnel (pourtant les plus faciles à prévoir, dès juillet) et de surestimation des recettes de cession (5 fois plus que la réalité, excusez du peu!).

- Le débat d'orientation budgétaire n'avait rien à voir avec ce que l'on à l'habitude d'entendre: c'est à dire les orientations de la majorité et les projets. Des projets, bien sûr, il n'y en a pas; quant aux orientations, à part quelques principes tellement évidents que l'on est effrayé d'apprendre que la ville fonctionnait sans vérification des engagements de dépenses, sans tableau de bord, sans gestion prévisionnelle des ressources humaines, sans mesure d'économies et j'en passe..., on est atterré de ne pas en trouver... Par contre, les élus avaient eu connaissance d'une liste de postes avec les réductions de dépenses prévues, au centime près (!), alors que l'on ne possède pas encore le compte administratif 2008 (résultat réel de l'année). Alors que l'on prévoit 4 millions d'économies annuelles pendant 3 ans (pour ne pas augmenter les impôts locaux en 2009), non seulement il manque plus de 600 000 euros, pour arriver à ce chiffre, mais on prévoit 1,4 million de frais de personnel en moins, sans tenir compte des 2,2 millions supplémentaires par rapport au BP (budget prévisionnel) 2008, et qui rendront impossible cette diminution de 1, 4 million. En bref, sur ce poste, on prévoit un montant plus élevé qu'au BP 2008: comprenne qui pourra. De toutes les façons, dans l'opposition, personne ne croyait un seul instant que les impôts n'augmenteraient pas en 2009.

- Le Maire n'a pas ménagé Daniel Duquenne, en fin de séance, l'assommant d'une série de qualificatifs et d'insinuations (certes, Daniel Duquenne n'avait pas été tendre avec G. Dallongeville, mais pas plus que les autres) qui ont mis ceux qui m'entouraient et moi-même très mal à l'aise, quand on sait que Daniel a perdu son père, hier (hommage avait été rendu, en début de séance, par le conseil). Le maire aurait du s'abstenir: c'était très indécent...

- Pierre Ferrari, faisant toujours partie de la majorité, a eu une intervention très dure contre le Maire, en demandant sa démission... Marie-Noëlle Lienemann est intervenue 2 fois, à bon escient, mais elle s'est bien gardée de justifier l'injustifiable; sauf qu'elle a essayé de démontrer que l'on pourrait éviter une hausse d'impôt, mais je ne suis pas sûr qu'elle fût elle-même convaincue par ses propres arguments!

mercredi 28 janvier 2009

A ne manquer sous aucun prétexte!

Peu de gens le savent, mais il y a, à Bailleul, un conservatoire de botanique, unique en France, accessible au public, et fréquenté par des chercheurs du monde entier, les archives étant exceptionnelles.

Ci-dessous le programme des visites, plus attractives les unes que les autres.

J'en profite pour signaler à la Présidente du Centre Botanique National de Bailleul, ma collègue et amie, Pascale Pavy, qu'il y a probablement des liens à tisser avec le Louvre-Lens...



Découvrez le monde des plantes sauvages. Conservatoire botanique national de Bailleul 1er semestre 2009

1-Visites animées par le CBNBl, pour tout public.

Réservation obligatoire, une semaine à l'avance, auprès du magasin Nature et Découvertes de Lille au : 03.28.14.43.00 ou 03.20.78.01.00 ou sur le site internet (natureetdecouvertes.com) avec la carte Instants Nature.

- Samedi 7 février 2009 - Plantes étranges.
Les plantes ont-elles des plumes ? Les plantes ont-elles des poils ? Une observation attentive des éléments composant les plantes dans le Jardin des plantes sauvages, et plus précise à la loupe binoculaire dans l’atelier nature, en vue d'un dessin, nous permettront d'élucider le mystère.

- Samedi 28 mars 2009 - 8ème Nuit de la chouette.
Le CBNBl propose, dès 19h, de vous emmener dans des coins super chouettes sur son site de 25 hectares pour vous présenter les rapaces nocturnes qui y nichent. Prévoir casse-croûte et petite lampe de poche.

- Samedi 18 avril 2009 - Les fleurs de printemps.
Quelles sont donc ces plantes qui fleurissent avant les autres ? Venez les découvrir et comprendre les raisons de ce réveil précoce.

- Mercredi 29 avril 2009 - Le monde merveilleux de la mare.
La mare est peuplée d'animaux fascinants et de plantes poussant à des étages différents. Venez à la pêche à l'identification de ces êtres vivants ingénieux et adaptés. Prévoir des bottes. Sortie Fréquence grenouille.

- Dimanche 17 mai 2009 matin (la Fête de la nature) - Ne perdez pas le nord.
A vos boussoles ! Une manière agréable et amusante, mêlant orientation et activités naturalistes, de partir à la découverte du bois de l’Achtgemeteelst et des arbres que l’on y trouve.

- Dimanche 17 mai 2009 après-midi (la Fête de la nature) - Les papillons.
Groupe d'insectes particulièrement attrayants et colorés, les Lépidoptères vous étonneront par les caractéristiques de leur groupe. Observations aux abords des haies entourant les jardins avec identification de quelques espèces et observations sous loupes binoculaires dans l’atelier de botanique.

- Dimanche 14 juin 2009 - Des plantes pour soigner.
Les plantes portent-elles, telle une signature, la marque des maux qu’elles peuvent soigner ? De l’Antiquité à nos jours, découvrez les usages passés et actuels des plantes médicinales.

- Samedi 27 juin 2009 en soirée - Senteurs et saveurs du Jardin des plantes sauvages.
Avant que la nuit tombe, certaines plantes diffusent des odeurs pour attirer des insectes nocturnes. Venez sentir et goûter aux effluves diffusés dans un grand jardin botanique.

2-
Visites animées, pour tout public, dans le cadre des Rendez-vous Nature du Conseil Général du Nord : sorties gratuites.
Réservation obligatoire, au plus tard 48h à l'avance, au 03.28.49.00.83 .

- Samedi 4 avril 2009 - La biodiversité des plantes de chez nous.
Venez découvrir la diversité des formes et des modes de vie de la flore sauvage du Nord mais aussi les points communs entre certaines espèces. Vous pourrez ainsi reconnaître les grandes familles de plantes sauvages de la région (animée par la SBNF, Société botanique du Nord de la France).

- Mercredi 6 mai 2009 - Les plantes dans les milieux extrêmes.
Les conditions de vie sur Terre peuvent être très difficiles et empêcher le développement de la plupart des plantes, cependant certaines prospèrent dans ces conditions. Quelles stratégies ont-elles inventées pour s’adapter ? (animée par la SBNF).

- Samedi 30 mai 2009 - Comment prévoir l’imprévisible ?
Des espèces de plantes sauvages, confrontées à des perturbations aléatoires de leur habitat, parviennent à se maintenir en place (animée par la SBNF).

- Mercredi 24 juin 2009 - Qu’est-ce qu’une fleur ?
A quoi sert la fleur pour la plante ? De la fleur préférée de chacun à celle que l’on ne soupçonne pas, venez découvrir pourquoi elles sont si différentes (animée par la SBNF).

- Vendredi 3 juillet 2009 - Ces plantes injustement appelées mauvaises herbes.
Certaines plantes sauvages ont de nombreuses vertus, parfois mal connues. Venez les découvrir, vous êtes assurés de repartir avec un regard différent sur ces êtres vivants qui déploient des trésors d’adaptation à leurs milieux (animée par le CBNBl, Conservatoire botanique national de Bailleul).

- Mercredi 26 août 2009 - Les plantes sauvages comestibles.
Venez redécouvrir votre environnement, ainsi que toutes les plantes sauvages qui vous entourent. Celles-ci ont permis, depuis des siècles, à nos ancêtres de diversifier leur alimentation (animée par le CBNBl).


3- Journée Portes ouvertes
- Le 7 juin 2009 - Toute la journée en continu, visites guidées du Jardin des plantes sauvages et du Jardin des plantes médicinales, animations botaniques, animations dans le cadre de la Fête des mares, présentation du centre de ressources... Unique dans l'année, venez découvrir l’étendue des activités du CBNBl !

4- Et aussi toute l'année

Visites libres du Jardin des plantes sauvages ou du Jardin des plantes médicinales (3 € / pers.) et visites semi guidées pour découvrir, en autonomie, le monde de la flore sauvage sous forme de jeu (5 € / pers.).


PÉRIODE D’OUVERTURE:
toute l’année, du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h00 - le week-end sur réservation.
Pour les réservations, ou pour tout renseignement, contactez le Conservatoire botanique national de Bailleul
Tél. 03 28 49 00 83 / Fax. 03 28 49 09 27 - Courriel: infos@cbnbl.org Site internet : www.cbnbl.org

Sauvez la mémoire visuelle de l’écologie !

C'est avec plaisir que je relaie le communiqué de presse suivant:



Le Musée du Vivant, premier musée international sur l’écologie et le développement durable, basé dans la grande école AgroParisTech, lance une campagne pour la sauvegarde de la mémoire visuelle de l’écologie. Toutes les personnes qui ont conservé des films, des photos, des affiches, des dessins, des objets, des revues… sur l’écologie au sens large et l’environnement sont invitées à les envoyer au :

Musée du Vivant-AgroParisTech, Château de Grignon, 78 850 Thiverval-Grignon.



A l’occasion de cette campagne, le Musée du Vivant lance sa nouvelle télévision à la carte ecolibtv sur Internet et tient à remercier Charlotte Paquet-Dumont pour la donation, depuis le Canada, de toutes les archives et objets personnels de René Dumont et les Verts pour le versement de toutes leurs archives au CIRE (Centre international de recherches sur l’écologie), complémentaire du Musée du Vivant.




Pour tous renseignements : Marie-Pierre Quessette, 01 44 08 86 50,

marie-pierre.quessette@agroparistech.fr / presse : Monique Mizart, 01 44 08 72 03,
monique.mizart@agroparistech.fr / Directeur du Musée du Vivant : Laurent Gervereau, 06 23 44 52 73, gervereau@agroparistech.fr

mardi 27 janvier 2009

L’Avenir des habitants d’Hénin-Beaumont.

Au moment où les élus du Conseil Municipal vont se pencher sur le budget primitif 2009, je pense que personne n’ignore de quoi seront faites les prochaines années..
En effet, comment pourrions-nous échapper à ce qui suit, sachant que le budget que la ville avait soumis au Préfet, en août 2008, s’est révélé être faux (dépenses de personnel sous-évaluées, et recettes de cessions surestimées) ?
Je peux donc vous affirmer qu’à partir de cette année, la potion sera amère :

1- Les taxes locales vont augmenter :

Après 84% en 2004, 10% en 2008, elles augmenteront encore en 2009. En effet, puisqu’il y avait déficit en 2008 (ce qui est normalement interdit), il sera reporté en 2009. Lissé sur 4 ans, comme la précédente hausse d’impôts? Le Préfet a été bafoué, l’été dernier : gageons qu’il demandera une augmentation sur une seule année, cette fois-ci !
Je parie
entre 10 et 20% !

2- Le personnel municipal va diminuer de façon importante :

Comment sera-t-il procédé? Mises à la retraite, fin de contrats pour le personnel en situation précaire ? Redéploiement à l’Agglo (après tout M.Corbisez nous doit bien son élection à la Présidence…) ?
Gageons que, comme nous avons au minimum 50% d’agents municipaux en plus par rapport aux collectivités de taille et compétences identiques, le Maire devra faire une coupe sombre d’au minimum
150 emplois en 2009, sans parler des années suivantes…

3- Les subventions aux associations vont être réduites drastiquement.

Je suis presque certain que, pour ne pas faire de cas par cas, la solution choisie sera forfaitaire :
-30% ? - 50% ?

Quant à l’avenir des Espaces Lumière et Mitterand : une cession au privé n’est pas à écarter.


Bien sûr, les chiffres cités pourront varier en fonction de l’accent mis sur l’une ou l’autre mesure.
Nous allons donc cumuler 8 ans de mauvaise gestion et la crise économique ! Combien de temps allons-nous mettre pour remonter du gouffre ?
10 ans ? 15 ans ? 20 ans ?

dimanche 25 janvier 2009

Réduction de la population mondiale : faire face à l’inévitable (2)

Il est surprenant de constater le peu d’intérêt scientifique et public qu’a éveillé la mise en place de paramètres quantifiables, testables et acceptés socio-culturellement, propres à déterminer la capacité limite à long terme de la planète. Malheureusement, à quelques exceptions près, un grand nombre de chercheurs scientifiques, par ailleurs très qualifiés, et d’experts en politiques publiques ont plutôt rechigné à adopter une position claire et franche sur ce sujet profondément important. On peut se demander pourquoi - prudence inhérente, inquiétude à propos de leur réputation professionnelle, effets secondaires des structures de plus en plus spécialisées des institutions tant politiques que scientifiques, ou toutes autres raisons. Étant donné la nature et les ramifications globales du problème, la principale raison est peut-être simplement la "paralysie par l’échelle", ce sentiment débilitant d’impuissance collective et individuelle face à des problèmes dont la taille semble insurmontable.

Les estimations sommaires de la capacité limite faite par le passé varient considérablement, allant de moins d’1 milliard à plus de 20 milliards. Et il est évident qu’il sera difficile d’apporter une réponse efficace à cette crise si les objectifs démographiques pour le futur continuent à être mal compris et mal exprimés. Il est cependant intéressant de noter que plusieurs chercheurs et organisations ont développé des positions plutôt bien pensées sur la population mondiale future optimale, ces estimations s’échelonnent de 1 à 3 milliards.

J’espère que mon hypothèse est fausse et que les diverses théories démographiques plus optimistes avançant que la population mondiale commencera à se stabiliser et à décliner plus vite que prévu vont s’avérer exactes. Mais cet optimisme ne peut se justifier que si des données viennent les corroborer, c’est-à-dire uniquement si les "chiffres irréconciliables" mentionnés précédemment arrivent à tendre de manière plus convaincante vers une certaine congruence.

Il est clair que les affirmations selon lesquelles la Terre pourrait être capable de supporter une population de 10, 15 ou même 20 milliards d’individus pour une durée indéterminée et à un niveau de vie supérieur au niveau actuel sont non seulement terriblement trompeuses mais aussi presque certainement fausses. En dépit de notre dépendance actuelle à une croissance économique continue et ininterrompue, l’humanité doit reconnaître que la capacité maximale de la Terre à des limites physiques, biologiques et écologiques finies. Et si l’on en juge par les inquiétudes grandissantes sur le maintien de la qualité, de la stabilité et/ou de la durabilité de l’atmosphère, de l’eau, des forêts, des terres agricoles, des zones de pêche et de bien d’autres choses encore sur la planète, il y a peu de doutes quant au fait que beaucoup de ces limites seront bientôt atteintes, si elles n’ont pas déjà été dépassées. Dans la mesure où les dégâts causés par une reproduction humaine excessive et la surconsommation, dont les effets s’amplifient mutuellement, pourraient provoquer une pénurie irréversible de certaines ressources, et puisqu’il n’y a qu’une planète pour se livrer à cette expérience, il serait préférable pour notre espèce de choisir la prudence, adoptant à chaque fois que cela est possible une attitude réfléchie et responsable.

Il est peut être temps que les preuves sur le sujet, que l’on a longtemps demandées aux soi-disant pessimistes néo-malthusiens, soient fournies par les "optimistes de la corne d’abondance". Laissons-les répondre : quelles preuves avons-nous que la Terre puisse supporter, sans dégâts irréparables, encore deux siècles ou plus de présence humaine, pendant lesquels la population mondiale et la consommation par tête excéderont toujours davantage sa capacité limite optimale (durable) ?

Dans tous les cas, une fois établi un cadre de référence "quantifiable et falsifiable", il est temps d’affirmer que la rhétorique actuelle sur la réduction de la croissance ou même la stabilisation de la population, est clairement insuffisante. Les données empiriques et une logique implacable laissent entendre que notre position par défaut pour les deux ou trois siècles à venir devrait être de chercher une réduction significative du nombre d’êtres humains.

Reconnaître notre dilemme

Est-il naïf d’espérer que lorsqu’un nombre important de chercheurs préoccupés commenceront à considérer sérieusement cette réduction, il deviendra plus facile pour les scientifiques, les écologistes, les politiciens, les économistes, les moralistes et les autres citoyens du monde inquiets de parler ouvertement du besoin critique pour l’humanité d’une stabilisation et d’une réduction de la population ? Ils devraient au moins ne pas avoir le sentiment de commettre un suicide politique, professionnel ou moral en abordant ces problèmes. Le temps est de plus en plus précieux, et notre marge de manœuvre pour prendre des mesures efficaces pourrait se réduire rapidement - en admettant qu’il ne soit pas trop tard.

Jusqu’à preuve du contraire, j’affirmerai donc qu’une croissance démographique insuffisamment ralentie devrait être considérée comme la caractéristique la plus importante dans un paysage physique, écologique, bio-culturel et socio-politique complexe (et synergique). Réguler la population humaine, et faire face aux nombreux problèmes qui seront engendrés par son inévitable rétrécissement, devrait être une priorité du dilemme moderne, et en tant que telle, elle devrait être traitée beaucoup plus sérieusement et rapidement qu’elle ne l’a été jusqu’à présent.

Il y a plus d’un demi-siècle, à l’aube de l’ère nucléaire, Albert Einstein avait suggéré que nous aurions besoin d’une nouvelle façon de penser pour que l’humanité survive. Même si l’explosion de la population n’est pas aussi brusque et spectaculaire qu’une explosion nucléaire, ses conséquences finales pourraient être tout aussi réelles (et tout aussi dévastatrices) que le scénario d’hiver nucléaire envisagé au début des années 1980.

Une réduction à grande échelle de la population mondiale sur les deux ou trois siècles prochains apparaît inévitable. Le problème majeur semble être de savoir si ce processus s’accomplira sous un contrôle humain conscient et (espérons-le) de manière relativement bénigne, ou si cela s’avérera être imprévisible, chaotique et (peut-être) catastrophique. Nous devons commencer à penser différemment à ce problème mondial d’une importance capitale, pour que les inquiétudes prescientes et légitimes d’Einstein sur la survie de l’espèce humaine et de la civilisation au 21ème siècle, et d’après, soient abordées aussi rapidement, pleinement et humainement que possible.

"Ne me parlez pas de pénurie. Mon monde est vaste et a plus qu’assez - pour un nombre limité. Il n’y a pénurie de rien, à part de volonté et sagesse ; mais il y a un surplus de gens." Garrett Hardin (1975).

jeudi 22 janvier 2009

Compte-rendu du procès de "La Carpe Héninoise"

Ci-dessous, copie du compte-rendu du procès de "La Carpe Héninoise" paru dans l'hebdomadaire "l'Avenir de l'Artois du 8/1/09" (!)



Détournement de fonds à Hénin-Beaumont

Juste pour "paraître"

jeudi 08.01.2009, 14:00

Placé à la tête d'une association héninoise, le président détourne une partie des fonds du club à des fins personnels mais également pour aider à financer des prestations organisées par la municipalité et un journal local pour un préjudice global de 28 000 euros.




Après 42 ans à la tête de l'association de pêcheurs héninoise, le président de l'époque a souhaité passer la main. C'était en 2003. Bien ancré dans le milieu associatif et réputé pour son dévouement il a été entendu lorsqu'il avait émis une réserve sur son éventuel successeur. Un sujet évoqué auprès du maire, Gérard Dalongeville qui s'est tourné vers son collaborateur de cabinet pour lui suggérer de prendre la succession de « La Carpe héninoise ».
Jean-Michel Grison est également réputé pour être l'homme à tout faire au sein de la mairie d'Hénin-Beaumont. Bref, Jean-Michel Grison est pressenti pour le poste de président.

Un voyage
en Turquie

C'est dans ce contexte que l'ancien collaborateur du maire se voit présenté et élu à la tête de l'association rapporte le prévenu à la barre du tribunal correctionnel de Béthune.
Enfin il s'est vu remettre la clef du local sans se douter de la richesse du club, faute de documents et de cahier comptable, qui compte entre 1 500 et 1 800 adhérents. Sur le compte courant 55 000 euros, des Sicav et livret A qui reposent depuis des années.
Dès lors, le président entame une nouvelle politique au sein du club au bénéfice des adhérents. Des lots sont remis aux différents concours, un repas annuel est organisé, diverses manifestations animent la vie du club. Tout semble normal sauf que parallèlement le fonctionnaire territorial s'octroie des chèques sans contrepartie, falsifiant à l'occasion des factures pour justifier de diverses dépenses. Enfin, des mouvements importants en espèces sont également évoqués. Justifiés souvent par des aides allouées à des organismes héninois, comme le football club féminin. En fait, le prévenu tenait à vivregrand train et s'offrait ainsi sur le compte de l'association un voyage d'agrément en Turquie, par exemple.

Une affaire politico-financière
Dès lors le préjudice prend une nouvelle tournure et une affaire politico-financière est également révélée au grand jour, impliquant la municipalité et Le journal du Pays.
Ainsi, lorsque la municipalité organise une prestation musicale dans le cadre d'une course cycliste, celle-ci doit faire face aux exigences des artistes qui réclament un règlement cash. Jean-Michel Grison propose son aide, selon la version des organisateurs de l'événement, ou est sollicité, selon l'autre version. Près de 1 300 euros sont retirés du compte de l'association pour régler la prestation musicale. Quand aux 8 000 euros remis au directeur du journal local, le directeur s'en est expliqué. Proche du maire, il aurait évoqué quelques difficultés et un jour, Jean-Michel Grison s'est présenté avec l'argent. Depuis 2 500 euros ont été remboursés, a-t-il assuré aux policiers.
Pour éviter les poursuites, le prévenu s'est empressé d'engager des démarches auprès du nouveau président de l'association pour rembourser les 17 000 euros détournés à des fins personnels. Une requête rejetée par les dirigeants du club.
Autant dire que les relations entre l'ancien collaborateur du maire et la municipalité se sont tendues. Des pressions des dignitaires de la mairie sont évoquées : « Je reste sur mes gardes pour éviter de se retrouver en bleu de travail à ramasser les papiers », raconte le prévenu qui, du poste de collaborateur s'est vu rétrogradé à l'organisation des événements de la ville avec un salaire divisé par deux.
Maître Darras, avocat de l'association héninoise réclame 28 567 euros de dommages et intérêts.

Un ego surdimensionné
Pour le procureur, c'est une histoire qui pourrait prêter à rire face à un comportement plutôt égocentrique du prévenu qui voulait en fait « paraître » et se donner de l'importance, mais ce serait oublier les fausses factures délivrées. Le Ministère public requiert six à huit mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve.
Pour la défense, le distinguo entre les montants détournés à des fins personnels et ceux pour la mairie s'impose. Il évoque l'ego surdimensionné du prévenu qui l'a mené à commettre de telles exactions. La défense relativise : « Il n'a pas dilapidé un trésor de guerre, l'association est toujours prospère », souligne-t-il.
Le tribunal a condamné le prévenu à six mois de prison avec sursis et 18 mois de mise à l'épreuve. Il est également interdit de présider toute association durant une période de cinq ans et devra verser 28 167, 15 euros à la partie civile et 800 euros pour les frais de justice.

L'Avenir de l'artois

Réduction de la population mondiale : faire face à l’inévitable (1)

Le texte qui suit est tiré de l'excellent site Terre Sacrée qui a consacré un dossier bien fait à l'extinction des ressources: http://terresacree.org/ressources.htm.

La question abordée dans le texte en 2 parties, que je vous propose, nous confronte à l'explosion démographique prévisible face à la finitude de nos ressources. La conclusion est qu'il faut que nous trouvions une réponse à ce problème, dans les 3 siècles à venir!

3 remarques préalables:

- bien sûr, 300 ans c'est long, mais il est de notre responsabilité d'Homme d'y penser dès maintenant, parce que demain commence aujourd'hui.

- bien sûr également, tout peut arriver d'ici le 23 ème siècle: pandémies, guerre mondiale, catastrophes naturelles du style météorite...Certes, à l'inverse, on peut imaginer des choses plus positives: découvertes naturelles alternatives et renouvelables à toutes nos ressources, une nouvelle planète habitable pour l'Homme...

- au "penser globalement, agir localement", je préciserais " prévoir globalement, agir aujourd'hui localement". Tout ce qui, aujourd'hui, est mis en place, localement, est un pas dans le bon sens: sobriété énergétique, énergies renouvelables, préservation et restauration de la biodiversité, etc...
Mais à la réduction démographique nécessaire, je ne vois pas aujourd'hui de solution qui ne soit pas contradictoire avec nos valeurs humanistes, notre éthique: ni les mesures chinoises (un enfant par famille), ni l'eugénisme (amorcé par les nazis) ne peuvent être une solution... En complément de cette réflexion, je citais récemment que la diminution des spermatozoïdes chez l'homme (du fait de produits toxiques tels que les pesticides, par exemple) allait entraîner la disparition des hommes, et qu'à terme, il ne resterait plus que des femmes sur terre, qui ne pourront enfanter qu'avec du sperme congelé. Ce n'est certes pas, non plus, une solution satisfaisante! Le débat est ouvert...





Si l’on regarde au-delà des inquiétudes à court terme qui ont empoisonné les débats sur la population au niveau politique, il apparaît de plus en plus clairement que la viabilité de la civilisation à long terme nécessitera non seulement une stabilisation du nombre d’êtres humains, comme on l’a estimé, sur les 50 prochaines années, mais également une réduction colossale à la fois de la population et de la consommation.

La tension grandissante entre deux tendances apparemment irréconciliables est devenue de plus en plus visible ces 50 dernières années. D’un côté, les projections démographiques modérées à conservatrices indiquent que le nombre d’habitants sur la planète atteindra, presque avec certitude, 9 milliards, peut-être plus, d’ici le milieu du 21ème siècle. De l’autre, des estimations scientifiques prudentes et de plus en plus fiables laissent entendre que la capacité de charge de la terre à long terme, à un niveau de vie qui pourrait être défini comme allant de "adéquat" à "modérément confortable", selon les standards des pays développés, pourrait ne pas dépasser deux ou trois milliards. Cela pourrait être considérablement moins, particulièrement si le style de vie de référence (niveau de consommation) auquel les gens aspirent se rapproche de celui des Etats-Unis.

En réaction à ce "dilemme malthusien" des temps modernes, il est grand temps de penser sérieusement au futur à moyen terme et d’envisager des alternatives qui vont plus loin que le simple ralentissement ou l’arrêt de la croissance démographique mondiale. L’espèce humaine doit développer, et rapidement mettre en application, des programmes bien conçus, clairement articulés, flexibles, équitables et coordonnés au niveau international, pour réduire la population humaine de façon significative sur les deux prochains siècles ou plus. Cet effort demandera probablement une réduction de la population mondiale d’au moins deux tiers à trois quarts, des 9 à 10 milliards d’individus prévus pour la seconde moitié du 21ème siècle à une "population optimale" future (à partir du 23ème siècle) ne dépassant pas les 2 à 3 milliards.

Visiblement, un changement démographique de cette amplitude nécessitera une réorientation majeure de la pensée, des valeurs, des attentes et des modes de vie de l’humanité. Il n’y a pas de garanties quant au succès d’un tel programme. Mais si l’humanité échoue dans sa tentative, la nature imposera certainement une réalité encore plus dure. En tant qu’anthropologue physique et biologiste spécialisé dans l’évolution humaine, je crains que cette crise démographique et environnementale métastasant rapidement (bien qu’elle soit partiellement cachée) ne se révèle être la plus grande impasse évolutionnaire/écologique jamais rencontrée par notre espèce.

Bien que la nécessité de réduire la population puisse prêter à controverse, elle peut être testée scientifiquement. Cette hypothèse peut être réfutée si on peut clairement montrer que les estimations actuelles de la population mondiale sur les prochaines centaines d’années n’excèderont pas les projections de plus en plus fiables des capacités terrestres maximales présentes et futures. Elle sera par contre confirmée si la taille de la population mondiale future continue de dépasser cette capacité maximale d’une marge importante. Et même si les estimations de capacité optimale de 2 ou 3 milliards se révèlent inexacte, disons d’un facteur de deux, il faudra quand même, pour arriver à une population maximale de 4 à 6 milliards, une réduction substantielle par rapport à la projection de 9 milliards ou plus pour le milieu du siècle.



Ken Smail, l'auteur de cet article, est professeur au département d’anthropologie du Kenyon College, et l’auteur de plusieurs articles et essais sur la population parus dans Population and Environment, Politics and the Life Sciences, et d’autres journaux.


A suivre



mardi 20 janvier 2009

Et cela continue!

La descente aux enfers paraît sans fin!

Le tribunal de Béthune a condamné (6 mois avec sursis et amende de 28 000€) l'ancien Président d'une association de pêche héninoise (La Carpe héninoise forte de ses 2500 adhérents) qui se voyait reprocher d'avoir détourné des fonds de l'association à divers profits. Il a déclaré "avoir agi sur ordre et fait ce qu'on lui avait demandé de faire".

A partir de 2003, ce Président, non pêcheur (!), parachuté, alors qu'il était membre de son cabinet, par le Maire, Gérard Dalongeville, exerça son mandat jusqu'en 2005, avant de démissionner. L'affaire fit grand bruit, à l'époque, parce que tout le monde avait compris de qui provenaient les ordres, quand on apprit que l'argent de l'association avait servi à "venir en aide à d'autres associations ou initiatives locales et à certaines sollicitations d'un proche du maire" (La Voix du Nord de ce jour). On se souvient particulièrement, parce que beaucoup commenté en son temps, que l'association avait payé, pour la ville, des animations musicales à l'occasion d'un 14 juillet!
Cette affaire devrait avoir des suites pénales, les accusations de l'ancien Président étant à peine voilées...

On constate ainsi que les "affaires" évoquées ces dernières années reviennent à la surface. Nul doute que d'autres suivront à la suite des différentes investigations en cours.

Il me revient une apostrophe de Cicéron que tout latiniste a appris dans sa jeunesse:
Quousque tandem, Catilina, abutere patientia nostra ?«Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ?»

lundi 19 janvier 2009

Mieux vaut en rire qu'en pleurer (et pourtant!)

Ce qui suit n'est pas un gag! Vous trouverez, ci-dessous, un article qui vient de paraître dans un célèbre magazine dit "féminin"...



Hénin-Beaumont
Plus belle la vie...
Vivre à Hénin-Beaumont, ça ne vous fait pas rêver? Et pourtant, quatre femmes nous expliquent pourquoi elles sont chevillées à cette ville qui leur garantit une exceptionnelle qualité de vie. Par Sophie Chegaray.


Pas une Ch'timie qui ne sache situer Hénin-Beaumont sur la carte Michelin, à la croisée des autoroutes A1 et A26, avec sortie directe sur l'un des plus grands Auchan du Monde. Autour de l'hypermarché gravitent cinquante-cinq enseignes. Certains jours, les "shopping addicts" des villes environnantes sont plus de quinze mille à s'y croiser.
Il y a un an, de l'autre côté de la route nationale, a jailli une autre zone commerciale tout aussi phénoménale: Maison plus, gigantesque rencontre familiale de l'ameublement et de la décoration intérieure avec 19 magasins dont IKEA est le fer de lance. Folie des grandeurs? Certainement pas, car Hénin-Beaumont est l'épicentre d'un foyer de 350 000 consommateurs: Lens n'est qu'à onze kilomètres, Douai à treize, Arras à vingt-cinq.



26 000 Héninois.


Au milieu de cette effervescence commerciale, Hénin-Beaumont dresse, non sans une certaine arrogance, le dôme romano-byzantin de son église Saint-Martin. Comme la cathédrale de Chartres, on l'aperçoit à des kilomètres à la ronde. La mairie est de la même veine imposante. Mais le centre-ville, avec ses petites maisons à deux étages et ses rues en courbe, est particulièrement humain. Manifestement, les 26 000 Héninois ne manquent de rien. N'étaient-ce les Houillères dont elle ne peut oublier la fermeture et Métaleurop avec "ses patrons voyous" qui ont mis au chomâge 800 métallos, Hénin-Beaumont, ébouriffée deux fois par semaine par son marché animé, est la seule ville du Pas-de-Calais à voir sa population augmenter. Son jeune Maire, Gérard Dalongeville, y met tout son coeur d'homme de gauche. Mais le Front National est là qui veille avec Marine Le Pen en personne à lui demander des comptes. Plus belle la vie? Au bord des eaux d'Hénin-Beaumont comme dans le vieux port de Marseille, les avis de tempête sont récurents. Fin de l'article.

Cet article est agrémenté de 4 superbes photos: Le centre ville (j'ose dire que la photo a été retouchée); le géant de la ville; le bord des eaux; la cité Foch; Gérard Dalongeville, maire réélu.

Les 4 femmes citées en titre, font l'objet de mini-articles :
- Isabel Peichert, Présidente d'Hénin-Industries. "Les enfants vont partout à pied en toute sécurité".
- Luce Chojnicki, commerçante.
- Valérie Vanaecker, experte en automobile: "Entre Hénin et la Défense, je n'hésite pas!"
- Candie Herbert, la passion du foot. "Ici, c'est dans les coeurs que le soleil brille."

Ce panégyrique est paru dans Marie-Claire, numéro de février (!), dans le supplément régional et n'est pas annoncé comme un publi-reportage!

Outre les erreurs ponctuelles (ce n'est pas la A26, mais la A21), la journaliste (?) a tout simplement oublié d'écrire que:

- après plusieurs hausses d'impôts locaux sévères (+ 84% en 2004, + 10% en 2008) nous savons déjà que HB, en quasi-faillite, sous "tutelle financière" du Préfet, subira en 2009 une nouvelle augmentation qui en fera certainement une recordwoman toutes catégories de la pression fiscale.;

- la Chambre régionale des comptes a établi ses quartiers en mairie depuis plusieurs mois. Quant aux brigades financières, à la recherche de "fraudes "(dixit un quotidien régional), ses interrogatoires font bruisser les rumeurs les plus diverses sur l'avenir du Maire et de certaines entreprises...

- le centre ville est dévasté: quelques rares commerces (de qualité, certes) tentent de survivre, dans une ville qui ne fait plus l'objet de travaux depuis quelques années... A comparer avec l'ode sur les temples de la consommation qui fait baver la journaliste en début d'article...L'église Saint-Martin citée se délabre, faute de travaux, pourtant annoncés et claironnés depuis plusieurs années.

- les habitants éclateront de rire, ou plutôt esquisseront un sourire amer, quand ils liront "qu'ils ne manquent de rien"! Le revenu moyen par habitant doit être un des plus bas de France, et je ne parle pas du taux de chômage...

Si vous souhaitez prendre contact avec le magazine pour lui dire ce que vous pensez: redactionweb@marieclaire.fr ou sur son site(pour que les autres lecteurs en profitent) : www.marieclaire.fr.

A moins que vous ne pensiez aussi qu'avec Bergues, HB doive devenir également un site incontournable du tourisme dans le Pas-de-Calais!

samedi 17 janvier 2009

Gaza: à méditer à la veille d'un cessez-le-feu tant attendu

Il me semble utile à la réflexion de chacun et au nécessaire débat de prendre connaissance de l'article suivant: il émane du journaliste Mohamed Sifaoui, "musulman laïque et musulman qui refuse la compromission avec l'islamisme", comme il se définit sur son blog (dont vous trouverez les coordonnées à la fin de cet article).





Le Blog de Mohamed Sifaoui - © Mohamed Sifaoui
AUX PROMENEURS DU SAMEDI ET A LEURS COPAINS D’UNE CERTAINE GAUCHE.
J'observe les esprits s'enflammer de plus en plus durant cette guerre qui oppose Israël aux fanatiques du Hamas. Je comprends que l'émotion l'emporte sur la raison. Je le comprends d'autant plus lorsque je vois le traitement médiatique que réservent les chaînes arabes, et notamment Al-Jazira, à ce conflit. Mais cette situation, qui devient de plus en plus inquiétante, me pousse à poser un certain nombre de questions à ceux qui laissent libre court à leurs émotions dégoulinantes ou encore pire à la haine qu'ils n'arrivent plus à dissimuler.

Où étaient tous ces musulmans qui ont tant de compassion pour les enfants de Gaza et pour les terroristes qui les ont conduits vers la guerre, ou étaient-ils, dis-je, quand Grozny était littéralement rasée par l'armée russe, cependant que les femmes tchétchènes étaient violées à ciel ouvert par les soldats de Poutine et lorsque les morts se comptaient quotidiennement par centaines ? Mais où étaient-ils bon sang de Bon Dieu ? Mais où étaient Besancenot, Buffet, Mélenchon ? Où étaient ces femmes voilées et les autres qui arborent fièrement aujourd'hui le keffieh palestinien ?

Où étaient ces casseurs, ces jeunes fougueux et déchaînés, ces vielles dames qui s'exhibent aujourd'hui la larme à l'œil quand il fallait dénoncer les crimes, que dis-je, le génocide perpétré par le régime fasciste du soudanais Hassan Omar Al-Bashir contre des populations Darfouris, démunies, désarmées et sans défense. Mais où étaient Besancenot, Buffet, Mélenchon ? Où étaient-ils ? Personne ne leur a dit qu'un crime contre l'humanité se commettait, sous le ciel fanatisé du Soudan ? Où étaient ces jeunes et ces moins jeunes, tous ces promeneurs du samedi, lorsqu'avec SOS Racisme et Urgence Darfour et quelques autres associations, nous avions marché pour condamner le crime de l'État soudanais. Nous nous étions alors retrouvés à proximité de l'Ambassade du Soudan et nous étions tout au plus deux cents personnes. Les Tariq Ramadan, ses adeptes et leurs camarades avaient certainement des courses à faire ce jour-là. Je préfère croire cela, que de penser un instant que tous ces marcheurs du samedi ont plus de compassion pour l'enfant de Gaza que pour l'enfant du Darfour. Peut-être que le musulman qui obéit aux ordres et à l'idéologie du Hamas est défendable alors que le musulman tchétchène habitant Grozny, ne comprenant probablement rien à la chose politique, doit être liquidé dans l'indifférence collective par les hommes de Poutine.

Mais encore, où étaient tous ces marcheurs du samedi lorsque les Algériens se faisaient découper en petits morceaux par les monstres du GIA et égorgés tels des moutons par les disciples d'Ali Benhadj ? Mais où étaient Besancenot, Buffet, Mélenchon ? Où étaient-ils ? Je me rappelle que certains accusaient alors les victimes algériennes d'être à la solde du régime en place donc légitimement « découpable » en morceaux. D'autres se disaient encore que peut-être le GIA n'était finalement que le fruit d'un complot, d'une manipulation, que l'islamisme ne tuait point, nulle part. D'ailleurs, beaucoup continuent de penser que l'islamisme est une doctrine sympathique qui ne ferait pas de mal à une mouche. Que tout ce terrorisme islamiste qui veut imposer son diktat est une création des « Juifs, des Américains et de beaucoup d'autres salauds ». Je crois même que c'est ce que pensent des politiques comme les très laïcs Besancenot, Buffet et Mélenchon. Sinon que font-ils en marchant aux côtés d'islamistes, de communautaristes, de tribalistes, d'antisémites et de pleurnichards professionnels. Parce que ce qui m'étonne aussi - et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je qualifie certains marcheurs du samedi de « pleurnichards professionnels » - ce qui m'étonne dis-je comment peut-on s'émouvoir lorsqu'est tué un enfant ayant telle religion et ne pas ressentir d'émotion lorsque un autre enfant ayant telle autre religion subi le même sort ? Pourquoi tous ces musulmans qui marchent aujourd'hui les yeux exorbités, la bave sur le menton, tous crocs dehors, n'ont-ils jamais voulu marcher au lendemain d'un attentat terroriste ? Pourquoi n'ont-ils pas marché lorsque des islamistes tuaient d'autres musulmans ? Pourquoi n'ont-ils pas marché après le 11 septembre, Madrid ou Londres ? Mais où étaient-ils lorsque les talibans exécutaient des femmes dans des stades ? Pourquoi, à chaque fois, que je les entends, c'est pour écouter leurs lamentations disant qu'ils appartiennent à une « religion opprimée » ? Pourquoi ne dénoncent-ils jamais, avec de telles marches, ceux qui oppriment au nom de cette même religion ? Pourquoi sont-ils plus virulents, plus haineux et, parfois, plus violents que les Palestiniens et les Jordaniens que je connais ? Pourquoi il y a si peu de dignité dans l'expression de leur émotion sincère ou supposée ? Mais que cache donc cette compassion sélective ? Que cache-t-elle ? Mettons les pieds dans le plat. Le conflit israélo-palestinien serait-il finalement un abcès de fixation qui est entretenu, et notamment par les pays musulmans, pour attiser toutes les haines ? Serait-ce l'appartenance religieuse de l'autre belligérant, Israël en l'occurrence, qui pose problème ? Serait-ce par antisémitisme ? Où serait-ce tout simplement un samedi après midi de défoulement utilisé tel un exutoire pour exprimer une malvie, des frustrations, pour s'élever contre une absence de libido ou que sais-je encore ?

Je vais révéler le fond de ma pensée. Je pense que plusieurs marcheurs du samedi défilent davantage contre Israël que pour la Palestine. Beaucoup d'entre eux ne marchent pas parce qu'ils adoreraient les Palestiniens, mais parce qu'ils ont une détestation idéologique pour tout ce qui est juif et pour tout ce qui a trait à Israël. Et je pense même - passez-moi l'expression - que la plupart n'ont rien à foutre des Palestiniens. Parce qu'en définitive si ces marcheurs du samedi étaient si humanistes que cela, je pense que je les aurais croisés dans des manifestations en faveur du Darfour ou des Tchétchènes, et dans celles organisées en signe de solidarité avec les victimes algériennes de l'islamisme et dans toutes les marches dénonçant le terrorisme des fascistes intégristes. Ils se seraient peut-être élevés contre la violence exercée par le Hamas, non pas contre les Israéliens, mais contre leurs propres frères du Fatah.

Rassurez-vous, je ne suis pas ravi de voir des civils mourir à Gaza. Cela me désole profondément, mais je ne veux pas que soit occultée la responsabilité du Hamas qui a créé les conditions de la guerre puisque tout en sachant qu'il ne ferait pas le poids militairement, il a provoqué cette guerre au mépris des vies humaines dont il avait la responsabilité tout ceci au nom de cette idéologie qui magnifie la mort et le martyre. Arrêtez alors de nous raconter une histoire à l'envers et révéler le fond de votre pensée que nous voyons d'ailleurs parfaitement dans les slogans que vous portez...À tous les promeneurs du samedi, bon dimanche...

© Mohamed Sifaoui
> Le blog de Mohamed Sifaoui

jeudi 15 janvier 2009

Scénarios hénibeaumontois

(Remarque préalable : Depuis plusieurs semaines, j’ai abandonné quelque peu les réflexions plus générales, circonstances locales obligent. Mais, pour répondre à un commentaire récent, on ne peut comprendre ce qui se passe ici, sans essayer de regarder ce qui se passe ailleurs. J’essayerai, dans les jours prochains de regarder, à nouveau, le monde tel qu’il fonctionne (mal, d’ailleurs) pour ne pas « s’ankyloser l’esprit ».)




Comme tout citoyen d’Hénin-Beaumont, je suis fort préoccupé par ce que je lis et entends sur ce qui se passe dans notre ville.

Ce qui suit représente donc le résultat de mes réflexions sur ces derniers mois d’événements héninois.

Il me semble que 3 scénarios (ou scénarii) sont envisageables à HB :

1- L’absolution


Ce scénario suppose qu’aucune suite ne soit donnée aux différents contrôles, en cours, de la Chambre Régionale des Comptes, ni aux diverses enquêtes, dont celle diligentée par le Parquet de Béthune (pour laquelle un quotidien local a parlé de « fraude »).

Scénario peu probable, certes, mais s’il advenait, préparons-nous à vivre plus de 5 ans identiques à ce que nous avons vécu depuis 2001: c’est-à-dire une fiscalité croissante, une ville non entretenue et qui se meurt lentement, mais sûrement. Une ville qui passe à côté de la redynamisation du Bassin Minier (la crise peut être quelque fois un bon stimulant pour ceux qui osent), avec les aides importantes, mais limitées dans le temps, du Conseil Régional et de l'Europe.
Bref, un scénario catastrophe que beaucoup redoutent !


2- La rédemption par substitution


Le Maire actuel démissionne (volontairement ou non) : cela signifie l’élection d’un nouveau 1er magistrat au sein du Conseil Municipal. J’écarte l’hypothèse MN Lienemann et la seule personne, potentiellement éligible, est JP Chruszez. Cette dernière hypothèse est peu plausible, parce que JPC n’habite pas Hénin, même s’il a bien fallu trouver un expédient pour être élu ; de plus, il est actuellement en fonction de Direction à la CAHC, fonction prestigieuse dont il ne démissionnerait pas parce que ce serait une grave perte pour nos affaires intercommunales ; en outre, JPC est plutôt un homme de l’ombre (ce qu’il sait bien faire, je le reconnais) ; enfin, je ne pense pas que d’anciens litiges avec la CRC soient compatibles avec la fonction de Maire (Jean-Pierre, si tu me lis, tu ne pourras qu’être d’accord avec moi, j’en suis certain).

Scénario possible, mais reconnaissons qu’il serait aussi catastrophique que le précédent pour HB; parce que, en dehors des 2 personnes citées, personne ne peut prétendre à la fonction de Maire, non pas pour des raisons intellectuelles, mais, tout simplement, parce que personne n’a l’expérience nécessaire pour diriger une ville de 27000 habitants, qui plus est dans la situation où se trouve Hénin. Raison supplémentaire : dans ce scénario, beaucoup contesteraient que Gérard Dalongeville soit remplacé par quelqu’un qui, d’une part, aurait soutenu sans vergogne et servilement son prédécesseur, et, d’autre part, n’aurait pas eu le courage de démissionner connaissant les reproches faits à l’éventuel démissionnaire condamné.

3- La résurrection




Scénario qui suppose de nouvelles élections.

Pour cela, il faudrait qu’un tiers des conseillers municipaux démissionnent, soit 12 élus et que les suivants sur les listes en fassent autant. Cela ne pose, semble-t-il, pas de problème pour les 8 élus de l’opposition et leurs suivants sur leurs listes respectives. Concernant la liste majoritaire, si 4 élus démissionnent, il faudrait que les 8 suivants, non-élus, refusent leur accession. On peut penser que certains élus (sans parler de ceux dont on connaît déjà les positions intenables) voudront continuer à se regarder dans la glace dans l’avenir et prendront leurs responsabilités. J’ajoute que plus tôt auront lieu ces démissions et mieux ce sera.

Ce scénario est fort possible, mais il convient que les dispositions suivantes soient prises :

A- les citoyens républicains s’unissent immédiatement, parce qu’il faut anticiper rapidement les évènements afin de constituer un front républicain ou un comité de salut public ;

B- dans la foulée, les conseillers municipaux doivent être mis devant leurs respo
nsabilités.

C- il est obligatoire de prendre contact avec toute la population (individuellement, si possible) pour expliquer la situation.

D- préparer les premiers jours d’un éventuel renouvellement municipal afin de :

a) prendre la mesure de l’ampleur de la catastrophe ;
b) informer les habitants et les consulter sur les mesures à prendre ;
c) établir les priorités pour redresser les finances ;
d) fixer un calendrier pour les priorités (à 2 ans), les projets à moyen (5 ans) et long terme, pour redonner espoir à nos concitoyens ;
e) cela suppose que les contacts soient rapidement pris avec les financeurs et partenaires (collectivités, banques, entreprises) ainsi qu’avec l’Agglo ;
f) le souci constant sera d’être transparent : en tenant régulièrement informés les Hénibeaumontois afin de rétablir la confiance.

Tout cela sera à préciser très bientôt.





mardi 13 janvier 2009

Fable héninoise: les 3 devoirs

En cette année de grâce du début
Vingt et unième siècle , il advint
Que notre bon maire d’Hénin-Beaumont se crut
Obligé (par qui ?) de démissionner, enfin,
De son mandat, après des années de règne,
Laissant sa ville ruinée et exsangue.
Ses amis, conseillers municipaux, craignent
Le pire et démissionnent, les langues
Mauvaises leur prédisant un noir avenir.
En vue d’un nouveau scrutin, il paraissait sain
Que, pour empêcher le maire déchu de revenir
Et pour briser l’extrême-droite, les Républicains
S’unissent dans un vrai cordon sanitaire.
Premier devoir : expliquer aux Héninois
Qu’il fallait commencer par un inventaire
Et que l’on ne pourrait tout faire à la fois.
Deuxième devoir : dire la vérité.
Non seulement, on ne rasera pas gratis,
Mais plus encore, il ne faudra pas traiter
Les habitants tels des enfants : la matrice
Des efforts et priorités fera l’objet
De débats avec tous, pour que, rapidement,
Avec les élus, ils se sentent concernés.
Troisième devoir : il faut également
Que la consultation soit permanente
Afin de mesurer le succès des efforts
Et, ainsi, justifier cette attente :
Hénin pourra alors entamer son essor.


Nous devons être conscients qu’après le grand soir,
Il est malhonnête de donner de faux espoirs.
Pour que nos concitoyens puissent nous croire,
N’oublions pas de nous imposer des devoirs.

lundi 12 janvier 2009

Pêle-mêle

1- A l'occasion des différentes cérémonies de vœux, celle de Courrières (à laquelle je n'assistais pas), le député-maire (ex-Président de l'Agglo Hénin-Carvin, la CAHC), Albert Facon, aurait déclaré son étonnement devant la participation financière de l'intercommunalité au Louvre-Lens. Je ne comprendrai jamais l' étroitesse d'esprit de ces élus qui ne voient pas plus loin que leur territoire, à moins que ce ne soit que pure démagogie. Les élus lensois n'avaient pas été aussi mesquins lorsqu'ils décidèrent de participer à la plate-forme multimodale de Dourges (située sur le territoire de la CAHC), autre dossier de caractère régional et même d'envergure nationale (si ce n'est européenne). J'attends toujours de JP Corbisez qu'il prenne des initiatives pour impliquer davantage (pas uniquement financièrement) notre territoire.

2- Avec un élu municipal héninois (qui se dévoilera, s'il le souhaite), nous avons rencontré, par hasard, 2 Héninoises, qui nous ont fait part de leurs problèmes, très représentatifs de ceux que vivent beaucoup de nos concitoyens:

- l'une, payant plus de 1100 euros de taxe d'habitation, à la ZAC, pour un appartement de 80m2... Son leit-motiv: j'ai toujours voté, mais jamais pour le FN; mais, là, je n'ai plus rien à perdre: je vais essayer la prochaine fois...ce ne peut pas être pire!
- l'autre, qui vient d'être licenciée, en décembre: avec 3 enfants, seule, devant attendre que les Assedic prennent le relais, elle s'est présentée au CCAS, pour une aide d'urgence, et elle s'est vue répondre qu'il n'y avait plus d'argent et qu'elle revienne fin janvier!

3- La Voix du Nord de ce jour présente un interview de Gérard Dalongeville. Nous ne pouvions que nous féliciter que notre Maire s'exprime enfin...Déception, car la transparence n'est toujours pas d'actualité.

Résumé de cet entretien: GD a enfin pris la mesure (5 ans après!) du désastre (le mot est de moi). Les ajustements sont en cours, dit-il: quelques économies (suppression de la cérémonie des voeux, par exemple), mais pour atteindre les 4 millions d'euros annuels d'économies exigées par le Préfet, il semblerait que le maire compte sur des mesures à caractère général, et sur les charges de personnel. 12 CDD n'ont pas été renouvelés fin 2008 et gageons que pour respecter, ne serait-ce que la moitié des 4 millions, il faudra se séparer
de largement plus de 100 personnes. Ou alors, les économies se feront sur des réductions drastiques de subventions aux associations...En fait, de tout cela, on ne sait rien, car on ne peut pas dire que pour une fois qu'il s'exprime publiquement, le Maire ait été transparent, c'est le moins que l'on puisse dire. Et pourtant, c'est bien ce qu'on lui réclame depuis très longtemps...

Sur les suspicions diverses ( suite aux enquêtes de la CRC et des différentes polices, notamment celle judiciaire), le Maire "plaide non coupable". S'il y a des dysfonctionnement dans les services ("des fraudes" écrivait Nord-Eclair, en faisant allusion à des compromissions avec des entreprises, dont, d'ailleurs, tout le monde cite le nom depuis de années), il assumera ses responsabilités, mais comprenez qu'il n'est pas au courant. Une évolution, puisqu'il ne charge plus ses prédécesseurs, mais les services municipaux apprécieront... (entre les nombreuses "fins de contrat" à gérer et ces supputations sur des dysfonctionnements, l'ambiance ne doit pas être très joyeuse chez les agents!). Bref, pas de souci à se faire, GD a bien la situation en mains. On ne demande qu'à le croire: d'ailleurs, pour la énième fois, il a annoncé qu'il y aura un bulletin municipal, avec un espace, c'est obligatoire, réservé à l'opposition (sauf erreur de ma part, il n'y a jamais eu de recours à ce sujet, de la part de l'opposition, alors que la communication du maire existe, de manière détournée, depuis presque 8 ans).

Je ne sais si toutes ces déclarations suffiront à juguler la tentative de révolution de palais en cours au sein de la majorité, mais son meneur connaît suffisamment bien la situation réelle pour ne pas se laisser berner par des propos lénifiants...

4- Enfin pour me faire pardonner toutes ces médisances, je vous confie une adresse de restaurant dont le rapport "qualité/prix" n'a pas d'équivalent dans le Nord-Pas-de-Calais (menus à 13,80 le midi, en semaine; 16€ pour un menu régional 3 plats, autres menus à19 et 24€): l'Eden des Saveurs, 20 avenue Alfred Maes Lens; tel: 03 21 75 21 45; ouvert le midi; le soir les vendredi et samedi. Réservation nécessaire, vu le succès.
En ces temps difficiles où il faut se serrer la ceinture, je ne peux que vous conseiller quelques sacrifices pour profiter de cette excellente cuisine.

samedi 10 janvier 2009

Réflexions sur un conflit qui nous préoccupe tous




Parmi les situations politiques les plus complexes à analyser, figure celle du conflit au Proche-Orient, et plus particulièrement, ce qui se passe actuellement à Gaza.

En fonction de son histoire personnelle, de ses préjugés, de l'information que l'on reçoit, chacun défend une opinion, souvent empreinte de passion, et c'est bien son droit: il est vrai également que ce sujet fait l'actualité depuis si longtemps...

En ce qui me concerne, je ne comprends toujours pas comment on ne peut concilier le droit à l'existence et à la sécurité d'Israël avec les droits des Palestiniens à vivre dans un Etat viable. Bien sûr, je ne suis pas naïf, et je connais bien ce qui s'oppose à la solution de ce hiatus. Sans entrer dans les détails, je résumerai en écrivant que ce sont les extrémistes des 2 camps qui dressent des barrières à la paix: la focalisation sur le grand Israël biblique pour les ultra-orthodoxes juifs, l'application de la Charia intégrale (antisémite, mais également anti-chrétienne, en tout les cas, anti-laïque) des islamistes. Ce raccourci brutal a pour mérite de mettre en avant le rôle des religions, disons surtout des ultras, dont l'influence politique ruine les espoirs de résolution de ce conflit.

J'ai entendu, ce main, à 8H45, sur France-Info, s'exprimer Leïla Shahid, la déléguée de l'autorité palestinienne auprès de l'Union Européenne, que nous avons bien connue en France, et je dois dire combien je me suis senti en phase avec une grande partie de ses propos, à savoir:
- les 2 peuples ont droit à l'existence;
-Israël doit arrêter immédiatement cette guerre, dans laquelle, quelles que soient ses justifications, meurent autant de civils, mais le Hamas doit cesser ses tirs de roquettes sur la population civile israélienne des environs de Gaza.
- ce conflit ne doit donner lieu en Europe, et, en particulier, en France, à aucun débordement religieux, car des affrontements communautaires justifieraient les positions des ultras.

C'est pourquoi, bien sûr, un cessez-le-feu immédiat est la seule solution pour faire entendre raison à chacun des belligérants. En effet, c'est, ensuite, autour d'une table que tous ceux qui sont impliqués dans ce conflit, soit parce qu'ils soutiennent plutôt les Israëliens (UE, USA surtout), soit parce qu'ils ont toujours couvert les extrêmistes palestiniens ( je pense surtout à l'Iran et la Syrie), peuvent exercer leur influence pour mener des discussions afin d'aboutir à la paix.

Cela dit, tant de choses compliquent ce processus raisonnable: la guerre civile larvée entre les Palestiniens modérés (maintenant acquis à l'idée de l'existence d'Israël) et le Hamas, la folie nucléaire iranienne, mais aussi la "fixation" d'Israël sur Jérusalem (bien que dans le pays beaucoup soient très ouverts sur le sujet, et notamment l'excellent site israëlien: Shalom Arshav http://www.lapaixmaintenant.org/) et sur certaines portions des territoires occupés.

Je me prends, souvent, à rêver des bienfaits, pour cette partie du monde, que serait la coexistence pacifique de ces peuples qui ont déjà fait la preuve, dans leur histoire séculaire, de vivre ensemble et d'apporter au monde entier leur culture partagée (ceux qui sont allés, par exemple, au Maroc ou en Andalousie, peuvent en témoigner...).

mercredi 7 janvier 2009

A quoi cela vous fait-il penser?




La commune était proche d'une situation de « quasi faillite »

mercredi 07.01.2009, 04:44 - La Voix du Nord


| COUDEKERQUE-BRANCHE |

Hier soir, salle Jean-Vilar, un conseil municipal exceptionnel a permis à la population, venue en nombre, de découvrir les conclusions de l'audit financier commandé par la nouvelle équipe municipale, élue en mars dernier. Édifiant !


Promesse de campagne, cet audit financier a nécessité deux mois d'enquête au cabinet Ernst & Young qui a communiqué ses conclusions à l'équipe municipale le 31 décembre. Lui prédisant quelques « bonnes » années d'austérité et lui décrivant une santé chancelante. « C'est pire que ce que nous avions craint », témoigne le maire, David Bailleul, glacé par les conclusions du document d'une soixantaine de pages prévoyant un état de « quasi faillite » (si la gestion demeurait identique) et pointant quelques irrégularités susceptibles de donner lieu à des poursuites pénales.

« Durant la campagne, nous avons essuyé des critiques terribles, on nous a traité de "Judas". Mais notre but n'était pas de prendre la place d'André Delattre, de le traîner devant les tribunaux. Nous avions simplement la volonté, au vu de ce que nous soupçonnions, d'aider notre ville. Les résultats de cet audit nous confortent, même si nous éprouvons une forme de tristesse d'avoir eu raison », reconnait le maire.

Mettant en avant des pratiques financières douteuses, un pouvoir du maire basé sur « un système alliant pressions et sanctions », les rapporteurs de l'audit ont établi un document accablant.

Alors que la situation de 2001 est décrite comme défavorable, la gestion opérée jusqu'en 2007 a conduit à une dégradation continue des finances de la commune. La capacité de désendettement est passée de 2,4 à 13 ans, un niveau proche du seuil d'alerte. « La dégradation de la santé financière aurait dû appeler des arbitrages dès 2002. La situation doit être assainie sous peine de risque d'insolvabilité », précise l'audit qui ajoute que si la ville avait poursuivi sur le même rythme, elle aurait été « dans une situation d'impasse financière, de quasi faillite dès 2009, soumise à un risque de mise sous tutelle. » Cela s'est joué à 143 voix en mars dernier...

Les auditeurs ont pointé deux causes majeures à cette dégradation qui n'est nullement consécutive à l'investissement : la hausse des dépenses de fonctionnement (+26%) due en grande partie à l'explosion des dépenses de personnel (+ 53%). « Le nombre de titulaires est passé de 193 personnes (fin 2001) à 383 fin 2007. » L'audit pointe par exemple le doublement du personnel dans les crèches alors que durant le mandat, il n'y a pas eu d'ouverture ni modification d'amplitude horaire dans les structures existantes.

Diagnostic terrible

Cette augmentation des effectifs n'a, paradoxalement, pas fait baisser le nombre d'heures supplémentaires qui a même augment sensiblement chaque année. « De plus, malgré la hausse des effectifs, les travaux externalisés et non réalisés en interne sont très conséquents et ne diminuent pas... Ces dépenses pèseront durablement sur l'équilibre financier de la ville, compte tenu de la pyramide des âges : 236 agents ont moins de 45 ans, seulement 80 devraient partir à la retraite dans les dix ans.

» Le diagnostic est terrible. Le remède guère souriant. « La nouvelle majorité hérite de finances qui laissent peu de latitude et appellent à des arbitrages forts. » Les Coudekerquois vont donc devoir se serrer fermement la ceinture car, en raison du niveau déja très élevé des taux d'imposition, la ville ne dispose plus d'une grande marge de manoeuvre sur le plan fiscal.

Les rapporteurs de l'audit ont également mis en perspective hier soir l'état des finances de la ville et les indemnités versées aux élus. « Alors que la situation financière de la collectivité connaissait une phase de détérioration, les dépenses à destination des élus ainsi que des dépenses à caractère somptuaire ont été dynamiques. Les indemnités versées aux élus ont progressé de plus +65% entre 2001 et 2007.

» Membre de l'équipe municipale d'André Delattre, Benoit Vandewalle, premier adjoint de David Bailleul, se veut serein à ce sujet. « Quand, en 2005, j'ai pointé les dérives concernant les charges de personnel, j'ai été mis à l'écart. J'étais rapporteur du budget et je n'avais plus le droit de voir les comptes. Ce mode de fonctionnement autocratique ne supportait aucune remise en cause. C'est pourquoi nous avons été certains à nous lever. » Reste désormais à son équipe à trouver des solutions. L'audit a proposé deux hypothèses. Dans la première, qui se base sur une évolution conforme à celle du premier mandat, la capacité de désendettement ne peut plus être calculée et, dès 2010, la ville doit emprunter pour rembourser, « ce qui est contraire à la règle des finances locales ».

Dans la seconde, qui table sur une évolution conforme à celle de la moyenne des collectivités, l'impasse financière serait repoussée d'un an. « Sa capacité de désendettement serait alors de l'ordre de 45 années. » La solution est donc ailleurs, dans un plan drastique d'austérité (depuis mars, un prêt « toxique » a été renégocié, les indemnités des élus ont baissé...). « Sans toutefois avoir recours à une augmentation de l'imposition, nous nous y sommes engagés », a affirmé David Bailleul.


Je remercie le lecteur anonyme qui a communiqué cette information

Sur des commentaires récents

Il m'a semblé intéressant de répondre, ci-dessous, à 2 commentaires pertinents:

1- L'un portait sur les élus soumis à déclaration de patrimoine



La loi n° 95.126 du 8 février 1995 relative à la transparence de la vie financière dispose:

- Le Président du conseil régional


- Le Président du conseil général


- Le Maire d'une commune de plus de 30.000 habitants


- Le Président d'un groupe de communes de plus de 30.000 habitants


doivent adresser dans les deux mois qui suivent leur entrée en fonction une déclaration de situation patrimoniale à la commission de transparence financière de la vie politique.


Il en va de même, s'ils sont titulaires d'une délégation de signature, pour les :

Conseillers régionaux, Conseillers généraux ou adjoints aux maires des communes de plus de 100.000 habitants.

Pendant l'exercice de leurs fonctions les personnes précitées doivent avertir la commission de toute modification substantielle de leur patrimoine. De toutes les façons, les élus doivent, deux mois avant l'expiration de leur mandat, adresser à la commission une nouvelle déclaration de leur situation patrimoniale.

Le commentaire faisait allusion au Maire d'Oignies: celui-ci est donc bien soumis à une déclaration de patrimoine, à double titre.

2- En ce qui concerne la soi-disante augmentation d 'indemnités que se seraient octroyés les parlementaires , voyez par exemple, 2 mises au point de députés (UMP et Verts), mais il y en a d'autres:

http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elections_2007/20070614.OBS1902/indemnites_des_deputes__ollierporte_plainte_pour_fausse.html


et:

http://libertesinternets.wordpress.com/2007/04/23/indemnites-pour-les-deputes-non-re-elus-une-reponse-de-martine-billard/

mardi 6 janvier 2009

La Voix du Nord, ce jour et...encore

Une nouvelle fois, ce jour, La Voix du Nord, dans son édition d'Hénin publie un article sur la situation politique de la ville-centre de la CAHC.

Son contenu même paraîtra obscur pour ceux qui ne sont pas initiés aux subtilités héninoises. J'essayerai donc, dans ce qui suit, de traduire ce dont il s'agit, pour ceux qui s'intéressent aux méandres de notre politique locale. Je remercie, à l'avance, les lecteurs qui pourraient m'aider à décrypter et compléter mes observations.

L'article en question s'intitule: "Chambre régionale des comptes: le temps des questions" (mon marchand de journaux m'a mis obligeamment le quotidien de côté, "au cas où des agents de la Mairie serait requis pour venir en acheter tous les exemplaires"...).

Il s'agit, en fait, du contenu d'un questionnaire adressé au Maire: beaucoup de rappels de demandes antérieures, jamais honorées de réponses.
Les questions portent souvent sur des sujets qui ont déjà fait beaucoup de polémiques et donc de suspicions à Hénin (la Maison de Léon par exemple, centre de vacances dans le Sud-Ouest, laissée à l'abandon). Plus précise est la question sur JP Chruszez, dont la CRC se demande si le cumul de ses fonctions de Directeur de Cabinet et de Directeur de Campagne était compatible (en fait, je ne suis pas sûr que JPC était Directeur de Cabinet).

D'autres questions sont plus classiques dans la démarche de la CRC: sur la passation des marchés publics et sur l'utilisation des véhicules municipaux. Des questions également sur les relations avec le Journal du Pays (aujourd'hui disparu), journal local dirigé par un homme, jadis bien connu dans le Béthunois, pour les ardoises laissées..., journal donc, dont les encarts publicitaires faisaient jaser beaucoup de monde. D'ailleurs cette publication privée, à la gloire du premier magistrat (le "Canard enchaîné" l'avait d'ailleurs épinglé, en son temps, pour le nombre record de photos sur lesquelles apparaissait...Gérard Dalongeville) dispensait le Maire de la publication d'un journal municipal et donc de l'expression obligatoire accordée à l'opposition...

De même, les questions posées sur le restaurant "Le Cèdre bleu" n'étonneront personne, tellement l'implication de la Mairie fut souvent dénoncée. Je passe sur les autres questions...

Et le journaliste de la Voix du Nord, Pascal Wallart, de conclure: "C'est pour quand le bout du tunnel?". On ne peut mieux résumer l'état d'esprit des habitants d'Hénin-Beaumont...

3 remarques:

- La Voix a pu se procurer ce questionnaire adressé au Maire: bien entendu, nous respectons le droit au secret des sources des journalistes. Fuite interne ou copie fournie par une CRC désespérée? Dans les 2 cas, le bateau tangue...
Mais j'en profite pour ajouter, après la publication, en page régionale, d'un article sulfureux de Nord-Eclair, il y a quelques semaines, sur un sujet similaire, combien me paraît bon pour la démocratie, le maintien de la diversité de la presse régionale (même si les "locales" des 2 quotidiens sont identiques).

- Attention! Ce questionnaire n'est rien de plus qu'une procédure normale dans l'exercice du contrôle mené par la CRC, et on ne peut rien préjuger des questions posées, ni des réponses qui y seront apportées. Certes, beaucoup des sujets évoqués font l'objet des rumeurs les plus diverses, depuis plusieurs années...

- Encore une fois, seule la transparence est gage de démocratie... Espérons donc que les suites données à ce questionnement seront publiques...

lundi 5 janvier 2009

La Voix du Nord, ce jour

Je reproduis, ci-dessous, l'article de La Voix du Nord de ce 5/1/2009, édition d'Hénin-Beaumont, faisant la synthèse des élections municipales de 2008, vues 1 an après (ou presque!).

Rien à redire sur l'analyse (contrairement au FN...). 3 remarques:

- pour les lecteurs "non initiés": la situation du Maire, en abordant les élections municipales, n'était pas évidente du fait d'une augmentation des impôts locaux de 84 % à mi-mandat (!), d'un exercice critiquable et critiquée de la démocratie, d'un bilan quasi-inexistant, etc...

- quand le quotidien régional parle de "fin manoeuvrier", à propos du Maire, cela concerne la manière dont il a" géré" Marie-Noëlle Lienemann. Cette dernière, envoyée par le PS, pour être une véritable "caution" politique, a bien rempli son rôle: elle parlait de "cadrer" Gérard Dalongeville et de le neutraliser dans ses mauvais penchants! GD, toujours énigmatique, avait l'air, à ses côtés, de penser: "cause toujours!". A raison d'ailleurs, puisque, outre le fait que le Maire a tout pouvoir dans notre droit local, MNL, absente des affaires communales, car prise par ses autres mandats, fut également lâchée par ses colistiers PS.

- il est exact ( argument du FN) qu'une part importante de la victoire de GD (outre la peur de l'extrême-droite, l'absence d'une opposition républicaine réelle et la caution de MNL), réside dans le clientélisme douteux dont il a fait preuve: l'embauche, en CDD, quelques semaines avant les élections, de centaines de personnes, résidant dans les quartiers défavorisés dans lesquels on ne paye pas d'impôts (et donc peu sensibles à leur augmentation) , a eu un impact très fort dans les résultats. A noter que le tribunal saisi à ce sujet s'est contenté de parler de "manoeuvres", s'en en tirer les conséquences...






"On lui promettait l’enfer et il a pourtant, en fin manœuvrier, su s’entrouvrir les portes du paradis. Gérard Dalongeville n’aura finalement guère tremblé au terme d’une campagne martelée sur le thème bien connu du front uni contre le FN où il sut marier à merveille carpe et lapin.

Hénin-Beaumont, ville gérée par le FN ? La perspective était suffisamment alléchante pour attirer, plusieurs mois durant, le ban et l’arrière ban de la presse nationale et internationale à l’ombre de l’hôtel de ville. D’autant que,
joker médiatique dans la manche de Steeve Briois, Marine Le Pen, surexposée numéro 2 de la liste FN, aura opportunément joué les blondes sirènes. Une situation qui, paradoxalement, aura finalement desservi les desseins frontistes et forcé la main des différents appareils des formations de gauche (à l’exception des Verts), contraints et forcés de partir en rangs serrés derrière ce Gérard Dalongeville qui, quelques mois plus tôt, était l’ennemi à abattre.
Revenu dans les bonnes grâces du PS, avec une marraine de guerre du nom de Marie-Noëlle Lienemann, censée dompter le personnage, et apportant sa caution politique à l’attelage final, Gérard Dalongeville jouera finalement
sur du velours (43,09 le 9 mars puis 51,94 une semaine plus tard). L’autre liste que le maire sortant pouvait redouter,
l’Alliance républicaine, ne trouvera finalement pas sa place dans le concert final. Victime d’un pseudo-vote utile, souffrant d’un discours brouillé par une première aventure commune avortée avec l’UMP et insidieusement minée par quelques dissensions internes (qui apparaîtront en plein jour à l’automne), la liste de M. Duquenne devra finalement
se contenter de la troisième marche du podium (19,23 % au second tour). Devant, le FN, après avoir totalisé 28,53 % des suffrages au premier tour fera du sur place le 16 mars avec 28,83 %). Enfin, le flop de ces municipales restera incontestablement la première liste UMP jamais montée à Hénin, atomisée dès le premier tour avec 5,49 %.
Tête de liste controversée, guérilla interne et final en queue de poisson entre les deux tours où Laurent Bocquet se mettra les 3/4 de sa liste à dos. Il ne s’en relèvera pas"

vendredi 2 janvier 2009

"Le Canard enchaîné" est bien informé...

Ci-dessous, l'article du "Canard" du 31 décembre et paru dans sa fameuse page 2 "La Mare aux Canards".

Razzia sur la presse

Gérard Dalongeville, le maire socialiste de Hénin-Beaumont, adore la presse. Il n'y avait plus aucun quotidien régional dans les kiosques de la ville, le 11 décembre. Idem dans le centre commercial voisin. Ce jour-là, les Héninois et Beaumontois auraient pu lire, dans les colonnes de "Nord Eclair", que les limiers de la brigade financière du Nord avaient effectué une descente à l'hôtel de ville. A la suite d'un rapport de la chambre régionale des comptes, la justice soupçonne, en effet, la municipalité de quelques fraudes et abus de biens sociaux.

"Le Canard" a également ses acheteurs inconditionnels. Ainsi, les amis de Christian Estrosi ont raflé tous les numéros du "Canard", daté du 3 décembre, en vente dans la vallée de Saint-Martin de Vésubie (Alpes-Maritimes). Il y était conté par le menu comment le maire de Nice, qui voulait placer son poulain à la présidence du conseil général, avait embauché, opportunément, à son cabinet, et fort cher, le conseiller général sortant.

Voilà de riches idées à transmettre aux états généraux de la presse, chargés de réfléchir à la crise des ventes de journaux...


Si "Le Canard" s'y met aussi...

jeudi 1 janvier 2009

Israël et Gaza (3)

3- Géopolitique:

- beaucoup d'états arabes ont modulé leur opposition à l'existence d'Israël: d'un antisionisme (terme masquant leur antisémitisme toujours latent), ils sont passés à une sorte de neutralité, pour 2 raisons: souvent sunnites, ils ont peur d'être renversés par les islamistes, le plus souvent chiites, d'une part; d'autre part, et, en raison de cela, ils ont besoin du soutien des Etats-Unis, traditionnel soutien des Israéliens, et protecteurs de leurs richesses pétrolières (émirats notamment, mais cela est vrai, également, pour les Etats du Maghreb, la Jordanie et l'Egypte)

- la Syrie, proche du Hamas, est en cours d"aboutir dans une négociation avec Israël, pour la restitution du plateau du Golan: en contrepartie, il lui est demandé de cesser de favoriser les islamistes palestiniens. Le Liban, longtemps inféodé à la Syrie, semble aussi se distancier du Hamas, bien que le Hezbollah, milice chiite sur son sol, reste une menace latente sur le flanc nord israélien.
Quant à l'Iran chiite, ses appels à l'anéantissement d'Israël, la fourniture de matériel militaire au Hamas, la menace nucléaire qu'il fait peser, ne font qu'attiser le conflit.

- traditionnellement, la Turquie et les Etats africains ont toujours entretenu une collaboration plus ou moins (plus pour la première, moins pour les seconds) officielle avec Israël. Cela compte lors des votes à L'ONU.

- les Européens, plutôt pro-israéliens, ont depuis longtemps essayé de se positionner en tant que médiateurs, sans succès aucun!

- les USA, très proches d'Israël, ont eu, souvent, les clefs du succès entre leurs mains: malheureusement, en vain.

4- Qu'en penser?

- aucune solution durable ne passera par la violence. Israël ne doit pas s'engager dans une nouvelle guerre, qui ne résoudra rien. Le Hamas doit cesser ses tirs.

- il faut un cessez le feu immédiat: l'Union Européenne s'est positionnée, mais rien ne sera résolue tant que les USA, l'Egypte, la Syrie ne s'y joignent pas.

- la suite doit correspondre à un processus global, comme l'a annoncé Barack Obama. En échange d'une reconnaissance officielle d'Israël, cette dernière doit s'engager à la création de l'Etat Palestinien, viable (continuité territoriale). Les questions afférentes à cette création sont connues et les solutions ébauchées depuis quelque temps (sur le retour des réfugiés, à compenser financièrement; sur Jérusalem: capitale des 2 états, avec internationalisation; statut des Arabes israéliens; sécurité garantie d'Israël; mise en place d'une coopération économique et sur le problème de l'eau; etc, etc...)

- quand on dit solution globale, cela signifie que soient également mises sur le tapis, les questions irakiennes, iraniennes, voire afghanes et pakistanes. Ce processus doit entraîner la participation de l'Inde et de la Russie, concernées également.

- pour ne pas retomber dans la succession de guerres et de négociations inabouties, dont pâtissent, en premier, les populations, seule la prise en compte de tous les foyers de guerres larvées a une chance de réussite. N'oublions pas que le conflit au Proche-Orient, né en 1947, date, en fait, déjà, de la déclaration Balfour de 1917 (accordant un "foyer national "aux Juifs) et que beaucoup de conflits locaux, depuis, ou mondiaux, même, ont été plus ou moins liés à cet antagonisme.

Espèrons donc, en cette période de vœux, que 2009 marquera le début de cette paix universelle que j'évoquais dans mon propos d'hier. Nul doute que nous soyons responsables, chacun, à notre petit niveau, pour apporter notre pierre à cette réconciliation universelle.