samedi 31 décembre 2011

Le "système" dans le Pas-de-Calais (3)


4- Un homme privilégié

CRC Rapport sur le département du Pas-de-Calais 23/5/2003:

"La situation du directeur du cabinet a par ailleurs attiré l'attention de la chambre en raison de son caractère atypique au sein du département. En poste depuis 1983, l'intéressé a été intégré et titularisé dans le cadre d'emploi des administrateurs territoriaux au grade d'administrateur de 2ème classe par un arrêté en date du 13 octobre 1999 et ceci à compter du 1er janvier 1999. Cette intégration est justifiée par des dispositions du décret du 2 février 1998 venant modifier les dispositions du décret n° 86-227 du 18 février 1986 relatif à la titularisation des agents des collectivités territoriales. Pour bénéficier des dispositions du décret du 2 février 1998, il est nécessaire de remplir les conditions fixées par l' article 126 de la loi du 26 janvier 1984 et le décret du 18 février 1986. Il est en particulier indispensable pour le fonctionnaire non titulaire, demandant son intégration, d'occuper un emploi permanent, d'être en fonction à la date de publication de la loi, et d'être titulaire des diplômes nécessaires pour se présenter au concours ouvrant l'accès au grade postulé. Au cas particulier, s'il remplissait les deux dernières conditions, le directeur de cabinet ne remplissait pas la première puisque son emploi ne pouvait être considéré comme un emploi permanent au sens de la fonction publique territoriale. Sa titularisation est donc entachée d 'irrégularité.

Par ailleurs, ses conditions de rémunération suscitent quelques interrogations au regard du plafond précédemment défini. La rémunération brute qui lui était accordée au 1er mars 1996 correspondait déjà à celle afférente à la hors échelle D chevron 2, assortie de la prime des administrateurs au taux de 31,14 % du TBMG. Elle a ensuite été forfaitisée [ 496 763 F (75 731,03euros) au 1er avril 1999 ] à un niveau bien supérieur à celui autorisé par le texte réglementaire, même interprété de manière large, dans la mesure où l'intéressé bénéficie également d'avantages en nature, de par la concession d'un logement de 176 m2 attribué depuis le 1er janvier 1985 par nécessité absolue de service, emportant la gratuité du loyer mais aussi du chauffage, de l'eau, du gaz et de l'électricité.
Il est vrai que la loi du 27 février 2002, relative à la démocratie de proximité permet dorénavant l'attribution d'un logement et d 'un véhicule de fonction à un seul emploi de collaborateur de cabinet du président du conseil général. Dans sa réponse, le président, après avoir justifié l'octroi d'un logement à proximité du conseil général, par la nécessité, attachée à la fonction, d'une présence permanente sur place et à proximité des autorités de l'Etat, a fait parvenir à la chambre une délibération du 6 mai 2002 par laquelle la commission permanente a pris acte de l'application à l'emploi de directeur de cabinet, des dispositions de l' article 58 de la loi du 27 février 2002."

23 ans auprès de Roland Huguet, comme directeur de Cabinet, Bertrand Louchart, puisqu'il s'agit de lui, est passé ensuite rapidement comme DGS à l'Agglo d'Hénin-Carvin, avant de gagner le cabinet de D. Percheron, à la Région. Il vient de se faire battre par l'UMP Philippe Rapeneau pour la Présidence de la Communauté Urbaine d'Arras alors que la gauche était majoritaire...

Voilà donc encore un homme épinglé par la CRC, mais qui, professionnellement, n'en a pas trop pâti, rebondissant allégrement dans les sphères socialistes du territoire, mais qui, politiquement, vient d'essuyer une déconvenue qui sonne probablement le glas de ses espoirs politiques sur Arras...

Bien doté sur le plan universitaire (maîtrise de l’environnement et  DEA de géographie rurale) il avait parcouru les arcanes des institutions: Espace naturel régional, Conseil régional, Conseil Général, avant son court séjour à Hénin et son poste, à nouveau politique, à Lille au cabinet du Président. Cornaqué par des caciques du PS (Roland Huguet, Albert Facon et Daniel Percheron), son parcours est celui du parfait socialiste soucieux d'oeuvrer pour la bonne cause. Comme pour les 3 personnages décrits précédemment (Cottigny, Ghouzi, Chruszez), même les accidents de parcours, liés aux privilèges qui leur étaient accordés, ne leur ont pas porté préjudice...

Nous verrons donc comment, à travers ces 4 exemples, on peut tracer quelques  fondamentaux de ce système instauré par le Parti socialiste, dans le Pas-de-Calais.

A suivre


vendredi 30 décembre 2011

Le "système" dans le Pas-de-Calais (2)


2- "Un conseiller très spécial"

Gazette des communes du 13/12/2001:
"La SEM d’aménagement des communes minières (Sacomi), basée à Liévin (Pas-de-Calais), fait l’objet d’une lettre d’observations définitives sévères de la Chambre régionale des comptes. Cette société avait pour activité essentielle la gérance pour le compte d’une autre société minière, la Soginorpa, du patrimoine immobilier. Outre des critiques nombreuses sur la gestion de la structure, lourdement déficitaire, le rapport met en exergue le cas d’un directeur général adjoint du conseil régional, Daniel Ghouzi, nommé en 1993 « conseiller spécial du président », en même temps qu’il conservait ses fonctions à la région. Cette désignation s’est faite sans contrat , la rémunération versée l’a été sous le nom de « prime mensuelle de sujétion ». « La Chambre rappelle que (la loi) interdit aux fonctionnaires de cumuler l’exercice de leur activité publique avec celui d’une activité privée lucrative (…). Cette interdiction est transposée aux agents non titulaires des collectivités locales », souligne la lettre qui relève que cette infraction est « d’autant plus caractérisée que, sur la base d’une durée de travail de 7 heures par semaine l’intéressé (…) a pu recevoir une rémunération importante équivalant à une somme de 75000 francs brut par mois » (11433,7 €).

On connait peu de choses sur Daniel Ghouzy, sauf que sa carrière a pu suivre son cours, sans problème, d'autant plus qu'il semble avoir été soutenu par 2 Présidents du Conseil Régional, Michel Delebarre puis Daniel Percheron.

Dès 2000, M Delebarre annonce : " Daniel Ghouzi retrouve les fonctions de Directeur général adjoint, et assurera auprès du président et du Directeur général des services les fonctions de conseiller. Il suivra les grands chantiers et les grands projets régionaux en cours et assurera un interface renforcé entre les services opérationels et le Cabinet". (c'est probablement à ce titre qu'il émargeait "grassement" à la Sacomi)
On le retrouve au Conseil Régional en 2002 dans le comité de rédaction du journal du SRADT (Schéma Régional  d'aménagement et de développement du territoire): http://www.nordpasdecalais.fr/prospective/docs_de_reference/telechargement/j1-1.pdf
Consultant au même titre du SRADT en 2006 et auprès du SMCO (syndicat mixte de la côte d'opale), la même année.
On trouve ensuite sa trace comme chargé de mission (on sait ce que cela signifie!) à la Soginorpa (à moins que cela ne soit à Adévia?)
Il figure toujours, en 2011, sur le site de la région. Il continue à bénéficier de protections étonnantes...
Bref, probablement une carrière stoppée, mais Daniel Ghouzi est encore bien en cour auprès des institutions régionales. Et c'est un peu ce qui étonne concernant ces personnes peu connues et pourtant, leur apport semble indispensable, à certains.
Bien entendu, je n'ai que peu d'éléments mais la permanence de cette personne auprès des décideurs interpelle...surtout quand on voit que la CRC ne l'a pas épargné...

3- Le conseiller de Mellick et Dalongeville 

CRC du 28 mars 2000, concernant la ville de Béthune :

« 2-1-1 – Les fonctions de secrétaire général

a) M. CHRUSZEZ
.... situation dans la commune avant la création du SIVOM (AA: Syndicat intercommunal à vocation multiple) du Béthunois.

Cette situation est extrêmement confuse et juridiquement incertaine en raison de la juxtaposition d'actes contradictoires et rétroactifs.
Si le SIVOM a été créée le 6 juin 1988, le 2 mai 1988, la sous-préfecture de Béthune a reçu 6 actes dont le plus ancien est daté du 19 décembre 1985 et qui surclassait la ville de Béthune dans la catégorie des villes de 40 000 à 80 000 habitants. Ce document était accompagné d'un arrêté municipal en date du 20 décembre 1985 qui reclasse M. CHRUSZEZ dans la fonction de secrétaire général de commune de 80 000 à 120 000 habitants, avec prise en compte pour sa rémunération à compter de janvier 1988 (exercice de transmission des actes).
En complément, un arrêté du 3 septembre 1986 annule un arrêté pourtant pris le même jour et transmis au contrôle de légalité le 10 septembre 1986 qui promouvait M. CHRUSZEZ dans la carrière de secrétaire général de commune de 20 000 à 40 000 habitants. Un arrêté du maire du 2 mars 1988 intègre M. CHRUSZEZ dans le grade d'administrateur territorial.
Le caractère très tardif de la transmission de ces actes au Préfet, la contradiction entre les différents documents et l'absence de certitude sur l'existence de la délibération du 19 décembre 1985 conduisent la Chambre à considérer que c'est la publication des décrets du 30 décembre 1987 déterminant les conditions d'intégration des administrateurs territoriaux qui explique la production de cette avalanche de décisions. (AA: qu'en termes policés ces irrégularités graves sont exprimées!)

..........les confusions dans les fonctions de direction

Si M. CHRUSZEZ a été muté au SIVOM en avril 1989, avec effet au 1er janvier 1989, il a néanmoins continué à exercer des fonctions au sein de la commune, puisque selon les réponses même de l'ordonnateur, le directeur général du SIVOM a cumulé les fonctions avec celles de secrétaire général de la ville et de directeur de cabinet du ministre maire, au moins jusqu'à la fin de l'année 1992.
Cette confusion dans les fonctions, liée pour partie aux conséquences de la gestion réelle des personnels par la ville, a compliqué la gestion de la commune et entrainé une certaine ambiguïté dans les rôles dévolus à chaque structure. Pendant une période (1992), M. CHRUSZEZ a d'ailleurs été également rémunéré non seulement comme directeur de la régie Béthune Artois Parc, nouvellement créé, mais aussi par le secrétariat d'Etat à la mer. »

Ces différentes irrégularités n'ont pas empêché M. Chruszez, après un séjour à Charleville (comme secrétaire général de la ville) d'être embauché au Conseil Régional, comme chef de service, puis "détaché", en 2007 auprès de G. Dalongeville, à Hénin-Beaumont, afin, comme il me l'a dit à l'époque, d'aider le maire. Elu au conseil municipal d'HB en 2008, il devint Directeur des affaires économiques à l'Agglo sans que l'on sache vraiment si G. Dalongeville avait négocié sa fonction contre le vote des délégués héninois en faveur de JP Corbisez qui détrônait ainsi A. Facon. JP Chruszez avait soutenu jusqu'au bout G. Dalongeville, essuyant les foudres (relatives) du PS. Ce parcours "limite" ne l'a pas empêché de continuer sa carrière au sein du système. Pour quelles raisons? Certainement parce qu'il fut plus que loyal auprès de Jacques Mellick (un des 3 "parrains" du système PS 62) en le soutenant éhontement durant l'affaire VA/OM, mentant devant les médias atterrés pour justifier que son patron avait eu le temps de faire l'aller-retour Béthune-Paris en un temps-record! Il avait été jusque là "l'homme à tout faire" de luxe de "Jacques".

A suivre







Dans les secrets de la mairie d'Hénin-Beaumont... (suite)


Peu de choses intéressantes ces derniers jours: que du banal dans les conversations enregistrées par les micros installés, par mes soins, dans la mairie. A signaler que j'ai dû en changer quelques-uns de place, car on était sur le point d'en découvrir 2!

Une conversation, pourtant, entre 2 élues (Conseillères Municipales) n'est pas dénuée d'intérêt:

CM1: Le Directeur de l'Escapade nous quitte!
CM2: Il faut dire qu'on ne lui a pas fait de cadeau! Il avait postulé pour le poste de Directeur de la culture et on a préféré un type de Lyon qui, finalement, n'est pas venu...
CM1: Moi, j'l'aurais bien vu à la culture, David...
CM2: Tu sais combien on a payé le cabinet chargé de recruter le Directeur?
CM1: J'ai entendu dire 33 000 euros. Mais vu l'échec, va-t-on être remboursé?
CM2: Non, il continue à chercher...Mais personne ne veut venir à HB.
CM2: On cherche un Bac +5 avec expérience.
CM1: C'est pour cela qu'on a mis en attendant un bac +2 qui ne ne savait pas que culture n'avait rien à voir avec agriculture!
CM2: Qu'est-ce que tu racontes?
CM1: Je plaisante, bien sur...Mais ce De Clercq était Directeur du personnel. Tu sais bien tout ce qu'il a fait du temps de Dalongeville. Malgré cela, le DGS a réussi à persuader le Maire qu'il fallait le conserver: c'est vrai que tous les 2, Thibaut et De Clercq, s'y connaissent en casseroles! Bref, le DRH a été muté comme Directeur de la culture par intérim...
CM2: Mince alors! Pas de directeur de la culture, plus de directeur à l'Escapade, un directeur de pôle qui ne reviendra plus, un Directeur par intérim qui déclare lui-même ne rien connaitre à la culture!...Qu'est-ce qu'elle dit Caroline (AA: C. Troy, adjointe à la culture)?
CM1: rien...On décide à sa place...Elle n'avait même pas été mise au courant qu'il y avait un audit sur la médiathèque, l'école de musique et l'école des arts plastiques. Toujours le même cabinet, d'ailleurs: Kalyps. Depuis un an cela n'a pas beaucoup avancé, d'ailleurs...
CM2: quel est le but de cet audit? Organisation des services ou nouvelle politique culturelle?
CM1: personne ne sait...Même les responsables n'ont pas été associés au contenu de la mission...
CM2: on devrait quand même dire à Eugène que c'est lui le Maire et pas le DGS!
CM1: OK, on en parle au prochain bureau municipal!

jeudi 29 décembre 2011

Le "système" dans le Pas-de-Calais (1)


Pourquoi le système mis en place depuis longtemps dans le Pas-de-Calais  a-t-il mis tant de temps pour éclater finalement ces dernières semaines? Les rumeurs allaient bon train depuis des années, mais peu de preuves de ce que l'on avançait. Il faudrait, quand on parle de système, parler de culture, d'assistance, de féodalité, des Houillères, du communisme...Nous le ferons un jour...

Dans cette série d'articles, je souhaiterais m'attacher à raconter comment l'appareil  de contrôle de l'état a pu mettre le doigt sur des dysfonctionnements concernant des personnes sans qu'aucune suite n'ait été donnée, quant à leur carrière...Nous essayerons ensuite d'en tirer quelques conclusions.
Les 4 cas que je citerai ont en commun de:

- tous faire l'objet de remarques de la part de la Chambre Régionale des Comptes:
- pour 3 des personnes en cause d'être des hauts fonctionnaires territoriaux, le quatrième fut parlementaire européen.
- être encore en activité pour 3 d'entre eux, notamment sur le plan politique.
Il ne s'agit pas ici de stigmatiser les hommes. Il s'agit de voir comment; pris en faute, aucune suite n'a été donnée aux remarques de la CRC.
J'ai hésité à donner les noms, mais comme trois sont connus et encore en activité, les lecteurs régionaux de ce blog auraient vite fait de les identifier. Je les ai donc cités...

1- Quand un député européen doit rendre sa Légion d'Honneur

Biographie tirée de Wikipedia: Jean-Louis Cottigny (né le 12 septembre 1950 à Hesdin) est un ancien député européen, membre du Parti socialiste. Venant du monde forain et ouvrier, c'est un autodidacte.
Ouvrier d'origine, il prend part au monde syndicaliste de manière active. Secrétaire fédéral du PS du Pas-de-Calais, chargé des entreprises (1974-1990), Il est ensuite conseiller prud'homal à Arras avant de devenir le plus jeune président de France du conseil de prud'hommes du tribunal d'Arras.
En 1989, Jean-Louis Cottigny devient maire de Beaurains, près d'Arras, puis membre du Conseil national du PS dès 1990 et secrétaire national du PS, chargé des entreprises jusqu'en 1997. Parallèlement, il s'investit dans son rôle de conseiller général du Pas-de-Calais pour le canton d'Arras Sud. Suite à la démission de Bernard Kouchner, il entre au Parlement européen. Il ne se représente pas aux élections suivantes, en 1999. Il devient alors conseiller au secrétaire d'État au logement, chargé des aires d'accueil pour les gens du voyage, de 2001 à 2002.
En 2004, il décide de quitter sa fonction de maire de Beaurains pour s'engager pleinement dans la voie européenne et devenir député au Parlement européen dans la circonscription Nord-Ouest en France. Il est membre de la majorité nationale du PS. Il n'est pas réélu aux européennes de 2009. Il est toujours conseiller général.
Il s'est fait "épinglé" par la Chambre Régionale des Comptes (http://www.ccomptes.fr/fr/CRC18/documents/ROD/NPR200409.pdf), pour avoir fait prendre en charge par l'Etablissement public départemental de l'enfance et de la famille (EPDEF), dépendant du Département du Pas-de-Calais, les frais de réception engagés lors de la remise de sa Légion d'Honneur:
"l'examen des frais de réception a fait apparaître la prise en charge, au cours de l'exercice 2001, de plusieurs factures ayant pour objet des frais engagés à l'occasion de la remise de la légion d'honneur à M. Cottigny. Le total des factures recensées s'élève à 109 100 F (16 632,19 euros)": détail page 34 du rapport.

JL Cottigny s'est vu retirer la Légion d'Honneur: cas très rare, mais à la mesure d'un acte aussi peu conforme aux valeurs républicaines, ai-je déjà eu l'occasion d'écrire sur ce blog.

Ainsi, épinglé (dans tous les sens du terme!), JLC est devenu député européen (le rapport de la CRC date de mars 2004 et JLC a été présenté sur la liste PS en juin 2004 et fut élu; candidat en 2009, il ne fut pas réélu) et il est toujours conseiller général. Même si on peut admettre que l'on puisse pardonner une faute, qui peut comprendre qu'il ait continué à exercer de hautes fonctions politiques sans que personne n'est songé à le sanctionner même temporairement? Comment le système peut-il digérer de tels écarts? Comment expliquer que les électeurs aient absous cette grave faute, en réélisant JLC à plusieurs reprises? Qui a pris la décision de l'épargner et de faire comme si de rien était?

Sur le rapport de la CRC, je tiens à signaler 2 passages intéressants, mettant en cause le "système":
- comment une collectivité, le conseil général, fait-elle aussi peu de cas de l'argent public (le CG est le financeur pratiquement unique de l'établissement et il a délégué la Présidence à JL Cottigny)? La CRC: "Il en est ainsi des dépenses en boissons alcoolisées dont la quantité et la nature s'accommodent mal avec l'un des objectifs de l'établissement, la protection des jeunes mineurs. A titre d'exemple, la chambre relève que le lot n ° 3 «boissons», du marché de denrées et d' ingrédients nécessaires à la préparation des repas, estime les besoins prévisionnels annuels (partie alcool) à: champagne brut (200 bouteilles), Crémant (694 bouteilles), vin rouge (1 500 bouteilles), vin blanc (500 bouteilles), vin rosé (300 bouteilles), vin cuit blanc (19 litres), vin cuit rouge (40 litres), muscat (24 bouteilles), porto (20 bouteilles), boissons anisées (39 bouteilles), whisky (50 bouteilles), canettes de bières (700). Il paraît difficile de croire que ces denrées soient destinées à la préparation des repas des enfants hébergés". Rapport précité de la CRC, page 33!

- parmi les nombreuses remarques de la CRC sur la gestion de cet établissement (je vous conseille la façon dont un cahier des charges a été établi pour l'achat d'un véhicule, page 38: cela vaut son pesant d'or! Comme quoi on peut tout faire avec un cahier des charges et notamment restreindre la concurrence), vous trouverez, page 24 et suivantes du rapport les conditions dans lesquelles 2 conventions ont été passées entre l'établissement et la ville de Liévin, conventions gravement mises en cause par la CRC. L'une d'elles concerne un bâtiment de la ville de Liévin (maire: JP Kucheida) situé à ...Mercury, en Savoie, là où JPK possède une résidence secondaire (vous savez celle où il va manger chez un chef triplement étoilé et paye avec une carte bleue Soginorpa). Coïncidence?


A suivre











Le tour des blogs héninois


AUTANT VOUS LE DIRE

mercredi 28.12.2011 La Voix du Nord

Une année entre « net » et moins net

 La folie qui s'était emparée d'Internet voici quelques années façonnant une blogosphère héninoise en ébullition perpétuelle s'est aujourd'hui quelque peu calmée. Certains ont complètement lâché la souris (l'observatoire hénin-beaumontois est en friche virtuelle depuis mai 2010 tout comme celui de l'UMP complètement endormi depuis la même période) ou n'en tâtent plus le flanc que fort épisodiquement (le blog du PS héninois s'est figé le 11 novembre dernier, tout comme celui de DLR aux abonnés absents depuis le 3 novembre après une énième tirade anti-Binaisse quant à Hénin-Beaumont États d'âme, oeuvre de Dédalongevillisation des esprits, son horloge s'est arrêtée le 9 octobre dernier). Côté classiques, David Noël entretient régulièrement la flamme militante, tout comme le blog MJS, aujourd'hui devenu simple revue de presse, ou encore celui du Nouvel Elan, levant le pied sur les polémiques d'antan.

Le blog de Steeve Briois qui lança le mouvement il y a quelques années est aujourd'hui quasi exclusivement mis au service de la campagne de Marine Le Pen.

Quant à celui de l'Alliance républicaine, à l'animation à géométrie variable, il a souvent tout d'un site-bis de la municipalité... Le pouls local, il n'y a guère que deux survivants pour le prendre au quotidien : l'Alter Echo de Patrick Piret, même en période de vaches maigres, ne baisse pas la garde. Mais, stricte modération oblige, il n'ouvre que peu le débat avec les internautes. Tout le contraire de l'animation menée par Alain Alpern, forte de plusieurs posts quotidiens mêlant analyse et revue de presse-poil à gratter. Lui a choisi de laisser beaucoup de libertés à ses commentateurs qui en usent et abusent, quitte à parfois générer droits de réponse et assignations. Mais comme le blog fait le buzz et mène le bal virtuel.










mercredi 28 décembre 2011

Au sujet d'un marché passé par la ville d'Hénin-Beaumont


Je reviens sur le marché passé par la ville d'Hénin- Beaumont avec une société du nom de Kalyps. Marché qui ne manque pas de retenir l'attention, non seulement pour le curieux droit de réponse qu'il m'a été demandé de publier, mais également quand on en examine le contenu...

Lors du conseil municipal du 8/9/2011, a été notifié le marché passé en procédure adaptée: "assistance à la gestion financière de la Ville". Marché n° 11FCS701. Ces informations proviennent du document intitulé "Etat récapitulatif des marchés notifiés" joint aux documents de séance du conseil municipal.

Lot n°1: Assistance budgétaire et comptable
Montant: 3 400€ HT
Titulaire retenu: Kalyps
Notifié le 5/8/2011 

AA:  On avait pourtant embauché un Directeur financier, il y a près de 2 ans... Il me semblait également que le personnel du service avait su travailler sur le BP et le compte administratif sans problème, les années précédentes (ce n'est pas de sa faute s'il y avait eu des malversations avant 2009...). Que cache ce subit besoin d'assistance, dans ce domaine budgétaire et comptable? Est-ce parce que le Préfet avait refusé le budget primitif cet été? Qui ne fait pas son travail pour que l'on ait besoin de ce type d'assistance? 

Lot n°2 : "Assistance à la gestion de la dette".
Montant: 3400,00 €.
Titulaire retenu: KALYPS
Notifié le 5/08/2011.

AA: à noter que, d'après la société Kalyps elle-même, elle n'aurait pas été attributaire de ce lot: la notification à Kalyps serait une erreur. Son avocat me signale qu'une société Orfeor serait la véritable attributaire de ce marché. Il s'agirait donc d'une erreur de la ville. Je ne peux vérifier, car lors du dernier conseil municipal (30/11/11), nulle rectification ne figure dans la liste des marchés notifiés: si l'erreur se confirmait, nous attendons que la collectivité le fasse savoir. 
Sur le fond: en juillet 2009, nous avions, alors qu'il était encore temps, demandé au Maire de s'emparer du problème de ces emprunts dits structurés (toxiques). Mal conseillé certainement ou n'en faisant qu'à sa tête, il n'avait pas réagi alors qu'il était encore temps (des collectivités avaient pu négocier avec Dexia et s'en sont bien tirées). Depuis les intérêts s'amoncellent (on parle de plus de 25% par an sur 3 millions!) et la ville s'est associée à d'autres collectivités pour tenter quelque chose: l'association (présidée par Claude Bartelone) a recours aux services de prestigieux cabinets. Pour rien, pour l'instant...

Lot n°3: Assistance aux relations financières avec la communauté d'Agglomération
Montant: 1600 € HT
Titulaire retenu: Kalyps
Notifié le 5/8/2011

AA: J'ai déjà écrit que je ne comprenais pas pourquoi ce n'était pas l'Agglo qui avait souscrit une telle assistance. Car si HB a besoin d'un tel contrat, toutes les autres communes doivent avoir le même besoin...Autant que la CAHC gère...Bizarre, non?

Lot n°4 : "Assistance aux démarches d'optimisation de la gestion".

Montant: 900,00 €.
Titulaire retenu: KALYPS
Notifié le 5/08/2011.

AA: Double curiosité:
- l'intitulé est étonnant: parle-t-on de gestion financière? comptable? budgétaire? Mais c'est déjà l'objet des lots précédents! Alors gestion du personnel? des services techniques? du service culturel? du service des sports? Curieux n'est-ce pas que cette "optimisation de la gestion"?

- d'autant que pour optimiser la gestion (laquelle? je le répète), ce ne doit pas être compliqué: en effet, le prix (900€HT) est le minimum demandé par un cabinet par consultant et par journée...

En conclusion, il y a tout lieu de se poser des questions sur ce marché. Au mieux, on peut s'interroger sur le contenu des différentes missions (qui d'ailleurs rédige les cahiers des charges?); au pire, on peut se dire que certaines pratiques sont toujours d'actualité à HB. Doit-on les rattacher aux mauvaises habitudes en cours de dénonciation dans le 62?
Je n'accepterai pas un nouveau droit de réponse du cabinet Kalyps, via son avocat, car les questions concernent la ville elle-même, et non pas ce cabinet, et on aimerait bien que le maire se justifie de ce marché pour le moins surprenant...Qui conseille de tel contrat? Les élus ont-ils conscience que ce type d'assistance pose question? Pourquoi fait-on autant pression sur moi pour m'éloigner de ce dossier (3 mails comminatoires d'avocat mardi entre 15H17 et 19H33)?

Au fait, y a-t-il une opposition municipale crédible à HB?

mardi 27 décembre 2011

Droit de réponse (suite)

L'avocat qui a souhaité que je publie le droit de réponse (voir post de ce matin) avait signalé que: "C'est d'ailleurs si vrai qu'il a été omis de préciser que la société Kalyps n'a pas candidaté pour le lot n°2 relatif à la gestion de la dette, qu'elle n'a évidemment pas obtenu. Elle n'a pas davantage été "la seule à postuler".

Lors du conseil municipal du 8/9/2011, a été notifié le marché passé en procédure adaptée: "assistance à la gestion financière de la Ville". Marché n° 11FCS701 dont le lot n°2 s'intitule "Assistance à la gestion de la dette". Montant: 3400,00 €. Titulaire retenu: KALYPS Notifié le 5/08/2011.

Qu'est-ce à dire? J'espère que grâce à la présente note l'avocat pourra informer son client que ce dernier a également emporté le lot n°2 auquel il "n'a pas candidaté"! Sic!


Droit de réponse

Droit de réponse de la société Kalyps aux propos de Monsieur Alpern sous le titre "Dans les secrets de la mairie d'Hénin-Beaumont (suite)" publiés sur son blog le 23 décembre 2011

" Monsieur Vervisch, par l'intermédiaire de son avocat, Maitre Laurent Marchais, cabinet Allena, demande, en application du décret n°2007-1527 du 24 àctobre 2007 que le droit de réponse suivant soit publié sur le blog de Monsieur Alpern:

Monsieur Vervisch a été gravement mis en cause sur votre blog de Monsieur Alpern et tient, par la présente, à apporter les précisions suivantes.

Contrairement à ce qui est indiqué, Monsieur Vervisch n'a jamais "demandé des infos" à la secrétaire de la Médiathèque. En effet, il ressort des faits de l'espèce que celui-ci a demandé depuis plusieurs mois, dans le cadre d'une étude sur la mise en oeuvre de la politique culturelle de la Ville, à rencontrer les agents des services culturels- et leurs directeurs en sont parfaitement informés- pour avoir une connaissance aussi complète que possible sur le fonctionnement de ces services et sur les moyens dont ils disposent. Cette démarche relève de la plus élémentaire des méthodologies s'agissant de la réalisation d'une mission de conseil, et ce d'autant plus que Monsieur Vervisch considère en effet qu'écouter un agent territorial est aussi important, au cours d'une telle étude, qu'écouter un cadre cadre ou un élu, et qu'il regrette que les entretiens en question n'aient toujours pas pu avoir lieu.

Dans la mesure où Monsieur Alpern ne semble pas détenir une telle information, l'article 10 du code des marchés publics dispose expréssément que "sauf si l'objet du marché ne permet pas l'identification de prestations distinctes, le pouvoir adjudicateur passe le marché en lots séparés". Dès lors, affirmer gratuitement et faussement que le marché public passé avec publicité et mise en concurrence entre la société Kalyps et la ville d'Hénin-Beaumont, relèverait d'un "charcutage", outre l'aspect diffamatoire d'une telle allégation, révèle une méconnaissance caractérisée des règles les plus élémentaires de l'achat public dans les collectivités territoriales. C'est qu'en effet, conformémént au droit communautaire de la concurrence, l'allotissement est érigé en principe absolu destiné à susciter une réelle concurrence entre les entreprises, quelle que soit leur taille. En outre une telle affirmation, au delà de son aspect diffamatoire, revient à nier la différence technique entre l'ensemble des prestations du marché. C'est d'ailleurs si vrai qu'il a été omis de préciser que la société Kalyps n'a pas candidaté pour le lot n°2 relatif à la gestion de la dette, qu'elle n'a évidemment pas obtenu. Elle n'a pas davantage été "la seule à postuler".

Bien au contraire, et à suivre les arguments développés, regrouper dans un marché unique des prestations de nature financière qui sont sécables car extrêmement techniques est en tous points contraire à la loi et à la jurisprudence la plus constante du Conseil d'Etat ainsi que des positions prises sur ce sujet, tant par le Ministère des Finances que par les organismes de contrôle des collectivités territoriales.

Monsieur Vervisch n'a jamais rencontré M. Philippe Thibaut à l'INET, où il n'est pas "professeur", même s'il y intervient en effet deux ou trois fois par an, comme d'autres consultants ou fonctionnaires territoriaux du fait exclusif de ses compétences reconnues en finances territoriales et en gestion publique locale.

Enfin, et suite à la mise en cause d'un lot "assistance aux relations financières avec la communauté d'agglomération", le lecteur pourra consulter les articles 140 et 144 du texte de la loi de finances 2012 adoptée le 21 décembre dernier pour apprécier le caractère compliqué des nouveaux indicateurs de richesse des territoires et du Fonds national de péréquation, dont les effets pour la ville au sein de la CAHC sont particulièrement importants. La complexité de telles relationns est unanimement admise et justifie, à elle seule, qu'elle soit individualisée dans un lot spécifique, ainsi que l'exige le code des marchés publics"



AA: ce droit de réponse fait suite à un article paru vendredi dernier, à 6H: http://alpernalain.blogspot.com/2011/12/dans-les-secrets-de-la-mairie-dhenin_23.html
La réponse de l'avocat datant du même jour à 16H40. 


- Sur la Médiathèque: je ne comprends pas bien la différence entre "demander à rencontrer la secrétaire pour lui poser des questions " et la "demande d'informations " auprès d'elle que j'évoquais.

- je ne vois pas en quoi parler de "charcutage du marché" est diffamatoire à l'égard de Kalyps, puisque l'élaboration du cahier des charges relève de la commune et, si diffamation il y a, elle concerne cette dernière!

- sur l'allotissement (découper en lots un marché):
Ecrire que "conformément au droit communautaire de la concurrence, l'allotissement est érigé en principe absolu" est une double erreur:
* le marché en question fait l'objet d'une procédure adaptée (non soumise aux règles obligatoires pour les marchés supérieurs à un certains seuils) et l'allotissement n'est pas obligatoire et est, en fait, peu utilisé.
* pour mémoire, selon le même code, et si les seuils sont dépassés, l'adjudicateur (ici, la ville) peut même choisir un marché global, s’il estime que la dévolution en lots séparés est de nature, dans le cas particulier, à restreindre la concurrence ou qu’elle risque de rendre techniquement difficile ou financièrement coûteuse l’exécution des prestations, ou encore qu’il n’est pas en mesure d’assurer par lui-même les missions d’organisation, de pilotage et de coordination.

Nous sommes loin du "principe absolu": je ne sais pas qui méconnait "les règles élémentaires des marchés publics dans les collectivités territoriales"!

- de ce fait  affirmer que "regrouper des prestations en un marché unique est contraire à la loi et à la jurisprudence " est faux, archi-faux!

 
- où ai-je dit que M.Vervisch avait rencontré M. Thibaut? J'ai simplement signalé que l'un et l'autre ayant fréquenté l'INET, "se sont peut-être rencontrés". La nuance est quand même très nette.

- Concernant la complexité des relations entre l'Agglo et les communes:
* je trouve la société Kalyps particulièrement bien informée: une prestation datant du 8 août dernier pour assister la ville suite à la loi du 21 décembre 2011 (votée 4 mois et demi plus tard!) dénote une anticipation remarquable...
* par ailleurs, je ne comprends pas bien pourquoi ce n'est pas l'Agglo qui a conclu le marché, la situation "complexe" doit bien concerner toutes les autres collectivités. Doivent-elles chacune recourir à une société comme Kalyps? A moins que seule la ville d'Hénin-Beaumont soit la seule incapable à résoudre ces problèmes "complexes"... L'argument développé me renforce dans l'idée que ce lot est superflu et que si la necessité de faire appel à une aide extérieur s'imposait, c'est l'Agglo qui aurait dû y faire appel!

lundi 26 décembre 2011

"Pas-de-Calais et PS, la liaison qui fait houille" (Libération 26/12)

Les affaires judiciaires mettent à mal quarante ans de mainmise socialiste sur le département.


La charge date de 1998 : «Moi, j’avais toujours dit "ne demandez pas à devenir propriétaires", et ils n’ont pas voulu m’écouter. Ils ont voulu être les gérants de ce patrimoine, et ils ont mis le plus mauvais d’entre eux, qui s’appelait Kucheida. Parce que Kucheida est un bon député, c’est un homme actif et dynamique, mais c’est un homme pervers. C’est lui-même un gars de la cité minière qui ne pense qu’à une chose : l’ivresse du pouvoir et disposer de tous les aspects matériels de ce pouvoir, qui fonce tête baissée et qui fait vendre une maison à son fils dans des conditions tout à fait hors du droit commun.» L’accusation résonne étrangement alors que les socialistes du Pas-de-Calais, dont le député-maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, affrontent une forte bourrasque politique et judiciaire après l’ouverture par le parquet de Lille de quatre enquêtes préliminaires sur des structures gérées par la gauche et critiquées par la chambre régionale des comptes (1).

Elle est signée André Delelis, ancien député, sénateur et ministre socialiste, ex-maire de Lens. Il a aussi longtemps été un ennemi historique de Jean-Pierre Kucheida et son mentor Daniel Percheron (ex-premier secrétaire fédéral), deux des principaux barons du Pas-de-Calais, ce qui explique la violence du propos. Mais, malgré l’excès de langage, la citation éclaire une affaire qui, après le scandale Guérini dans les Bouches-du-Rhône, pourrait s’avérer ennuyeuse pour la campagne de François Hollande.

Bailleur. L’allusion de Delelis concerne la mise en examen en 1999 de Jean-Pierre Kucheida pour prise illégale d’intérêts et complicité d’abus de confiance pour la vente à son fils d’une maison minière à un prix très bas, alors qu’il présidait la Sacomi (Société pour l’aménagement des communes minières) entre 1992 et 1996. Une légèreté qui rappelle celle dévoilée ces derniers jours à travers l’usage par Kucheida d’une carte de crédit professionnelle, notamment dans des restaurants de luxe. L’ancien maire de Lens évoque aussi la gestion du patrimoine minier, qui a permis aux ténors de la fédération PS du Pas-de-Calais de construire et d’asseoir leur pouvoir. Une mainmise qui dure depuis trente-cinq ans et qui se retrouve au centre des enquêtes judiciaires. L’une d’elles porte d’ailleurs sur la Soginorpa (qui a succédé à la Sacomi), le premier bailleur de la région Nord-Pas-de-Calais avec la gestion de 62 000 logements de l’ancien parc immobilier des Houillères.

Si, à ce jour, seul Jean-Pierre Kucheida est menacé sur le plan judiciaire, politiquement, c’est tout le système mis en place par une génération d’élus qui vacille. Une organisation tenue par Daniel Percheron, Jean-Pierre Kucheida, mais aussi Jacques Mellick, ancien député-maire de Béthune, ministre sous Mitterrand : ce triumvirat est au cœur du pouvoir socialiste dans le Pas-de-Calais depuis le début des années 70. Il symbolise alors la montée d’une génération moderne dont le profil rompt avec celui des mineurs syndicalistes. Leur biographie en témoigne. Daniel Percheron, né en 1942, famille d’enseignants, certifié d’histoire-géographie, militant au Sgen puis au Snes, rejoint le PS en 1969; Jean-Pierre Kucheida, né en 1943, fils d’agent de maîtrise des Houillères, certifié d’histoire-géo, militant au Snes et à la SFIO ; et Jacques Mellick, né en 1941, fils de fonctionnaire, adhérent de la SFIO en 1959, secrétaire national des jeunesses socialistes en 1964. Des hommes de terrain, des militants issus du monde enseignant rompus aux réunions de sections. Pas des énarques. C’est à la mort de Guy Mollet, en 1975, que Percheron prend la tête de la fédération PS et place ses hommes. Pour ces élus, l’extension du domaine de la lutte passe par la conquête de la gestion des logements miniers - que l’on retrouve aujourd’hui avec la Soginorpa - cruciale à la fois pour dominer les communistes, pour se forger une image d’élus rénovateurs et… s’assurer un extraordinaire levier clientéliste.

En 1969, l’établissement public des Houillères (nationalisé en 1945) règne sur 120 000 logements, 11 000 kilomètres de voiries, 4 000 hectares de terrils, mais aussi 51 églises et chapelles, 29 stades, 28 salles des fêtes… «C’est une culture d’encadrement de la société unique en Europe», estime Jean-François Caron, élu Europe Ecologie au conseil régional. Mairies, syndicats, associations, les nouveaux militants et élus socialistes se glissent partout, maillant tout le bassin minier et contrôlant l’attribution de chaque subvention, logement ou emploi. Les victoires électorales se succèdent, faisant du trio Percheron-Kucheida-Mellick, entre autres, des «légendes» politiques à l’échelle du bassin minier. «Ils ont un discours plus moderniste que celui du PC, tout en défendant les acquis des mineurs», expliquait, le 17 décembre dans Nord Eclair,Frédéric Sawicki, professeur en sciences politiques. Ces leaders reproduisent au sein de la fédération socialiste une centralisation du pouvoir proche du modèle syndical qui les précédait. Ils sont aussi conscients qu’il faut réfléchir à l’après-charbon.

Silence. En 1983, lorsque Mitterrand annonce, dans le bassin minier, la fin de la production de charbon, la fédération socialiste monnaye en contrepartie le transfert de la gestion des mines vers les élus locaux, sur fond de lois de décentralisation. Le 24 décembre 1985, Edith Cresson (ministre du Redéploiement industriel) et Pierre Bérégovoy (Budget) signent l’acte de naissance de la Soginorpa. Mais il faut attendre 1992 pour que la fédération PS fasse des logements miniers sa chasse gardée, à travers la création de la Sacomi et de l’accession de Jean-Pierre Kucheida à sa tête. C’est lors de cette présidence que Kucheida est épinglé par l’Inspection générale des finances. Un de ses rapports, qui revient sur la vente de la maison à son fils et qui dénonce des appels d’offres trop peu nombreux, sera à l’origine de sa mise en examen. Une affaire, enterrée après une intervention politique, qui résonne étrangement avec des faits plus récents. La chambre régionale des comptes a critiqué en 2010 la politique d’appels d’offres de la Soginorpa et d’Adevia (dont Kucheida est vice-président), une des dix premières sociétés d’économie mixte de France qui gère des centaines de projets d’aménagement et qui fait aussi l’objet d’une enquête préliminaire.

Face à ces assauts judiciaires, qui pourraient constituer un changement «politique» pour la fédération départementale du PS, tout le monde se terre. Le conseil fédéral a décrété le silence dans les rangs et désigné un avocat parisien pour déposer une plainte contre X en diffamation. «C’est une autre génération. Pour eux, les journalistes doivent être soumis», relève un élu local. En 1975, lorsque Kucheida devient secrétaire à la presse et à l’information - son premier poste à la fédération socialiste -, les relations avec les médias étaient sans doute plus «contrôlées». Seule Catherine Génisson, actuelle première secrétaire fédérale, a reçu Libération. «Sereine mais blessée», la sénatrice explique que la fédé «est à un tournant». Mais elle se porte garante de «son imperméabilité avec les structures mises en cause» afin de chasser les soupçons de financement politique illégal. Proche de Kucheida, elle déplore «ses maladresses» en évoquant l’usage abusif de la carte de crédit, mais rappelle son «acharnement au travail» et son «amitié personnelle» avec le maire de Liévin. C’est donc un soutien conditionné, dans l’attente du travail de la justice. Martine Aubry a grosso modo envoyé le même message en gelant le processus d’investiture dans la circonscription de Kucheida, tout en soulignant qu’elle attendait le résultat de la commission d’enquête interne au PS, menée par l’ancien ministre de la Défense Alain Richard, et l’issue des enquêtes préliminaires.

Ennemis. Face aux récentes révélations, Daniel Percheron, président du conseil régional et premier fédéral pendant vingt-deux ans, a confié à un proche : «Ce serait l’échec de ma vie.»Kucheida est dépeint comme «combatif mais à la rue, ne comprenant pas qu’on lui cherche des noises pour 500 euros, répétant qu’il aurait pu s’octroyer 5 000 euros de frais». Mais, selon un autre élu du bassin minier, «l’argument est inaudible» pour des gens qui ne chauffent que la chambre des enfants, ne peuvent plus se payer le bus et voient un élu s’offrir un repas à 1 624 euros chez Marc Veyrat. Kucheida a plaidé «des erreurs de gestion, jamais de malversations», et a justifié l’usage de la carte «comme n’importe quel chef d’entreprise dans le cadre de relations commerciales».«Sauf que, pour les gens, il est d’abord un grand élu de la région et non un chef d’entreprise. Kucheida s’est inconsciemment dit "je donne tant à mon territoire que je peux un peu m’affranchir des règles"», ajoute un élu. Un peu comme Jacques Mellick se grisant, au début des années 90, de sa proximité avec Bernard Tapie, jusqu’à en chuter.

Car, à tant verrouiller le pouvoir, les barons du PS se sont aussi fabriqués de nombreux ennemis, prompts à se venger. Ainsi, un autre front judiciaire a été ouvert par Gérard Dalongeville. L’ancien maire socialiste d’Hénin-Beaumont, mis en examen pour «détournement de fonds publics» et révoqué du PS en 2009, a ainsi décrit dans des lettres à la juge Véronique Pair, révélées par les Inrockuptibles, un système de corruption et de surfacturation qui aurait bénéficié à la fédération PS. Un geste de désespoir pour un homme amer d’avoir plongé seul, même si Percheron et Kucheida l’ont longtemps protégé.

Un autre homme, Alain Alpern, est depuis longtemps critique à l’égard de ce système. Cet ancien élu vert et sympathisant socialiste avait proposé au début des années 2000 ses services à Percheron pour contrer la progression du FN à Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen. «Il m’a félicité avant que je comprenne qu’il soutenait en fait Dalongeville», se souvient Alpern, devenu blogueur et qui est à l’origine des révélations sur la carte de crédit de Kucheida à la Soginorpa.

Enjeu. Un autre qui rumine, c’est Pierre Ferrari, 30 ans, exclu du PS fin 2010 au terme d’un violent conflit avec Catherine Génisson en raison d’une candidature dissidente aux cantonales. Lui aussi est persuadé qu’il n’a pas pesé «face aux liens entre Percheron et Dalongeville», et œuvre depuis contre le PS.

Mais Percheron et Kucheida en ont vu d’autres, comme l’expliquait ce dernier de façon prémonitoire dès 1998. Interrogé sur l’enjeu de pouvoir que représentait la conquête de la Sacomi, il répondait : «Enjeu de pouvoir ? Non, c’est un enjeu d’emmerdements. […] Mais c’est la fédération du Pas-de-Calais qui m’a demandé de le faire. Je ne vais pas dire que j’ai accepté avec un enthousiasme délirant, mais je savais ce qui m’attendait. Mais, quand j’accepte quelque chose, ensuite je me passionne.»

Pendant ce temps, le Front national a fait au minimum 30 % dans chaque canton aux élections de mars.

FABRICE TASSEL Envoyé spécial dans le Pas-de-Calais  26.12.2011

Toujours d'actualité...

Alain Alpern : « Le problème, dans le PS du Pas-de-Calais, c'est qu'il ne peut pas y avoir de voix contradictoires ! »

mardi 23.03.2010
Son blog est aujourd'hui devenu un incontournable forum disséquant les méandres de la vie héninoise. Il y a quelques jours encore conseiller régional, Alain Alpern est désormais un citoyen libéré de tout mandat. Mais pas de toute ambition. Socialiste critique, éveillant la méfiance des gardes du temple dogmatique, l'observateur attentif a-t-il vraiment l'étoffe d'un acteur efficace ? Il a apparemment l'impudence d'y croire... .


Votre arrivée tonitruante en 2005-2006 avait fait sensation. Et puis, très vite, plus rien comme si votre initiative avait fait pschitt !
« C'était en 2006, j'avais alors pris des contacts avec les Verts, avec Georges Bouquillon. J'ai eu une période de 6 mois d'observation, et puis des problèmes pour trouver un logement... J'étais bien évidemment pour l'union de tous ceux qui tiraient dans tous les sens contre Dalongeville. Pendant cette période, j'ai vécu une relation ambiguë avec l'Alliance républicaine, notamment par rapport à son discours vis-à-vis du FN, déjà. Et je reconnais avoir perdu beaucoup trop de temps par manque de connaissance des rouages compliqués de la vie héninoise. Aujourd'hui, je me dis que j'ai fait plein d'erreurs, celle de ne pas quitter tout de suite les Verts, puis de croire que l'on pouvait faire quelque chose avec l'Alliance républicaine.

Vous étiez arrivé dans les bagages de Percheron lors d'une mémorable cérémonie de voeux, qu'a-t-il pensé de votre initiative ?
 « Percheron savait que je voulais quitter Béthune. Je connaissais Hénin-Beaumont pour y avoir travaillé pour les Verts, la ville était bien située, desservie par la SNCF et je me suis décidé de m'y investir et m'y installer. Au départ, ça l'a fait tiquer un peu. Et un jour, il m'a fait dire qu'il souhaitait que je l'accompagne aux voeux d'Hénin où Dalongeville l'avait invité. Vous savez, Percheron, son habitude est d'avoir plusieurs fers au feu, et il a dû se dire, l'option Alpern, pourquoi pas ? On en reparlait de temps en temps et il m'a plusieurs fois demandé pourquoi je ne faisais pas un deal avec Dalongeville. D'ailleurs il avait dû lui en parler puisque Dalongeville m'a envoyé plusieurs fois ses émissaires, dont deux fois Jean-Marc Bouche, pour me proposer de le rejoindre, me promettant une place d'adjoint. Percheron espérait peut être qu'on puisse travailler ensemble... Un jour Dalongeville m'a dit, alors que je lui demandais une salle, "Pourquoi tu n'arrêtes pas de me critiquer ?" Je lui ai répondu "mais parce que tu es mauvais, sur ta gestion quotidienne, financière et administrative". Du coup, je n'ai jamais eu ma salle... »

C'est votre nature profonde d'être un franc-tireur, quelqu'un de singulier ?
« C'est la première fois qu'on me dit ça. Mais à la réflexion, oui, c'est peut-être vrai, on m'a tellement reproché d'avoir déjà fait des choses sans en avoir parlé au préalable... »

Seriez-vous plus un fin stratège qu'un efficace homme d'action ? :
 « À Béthune, j'ai prouvé que je pouvais l'être, mais à Hénin j'ai mis trop de temps à sentir les choses. Ce qu'on ne peut pas me reprocher, c'est ma fidélité dans mes idées, qui m'a poussé, en 2001, à refuser de faire alliance avec Bernard Seux. Je ne peux pas composer avec des gens aux valeurs opposées aux miennes... Pourquoi à Hénin j'ai failli dans le passage à l'acte ? Il y a un tel morcellement ici (gagner une ville avec 20 % des voix, vous avouerez que ce n'est pas banal) que même si j'avais fait une liste en 2008 ou 2009 j'aurais fait 6,7 ou 8 %, pas suffisant pour changer les choses. Et puis, j'ai vraiment souffert du manque de connaissance des réseaux héninois... »

PAR PASCAL WALLART

Le FN et la politique internationale: l'impossible banalisation...

Marion Le Pen a tenté de se donner une dimension internationale en dépêchant Louis Aliot en Israël et en se rendant aux Etats-Unis: ces 2 voyages ont été considérés comme des échecs. En Israël, seuls quelques groupes extrêmistes ont rencontré le numéro 2 du FN et, aux USA, même le Tea Party, l'extrême droite des Républicains, a eu quelques réticences à se commettre avec M. Le Pen.

Il faut dire que, en matière de politique internationale, les Le Pen ne font pas dans la dentelle:

- Entretien donné le 13 octobre au quotidien russe Kommersant, journal satirique moscovite: "Je reconnais et je ne le cache pas, que dans une certaine mesure j'admire Vladimir Poutine, déclare notamment Mme Le Pen. Il fait des erreurs, mais qui n'en fait pas ? La situation en Russie n'est pas simple et il ne faut pas attendre que tous les problèmes nés de la chute de l'URSS soient résolus, il faut du temps. Il me semble que Poutine a le caractère et la vision de l'avenir nécessaire pour rendre à la Russie la prospérité qu'elle mérite. Et une coopération plus active avec la France et les pays européens peut accélérer ce processus".

- D'ailleurs, Le FN a toujours apprécié le veto de l'URSS (et de la Chine) à des sanctions de l'ONU contre la Syrie: "Si la Syrie tombait et si le dictateur, on veut bien le dire, qui a d'ailleurs fait toute une série de réformes qu'on lui demandait, était renversé, et bien à la suite de Ben Ali, à la suite de Moubarak, de Kadhafi et de Saddam Hussein, tous ces leaders arabes qui étaient anti-islamistes, qui protégeaient les chrétiens, ont été renversés avec l'aide de l'Occident." JM Le Pen (23/12/2011).
C'est cette phobie anti-islam qui lui a fait dire: la chute de « dictateurs laïcs » en Tunisie, en Egypte et en Libye pourrait favoriser l'instauration « aux portes de l'Europe (…) de dictatures islamistes ». (France-Soir 2/9/11). Quelques mois avant, Marion Le Pen estimait que les révolutions arabes constituaient "une menace pour l'Occident". Si elle avait vécu à la fin du XVIIIème siècle, nul doute qu'elle aurait dit la même chose de la révolution française.

- la vision particulière du FN vis à vis des dictatures s'exprime bien dans cette déclaration de JM Le Pen, juste avant la mort de Saddam Hussein: "Le président Saddam Hussein n’est pas un gangster, un braqueur de banque ou un voleur de poules : c’est un chef d’Etat qui a été renversé par l’intervention d’une armée étrangère". Lui aussi, lors de la Révolution Française, se serait certainement élevé contre la mort du Roi, victime des manants...

- les liens du FN avec l'extrême-droite européenne ne sont pas secrets. Ainsi, Mme Le Pen était accompagnée, lors de sa visite en Italie des 22 et 23 octobre dernier, de Mario Borghezio, eurodéputé de la Ligue du Nord, parti xénophobe italien qui participe à la coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi. Mario Borghezio est souvent en France: dans tous les colloques et autres réunions de l'extrême-droite française (notamment ceux du Bloc Identitaire: l'extrême-droite de l'extrême-droite!).
De même, le 24 mai 2011, Marion Le Pen, à Bruxelles, a discrètement rencontré Filip Dewinter, l'un des chefs du Vlaams Belang (VB), le parti flamand d’extrême-droite. Le FN a déclaré, à la suite de cet échange, que les 2 partis «convergent dans des domaines comme l’immigration, la lutte contre l’insécurité ou l’islamisation de l’Europe».
Puisque nous parlons d'Europe, rappelons que JM Le Pen était venu soutenir l'extrême-droite espagnole (la «Plate-forme España 2000») en mars 2010.

Parti raciste, xénophobe et anti-musulman déclaré en France, on ne pourra pas reprocher au FN de ne pas être cohérent avec cette triple étiquette, dans le cadre de ses prises de position à l'International.

dimanche 25 décembre 2011

Petites annonces

- Homme, presque 56 ans, cherche reconversion à partir de mai, peut-être dès fin avril. Peut servir d'imprésario à sa femme chanteuse. Urgent, car enfant encore en bas âge à élever.

3 réponses:  
* Je cherche un commercial pour vendre des crocs de boucher.
* Société Karcher cherche des intérims.
* Cass'toi, pauv'con!

- Femme chanteuse, deux enfants, vu séparation probable fin 1er semestre 2012, cherche nouvelle relation et nouveau job. Je parle italien.

2 réponses:
* E pericoloso sporgesi
* OK pour la relation seulement.

- Homme hésitant et mou cherche livre intitulé "Comment devenir un dur en 5 mois". PS: discrétion demandée, SVP.

3 réponses:
* Je vends mes haltères.
* J'ai, mais en 6 mois: ça peut convenir?
* OK, mais il faut prendre 30 kilogs. PS: discrétion assurée, mais prévoyez de changer votre garde-robe.

- Blonde assumée cherche contacts pour tuer son père. Faire offre en francs. 

2 réponses:
* Blonde patinée? Blonde fadasse? Blonde pétasse? Blondasse?
* OK, poupée! Je prends, mais en euros!

- François recherche copie du film "Le 3ème Homme", sur un scénario de Graham Greene.

1 réponse:
* J'ai: mais il manque la fin! Mais comme on la connait...

- Norvégienne d'origine, atypique, juriste, prête à se battre envers et contre tout, échangerait lunettes rouges contre lunettes vertes ou autres couleurs, sauf oranges.

1 réponse
* Ma jolie, je n'ai que des oranges pour toi, mais tu les auras à l'oeil...

- JC (pas fils de Dieu), juste 79 ans cherche emploi, fictif si possible, mais pas en mairie. Bonnes références à présenter. 

2 réponses:
* J'offre job fictif pour tenir à jour mes frais de bouche.
* J'ai un poste, au Japon, d'arbitre de sumo. Emploi pas fictif, mais rémunération, si!

  

samedi 24 décembre 2011

Quand le droit de grève est pris en otage

En cette veille de Noël, le gouvernement a décidé de prendre un conflit social en otage. Depuis huit jours, une grève des agents de sûreté aéroportuaire, employés par des entreprises privées, touche les aéroports parisiens. Le transport aérien est-il, pour autant, " paralysé ", selon le mot de François Fillon ? Nullement : aucun vol n'est annulé. Le " droit de partir en vacances ", invoqué par Nicolas Sarkozy, est-il mis en cause ? Pas davantage, alors que, selon une étude du Credoc en 2010, 65 % des Français ne prennent pas de vacances d'hiver et seuls 10 % partent tous les ans.

Pourtant, depuis le 22 décembre, des effectifs de la police des frontières - au grand dam de certains syndicats de policiers - et de la gendarmerie ont été requis pour remplacer des grévistes dans deux terminaux de l'aéroport de Roissy. La durée d'attente des passagers aux postes de filtrage et de contrôle a été à peine réduite, les policiers n'ayant pas la formation nécessaire pour inspecter les bagages sur les écrans. " Le gouvernement a fait le choix d'amoindrir les critères de sécurité ", a ironisé Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, pour " tenter d'accroître l'opposition entre les usagers et les grévistes ".

A quatre mois du premier tour de l'élection présidentielle, M. Sarkozy a choisi de montrer ses muscles avec l'habituelle rengaine de la " prise en otage des usagers ". Claude Guéant, le ministre de l'intérieur, est monté en première ligne, faisant le pari que cette fermeté sera douce aux oreilles des franges les plus à droite de l'électorat. Le droit de grève, qui, rappelons-le, est inscrit dans la Constitution comme principe de " valeur supérieure " à la loi, est respecté, affirme M. Sarkozy. " Aucune réquisition n'a été prise ", ajoute M. Guéant, qui se souvient peut-être que lors du conflit sur la réforme des retraites, en 2010, la réquisition de salariés grévistes dans des raffineries avait valu à la France les remontrances de l'Organisation internationale du travail.

Il n'empêche : le remplacement inédit de grévistes par des policiers, en l'absence d'atteinte à l'ordre public, est une atteinte au droit de grève. Le code du travail est très clair : l'article L. 1251-10 interdit le recours à des intérimaires ou à des contrats à durée déterminée pour remplacer des grévistes. La jurisprudence de la Cour de cassation va dans le même sens. Et la loi du 21 août 2007 sur le service minimum, adoptée à la va-vite, ne concerne que les transports terrestres. Face à ce type de conflit, le gouvernement, au lieu de céder à une démagogie populiste du plus mauvais aloi, n'a qu'une obligation, dès lors que la continuité du service public reste assurée : celle d'imposer le dialogue social.


Le Monde
25 décembre 2011

Présidentielles, présidentielles...

2012 : l'année des grands rendez-vous électoraux
LE MONDE GEO ET POLITIQUE  23.12.11

AUX URNES ! L'année 2011 fut celle de l'indignation à travers le monde et de la colère de peuples arabes qui ont renversé certains de leurs tyrans. 2012 est celle de grands rendez-vous électoraux. Rares sont en effet les années où les citoyens de tant de pays sont appelés aux urnes, avec parmi eux, outre la France, les grandes puissances que sont les Etats-Unis et la Russie. Dans ces trois cas, les sortants briguent un nouveau mandat et aucun n'est assuré, à l'heure actuelle, de l'emporter.

Pays le plus peuplé du monde et financier universel, la Chine a quant à elle planifié depuis 2007 une transition fluide. Un nouveau tandem dont on espère, à tort ou à raison, qu'il impulsera une certaine ouverture politique au régime, doit prendre les rênes du Parti communiste : Xi Jinping devrait succéder au président Hu Jintao, et Li Keqiang, prendre le relais du premier ministre Wen Jiabao. En principe. Car nul ne sait vers quel destin une société chinoise de plus en plus revendicatrice mènera ses dirigeants.

Des échéances électorales importantes sont en outre attendues en Corée du Sud tandis que le Nord remet son sort entreles mains d'un jeune héritier peu connu. Idem à Taïwan, au Mexique, au Venezuela, en Iran, en Algérie, en Palestine et, côté africain, au Sénégal, au Mali et au Kenya, entre autres.


Parrainages d'élus : où en sont les candidats ?

LEMONDE.FR avec AFP 23.12.11


Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche), Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), François Hollande (PS), François Bayrou (MoDem) et Nicolas Sarkozy (UMP), qui n'a pas encore déclaré sa candidature, devraient obtenir sans difficulté leurs parrainages.

Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République, a recueilli 450 promesses. "J'aurai les signatures", a déclaré le candidat sur i-Télé.
Corinne Lepage, candidate de Cap 21, a dit en avoir recueilli "entre 300 et 400". Elle juge cette campagne de collecte "très très dure, beaucoup plus qu'en 2007".
Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, en a recueilli "un peu plus de 300", selon Christine Poupin, porte-parole du parti, qui estime que le NPA en est à ses "niveaux habituels" de collecte.
Jean-Pierre Chevènement (Mouvement républicain et citoyen) a recueilli "300 parrainages", a indiqué jeudi à l'AFP un porte-parole du candidat. La situation est "sous contrôle mais il y aura besoin d'un gros effort", a-t-il ajouté.
Frédéric Nihous (Chasse, pêche, nature et traditions) aurait quant à lui "185 promesses", selon l'entourage du candidat, interrogé cette semaine par l'AFP et qui précise : "Nous sommes en avance sur notre tableau de marche."
Christine Boutin (Parti chrétien-démocrate) a "environ 160" signatures, a annoncé la candidate à l'AFP. Elle menace de lâcher une "bombe atomique" pendant la campagne si elle n'obtient pas ses parrainages, et va déposer un recours devant le Conseil constitutionnel début janvier pour demander leur anonymat.

Les autres candidats n'ont pas donné de chiffre. "Je les aurai", a garanti Hervé Morin (Nouveau Centre), sur France 3 le 18 décembre. "Nous sommes sereins, optimistes et confiants", a déclaré jeudi Nathalie Arthaud à l'AFP.
Quant à Dominique de Villepin, il recevrait "un bon accueil de la part des maires de France", selon le porte-parole de République solidaire, Jean-Pierre Grand.
Concernant Marine Le Pen, Steeve Briois, secrétaire général du FN, a affirmé que c'était "pire" qu'en 2007. Le FN a déposé jeudi un recours devant le Conseil d'Etat assorti d'une question prioritaire de constitutionnalité.
Pour finir, Carl lang (Union de la droite nationale) a déclaré à l'AFP être "assez satisfait de l'état d'avancement".

Les candidats ont jusqu'au 16 mars 2012 pour déposer leurs 500 parrainages