vendredi 30 septembre 2016

« Quousque tandem, Poutine, abutere patientia nostra? »

"Jusqu'à quand, Poutine, abuseras-tu de notre patience" ? Cela pour parodier Cicéron s'adressant à Catilina.
On le sait moins, mais le discours de Cicéron continue ainsi : « quamdiu etiam furor iste tuus nos eludet? quem ad finem sese effrenata iactabit audacia? » ce qui signifie «Combien de temps ta folie nous défiera-t-elle ? Jusqu'où ton audace effrontée se déchaînera-t-elle ?»
Cet exorde, prononcé il y a presque 1953 ans, s'adresse, à merveille à Poutine... 

Des voix s'élèvent, déjà, contre le rapport détaillé du parquet néerlandais accusant la Russie d'être à l'origine du tir de missile qui a abattu l'avion de la Malaysia Airlines en juillet 2014 (voir l'éditorial sans concession du Monde daté de ce jour, ci-dessous).
3 questions se posent après la confirmation de ce que beaucoup de monde supposait :
- que va-t-on-faire des conclusions de ce rapport que la Russie réfute avec sa mauvaise foi habituelle, digne de beaucoup des déclarations usuelles en matière de relations diplomatiques ? Peut-on imaginer qu'une association de familles de victimes (ces dernières étant en majorité néerlandaises) assignent la Russie en réparation des préjudices subis par ses membres ? Ce n'est pas impossible même si l'exécution du jugement sera difficile...
- après la Crimée, l'Ukraine et sans remonter à la Tchétchénie, une nouvelle fois l'impérialisme de la Russie est démontrée. Jusqu'à quand le monde occidental restera-il paralysé devant ces crimes et ces atteintes au droit international ? Ces jours-ci, la Russie est, de nouveau, mise en cause pour sa participation, aux côtés de l'armée d'Assad, aux massacres de populations civiles à Alep (Syrie), alors qu'un cessez-le-feu, comportant beaucoup de vicissitudes certes, était en cours. La communauté internationale qui envisageait de réduire ses sanctions contre la Russie doit, au contraire, les durcir pour faire barrage au cynisme de Poutine. 
- Poutine justement ! Que M. Le Pen admire l'autoritarisme du dictateur russe qui l'inspire dans sa façon de gérer un pays, on peut comprendre et cela donne, surtout, un exemple supplémentaire de la nocivité de ce parti à ceux qui envisageraient de lui confier la présidence de notre pays... Mais que JL Mélenchon se trompe, en soutenant Poutine, notamment dans son action en Syrie, voilà qui décrédibilise fortement celui qui cherche tellement à se singulariser qu'il rejoint, souvent, celle qu'il abhorre, MLP ! Le fait que Gérard Depardieu maintienne son soutien à Poutine devrait pourtant le faire réfléchir sur ce que représente réellement le tsar russe... 



Le Monde
Editorial

30 septembre 2016

Vol MH17 : la Russie confondue


Les coupables ne sont pas désignés nommément, mais le rapport du parquet néerlandais est accablant pour la Russie : le missile sol-air Buk, de fabrication russe, qui a détruit l'avion de la compagnie Malaysia Airlines, le 17 juillet 2014, au-dessus de l'Ukraine et tué les 298 personnes qui se trouvaient à bord, avait été acheminé de Russie et tiré d'une zone entièrement contrôlée par les rebelles prorusses. Une fois ce terrible méfait accompli, le lance-missiles a été rapatrié, le soir même, en Russie.
Quoi qu'en dise Moscou, il ne s'agit plus de spéculations, mais de faits solidement établis. L'équipe d'enquêteurs internationale (Joint Investigative Team) qui a minutieusement travaillé sur ce dossier depuis deux ans, sous l'autorité de la justice des Pays-Bas – le vol MH17 assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur et 193 victimes étaient néerlandaises – a rassemblé un nombre de données monumental pour parvenir à ces conclusions.
Sagement, le procureur général s'en est tenu aux faits. Il ne dispose pas, pour l'instant, d'éléments lui permettant d'incriminer directement les auteurs, voire les commanditaires de ce tir. Une centaine de personnes ayant participé activement à cette opération ont cependant été identifiées, et l'enquête judiciaire sur la responsabilité de la tragédie se poursuit.
La Russie a dénoncé une enquête " partiale " et " politiquement motivée ". On pouvait s'y attendre. Ce même régime a assuré que les petits hommes verts qui ont envahi la Crimée en 2014 n'étaient pas russes, puis a tranquillement annexé ce territoire ukrainien. Ce même régime affirme qu'il n'y a pas eu de militaires russes pour appuyer le mouvement des séparatistes prorusses dans le Sud-Est ukrainien, alors que résidents et journalistes les ont maintes fois vus et entendus, et que plusieurs de ces militaires eux-mêmes se sont publiquement identifiés. Ce même régime refuse de laisser l'OSCE, organisation internationale dont la Russie est membre, surveiller la frontière russo-ukrainienne dans le cadre des accords de Minsk. Ce même régime s'est opposé à la création d'un tribunal à l'ONU sur le dossier MH17. Sur l'affaire ukrainienne, Moscou est dans le mensonge permanent depuis deux ans.
Une hypothèse plausible sur la tragédie du vol MH17 est celle d'une méprise : les rebelles prorusses, cherchant à abattre un avion de chasse ukrainien, auraient visé par erreur l'avion civil. Certaines conversations téléphoniques captées entre rebelles accréditent cette possibilité. Mais, même si cette hypothèse venait à être confirmée, il reste que la Russie, en fournissant de l'équipement militaire aussi lourd aux séparatistes ukrainiens, a fomenté un état de guerre durable sur le territoire ukrainien, après s'être emparée de la Crimée.
C'est une double violation du droit international. La crise ukrainienne empoisonne les relations entre Moscou et les Occidentaux depuis 2014. Le processus mis en place par Paris et Berlin, qui a abouti aux accords de Minsk pour tenter de régler le conflit, est au point mort, en dépit de réunions régulières ; ni la Russie ni l'Ukraine n'accomplissent la totalité de leurs engagements. La Russie, cependant, s'est clairement installée dans le rôle de l'agresseur. A défaut de pouvoir amener les responsables devant un tribunal, le rapport sur le vol MH17 constitue à tout le moins un argument supplémentaire pour maintenir les sanctions américaines et européennes contre la Russie.

jeudi 29 septembre 2016

Info

En raison d'une indisponibilité passagère, je n'ai rien publié depuis lundi, mais, dès demain, je posterai à nouveau. 
En attendant, je valide les commentaires en attente...

lundi 26 septembre 2016

On prépare les élections un peu partout...

Campagnes électorales en vue et le grand n'importe quoi commence... 
Aux Etats-Unis, Trump (mélange de Le Pen père et fille plus Sarko) est effrayant ! Sa dernière trouvaille ? Pour le débat de la nuit prochaine (à 3 heures du matin, en France, visible sur une des chaînes d'information continue), il compterait faire venir une ex-maîtresse de Bill, époux de son adversaire Hillary Clinton ! 
En Allemagne, Merkel, devant la baisse très forte de sa popularité, fait marche arrière sur sa politique généreuse d'accueil d'immigrés... Il faut dire que des élections fédérales auront lieu entre août et octobre 2017 !
En Russie, Poutine n'a pas besoin de tout cela pour que l'on vote pour lui... Il suffit de faire taire ses opposants et tous les moyens sont bons ! Certes, il n'y a jamais eu autant d'abstentions de la part d'une population dégoûtée par les méthodes utilisées... Remarquez qu'Ali Bongo a fait encore mieux, au Gabon. Comme il lui manquait quelques voix pour gagner contre son ex-beau-frère, Jean Ping, il a retardé la clôture du scrutin, avant d'annoncer que, dans sa province (capitale : Franceville), il avait obtenu suffisamment pour devancer son adversaire de 6000 voix. Faut dire que dans cette région, la participation avait été de 98%, alors que dans le reste du pays, moins de 50% des électeurs s'étaient déplacés... De là à penser que le report des résultats au surlendemain avait permis... 
En France, les candidats ne font pas dans la dentelle non plus... Tiens, justement Hollande se rend ce jour dans la capitale de cette industrie (la dentelle...). Que Sarko y soit allé la semaine précédente n'est que pure coïncidence... Il paraît que le président en place y croit encore malgré les sondages désastreux. Est-ce la raison pour laquelle il ne se rendra pas dans la "jungle" de Calais ?
M. Le Pen, qui retournera peut-être voir Poutine pour obtenir un prêt pour les élections de 2017 (les banques françaises lui refusant tout crédit, paraît-il) est une admiratrice de Donald Trump, mais elle n'ira le rencontrer qu'en cas de victoire du candidat républicain en novembre. Dans l'entourage de Trump, on avoue que, "à l'heure actuelle, Donald Trump, qui tente de polir son image auprès de l'opinion américaine n'est sans doute pas enthousiasmé par la perspective d'être immortalisé aux côtés de la patronne du parti d'extrême droite français " (Le Parisien, 23/9).
Sarkozy, le contorsionniste, avait d'abord plaidé que " dès que l'on devient français, nos ancêtres sont gaulois", puis vient de se raviser, devant le tollé suscité, qu'étaient également nos ancêtres "les soldats de la légion étrangère qui se battaient à Camerone et les tirailleurs sénégalais", et que mêmes" les Gaulois, c'étaient aussi les rois de France, les Lumières, Napoléon, les grands républicains", etc. Au fait, savez-vous où la fameuse phrase sur "nos ancêtres les Gaulois" a été prononcée, le 19/9 ? A Franconville... Étonnant que personne n'ait fait le rapprochement jusqu'ici, alors que certains estiment que les Francs sont tout autant nos ancêtres...
Nous reviendrons sur les autres candidats, en France : il y a beaucoup à dire...

dimanche 25 septembre 2016

En lisant le Canard Enchaîné...

- Sarko : "Dès que vous devenez français, vos ancêtres, ce sont les Gaulois"
Et, dans l'affaire Bygmalion, qui s'est fait gauler ?
AA : Et ça ne compte par pour des noix...

- Le mur du çon :
Franchi en piqué, lors d'un meeting à Franconville (Val d'Oise), par Nicolas Sarkozy, à propos de la nationalité française :
"A partir du moment où on l'acquiert, on vit comme un Français et nos ancêtres sont les Gaulois".
En 2007, le même Sarkozy de Nagy Bocsa évoquait ses origines de"petit Français de sang mêlé". Hongrois rêver !
AA : Sarko est magyar depuis l'âge de 18 ans

- La noix d'honneur :
Décernée à Henry Hermann, homme d'affaires toujours jeune (92 ans) et soutien d'Emmanuel Macron et de son épouse, Brigitte. Au "Figaro" (19/9), à propos de cette dernière, Hermand raconte :
" Elle a orienté ses lectures, veillé à ce qu'il ne se disperse pas. Il a eu de la chance, étant très jeune, d'être en vie commune. Il n'a pas, au contraire de la majorité des gens brillants de son âge, multiplié les copines." 
C'est depuis ce temps-là qu'il ne regarde ni à droite ni à gauche ?
AA : Macron est complètement chocolat sur ce coup-là !

- Lu dans "Le Monde" (17/9) : "Bruno Le Maire présente un projet présidentiel de... 1000 pages." Un peu léger.
AA : Mais, c'est du lourd selon Le Maire...

- Louis Aliot, vice-président du FN, précise le positionnement de Marine Le Pen ("Le Monde", 16/9) : " Elle incarne un équilibre entre identitarisme intégral étroit et souverainisme intégral limité. " La pauvre femme !
AA : au FN, on sait parler aux Français !

samedi 24 septembre 2016

Quand est-ce que l'on comprendra ce qu'est le FN ?


Je relaie, ci-dessous, l'information publiée par David Noël, conseiller municipal d'opposition héninois, en y ajoutant 2 observations :
- écoutez l'interview du maire d'HB et vous comprendrez ce que signifie le mot "médiocrité";
- d'autre part, son argumentation est ridicule : il n'y a pas de migrants actuellement à HB. Quant aux quelques Roms présents, on se demande bien en quoi ils dérangent les habitants de la ville... Mais faire peur à la population, voilà bien le ressort du FN !
Et dire que type est considéré comme "ministrable" ! Pauvre France... Comment faire comprendre cela à ceux qui votent FN ! Je rappelle que cet homme politique est pire que la majorité des hommes politiques français : il cumule, soutient une adjointe fortement soupçonnée fraudé le RSA ((au moins Cahuzac avait-il démissionné !), empêche l'opposition, par des brouhahas organisés, de s'exprimer en conseil municipal, utilise l'argent public pour son parti (le journal municipal de propagande) ou pour son confort personnel (véhicule haut de gamme sur le compte de la mairie)...



"Dans une interview donnée mardi matin à Grand Lille TV (http://www.dailymotion.com/video/x4udd57http://www.dailymotion.com/video/x4udd57Steeve Briois a annoncé son intention de présenter sa charte anti-migrants au prochain Conseil municipal d'Hénin-Beaumont. Il a également annoncé son intention de ne plus aider les associations d'Hénin-Beaumont qui viennent en aide aux migrants, visant de manière implicite le Secours Catholique et le Secours Populaire.

Après avoir refusé d'accorder un nouveau local à l'antenne héninoise du SPF, dont le local municipal qu'elle occupait jusqu'alors est voué à la démolition pour cause de passage du Bus à Haut Niveau de Service, la municipalité frontiste, qui avait reproché à la présidente de l'association son engagement politique, avait pourtant nié toute mesure de rétorsion politique et même évoqué le versement d'une subvention au Secours Populaire.
On comprend désormais quelle sera la contrepartie : si le comité SPF d'Hénin-Beaumont veut bénéficier d'une subvention municipale, il devra abandonner toutes ses actions de solidarité internationale.
Il en sera de même pour le Secours Catholique, dont les bénévoles, chrétiens engagés de la paroisse Sainte-Claire-en-Héninois, viennent en aide aux étrangers et mènent des actions de solidarité internationale.
Les associations caritatives héninoises sont prévenues : la mairie frontiste n'aidera plus aucune association qui s'aviserait d'aider par des collectes de vêtements ou des collectes alimentaires les réfugiés qui fuient la misère et la guerre.

vendredi 23 septembre 2016

Qui ira rejoindre Giscard, Chirac et Sarko pour une retraite dorée ?

L'hypothèse d'un second tour Sarkozy-Le Pen, aux présidentielles de 2017, se profilant, beaucoup envisagent d'aller voter Juppé lors de la primaire de droite (cf 1). D'autres, comme Cohn-Bendit, se voient bien "rouler" pour Macron (cf 2). Mais si vous voulez savoir ce qui vous attend, une fois élu, puis battu, ne soyez pas pessimiste, vous ne serez pas à la rue... (cf 3).

1- La primaire de la droite et du centre risque fort d’attirer des électeurs issus de la gauche et de l’extrême droite. Si le phénomène est pour l’heure jugé « marginal »par les candidats, il pourrait influer sur le résultat du scrutin. Autour d’un même credo : empêcher Nicolas Sarkozy de briguer un deuxième mandat présidentiel. C’est l’un des enjeux majeurs de la primaire de la droite et du centre. Pour ne pas dire le principal. Les 20 et 27 novembre, l’élection qui désignera le candidat LR (ex-UMP) pour la présidentielle de 2017, se jouera en grande partie sur le nombre de personnes qui se déplaceront dans les 10 337 bureaux de vote installés un peu partout sur le territoire. Avec une équation assez simple : plus il y aura de votants, moins les chances de Nicolas Sarkozy de l’emporter seront importantes. Favori du noyau dur du parti – qui revendique quelque 230 000 adhérents –, l’ex-chef de l’État souffre encore de la défiance d’une majorité des Français, toutes tendances confondues. Électeurs de gauche, du Front national, mais aussi de droite qui, déçus par son mandat, ont fini par céder aux sirènes de l’extrême droite. (Médiapart)
2-"Moi je vote, dès le premier tour, pour celui qui est le mieux placé pour éviter un deuxième tour Sarkozy-Le Pen", a commenté Daniel Cohn-Bendit, sur France-Info. Il a d'ailleurs étayé un petit scénario en cas de victoire de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite en novembre : "Le centre droit est orphelin, le centre gauche va-t-il se replier derrière Hollande? Non. Donc, vous avez un espace. Si Macron, dans les sondages, sort à 3%, 4% derrière Sarkozy, tous ceux qui s'étaient repliés derrière François Bayrou filent vers Macron, tous ceux qui se replient derrière Hollande filent vers Macron et il est à touche-touche avec Sarkozy au premier tour."
Si ce scénario ne se produit pas, pour qui votera Daniel Cohn-Bendit dans un second tour opposant Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen? Il y a quelques mois, il aurait répondu pour l'ancien Président, confie-t-il. Mais face à la campagne menée et aux propos tenus, il a changé d'avis et pourrait pencher vers l'abstention : "Quand je vois sa campagne, je suis muet, je suis paralysé. Je ne peux pas." (JDD 22/9)
3- A eux trois, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy coûtent plus de 10 millions d'euros par an aux contribuables. Le rapport confidentiel remis par la Cour des Comptes et le Conseil d’Etat à François Hollande (et révélé ce mardi par le site Médiapart) sur le coût des anciens chefs d’Etat préconise un coup de rabot conséquent sur les avantages substantiels dont continuent de bénéficier nos trois “ex”. 
Ainsi, les anciens chefs d’Etat disposent chacun d’un logement meublé avec personnel d’entretien, de neuf collaborateurs de leur choix, de deux chauffeurs et d’une voiture à vie, payés par les contribuables. 
La Cour des Comptes suggère de le réduire de moitié après dix années. René Dosières (ce député qui traque les dépenses de l'Etat) suggère d’aller encore plus loin et de pratiquer cette diminution au bout de cinq ans. Autre idée : supprimer les personnels de sécurité de leurs résidences secondaires lorsqu’ils ne s’y trouvent pas.
Actuellement ils touchent une indemnité à vie de 6000 euros à laquelle il faut ajouter leur rémunération en qualité de membre de droit du Conseil Constitutionnel à hauteur de 14.000 euros. Le rapport propose de supprimer la présence des anciens présidents au Conseil Constitutionnel.(Lci.fr)

jeudi 22 septembre 2016

Poutine, le FN...

Rappelons que le modèle de M. Le Pen, c’est Poutine. Et c’est à la lecture de cet éditorial que l’on peut pressentir comment le FN entend, s’il devait un jour gagner la présidentielle (rassurez-vous, ce ne sera pas en 2017 !), gouverner la France. On en a déjà une petite idée avec la façon dont il gère les villes qu’il a conquises en 2014. L’exemple d’Hénin-Beaumont, celui que je connais le mieux (et pour cause !), est significatif : dans une ville de 27 000 habitants, personne n’imaginait que l’on pouvait juguler la presse locale, l’opposition et les associations « mal pensantes ». Figurez-vous que Briois et ses sbires l’on fait !
Vous lirez que Poutine a un bilan désastreux (le texte oublie même le scandale du dopage !), comme Briois à HB. Une des raisons de la probable réélection du dictateur russe, c’est la désaffection des électeurs qui pensent que l’on ne peut rien changer au système… Pourvu que les Français…

Poutine vers un quatrième mandat
Le Monde
Editorial du 20/9/2016 


Dix-huit mois de récession économique continue, la plus longue depuis l'arrivée au pouvoir, en  2000, de Vladimir Poutine, n'ont pas pesé sur le résultat des élections législatives organisées dimanche 18  septembre en Russie. Pas plus que les revers encaissés depuis deux ans par le Kremlin, qu'il s'agisse des sanctions internationales en réaction à l'annexion de la Crimée et au conflit dans l'est de l'Ukraine, ou des sanctions sportives liées au scandale du dopage. Rien n'a joué. Le parti au pouvoir, Russie unie, a obtenu une écrasante majorité à l'issue du scrutin. Les sièges de la Douma, la Chambre basse du Parlement russe, seront détenus à 76  % par ses députés.
Ce premier test électoral national depuis l'annexion de la Crimée ouvre un boulevard à M.  Poutine pour la présidentielle de 2018. Bien qu'il n'ait pas encore annoncé son intention de briguer un quatrième mandat, personne ne doute des intentions du chef de l'Etat, âgé de 63 ans, et crédité d'une popularité record avec 86  % d'opinions favorables.
M.  Poutine n'a pas de concurrent. Cette fois encore, l'opposition, désunie et vilipendée à longueur de temps, accusée d'être manipulée par les Etats-Unis, n'est pas parvenue à franchir l'épreuve des élections. La fraude, du moins à Moscou et Saint-Pétersbourg, les deux principales villes du pays, n'a même pas atteint l'ampleur des falsifications constatées lors des précédentes législatives, en  2011. Nul besoin.
Russie unie a fait le plein de son électorat. Ses obligés et les convaincus sont allés voter. Les mécontents, eux, sont restés chez eux. Ils sont pourtant majoritaires. Pour la première fois depuis 1993, date des premières élections législatives organisées en Russie après l'effondrement de l'URSS, moins de 50  % des électeurs ont été aux urnes. Les autres étaient convaincus que leur voix ne changerait rien à la situation.
Le terrain avait été préparé. Commencée pendant l'été, la campagne, pour ces élections anticipées de trois mois, a été étouffée. Aucun programme n'a été débattu, aucune grande réunion publique n'a eu lieu. En parallèle, les organisations russes indépendantes sont toujours un peu plus discréditées et enregistrées les unes après les autres sur la liste des " agents de l'étranger " tenue par le ministère de la justice. Juste avant le scrutin, l'institut de sondages Levada a été à son tour affublé de cette étiquette infamante. L'espace des voix critiques se réduit. Une vidéo sur la somptueuse résidence du premier ministre, Dmitri Medvedev, survolée à l'aide d'un drone, diffusée quelques jours avant les élections par l'opposant Alexeï Navalny, a été regardée plus d'un million de fois. Sans influence sur le résultat.
A Moscou, la comparaison avec la chancelière allemande, Angela Merkel, qui assume son troisième mandat et dont le parti essuie au même moment une série de revers électoraux, est sans cesse rebattue. Elle n'a rien d'illogique. Les médias russes pro-Kremlin pilonnent sans relâche sur le thème de la crise des migrants en Allemagne, tout en relayant les discours rassurants du pouvoir russe sur le thème " la crise est derrière nous " –même si les grands indicateurs sociaux sont repartis à la baisse.
La légitimité renouvelée de M. Poutine va lui permettre de lancer de nouvelles réformes. Les services de sécurité, piliers du pouvoir, vont être ainsi réorganisés. Peut-être parce qu'au Kremlin, on se souvient bien qu'à la veille de la chute de l'URSS, en  1990, le Parti communiste soviétique était lui aussi crédité de… 86  % d'opinions favorables.


mercredi 21 septembre 2016

L'intégration des Musulmans en France est en cours...

Comme on le lira dans l’étude ci-dessous (" Pour la première fois, un sondage met en lumière les divergences au sein de la deuxième religion en France"), les Musulmans ont une pratique de la religion plus importante que celle de la majorité de la population française. Il y a fort à parier que cette tendance va se rapprocher de celle des autres religions qui, avec le temps, se sont sécularisées au sein de la société française : le nombre de mariages mixtes va grandissant, l’école de la République et le contact avec le reste de la population française font entrer les Musulmans dans le moule de la société française (tout en conservant, s'ils le souhaitent, leurs convictions religieuses). En d’autres termes, les Musulmans s’intègrent petit à petit au sein de la République française, comme l’ont fait les Juifs dans la seconde moitié du XXème siècle. Pour cela, il convient d’éviter toute pratique discriminatoire… Et, c’est sur ce dernier point que l’étude révèle que les jeunes, souvent sous-diplômés et au chômage, rejettent la laïcité  et " L'islam est un moyen pour eux de s'affirmer en marge de la société "… Et c’est là-dessus que le pouvoir politique doit agir…

Les musulmans entre sécularisation et rigorisme
Le Monde 20/9/2016
C’est une radiographie des musulmans de France comme il n'y en avait encore jamais eu et qui permet de faire apparaître des réalités derrière les controverses et les conjectures qui ont envahi le débat public. C'est aussi une étude dont les conclusions et les interprétations formulées par ses auteurs prêteront immanquablement à débat. Les données de la riche enquête conduite par l'IFOP à la demande de l'Institut Montaigne frappent d'abord par l'ampleur de l'adhésion (28  %) en France à un islam d'affirmation, critique de la laïcité, d'abord soucieux de la loi religieuse. Il est qualifié de " fondamentaliste " et de " sécessionniste " dans le rapport. Et si la majorité des musulmans ne s'y reconnaissent pas, pas moins de la moitié des 15-25 ans, eux, se rangent dans cette catégorie. Il s'agit donc d'une tendance générationnelle lourde, qui touche les jeunes de manière puissante, dans un paysage religieux par ailleurs très différencié.
Pour explorer ce paysage, les enquêteurs ont posé plusieurs dizaines de questions à 1 029  personnes de 15 ans et plus se disant de confession musulmane (874) ou, sans se dire musulmanes, ayant au moins un parent musulman (155). Cet échantillon est extrait d'un plus vaste de 15 459 personnes. Cette enquête apporte des informations que l'interdiction légale de collecter des données personnelles religieuses rend très difficiles d'accès en France.
Elle permet ainsi d'évaluer la part des personnes de plus de 15 ans se disant musulmanes à 5,6  % de la population globale et à 1  % celles ne se déclarant pas musulmanes tout en ayant au moins un parent musulman, et qui traduisent un processus de " sortie de la religion ". On ne peut pour autant extrapoler précisément le nombre de musulmans vivant en France, souligne Antoine Jardin, ingénieur de recherche au CNRS, qui s'est chargé de l'exploitation des données, car " on ne peut imputer une religion d'appartenance aux moins de 15 ans ". Les musulmans n'ayant pas de parents musulmans, c'est-à-dire les convertis, comptent pour 7,5  % de l'échantillon. Globalement, cette population est plus jeune que la moyenne (avec une moyenne d'âge de 35,8 ans contre 53 ans pour les chrétiens et 43,5  ans pour les sans religion), au point que la part des musulmans monte à 10  % chez les 15-25 ans. Elle est française de naissance à 50  %, par acquisition de la nationalité à 24  %.
Elle est surreprésentée chez les ouvriers et les inactifs non retraités (parmi lesquels les lycéens, étudiants, jeunes à la recherche d'un premier emploi) et sous-représentée dans les classes supérieures du salariat. En dépit de cette origine sociale défavorisée, elle approche la moyenne nationale en termes de niveau de diplôme, même si une fraction importante (40  %) demeure sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac.
Les musulmans ont en commun une pratique religieuse plus soutenue que le reste de la population. Même si 30  % ne vont jamais dans une mosquée et si 30  % n'y vont qu'à l'occasion des principales fêtes, 31  % s'y rendent au moins une fois par semaine. La pratique de la prière est encore plus fréquente car elle est observée par des fidèles n'ayant pas une fréquentation assidue de la mosquée. Ainsi, la moitié de ceux qui ne vont dans un lieu de culte que pendant le ramadan observent les cinq prières quotidiennes, ainsi que 45  % de ceux s'y rendant moins souvent.
" Majorité silencieuse "
Deux éléments apparaissent comme de véritables marqueurs de l'identité musulmane, pratiquante ou non, tant ils sont partagés. Il s'agit d'abord de la viande halal, consommée exclusivement par 70  % d'entre eux et occasionnellement par 22  %. L'attachement à cette pratique conduit huit musulmans sur dix à estimer que les enfants devraient pouvoir manger halal à l'école.
L'autre marqueur est le voile. Quelque 65  % des musulmans de confession ou d'ascendance se disent favorables au voile et 24  % sont favorables au port du voile intégral, les femmes étant un peu plus favorables que les hommes dans l'un et l'autre cas. Cette approbation n'entraîne pas nécessairement une pratique : les deux tiers des femmes disent ne pas porter le voile, tandis que 35  % le portent, soit toujours (23  %), soit en dehors de leur lieu de travail ou d'étude (7  %), soit rarement (5  %).
L'opinion sur le port du niqab est un marqueur générationnel. Les plus de 40 ans y sont très nettement opposés (8 sur 10), tandis que cette pratique obtient un avis favorable de 40  % des moins de 25 ans. C'est aussi le cas d'autres sujets. Si une majorité des enquêtés répond oui à la question : " En France, la laïcité permet-elle de pratiquer librement sa religion ? ", plus d'un cinquième répond non, proportion qui monte à près de 40  % chez les moins de 30 ans. En revanche, la polygamie, dont l'interdiction est considérée comme normale par 75  %, ne trouve pas un écho différencié selon l'âge. Mais les jeunes sont plus nombreux que la moyenne (deux personnes sur trois ne considèrent pas que l'on devrait pouvoir exprimer sa foi au travail) à être favorables à la manifestation du religieux au travail. Enfin, si un tiers des enquêtés refuse de faire la bise à une personne de sexe opposé ou de se rendre dans une piscine mixte, 92,5  % acceptent de se faire soigner par un médecin de sexe opposé (85  % des femmes) et 88  % serrent la main d'une personne de sexe opposé.
A travers le traitement statistique des réponses, les enquêteurs ont identifié six catégories partageant un même système de valeurs construisant leur rapport au religieux. Ces groupes s'étagent des personnes les plus éloignées de la religion, favorables à la laïcité, ne formulant aucune revendication d'expression religieuse dans la vie quotidienne, à ceux ayant une vision plus engagée, présentant " des traits autoritaires ", c'est-à-dire " favorables à des normes sociales non discutables ", selon la définition d'Antoine Jardin, souvent favorables au port du niqab, à la polygamie, critiquant la laïcité.
In fine, soutiennent les auteurs, ces catégories pourraient être résumées en trois groupes. Le premier, représentant 46  % des musulmans de foi ou d'ascendance, regroupe les personnes n'ayant pas ou peu de revendications d'expression religieuse dans le quotidien et plaçant la loi de la République avant la loi religieuse tout en conservant une pratique religieuse supérieure à la moyenne nationale. Le rapport les qualifie de " soit totalement sécularisées, soit en train d'achever leur intégration dans le système de valeurs de la France contemporaine ". Ils sont qualifiés de " majorité silencieuse ".
Le second groupe, représentant un quart de l'effectif, se trouve dans une situation intermédiaire, avec une forte pratique, souvent favorable à l'expression de la religion au travail mais ayant intégré la laïcité. Le troisième groupe, ces 28  % cités auparavant qui ne considèrent pas que " la foi appartienne à la sphère privée ", est majoritairement favorable à l'expression de la religion au travail et conteste la laïcité. Le rapport de l'Institut Montaigne qualifie ce système de valeur de " clairement opposé aux valeurs de la République ", de " sécessionnistes "" L'islam est un moyen pour eux de s'affirmer en marge de la société ", affirme la note.
A travers cette classification, on voit se dessiner une double polarité au sein de la population musulmane, dont l'étude souligne qu'elle est étrangère à tout communautarisme. L'une, la plus nombreuse, " s'inscrit dans un système de valeur et dans une pratique religieuse qui s'insèrent sans heurts dans le corpus républicain ", deux tiers de l'échantillon jugeant que la laïcité permet de vivre librement sa religion. L'autre, très présente chez les jeunes générations, fait de la religion un élément structurant de son identité, valorisant les pratiques qu'il lui associe, parfois en opposition avec la loi (niqab).
C'est, au-delà des signes nombreux d'insertion de l'islam dans la société dont témoignent ces données, la signification et la portée sociale de cet islam identitaire des jeunes générations, cette sorte de " nouvelle fierté islamique " dont parle l'Institut Montaigne, qui est aujourd'hui au cœur des interrogations.

Cécile Chambraud

mardi 20 septembre 2016

Cela aurait pu être vrai...

- Russie : Les résultats des élections législatives publiés par erreur 24h avant le vote.

La grosse boulette des médias russes n’est pas passée inaperçue. Tout serait venu d’un bug informatique qui a rendu public le résultat des élections législatives samedi en fin d’après midi, soit 24h avant le vote qui s’est tenu dimanche. La première fuite aurait été repérée sur le site du Moskovski Komsomolets vers 19:00. Vingt minutes plus tard, l’intégralité des résultats était disponible, avant qu’un nouveau bug informatique ne fasse planter les serveurs du site. En plus des résultats précis du scrutin du lendemain, d’autres informations auraient filtré, notamment les résultats des deux prochaines élections présidentielles russes. Plusieurs chroniques nécrologiques des opposants politiques ont également fuité dans la soirée. Le Gorafi 19/9/2016

AA : il semblerait que la Sibérie soit restée un lieu de stage pour les "ennemis de l'intérieur" et les "agents des Etats-Unis" comme le sont ces journalistes. 

- On comprend enfin pourquoi le nouveau présentateur du Petit Journal a si bien reçu Florian Philippot. C’est parce qu’il avait l’habitude de le « recevoir » puisque les 2 hommes sont en couple depuis le début de l’année. C’est dans un soucis de transparence que Cyrille Eldin a annoncé à la presse sa relation avec le numéro 2 du Front National.
Le couple pourrait officialiser leur union en se mariant à la fin de l’année. Nordpresse.be 20/9/2016
AA : Voilà pourquoi Yann Barthès, l'ancien animateur du Petit Journal, a été refusé par le FN à Fréjus, ce week-end, alors que Cyrille Eldin, son successeur, avait ses entrées...

- Le tribunal correctionnel, a rendu son verdict dans le cadre de l’affaire Bygmalion ce matin. Nicolas Sarkozy est donc reconnu coupable d’abus de confiance, de détournement de fonds, de piquage de pognon à des petites vieilles qui perdent la boule et d’être un populiste de la pire espèce. Sa peine : 5 ans d’inéligibilité. .
François Fillon a été le premier à réagir : « Qui imagine, l’espace d’un instant, le Général De Gaulle condamné à 5 ans d’inéligibilité ? Le candidat Sarkozy fait honte à son parti et à son pays !». Nadine Morano, dont on attendait le soutien pour son ancien Mentor, est encore plus sévère : « Bon débarras, ce type n’a décidément pas la carrure pour nous protéger des Musulmans ! Je demande l’annulation des primaires !»  Sarkozy dénonce quant à lui un acharnement politique : « Il est clair qu’on cherche à m’empêcher de dénoncer l’arnaque du réchauffement climatique. Et notamment le fait que si les températures ont plus augmenté en 100 ans qu’au cours des 25 000 dernières années, ce n’est pas la faute de l’être humain. Ou encore que le burkini est la seule vraie préoccupation en ce 21e siècle !»
Enfin, celle qui pourrait à nouveau tirer les marrons du feu est Marine Le Pen : « Une preuve encore que le système est corrompu. Nicolas Sarkozy n’a aucune légitimité. Si je suis élue, je veillerai à ce qu’il soit déchu du titre de Président de la République et de sa nationalité ! » Nordpresse.be 20/9/2016
AA : F. Hollande n'a rien dit, mais sa mine goguenarde, en disait long sur sa satisfaction...

lundi 19 septembre 2016

La honte de la France (suite)

L'annonce de S. Briois de la création d'une association "Ma commune sans migrants" (j'ai laissé le s pour bien montrer que ces gens-là se moquent totalement de la culture française) était (voir mon post d'hier) dans la droite ligne des moyens utilisés par Hitler pour purifier (aryaniser) l'Allemagne. Avant les lois racistes de Nuremberg concernant les Juifs (1936), Hitler avait, depuis son arrivée au pouvoir en 1933, limité la liberté d'expression, éliminé l'opposition, viré les associations de défense de droits de l'Homme, etc. J'écrivais, hier, que ces mesures étaient, déjà, en partie, applicables au niveau d'HB (comme dans les autres villes "gérées" par le FN en France), ce qui laissait augurer des intentions de ce parti si, par malheur, il accédait au pouvoir national... Je ne reviendrai pas sur cette "nazification" de Briois... 
Par contre, je souhaiterais faire quelques remarques supplémentaires sur cette annonce :
1- Elle n'a pas été encore relayée au niveau national (sauf par le Figaro qui a repris une déclaration du Directeur général de France Terre d'Asile). Parce que probablement, elle est absurde... Absurde pour plusieurs raisons : 
* elle ne signifie rien : c'est une réaction épidermique (mais combien significative de la pathologie dont souffre son auteur) contre une décision gouvernementale qui veut régler le problème des migrants à Calais (sur lequel le FN s'est beaucoup exprimé...) en répartissant ces personnes sur toute la France dans des structures adaptées, en attendant d'autres solutions : par exemple, le retour dans leur pays, la guerre terminée. 12 000 migrants dans 36 000 communes, dans un pays de 66 millions d'habitants... 
* réaction absurde parce que je ne pense pas qu'il viendrait à l'idée du ministre de l'intérieur de rassembler des étrangers dans une ville frontiste ! Ce qui prouve bien que l'annonce de Briois est purement démagogique...
* enfin que penser de l'annonce elle-même (je ne parle pas ici de cette grossière faute d'orthographe) de celui qui se déclare déjà président de cette association sans adhérent (voir ce communiqué de presse ahurissant sur le site même du FN : http://www.frontnational.com/2016/09/creation-de-lassociation-des-maires-ma-commune-sans-migrants/

2- La démocratie ? Le FN ne connait pas ! Non seulement Briois s'autoproclame président, mais pire encore, il fait adhérer sa ville sans demander leur avis à ses habitants... Bien sûr, il fera ratifier sa décision absurde, a-posteriori, après un vote de son conseil municipal aux ordres...

3- Rappelons que Briois à peine élu avait pris un arrêté municipal anti-mendicité, dirigé contre les Roms, arrêté annulé par le Préfet. S'insurgeant, il avait alors promis qu'il prendrait un autre acte... ce qui, depuis plus de 2 ans, n'a, bien entendu, pas été fait !  Briois, "grande gueule" ou comme on dit en ch'ti : "grand diseux, petit faiseux ?"

4- Il est fort probable que cette décision anti-migrants fasse suite aux déclarations de Laurent Wauquiez, le très droitier président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (et actuellement président par intérim de son parti "Les Republicains" pendant la campagne de N. Sarkozy). Wauquiez a déclaré qu'il s'opposerait à la présence de migrants dans sa région (relayé en cela par le couple Estrosi-Ciotti, en Provence-Alpes-Côte d'Azur). Le FN ne pouvait pas se laisser déborder sur sa droite. D'où la déclaration à l'emporte-pièces de son vice-président Briois...

5- Evidemment, ces déclarations d'élus ne pourraient être applicables, s'opposant à des décisions légales du gouvernement qui agit, par ailleurs, dans le cadre d'une directive européenne... 

La "jungle" de Calais a fait l'objet de tellement de déclarations outrancières, notamment de la part du FN, que l'on ne peut que se féliciter que le gouvernement ait pris la décision de la démanteler, même si rien n'est parfait. Pour résoudre le problème calaisien, il n'y avait que 2 solutions : expulser les migrants de France ou les disséminer dans toute la France. La première solution (c'est celle du FN) est illégale, inhumaine et immorale, la seconde est la seule possible, sachant que la France a une longue tradition d'accueil des étrangers. 
Électoralisme, démagogie, populisme, opportunisme, tactique politique : voilà le fond de la déclaration brioissiste (brioissique, brioissienne : qu'importe !)...  

dimanche 18 septembre 2016

La honte de la France !

Il a osé ! Le maire FN d'Hénin-Beaumont a, une nouvelle fois, mis à jour la caractère "facho" de son parti et de lui-même. Il appelle à la création d'une association de maires "ma ville sans migrants" (sic)... Non seulement, dans sa ville, il boycotte la presse locale, vire des associations, se montre irrespectueux envers l'opposition, purge le personnel, préfigurant ce que serait une France aux mains du FN, mais il donne aujourd'hui l'image d'une France tournant le dos à toutes ses valeurs et à ce qui fait que la France d'aujourd'hui est celle dans laquelle nous vivons et qui, jusqu'à présent, est admirée  : on pense, par exemple, à cette belle solidarité qui fait, depuis fort longtemps, de notre pays, une terre d'accueil dont nous pouvons être fiers, à juste titre ! La France de Vichy avait déjà laissé une empreinte d'intolérance extrême en expulsant ou remettant aux nazis tous ceux qui ne correspondaient pas "à la France" : communistes, étrangers, Juifs, homosexuels... Les frontistes s'offusquent souvent de cette comparaison avec les nazis et les pétainistes, mais, une nouvelle fois, ils démontrent la filiation entre eux et ces aînés. Refuser l'asile à ceux qui fuient la guerre en Syrie, Irak... rappelle ce que furent les réactions de Vichy en 1940. 
On a l'habitude de dire "Chassez le naturel, il revient au galop". De la "France apaisée", le slogan de M Le Pen ("Chassez le naturel") à l'intolérance quotidienne ("il revient au galop"), la formule est juste concernant le FN.

Il a osé ! Sur une terre où la grande majorité de la population est issue de vagues de migrants, Briois le facho ose barrer la route à ceux qui sont "les nouveaux migrants". La seule solution, pour lui, c'est l'expulsion de ces personnes (oui, oui, ce sont des êtres humains, ne lui en déplaise !), au mépris des lois et autres conventions que la France a votées ou signées ! Le mot "fraternité" au FN, on ne connait pas ! 

Trois observations :
- "ma ville sans migrants" telle est le nom de la honteuse association annoncée. On passera rapidement sur l'énorme faute d'orthographe commise, indigne d'un député européen représentant la France. On tentera un peu d'humour (malgré la gravité du sujet) en se disant que la formule signifie que les communes signataires accueilleront un seul migrant et pas plusieurs... Pauvre France dans laquelle un de ses représentants n'est même pas capable d'écrire correctement le français et qu'aucun de ses sbires ou aucun autre membre de son parti n'ait pu corriger cette faute "hénaurme". Et dire que ce parti a la prétention de gouverner la France !

- voici quelques commentaires relevés sur la page Facebook du maire suite à son appel :
Jean Luc Gebhard Q il garde leurs racailles ont non veut pas ces voleurs

Michel Lemaitre Bravo, les rats dehors

Serge Heupel On peut les envoyer à Sisco , en Corse...ils seront bien accueillis....n'est-ce pas le nain caseneuve ?

En 1940, beaucoup de Français étaient sympathisants pétainistes. En 2016 des Français sont sympathisants frontistes...

- enfin petit rappel que j'ai emprunté à David Noël, conseiller municipal d'opposition à HB :
"Depuis le début du printemps arabe en 2011, la guerre civile en Syrie a fait plus de 300 000 morts. Selon Amnesty International, depuis 2011, plus de 17 000 prisonniers ont été assassinés dans les prisons syriennes. 
Il y a 2,7 millions de réfugiés en Turquie, 650 000 en Jordanie.
Actuellement, 75 000 réfugiés affamés, dont des bébés, sont aux frontières de la Jordanie. Selon des sources humanitaires citées par Amnesty International, depuis la fermeture de la frontière au mois de juin, 10 personnes sont mort d’hépatite et il y a eu au moins neuf décès lors d’accouchements. 
Plus de 2 500 migrants sont morts noyés en Méditerranée depuis le début de l’année 2016 : pour la plupart, ils fuient la dictature en Érythrée, les milices pro-gouvernementales au Soudan ou les djihadistes libyens. 

Et la France, le pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, le pays de la liberté, ne pourrait pas accueillir quelques milliers de réfugiés politiques fuyant la guerre, les massacres et les persécutions ? 
Notre ville, bâtie par la sueur des travailleurs de toutes origines au fond de la mine ne pourrait pas accueillir une poignée de réfugiés politiques ?" Tout est dit ! 

samedi 17 septembre 2016

A la mairie d'Hénin-Beaumont (2)

 AA :  Vous disiez que la gestion du personnel était "hasardeuse", puisqu'il y a pression sur les syndiqués, qu'il n'y a pas de fiche de poste, etc. Peut-on dire que l'on donne les moyens aux agents de travailler ?
X     : En fait, c'est le gros point noir pour l'avenir proche... On a l'impression que l'on veut privatiser certaines tâches, c'est-à-dire démanteler le service public. Il semblerait, par exemple, que l'on veuille faire une délégation de service public pour la cantine scolaire (6 personnes concernées). Des études en cours sur les espaces verts, sur les maisons de quartier nous font craindre le pire. Va-t-on fermer les CAJ (centres d'animation jeunesse) ?

AA : La Chambre régionale des Comptes est dans les murs de la ville. Y a-t-il des points sur lesquels vous aimeriez attirer son attention ?
X    : Il faudrait, en priorité, qu'elle vérifie si ses recommandations précédentes ont été suivies d'effet. J'ai parlé du gonflement des effectifs et en particulier du recrutement de cadres extérieurs. J'aimerais que l'on vérifie si les procédures d'embauche sont respectées. Je vous ai entretenu de l'épouse du DGS, mais il y a également le recrutement stupéfiant, à la communication, de l'élu FN, conseiller municipal de Oignies, conseiller communautaire et conseiller départemental ! Embauché également au cabinet du maire, la tête de liste FN de Harnes !

AA : A part tout ce qui concerne le personnel, y a-t-il d'autres suggestions pour la CRC ?
X    : Oui, il y a un regard à jeter sur l'utilisation de l'argent des contribuables en matière de communication. Celle-ci est souvent de la propagande aux mains du responsable frontiste et de l'adjoint Bilde : il suffit de lire le magazine municipal et le site de la ville pour s'en rendre compte. J'aimerais également que la CRC se penche sur la façon dont la ville a abandonné ses recours, en matière d'emprunts toxiques, contre Dexia, pour abonder au fonds de soutien de l'Etat : je ne suis pas sûr que la ville soit gagnante comme l'ont clamé les élus !

AA : Les élus de l'opposition ne font pas leur travail ?
X    : Je ne dirai pas cela, mais ils ne sont pas assez à l'écoute du personnel. Moi, je leur recommanderais de s'attaquer aux évolutions des effectifs et des charges de personnel, depuis 2014. Certes, le budget devrait figurer sur le site de la commune, ce qui, illégalement, n'est pas le cas, mais les élus peuvent le demander et faire leur travail de comparaison, avant même que la CRC ne le fasse...

AA : En tous les cas, je reste à votre disposition pour entendre vos remarques et doléances... Merci à tous ceux qui m'ont aidé ! 

vendredi 16 septembre 2016

A la mairie d'Hénin-Beaumont (1)

A la suite de mon post d'hier rapportant l'"ambiance" en mairie d'Hénin, j'ai reçu plusieurs messages d'agents municipaux me confirmant ce que l'on pressent de la gestion de la ville. J'ai résumé ces échanges sous forme d'un entretien, mélangeant les confidences des uns et des autres...

AA : Quelle est l'attitude des élus et de la direction vis-à-vis du personnel ?
X    : Caporaliste, pourrait-on résumer en un seul mot. Certains élus traitent le personnel sur un ton cassant, par exemple. Cette attitude a été confortée par le renouvellement quasi-intégral de l'encadrement avec des recrutements extérieurs de personnes "sympathisants et plus" du FN. Et je n'affabule pas, toutes les directions ont été renouvelées (DGS, DRH, Aménagement du territoire, culture, CCAS, services techniques, Marchés publics et affaires juridiques, administration et finances, culture, sports)... Même dans le personnel on a recruté parmi les amis et les proches... Ainsi l'épouse du nouveau DGS a été embauchée en mairie... Et dire que l'on reprochait à l'ancien maire d'avoir fait embaucher son gendre dans une structure extérieure dont la commune était membre...

AA : Quid de l'encadrement administratif ?
X    : Le DGS est effacé et le pouvoir dans la mairie est exercé par le directeur de cabinet, donc par le pouvoir politique ! C'est une confusion anormale... Avant on avait un DGS/ maire bis, aujourd'hui on a un dir'cab /DGS bis... Rien ne change... Ce directeur de cabinet, M. Moizan, a une page Facebook sous le nom de "Pacha el mondo" dont les détails ont été cachés depuis que le "profil" a fait le tour de la mairie... Il y exposait que son objectif était de quitter Hénin-Beaumont au plus vite... Vous vous rendez compte de sa crédibilité... D'autant plus que le trouble sur ses antécédents s'amplifie : "DGST (directeur général des services techniques) à partir de juin 2010 de la Communauté d’agglomération du Haut-Val-de-Marne, Gérard Moisan a été suspendu début 2012 puis déchargé de ses fonctions en fin d’année : « le service rendu ne correspondait pas aux attentes », indique-t-on de façon laconique dans cette collectivité" selon la Gazette des Communes du 3/7/2014. Dans le même interview, il précisait sincèrement qu'il était "sympathisant du FN". Beaucoup pensent que c'est la raison pour laquelle il a tout pouvoir !

AA : Qu'en est-il de l'organisation interne ?
X   : Dans la même Gazette des communes, juste après son embauche, le DGS précisait son objectif "de se pencher sur la généralisation des fiches de postes ou l’actualisation des plans de formation". Et de "songer aussi à la mise en place d’un nouvel organigramme « en lien avec les syndicats et les chefs de service »". C'était louable puisqu'il s'agit d'un serpent de mer à HB. Mais rien n'a été fait depuis plus de 2 ans... Et pourtant il suffit de consulter le site du CNFPT (formation dans la fonction publique) sur lequel il est possible de télécharger des modèles de fiches de poste... 
Concernant les syndicats, le Maire avait fait envoyer des courriers aux syndiqués leur suggérant de démissionner de leur syndicat. Ceux qui l'ont fait ont eu des promotions... D'autres agents, syndiqués également et bien connus parmi nous, se sont vus proposer de se désister de leurs recours judiciaires moyennant une "prime" : aucun n'a accepté...

A suivre (les agents qui souhaiteraient témoigner peuvent prendre contact avec moi : leur anonymat sera, bien entendu , préservé...)