samedi 29 novembre 2008

Le retour de la bataille idéologique

Le texte, ci-dessous, me paraît suffisamment important pour le partager avec vous. Il émane de Terra Nova (www.tnova.fr), un "think tank" (laboratoire d'idées) alimentant le PS. Parmi les signataires: Olivier Ferrand, directeur de Terra Nova, et Michel Rocard.

Nous sommes effectivement à un tournant dans la pensée de gauche: il ne s'agit pas de renoncer à nos valeurs, mais de les adapter à un développement, qui tienne compte des nouvelles données économiques et de l'extinction inéluctable des ressources fossiles et, plus grave encore, de la dégradation de la biodiversité...




"Notre conviction, c’est que la bataille pour un nouveau modèle de société a commencé. Elle va marquer, en France, en Europe, dans le monde, la période qui s’ouvre.


Nous sortons, en France, d’une longue paix idéologique. Elle scellait la victoire des valeurs de gauche. La France a vécu, depuis 1945, sur un compromis « social-démocrate » : un modèle de développement fondé s"ur l’Etat-providence, caractérisé par un cercle vertueux entre prospérité et justice sociale, croissance et redistribution, marché et Etat. La gauche, avec le gaullisme social, avait promu ce modèle égalitaire après-guerre. La droite avait accepté d’accompagner ces évolutions, moteurs d’une prospérité inédite sous les Trente Glorieuses.



Avec la crise contemporaine de l’Etat-providence, le compromis idéologique social-démocrate a volé en éclats. La crise a une origine simple : les instruments de l’Etat-providence du 20ème siècle s’avèrent inadaptés dans le monde du 21ème ; le cercle vertueux s’est transformé en cercle vicieux – la faiblesse de la croissance asphyxie l’Etat-providence, la redistribution handicape la compétitivité économique et affaiblit la croissance.

Désormais, la droite est à l’offensive. Elle a longtemps hésité. C’est fini. La droite revendique « la réforme », « le changement » : la fin du pacte social historique. Si la France veut retrouver - « libérer » - la croissance, elle doit accepter de réduire son Etat-providence et de limiter la redistribution. La droite propose ainsi une offre politique structurée, autour d’un modèle libéral traditionnel, qu’elle théorise progressivement, au-delà des hésitations doctrinales du sarkozysme.

Face à cette offensive, la gauche n’a pas encore d’offre politique alternative. Elle oscille entre deux écueils.

Le premier est le conservatisme. La gauche peut être tentée par l’immobilisme, la défense du modèle d’hier. Elle a du mal à faire le deuil du modèle historique qu’elle a contribué à créer. Elle risque alors de s’enfermer dans la protestation.


Le second écueil est le renoncement idéologique. Dans l’incapacité de formuler une offre politique alternative, la gauche laisserait filer le curseur idéologique vers la droite. Le nouveau compromis national deviendrait un compromis libéral. La gauche pourrait encore espérer la victoire politique, mais au prix de sa défaite idéologique, cantonnant son action à l’accompagnement social d’un modèle qui n’est plus le sien. Ce renoncement est une tentation dans nombre de partis sociaux-démocrates européens, notamment avec le SPD allemand, et plus encore en Autriche et aux Pays-Bas.



La gauche progressiste doit au contraire chercher la voie de la refondation idéologique, le chemin vers une « seconde fondation sociale-démocrate ».


Elle en a les moyens. Le matériau est là, désormais. Le diagnostic intellectuel s’est enrichi. Les expérimentations européennes se développent, notamment dans les social-démocraties nordiques. Les initiatives locales se multiplient. Le travail qui reste à accomplir est de convertir ce matériau en solutions programmatiques et de penser un projet global.


Elle est attendue. En France comme en Europe, les citoyens continuent de plébisciter les valeurs progressistes – égalité, solidarité, lutte contre les injustices. L’ancrage social-démocrate est toujours là.


Mais la bataille idéologique à venir n’aura pas lieu qu’en Europe. Aux Etats-Unis aussi, il est probable qu’elle s’ouvre. Les Etats-Unis ont également vécu sur un compromis idéologique de long terme, autour du modèle libéral anglo-saxon. La crise financière actuelle en sape brutalement les fondements : nationalisations, régulations, interventionnisme étatique sont à l’ordre du jour. Cette crise remettra-t-elle en cause le compromis libéral américain au profit d’un modèle progressiste ? Peut-il lui aussi se renouveler sur des bases modernisées ? Ce sera sans doute aussi l’enjeu de la période qui s’ouvre.

Les tensions idéologiques devraient également se réveiller dans les pays émergents, singulièrement en Chine. Le modèle de développement de ces pays est fondé sur la compétitivité-prix sur les marchés étrangers. Il repose par construction sur le maintien de bas coûts de production – salaires et charges sociales notamment. Avec la montée en puissance économique, la bataille autour de la répartition de la valeur ajoutée est appelée à s’intensifier. La pression des travailleurs s’accroît rapidement– même si les institutions non-démocratiques de la plupart de ces pays freinent cette évolution. Un autre modèle de développement, plus progressiste, pourrait en résulter.

Europe, Etats-Unis, Chine : partout, le mode de développement d’hier est remis en cause ou est appelé à l’être. La bataille idéologique va s’ouvrir. Elle va concerner le modèle de développement de nos territoires et l’organisation de la planète. Il est urgent que les progressistes entrent dans l’arène."



Olivier Ferrand, Michel Rocard, Eric Maurin (Terra Nova)

jeudi 27 novembre 2008

Les turpitudes héninoises

Après les 25 millions d'euros qu'il aura fallu combler en 2004 (85% d'augmentation d'impôts) et 2008 (déficit à combler en plusieurs années), la Chambre Régionale des Comptes vient d'adresser une lettre d'observations provisoires au Maire d'Hénin-Beaumont, lettre qui deviendra définitive après les remarques d'usage que ne manquera pas d'adresser à la CRC , notre premier édile, dans un délai de 2 mois. La fameuse lettre ferait état de 9 millions d'euros d'impayés!

En attendant de connaître les observations faites et le montant définitif des dettes non encore honorées, quelques commentaires:

- pas mal de fournisseurs se plaignaient, depuis pas mal de temps, de ne pas avoir encore été réglés et ceux qui se montraient les plus "râleurs" voyaient leurs factures payées, au coup par coup. Manifestement, une gestion de trésorerie défaillante (inexistante?)!

- le fameux comité de suivi recommandé par le précédent rapport (datant de quelques semaines et faisant suite à la saisine de la CRC par le Préfet , concernant le budget primitif 2008), et dont on ne sait s'il a déjà été mis en place, ne sera probablement pas suffisant pour calmer les ardeurs préfectorales...

- si les 9 millions sont peu ou prou confirmés, nul doute que la note sera salée: une mise sous tutelle complète de la ville et, dans ce cas, la demande de payer les créanciers en un seul exercice fiscal: soit par une augmentation adéquate de la fiscalité, soit, plus probablement, par des coupes sombres imposées dans le budget à hauteur des dettes et jusqu'à apuration totale;

- quant à l'avenir politique de l'équipe en place, nul doute qu'il lui faudra briller dans la dernière partie du mandat ( de 2011 à 2014) pour conquérir une nouvelle fois les faveurs de la population. Après tout, Gérard Dalongeville a quand même été élu en 2008 avec un bilan médiocre...et il y a mille manières de présenter un bilan: imaginez que Monsieur le Maire s'affiche en 2014 comme le sauveur des finances locales et qu'il nous présente un projet "Hénin 2030", ne croyez-vous pas que nos concitoyens succomberont une nouvelle fois à son savoir-faire légendaire, fait de charme et de bonhommie, sans parler de sa jeunesse...?

mercredi 26 novembre 2008

A chaud (2)

Le psychodrame (psychodame ?) semble s'être terminé au PS par la victoire de Martine Aubry…
En espérant que l’on en restera là, malgré les rancoeurs…
La nouvelle Secrétaire Nationale aura immédiatement plusieurs priorités :

- réformer le mode de désignation des instances nationales du parti : comment concilier la représentation de tous les courants et la formation obligatoire d’une majorité ? Pourquoi pas un système comme celui des élections municipales et régionales ? Prime majoritaire à l’équipe en tête d’un second tour…

- revoir l’organisation du parti pour ne plus donner prise aux accusations de fausse-cartes, bourrage d’urnes, encartage des employés municipaux et autres « joyeusetés » dont Le Monde, daté du 22/11, a fait ses choux gras.

- Recoller les morceaux à l’intérieur du PS: mais Martine Aubry sait faire…

- Transformer le parti : rajeunir et féminiser, certes, mais aussi ouvrir comme le demande Ségolène Royal. A côté des militants, donner toute leur place aux sympathisants.

- Faire de la gauche une alternative à l’ahurissante politique gouvernementale, avant qu’il ne soit trop tard! Pour cela, retour aux valeurs de gauche, sans concession à ce qui pourrait séduire ou flatter l’opinion : je pense bien sûr aux complaisances sécuritaires, mais aussi au « toujours plus»… Reconstruire un programme avec tous ceux qui veulent y participer et réunir la gauche autour d’un projet commun qui fasse rêver et espérer.

- Le chemin sera difficile jusqu’en 2012 : les élections européennes seront une claque, parce qu’elles interviennent trop tôt et parce que les écologistes, Besancenot et Bayrou vont occuper le terrain laissé en friche. Les régionales de 2010 et les cantonales de 2011 (s’il n’y a pas de changement de calendrier) prépareront, avec succès, je l’espère, les Présidentielles de l’année suivante. La feuille de route de Martine A est toute tracée, mais encore faudra-t-il désigner le candidat socialiste pour ces Présidentielles…

mardi 25 novembre 2008

Omission

Dans mon texte d'hier, j'ai omis de faire part du débat du mercredi 19/11 matin (avec le Conseil économique et social régional (CESR)), concernant les pôles de compétitivité.

Ils sont 6 d'envergure mondiale et nationale et dynamisent depuis plus de 3 ans l'économie régionale.

A- Caractéristiques générales:

- 69 projets de Recherche et Développement (R et D), plus de 450 entreprises, centres de recherche et de formation mobilisés en région NPDC, 120 PME parties prenantes des programmes de R et D.

- Un pôle de compétitivité associe grandes entreprises et PME, centres de recherche publique ou privée et organismes de formation pour développer l'innovation des produits et services. Il s'agit là des clusters anglo-saxons.

- L'initiative vient de l'Etat après un appel à projets. Le Nord-Pas-de-Calais s'y est fortement impliqué et est partenaire de ces pôles: par le financement des équipes et des projets, et par la mise en réseau des pôles evec les agences de développement d'intelligence économique, la plateforme de l'innovation, les acteurs de l'international...

- les grands objectifs:
  • renforcer les capacités d'innovation des entreprises;
  • développer la recherche appliquée en région;
  • créer des entreprises innovantes et répondant aux enjeux de demain pour favoriser la mutation économique de notre région.

B- Les 6 pôles du NPDC


1- "i-Trans", pôle mondial: construire le premier pôle européen pour la conception, la construction, l'exploitation et la maintenance des systèmes de transports terrestre innovants (dans le Valenciennois: 30 % de l'activité française avec Alsthom, Bombardier, Siemens...).

Objectifs: devenir leader européen; doter la région d'un centre d'essais ferroviaire unique en Europe; développer des formations supérieures de rayonnement international; organiser des événements d'ampleur international en région.

2- Up-tex (Roubaix et ailleurs), les textiles de demain: placer le textile au coeur des matériaux du futur et développer les activités et marchés textiles.

Objectifs: développer le textile innovant de haute performance (ignifugation, textiles instrumentés, nanomatériaux...), développer, pour l'habillement, la Mass-customisation (accès direct entre la production et les consommateurs) par modélisation 3D, design intégré...

3- Filières produits aquatiques (Boulonnais): exploitation rationnelle et durable des espèces pérennes et valorisation des produits et coproduits de la pêche et de l'aquaculture.

4- Le pôle industries du commerce ou PICOM (Métropole lilloise) : développer un pôle de référence mondiale pour la distribution du futur.

3 axes de recherche: optimisation des process, relation client et mobilité, nouveaux univers marchands.

5- Nutrition-Santé -Logévité ou NSL (1800 chercheurs dans la Région!): prévenir et traiter les troubles métaboliques et les pathologies associées, ainsi que les maladies associées au vieillissement.

6- Matériaux à usage domestique ( le titre est en cours de changement: "matériaux et applications pour une utilisation durable") ou Maud (Audomarois, Flandres, Béthunois): développer l'innovation dans les filières de l'emballage, le packaging, l'imprimerie, les arts graphiques et les arts de la table: notamment par l'utilisation de la chimie douce (non issue du pétrole).

lundi 24 novembre 2008

Retour sur la semaine passée

1- Mercredi 19/11 et jeudi 20/11 matin (au cours des 4 séances, 3 des 4 conseillers régionaux du territoire de la CAHC étaient présents: Stella Duneufjardin, Philippe Kemel et moi-même): séances plénières consacrées aux relations internationales de la Région ou comment étendre notre coopération décentralisée à d'autres territoires (rappelons que nous avons décidé de consacrer 1% des budgets de nos politiques régionales à cette coopération). 4 propositions:

- Faire du développement durable le pivot de l'action internationale de la Région. Par exemple, en raison de notre expérience en matière de mutations minières et industrielles, nous projetons avec l'état brésilien du Minas Gerais (industrie minière) de mettre en place des échanges (avec la Russie, l'Afrique du Sud, la Chine et d'autres pays miniers) sur le thème "Mineurs du Monde".

- Soutenir l'engagement et l'initiative des collectivités locales

-Impliquer les habitants du NPDC (notamment les expatriés) en promouvant "les ambassadeurs du Nord-Pas-Calais"

- Mise en place d'un "Forum des acteurs à l'international"

2- Jeudi 20 novembre, après-midi; séance consacrée:

- au débat d'orientation budgétaire; les 4 axes formulés depuis le début du mandat sont maintenus (j'y reviendrai plus précisément dans les semaines prochaines lors de la parution officielle de l'audit particulièrement louangeux de la Chambre régionale des comptes sur la gestion du CR et/ou lors de la présentation du budget primitif mi-décembre) :
  • agir sur le fonctionnement pour investir;
  • poursuivre l'effort d'investissement (500 à 600 millions/an);
  • maîtriser le recours à l'emprunt (l'épargne brute permettrait d'éteindre la dette en un plus de 4 ans!);
  • maintenir l'autofinancement net.

A signaler une gestion prudente des emprunts à taux variables (grâce aux taquets négociés) avec un taux moyen maximum de 4,67%; alors que les emprunts à taux fixes ont un taux moyen de 4,45%. Les emprunts sont répartis 50/50 entre les 2 formules de prêt.
En tout état de cause, l'augmentation de la fiscalité (la Région dispose d'un budget de 2 Milliards d'euros et son levier fiscal est dérisoire: 1 € d'augmentation sur les cartes grises rapporte 3 millions d'euros, et un effort fiscal de 1% sur le foncier rapporte 2,5 millions d'euros, soit 1,2 pour mille du budget! Rappelons que le gouvernement a plafonné la taxe professionnelle, et que nous ne pouvons plus l'augmenter, et que pour pallier en 2007 la non-compensation de près de 20 millions, il aurait fallu augmenter la fiscalité de 8 points !) sera au plus celle de l'inflation (alors que les dotations de l'Etat qui représentent plus de 60% des recettes évolueront à un niveau inférieur à l'inflation!)

- au vote sur le maintien de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP): 0,0177€par litre pour le supercarburant sans plomb et 0,0115 € par litre pour le gazole. Rappelons que cette taxe a été octroyée aux Régions par l'Etat pour compenser les coûts de la décentralisation (elle est insuffisante, malgré ses 37 millions d'euros, payés en grande partie par les automobilistes de passage dans notre Région) et l'Europe avait accepté son principe pour 3 ans (2009 est la dernière année).
Enfin il s'agit d'une écotaxe, dont le montant devrait paradoxalement diminuer avec la baisse de la consommation de carburant...

3- Vendredi 20/11:

- Le matin à Arras, la ville a pris l'heureuse initiative d'organiser une présentation du Louvre-Lens et de ses enjeux (je crois que JP Corbisez prévoit une réunion de ce type, sous peu). Au titre de la Région, je suis surtout intervenu sur la nécessité de faire preuve d'imagination, tant en ce qui concerne les actions à mettre en place (économiques notamment) que concernant l'appropriation de cet évènement par la population.

- A Lens, l'après-midi, devant les élus de l'arrondissement de Lens, Daniel Percheron a lancé le formidable projet d'EuraLens (un peu sur le mode d'EuraLille) avec pour objectif de fédérer toutes les initiatives, dans le cadre de l'arrivée du Louvre. Pour le moment, 3 grands axes ont été lancés ; je les rappelle: les écocités minières (70 000 logements!), le tramway Lens/Hénin, la liaison rapide (RER?) Hénin/Lille. Toutes les initiatives sont les bienvenues (j'ai rappelé mes propos du matin sur l'imagination à mettre au pouvoir) d'autant plus que les investisseurs commencent à arriver... Les politiques ont l'air maintenant tous convaincus (enfin!) ; seul encore réticent, semble-t-il: le Président de la Communaupôle (Lens/Lièvin). La structuration de l'association porteuse est en cours, car il y a urgence. Nous aurons bien sûr l'occasion d'en reparler, en janvier.

samedi 22 novembre 2008

A chaud...

A chaud, mais, tout en essayant de raison garder, quelques commentaires sur l'élection au Secrétariat National du PS:

- 42 voix d'avance c'est peu, mais cela suffit pour gagner. Encore faut-il, vu l'étroitesse de l'écart, que ce résultat soit confirmé, après examen des recours et autres contestations. Cela sera fait mercredi.

- en attendant, chacun devrait mesurer ses déclarations. Il n'est pas responsable, aujourd'hui, de mettre en cause, nommément, les résultats enregistrés dans telle ou telle fédération. Il y a des voies juridiques pour contester; aucun dirigeant politique, au risque d'entamer sa crédibilité, ne peut s'affranchir des règles en vigueur. Il suffit d'imaginer que si les résultats avaient été inversés, le vaincu d'aujourd'hui n'aurait pas demandé qu'un nouveau vote soit organisé.

- certains disent: l'écart de voix est trop faible pour légitimer le vainqueur. Je rappelle qu'en démocratie, il suffit d'une voix de majorité pour l'emporter. Si on le conteste, quel doit être l'écart minimum pour gagner?

- malgré le bruit fait par les médias, l'agitation et les commentaires de la majorité présidentielle pour faire croire au chaos au PS, je ne crains pas d'affirmer que:
- les débats à Reims, que j'ai suivis dans presque leur intégralité, ont toujours été dignes et riches; leur contenu était divers, heureusement, et, à part quelques rares sifflets, indignes, lors de l'intervention de Ségolène R, les débats d'idées ont existé.
-peu de partis peuvent se prévaloir de la séquence démocratique: un vote sur les motions suivis d'un vote sur les personnes. Et votes, bien sûr, de l'ensemble des militants
- certes, il y a eu débat sur la stratégie à adopter pour en finir avec le potentat à la tête de notre pays. Et alors? Je préfère cette diversité au monolithisme de l'UMP.... Le choc des idées plutôt que l'alignement contraint et forcé face à un autocrate. Des Royal, Aubry, Hamon et Delanoë ambitieux, certes, qui se confrontent, voire s'affrontent; à la différence des ambitions rentrées des Coppé et autres Bertrand, contraints à se taire devant le chef...

En résumé, attendons mercredi pour la confirmation du vote et gardons-nous bien de tout commentaire intolérant, mettant en cause des militants de son parti au risque de sa propre mise hors course et/ou d'éclatement du PS.

Sur l'intercommunalité

A l’occasion d’un texte sur l’intercommunalité, paru sur un blog héninois, je suis intervenu en faisant plusieurs commentaires :

- on a l’impression que les compétences d’intérêt communautaire sont le fruit de l’histoire (reprise de celles de l’ancien district, par exemple) et non pas d’une volonté partagée. Pourquoi, par exemple, le soutien aux clubs sportifs de niveau national n’est-il pas une compétence partagée ?

- au lieu d’imposer l’intercommunalité, comme en Belgique et en Allemagne, l’Etat a choisi, en son temps, la manière douce : la carotte au lieu du bâton. Résultat : au lieu d’avoir des structures intercommunales cohérentes, on a une superposition de compétences croisées, voire floues. Le personnel des mairies qui auraient dû diminuer (ou être réaffecté) n’a pas été transféré en même temps que les compétences ;

- je ne reviens pas sur la désignation antidémocratique (comme au Sénat) de second degré. Mais, pour assurer la transparence des débats intercommunaux, rien n’empêche un Maire de faire les compte-rendus de conseil communautaire dans son bulletin municipal (eh oui, il en existe! ) et/ou dans les séances des conseils municipaux. Vous avez dit : rétention d’informations = plus de pouvoir ?

- à quand la remise à plat de la fiscalité locale pour plus de lisibilité (une taxe par niveau : par exemple, la taxe d’habitation pour les communes, le foncier bâti pour les interco, le non-bâti pour les départements, etc) et plus d’autonomie (actuellement les collectivités dépendent trop des dotations de l’Etat, qui, certes, permettent la péréquation) ?

- En parlant de transparence et de fiscalité : on dit qu’après avoir terminé son contrôle de gestion à Hénin (commencé début octobre pour se terminer en fin d’année), la Chambre Régionale des comptes (3 magistrats : mazette !) ira à la CAHC. Je ne trahirai pas de secret, en écrivant qu’au Conseil Régional, on se demande (et cela est valable pour Lens-Liévin, et la CAHC) pourquoi on revendique une situation financière désastreuse, alors qu’aucun grand projet structurant n’a été réalisé depuis longtemps. Pourquoi cette phobie d’emprunter alors que de grands projets (qui vont profiter aux générations futures) ne peuvent être financés que par l’emprunt à long terme ?

- Le regroupement de la CALL et de la CAHC, voire de la CAD (Douaisis) me paraît vital. Carrefour de l’Europe, porte (les ports) de l’Europe vers le monde, un réseau de communications extraordinaire, au cœur d’une Eurorégion de 2 millions d’habitants (outre les 3 citées ci-dessus, la métropole lilloise, le Béthunois, la Belgique frontalière), une population travailleuse et compétente, etc, etc. Nous avons tous les atouts pour jouer avec les grands ! Bien sûr, les prés carrés (les féodalités, dit-on par ailleurs) sont un obstacle. Quel élu dira : unissons-nous et dessinons un projet ambitieux , en faisant fi des questions de pouvoir ? J’ai suffisamment reproché à Gérard Dalongeville de ne pas avoir de projet, mais il n’est pas le seul, pour ne pas attendre une vision territoriale ambitieuse, conhérente et partagée. «Jusques à quand » les ego politiques (politiciens) gâcheront-ils notre avenir ?

- Enfin je souhaiterais exprimer mon attente que la commission Balladur (chargé de remettre, en avril prochain, un rapport sur la refonte des structures locales), parmi les réformes envisagées (suppression des départements, regroupement des régions…) recommande d’imposer le regroupement des intercommunalités. Imposer plutôt que conseiller, sinon nous recommencerons la même erreur qu’il y a une quarantaine d’années…
Concernant la commission Balladur, nous ne sommes pas dupes des « tripatouillages politiques » que « certains » pourraient avoir en tête ( rappelons que, en avril 2010, il y a des élections dans les 22 régions, dont 20 sont à gauche, un an plus tard des élections cantonales partielles dans des Départements dont la majorité sont également à gauche ; sans parler de redessiner les circonscriptions législatives…)

mardi 18 novembre 2008

A quand les subprimes en France?

Revoyez ce discours du Président français nous vantant les bienfaits des subprimes. Heureusement qu'il n'a pas eu le temps de les mettre en place!

Et dire qu'il veut moderniser le capitalisme!

Cliquez sur le lien ci-dessous et visualisez la video:

http://www.lepost.fr/article/2008/10/17/1290385_quand-nicolas-sarkozy-vantait-les-subprimes.html

lundi 17 novembre 2008

Après le Congrès de Reims du PS

A la suite du Congrès de Reims, quelques réflexions générales, sur des considérations évoquées par les médias:

1- Débat de personnes plutôt que débat d'idées?

- des clivages, sur le fond, persistent: sur l'économie ( quelle économie de marché, par ex?), sur le social (
quid du financement des retraites, les 35h, les licenciements, les services publics, etc), l'écologie (quel niveau d'investissement, le nucléaire...), sur les institutions (la VI ème république, le cumul des mandats...). Mais reconnaissons qu'il était plus facile de faire la synthèse sur le projet que sur la stratégie. Bien que, entre Benoît H ("gauche" du PS) et Ségolène R ("droite" du PS), les approches soient quelque fois éloignées!

- La stratégie était au coeur du Congrès avec la question de savoir non pas s'il faut s'allier avec le Modem, comme le pense Ségolène R, mais de construire un projet suffisamment attractif pour que ceux qui s'y reconnaissent votent pour le ou les candidats du PS et de la gauche, en général; et sur lequel, bien sûr, les électeurs du centre puissent s'y retrouver...

2- Faut-il rénover le PS?

Oui, certainement.
- connaissez-vous un parti qui fait autant place au débat que le PS? A part chez les Verts, je n'en vois aucun: dans les autres partis le mythe du chef l'emporte sur les idées. Bien sûr c'est caricatural à l'UMP, mais il en est de même chez les autres. Cela dit, sans acrimonie: en effet, la présidentalisation de nos institutions et le bipartisme latent poussent à la mise en avant d'un leader, qui saura ensuite faire passer ses idées. Bien sûr, cela est dangereux et quand Mitterand s'élevait contre l'élection du Président de la République au suffrage universel, il avait cela en tête. Heureusement, ni lui, ni de Gaulle, ni Giscard et Chirac n'en ont profité pour exercer une quasi-dictature; mais on voit bien qu'avec le Président actuel, nous pouvons nous alarmer pour l'avenir...

- c'est vrai qu'il faut adapter cette désignation et ne pas donner l'impression, après autant de semaines de débat, que l'on n'avance pas. Allier discussion sur le projet, désigner les chefs: certes, mais en tenant compte des nouvelles technologies de communication (internet, visio-conférences...) et en étant efficace (retenir les 2 motions arrivées en tête, peut-être?). Je pense, par contre, que les spectacles, les shows à la Royal ou à la Sa....zy sont une insulte aux Français. Il faut certainement réinventer le débat politique, rénover l'organisation du parti, féminiser, représenter ceux qui ne le sont pas, et rajeunir.

3- Quel est l'avenir du PS?

- Il devrait être un signe d'espoir pour tous ceux qui voient maintenant que le Président de la République agite les mots, mais que derrière sa logorrhée, on assiste au détricotage complet de ce qui faisait la France: la solidarité, l'égalité, les libertés, etc...

- Il y a des idées au PS, mais il ne faut surtout pas essayer de suivre le tempo de l'UMP et du FN. Il faut être fier de ses idées et les porter haut: la retraite à 60 ans, et la retraite par répartition, les 35 heures, par exemple tellement décriées, parce que coûtant trop chères, alors qu'elles sont finançables, on le sait. Certains ont cru que les Français voulaient entendre parler de sécurité, de "travailler plus pour gagner plus" (le plus grand flop ou la plus grande entourloupe de tous les slogans électoraux): eh bien non! Justice sociale, fraternité, bonheur ne sont pas des termes démodés!

- On a eu également, à Reims, confirmation des talents qui existent au PS: les discours des Hamon, Aubry, Delanoë, Peillon, Fabius, Emmanuelli, Cambadelis (et j'en passe!) étaient brillants, justes, enflammés...

- Encore faut-il rassembler la gauche, dans son ensemble si possible, et écouter les syndicats, les associations et...tous les Français, pour conjuguer projet et espoir.

Je crois profondément que Martine Aubry (elle a su le faire en terre lilloise) peut arriver à conjuguer modernité et tradition pour animer un PS, porteur d'un message alternatif à celui qui nous est asséné aujourd'hui.

dimanche 16 novembre 2008

Pour information

Mercredi et jeudi séances au Conseil Régional, que vous pourrez suivre en direct ou en podecast (différé), sur le site web:

www.nordpasdecalais.fr/webtv/.

Ci-dessous, le programme, avec, en caractères gras, les moments forts:

Mercredi 19 novembre (séance commune avec le Conseil économique et social):

Thème du matin: la dynamique des pôles de compétitivité, leviers structurants pour le développement régional
- 9H30: ouverture
- 10H-12H: résultats actuels des pôles, suivi d'un échange

Thème de l'après-midi: la politique de relations internationales de la région NPDC
- Témoignages de Pascal Boniface, Directeur de l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), Ousmane Sy (ancien ministre malien, consultant), Charles Josselin, ancien Ministre
- Intervention du Professeur Capron sur le vaccin contre la bilharziose, exemple de projet de solidarité internationale.
- Table ronde sur les objectifs de la Région

Jeudi 20 novembre

- de 9H30 à 12H: Rapport sur l'action régionale en matière de relations internationales et expression des groupes politiques

- de 14H à16H: Débat d'orientations budgétaires, débat et vote sur la modulation de la TIPP

vendredi 14 novembre 2008

Vu à la télé


Je ne sais si vous avez vu, hier soir, sur FR2, l’émission d’Arlette Chabot, sur la crise : je ne résiste pas à faire quelques commentaires (très partiaux, évidemment). Les débats étaient entrecoupés de petites séquences sur la réalité de cette crise dans la vie quotidienne des Français (qu’ils soient chômeurs, travailleurs pauvres, salariés ou entrepreneurs).

- La Ministre Christine Lagarde me déçoit toujours. On pourrait attendre de cette avocate, dont la carrière professionnelle fut brillante (à la tête d’un des plus grands cabinet états-uniens), une prestation plus assurée. Ses réponses n’ont que rarement été à la hauteur des préoccupations quotidiennes : par exemple, concernant Renault, dont beaucoup d’usines sont au chômage technique, elle n’a pas trouvé mieux que de répondre à une ouvrière (36 ans de carrière) que la solution se trouve dans la formation ! Quant au fait que les banques ne répondent pas présentes aux demandes de crédit, elle a multiplié les " banques doivent jouer le jeu " démontrant l’impuissance de l’Etat devant les diktats bancaires, et justifiant ainsi l’erreur de n’être pas entré (même temporairement) dans le capital des banques, au prorata des disponibilités et garanties mises à leur disposition (plusieurs dizaines milliards d’euros, quand même !).
De plus, alors qu’elle s’était faite épinglée, à plusieurs reprises depuis plus d’un an, sur son optimisme constant sur la croissance, démenti à chaque fois, elle a réitéré sur l’annonce par le FMI d’une croissance négative en 2009, en affirmant que nous aurions de bonnes surprises l’an prochain…Décidément, Madame Lagarde n’est pas à sa place au Ministère de l’Economie

- Martine Aubry n’était pas à l’aise, hier soir : non pas que ses arguments étaient faibles, mais elle a manqué de la pugnacité qu’on lui connaît habituellement et on aurait dit qu’elle hésitait à " contrer " la Ministre : prudence inhabituelle, même si on peut imaginer qu’elle avait autre chose en tête. Par exemple, son intervention sur l’ineptie de la défiscalisation des heures supplémentaires, en période de quasi-récession, est tombée à l’eau. De même l’absence de marge de manœuvre de la France, contrairement à une grande partie des pays européens, du fait des " cadeaux " fiscaux faits aux revenus les plus élevés, fut à peine audible. Je ne doute pas que Martine Aubry sera plus en forme ce week-end…

- D’autres intervenants étaient présents, dont le Président des Banques Populaires, qui fut particulièrement représentatif de la position condescendante et indécente des Banques…je n’insisterai pas.

- Olivier Besancenot était l’invité unique de la deuxième partie de l’émission. Pugnace et brillant parfois, notamment sur la faillite du capitalisme, il fut d’une maîtrise de soi étonnante, particulièrement sur l’attaque honteuse d’Arlette Chabot sur ses relations avec Action Directe… Du grand Besancenot !
Dommage qu’il veuille faire la Révolution tout de suite, et qu’il refuse de participer au pouvoir : le changement risque d’attendre, et la fin du capitalisme, dans le monde, n’est pas pour demain !
Non seulement il pose les bonnes questions, mais il apporte souvent les bonnes réponses. Son seul tort, selon moi : sa stratégie irréaliste pour appliquer ses propositions. Mais ceci est une autre histoire

mercredi 12 novembre 2008

Imaginez...

- Imaginez que vous êtes dans votre train vers Lille: il est 9H 05, vous lisez votre journal, votre voisin d'en face somnole, à côté de vous la dame médite...le wagon est tranquille, le train s'ébranle. Soudain, une musique s'élève et le rituel "téou?" vous fait comprendre qu'une conversation téléphonique va engager tous les voyageurs dans les confidences de l'appelée, derrière vous. Mon voisin somnolant me lance un regard désespéré, ma voisine s'extirpe de sa réflexion, et vous, vous relisez pour la troisième fois la même phrase...En quelques minutes, vous vous trouvez embarqué dans une histoire où recette de cuisine, visite chez la belle-mêre et coqueluche du petit dernier se succèdent, dans une indifférence générale, blasée mais pleine de soupirs rentrés et prélude à une journée de colère à assouvir...Arrêt Libercourt: vous venez d'apprendre les malheurs du week-end passé, et n'y tenant plus, vous vous adressez, courtoisement, à l'intruse pour lui faire remarquer que vous souhaitez ne pas être mêlé à ses problèmes personnels, et qu'il serait hautement apprécié que le ton soit plus discret. Vos voisins vous sourient et vous ne savez pas s'ils vous disent "merci" ou cause toujours", et l'interpellée conclut son appel par un "Y en a qui ne veule pas que je te parle" qui replonge les voyageurs dans une quiétude retrouvée...jusqu'à ce que votre téléphone, que vous avez oublié de mettre sur le mode "discret", se met à retentir de sa "cinquième symphonie" , sous les regards amusés ou courroucés de vos co-voyageurs...
Mais non, vous venez d'arriver à destination et avez profité de quelques minutes de sommeil supplémentaire...
- Imaginez, qu'avant de prendre votre train, vous vous soyez présenté dans la boulangerie du centre ville, vénérable institution, née à Lille, et ayant essaimé dans toute la France. Vous commandez un petit pain au chocolat, vous payez, on vous rend la monnaie: vous faites part de votre étonnement que la main qui a saisi la viennoiserie, a ramassé votre pièce et rendu la monnaie, soit la même, au mépris de l'hygiène la plus élémentaire...pour vous voir rétorquer délicieusement: "Mais, monsieur, ma main est propre"...
- Imaginez qu'entre votre visite à la boulangerie et votre train de 9H 05 vers Lille, vous empruntiez la petite rue (rue Isidore Lernould ou Victor Mathé, qu'importe) qui vous sépare de la gare. Vous hésitez: à droite, les voitures sont garées devant le trottoir, si étroit que les poubelles installées à longueur d'année devant les habitations vous empêchent tout passage; à gauche, pas de voiture, mais toujours ces poubelles...seule solution: marcher au milieu de la rue, réduite à 2 mètres de large. Bien entendu, la circulation est fréquente à cette heure, les parents venant ou revenant de l'école toute proche, et votre seule solution est de vous écarter pour laisser passer les véhicules, qui, bien entendu, jour de pluie oblige (qui dit qu'il ne pleut pas dans le Nord?), vous éclaboussent à qui mieux mieux!
- Imaginez qu'il y a des jours où il ne vaut mieux pas...imaginer que vous allez arriver à la gare juste 5 minutes avant le départ du train, que le monde se presse devant le guichet, que la machine automatique distribuant les billets soit en panne, et que le train vous démarre sous le nez, vous faisant rebrousser chemin pour attendre le train suivant de 11H 32, à moins que vous ne téléphoniez pour annoncer votre retard ou votre renoncement à votre rendez-vous de 10H à Lille!

lundi 10 novembre 2008

A propos de métissage

Les différents commentaires , sur ce blog ou ailleurs, à propos d’Obama, me font irrésistiblement penser à un texte que j’ai écrit en 1992, et que je me fais un plaisir d’exhumer…


En l’an de grâce 732, vous le savez tous, Charles Martel arrêta les Arabes à Poitiers…

Parmi ces derniers, certains, charmés par la région ou, plus probablement, par certaines autochtones, ne firent pas demi-tour et s’y installèrent. L’un d’entre eux retiendra plus notre attention : il s’agit d’un dénommé Ben Ali ben Youssef, dont, par commodité, nous réduirons le nom à Ben Ali (c’est d’ailleurs ainsi, que l’on finit par l’appeler). Ce " nouvel immigré ", plus instruit que la plupart des habitants, la civilisation arabe étant très en avance, s’intégra assez facilement dans la région poitevine, en apportant ses connaissances à une société toujours avide d’apprendre. Sa prestance et son apparence physique différente séduisirent une jeune paysanne : il semblerait qu’alors les mariages exogames ne rebutaient personne, sauf, bien entendu, les familles nobles, où la consanguinité était de règle.

Notre Ben Ali et sa belle se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, pour parodier les contes, mais il faut les croire, puisque l’on retrouve, dans les registres paroissiaux locaux, trace de nombreux Ben Ali. Il ressort de ces (rares) archives que vers 960 un dénommé Charles Ben Ali était devenu échevin d’un petit bourg près de Poitiers.

Nous nous attarderons plus particulièrement sur un sieur Philippe Ben Ali, tout simplement parce que nous avons pu reconstituer sa lignée et que nous avons repéré sa descendance jusqu’à aujourd’hui ! PBA (désolé pour l’anachronisme, mais efficacité et modernisme obligent), donc, eut une vie assez agitée, à tel point qu’il dut s’éloigner de Chauvigny près de Poitiers (il semblerait qu’il fut le seul Ben Ali dans ce bourg), et l’on retrouve trace de ses arrière-petits-enfants à Ecommoy, à quelques lieues du Mans, en 1138 . Probablement pour échapper à l’Inquisition, bien qu’elle n’ait pas sévi dans cette partie de la France, il apparaît (il appert, comme on disait) que le dénommé Pierre Ben Ali se soit converti au catholicisme, en 1377. A signaler que certains Ben Ali y avaient déjà procédé auparavant (c’est pourquoi, à travers des registres de baptême, nous avons pu suivre certaines branches de la descendance de l’immigré arabe de 732). Notons, sans nous y appesantir, car nous manquons d’informations, que 2 Ben Ali ont intégré le judaïsme. L’un, vers l’an 1000, parce qu’un érudit hébraïque a mentionné son apostasie musulmane, et l’autre, parce qu’il a collaboré à une école cabalistique à Bordeaux en 1143, époque de la munificence de cet œuvre ésotérique et mystique : d’ailleurs, il n’est pas étonnant qu’un descendant d’un peuple qui a inventé les nombres et l’algèbre ait participé à la Cabale, dans laquelle on pratiquait la Gematria (exégèse propre à l’ Ancien Testament des Juifs dans lequel on additionne la valeur numérique des lettres et des phrases afin de les interpréter). Merveilleuse synthèse de l’esprit humain !

La christianisation des Ben Ali eut 2 conséquences : autour du Mans, dès la fin du XIVe siècle, les Ben Ali sont devenus Ben (ainsi un Christophe Ben est baptisé en l’église de Brûlon, près de Loué, en 1399) ; et ce Ben (notamment la lignée de Philippe ex Ben-Ali) se mit à traverser la Bretagne : au fil des siècles, et notez cette pérégrination vers l’Ouest, on les retrouve à Saint Meen le Grand, Josselin, Locminé : dans cette dernière ville, pour des raisons obscures, mais ayant à faire probablement avec le soutien minoritaire de la famille avec la Révolution, pas très bien vu dans ce coin de la France ( !), la famille prend le nom de Le Ben, plus breton certes, mais n’empêche, les Le Ben furent considérés comme des pourfendeurs de la Royauté, et des mécréants révolutionnaires….
1832 : les voilà à Baud et Azaro (un Le Ben devint prêtre et se mit à dos toute la famille). Le passage à la seconde République fut-il un détonateur ? Toujours est-il que la descendance de Philippe Ben Ali changea alors de fusil d’épaule et s’ancra dans le catholicisme, et peut-être pour marquer ce virage transforma-t-elle son nom en Le Pen, en arrivant à La Trinité-sur- Mer, quelques années plus tard. D’autres interprétations de ce changement de nom se firent jour et notamment celle, assez crédible, d’un mariage d’un Le Ben avec une demoiselle d’origine anglaise, dont la famille avait du mal à prononcer le nom : plus facile de dire Pen, un mot que les Anglais connaissent bien ! Une autre interprétation fut qu’il fallait se démarquer de plusieurs " sodomites " dans la famille, l’homosexualité étant particulièrement mal vue dans cette région ultra-catholique.

En tous les cas, parcours exceptionnel d’une famille arabe à l’origine, dont une partie s’enjuiva, une autre devint catholique, pendant que certains furent des révolutionnaires ( politiques, mais aussi de mœurs) ou qu’une partie de la famille s’allia avec les ennemis jurés de la France. .N’est-ce pas là un exemple extraordinaire de ce qui constitue la France : une diversité, un métissage propre à générer notre génie si particulier…Puissions-nous continuer à contribuer au métissage universel : en accueillant, non seulement des Arabes, mais également d’autres populations étrangères, elles-mêmes métissées ! L’exemple de cette famille est la preuve que notre politique d’intégration est la bonne, même si parfois les parcours ne sont pas linéaires.

J’ajoute, aujourd’hui, que la famille Le Pen s’illustre par 2 descendants dont on parle (j’allais dire : " dans le Landerneau "du football et de la politique), à savoir :

- Ulrich Le Pen, joueur professionnel de football, vedette du FC Lorient. Il est né le 31 janvier 1974 à Auray (Morbihan);

- Marine Le Pen, avocate et femme politique française , née le 5 août 1968 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) ; conseillère municipale à Hénin-Beaumont (Pas de Calais)

samedi 8 novembre 2008

Au PS


Quelques commentaires sur les résultats du vote interne au Parti Socialiste.


- La motion soutenue par S.Royal (en fait le premier signataire en est Gérard Collomb, maire de Lyon) est arrivée en tête, à la surprise de beaucoup, avec 29%. F. Hollande, toujours premier secrétaire, avait répété, il y a peu, ce qu’il avait dit auparavant, à Wingles, aux chantiers PS du Pas-de-Calais, que la synthèse devrait se faire autour de la motion arrivée en tête, et il espérait fortement que ce serait celle qu’il soutient, à savoir celle de Delanoë. Il semblerait qu’il soit revenu, hier, de manière alambiquée, sur cette position… Ségolène Royale avait clairement affirmé, notamment au moment des Présidentielles, combien elle se sentait proche du Modem. C’est contre ce positionnement que les autres motions se sont déclarées. La crise financière aidant, Ségolène R a affirmé, ces dernières semaines, qu’elle était " à gauche toute ". Ce changement de pied ne va pas faciliter sa volonté de se poser comme leader du Parti et, à vrai dire, son show, au Zénith, en octobre, que certains ont comparé aux séances extatiques des Evangélistes états-uniens, lui a fait perdre une certaine crédibilité…


- Le texte signé par Delanoë, est arrivé à 4 points de celui de SR. Le Maire de Paris a du être déçu, car il avait déclaré espérer plus de 50% (il n’a réalisé que 38% sur Paris !)… Lui a coûté très cher le fait qu’il se soit déclaré libéral : certes, il a précisé, ensuite, qu’il était libéral politiquement et pas économiquement. Mais le mal (!) était fait, d’autant plus que ces dernières semaines, la mode est plutôt à l’anti-capitalisme et par assimilation (cela mériterait d’ailleurs d’être approfondi) à l’anti-libéralisme. Seule leur volonté partagée d’être le leader a empêché que lui et Martine Aubry ne se rapprochent (les egos, diront certains, dont je ne suis pas ; on ne peut pas chasser d’un revers de main l’ambition, en politique comme ailleurs : encore, faut-il, à un certain moment, savoir se retirer…pour le bien commun).


- Martine Aubry (que j’ai soutenue) n’a pas de raison d’être déçue, malgré ce qu’elle disait, en privé, hier : son score (au coude à coude, avec la motion de Delanoë, au moment où j’écris) est celui que l’on prévoyait généralement. La "dame des 35 heures", s’est magistralement imposée, en mars dernier, à Lille et dans la Métropole, après avoir démontré toutes ses qualités de gestionnaire. Tout au plus peut-on regretter qu’elle n’ait pas plus sillonné les sections PS de France, car, dans certaines régions, ses résultats sont très faibles…


- La gauche du Parti, menée par Benoît Hamon a obtenu 19%, bien au-delà des pronostics. La crise et sa jeunesse (41 ans) l’ont bien servi… C’est un garçon brillant et qui ne figure pas parmi les " éléphants " du Parti : le renouveau du PS se fera avec des personnes comme lui. Notons la démission de Jean-Luc Mélanchon et de Marc Dollez (du Nord), figures de prou du PS, depuis longtemps. Arguant du fait que l’ancrage à gauche du Parti n’était plus réel, ils sont partis avant le Congrès de Reims, ce qui me fait dire que cela était prémédité : c’est décevant de la part de ces hommes de qualité. Nul doute qu’il vont tenter de créer l’équivalent du parti allemand " De Linke ", en essayant de rallier les communistes, et ceux tentés par le nouveau parti de Besancenot, mais qui refusent de rester à l’écart des affaires, comme le prône le facteur le plus connu de France (je n’ai pas dit du Nord, car Dany Boon prétend à ce titre, chez nous…)
Je crois que Benoît Hamon est incontournable dans les alliances qui vont se nouer.



Remarques personnelles :


- Il faut absolument que les alliances soient conclues avant Reims, afin d’éviter un nouveau Congrès de Rennes, qui serait la mort du PS actuel. " Le sacre ou le massacre de Reims " disait Daniel Percheron, dans une belle formule, hier matin.


- Je pense que Ségolène Royal ne peut pas fédérer le PS, ce qui ne signifie pas que quelqu’un de sa motion puisse en être le pivot. Honnêtement, je ne vois pas qui, pour l’instant…En tous les cas, il faudra attendre ses propositions , tout en sachant qu’une très grande partie des 70 % sont prêts à s’allier…


- Delanoë déçu, je crois qu’il ne s’accrochera pas au leadership qu’il envisageait. Ce qui laisserait la place libre pour Martine Aubry, qui occuperait ainsi la rôle qu’elle (nous, dit-elle) souhaitait : centrale (politiquement, s’entend). C’est mon premier choix, je ne saurais le cacher !


- Si cela n’était pas possible, mon second choix (sans que cela soit péjoratif) se porterait sur Benoît Hamon, qui serait un symbole du renouveau et de la qualité de la nouvelle génération montante au PS.

- En tout état de cause, Martine A et Benoît H sont appelés à jouer les premiers rôles dans l’avenir du PS. Ce n’est pas un scoop de dire que tous les 2 sont, depuis plusieurs mois, prêts à travailler, ensemble, à l’avenir du PS et de la gauche en général (tous les 2 ont un discours propre à rallier le PC et les Verts).


Enfin, je souhaiterais exprimer ce que j’attends de la nouvelle direction du PS :
- une nouvelle organisation, permettant aux militants de s’exprimer, en sachant s’émanciper, quand il le faut, des élus;
- une modernisation des pratiques : parité, limitation des mandats, place aux minorités, insuffisamment représentées, respect des valeurs (peut-on admettre les "incidents" signalés tels qu'achats de cartes, refus de faire voter des militants pourtant à jour de cotisation, militant votant sciemment 2 fois, observatrices sorties au moment du dépouillement...?) , " moralisation "…
- une remise à plat du corpus idéologique autour des réalités quotidiennes : augmentation du pouvoir d’achat, justice fiscale, justice sociale, solidarité Nord/Sud, prise à bras le corps de la crise écologique pour en faire un moteur de notre développement…


En bref : redonner espoir… ("yes, we can"…)

mercredi 5 novembre 2008

A propos de Barack Obama


Grand moment, ce 4 (plutôt le 5 pour nous, en Europe) novembre 2008, avec cette victoire d’Obama !
Quelques réflexions à chaud, en essayant de ne pas faire trop « cliché »…

- Je connais assez bien les Etats-Unis, depuis 1973, ce, pour des raisons personnelles, et j’ai toujours été partagé entre plusieurs sentiments. Je suis fasciné par la ville de New-York et comme le disait, récemment, le grand écrivain Jérôme Charyn : « Le spectacle est dans la rue », mais je ne suis pas dupe des grandes disparités sociales. J’admire le pragmatisme et l’efficacité US (« yes, we can », le slogan d’Obama), mais je suis frappé par l’obsession de l’argent (« This man worth x millions dollars » : cet homme « vaut » x millions de dollars, entend-on souvent pour parler de quelqu’un). J’aime la chaleur des habitants, mais je suis glacé par leurs méthodes « couperet » : on expulse sans vergogne ceux qui ne peuvent plus rembourser leurs emprunts immobiliers, par exemple. La mode naît maintenant à NY au moins autant qu’à Londres, Paris ou Milan. La créativité artistique et la culture sont en pointe aux Etats-Unis, mais j’aime toujours le Louvre et le Musée d’Orsay, Benabar, Ronan Luce, la Canadienne francophone, Linda Lemay ou la Belge francophone, Maurane, sans parler de l’Italien Paolo Conte… Bref, j’aime les USA en tant que touriste mais je reste attaché à nos culture et mode de vie françaises et par extension européennes.

- Ce préambule pour dire combien nous devons quand même rester humbles avec notre spécificité européenne : ce n’est pas chez nous, mais aux Etats-Unis, que les minorités sont autant représentées dans les institutions politiques. Ce n’est pas le pays d’où jaillit la philosophie des Lumières, qui est le plus avancé en matière d’égalité hommes/femmes, ou dans l’intégration de ses minorités…Et pourtant nous (je) critiquons (e) le communautarisme états-uniens ou son absence de laïcité, de salaire minimum ou de système de solidarité en matière de soins… alors que nos banlieues menacent d’exploser tous les jours, que l’on parle de laïcité positive ou ouverte, pour mieux la remettre en question, que notre Smic est indécemment bas, et que notre Sécurité Sociale se délite…

- Les Américains ont élu un Président de couleur. Nous sommes à mille lieux d’imaginer que cela puisse arriver en France. Admirons ce qu’ils ont fait et donnons-nous les moyens d’y arriver, car il n’y a pas de raison que nous ne puissions le faire aussi (« yes, we can too »). Sans énumérer, ici, comment avancer, il est clair qu’il nous faut ouvrir le jeu politique : sus aux cumuls de mandats, sus aux mandats prolongés (à ce sujet, l’exemple du mandat présidentiel, une seul fois renouvelable, pourrait s’appliquer dans toutes les élections). Sinon, on en restera à des cas isolés de mise en avant marketing (les ministres Jupette, Fadela Amara, Kofi Yamgane ou Rama Yade) de ceux qui ne sont pas justement représentés. La gauche avait timidement lancé cette réforme ; la droite ne l’a même pas envisagé…jusqu’à présent !

- En parlant de Rama Yade que l’on a beaucoup vue et entendue ces dernières heures (elle vient d’écrire un livre, sorti bien à propos), j’ai été très sensible à son nouveau style, fruit probablement de son expérience ministérielle : elle a quitté les stéréotypes des débuts, ses réparties sont réfléchies et frappées de bon sens. De plus, sa prestance naturelle, sa jeunesse et sa photogénie sont annonciatrices d’un grand avenir.

- B. Obama a annoncé des changements dans certaines politiques auxquelles nous sommes très attentifs en Europe :

- en matière de politique étrangère : il entend mettre fin à cette stupide guerre en Irak : espérons que cela n’aboutira pas à la mainmise des Chiites sur le pays, mais à un accord collectif entre eux, les Sunnites et les Kurdes ; à se recentrer sur l’Afghanistan : gageons que les tentatives d’ouverture du Président afghan soient ainsi appuyées. A favoriser un accord dans le désespérant conflit israëlo-palestinien;

- en matière de politique intérieure : outre ses promesses sur une couverture universelle maladie, il entend mettre les bouchées doubles en matière d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables ; nul doute que les USA sont capables de démontrer que les objectifs du Protocole de Kyoto étaient insuffisamment ambitieux. Une avancée probable pour la Planète, tout en espérant que la France ne restera pas à l’écart, l’émasculation du Grenelle de l’Environnement paraissant maintenant patente !

- Dommage que le futur nouveau Président soit pour la peine de mort ! Au moins, c’est un domaine dans lequel l’Europe pourra encore se targuer d’être en avance…

lundi 3 novembre 2008

Avis de la Chambre Régionale des Comptes

Le second et dernier avis de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) mérite que l'on s'y attarde, parce qu'à travers sa concision, il évoque parfaitement la situation finanière (et la situation tout court) d'HB. il m'a semblé plus simple d'en faire une analyse chronologique avant d'en tirer les leçons...le plus objectivement possible.
Je rappellerai q'une première "visite" de la CRC, il y a 5 ans, avait abouti à une augmentation de la fiscalité locale de plus de 80 %. Cela ne serait plus possible aujourd'hui, la législation ayant changé: on ne peut augmenter la pression fiscale de l'année "que" de 34%.
1- Le Préfet du Pas-de-Calais a saisi, le 16 mai dernier, la CRC au motif que le conseil municipal (CM)n'avait pas adopté en équilibre réel le budget municipal et 2 budgets annexes pour l'année 2008;
2- La CRC, dans un avis notifié le 27 juin, a confirmé et a proposé des mesures de redressement.
- elle avait relevé un déficit de 12,7 millions € (fonctionnement). Elle avait noté que ce déficit trouvait sa source dans un déficit structurel de fonctionnement, masqué par des reports de charges croissants d'années en années, et dans des déficits antérieurs de comptes annexes ( 7,1 millions dont la moitié à partir du mandat précédent du Maire) et dans le financement d'opérations anciennes incorrectement comptabilisées (datant d'avant 1996, et que la CRC a demandées, annuellement, depuis 1996, et en vain, de rectifier. "La ville a ainsi, aggravé progressivement sa situation financière";
- elle notait qu'il était impossible de doubler la fiscalité (le déficit est supérieur aux produits fiscaux), du fait des plafonds évoqués ci-dessus. En outre, le budget 2008 peut difficilement procurer des économies, car les charges de personnel et le montant des intérêts d'emprunts ne peuvent être modifiés suffisamment, et parce que beaucoup de dépenses ont déjà été engagées.
La CRC proposait donc d'adopter un plan de redressement pluriannuel
3- Le CM a , par 2 délibérations, en date du 21 juillet, rectifié le budget 2008,en refusant de faire appel à la fiscalité locale: quelques économies supplémentaires de 300 000 euros et une renégociation de prêts a permis un différé de remboursement de 800 000 €; le CM s'engageant à résorber le déficit sur 4 exercices, par un plan d'action reposant "sur une maîtrise des dépenses de fonctionnement et l'augmentation du produit fiscal induit par le dynamisme de la progression des bases fiscales (AA: en augmentation généralement et sur lesquelles on applique les taux de fiscalité)".
4- Le second avis de la CRC porte sur ces délibérations. Il est cinglant (malgré le style administratif édulcoré) et injonctif.
- cinglant:
- " les délibérations ne sont pas appuyées d'éléments chiffrés venant détailler le rythme et les modalités concrètes du redressement... le conseil municipal ne s'est pas engagé sur les postes budgétaires sujets à économies nouvelles et sur l'ampleur des économies projetées"
- " la prudence impose de s'appuyer sur des recettes immédiates certaines plutôt que sur des recettes hypothétiques (AA: il faut augmenter la fiscalité et/ou diminuer les charges plutôt que de compter sur une augmentation des bases)"
- les emprunts en cours et ceux qui ont été malencontreusement (AA: c'est moi qui utilise cet adverbe, mais il résume les termes policés de la CRC) renégociés au moment où la crise des subprimes commençait (renflouement ou plutôt nationalisation de Fanny Mae et Freddy Mac, les 2 organismes états-uniens de prêts hypothécaires) sont "hautement risqués (AA: "toxiques" est l'adjectif à la mode)" (certains encours pourraient voir leur taux passer de 3, 9% à 11, 8%!).
- n'ayant pas voulu augmenter la fiscalité en 2008, le CM "expose la commune au risque de continuer à ne pouvoir régler toutes les dettes exigibles au cours de l'exercice 2008"
- " considérant que, en dépit des engagements pris, les conditions ne sont pas réunies pour estimer suffisantes les mesures de redressement proposées"
- injonctif:
- la CRC "propose au Préfet de régler le budget primitif 2008 selon ses propositions", soit une augmentation de la fiscalité de 10, 86%
- réduire d'un minimum de 3, 5 millions d'€ chaque année, le déficit (soit la même fiscalité qu'en 2008). Et même plus, par la fiscalité, si il y avait un défaut de maîtrise des dépenses, dans le cadre du plan de redressement détaillé et chiffré que la Ville doit fournir.
- avant d'adopter son budget primitif (BP qui est le budget prévisionnel qui permet d'engager les dépenses: AA) le CM doit soumettre au Préfet le compte administratif (CA) de l'exercice précédent, et si déficit il y a, il est reporté au BP. Je rappelle que le fonctionnement normal d'une collectivité est de voter son BP avant la fin avril, alors que le CA est adopté en juin.
Commentaires:
- Dommage que l'augmentation de 85% de 2004 n'ait pas permis de remettre les comptes à zéro...
- la présentation des 2 avis de la CRC, dans les 2 séances de conseils municipaux, avait été faite sur le mode: en juillet: "ce n'est pas grave, la CRC nous reproche seulement les déficits antérieurs à 2001: nous allons pouvoir y faire face." En octobre: " bien sûr nous allons devoir augmenter les taux, mais moitié moins que demandé par la CRC"
- en fait, la CRC a non seulement été dure dans son premier avis, mais comme ce dernier n'avait pas été respecté, elle a, dans son second avis, imposé ses propositions (qui sont plutôt des injonctions transmises par ele Préfet).
- stricto sensu, HB n'est pas sous tutelle: mais le fait qu'elle doive présenter son budget, chaque année, à l'aval du Préfet, limite son autonomie.
- espérons que le plan de redressement et le comité de suivi permettront d'éviter le pire (d'ailleurs la CRC parle de second avis, et non de deuxième avis, ce qui signifie qu'il n'y en aura pas de troisième...).
- j'ai l'impression, en entendant Jean-Pierre Chruszez, délégué aux finances (au fait, quid de l'adjoint à cette délégation?) qu'il y aura une réaction plus efficace qu'en 2004. En tous les cas, pour les habitants d'HB, on ne peut que l'espérer...
- je ne voudrais pas que l'on profite de ce plan pour ne pas envisager l'avenir de la ville. Il y a, je l'ai répété à maintes reprises, à se pencher sur un projet, au-delà des échéances électorales.
Je souhaiterais que l'on bâtisse, dès maintenant, un projet Hénin-Beaumont 2030