lundi 17 novembre 2008

Après le Congrès de Reims du PS

A la suite du Congrès de Reims, quelques réflexions générales, sur des considérations évoquées par les médias:

1- Débat de personnes plutôt que débat d'idées?

- des clivages, sur le fond, persistent: sur l'économie ( quelle économie de marché, par ex?), sur le social (
quid du financement des retraites, les 35h, les licenciements, les services publics, etc), l'écologie (quel niveau d'investissement, le nucléaire...), sur les institutions (la VI ème république, le cumul des mandats...). Mais reconnaissons qu'il était plus facile de faire la synthèse sur le projet que sur la stratégie. Bien que, entre Benoît H ("gauche" du PS) et Ségolène R ("droite" du PS), les approches soient quelque fois éloignées!

- La stratégie était au coeur du Congrès avec la question de savoir non pas s'il faut s'allier avec le Modem, comme le pense Ségolène R, mais de construire un projet suffisamment attractif pour que ceux qui s'y reconnaissent votent pour le ou les candidats du PS et de la gauche, en général; et sur lequel, bien sûr, les électeurs du centre puissent s'y retrouver...

2- Faut-il rénover le PS?

Oui, certainement.
- connaissez-vous un parti qui fait autant place au débat que le PS? A part chez les Verts, je n'en vois aucun: dans les autres partis le mythe du chef l'emporte sur les idées. Bien sûr c'est caricatural à l'UMP, mais il en est de même chez les autres. Cela dit, sans acrimonie: en effet, la présidentalisation de nos institutions et le bipartisme latent poussent à la mise en avant d'un leader, qui saura ensuite faire passer ses idées. Bien sûr, cela est dangereux et quand Mitterand s'élevait contre l'élection du Président de la République au suffrage universel, il avait cela en tête. Heureusement, ni lui, ni de Gaulle, ni Giscard et Chirac n'en ont profité pour exercer une quasi-dictature; mais on voit bien qu'avec le Président actuel, nous pouvons nous alarmer pour l'avenir...

- c'est vrai qu'il faut adapter cette désignation et ne pas donner l'impression, après autant de semaines de débat, que l'on n'avance pas. Allier discussion sur le projet, désigner les chefs: certes, mais en tenant compte des nouvelles technologies de communication (internet, visio-conférences...) et en étant efficace (retenir les 2 motions arrivées en tête, peut-être?). Je pense, par contre, que les spectacles, les shows à la Royal ou à la Sa....zy sont une insulte aux Français. Il faut certainement réinventer le débat politique, rénover l'organisation du parti, féminiser, représenter ceux qui ne le sont pas, et rajeunir.

3- Quel est l'avenir du PS?

- Il devrait être un signe d'espoir pour tous ceux qui voient maintenant que le Président de la République agite les mots, mais que derrière sa logorrhée, on assiste au détricotage complet de ce qui faisait la France: la solidarité, l'égalité, les libertés, etc...

- Il y a des idées au PS, mais il ne faut surtout pas essayer de suivre le tempo de l'UMP et du FN. Il faut être fier de ses idées et les porter haut: la retraite à 60 ans, et la retraite par répartition, les 35 heures, par exemple tellement décriées, parce que coûtant trop chères, alors qu'elles sont finançables, on le sait. Certains ont cru que les Français voulaient entendre parler de sécurité, de "travailler plus pour gagner plus" (le plus grand flop ou la plus grande entourloupe de tous les slogans électoraux): eh bien non! Justice sociale, fraternité, bonheur ne sont pas des termes démodés!

- On a eu également, à Reims, confirmation des talents qui existent au PS: les discours des Hamon, Aubry, Delanoë, Peillon, Fabius, Emmanuelli, Cambadelis (et j'en passe!) étaient brillants, justes, enflammés...

- Encore faut-il rassembler la gauche, dans son ensemble si possible, et écouter les syndicats, les associations et...tous les Français, pour conjuguer projet et espoir.

Je crois profondément que Martine Aubry (elle a su le faire en terre lilloise) peut arriver à conjuguer modernité et tradition pour animer un PS, porteur d'un message alternatif à celui qui nous est asséné aujourd'hui.

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