jeudi 28 février 2013

Bloc-notes


Un autre grand homme est décédé. 

Ces dernières heures, on a beaucoup parlé du décès de Stéphane Hessel, mais un autre grand homme est mort, pratiquement en même temps, à 99 ans: Henri Caillavet. Il fut une grande figure du radicalisme, ancien ministre, franc-maçon, longtemps député puis sénateur du Lot-et-Garonne et ancien eurodéputé.
Ce libre-penseur avait été député de 1946 à 1958, puis sénateur de 1967 à 1983, de son département natal.. Avocat de formation, membre du Grand Orient depuis 1935, il fut, sous la IVe République, secrétaire d’Etat à la France d’Outre-mer (1953) dans le gouvernement de René Mayer, puis aux Affaires économiques et au Plan dans le cabinet de Pierre Mendès France (1954-55).
Il est à l'origine de lois sur les dons d’organes, l’insémination artificielle, l’euthanasie, l’avortement, le divorce par consentement mutuel, l’internement psychiatrique, l’homosexualité et le transsexualisme. Il a présidé à deux reprises l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).
Henri Caillavet avait quitté le MRG (devenu depuis PRG) en 1975, avant de le réintégrer en 1981. Il fut le vice-président de cette formation de 1973 à 1975. En 1979, il a été élu député européen sur la liste UDF, conduite par Simone Veil. En 1981, il s’était rallié à François Mitterrand.
Un humaniste et un républicain, voilà comment on peut résumer ce que fut ce "grand homme", engagé et pétri des plus hautes valeurs morales. Il était respecté partout... 

Fin de règne dans 2 ans?


Daniel Percheron, président du conseil régional, est considéré, depuis 40 ans, comme le chef tout puissant du PS dans le NPDC. Voir  le portrait que j'ai tracé de lui du 8 au 11 janvier 2012, le premier post sous le lien: http://alpernalain.blogspot.fr/2012/01/daniel-percheron-un-homme-de-lombre-1.html#!/2012/01/daniel-percheron-un-homme-de-lombre-1.html

 "Rénovateur" du parti socialiste en 1973, il n'a eu de cesse de l'organiser à la façon d'un système féodal moyenâgeux ou de la mafia. Pour comparer avec cette dernière, il y a le parrain (le "don" en italien) et ses obligés, à savoir, les plus importants, les bras droits, Kucheida et Mellick, chacun dans sa sphère géographique, règnant sur une série de "caporegimes'" ou "capitaines", choisis, généralement par le Don lui-même. Ainsi, chaque maire du secteur béthunois était soumis à J. Mellick : même le 1er secrétaire fédéral, Serge Janquin, maire de Bruay-Labuissière, devait se faire compéhensif. Je me souviens de son attitude quand J. Mellick fut déclaré inéligible en 1996 et que Bernard Seux tenta d'imposer sa candidature en 97 contre le candidat "marionnette" de Mellick: pressé par Percheron et Mellick, Janquin ne put empêcher l'équipe Seux (dont je faisais partie) de se présenter en dissidente, et non en tant que candidat légitime du PS (B. Seux fut pendant longtemps 1er adjoint de Mellick et conseiller général).
Quant à Kucheida, son rôle fut plus difficile du fait de sa rivalité avec Delelis, le maire de Lens, puis du successeur de ce dernier, G. Delcourt. Le soutien de Percheron fut souvent déterminant. Ainsi, ce dernier poussa, en sous-main, Dalongeville, à Hénin, contre le candidat officiel, Pierre Darchicourt, coupable de refuser la fusion des districts de Lens et d'Hénin-Carvin, à la fin des années 80... Mais la Présidence Kucheida d'Artois-Développement (aujourd'hui Adevia) et de la Soginorpa ont créé quelques obligés dans l'attribution de logements à certains maires (la CRC montre, dans un de ses rapports, comment une ville comme Barlin a pu bénéficier de rénovation de logements; d'ailleurs le maire, M. Dagbert, reçut en prime, la Présidence d'Adevia...)

Aujourd'hui, D Percheron règne en maître dans le Pas-de-Calais, notamment dans le Bassin minier et l'Arrageois, là où sont la plupart des militants. Dans le Nord, c'est plus compliqué : il a, certes, une aura particulière car le personnage est charismatique, mais il n'a pas la main sur l'organisation du parti.
La règle, concernant le Conseil régional, était l'alternance 59/62 pour la Présidence : ainsi Michel Delebarre (59) avait bien succédé à  Noël Josèphe (62), après l'intermède vert de MC Blandin (de 1992 à 1998). Michel Delebarre, touché par le cumul des mandats (maire de Dunkerque, Président de la communauté urbaine de Dunkerque, député) laisse sa place à Percheron en 2001, en cours de mandat. DP est réélu en 2004, puis, en promettant de se retirer, durant le mandat, il est, à nouveau, élu en 2010. La promesse n'engagea que ceux qui y avaient cru et, finalement, il restera en place jusqu'en 2015, à la Région, pour, alors, se consacrer, enfin, à son mandat de sénateur qu'il exerce depuis 30 ans! 
Daniel Percheron vient donc d'annoncer qu'il verrait bien Patrick Kanner, actuel Président du Conseil général 59 (depuis 2011) lui succéder. C'est une double provocation à l'égard de Martine Aubry:
- le successeur quasi-désigné était Pierre de Saintignon, 1er adjoint au maire de Lille (M. Aubry) et son véritable bras droit.
- P. Kanner est également un homme de M. Aubry:  socialiste lillois, longtemps adjoint à la ville, la maire de Lille l'avait poussé pour prendre la place de Derosier, l'irascible président du CG 59.
D. Percheron, qui avait soutenu l'accession de la fille de Jacques Delors au secrétariat du PS en 2008, ne goûta pas que M. Aubry voulut imposer la limitation du cumul des mandats aux parlementaires du PS, ce dès 2012, avant toute loi votée. Il redoubla de fureur dès que l'on vînt "embêter" "son" Jean-Pierre Kucheida, en interdisant à ce dernier de se présenter aux législatives de 2012 et en l'excluant dès qu'il fit acte de candidat dissident. M. Aubry recula quand même après avoir menacé d'exclusion ceux qui soutenaient celui qui est, maintenant, ex-maire de Liévin. En effet, ostensiblement, Percheron soutint publiquement son "copain". La sanction n'est toujours pas tombée contre les rebelles...
P Kanner et P. de Saintignon n'ont pas souhaité en rajouter: le premier, en précisant que le second était un candidat naturel, le second, en refusant de ne pas commenter la "provoc" de celui que l'on a surnommé "le cardinal".
Connaissant le "manoeuvrier" Percheron, je ne serais pas étonné qu'il oeuvre pour laisser sa place, en 2015, à un Jean-Louis Borloo qu'il apprécie beaucoup. Ce serait alors une véritable révolution, présentée comme un compromis entre les centres pour lutter contre le FN, dont on attend qu'il réalise des scores impressionnants en 2014, aux municipales...

mercredi 27 février 2013

Stéphane Hessel


Homme admiré, mais aussi controversé, il a incarné la force de conviction, une humanité rare, une culture étonnante et un regard lucide sur les évènements du monde entier. D'une modernité sidérante, il restera un exemple du combat permanent contre les injustices: nous devons en profiter et ne pas nous résigner.
Indignons-nous jusqu'au bout!

(On m'annonce qu'un hommage sera rendu en gare de Lens vendredi soir à 18H30 par plusieurs associtations).


Le Monde 27 février

Stéphane Hessel, auteur d'Indignez-vous !, est mort dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 février à l'âge de 95 ans, a-t-on appris ce jour. L'ancien diplomate et résistant "est mort dans la nuit", a confirmé son épouse, Christiane Hessel-Chabry.

Né le 20 octobre 1917 à Berlin, "l'année de la révolution soviétique", aimait-il à rappeler, dans une famille juive convertie au luthéranisme, il arrive en France en 1925. Sa mère, Helen Grund, sera le modèle de Catherine dans "Jules et Jim", l'histoire d'une femme aimée par deux amis que Truffaut portera à l'écran en s'inspirant du roman de Henri-Pierre Roché. Son père, lui, traduit Proust en allemand avec le philosophe Walter Benjamin.
Naturalisé en 1937, reçu à Normale Sup en 1939, Stéphane Hessel, qui parle allemand, français et anglais, est l'incarnation de l'intellectuel européen. Il suit les cours de Merleau-Ponty, lit Sartre. Mobilisé en 1939, fait prisonnier, il s'évade et rejoint Charles de Gaulle à Londres. Envoyé en France en 1944, il est arrêté et déporté à Buchenwald, où il maquille son identité pour échapper à la mort. Il s'évade de nouveau, est rattrapé, saute d'un train, rallie les troupes américaines et arrive gare du Nord en mai 1945.

HOMME DE GAUCHE ET EUROPÉEN CONVAINCU
A la Libération, il rejoint le secrétariat général de l'ONU, participe en tant que secrétaire à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme et devient diplomate. Elevé à la dignité d'ambassadeur de France par François Mitterrand en 1981, il milite pour les sans-papiers – il est médiateur lors de l'occupation à Paris de l'église Saint-Bernard – et pour les Palestiniens, ce qui lui vaut les foudres des associations juives.
Promu grand-officier de la Légion d'honneur en 2006, Stéphane Hessel est aussi écrivain et féru de poésie. Auteur en 2006 de O ma mémoire : la poésie, ma nécessité, il n'aime rien tant que réciter du Baudelaire ou du Verlaine, et connaît par cœur plus d'une centaine de poèmes.
En politique, il a suivi Pierre Mendès-France, soutenu Michel Rocard en 1985, s'est présenté en 2010 en position inéligible sur les listes d'Europe Ecologie et a apporté en 2012 son soutien au candidat PS François Hollande. Homme de gauche et Européen convaincu, il était connu pour ses prises de position engagées.
Il aura connu un succès phénoménal avec son livre Indignez vous !. Enthousiaste comme à 20 ans, il se réjouissait que son message recueille le soutien des jeunes en Espagne ou en Grèce, où beaucoup de protestataires brandissaient son ouvrage. Ce succès foudroyant "est encore un étonnement pour moi, mais cela s'explique par un moment historique. Les sociétés sont perdues, se demandent comment faire pour s'en sortir et cherchent un sens à l'aventure humaine", confiait-il en mars 2012 à l'AFP.

Rendez-vous à la fin de l'année!

La liste des inscrits au Pôle emploi s'est encore allongée en janvier, où 43 900 chômeurs sans activité supplémentaire ont été recensés, dont 21 100 en raison d'un "effet statistique" exceptionnel, portant leur nombre à 3,169 millions, proche du record de 1997 (3,19 millions). Sans cette réforme de la procédure de radiation, le nombre de nouveaux inscrits aurait été de 22 800. En incluant ceux exerçant une activité réduite, 60 800 chômeurs de plus ont été comptabilisés, dont 24 000 en raison des effets de la réforme (36 800 sans cette réforme), pour atteindre 4 680 200 personnes...
Quelles que soient les raisons statistiques invoquées, la courbe du nombre de chômeurs est toujours ascendante. Faut-il croire le gouvernement qui confirme une rupture avant la fin de l'année avec cette hausse continue. Les emplois d'avenir, les contrats de génération seront-ils suffisants pour ce faire? Faut-il laisser du temps à nos gouvernants sachant que ce n'est pas du jour au lendemain, ni en 9 mois que l'on peut redresser la barre ? On peut regretter que le gisement d'emplois en matière environnementale n'est pas été utilisé...Faut-il crier avec l'opposition de droite,  peu crédible après ce qu'elle n'a pas su faire au pouvoir? L'opposition Front de gauche, elle, défend des positions intéressantes mais qui font fi de l'endettement public, en voulant mettre fin à l'austérité...Chacun est dans son rôle, plus ou moins convaincant. 
Une chose est sûre : si F. Hollande n'atteint pas son objectif, la sanction des municipales sera impitoyable !

Vous reprendrez bien un peu de viande?


AA: c'est un peu long, mais passionnant et après lecture, je ne suis pas sûr que vous vous régalerez d'un steack, d'une longe de porc ou de blanc de poulet...

Le scandale alimentaire qui s'annonce

LE MONDE |
Que se passe-t-il vraiment dans l'univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d'essayer de répondre, il est bon d'avoir en tête deux études récentes.
La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait - de vache, de chèvre ou d'humain - d'anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d'hormones et bien sûr d'antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.
La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l'alimentation, en s'appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse.
Analysant des petits pots pour bébés contenant de la viande, ils y ont découvert des antibiotiques destinés aux animaux, comme la tilmicosine ou la spiramycine, mais aussi des antiparasitaires, comme le levamisole, ou encore des fongicides.
Certes à des doses très faibles – en général –, mais, comme on le verra, la question se pose aujourd'hui dans des termes neufs.
On remarquera que, dans le scandale en cours, un mot a presque disparu : phénylbutazone. Cet anti-inflammatoire, on le sait, a été retrouvé dans des carcasses de chevaux exportés vers la France.

UNE FRAUDE ISOLÉE ?
Or la phénylbutazone est un produit dangereux, interdit dans toute viande destinée à la consommation humaine. S'agit-il d'une fraude isolée ? Ou bien, comme certains éléments permettent de l'envisager, d'une pratique tolérée par les autorités de contrôle ?
Nul besoin d'une vaste enquête pour avoir une idée de l'incroyable pharmacopée destinée aux animaux d'élevage. La liste des produits autorisés contient de nombreux douvicides (contre des vers parasites), anticoccidiens (parasites de l'intestin), anthelminthiques (vermifuges), hormones, vaccins, neuroleptiques et antibiotiques.
Sait-on comment l'oxytétracycline se mélange avec la gonadolibérine chez un poulet ? Comment le flubendazole se marie avec l'azapérone et les prostaglandines PGF2 dans la chair d'un porc ? Le thiabendazole avec le diazinon ou le décoquinate dans le sang d'une bonne vache charolaise ?
Aucune étude sur les effets de synergie de ces produits n'est menée. Il n'est pas dit qu'elles seraient possibles.
Lorsque c'est le cas, on découvre en tout cas un nouveau monde. Le 3 août 2012, la revue PloS One publiait un travail sur les effets combinés de trois fongicides très employés dans l'agriculture. Leur association provoque des effets inattendus sur les cellules de notre système nerveux central.
Commentaire de l'un des auteurs, Claude Reiss : "Des substances réputées sans effet pour la reproduction humaine, non neurotoxiques et non cancérigènes ont, en combinaison, des effets insoupçonnés."
Effets insoupçonnés, éventuellement cancérigènes, ouvrant la voie –peut-être – à des maladies neurodégénératives comme Parkinson, la sclérose en plaques ou Alzheimer.
Cette découverte est cohérente avec les grands changements en cours dans la toxicologie, qui étudie les substances toxiques.

"LA DOSE FAIT LE POISON"
Aujourd'hui encore, le principe de base de cette discipline est le Noael (No observed adverse effect level), ou dose sans effet toxique observable. Longtemps avant Noael, son précurseur Paracelse – un magnifique alchimiste du XVIe siècle – résumait à sa façon le paradigme actuel de la toxicologie : "Toutes les choses sont poison, et rien n'est sans poison ; seule la dose fait qu'une chose n'est pas un poison."
Phrase-clé que des générations de toxicologues ont résumée dans cette formule : "La dose fait le poison."
Mais la connaissance bouscule les idées en apparence les plus solides. Le lourd dossier des perturbateurs endocriniens vient rebattre les cartes de manière spectaculaire.
En deux mots, ces substances chimiques imitent les hormones naturelles et désorientent des fonctions essentielles du corps humain, comme la reproduction ou la différenciation sexuelle.
Or les perturbateurs agissent à des doses si faibles que l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a pu conclure, dans un rapport de 2011, que les effets de l'un d'eux, le bisphénol A, étaient avérés à "des doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires".
Il est certain que ce seul propos marque un tournant. Car du même coup, la dose journalière admissible (DJA) du bisphénol A - sa limite légale - pourrait être divisée par... 2 millions, selon le toxicologue André Cicolella.
Le bisphénol A pourrait même "avoir des effets plus importants à très faible niveau d'exposition qu'à haut niveau", ce qui mettrait à bas tout l'édifice.
Quel rapport avec cette fraude géante appelée désormais "horsegate" ? C'est on ne peut plus limpide : nul ne sait ce que contient réellement la viande industrielle. Et nul ne veut savoir. Dans la lutte contre l'orgie d'antibiotiques donnés au bétail, le ministère de l'agriculture apparaît comme un Janus biface.
D'un côté, des promesses, et, de l'autre, l'inaction. Il lance fin 2011 un plan de réduction "de 25 % en cinq ans de la consommation des antibiotiques destinés aux animaux", mais que n'a-t-il oeuvré auparavant ? Entre 1999 et 2009, l'exposition du bétail à ces médicaments a augmenté de 12,5 %.
Certes, le volume global a baissé entre ces deux dates, mais les nouveaux produits sont actifs à des doses plus faibles. La situation s'aggrave, alors que l'antibiorésistance a été repérée dès avant la seconde guerre mondiale.
De quoi s'agit-il ? Après un temps court, les bactéries combattues par un antibiotique mutent. Ainsi des sulfamides, introduits en 1936, confrontés dès 1940 à des souches résistantes de bactéries.

LES INFECTIONS NOSOCOMIALES
Ainsi de la molécule de tétracycline, ainsi du tristement célèbre staphylocoque doré, dont plusieurs souches résistantes ont donné diverses lignées SARM (staphylocoque doré résistant à la méticilline).
Le SARM joue un rôle fondamental dans les infections nosocomiales, celles qui surviennent dans les hôpitaux. Bien que des chiffres indiscutables n'existent pas, on pense que les trois quarts des 7 000 à 10 000 décès annuels de ce type en France sont le fait de bactéries résistantes aux antibiotiques, au tout premier rang desquelles le SARM.
Des chiffres officiels américains font état de 19 000 morts dans ce pays en 2005, soit davantage que le sida. L'enjeu de santé publique est donc considérable.
Et il n'est pas exagéré de parler d'une maladie émergente, dont l'évolution demeure imprévisible. Tout récemment, le professeur David Coleman, spécialiste de la question, a identifié une souche si différente des autres qu'elle ne peut être détectée par les tests existants. Bien qu'elle touche les humains, elle se développe tout d'abord chez des animaux d'élevage, surtout les bovins.
Ce n'est guère étonnant, car une autre souche - le CC398 - prolifère depuis des années dans les élevages industriels.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu, en 2010, un avis indiquant que le réservoir du CC398 se trouve chez les bovins, la volaille, mais surtout chez les porcs.
Fait inquiétant, le SARM animal est de plus en plus présent dans les infections humaines, et une étude néerlandaise (Voss et al., 2005) établit que les producteurs de porcs sont 760 fois plus touchés que la population générale.
Un exemple frappe l'imagination : celui d'un vétérinaire (Nienhoff et al., 2009) qui transmet à son propre chien un SARM animal acquis au contact d'un porc.
C'est dans ce contexte de grande inquiétude que l'EFSA lance en 2008 une enquête européenne. Disons franchement qu'elle étonne. Laissons de côté le mystère britannique, qui ne reconnaît aucun cas de SARM animal.
L'Espagne, en revanche, a retrouvé la souche CC398 dans 46 % des élevages porcins, l'Italie dans 14 % d'entre eux, l'Allemagne dans 43,5 % et la Belgique dans 40 %. Autrement exprimé, tous nos voisins sont fortement touchés. Mais pas nous.
Nos services ne rapportent que 1,9 % d'élevages porcins frappés par le SARM animal, dont tout le monde sait qu'il tue en France un nombre inconnu, mais en toute hypothèse élevé, de malades.
Ce pourcentage est peut-être exact, mais il fait penser, mutatis mutandis, à ce nuage de Tchernobyl qui aurait par miracle épargné la France.
Il est peut-être exact, mais l'Europe elle-même, par le biais de l'EFSA, a diplomatiquement fait état de sa grande surprise au vu des résultats. Citation du rapport de 2009 : "L'EFSA recommande en outre que de nouvelles études soient réalisées afin d'identifier les raisons justifiant les différences observées au niveau de la prévalence du SARM dans les différents Etats membres."
Oui, pourvu que ce pourcentage soit exact, ce qui serait mieux que de jouer avec le feu bactérien. Car laisser flamber le SARM dans les élevages serait autrement plus grave que le tour de passe-passe autour de la viande de cheval.
Aucune équipe gouvernementale, depuis cinquante ans, n'a osé ouvrir le dossier infernal de l'élevage industriel et de la folie des antibiotiques. Le moment est peut-être venu.

mardi 26 février 2013

Bloc-notes


Attention, danger!

En Italie, la coalition de gauche emmenée par Pier Luigi Bersani a remporté le plus de voix dans les deux chambres du Parlement, mais elle n'obtient une majorité de sièges qu'à la Chambre des députés. Il sera très difficile de constituer un gouvernement de coalition. L'Europe est en ébullition, car la dette italienne, 50% plus élevée que la dette française (plus de 80 millions d'intérêts à rembourser chaque année) fait craindre le pire. Les Bourses, ce matin, plongent. Maigre consolation: cela aurait été pire encore si Berlusconi avait réussi son pari... Le favori de Bruxelles, le Président du conseil, Mario Monti, le "père la rigueur" qui inspirait tant confiance... à l'étranger, a complètement dévissé, les Italiens n'en pouvant plus de l'austérité qui leur est imposée.

Comparaison n'est pas raison, mais comment ne pas penser à ce qui se passe politiquement en France. Une austérité qui ne dit pas son nom, un 1er Ministre et un Président en place depuis moins d'un an rejetés parce que le matraquage fiscal et le chômage n'épargnent pas les Français. Nous n'aurons pas d'élections législatives avant 2017, mais les élections municipales (2014), régionales et départementales (2015) se profilent et pourraient être désastreuses pour la majorité... A moins que, comme par miracle, le chômage commence à diminuer, en fin d'année, comme l'annonce régulièrement François Hollande, dans le scepticisme le plus généralisé. Comme de plus, personne ne croit que les droites et l'extrême gauche ne soient en mesure de faire mieux, la grogne ira-t-elle crescendo jusqu'à....l'explosion populaire ?  

Deux projets de loi en cours pourraient modifier notre droit constitutionnel

 

1- Les modes de scrutin

Les députés vont modifier le calendrier électoral et la carte des cantons.
Ils devraient adopter, ce jour, le projet de loi relatif à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers intercommunaux, et modifiant le calendrier électoral, ainsi que le projet de loi organique sur le sujet.

Rejeté par le Sénat en janvier, le projet de loi ordinaire repousse en 2015 les élections départementales et régionales. Pour l'élection des conseillers départementaux (nouveau nom des conseillers généraux), il instaure le scrutin majoritaire binominal mixte (un binôme hommes et un binôme femmes), pour assurer la parité. 
L'Assemblée nationale a également voté l'abaissement à 10% des électeurs inscrits, contre 12,5% auparavant, du nombre de suffrages que des candidats aux élections départementales doivent recueillir pour pouvoir se maintenir au second tour.
Le projet de loi divise par deux le nombre des cantons. Il devrait donc y avoir à l'avenir quelque 2.000 cantons, contre 4.000 actuellement. Les députés ont adopté les critères de redécoupage des cantons, une opération qui sera du ressort du ministère de l'Intérieur.

L'art du découpage: le texte prévoit que l'écart de population entre deux cantons dans un même département sera de plus ou moins 20%, un écart préconisé par le Conseil d'Etat. Selon l'opposition, cette disposition va conduire à la dissolution des cantons ruraux face à des cantons urbains beaucoup plus peuplés.
Elle accuse aussi la majorité de vouloir "manier les ciseaux en faisant table rase du passé, pour dessiner une carte supposée favoriser ses intérêts électoraux". "Il n'est plus possible que dans certains départements un électeur urbain pèse 43 fois moins qu'un électeur rural", a fait valoir le ministre de l'Intérieur pour souligner la nécessité de redécouper les cantons, dont la carte actuelle date quasiment de 1801.
Le projet de loi instaure l'élection directe, par fléchage, des délégués des communes dans les intercommunalités lors des prochaines élections de mars 2014. Jusqu'à présent, les représentants des communes dans les intercommunalités étaient désignés au sein du conseil municipal. Désormais, les conseillers communautaires seront "fléchés" en tant que tels sur chaque liste des municipales. L'électeur désignera en même temps les élus de sa commune et ceux de l'intercommunalité.

Modification dans les petites communes. Le projet de loi modifie le mode de scrutin municipal dans les petites communes en abaissant à 500 habitants, contre 3.500 actuellement, le seuil au-dessus duquel s'appliquera le scrutin de liste (mi-majoritaire, mi-proportionnel avec obligation de parité). Enfin, le texte modifie la répartition des conseillers de Paris entre les arrondissements, pour tenir compte des "changements démographiques" selon le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Après son adoption par les députés, le projet de réforme repartira au Sénat pour un nouvel examen.

2- La limitation du cumul des mandats

Selon Le Monde, dans un avis du 21 février 2013, le Conseil d'Etat préconise au gouvernement de rendre applicable l'interdiction du cumul des mandats aux parlementaires seulement à la fin de leur mandat en cours, soit en 2017.
La réforme, promise par le candidat Hollande pour le quinquennat, sans précision de date d'application, vise à ce qu'un mandat de député ou de sénateur devienne incompatible avec les fonctions de maire, de président de conseil général ou régional ou d'un groupement de communes. L'incompatibilité concernerait toute fonction exécutive (adjoint au maire, vice-présidents...).
L'avant-projet de loi soumis par le gouvernement pour avis au Conseil d'Etat mentionnait comme terme du cumul la date du 31 décembre 2016.
Mais le Conseil d'Etat a indiqué que la règle "ne pouvait s'appliquer qu'à la fin du mandat" parlementaire, au risque d'encourir la censure du texte par le Conseil constitutionnel.

- Primauté du droit sur le politique : les députés ont été élus en juin 2012 et leur mandat court par conséquent jusqu'en 2017. Pour certains sénateurs, l'application de la règle pourrait, en suivant cette argumentation juridique, intervenir dès 2014 lors du prochain renouvellement par moitié de la Haute assemblée.
"La question n'est pas tranchée" entre 2014 et 2017, selon cette même source gouvernementale. Le projet de loi sera présenté le 13 mars en Conseil des ministres. Le gouvernement souhaite l'adoption d'une loi en 2013.
Pour éviter qu'un parlementaire siège en même temps dans un exécutif local, cette loi organique viserait à interdire par exemple à un député-maire ou à un sénateur-maire de renouveler son mandat en mars 2014.
Selon la source gouvernementale, "l'appréciation juridique du Conseil d'Etat vide le débat politique" qui animait le camp socialiste. Le débat n'a toutefois pas tardé à rebondir.
Insistant pour une application du non-cumul dès les municipales de mars 2014, le porte-parole du PS, David Assouline, a déclaré que "la solution qui s'ouvre aujourd'hui est d'adopter une loi organique". Il a aussi rappelé la possibilité du référendum si "trop d'obstacles" se dressent devant la limitation du cumul.

- Tenir les engagements de François Hollande: EELV, disant craindre un "renoncement" pur et simple sur l'interdiction du cumul des mandats, a appelé pour sa part la majorité de gauche à "demeurer fidèle à l'engagement" de campagne de François Hollande car "sa crédibilité est aussi à ce prix". "Alors que la limitation du cumul des mandats était attendue par une large majorité de nos concitoyens comme la marque d'une pratique démocratique renouvelée, on semble, une fois encore, repousser le changement à plus tard", a déploré le secrétaire national d'EELV, Pascal Durand. Pour lui, la gauche doit faire preuve de "courage et détermination" pour moderniser "une société sclérosée par des vieilles pratiques". On ne saurait mieux dire!

Inspiré par Le courrier des Maires (25/2/2013)

lundi 25 février 2013

Bloc-notes


Ne tergiversons plus!

On a voté hier et on vote aujourd'hui en Italie, pour élire députés et sénateurs. Le résultat de ces élections est très attendu, non seulement en Italie, mais aussi en Europe. Quelles qu'en soient les raisons, je note que les partenaires de la péninsule suivent attentivement ce qui s'y passe, mais je note également que tout ce qui se produit dans chaque pays de l'Union Européenne est scruté de près par les autres. L'idée que l'Europe existe, fait son chemin dans les esprits...

On a compris que, face à un monde qui change très vite, où tout se sait dans le moment même où cela se produit, dans un monde où l'occident n'est plus l'épicentre de la pensée, de la culture, de l'économie, seule une force comme l'Europe peut rivaliser avec la Chine, l'Inde, le Sud-est asiatique, sans parler de la Russie et des Amériques ! L'Europe doit devenir politique : elle doit parler d'une seule voix quand il s'agit de défense, de politique étrangère, d'économie...et, de ce fait, elle doit rationaliser ses systèmes fiscaux et ses politiques sociales et financières. C'est une urgence de regrouper ses forces et de mettre en place cette Europe fédérale seule à même d'agir. Qu'importent les nostalgiques de la nation et du repli sur soi-même (on a bien vu que la fin de l'euro annoncée par les populistes d'extrême-droite ne se produira pas), qu'importe le combat entre les tenants d'une Europe libérale et d'une Europe sociale, sociale-démocrate ou je ne sais, il est temps de se positionner avec toutes nos forces pour exister dans ce monde multipolaire...

Dans les secrets de la mairie d'Hénin-Beaumont


Deux élus de la majorité municipale devisent sous un micro (caché) placé par mes soins à la mairie (et dire qu'il y en a encore qui n'y croient pas !). Ils appartiennent chacun à l'un des groupes de cette majorité. Je n'irai pas plus loin dans la description car je voudrais leur éviter les reproches de leurs collègues.
J'ai vérifié les informations qui sont données et elles sont exactes...

Elu 1 : tu savais que le DGS avait reçu une assignation pour la mairie, il y a 8-10 jours et qu'Eugène n'était toujours pas au courant jeudi !

Elu 2 : à quel sujet, cette plainte?

Elu 1 : un peu de tout, dont le vol dans les archives...

Elu 2 : de qui émane la plainte ?

E1 : d'un agent de la ville, XY (AA: censuré, pour des raisons évidentes)...

E2 : donc, c'est la quatrième venant de l'intérieur?

E1: oui, il y a celle de Ahmed N, pour harcèlement et non-prise en compte de sa candidature au poste de Directeur des sports, suite à l'annonce... 

E2: lui, on s'est vraiment foutus de sa g...!

E1: il y a celle du Directeur administratif et financier qui avait été suspendu pour une soi-disant rixe avec le DGS, alors qu'il n'y avait pas de témoin. L'équité aurait consisté en ce que les 2 soient suspendus. Au lieu de cela, Gluszak en a pris, seul, pour 2 mois et le Maire vient de demander deux ans d'exclusion de la fonction publique. Le conseil de discipline doit donner son avis purement consultatif, avant que Eugène n'ait à décider ! 

E2: je trouve que pour une affaire où il n'y a aucune preuve, c'est cher payé ! C'est vrai que Franck G a porté plainte au pénal ?

E1 : oui, paraît-il...
E2 : et la quatrième plainte?

E1 : elle émane de plusieurs agents, pour harcèlement...mais je n'en sais pas plus.

E2 : et concernant Joriatti? Tu n'en parles pas? Ce sont les syndicats qui ont réagi ?

E1 : ben non, c'est un Héninois dont je ne connais pas le nom, mais je connais le contenu du recours...

E2 : on peut savoir?

E1 : oui, mais c'est confidentiel ...L'illégalité de l'arrêté nommant M. Joriatti serait évident, parait-il, car il prend prétexte d’un remplacement momentané d’un agent en arrêt maladie depuis 21 mois, Bernalicis, alors qu’il n’y a jamais eu de déclaration de vacance de poste au Centre de Gestion, ce qui est, pourtant, obligatoire ! De plus, Joriatti n’est ni fonctionnaire territorial, ni non-titulaire de droit public comme l’exigent les textes!

E2 : c'est pas bon, ça !

E1 : attends, c'est pas tout ! Le DGS avait pondu une note de service  contredisant les termes de l’arrêté, en expliquant la fonction de Kévin Joriatti comme étant celle de « Directeur des sports et de la vie associative ». C'est une contradiction par rapport à l’intitulé de la fonction, dans l’arrêté, qui parle  d'un "chargé de l’encadrement du service des sports". Et c'est une contradiction par rapport à la fonction de l’agent remplacé, Bernalicis, qui était Directeur d’un pôle beaucoup plus large, puisqu'il se composait de l'enseignement, la culture, le sport et la cohésion sociale.

E2 : ouille, ouille...

E1 :    attends... Eugène voulait, en fait, pourvoir à un poste de « Directeur du service des sports et de la vie associative ». Or, la création de ce poste aurait dû être votée en conseil municipal. Ce qui n'a pas été fait  et donc on a triché dans l'arrêté en désignant Joriatti comme « chargé de l’encadrement du service des sports ».

E2 : dis, c'est pas bon du tout pour nous ces illégalités ?

E1 : oui, je pense qu'on s'est encore plantés, comme d'habitude...Et de la faute à qui ?

E2 : chut, voilà Môssieu l'adjoint !

L'adjoint : alors les amis, on complote ?

L'adjoint conduit ses 2 collègues dans un endroit qui lui semble moins exposé... Nous n'en saurons donc pas plus... pour cette fois !

dimanche 24 février 2013

Carnets du dimanche

Pas question que Twitter ne vienne faire une concurrence déloyale à la traditionnelle fumée blanche qui marque l'élection d'un nouveau pape. Pour éviter toute fuite précoce, le Vatican a donc pris un peu d'avance, et a déjà interdit aux cardinaux qui prendront part au vote d'utiliser le réseau social. Une mesure valable surtout pour les neuf cardinaux – sur les 117 du conclave – pratiquants très actifs de Twitter, qui auront interdiction pendant toute la période de se connecter à leur compte.
Je propose également que l'on interdise, aux cardinaux, en conclave, les paris en ligne sur le nom du futur pape...

L'administration de Barack Obama a formellement demandé à la Cour suprême, vendredi 22 février, d'abroger une loi datant des années 1990 et définissant au niveau fédéral le mariage comme l'union d'un homme et d'une femme. Cet argumentaire a été déposé par l'exécutif américain, comme c'est son droit, devant les neuf "sages" qui doivent examiner les 26 et 27 mars la question de l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, via un recours contre la loi dite de "défense du mariage" (DOMA) datant de 1996. DOMA interdisant le mariage homosexuel au niveau fédéral. En revanche, à la suite notamment de référendums locaux, il est légal dans neuf Etats américains sur cinquante, ainsi que dans la capitale Washington.
On pourrait leur envoyer Frigide Barjot...

Crédité de 16 % des intentions de vote dans les sondages, le "Mouvement cinq étoiles" du comique Beppe Grillo pourrait créer la surprise aux élections législatives italiennes du 24 et 25 février. Carrière intéressante: de ses débuts à la télévision à sa résurrection sur Internet, en passant par son "Vaffanculo Day" et son programme fourre-tout.
Nous, on a eu Coluche et peut-être bien que Dany Boon, s'il revient en France...

"Tu te comportais comme un méchant porc. Tu n'étais plus la victime de la société, mais mon agresseur, mon bourreau. Je me disais: À quoi bon continuer de le traîner de tribunal en tribunal, de viol en viol ? Il serait plus utile transformé en jambon. Il pourrait nourrir les contribuables au lieu de leur coûter tant d'argent." La juriste et chroniqueuse Marcela Iacub a entretenu avec l'ex-directeur du FMI une liaison de sept mois en 2012, alors que ce dernier vivait en plein tourbillon médiatico-judiciaire. Elle confie aujourd'hui dans un livre (Belle et Bête, Stock, à paraître le 27 février), dont Le Nouvel Obs publie les bonnes feuilles en exclusivité, le récit intime de leur relation, l'expérience "la plus poétique, la plus dense, la plus cruelle, la plus belle, la plus puissante" de sa vie (Lr Point.fr).
Dans le fond, la méthode est audacieuse: devenir l'amant d'un (ou d'une) politique pour en faire un livre. Qui osera tenter le coup avec M. Le Pen et JF Copé?

Les titres du Canard:
* Ouverture du Salon de l'agriculture sur fond de trfic de viande chevaline  Vive l'industrie escroc-alimentaire !
* "Dati, Hidalgo, NKM, Duflot énervent Xavière Tibéri: "il n'y a eu qu'une mémaire de Paris, c'était moi !" "

samedi 23 février 2013

C'était pourtant si simple...


Le 17 décembre 2009, en conseil municipal, le 1er adjoint de l'époque, faisant office de maire (E. Binaisse) se couvrait de ridicule en faisant adopter avec enthousiasme une motion du FN sur la création de jardins ouvriers ! (http://alpernalain.blogspot.fr/2009/12/conseil-municipal-171209-lamateurisme.html#!/2009/12/conseil-municipal-171209-lamateurisme.html). Aujourd'hui le FN le lui rappelle...car rien n'a été fait.
Ah si la majorité d'alors avait pris en main, comme l'a fait Briois, à l'époque, les nombreuses propositions que j'avais faites depuis 2007, sur ce sujet, il ne se serait pas fait rappeler à l'ordre...

Rappel:

- 9/10/2007, sur des axes de programme : "solidarité effective, en direction des plus démunis (actions sur le logement, micro-crédit, jardins ouvriers, etc…)".


- Egalement le 25 septembre 2008: "J'ai déjà développé la nécessité de jardins ouvriers (couplés avec des politiques d'insertion), de ventes directes, de création d'AMAP (voir plus loin), de distribution de fruits et légumes aux plus défavorisés, de repas bio dans les cantines scolaires, cours de cuisine, etc, etc..." http://alpernalain.blogspot.fr/2008/09/la-nouvelle-rglementation-europenne-bio.html#!/2008/09/la-nouvelle-rglementation-europenne-bio.html

- Dans un post sur ma vie politique (13 avril 2009), je racontais que j'avais créé des jardins ouvriers, expérience inoubliable : "Je me souviens particulièrement de cette formidable idée de jardins ouvriers qu’il contesta jusqu’au bout et qui pourtant fut une réussite extraordinaire, notamment par le lien social qu’elle sut créer." (http://alpernalain.blogspot.fr/2009/04/ma-vie-politique-1.html#!/2009/04/ma-vie-politique-1.html)

- Dans une série: "comment anticiper les changements climatiques dans le NPDC", je préconisais de "repenser les villes" (1er octobre 2009):
"densification certes, mais également renaturalisation (trame verte) impliquant des cheminements piétons, des jardins ouvriers et des parcs, afin non seulement d'assurer la libre circulation faunistique et floristique (pour garantir l'évolution de la biodiversité, dont nous sommes tous garants), mais aussi la santé de nos concitoyens, sans parler du sentiment de bien-être...."

- Enfin, le 30 octobre, je définissais les conditions pour qu'une ville soit "durable", parmi lesquelles:

Et le 17 décembre, motion du FN...

Il y a 3 ans sur ce blog


- Sur un pêle-mêle, le 18 février, alors que l'on attendait l'éventuelle annulation des municipales précédentes, j'écrivais: "3- Apparemment donc, le rapporteur public ne conclura pas à l'annulation du décret de révocation de Dalongeville, annulation que tout le monde croyait acquise, ne serait-ce que parce que l'arrêté de suspension avait été annulé pour manque de motivation, ce qui semblait être le cas pour le décret également. Si le Conseil d'État suit ces conclusions, le débat est clos sur d'éventuelles conséquences...
"Je rappelle ce que j'écrivais hier: entre des élections aujourd'hui ou en 2014, quel est le pire? Je n'ai pas de réponse, mais il est vrai que le calvaire d'Hénin-Beaumont est loin, malheureusement, d'être terminé!"

Ah! que j'aimerais connaître le nom de l'anonyme qui écrivait:
"quel est le pire ?
Pour les héninois, en 2014, les finances seront redressées, le tram en travaux, les impots baisseront (je l'espère...), des subventions auront été reçues (de l'état, des collectivités locales), Dalongeville aura été jugé et la ville sera sans doute dédommagée. Les finances positives permettront d'améliorer nos équipements, nos routes, nos écoles...Les services administratifs seront restructurés, le personnel formé.
Bref, en 2014, tout ira mieux pour les héninois.
Donc pas d'inquiétude.
Pour vous et le nouvel élan: les choses se compliquent. La pseudo collaboration avec le FN sera démentie par les faits, le PS, le MRC, les verts, le PRG soutiendront la majorité. Vous serez condamnés à entrer dans le rang ou à disparaitre. Dans le premier cas, la majorité acceptera-t-elle cette main tendue après toutes les misères et les méchancetés qui on été proférées depuis 7 mois? Pas sur.
Beaucoup de commentaires (dont celui de David Noël) en réponse...http://alpernalain.blogspot.fr/2013/02/il-y-3-ans-sur-ce-blog_16.html#!/2010/02/pele-mele_18.html 


- Une analyse intéressante de Cimares le 19 :
"On peut comprendre les propos parfois violent sur le "suivisme" et l'agacement que ce comportement provoque.
Mais n'oublions pas que nous sommes dans une région marquée par la soumission.
Et comme nous sommes depuis quelque temps entrés dans un système de normalisation, on comprend aisément le sentiment d'avoir été floué par ceux là mêmes qui combattaient le système.
Mais, hélas, je crains que le culture environnante ne l'emporte et que raison soit donnée à ceux qui,une fois au pouvoir, n'ont de cesse que de présenter des gages au système en place qui a de beaux jours devant lui.
Est-ce pour autant qu'il faille renoncer au combat? Certainement pas, mais il faut être lucide et comprendre que la situation a pu évoluer à Arras il y a 15 ans, parce que la ville 'bourgeoise'dispose d'un veux fond radical et culturel qui fait que ceux qui ont abusé de leur situation dominante se sont fait jeter.
Telle n'est pas encore aujourd'hui la composition sociologique de l'ancien bassin minier..et le pouvoir fait tout pour éviter qu'elle n'évolue et brise les chaînes de l'asservissement.
On comprend ceux qui y croyaient et qui enragent... Mais l'aventure des blogs permet à ceux qui y prennent intérêt d'ouvrir les esprits, les coeurs et la réflexion.
La aussi, on peut comprendre que cela dérange et forcément, pas les mêmes !
Alors, le combat continue. Un jour ou l'autre, le masque finira par tomber. Mais j'espère vivement que ce jour là, les nouveaux tenants du pouvoir sauront accepter de dialoguer et négocier avec une opposition autre que le front national.
Observons bien, ce Front National arrange bien les tenants du pouvoir en place dans cette région.
cimares"


- Le 20 février, intéressant débat sur le hallal, la burqa...

- Dans la série de posts sur le rapport annuel de la Cour des Comptes, du 21 février au 24 février, et qui prenait comme exemple HB, j'ai relevé certains commentaires:
*"Ce rapport est intéressant car il montre les dérives possibles dans la gestion des collectivités locales. Les lois de décentralisation ont donné de vrais responsabilités aux élus. Quand elles sont bien assumées c'est parfait, quand ça déraille .... plus rien ne va.
Ce rapport, ne pointe pas par contre d'autres défaillances ou faiblesses dans la situation héninoise : le rôle du TPG, premier représentant de l'Etat pour le contrôle de légalité des décisions communales et le rôle du Conseil Municipal et de la commission des finances. Si , à l'époque, grâce à des formations ad hoc, tous les élus siégeant au CM étaient en mes"ure de lire, analyser et mieux cerner la structuration des budgets successifs de la ville, il y aurait sans doute eu plus de débats en conseil (ou en pré-conseil) et surtout des mesures prises plus tôt. Cela renvoie à une autre question : la formation des élus."

*Celui-ci, toujours du 21 février:
"Voilà un thème qu je n'ai cessé de développer tout le temps que j'ai oeuvré sur le territoire: la décentralisation n'autorisait pas tous les droits aux chefs de l'exécutif...sauf que ces derniers supportent difficilement envoyer les agents en formation et supportent encore moins quu le directeur des services ne rappelle quelques fondamentaux d'une gestion qui échappe au contrôle de légalité. Il faudra bien pourtant comprendre que la légalité doit être respectée en amont: Qui d'autres que les fonctionnaires territoriaux peut donc le signifier ? Et surtout l'organisation des services doit intégrer l' aspect juridique et financier des questions avant qu'elles ne soient adoptées : Mais qui accepte de se soumettre ainsi à un contrôle de légalité interne au service municipal? Et aussi, quel agent dispose de suffisamment d'autorité pour rappeler à l'exécutif qu'il est tenu de respecter des règles sans se faire jeter par l'autorité territoriale ?
C'est toute la problématique en cette culture locale dont les caractéristiques ne sont plus à démontrer.
Bien évidemment, ce n'est pas en quelques lignes que l'on peut répondre à toutes ces questions: Cela mériterait plusieurs séances de formation, et pas sûr du tout que le CNFPT régional ose présenter la problématique sous cette forme: ses fonctionnaires responsables sont aussi dépendants d'élus qui sont emprunts de cette culture dont on a souvent parlé sur les blogs héninois.
cimares"

*A quelqu'un qui s'étonnait qu'il faille former des élus, je répondais:  "je pense que l'on peut être élu avec des compétences dans des domaines bien précis, mais la connaissance de l'administration, des rapports de cette dernière avec les élus, de l'organisation des différents partenaires sont des connaissances que l'on peut acquérir en début de mandat avec une formation adéquate. De même, les procédures budgétaires ou les passations de marché doivent être connues de tout élu. Ce n'est pas très compliqué mais on devrait former tout candidat, sinon tout élu à tout cela...avant l'élection ou en début de mandat; notamment, quand il n'a aucune expérience du domaine politique..."

vendredi 22 février 2013

A Hénin-Beaumont...


Fin de matinée, ce jour, au local du PS, à Hénin, point presse sur la loi bancaire, récemment votée, présentée par son rapporteur, en personne, P. Kemel.
Point-presse qui a failli se passer sans... presse, mais l'arrivée, légèrement en retard, de Pascal Wallart (La Voix du Nord) a soulagé les organisateurs.
35 participants (en majorité carvinois, notamment du MJS) dont une dizaine d'Héninois seulement : il faut dire que les militants héninois n'avaient pas été prévenus!
Aux questions "hors sujet" (à savoir sur la section socialiste) posées par le journaliste, le député s'en est sorti par des pirouettes "je suis un homme heureux", expression répétée lorsqu'on lui demanda si les amis de P. Ferrari pourront adhérer. M. Germe argua qu'il  répondrait un autre jour, parce qu'il était pressé et devait quitter la réunion.
On apprit ainsi que la veille au soir, un conseil d'administration avait désigné Marcel Germe comme secrétaire et Madame Binaisse fille comme secrétaire-adjointe. La démocratie règne ainsi dans cette section où ce ne sont même pas les militants qui désignent le secrétaire...Est-ce bien réglementaire?

Bloc-notes


Un peu de vacances ferait du bien !

Les principaux titres de la presse, ce matin, évoquent grandement la schizophrénie actuelle.
L'échange de lettres entre Montebourg et le président de Titan illustre la terrible guerre économique en cours. Déstabiliser l'adversaire, acculé dans ses propres buts, semble être le mot d'ordre du dénommé Taylor. Notre bel Arnaud a, là, une bonne occasion de se rapprocher des salariés français injustement attaqués...
A la une du quotidien italien "La Republica" d'hier, un article intitulé "Sexe et carrière, les chantages au Vatican derrière la renonciation de Benoît XVI" évoque les pressions d'un "lobby gay". Un Vatican, bien mal en point, qui avait une occasion unique de se "refaire une santé", mais qui risque de périr dans un flot de scandales...
La France est-elle en train de s'embourber au Mali ? En tous les cas, les déclarations sur un désengagement, dès cette année, semble bien prématurées...
Pendant ce temps-là, l'horreur s'amplifie de jour en jour, en Syrie, tandis que l'Iran installe de nouvelles centrifugeuses et que les otages français au Cameroun ne sont toujours pas localisés.
Enfin, le rugby français sombre et Lyon est éliminé, à la dernière minute, en Europa League de football...

Dur, dur, tout cela...

Nous sommes tous responsables...

 
La Voix du Nord du 21 février 2013 a présenté mon appel inclus dans mon billet du 20 février (http://alpernalain.blogspot.fr/#!/2013/02/henin-beaumont-tout-est-perdu.html)
 
Un appel à une liste héninoise apolitique
C'était déjà dans l'air du temps puisque voici de nombreux mois que des Héninois non cartés, vierges de tout mandat et excédés par la déliquescence actuelle de la vie politique locale préparent une liste pour mars 2014. Une volonté d'«on efface tout et on recommence » que rejoint aujourd'hui Alain Alpern, l'ex-vert et socialiste avançant que «la seule solution pour susciter le changement consiste en une éradication complète du système en place. Les hommes politiques dits républicains qui tiennent la scène aujourd'hui doivent se faire hara-kiri, ni plus, ni moins. Et s'ils ne le font pas, aux Héninois de les y aider, en les éliminant du jeu politique actuel.
 » L'ex-conseiller régional ajoute vouloir juste donner un coup de mains mais ne pas être en lice pour autant, et en appelle à « des hommes et des femmes nouveaux pour redonner espoir en la politique. Je propose donc aux Héninois et Héninoises qui ne se reconnaissent pas dans les choix d'aujourd'hui, de se réunir, dès maintenant, pour présenter en mars prochain une offre crédible. Quelles que soient leurs idées politiques, ils devront ne jamais avoir été élus, afin de représenter un souffle nouveau et redonner espoir à leurs concitoyens ...  » On en reparlera bientôt.
 
J'en profite pour préciser plusieurs choses:
 
- c'est bien pour détourner les électeurs, écoeurés par les pratiques politiques héninoises depuis le début des années 2000, de l'abstention et du vote FN que je propose que l'on fasse appel à de nouvelles personnes n'ayant jamais figuré sur la scène politique. Bien sûr qu'il y a eu des élus irréprochables, mais il est temps de changer et de renouveler l'image de la politique pervertie autant par les partis (je pense, bien sûr, au PS 62) que par les hommes (évidemment Dalongeville, guère mieux relayé par le maire actuel).
 
- on est d'accord qu'être élu demande un engagement en temps. Mais il ne sert à rien de se plaindre si on n'est pas prêt à travailler pour le bien public.
 
- il faut changer l'image des politiques et de la politique, disais-je et pour cela, il faudra adopter une charte éthique: indemnités réduites, aucune relation personnelle avec les fournisseurs, pas de cumul de mandats, compte-rendus annuels aux habitants de l'action menée, pas de favoritisme, pas d'avantage en nature, etc. Une charte éthique sera le fondement d'une liste telle que celle que je propose.
 
-  je ne participerai pas aux élections municipales, mais je m'engage à accompagner les candidats et les sympathisants, jusqu'au scrutin et particulièrement, sur 3 points:
* la formation
* la mise au point d'un programme
* la campagne
 
Nous sommes tous responsables de l'avenir d'Hénin-Beaumont. Ne rien faire ne vaut pas mieux que ce à quoi nous assistons aujourd'hui... 
 

jeudi 21 février 2013

A Hénin-Beaumont


- On avait annoncé que la place Carnot serait fermée, hier, mercredi matin, pour cause de recherches (inspection télévisuelle et levés topographiques du réseau situé sur la place Carnot afin de repérer les différents conduits?) à effectuer par la CAHC. Des barrières avaient été, de ce fait, posées aux entrées du parking, dès mardi soir. Las, personne n'est venu...Oubli, canular ou température trop fraîche?

- Aucune relation avec ce qui précède...Hier soir, en bureau municipal, Madame Daussin, présidente du groupe minoritaire de la majorité (les 12, donc, pour être plus clair, de la bande à Bouquillon!) a demandé au maire que la présentation du projet sportif, lors de ce bureau, par K. Joriatti, nouveau directeur des sports (et de la vie associative) soit retirée de l'ordre du jour. Comme on le sait, la nomination de M. Joriatti paraît illégale et dénoterait une volonté de passage en force du maire. N'ayant pas obtenu satisfaction, Madame Daussin et ses amis ont quitté la réunion, pour y revenir après l'exposé. Bonjour l'ambiance! 

- Enfin, le nouveau site internet de la ville est arrivé...http://www.mairie-heninbeaumont.fr/ . Très bonne présentation! Les recherches (voir ci-dessus), place Carnot, n'y sont pas indiquées. On y apprend que pour le maire et son épouse, "Florence leur fille, son compagnon et ses quatre enfants, accaparent le plus clair de leur temps". Ben, moi qui pensait que c'était Hénin et ses habitants...On apprend aussi que le 30 janvier dernier, M. Binaisse a fêté ses 73 ans. On lui souhaitera un bon anniversaire l'an prochain...

Bloc-notes


Fini le bon vieux temps...

C'est une idée qui chemine depuis quelque temps : la fin de l'écriture manuelle. Vous savez celle que beaucoup d'entre-nous ont appris à l'école : je ne parle pas de ceux qui, comme moi, ont appris avec porte-plume et encrier, mais bien de ceux qui ont, ces 40 ou 50 dernières années, appris à écrire avec toutes sortes de "plumes" ou "billes" : les générations d'avant ! Avant quoi ? Avant l'ordinateur à disposition dès le berceau ou... presque! 40% de personnes interrogées n'auraient rien écrit (même pas une liste de courses!) lors de ces 6 derniers mois. 45 états US ont supprimé l'obligation d'apprendre l'écriture manuscrite à l'école élémentaire (c'est devenu une matière optionnelle!)...

Je me sers beaucoup de l'ordinateur pour écrire, dans la vie de tous les jours (blog, mails, tâches à effectuer, courrier normal, agenda...), mais j'ai pris quelques notes sur papier avant d'écrire ce billet... Quand j'y pense, pourtant, ces quelques idées jetées ça et là, j'aurais pu aussi les écrire numériquement... Alors, je sais bien : la plume structure la pensée, dit l'un, oblige à apprendre l'orthographe et la grammaire, obtempère l'autre...
Sommes-nous arrivés à un moment de l'histoire où l'homme va abandonner ses habitudes séculaires, à savoir l'écriture pariétale (sur les murs des grottes) et rupestre (roches), le parchemin et le papier, pour l'écriture numérique ? Cela me semble inéluctable dans les 50 ans à venir. Est-ce une bonne chose ? Comme dans toute rupture, il y aura les fidèles aux méthodes ancestrales et ceux qui magnifient le progrès...

Quand Jean-Marine Le Pen ne dit pas exactement la vérité


Marine Le Pen oublie le passé libéral du FN

  • NKM et le droit de  vote des étrangers
Ce qu'elle a dit : "[Nathalie Kosciusko-Morizet] est pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales."
Pourquoi c'est faux : NKM était la porte-parole de Nicolas Sarkozy, candidat à un deuxième mandat à la tête de l’Etat. Le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales faisait partie du programme de François Hollande ; il a été agité comme un épouvantail par le FN et par l’UMP. Et NKM n'a pas fait exception, même si son positionnement au sein de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy était sans doute des moins droitiers.
Au sein de l’ancien parti présidentiel, on pointait le risque de citoyenneté à deux vitesses, de dévaluation de la nationalité française ou de communautarisme. Une logique communautaire supposée qui mènerait, un jour, des mairies à préférer servir de la viande halal dans les cantines scolaires. Ce dernier point émanait notamment de Claude Guéant, et Mme Kosciusko Morizet, sans conteste moins à droite que l’ancien ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy, s'en était démarquée.
Mais elle ne s’est jamais prononcée, lors de cette campagne ou par le passé, en faveur du droit de vote des étrangers. "La République ne s’accommode pas du repli communautaire. C’est pour cela que je suis opposée au droit de vote des étrangers", écrivait-elle par exemple dans un pseudo-entretien à son site de campagne législative.
Interrogée par LCP le 24 avril, elle avait dénoncé le débat sur ce droit de vote arguant que c’était "un truc de socialistes, ou de bobos parisiens". Soit mot pour mot ce que disait Marine Le Pen pour critiquer NKM quelques minutes plus tôt dans la même émission.
  •  La faible croissance de la zone euro
Ce qu'elle a dit :  "La zone euro est la zone du monde qui a eu la croissance la plus faible depuis dix ans, et il n'y a qu'à regarder les résultats pour 2012 ou 2013, résultats que j'avais prévus d'ailleurs, 0 % en 2012..."
C'est vrai, mais exagéré : A première vue, Marine Le Pen a plutôt raison : la zone euro est victime d’une croissance parmi les plus faibles au monde ces dernières années, avec 1,4 % en 2011, selon le FMI, et 2,03 % en 2010, là où la croissance mondiale pour ces deux années était de 5 % (2010) et 3,2 % (2011).
Et lorsqu’on fait une moyenne, sur dix ans la zone euro connaît une croissance annuelle moyenne de 1,076 %, contre 1,48 % au niveau de l’Union européenne, et 4,11 % au niveau mondial.
Mais est-ce vraiment la seule zone euro qui est en cause, ce qui validerait la thèse de Mme Le Pen ? Pas vraiment. Comme on le voit sur ce graphique, la zone euro (en rouge) évolue en fait de manière totalement parallèle avec l’économie de l’Union européenne (en jaune), à quelques dixièmes de points de croissance du  PIB près. Et de 2006 à 2009, la zone euro avait une croissance meilleure que celle de l’UE. L’argument est donc quelque peu exagéré.

Source :
FMI
  • L'échelle mobile des salaires : Marine Le Pen reprend une proposition des partis de gauche
Ce qu’elle a dit : "Je suis très étonnée d'être quand même la seule dans la vie politique, et même chez les syndicats, qui me plaigne de la suppression de l'échelle mobile des salaires par les socialistes. Cette échelle mobile des salaires a été supprimée. Je m'explique auprès des auditeurs : avant, les salaires étaient attachés à l'inflation, de la même manière que les allocations familiales étaient attachées à l'inflation, elles montaient en même temps que l'inflation. On a décroché, il y a quelque temps, les allocations familiales de l'inflation, ce qui est scandaleux, mais on a décroché les salaires de l'inflation sous le règne de M. Mitterrand, ce qui est encore plus scandaleux, car évidemment, les prix n'ont eu de cesse, d'année en année, de monter, et le pouvoir d'achat, de fait, de stagner, ce qui a contribué à l'effondrement du pouvoir d'achat."
Pourquoi c’est plutôt faux :  D’une part, Marine Le Pen ne rappelle pas la date de la suppression de cette échelle mobile, mise en place en 1952. Elle a été supprimée en... 1982, par Jacques Delors. Pas vraiment une mesure récente, donc.
Dire qu’elle a "contribué à l’effondrement du pouvoir d’achat", c’est là aussi mensonger. Marine Le Pen oublie de dire qu’avant 1982, l’inflation était très élevée, et qu’elle a ralenti avec le contre-choc pétrolier de 1982 et le "tournant de la rigueur" de cette même époque.
Quant au pouvoir d’achat, son évolution semble peu corrélée à cette fin de l’échelle mobile des salaires, comme le montre ce graphe, où l’on voit bien que la croissance du pouvoir d’achat était en chute à la fin des années 1970, et que la fin de l’indexation en 1982 n’a pas provoqué d’effet majeur.
Quant à la revendication d'un retour à une échelle mobile, elle revient périodiquement dans le débat politique. En général elle était portée par la gauche, pas par l’extrême droite. On la retrouve dans le programme 2012 du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), dans celui du Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement ou encore dans celui de Nathalie Artaud (Lutte Ouvrière). Et l'échelle mobile avait fait l'objet d'une chronique de l’économiste Bernard Maris en février. Marine Le Pen n'est donc absolument pas "seule" à évoquer cette question.
  • Du libéralisme à la défense de l'Etat stratège : la mutation idéologique du FN
Ce qu'elle a dit : "Nous n'avons jamais été pour des privatisations massives, c'est n'importe quoi. Nous sommes pour un Etat stratège."
Pourquoi c'est plutôt faux : La ligne du Front national n’a pas toujours été aussi étatiste que depuis l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti.
Dans les années 1980, Jean-Marie Le Pen ne cachait pas son admiration pour le très libéral Ronald Reagan. Pourfendeur de "l’Etat pléthorique et impuissant", il prônait la fin des monopoles de La Poste ou d’EDF, préalable à d’éventuelles privatisations.
En 2007, le programme du Front national pour la présidentielle soutenait encore les privatisations, en suggérant de distribuer 60 % des actions des entreprises publiques aux "familles françaises et aux contribuables".
Dès son arrivée à la présidence du FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a entrepris un virage à 180 degrés sur le sujet. Pendant la campagne présidentielle, elle a dénoncé la logique de "privatisation et de libéralisation" engagée "depuis une vingtaine d’années".

Samuel Laurent, Jonathan Parienté et Maxime Vaudano