mardi 31 août 2010

Vu et entendu ce week-end


- Jack Lang, 70 ans, a été nommé conseiller juridique du Secrétaire Général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, pour les questions liées à la piraterie. Il sera chargé de réfléchir à la mise en place d'un mécanisme permettant d'engager des poursuites judiciaires contre les pirates capturés au large de la Somalie.
Voilà qui va éloigner le député socialiste du Pas-de-Calais du jeu médiatique national et des primaires du PS...

- Les emplois fictifs à la Mairie de Paris. Rappelons que l'affaire des frais de bouche à la Mairie de Paris (de 1987 à 1995, 14 millions de francs de dépenses alimentaires, dont 9,5 millions payés en liquide) a été jugée prescrite, l''existence de comptes japonais n'a jamais été prouvée, d'autres affaires ont été, soit prescrites, soit sont toujours "sous le coude", soit ont donné des non-lieux (Sempap, chargés de mission, marchés HLM d'Ile-de-France, de la Mairie de Paris, marchés publics d'Île-de-France...). Celle des emplois fictifs est une des 2 qui reste encore d'actualité...Le procès doit avoir lieu fin 2010 et Le Monde, cet été, en a tiré un savoureux compte-rendu anticipé (édité en livre, ces jours-ci) qui montrait le big bang politique que cela aurait pu être...Aurait pu, car il semblerait que la Mairie de Paris et Jacques Chirac soient parvenus à un accord pour dédommager la ville du préjudice qu'elle a subi. 2,2 millions d'euros payés 3/4 1/4 par l'UMP et JC. Or cette renonciation à se constituer partie civile (puisqu'il y a dédommagement) va laisser le champ libre à la relaxe, plus ou moins annoncée par le Parquet. Surprenant de la part de Delanoë, Maire de Paris, approuvé par le PS. De là à penser que l'accord est un arrangement pour compenser d'autres sombres affaires, dans lesquelles seraient mêlés des partis de gauche, il n'y a qu'un pas que je n'hésite pas à franchir...au risque de diffamation à mon encontre! Non seulement cet accord est scandaleux pour les suspicions qu'il suppose, mais, de plus, il confirme l'irresponsabilité pénale d'un Président de la République au-delà de l'exercice de ses fonctions! Il est temps d'y mettre fin par une loi, comme le demandaient MM Mamère et Montebourg, il y a quelques années. Enfin, la suspicion entre le parti majoritaire et le PS est confirmée par le fait que l'UMP ait accepté la transaction pour aider l'ennemi juré de Sarkozy (Chirac est, de plus, le soutien de Villepin...). Un beau scandale ragoutant!

- Yvette Roudy, ancienne Ministre aux droits des femmes, a réclamé que soit recréé ce Ministère: " Nous avons l'égalité professionnelle qui stagne, les violences et la prostitution qui explosent, la parité qui stagne et tout le monde s'en fout". Est-ce vraiment un ministère qui va changer les mentalités?

- Enfin, beaucoup de voix s'élèvent pour considérer que l'homme est responsable de la transformation des aléas naturels en catastrophes. En Russie, la mauvaise gestion des forêts est responsable des incendies ravageurs. La croissance incontrôlée des villes et la déforestoration favorisent les glissements de terrain en Chine. Au Pakistan, pays de la mousson, on a laissé des gens s'installer le long des fleuves, dans des plaines d'inondation. En Haïti, les gens sont morts du fait de leur pauvreté et non à cause du tremblement de terre (le même sinistre, d'intensité identique, survenu quelques semaines plus tard au Chili a fait infiniment moins de victimes).
Tout cela rend urgent, dans le cadre des négociations sur le climat, la solution de l'aide des pays riches aux pays pauvres pour s'adapter aux aléas naturels...
Sinon, la question des réfugiés climatiques va devenir insoutenable au fur et à mesure de l'évolution des changements climatiques!

lundi 30 août 2010

Ce que vous ne lirez sans doute pas sur le blog du FN


Sur le blog "Droite extrême" de 2 journalistes du Monde (Abel Mestre et Caroline Monnot), vous trouverez, ci-dessous, ce qui vient de paraître, avec les premiers commentaires de lecteurs.
A comparer, bien sûr, pour se faire une idée, avec la version officielle.


30 août 2010
Ca grince au FNJ. Alors que le mouvement de jeunesse du Front national a achevé son université d’été, dimanche 29 aout, des voix se font entendre pour dénoncer “des purges” et une utilisation “à des fins partisanes” du Front national de la jeunesse.
Ces jeunes, la plupart sont des soutiens de Bruno Gollnisch, ont en ligne de mire David Rachline. Le coordinateur national du FNJ est en effet un supporter revendiqué de Marine Le Pen à la tête du FN. Au centre des discussions : la crainte que l’appareil du FNJ ne soit “capté” et utilisé dans la campagne interne en vue du congrès de janvier 2011, comme un instrument de Marine Le Pen. “Tous les organes du FN sont confisqués au profit de Marine, avance le responsable du site Les jeunes avec Gollnisch. C’est une confusion des genres très malsaine, David est dans une démarche partisane alors il est responsable du FNJ qui doit être neutre”.
La récente polémique sur la non-invitation de Bruno Gollnisch à la fête départementale de la fédération du Pas-de-Calais (voir Le Monde du 31 août) qui avait lieu en même temps que la cloture de l’université d’été du FNJ, donne encore du grain à moudre à ces oppositionnels. “Comme par hasard, ça s’est passé dans le Pas-de-Calais, et comme par hasard Marine est là. C’est grotesque”, assure encore l’animateur des Jeunes avec Gollnisch.
Laura Lussaud, militante FNJ de 20 ans et ancienne secrétaire régionale FNJ, est aussi en conflit avec la direction actuelle : “Le FNJ a été détourné de son but par le responsable actuel. Il est incompétent et utilise le FNJ a des fins personnelles, pour sa carrière politique. J’ai connu le FNJ à 8 ans avec Samuel Maréchal, assure la jeune femme. C’était un autre esprit. Ca devient malsain, il vire les gens.”
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Rémy Hippy, secrétaire régional FNJ de Lorraine, proche de Bruno Gollnisch veut croire que “les cadres marinistes essaient de déclencher des petites guéguerres entre pro-Gollnisch” mais que, “l’ambiance au FNJ est plutôt au travail.” Il raconte qu’on a “voulu le révoquer une fois” mais que “la direction a été obligée de me remettre dans [ses] fonctions, même un peu plus”. Et de décrire “beaucoup de mises à la porte volontaires, des gens qu’on a poussé à bout, par des rumeurs en interne ou sur Internet”.
“Il faut se détendre”
De son côté, David Rachline balaie ces accusations avec une certaine bonhommie : “Quelle purge ? En tout, il y a eu trois révocations, pour des fautes graves, des fautes lourdes. Ils ont attaqué Marine Le Pen et dans le sens inverse, j’aurais fait la même chose.” Et malgré son engagement “mariniste”- qu’il assume-, il se dit “parfaitement neutre en ce qui concerne le FNJ”.  Sur la non-invitation de Bruno Gollnisch, M. Rachline assure que le vice président du FN aurait été “évidemment le bienvenu”. “Il faut se détendre. Je n’ai pas pensé à Bruno Gollnisch quand j’ai choisi cet endroit.”
Il est vrai que la direction du FNJ est à forte coloration “mariniste”. Outre David Rachline,  Stéphanie Koca, jeune conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais vient d’être nommée responsable “jeunes” du Comité de soutien à Marine Le Pen. Elle assure qu’elle va faire la différence entre ses deux fonctions et que ça ne pose pas de problème si le “travail est correct et que l’on respecte les jeunes pro-Gollnisch et les jeunes pro-Marine”.
D’ailleurs, au FNJ, on assure qu’il y a de tout, des pro-Gollnisch et des pro-Marine Le Pen, et que tout se fait, malgré ces tensions, dans la bonne entente.
Autre point de tension: sous David Rachline, le FNJ a quitté son aspect le plus “activiste”. Le mouvement des jeunes frontistes a en effet toujours été plus radical, dans ses actes et dans ses paroles, que le FN. Or, M.Rachline a “normalisé” le FNJ, en tout cas, sa direction. Et veut offrir, notamment aux médias, l’image d’un FNJ devenu sage. Il a donc polissé l’expression publique de ses membres.
 Comme sa mentor Marine Le Pen, il veut “ripoliner” son organisation. Au risque de se mettre à dos les éléments les plus extrémistes. Pour autant, le FNJ a été récemment à l’initiative de plusieurs campagnes très virulentes contre l'islam,  notamment celle où l’on voyait une France aux couleurs algériennes, parée de minarets (en forme de missiles) avec, en premier plan, une femme en niqab.
Il n’en demeure pas moins que beaucoup de militants  FNJ ont adhéré dans le sillage de la montée en puissance médiatique de Marine Le Pen. Comme Venussia Myrtil, 20 ans. Cette jeune noire a adhéré au FNJ il y a un an, et dit avoir milité au Nouveau parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot. Elle aurait quitté le NPA car “trop internationaliste” elle qui affirme avoir toujours été “une patriote”. Sur sa page Facebook, elle dit être fan de Manu Chao, Bob Marley, ou encore Ska-P.  Pas vraiment la bande-son traditionnelle du Front national de la jeunesse… Elle est entrée au FNJ “après avoir regardé des vidéos de Marine Le Pen” et dit avoir été séduite par le côté “patriote, social et défense des ouvriers”.
Ou encore comme Antoine Méliès, 21 ans, qui dit être passé par les “Jeunes Populaires”. Il est en tout cas  visible sur une vidéo d’ d'Egalité et réconciliation, le groupuscule d’Alain Soral (AA: ex-FN, antisémite, homophobe, ami de Dieudonné, etc.) tournée en janvier à une manifestation contre l’avortement, en compagnie de Marc George (qui pourtant soutient Gollnisch), collaborateur de Rivarol, journal raciste et antisémite.  “J’ai fait la campagne de Sarkozy en 2007.  Je suis un grand admirateur de De Gaulle”, raconte celui qui vient de finir major de la promo “Georges Bernanos” du FNJ. Il décrit “une nouvelle dynamique impulsée par Marine Le Pen où l’on s’exprime sur tous les sujets.” Et les jeunes “marinistes” l’affirment: “On veut gouverner”.

Commentaires


  1. nous ne sommes pas encore au pouvoir,et déjà que les loups se disputent la carcasse du vieux chef !
    j’ai bien connu cela,un des premiers conseiller municipal fn en 86,j’ai connu de me faire retrouver en 2 ème de liste car “mettre un avocat en tête fait plus sérieux”et des magouilles,le fn est bien un parti comme les autres,je lui reste fidèle,justa à cause de ses idées sur l’immigration,pour le reste,je ne me fais pas
    d’illusion !!!!
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  2. Un coup de pied dans les burnes! Toujours très fin au fn…
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  3. ….j’ai bien lu “j’ai connu le FNJ à 8 ans….” plus d’espoir pour vous mademoiselle! et aussi je ne savais pas qu’il y avait des hippy dans cette galère…hihihihi! comme quoi les joints sont pas bons pour la tête!
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  4. Or, M.Rachline a “normalisé” le FNJ, en tout cas, sa direction. Et a polissé l’expression publique de ses membres. Comme sa mentor Marine Le Pen, il veut “ripoliner” son organisation.
    :roll: :roll:
    Il n’y a pas que MLP qui veut castrer le parti, Bruno Gollnisch c’est pareil… ses discours sont d’une platitude et d’un consensuel dégoulinant de politiquement correct et de tiédeur… Il serait grand temps que le FN ouvre les yeux et qu’il se rende compte qu’il est tout simplement doublé par la droite par l’UMP…
    Dupont-Aignan, De Villiers, Chevènement ont des discours plus radicaux que Marine Le Pen et Bruno Gollnisch…. ça devient grave!!! :evil: :evil: :evil:

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  5. Encore jeune, et déjà mû par la peur de l’inconnu. Si c’est pas malheureux…
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  6. Racisme et haine du voisin…voila ce que les FN FNJ et autres De Villiers nous offrent…
    J’espere qu’ils se bouffent la gueule entre eux…au moins pendant ce temps leurs idees ne polluent pas Mon horizon politique.
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  7. “ça devient malsain”
    on doit juste venir de nettoyer ses lunettes :) )) |

    Automobilistes, et sans permis

     Si je pense que le système du permis à points peut être intéressant, néanmoins un système qui laisse plus de 100 000 personnes sans permis, avec le risque d'accidents corporels non assurés (même si le Fonds de Garantie automobile intervient, les dommages sont à payer, in fine, en grande partie par l'ensemble des assurés, le responsable étant souvent insolvable), n'est pas un bon système.
    Si je prends mon cas personnel, j'ai perdu 11 points pour de légers dépassements de vitesse, à coup de 1 point, une fois 2 points, rien de bien grave (j'ai déjà fait un stage de récupération!). Certes, je suis pour une répression des infractions (il y a encore plus de 4000 morts par an, plus des dizaines de milliers de blessés, marqués à vie...), mais plus juste. Je propose que les légers dépassements de vitesse passibles d'un retrait de 1 point, le soit de 1/2 point. Ce n'est pas un plaidoyer pro domo, mais la simple application d'une règle de bon sens. On pourrait admettre une sanction accrue en cas de multiplication de ces petites infractions (déjà punies, je le rappelle, par des amendes).
    D'autre part, je suis persuadé qu'il faut éviter de multiplier les modifications de limitation de vitesse sur quelques kilomètres, parce que cela demande une attention préjudiciable à une conduite sereine et adaptée. Ceux qui empruntent la route entre Bruay -Labuissière et Montreuil savent de quoi je parle: les panneaux de 50, 70, 90, 110 alternent continuellement; il faudrait vérifier, mais il me semble que le long des 60 km de route, il faut modifier plus de 25 fois sa vitesse, en fonction des panneaux (sans parler des modifications de vitesse inhérentes à la circulation elle-même)! Pas étonnant que les radars s'en donnent à cœur joie! Aux automobilistes d'être prudents, certes, mais aux responsables administratifs d'être cohérents...



    Le Monde 
    26/8/2010

    Si la politique de sécurité routière porte ses fruits, le système actuel de sanctions suscite des critiques
    Témoignages


    Ils ont entre 20 et 60 ans. Ils conduisent ou ont conduit sans permis. En 2009, sur les 112 584 automobilistes sans permis, plus de 43 000 conduisaient malgré le retrait du sésame ou avec un sésame non prorogé ; et quelque 66 000 ne l'avaient jamais obtenu.
    Combien sont-ils en réalité ? 300 000, estime l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr). Ces chiffres, face aux 38 millions de titulaires d'un permis de conduire, semblent pourtant déjà représenter un véritable problème de société.
    Pour Philippe Vénère, ancien chef de la 1re division de police judiciaire de Paris, ex-officier du ministère public chargé des procès-verbaux, auteur d'un Manuel de résistance contre l'impôt policier (Max Milo, 2009), " c'est sans conteste l'instauration du permis à points - en 1989 - avec la multiplication des contrôles et des sanctions automatiques qui a poussé les conducteurs à devenir hors-la-loi, malgré eux ".
    Perdre ses douze points ou ne pas réussir à parcourir les trois ans requis sans commettre de faute ni écoper d'autres retraits de points afin de les récupérer devient la norme. Quant aux points regagnés après les stages, ils sont, souvent, de nouveau avalés par les flashes des radars...
    Découragés par la complexité et la cherté des recours juridiques, certains franchissent la ligne jaune. Didier - qui requiert l'anonymat, comme tous les témoins rencontrés, commercial en matériel agricole, 53 ans et plus de trente ans d'exercice routier -, parcourt près de 8 000 km par mois.
    Téléphone portable à l'oreille, petits dépassements de vitesse - entre 10 et 30 km/h sur l'autoroute -, oubli de la ceinture... Ces fautes " légères " ont eu raison de son permis. " Je continue et n'ai rien dit à mon employeur, explique-t-il. Je fais très attention, car évidemment ce que je crains le plus, c'est l'accident. Je vis très mal cette situation. "
    En attendant de pouvoir repasser l'examen du code, Daniel, 39 ans, n'a pas le choix non plus : il conduit, l'oeil rivé sur les panneaux. " J'enfreins la loi avec appréhension, concède cet ingénieur en informatique. A l'heure où la voiture est pour beaucoup un outil indispensable pour continuer à travailler, les radars répriment trop aveuglément. "
    Luc n'en est pas encore là. Mais, compte tenu des 35 000 km par an qu'il effectue dans le cadre de son métier, il se sent " condamné à plus ou moins brève échéance à perdre son permis de conduire ". Il ne décolère pas face à la traque permanente et " les incessants changements de limitation de vitesse, dont parfois la justification nous échappe ".
    Quant à Jean-André, 54 ans, il n'hésite pas : " Sauf infraction grave, je roulerais sans permis si l'on devait me le retirer. " Ce gestionnaire d'un centre de santé en province ne se considère pourtant pas comme un voyou de la route : " J'ai perdu quatre points pour un stop mal placé que j'ai dépassé à l'allure d'un homme au pas. Cette façon d'administrer des punitions sans prendre la peine d'examiner le contexte et les circonstances, cela n'existe dans aucun autre domaine. C'est pour moi contraire aux principes de justice. Je roule 120 km par jour sous le coup d'une menace permanente. "
    Jacques Myard, député (UMP) des Yvelines, reprend à son compte cette réplique de Georges Pompidou : " Arrêtez d'emmerder les Français ! ", avant d'expliquer : " La conduite sans permis n'est plus le fait d'une population marginale, mais de personnes qui estiment ne plus avoir le choix ", dénonce-t-il dans une proposition de loi déposée le 19 mai 2009, visant à supprimer le retrait de points pour les petites infractions et à soumettre l'opportunité de l'annulation du permis de conduire en cas de solde de points nul à l'autorité administrative.
    Toutefois, pas question pour l'élu " de contester que l'insécurité routière a baissé significativement. Il faut sanctionner fortement les infractions lourdes : vitesse, alcool, cannabis, etc. Mais pourquoi sanctionner des conduites à 56 km/h au lieu de 50 ?... Avec les voitures modernes, on sait qu'il suffit d'un bref appui sur l'accélérateur pour se faire piéger. De plus, il y a des situations absurdes où l'on se fait flasher pour rien ".
    Comme M. Vénère, M. Myard déplore " cette politique basée essentiellement sur la répression, accroissant le nombre de permis invalidés au point qu'aujourd'hui rares sont les conducteurs réguliers ayant encore la totalité de leurs points, chacun étant susceptible de commettre une légère infraction ".
    Ce n'est pas l'avis du ministère de l'intérieur, pour qui peu de conducteurs perdent leur permis à la suite de petites infractions. Pas non plus celui de la plupart des associations pour la sécurité routière, qui lient les suspensions de permis par accumulation de perte de points à l'alcoolémie et à la grande vitesse... Pourtant, les statistiques 2009 du ministère placent en avant-dernière position le nombre d'infractions pour alcoolémie, loin derrière la vitesse, les règles de circulation, de priorité et de port de ceinture ou de casque...
    M. Vénère va plus loin, accusant " cette machine à pognon qui a fait passer le service public au service des citoyens à un service exclusif de la trésorerie publique. Des juges de proximité, non magistrats, traitent les réclamations des contraventions. Ils prennent des décisions sans argumentation, les jugements ne sont pas motivés "...
    Et ceux qui ont respecté la règle suprême (sans permis, ils ne conduisent plus) ? Guy, 59 ans, a perdu le sien à la suite de petites infractions. Il travaillait dans l'audiovisuel et transportait les équipes de tournage et des journalistes. " Il faut répondre aux uns et aux autres. Comment ne pas écoper de contraventions, même en étant prudent ? " Il a pu trouver un autre poste dans son entreprise. Dans quelques jours, il repasse le code.
    Patrick, 56 ans, chauffeur de grande remise, n'a pas eu la même chance, et perçoit aujourd'hui le revenu de solidarité active (RSA). " J'ai repassé avec succès mon permis grâce à des aides (...). Mais mon nouveau permis est considéré comme probatoire pour trois ans. Cela m'interdit de reprendre une activité de chauffeur de grande remise. "
    Quant à ceux qui ont conduit sans jamais avoir eu le permis, ils avancent son coût prohibitif, et condamnent l'organisation commerciale des auto-écoles. Ainsi, Sébastien, 37 ans, et Romain, 30 ans, aujourd'hui en règle, ont conduit sans permis respectivement pendant sept et trois ans.
    Mélina Gazsi
    © Le Monde

    dimanche 29 août 2010

    La bande des 4 en vacances dans le Nord-Pas-de-Calais: Nausicaa (8)

     
    Rappel: Invités par l'un d'entre eux,  héninois,  à venir visiter le Nord-Pas-de-Calais,  4 amis vont se promener à travers notre région, en visiter quelques lieux symboliques et nous faire part de ce que leur inspirent les différentes étapes. Nous aurons donc le plaisir de passer quelques jours avec:

    - Alain Térieur, "puissance invitante", natif d'Hénin-Beaumont et qui servira de guide. 27 ans, il est en recherche de travail.
    - Stella Artois, 24 ans, est belge. Elle est psychologue du travail.
    - Mehdi Atik, 30 ans, habite la région parisienne et exerce la profession d'ouvrier en bâtiment.
    - Paule Ka, 30 ans, cadre supérieure dans une banque, vient de Colmar.
     
    Pour cette dernière visite, Paule avait potassé le dossier:
    " La ville de Boulogne s'enorgueillit de posséder un des lieux les plus visités au nord de Paris : Nausicaa, Centre National de la Mer. De réputation mondiale, il rivalise avec les plus grands aquariums sur terre. 600 000 visiteurs se présentent chaque année pour admirer 35 000 animaux sur 5000m2 d'expositions, avec 4,5 millions de litres d'eau. Pour résumer, je dirai que Nausicaa permet de comprendre la diversité biologique de la mer, tellement nécessaire à la vie sur terre. Songez simplement que 50% de l'oxygène que nous respirons provient des planctons. La diminution de 1% par an de ces derniers met en péril la chaîne alimentaire, dont le dernier maillon est l'Homme, comme vous le savez. C'est ce qu'il faut avoir en tête lorsque nous nous promènerons parmi les baleines et les requins ou quand nous assisterons au "dressage" des otaries, ou lorsque nous cheminerons parmi palétuviers et lagons..."

    Le petit snack de l'accueil permet de déguster quelques huîtres d'excellente qualité, parce qu'il est géré par le restaurant attenant, dont la maison mère (" La Matelote"), située face à l'entrée du Nausicaa, est un des fleurons de la cuisine régionale...

    Cette fin de voyage ainsi que le petit Muscadet sur lie délient les langues des visiteurs.

    Stella: "J'ai enfin compris l'importance vitale de la biodiversité. Non seulement, elle nous sert pour manger et nous vêtir ou, même, est un élément du confort de notre vie quotidienne, mais surtout elle est à la base de  notre pharmacopée mondiale.

    Mehdi: et dire que nous ne connaissons qu'une infime partie de ces ressources capables de produire les médicament! Cela me fait penser que ces peuples dits "primitifs" en connaissaient beaucoup plus que nous sur la richesse de la nature...Toute cette connaissance est à jamais perdue!

    Paule: à côté de la pharmacie et de l'alimentation, ce qui me fascine, c'est ce que nous devons, aujourd'hui, comme activités économiques à la mer: la pêche, les industries liées à ces ressources halieutiques, le transport...sans parler de production d'énergie et de réserves aquatiques. A ce sujet, j'ai lu que Boulogne serait un passage obligé des autoroutes de la mer qui permettront de libérer nos routes de ces camions pollueurs et perturbateurs...

    Stella: vous avez vu le nombre d'enfants à Nausicaa? C'est ce qu'il nous a manqué à nous, c'est cette éducation à l'environnement. Je pense que ces générations-là sauveront l'humanité avant qu'il ne soit trop tard!

    Alain: mais toi aussi, tu peux la sauver! Apprends par toi-même les bons gestes, vote pour ceux qui se préoccupent d'écologie, milite dans une association environnementale. Tu ne peux pas t'exonérer de ta responsabilité en la rejettant sur les générations futures!

    Mehdi: voici ce que j'ai lu sur le site Internet de Nausicaa, cela vous calmera peut-être..."Le requin, animal très ancien et grand prédateur, joue un rôle fondamental dans l’équilibre des Océans. Or, environ 100 millions de requins sont capturés chaque année dans le monde. Le «finning» (pêche aux ailerons) rapporte gros, jusqu’à 500 € le kilo. Et dans ce cas, 99 % du requin est gaspillé. Les ailerons sont prélevés et le requin remis à l’eau encore vivant !" Voilà, Stella, un combat dans lequel tu peux t'engager de suite.

    Stella: j'ai déjà commencé! Je ne mange plus d'ailerons de requins! D'ailleurs, je les ai trouvés tellement "mimi"!

    Paule: ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les Verts, seuls, en ont fait un vecteur de leurs projets!

    Alain: et même l'écologie est l'axe de toutes leurs propositions. Il est effectivement incompréhensible que les autres partis aient seulement ajouté un paragraphe "écologie" à leur programme...
     
    Mehdi: j'ai entendu Pierre Moscovici, proche de DSK, dire que le PS était un parti social-écologique.
     
    Alain: ouais! On verra cela dans le programme du PS...

    Paule: en tous les cas, merci Alain, de nous avoir concocter ce petit périple dans le Nord-Pas-de-Calais. J'ai vraiment l'impression d'avoir découvert ce que je ne soupçonnais pas: une région et un territoire en osmose...

    Alain: mais ce n'est rien à côté de ce que je vous ferai découvrir la prochaine fois! Vous avez pu entrapercevoir le Boulonnais, vallonné et vert, nous descendrons la Côte d'Opale, et ses merveilleuses plages, jusqu'au Parc du Marquenterre et à l'abbaye de Valloires et ses jardins (dans la Somme, certes, mais...). Nous visiterons de belles cités minières, les villes de Douai et d'Arras, le musée de la mine à  Lewarde. Sans parler d'un tour de l'Avesnois qui vous époustouflera! Comptez encore au minimum 3 périples comme celui-ci, plus l'incursion dans cette merveilleuse Belgique, qu'elle soit wallonne, flamande ou bruxelloise. Et même la partie germanophone du Royaume qui vaut le détour!

    Fin


    samedi 28 août 2010

    B. Kouchner suit N. Sarkozy


    Le Monde et AFP

    "Les autorités françaises ont dénoncé vendredi 27 août comme "caricatural" et "excessif" un rapport de l'ONU sur les discriminations, très critique à l'égard de leur politique vis-à-vis des Roms, selon les déclarations de plusieurs ministres.
    "Non, nous n'acceptons pas les caricatures. Non, nous n'acceptons pas les amalgames", a déclaré le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, lors la conférence annuelle des ambassadeurs de France. Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (CERD) a rappelé la France à l'ordre vendredi en l'exhortant à "éviter" les renvois collectifs de Roms ainsi que les "discours politiques discriminatoires" qui contribuent à alimenter un climat de racisme.
    Bernard Kouchner a marqué son soutien à cette politique sécuritaire renforcée et aux expulsions de Roms, décrétées au cours de l'été par Nicolas Sarkozy. "Jamais le président de la République n'a stigmatisé une minorité en fonction de son origine. Jamais nous n'accepterons qu'une minorité soit sanctionnée pour ce qu'elle est", a déclaré Bernard Kouchner, qui ne s'était pas encore prononcé sur le sujet. "Je vous mentirais et renierais mon engagement de toute une vie, si je vous disais que ces éclats autour des Roms m'ont fait plaisir", a-t-il dit."




    Monsieur B.K, il ne s'agit pas que des Roms...Immigration et délinquance, Français d'origine étrangère, cela ne vous dit rien? Vous réveillerez-vous quand Sarkozy parlera de "préférence nationale"? 

    Malgré ce nouveau satisfécit révérencieux, vous allez, quand même, quitter le gouvernement et vous ne pourrez pas apparaître comme la conscience morale que votre passé dans l'humanitaire aurait pourtant pu faire de vous. Voilà ce que c'est d'avoir succombé aux sirènes du pouvoir...

    Ceci n'est pas de l'humour...

     Le samedi est, sur ce blog, jour d'humour politique. Aujourd'hui, nous ferons relâche, bien que, si j'ai repris des citations, comme d'habitude,  cette fois-ci elles n'ont rien d'humoristiques: ce sont celles de leaders politiques du Front National. Mieux qu'un programme, toujours rébarbatif, bien que nécessaire, ce florilège dresse les grandes idées du FN, dont celle qui sous-tend tout: la préférence nationale. Celle-ci explique la politique économique (sortie de l'euro et protectionnisme), la politique sociale (retour sur certaines libertés de mœurs, prestations  sociales aux "vrais" Français), et les relations internationales (sortie de l'Union Européenne). Cela présente un grand avantage "marketing": c'est très simple, puisqu'il n'y a qu'un seul principe...


    Shoah: "Je suis passionné par l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé. Je n’ai pas pu moi-même en voir. Je n’ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale." (Jean-Marie Le Pen.)

    Homosexualité: "Je suis totalement hostile au mariage homosexuel, et plus encore à l’adoption d’enfants par les homosexuels dont on nous rebat les oreilles en ce moment. Les homosexuels choisissent un mode de vie (…) qui ne comporte pas la procréation" (Bruno Gollnish).

    Syndicalisme: "Le syndicalisme officiel, tel qu’il existe actuellement, n’est plus légitime (...) Ils ne dénoncent pas le danger majeur du mondialisme. Ils ne posent pas, non plus, les vraies questions, comme celle de la défense de l’exclusivité nationale dans les emplois publics." (Bruno Mégret.)

    La laïcité:  "La laïcité, ce n’est pas une valeur. (…) Cette laïcité, qui est une sorte de neutralité de la puissance publique, de tolérance en présence d’un mal plus grand, ne fournit pas des raisons de vivre. Elle n’est pas un idéal : elle est une recette de gouvernement pour gérer le problème des disparités, religieuses ou philosophiques, qui peuvent exister dans une société à un moment donné." (Bruno Gollnish).
     
    Valeurs: "Beaucoup de valeurs sacrées, morales, identitaires ou nationales défendues par le mouvement national ont été prônées dans le passé par des mouvements ou des penseurs contre-révolutionnaires, antidémocrates ou antirépublicains. La mission du Front national consiste précisément à rendre possible la renaissance de ces valeurs à l’aube du XXIe siècle dans le cadre de la République et du principe démocratique de la souveraineté populaire." (Bruno Mégret).

    Inégalités. "Des inégalités, il y en a toujours eu. Il en faut. Il faut des riches pour faire travailler les pauvres, et les ouvriers doivent respecter les patrons." (Catherine Mégret).

    Racines. "Nous croyons que la France occupe une place singulière en Europe et dans le monde, car notre peuple résulte de la fusion unique en soi des vertus romaines, germaniques et celtes." (Jean-Marie Le Pen).

    L'identité française et les valeurs républicaines: "Il y a une identité française qui est charnelle, qui est matérielle, qui est spirituelle, et qui ne se réduit pas à la devise républicaine : « Liberté, Egalité, Fraternité », laquelle, dans ce qu’elle a d’acceptable, pourrait être la devise de quantité de nations de par le monde. »(Bruno Gollnish).
     
    Culture. "La conception que j’ai de la culture est une conception restreinte, et par là-même élitiste. Rap, tag, sont des modes passagères, des excroissances pathogènes." (Jean-Marie Le Pen).

    Nationalité. "La carte d’identité est actuellement une Carte orange qui s’acquiert avec un billet d’avion." (Jean-Yves Le Gallou).

    Immigration. "Nous sommes pour la famille, donc pour le regroupement familial. Mais nous voulons en inverser le sens." (Alain Jamet).

    Immigrés. "Demain, les immigrés s’installeront chez vous, mangeront votre soupe et coucheront avec votre femme, votre fille ou votre fils." (Jean-Marie Le Pen).

    Arts. "Marre de l’onomatopée en poésie, le bruit en musique et la ferraille en sculpture. Il faut supprimer le ministère de la Culture pour le remplacer par un ministère de l’identité française." (Bernard Antony).

    Afrique: "N’y a-t-il pas en Afrique des peuples sous-capables, au moins au regard des critères que nous avons admis pour l’économie moderne ?" (Jean-Marie Le Pen).

    Femme "Le rôle d’une femme est de faire tourner la maison, d’éduquer ses enfants et de soutenir son mari." (Catherine Mégret).

    Un Obama en France? "Je pense que l'élection d'Obama n'est pas un fait spontané. C'est quelque chose qui a été mis sur orbite, un peu comme l'élection de miss France cette année (...) Ce n'est pas un noir américain. C'est un métis, donc en ce sens, c'est un mondialiste. Ce n'est pas un personnage interne à la politique américaine comme pourrait l'être un Noir américain, un pasteur du type Farrakhan ou quelqu'un d'autre. Obama est un drapeau". (JM Le Pen).
     
    Métissage: "Nous ne voulons pas être les mammouths ou les pandas de l’espèce humaine. Pourquoi se battre pour la préservation des espèces animales et accepter, dans le même temps, le principe de disparition des races humaines par métissage généralisé ?" (Bruno Mégret).

    Ennemis: "La droite nationale n’a pas d’adversaire, mais des ennemis. Elle ne peut pas les battre avec des gants de mousse. Il faut tuer son ennemi. La droite israélienne a tué Rabin et a gagné les élections. Je ne veux pas dire qu’il faut tuer Chirac, mais il faut cesser d’avoir du respect pour l’ennemi." (Serge de Beketch, ex-responsable communication à la mairie FN de Toulon).

    11 septembre 2001: "Je suis un sceptique. Je ne veux pas qu'on me fasse prendre des vessies pour des lanternes. Je ne veux pas qu'on m'impose de croire à quoi que ce soit. Et j'essaye d'appliquer mon intelligence et mon expérience aux jugements sur les éléments en ma possession. Quand on me dit qu'un avion a percuté le Pentagone et qu'on ne trouve ni sièges, ni réacteurs, ni queue, ni roues, ni rien, je me dis quand même que c'est un avion fantôme! Quand on me dit qu'il y avait trois mille morts dans la "tour infernale", et qu'on n'a trouvé que trois cents cadavres, je me dis qu'il en manque deux mille sept cents… Mais je sais qu'il est tout à fait dangereux de dire ça (…)" (JM Le Pen).
     
    L'équipe de France de foot:  "En ce qui concerne l’équipe de foot de France, je pense qu’elle a été constituée sur des bases en partie idéologiques: c’est la promotion de la diversité prétendue telle, et on en voit les résultats" (Bruno Gollnish)





    vendredi 27 août 2010

    Réflexions sur certains concepts (2): les valeurs républicaines (Liberté)

    Il ne s'agit pas ici faire un cours, mais bien de montrer en quoi ces valeurs sont toujours d'actualité et comment elles peuvent être respectées ou bafouées, voir même niées.
    Bafouées, elles peuvent l'être par tout un chacun, mais et c'est bien sûr plus grave, par les gouvernants.
    Niées: pourquoi le Front National est-il le seul parti politique français à n'y pas faire référence? Vous le comprendrez en lisant ce que signifie des valeurs respectées.

    Rappelons que les 3 valeurs fondamentales (liberté, égalité, fraternité), bien plus que la devise de la République, fut le socle que les Révolutionnaires construisirent, à travers la Constitution de l'an 1 (1793), jamais appliquée, pour rendre irréversibles les changements que le peuple avait lui-même initiés. La quatrième valeur date de 1905, lorsque l'Etat se sépara de l'Eglise: la laïcité.
    Voyons donc en quoi, aujourd'hui, elles sont, plus que jamais d'actualité, et quelles sont les menaces qui pèsent sur elles.

    1- Liberté.

    Au fil des années, les différentes Républiques bâtirent l'ensemble des libertés individuelles et politiques qui, rappelons-le, n'existent que depuis moins de 200 ans pour la plupart d'entre elles. Les libertés fondamentales reconnues par la jurisprudence et par différents textes (Déclaration des droits de l'Homme, Constitutions), garantissent nos libertés, face à l'État, mais aussi face aux autres individus.Ce sont les libertés d'aller et de venir, de réunion, de vote, de la presse, syndicales, politiques, d'opinion, etc. Rappelons que suivant la définition des Lumières "la liberté s'arrête où commence celle des autres", toutes les libertés sont définies de telle sorte qu'elles ne portent pas atteinte aux autres: la liberté d'expression, par exemple, est bornée par les interdictions de diffamation et d'injures publiques. Évidemment, l'interprétation est délicate quelque fois, mais c'est sa mise en œuvre qui fait qu'on se trouve dans une vraie démocratie. Songeons au problème posé par les caricatures de Mahomet.

    Certes, il arrive que certaines libertés ne peuvent s'exercer, pour des raisons indirectes: le cas est bien connu de la liberté de la presse, qui se trouve bridée pour des raisons économiques. Rares sont, en effet, les journaux qui peuvent vivre sans recettes publicitaires: la dépendance, active ou passive, vis-à-vis des annonceurs se retrouve dans le contenu des journaux. Les moyens financiers de plus en plus importants, nécessaires au fonctionnement d'un journal, entraînent des concentrations préjudiciables à une information diversifiée: pensons à la presse régionale souvent en position de monopole ou de quasi monopole. Le groupe La Voix du Nord, par exemple, a racheté ou possède pratiquement tous ses concurrents (Nord-Eclair, Nord Littoral, l'Avenir de l'Artois, Lille plus, Weo, C9 télévision, l'Indépendant, l'Echo de la Lys...), ce qui, malgré toute la bonne volonté des journalistes, est préjudiciable au développement de l'esprit critique des lecteurs...

    Je voudrais citer, ici, un cas personnel, sur les restrictions, généralement politiques, à la liberté de réunion.
    A l'automne dernier, j'ai demandé à la municipalité une salle pour organiser une réunion pour une association, Vérité et Espoir, qui veut informer sur la citoyenneté. Il me fut demandé un loyer (plus une assurance) pour occuper cette salle, ce qui est insurmontable pour une association de ce type...qui souhaite, de plus, se réunir régulièrement. Bien entendu, je ne fus pas dupe de ce refus déguisé. Beaucoup de villes ont des Maisons des Associations où il est possible de réserver gratuitement une salle. Quelques années auparavant, j'avais demandé au maire précédent une salle pour accueillir une conférence d'un historien. Pendant plusieurs semaines, je fus mené en bateau par les services (celui de la communication, rattachée au Maire, ceci expliquant cela), jusqu'au jour où je fus reçu directement par G.Dalongeville, à qui je fis part de ma requête: sa réaction première fut de me demander pourquoi je refusais de rejoindre sa liste en vue des municipales (2008)! Après lui avoir confirmé les raisons de mon refus, il me promit de faire le nécessaire pour la réservation, ce que, bien sûr, il se garda de faire (3 jours avant la réunion, j'ai obtenu satisfaction par la menace de faire un scandale). Remarquez que j'avais connu déjà cela avec Jacques Mellick (en 1993, j'ai refusé que mon association, ouverte à tous, sans oposition partisane, organise la venue de Bernard Kouchner, 3 semaines avant les législatives...).
    Les 3 maires dont je viens de parler sont des ardents défenseurs de la démocratie et des valeurs républicaines...

    jeudi 26 août 2010

    Président-premier ministre : l’inversion des rôles

    Dans cet éditorial du Monde, le journaliste décrit très bien que, finalement, Fillon rattrape, souvent avec lucidité, les dérapages de Sarkozy, d'où une popularité relativement grande du 1er Ministre, parce qu'il joue le rôle d'arbitre que se réservaient, auparavant, les anciens Présidents. 

    Je pense que, quelle que soit la décision de Sarkozy: remplacement ou maintien du 1er Ministre, le Président joue perdant...

    - s'il le maintient: il apparait, de plus en plus, comme "à côté de la plaque" et en décalage négatif avec son "collaborateur"...

    - s'il le remplace: la popularité de Fillon grandira, surtout si ce dernier se retranche, pendant une quinzaine de mois, dans le silence (même phénomène que pour DSK: moins il s'exprime, plus sa cote monte!).

    L'UMP n'aura alors que 2 solutions pour la Présidentielle: 

    - si elle conserve NS comme candidat: soit Sarko est devancé, à l'issue du 1er tour, par Villepin et le candidat socialiste, voire même, suprême injure, par Marion Le Pen (et doit donc se retirer), soit il est présent au 2nd tour, et Villepin apporte ses voix à la gauche, et NS perdra...

    - si l'UMP, devant la catastrophe prévisible, élimine Sarkozy, elle aura le choix entre présenter Fillon ou soutenir... Villepin.


    Chronique d'une mort annoncée?

     

     

    Editorial

    Le Monde

    La plasticité de nos institutions est décidément remarquable. Depuis plus d'un demi-siècle, l'on ne cesse de s'interroger sur la dyarchie du pouvoir exécutif français, ce tandem président de la République-premier ministre instauré par la Constitution de 1958. Et l'on scrute à la loupe, au gré des situations et des personnalités, les relations entre les deux responsables du gouvernement du pays. Ces interrogations prennent, aujourd'hui, un tour inusité.
    Les règles fondamentales sont claires. Le chef de l'Etat est "en charge de l'essentiel", selon la formule du général de Gaulle, le chef du gouvernement en charge de "l'intendance". Le premier "assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat" (article 5 de la Constitution) ; le second "dirige l'action du gouvernement""détermine et conduit la politique de la Nation" (article 20). Le président est, depuis la réforme de 1962, élu par le peuple au suffrage universel ; le premier ministre est nommé par lui. (article 21), lequel
    Hors périodes de cohabitation, la suprématie présidentielle ne fait donc pas de doute. Pour tenir compte de l'instauration du quinquennat présidentiel comme par tempérament, Nicolas Sarkozy a poussé cette logique à son terme. Depuis 2007, il est un "président qui gouverne", reléguant sans ménagement François Fillon dans un rôle subalterne de "collaborateur". Stoïque, patient, loyal, celui-ci a beaucoup encaissé. Il tient aujourd'hui sa revanche. Mais une revanche périlleuse.
    Depuis des mois déjà, le premier ministre est devenu indispensable au président. C'est lui qui, à plusieurs reprises, a calmé les crispations de la majorité, refermé des débats mal engagés (comme sur l'identité nationale) et dit tout haut ce que l'Elysée esquivait (comme la nécessaire "rigueur" des finances publiques).
    Et, depuis plus de deux ans, il bénéficie dans l'opinion d'une confiance largement supérieure à celle du président, il est vrai effondrée. Aux yeux des Français, la sagesse est à Matignon, les embardées du quotidien à l'Elysée.
    La manière dont le premier ministre s'emploie à apaiser les inquiétudes provoquées, depuis un mois, par la surenchère sécuritaire du président et la politique affichée à l'encontre des Roms confirme de façon stupéfiante cette inversion des rôles.
    C'est lui qui invite à agir "sans laxisme ni excès", qui rappelle la "tradition humaniste de la France", qui fustige "l'instrumentalisation" de la lutte contre l'immigration irrégulière, lui enfin qui saisit la Commission européenne pour trouver des réponses collectives à la question des Roms. Bref, c'est lui qui est en position d'arbitre. Et qui, une nouvelle fois, sans s'en vanter, en tirera bénéfice.
    Pour autant, M. Fillon sait parfaitement, et ne s'en cache pas, que d'autres, avant lui, ont été remerciés d'être devenus trop utiles. Sur ce point, au moins, la suprématie présidentielle demeure. Mais quelle que soit la décision que le chef de l'Etat prendra en octobre – confirmer M. Fillon ou le remplacer –, ce sera un choix douloureusement contraint.

    La médecine de prévention pour éviter les conséquences désastreuses des cancers et autres maladies chroniques

    Le journal Les Echos rappelle, dans l'article ci-dessous, que la crise sanitaire est bien une crise écologique.

    L'épidémie de maladie chroniques  (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète...) représente aujourd'hui la principale cause de mortalité et de maladie en France, mais aussi dans le monde. Ces maladies sont pour l'essentiel la conséquence de l'activité humaine et peuvent donc être considérées comme l'expression d'une crise écologique au même titre que le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources naturelles et la chute de la biodiversité. Ce pourrait être un thème fort pour la prochaine campagne présidentielle et qui démontre ce que l'écologie pourrait apporter. La gauche classique considère au contraire que la crise du système de santé est une crise économique , une  sorte de fatalité liée au vieillissement et au coût croissant des dépenses médicales. Alors que nous devons maintenant considérer que l'action sur les causes des maladies doit être la priorité d'une politique de santé et d'assurance maladie.
     (d'après un texte d'André Cicolella, chercheur français en santé environnementale, spécialiste de l'évaluation des risques sanitaires).


    Le cancer est la maladie qui a le plus d'impact sur l'économie

    19/08/10  Les Echos 

    En France, le coût du cancer est estimé à 12,8 milliards de dollars en 2009, suite à une augmentation de 16,8 % des cas sur un an. Mais ce phénomène est mondial puisqu'il s'étend désormais aux pays en voie de développement.

    JEANNE DUSSUEIL, LES ECHOS
    La santé est la clé de la croissance, et la maladie un frein à la productivité. Avec un coût de 895 milliards de dollars en 2008, soit 1,5% du PIB mondial, le cancer se place en tête des maladies en terme d'impact sur l'économie. L'étude menée par l'American Cancer Society aborde pour la première fois le fléau en terme de coûts et de pertes sur la productivité, afin de lui trouver une réponse globale. Il est aussi, cette année, la première cause de mortalité dans le monde, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
    La France n'échappe pas à cette tendance. Avec une augmentation de 16,8% des cas en 2009, le coût total du cancer dans l'Hexagone est ainsi estimé à 12,8 milliards de dollars. A l'échelle européenne, les nouveaux cas ont coûté 82,6 millions de dollars. Un bilan économique qui place le cancer en tête des maladies dans le monde, et devance ainsi de près de 20% les maladies cardio-vasculaires, selon les chiffres publiés par l'association du coureur cycliste Lance Armstrong, «Livestrong».

    Les pays en voie de développement, foyers de nouveaux cas

    Alors que le cancer reste perçu comme la «maladie des riches», faibles et moyens revenus compteront bientôt davantage de nouveaux cas de cancer que les revenus aisés. En 2009, les revenus moyens ont représenté 39,9% des nouveaux cas de cancer. A l'horizon 2020, elle sera la tranche la plus touchée, avec 6,6 millions de nouveaux cas dans le monde, suivie par les très hauts revenus, avec 5,9 millions de nouveaux cas.
    En cause : le mode de vie occidental que les pays en voie de développement adoptent de plus en plus. Calqués sur les pays développés, leurs nouveaux régimes de vie participent à l'augmentation des cas. De fait, 61% des nouveaux cas de malades se situent dans les pays en voie de développement en 2009. Une tendance qui inquiète les chercheurs. «On sait à présent que sans une intervention immédiate, le bilan économique et humain du cancer augmentera considérablement dans les pays à faibles ou moyens revenus, avec l'explosion de la demande de système de sécurité sociale et l'accroissement des coûts qu'ils ne pourront supporter», analyse John R. Seffrin, de l'American Cancer Society.
    Pour les chercheurs, SIDA et Malaria ne sont donc plus les maladies sur lesquelles l'aide internationale doit se concentrer. Face au cancer, l'urgence est de mettre en place les même moyens de lutte et de prévention que pour ces maladies. D'ici à 2020, le nombre de nouveaux cas de cancer augmentera de 16,8 millions dans le monde, soit cinq fois plus que les nouveaux malades du SIDA. Car si l'impact économique du cancer pèse de plus en plus, le développement des méthodes de détection et de prévention dans ces pays seraient, elles, un moteur de croissance, autant qu'un moyen de sauver des vies.

    mercredi 25 août 2010

    Nicolas Sarkozy et les catholiques : le divorce ?



     Sarkozy joue à quitte ou double sa réélection de 2012. Une nouvelle fois, comme le constate l'éditorial du Monde, ci-dessous, il sacrifie un pan de son électorat (les catholiques) pour récupérer celui qui a voté FN en 2007. D'ailleurs, plutôt que quitte ou double, peut-être s'agit-il de poker...Le coup de bluff de Grenoble (ce fameux discours digne de Le Pen...)? Espère-t-il gagner sur les 2 tableaux:? Mais pour cela, il faudra qu'il compense auprès des catholiques...Faut-il s'attendre à la résurgence de cette notion ambigüe de "laïcité positive"?
    Que fera-t-il auprès des 3 autres électorats qui lui sont encore acquis? A savoir les cafetiers/hôtels/restaurants (avec ce "cadeau" de 3 milliards d'euros de baisse de TVA), les agriculteurs (parlons plutôt des gros, les petits étant sacrifiés), les hauts revenus (avec cet insupportable "bouclier fiscal"): pourra-t-il se permettre de continuer à les privilégier, au dépens des autres catégories de Français?



    Le Monde
    Editorial du 25/8/2010

    C'est peu dire que les catholiques français, et, en premier lieu, les responsables de l'Eglise, sont choqués par la politique sécuritaire du président de la République. Depuis un mois, la volonté affichée par Nicolas Sarkozy de démanteler des centaines de camps de Roms, puis son discours de Grenoble menaçant de déchoir de leur nationalité des Français " d'origine étrangère " qui porteraient atteinte à la vie de policiers ou de gendarmes ont provoqué un malaise qui ne cesse de grandir. Et des coups de crosse épiscopale de plus en plus cinglants.
    Dès le 28 juillet, Raymond Centène et Claude Schockert, évêques de Vannes et de Belfort, responsables de la pastorale des gens du voyage et de celle des migrants, mettaient en garde contre " une recrudescence de la stigmatisation " contre des " boucs émissaires désignés ". Puis ce fut l'évêque d'Ajaccio, Jean-Luc Brunin, qui déplora " l'amalgame entre insécurité et immigration ".
    Lors des fêtes de l'Assomption, à la mi-août, André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris et président de la Conférence épiscopale, évoquait " ceux qui se tournent vers notre pays et qui en attendent la reconnaissance de leur dignité ". " Saurons-nous leur faire une place à notre table ? ", demandait-il, avant de fustiger " les délires d'une surenchère verbale et physique ". " Nul être humain ne peut être déchu de son humanité ", ajoutait Hippolyte Simon, archevêque de Clermont et vice-président de la Conférence épiscopale. Implicitement, enfin, c'est au chef de l'Etat que le pape Benoît XVI a rappelé en français, dimanche 22 août, le devoir de " savoir accueillir les légitimes diversités humaines ".
    Cette rafale de sermons est évidemment fidèle aux principes chrétiens de tolérance envers les étrangers et de sollicitude envers les déshérités. Mais le malaise est d'autant plus profond que Nicolas Sarkozy avait su convaincre les catholiques français qu'il était des leurs. Rompant avec la discrétion de ses prédécesseurs en la matière, il affirmait sans ambages en 2004, dans son livre La République, les religions, l'espérance : " Je me reconnais comme membre de l'Eglise catholique. "
    De même, chacun se souvient des phrases chocs du président de la République prononcées devant le pape, le 20 décembre 2007, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran : rappel des " racines chrétiennes " de la France, évocation des " souffrances " éprouvées par les catholiques du fait de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, plaidoyer pour une " laïcité positive ". En septembre 2008, encore, la République avait déployé ses ors et sa pompe pour accueillir Benoît XVI, qui louait, alors, " la généreuse tradition d'accueil et de tolérance de la France ".
    Après la controverse sur le travail du dimanche, la surenchère sécuritaire a rompu la confiance. Dans son discours du Latran, Nicolas Sarkozy affirmait que, " dans la transmission des valeurs, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé ". Le pape et les évêques lui rappellent aujourd'hui qu'en matière de respect des valeurs, il a quelques progrès à faire.
    © Le Monde

    Réflexions sur certains concepts (1): république et démocratie


    Dans cette série de notes, j'ai l'intention de parler, successivement: de démocratie et république, des valeurs républicaines, de l'islam, des politiques de sécurité. Peut-être, au fil des réflexions, serais-je amené à envisager d'autres sujets...

    Devant la confusion, savamment entretenue par certains, je souhaiterais revenir sur les termes "république" et "démocratie", avant de rappeler ce que l'on entend par "valeurs républicaines".

    République et démocratie

    - "République", la chose publique, suivant l'origine latine du mot, a le sens communément admis de gestion de la chose publique par le peuple plutôt que par un seul, le monarque, comme cela l'était, en France, avant la Révolution. Même si quelques avatars (rétablissement de la Monarchie, les 2 périodes d''Empires), la République est bien en place depuis l'installation de la 3ème République en 1875, malgré l'intermède dramatique de Vichy.
    "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion (…).
    Son principe est : « gouvernement du peuple, par le peuple, et pour le peuple ».
    Constitution française de 1958, article 2.

    Nous verrons, plus loin, qu'un certain nombre de valeurs sont attachées à ce principe de "République". Pendant longtemps, nos prédécesseurs eurent à se battre contre les "revanchards", c'est à dire ceux qui gardaient toujours en tête l'idée de rétablir la monarchie. D'où cet attachement que, pendant longtemps, certains manifestaient à la défense de cette République: celle-ci ne fut pas un long fleuve tranquille, puisque Napoléon 1er, Louis XVIII, Charles X, Louis Philippe, Napoléon III et Pétain mirent des bâtons dans les roues chez ceux qui croyaient que le peuple avait conquis le pouvoir dès 1789 et, ce, pour toujours. Ce combat républicain était vivifié par les luttes de nos voisins qui tentèrent de sortir du carcan royaliste: l'Espagne (sans succès), l'Italie, par exemple. Donc, ce terme de République n'a rien de désuet, car, bien que l'on ne voit pas comment nous pourrions revenir dessus, il nous faut rester vigilant: la préservation des valeurs républicaines montre bien que rien n'est jamais gagné... 

    - "Démocratie":  le gouvernement par le peuple (racine grecque) implique que c'est bien ce dernier qui désigne les gouvernants. Même si l'idée est très ancienne, la notion de peuple a varié depuis l'origine du mot: les Grecs ne l'appliquaient qu'aux Citoyens, minoritaires à Athènes, les esclaves et les affranchis composant la majorité des habitants. En France, même si, dès 1789, les Révolutionnaires avaient inscrit le droit de vote des femmes dans leurs principes, il ne fut réellement appliqué qu'en 1944, grâce au programme de la Résistance (notons que les militaires ne l'obtinrent qu'en 1945). Aujourd'hui, des pays s'interrogent pour étendre le droit de vote à ceux qui ont moins de 18 ans, ce qui signifie bien que la démocratie est une idée en perpétuelle évolution.
    On considère, aujourd'hui, que la démocratie, par opposition au terme "dictature" existe si plusieurs critères sont effectifs:

    * des élections: désignant des représentants du peuple, suivant le principe de la démocratie représentative. A signaler qu'il existe, en théorie, un système de mandat impératif, non appliqué (interdit par la constitution française), qui obligerait l'élu à respecter un certain objectif, sous peine d'être déchu. J'avoue que notre système de démocratie représentative ne me satisfait pas entièrement: il faudrait être plus exigeant vis-à-vis de nos élus; ainsi, on pourrait introduire dans notre législation, sous peine de déchéance, que les élus rapportent, régulièrement, à travers des bilans intermédiaires, l'exécution de leur mandat...
    * des élections où la liberté de vote soit garantie;
    * le pluralisme: le multipartisme est un critère nécessaire, mais pas suffisant (on peut autoriser certains partis et en interdire d'autres);
    * la règle de la majorité s'applique. Là aussi, on pourrait imaginer des systèmes atténuateurs pour éviter que le couperet ne tombe quand 51 sont pour et 49 contre. Par exemple: majorité, dans certains cas, fixé à 60%; ou, quand le résultat est serré: confirmation obligatoire par référendum, ou, toujours dans ce cas, nouveau vote, dans un certain délai, etc...Les systèmes d'élections, voire même de décisions, avec une dose de proportionnelle, sont séduisants, de ce point de vue;
    * droit de l'opposition à s'exprimer: ne serait-ce que pour atténuer le critère couperet précédent.
    * séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Aujourd'hui, en France, l'accaparement des pouvoirs aux mains d'un seul est préjudiciable à la démocratie..

    A noter que si les 2 mots, république et démocratie, semblent aller de pair, des contre-exemples relativisent cette assertion:.
    * des républiques sont apparues non démocratiques: les républiques populaires (la Chine en reste l'exemple), sans parler des démocraties non...démocratiques telles que les ex-démocraties populaires;
    * des Monarchies se révèlent démocratiques: Belgique, Angleterre, Danemark, Pays-Bas, etc...

    Sur le dernier point, la fonction de Président dans la constitution de la Vème République française, avec un Président fort, n'est pas éloignée de celle de  Roi absolu. Certes, cet aspect fut tempéré par les différents Présidents successifs, mais la pratique actuelle ressemble fort à celle d'un monarque possédant tous les pouvoirs...Heureusement, des élections, tous les 5 ans, viennent rétablir les choses et je ne pense pas que les Français soient prêts à sacrifier leur république à celui qui lui demanderait les pleins pouvoirs à vie, comme l'ont fait leurs devanciers qui remplacèrent leur seconde république par un président à vie qui devint, ensuite empereur...Mais là je m'égare...

    A suivre