jeudi 26 août 2010

Président-premier ministre : l’inversion des rôles

Dans cet éditorial du Monde, le journaliste décrit très bien que, finalement, Fillon rattrape, souvent avec lucidité, les dérapages de Sarkozy, d'où une popularité relativement grande du 1er Ministre, parce qu'il joue le rôle d'arbitre que se réservaient, auparavant, les anciens Présidents. 

Je pense que, quelle que soit la décision de Sarkozy: remplacement ou maintien du 1er Ministre, le Président joue perdant...

- s'il le maintient: il apparait, de plus en plus, comme "à côté de la plaque" et en décalage négatif avec son "collaborateur"...

- s'il le remplace: la popularité de Fillon grandira, surtout si ce dernier se retranche, pendant une quinzaine de mois, dans le silence (même phénomène que pour DSK: moins il s'exprime, plus sa cote monte!).

L'UMP n'aura alors que 2 solutions pour la Présidentielle: 

- si elle conserve NS comme candidat: soit Sarko est devancé, à l'issue du 1er tour, par Villepin et le candidat socialiste, voire même, suprême injure, par Marion Le Pen (et doit donc se retirer), soit il est présent au 2nd tour, et Villepin apporte ses voix à la gauche, et NS perdra...

- si l'UMP, devant la catastrophe prévisible, élimine Sarkozy, elle aura le choix entre présenter Fillon ou soutenir... Villepin.


Chronique d'une mort annoncée?

 

 

Editorial

Le Monde

La plasticité de nos institutions est décidément remarquable. Depuis plus d'un demi-siècle, l'on ne cesse de s'interroger sur la dyarchie du pouvoir exécutif français, ce tandem président de la République-premier ministre instauré par la Constitution de 1958. Et l'on scrute à la loupe, au gré des situations et des personnalités, les relations entre les deux responsables du gouvernement du pays. Ces interrogations prennent, aujourd'hui, un tour inusité.
Les règles fondamentales sont claires. Le chef de l'Etat est "en charge de l'essentiel", selon la formule du général de Gaulle, le chef du gouvernement en charge de "l'intendance". Le premier "assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat" (article 5 de la Constitution) ; le second "dirige l'action du gouvernement""détermine et conduit la politique de la Nation" (article 20). Le président est, depuis la réforme de 1962, élu par le peuple au suffrage universel ; le premier ministre est nommé par lui. (article 21), lequel
Hors périodes de cohabitation, la suprématie présidentielle ne fait donc pas de doute. Pour tenir compte de l'instauration du quinquennat présidentiel comme par tempérament, Nicolas Sarkozy a poussé cette logique à son terme. Depuis 2007, il est un "président qui gouverne", reléguant sans ménagement François Fillon dans un rôle subalterne de "collaborateur". Stoïque, patient, loyal, celui-ci a beaucoup encaissé. Il tient aujourd'hui sa revanche. Mais une revanche périlleuse.
Depuis des mois déjà, le premier ministre est devenu indispensable au président. C'est lui qui, à plusieurs reprises, a calmé les crispations de la majorité, refermé des débats mal engagés (comme sur l'identité nationale) et dit tout haut ce que l'Elysée esquivait (comme la nécessaire "rigueur" des finances publiques).
Et, depuis plus de deux ans, il bénéficie dans l'opinion d'une confiance largement supérieure à celle du président, il est vrai effondrée. Aux yeux des Français, la sagesse est à Matignon, les embardées du quotidien à l'Elysée.
La manière dont le premier ministre s'emploie à apaiser les inquiétudes provoquées, depuis un mois, par la surenchère sécuritaire du président et la politique affichée à l'encontre des Roms confirme de façon stupéfiante cette inversion des rôles.
C'est lui qui invite à agir "sans laxisme ni excès", qui rappelle la "tradition humaniste de la France", qui fustige "l'instrumentalisation" de la lutte contre l'immigration irrégulière, lui enfin qui saisit la Commission européenne pour trouver des réponses collectives à la question des Roms. Bref, c'est lui qui est en position d'arbitre. Et qui, une nouvelle fois, sans s'en vanter, en tirera bénéfice.
Pour autant, M. Fillon sait parfaitement, et ne s'en cache pas, que d'autres, avant lui, ont été remerciés d'être devenus trop utiles. Sur ce point, au moins, la suprématie présidentielle demeure. Mais quelle que soit la décision que le chef de l'Etat prendra en octobre – confirmer M. Fillon ou le remplacer –, ce sera un choix douloureusement contraint.

2 commentaires:

  1. en tous cas , en cas d'horreur , malheur , et celà sera la salsa des démons , je n'aurais aucun complexe à rester chez moi en cas de second tour lepen sarko . Car quelle différence entre eux ? j'avais idiotement voté Chirac par crainte de lepen , Cette fois ci , si tel est le cas , ce ne sera pas de la crainte mpais de l'horreur.

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  2. la censure la censure qd la vérité vous claque ds la geule

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