mardi 10 août 2010

La bande des 4 en vacances dans le NPDC: Lille (4)

Mehdi avait bien "bossé" sa présentation (c'était son tour):
"Surnommée la « Capitale des Flandres », Lille forme, avec ses 230 000 habitants, la principale ville, aux côtés de Roubaix Tourcoing et Villeneuve d'Ascq, au sein de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU) une intercommunalité de 85 communes et de près de 1,2 million d'habitants. Elle s'est constituée en une supermétropole avec les villes belges de Mouscron, Tournai, Courtrai et Menin pour former depuis 2008  l'Eurométropole Lille Courtrai Tournai (deux millions d’habitants). Avec  l'ancien bassin minier du NPDC,  cette "aire métropolitaine urbaine" compte plus de 3,5 millions d'habitants.
Elle a appartenu successivement au Comté de Flandre, au Royaume de France, à l'État bourguignon, au Saint-Empire romain germanique et aux Pays-Bas espagnols et, depuis la guerre de succession d'Espagne, à la France.Quel beau symbole d'une Europe plus que millénaire!
Géographiquement, historiquement, donc, Lille est européenne. Économiquement, elle devient un passage obligé par lequel convergent, TGVet Eurostar drainant vers son Université de plus de 100 000 étudiants ou vers le quartier d'affaires d'Euralille. Mais Lille fut aussi, en 2004, "capitale européenne de la culture".
D'un commun accord, nos amis décidèrent de s'éparpiller dans la ville même, avant de se retrouver sur la Grand Place, devant le "Furet du Nord", la grande librairie lilloise...
Ainsi, Alain et Stella s'égayèrent dans le Vieux-Lille, magnifiquement restauré et décidèrent de fouiller les réalisations de 3 des plus grands architectes mondiaux: Christian de Potzamparc, Jean Nouvel et Rem Koolhaas.
Mehdi et Paule visitèrent la Maison natale de de Gaulle, le Muséum d'Histoire Naturelle et le 2ème Musée des Beaux-Arts de France (après le Louvre): le Palais des Beaux-Arts. Ils terminèrent (ouf quel circuit!) par une partie des fortifications, la Citadelle et profitèrent du Bois de Boulogne attenant pour fuir la chaleur ambiante (au fait, savez-vous qu'il pleut beaucoup moins à Lille que la moyenne nationale, et, chose étonnante, qu'à Nice!).
Les retrouvailles faites, ils s'assirent à la terrasse (face au Furet) d'un restaurant de spécialités du Nord (élargi à la Belgique...) et, ma foi, apprécièrent les plats: carbonade flamande ("bourguignon à la bière" indiquait la carte!), potjevleesch (terrine de quatre viandes blanches prises en gelée) waterzoï (pot-au-feu de volaille ou de poisson à la crème et aux petits légumes), moules-frites (comme lors de la grande braderie de plus de 2 millions de visiteurs), avec un fromage (Vieux-Lille) qui faisait sentir ses effluves tout à la ronde. L'ensemble arrosé, bien sûr, des différentes bières locales régionales et belges. Cette dégustation fit se délier les langues:.

- Stella (dégustant la bien-nommée Stella Artois!): " Mehdi, tu avais l'air de dire que Lille pourrait devenir la capitale de l'Europe, si jamais il arrivait malheur à Bruxelles, prise dans le conflit Wallons/Flamands?
- Mehdi: je pense que Pierre Mauroy et Martine Aubry, les 2 derniers maires, y ont pensé. C'est une solution de repli, car, ici, nous sommes à 35 minutes de Bruxelles, à 1H20 de Londres et 1h de Paris.
- Paule (perfidement): si l'Europe continue d'exister...
- Mehdi: l'Europe c'est une tradition...il est probable qu'aujourd'hui, notre Europe à 27 est moins intégrée qu'elle ne le fût sous Charlemagne, Charles-Quint ou Napoléon. Nous avons besoin de l'Europe pour des raisons économiques, sociales et environnementales évidentes. Sans parler de la sécurité qu'une défense commune nous procurerait!
- Paule: Mais quel point commun entre tous ces pays? L'histoire? oui, les guerres! La civilisation? Nous n'avons pas la même langue! L'économie? Nous nous faisons concurrence! Ah, j'oubliais l'euro! Belle affaire, en vérité!
- Stella: je ne suis pas d'accord avec toi. L'histoire: plus de guerre depuis 65 ans, un record! C'est vrai que l'anglais bâtardisé nous asservit aux Etats-Unis...C'est pour cela que je suis pour une langue commune, telle l'Espéranto, tout en conservant nos langues nationales...La concurrence: mais les entreprises sont de plus en plus européennes, et c'est une façon de conserver notre tissu industriel. D'ailleurs, l'Euro devrait nous aider et l'Histoire nous en saura gré. A la condition "sine qua non" que nous avancions sur l'Europe sociale. Et là, cette carence me pose problème...
- Alain: à moi aussi et c'est pour cela que j'ai hésité à voter oui au Traité de Lisbonne. Mais c'est vrai que l'Europe est inéluctable, à condition de faire l'Europe sociale par le haut. Mais cela prendra du temps, certains pays sont encore loin de pouvoir se payer les 35 heures, par exemple, puisque nous sommes chez Titine, comme disent affectueusement les Lillois, à propos de la numéro un du PS...
- Mehdi: moi je suis pour une Europe fédérale. Ce n'est pas pour cela que je perdrais ma spécificité française, mais ce serait plus facile pour avancer...L'Europe supra-nationale c'est un prétexte pour rester entre nous, les bons Français...Nous avons tout à y gagner avec une Constitution démocratique, respectueuse des libertés et garante de la spécificité de chacun: états, régions et communes. Il n'est pas question que l'on me remplace cette délicieuse carbonade par une choucroute autrichienne ou une Jupiler par une Lager anglaise!
- Paule: et là tu as tort, pour 2 raisons. D'abord, carbonade, Jupiler, Stella sont des produits belges. Tu vois que l'Europe est déjà là et également quand tu manges une pizza ou une paëlla comme le font nos voisins de table! Deuxio: la choucroute autrichienne est délicieuse, surtout accompagnée d'une Lager ou d'une Pilzener, sans parler des Budweiser, bières que Anglais et Tchèques considèrent comme les meilleures du monde! Tout en méprisant nos bibines!

La bière échauffant un peu les esprits, ils décidèrent de se coucher tôt pour rallier le lendemain l'ex-Bassin Minier, dans sa partie Ouest, à Lens plus précisément, là où se construit un Louvre bis...

8 commentaires:

  1. UNE EUROPE SOCIALE C EST PAS MAL. LES RICHES SONT DEJA BIEN SERVIS.

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  2. Alain,

    Dans le bref historique de Mehdi, tu aurais pu signaler la décision importante de Napoléon III, en 1858, d'annexer à Lille les communes voisines de Wazemmes, Moulins Esquermes, Faubourg st Maurice et Fives. Outre l'apport de population, c'est du foncier qui devient lillois à une période économique capitale pour le pays. Sans cela aujourd'hui Lille serait engoncée dans ses fortifications. Un peu comme Aigues-Mortes ... A méditer pour l'avenir du territoire lensois.

    Autre petite remarque, moi qui suis lillois de naissance et de coeur, je suis attristé aujourd'hui de voir le triste état de la grand'place. Des "bouts" de macadam remplacent tant bien que mal les pavés disparus. La route est défoncée. Une sérieuse "remise à niveau" s'impose.

    LB

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  3. A LB

    Oui c'est vrai que cette ouverture foncière est fondamentale pour donner aujourd'hui à Lille tout son potentiel. De même, dans une moindre mesure, le "rattachement" de Lomme et Hellemmes, ces dernières années.

    Quant à la Grand'Place, moi je regrette qu'elle ne soit pas assez conviviale: à part le point de rassemblement de la fontaine, il manque, ce me semble, des bancs et de la verdure.

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  4. Une véritable propagande pour l'Europe version "Bisounours". Vous irez la racontez à tous ceux qui ont souffert de la concurence déloyale qu'à imposée l'Europe avec l'ouverture totale de nos marchés. Ce n'est hélas qu'un triste exemple parmi toutes les nuisances que nous a apporté Bruxelles !

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  5. VIVE L IMPÔT EUROPÉEN IMPOSÉ PAR BRUXELLES

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  6. Anonyme de 8H28

    La concurrence déloyale est bien antérieure et date de la mondialisation. Et c'est bien là que l'Europe pourrait être utile, mais elle a fait le contraire en lâchant les vannes. Ce n'est pas, je le répète au niveau de la France que cela doit se traiter, mais bien au niveau pertinent de l'Europe...c'est bien pour cela qu'il faut rappeler les fondamentaux, ce que vous appelez "bisounours"...

    Anonyme de 11H

    je ne suis pas sûr que l'impôt doive être centralisé à BXL. Par contre, le rapprochement de la fiscalité des pays européens serait un grand pas pour des raisons de justice sociale, de lutte contre les dérives financières, d'efficacité économique (voir d'ailleurs ma réponse précédente). Mais il y a la Suisse...
    De plus une approche homogène européenne aurait le mérite d'éviter les dérives auxquelles faisait allusion le commentaire de 8H28 (sur la concurrence déloyale).
    L'Europe a pourtant un poids économique et...moral qui devraient lui permettre de peser sur l'économie mondialisée...

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  7. Je ne pense pas, M.Alpern, que votre critique de l'Europe soit pertinente. Et même, je ne pense pas que vous devriez vous en moquer. L'Europe est LA solution pour sauver la France de la déchéance. Certes, tout n'est pas parfait et contrairement à ce que vous écrivez, il faudrait plus d'Europe...

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  8. A Anonyme de 21H27.

    Je ne pense pas avoir ni critiqué l'Europe, ni l'avoir encensé.
    Dans cette série d'articles, en cours, j'essaye, sur les sujets abordés, de partager les arguments. Dans celui-ci, j'ai bien pris soin de mettre en avant les arguments de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre, sans que transparaisse mon avis!

    Que votre avis soit opposé à celui de 8H28 est intéressant car cela prouve que j'ai réussi.

    Mon avis personnel est, en partie, celui que j'ai exprimé dans mon commentaire de 11H55. A savoir que nous avons loupé le coche avec l'Europe actuelle, et c'est bien dommage! Peut-on rattraper le coup? Cela prendra du temps, évidemment...Et pourtant nous avions toutes les cartes en main pour lutter efficacement contre les conséquences néfastes de la mondialisation...
    Enfin, je ne pense pas que le retour au protectionnisme etla sortie de l'euro soit une solution, bien au contraire. Là-dessus, le FN, en prônant ces voies, joue encore la démagogie. On voit bien que seule une solution collective est pertinente... Mais...

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