lundi 30 novembre 2009

De notre observateur liégeois

Serge Jacquin est un chercheur liégeois en sociologie venu observer Hénin-Beaumont en vue d'une thèse...Il écrit, régulièrement, à son ami Boris (dit Beau) Haas, resté au pays et lui fait part de ses observations. Il a promis de m'adresser certains de ces courriers en copie. Il m'apparaît intéressant de connaître le regard extérieur de ce sociologue et il m'a donné son accord pour que ses lettres soient publiées sur ce blog, quand je le jugerai utile. Voir sa première lettre datée du 11 novembre








Mon cher Beau,

Tu te souviens certainement du "Ils sont fous, ces Gaulois!" prononcé par Jules César dans Astérix. Eh bien, j'ai envie de crier: "Ils sont fous, ces Héninois!". Non pas tant parce qu'ils sont assiégés par les troupes du FN (48% aux dernières municipales), mais parce qu'ils sont les victimes d'une incroyable succession de mauvaises stratégies, et qu'ils sont toujours chaleureux et prêts à rendre service.

Laisse-moi te conter ce que l'observateur objectif que je suis a pu retirer de cette extraordinaire saga.

A- Tout commence avec la mégalomanie d'un homme.

Celle d'un opportuniste et ambitieux directeur de cabinet d'un maire socialiste, à qui il finira par prendre la place, en 2001, sous le regard nonchalant du PS.

Par des méthodes de marketing politique que ne renieraient pas nos caciques wallons, il conquit, donc la mairie. Dès ce moment, certains comprirent que c'était le pouvoir en tant que tel qui l'animait. L'ivresse de ce pouvoir absolu l'entraîna rapidement à faire fi de toute règle de gestion administrative. Non seulement il asservit les procédures, mais également les hommes, pour ne laisser, 8 ans plus tard qu'un champ de ruines. Pavanant sans cesse, le sultan embauchait à qui mieux mieux pour se constituer une cour d'obligés. Malgré les mises en garde, sur sa gestion fantaisiste, il se fit adouber par le Parti socialiste aux élections de 2008, en ridiculisant l'ex-Ministre Marie-Noëlle Lienemann, envoyée là, "à l'insu de son plein gré", pour tenter de le brider. Il triompha, et, condescendant, fit fi (...) des quelques admonestations de l'autorité représentant l'Etat. Sa suffisance lui permit d'effacer près de 13 millions de déficit en 2004 par une augmentation d'impôt de 85 % (!) qui permit de résorber le déficit rapidement, qui réapparut, au même niveau 2 ans, plus tard, l'élection passée.
Ce n'est qu'un an après que le Préfet (cet homme puissant représentant l'Etat fort dans les départements français), après moult nouveaux avertissements d'un organisme de contrôle budgétaire, se décida enfin à bouger. Notre mégalo se retrouva en détention provisoire pendant 7 mois . Pendant ce temps-là, on a élu un nouveau maire, à l'exact opposé: discret, manipulé plutôt que manipulateur, droit plutôt que calculateur, esprit modeste, pour ne pas dire simple, plutôt que complexe...

A sa sortie récente de prison, dont tu as certainement entendu parler, dans l'attente de son procès, il se pavana devant micros, caméras et stylos; en annonçant qu'il était prêt à se représenter devant les Héninois, persuadé que ces derniers l'attendaient, les bras ouverts!. Heureusemnt pour lui, la justice lui interdit de se rendre sur le territoire héninois, sinon il y a de fortes chances qu'il se fassent lyncher...

Inconscient, d'un ego insupportable, mais d'une affabilité trompeuse, il fait partie de ces potentats locaux dont la Région pullule, persuadés de leur impunité, et "se payant sur la bête". On ne sait pour l'instant, présomption d'innocence oblige, si Gérard Dalongeville (car tel est le nom de notre homme) s'est engraissé, malgré les déclarations précoces de la Procureure de la République (et non du Roi, comme chez nous: au pays de Nicolas 1er, on est paraît-il, en République!), mais une chose est sûre, les habitants ont été spoliés de plus de 70 millions d'euros, depuis 2004: les 85% d'augmentation de 2004 à 2013 (avec une très très légère baisse pendant 3 ans), plus les augmentations cumulées de 2008 et 2009, renouvelables jusqu'en 2013! Imagine-toi nos concitoyens liégeois grugés d'un montant de plus de 5 fois leurs recettes annuelles en 10 ans! Qui répondrait à notre Roi (comme, le 14 juillet 1789, l'aurait fait un proche de Louis XVI, ce dernier demandant s'il s'agissait d'une révolte, devant Paris insurgé, et qui aurait répliqué: "Non, Sire, c'est une révolution")? Ici les citoyens manifestent leur fureur en se réfugiant dans le vote FN...

Je te conterai la suite, demain, en te parlant de l'aveuglement du PS.


samedi 28 novembre 2009

De la grippe à l'identité nationale


Pourquoi, les Français sont-ils si réticents à la vaccination contre la grippe A? Pourquoi, devant, ce qui semble, une mesure de prévention allant de soi, sommes-nous aussi sceptiques?

Je mets à part ceux qui, par principe, sont contre toute forme de vaccination, mais les autres, la très grande majorité? La présence d'adjuvants, les risques secondaires sont des arguments battus en brêche par les statistiques. Par contre, paraissent plus entendables ceux qui minimisent la dangerosité de cette grippe et qui, au cas où le virus muterait, estiment que le vaccin actuel ne serait plus efficace...

Et si la raison était tout simplement que les Français ne croyaient plus nos dirigeants? Voilà maintenant plusieurs années que toutes les annonces du Chef de l'Etat se révèle fausses, présomptueuses ou contradictoires, que les Français pensent "cause toujours".

Alors quand on nous dit que l'on a commandé 94 millions de doses de vaccins, alors qu'il faudra en mettre 90% à la poubelle, certains de soupirer: on nous prend encore pour des "gloglos".
Il faudra bien un jour dresser la liste des offenses faites aux Français ( du "casse-toi, pauv'con" à la promotion de Jean Sarkozy, en passant par le bouclier fiscal, la baisse de la TVA aux restaurateurs, les promesses faites à des ouvriers de ne pas les lâcher, etc, etc...). Sans parler de la "dernière", alors que l'on diminue le nombre de fonctionnaires et que les Français se serrent la ceinture: les personnels des cabinet ministériels ont vu leur rémunération augmenter de 56,8% et leurs effectifs de 11% entre 2008 et 2009!

Pendant ce temps-là, pour masquer l'incroyable échec de sa politique, N.Sarkozy, par l'entremise de l'inénarrable Eric Besson a lancé un grand débat sur l'identité nationale (en même temps que le énième rebond sur la sécurité et la délinquance, on a bien compris quel public électoral était visé...).

Et bien justement, je me permets d'apporter ma contribution à ce débat, par cette histoire drôle (?) dont je ne serais pas étonné qu'elle vienne de l'étranger, tant notre Président y est brocardé:


Lorsque Dieu créa le monde, il décida d'octroyer deux vertus à chaque nation afin qu'elle prospère. Ainsi il fit :
- Les Suisses précis et pacifiques,
- Les Espagnols accueillants et festifs,
- Les Anglais flegmatiques et ironiques,
- Les Japonais travailleurs et réalistes,
- Les Italiens joyeux et mélomanes,

Quant aux Français, il décida :
- "Les Français seront intelligents, honnêtes et sarkozystes."
Lorsque le monde fut achevé, l'ange qui avait été chargé de la répartition des vertus demanda à Dieu :
- « Seigneur, tu as dit que tu octroyais deux vertus à chaque nation, mais les Français en ont trois... Est-ce pour cela qu'ils se croient toujours au-dessus des autres ? »
- En vérité, Je te le dis, chaque peuple aura deux vertus, y compris les Français, car ces derniers ne pourront en posséder que deux à la fois. Ce qui signifie que :
- si un Français est sarkozyste et honnête, il ne sera pas intelligent,
- s'il est sarkozyste et intelligent, il ne sera pas honnête,
- s'il est intelligent et honnête, il ne peut pas être sarkozyste.

vendredi 27 novembre 2009

Gérard, tu as mille fois raison!

Cher Gérard,

Ces quelques mots, sur ce blog, parce que je n'ai pas ton adresse, à Gérardmer.

C'est vrai que tu as raison: il est inadmissible que tu puisses avoir été traité comme tu le fus!
Je ne m'attarderai pas ici sur les conditions de ta détention, ni sur la séparation d'avec les tiens: tous ceux qui ont un peu de coeur comprendront ces 7 mois de cauchemars.

Je passerai également rapidement sur les accusations pénales de détournement de fonds publics, corruption, faux en écriture privée et usage de faux, favoritisme et recel de favoritisme. Tu es présumé innocent, et je ne comprends pas pourquoi la Procureure Lamy a pu parler de fausses factures ou d'argent trouvé dans un coffre: tu as bien raison, il s'agit d'un complot! Comment peut-on imaginer qu'un homme aussi affable que toi, adoré des Héninois, qui t'ont d'ailleurs fait un triomphe aux élections municipales de 2008, puisse être aussi vilipendé! C'est dommage que tu n'aies pas l'autorisation de venir sur Hénin, car je suis certain qu'après quelques minutes de présence, des centaines d'habitants viendraient te trouver pour venir te manifester leurs sentiments à ton égard; réflexion faite, si, un jour, tu revenais à HB, nul doute qu'il faudrait faire appel aux forces de l'ordre pour éviter toute effusion...

Tu as raison de stipendier ceux qui t'ont accusé (toujours cette Procureure!) d'avoir, dans ton bureau, un coffre, soi-disant empli d'argent (je suis sûr que certains l'ont qualifié de "malodorant"), alors que tous tes visiteurs ont toujours constaté qu'il était ouvert en permanence, avec les clefs dessus. Sauf, et je te remercie de ta prévenance à mon égard (et c'est là que l'on reconnait l'homme de tact que tu es), lors de mes 2 visites dans ton bureau: rétrospectivement, j'y vois là une marque de confiance, ce dont je te remercie. D'ailleurs, moi je te comprends: si argent liquide, il y avait, c'était, chez toi, que tu le conservais; comme tu l'as indiqué, la police n'a trouvé là que mille malheureux euros...je suis certain que tous les habitants d'Hénin qui, eux aussi, gardent leur argent chez eux sont en phase avec toi: on ne peut pas faire confiance aux banques, et mieux vaut garnir son bas de laine.

Ces mêmes Héninois, dont tu dis en avoir rencontré certains sur place, approuvent que tu ne te sois rendu que 2 fois en République Dominicaine: tu avais droit à un repos bien mérité.
Bien entendu, et parce que je suis respectueux du droit et de la justice, je suis horripilé que la Chambre Régionale des Comptes ait pu laisser entendre que des prestations non effectuées aient été payées, ou que des avions taxis aient pu être utilisés, sans ton accord, vers des destinations étonnantes. Je pense que, après conseil de ton avocat, tu devrais l'attaquer en diffamation...

Bref, sur l'aspect pénal des choses, je m'arrête là, tant il faut laisser justice se faire. Ne te laisse pas démonter par toutes ces qualifications ( détournement de fonds publics, corruption, faux en écriture privée et usage de faux, favoritisme et recel de favoritisme), il est fort probable qu'il s'agisse là de pressions faites pour te voir dénoncer des magouilles politiques. Les enquêteurs en seront pour leurs frais, puisque tu n'as rien lâché. Et si jamais, tu étais condamné, en première instance et même en appel, tu aurais confirmation de ce fameux complot ourdi contre ta personne. Je pense même et cela ne concerne que moi, que certains ont peur que tu redeviennes maire d'HB, et ils sont prêts à te rendre inéligible...Si jamais cela devait arriver, je me permettrais de te donner un conseil: sonne le tocsin et appelle les Héninois à se rassembler devant l'Hôtel de Ville, pour réclamer ton retour. Oui, je sais les manifs, cela ne marchent pas chez nous...Remarque, tu peux toujours faire circuler une pétition sur le marché (Annick Gentil dit que, là, les gens te "tombent dans les bras") et n'oublie pas d'appeler tous ceux qui t'ont écrit en prison, à venir te rejoindre.

Enfin, cher Gérard, je ne voudrais pas terminer ce courrier sans, une nouvelle fois, m'élever, contre ces incompétents juges de la CRC. Comment ne pas être offusqué de voir des gens te reprocher d'avoir commis 2 déficits de 13 millions chacun! Certes, celui constaté en 2003 existait bien, mais il était dû à tes prédécesseurs, même si les juges ont essayé à l'époque de t'en attribuer une grande partie. C'est de là d'ailleurs que je date le début de ce complot contre toi, que tu as su si bien discerner. Mais ton courage politique a fait fi de tout cela et tu as magistralement su rétablir les finances de la ville en augmentant les impôts de 85 %! Personne ne t'en as voulu, puisque, comme je le rappelais, tu fus réélu triomphalement en 2008, les Héninois ayant remercié ainsi le sauveur de la ville. Entre nous, la CRC fut prise à son propre piège, car elle dut reconnaitre dans un rapport du 23/6/2006, que les comptes étaient rétablis (et ce, bien plus rapidement que prévu, grâce à ton génie).

Alors pourquoi, 2 ans après, jour pour jour, juste après ta légendaire victoire de mars, osa-t-elle affirmer qu'un nouveau trou de presque 13 millions s'était creusé? Comment peut-on établir un tel déficit alors que tu avais pris les mesures nécessaires (ces fameux 85%)? Une nouvelle fois, on en reste confondu! Quel amateurisme, quelle incompétence, quel mépris! Je parle, ici, bien entendu, des juges...Alors que tu avais su te faire aider par un autre génie de l'administration (JP Chruszez) pour gérer la ville: la CRC t'accusait de tous les maux, et je t'épargnerai ici tous les mots utilisés pour faire croire que tu avais plongé la ville dans un maëlstrom qui a fini par éclabousser la ville et faire d'HB, dans toute la France, la ville maudite!

Ta modestie t'a empêché, dans les interviews que tu as accordés, juste après ta sortie de ces 7 mois de détention provisoire, de mettre en avant tes qualités de gestionnaire. Mais moi, dussè-je te faire rougir, j'ose dire la vérité: qui a augmenté une nouvelle fois les impôts locaux en 2008 (encore un coup de génie de ta part: tu as fait croire que c'était le Préfet qui t'avait forcé la main, mais on a bien compris que tu étais à la manoeuvre...)?
Ah si tu avais été là en septembre 2009, tu n'aurais pas hésité à batailler ferme contre cette nouvelle augmentation de 10%! Tu aurais eu plus de panache que ton successeur qui a laissé le Préfet faire!
Face au plan de renflouement de plus de 3 millions par an, tu aurais pu prétendre (comme le fait, sans vergogne, ton ex-premier adjoint, et comme commence déjà à le faire, l'actuel) que c'était grâce à toi que la situation financière de la ville avait une chance d'être rétablie.
Je terminerai par 2 remarques à ce sujet:

- c'est quand même toi qui auras permis d'aboutir à ce résultat, parce que tu as su plus que doubler les impôts locaux. Les Héninois te rendront hommage à ce sujet en 2014!

- je sais que tu aurais agi autrement que l'actuelle majorité pour parfaire l'énorme succès de ta politique de gestionnaire. Tu n'aurais pas hésité à investir (dans quoi, je ne saurais le dire, car je n'ai pas ton imagination tous azimuts) et à communiquer (peut-être aurais-tu ressuscité ce merveilleux "Journal du Pays"), afin de ne pas nous laisser une ville délabrée et désespérée.

Je sais, Cher Gérard, que tu sauras continuer à opposer ton incroyable aplomb contre tous ceux qui vont tenter de te déstabiliser. Tu as compris que tu étais l'objet d'un complot: continue à le dénoncer, et nul doute que nos concitoyens finiront par en rire, si la colère ne les en a pas empêchés avant...

jeudi 26 novembre 2009

Réponse à A.Facon par S. Duneufjardin

La Voix du Nord a cité quelques extraits de la réponse de S.Duneufjardin, conseillère régionale, suite à sa mise en cause par le député. Ci-dessous la réponse entière au quotidien.


Mais quelle mouche a piqué Monsieur Facon pour m’attaquer ainsi, en dépit des appels à la sérénité de la direction du PS ?

Même si j’ai connu pire de sa part dans les agressions verbales injurieuses et calomnieuses vécues « en direct » lors des réunions de section à Courrières ou « en différé » par le biais de ceux que j’appelle ses « colporteuses », je ne peux que répondre en utilisant son vocabulaire de chasseur, car il a tiré le 1er et je ne manque pas de munitions…

Monsieur Facon aurait-il la mémoire courte ? Il occulte, en effet, des pans entiers de l’histoire de la 14ème circonscription. S’agirait-il là d’oublis involontaires, ce dont je doute, ou de politique politicarde à laquelle plus personne ne veut croire ?
Il déplore de ne plus être invité sur certains secteurs : c’est pourtant lui qui a instauré cette ligne de conduite : à la fois au sein de la fédération PS du 62, lorsque son ami, l’ex 1er Fédéral, le Député Serge Janquin m’avait interdite de réunion du secrétariat fédéral du Pas de Calais, « à la demande d’Albert Facon » alors que j’étais conviée au Secrétariat National où je représentais le Pas de Calais pour la motion d’Henri Emmanuelli… idem sur le territoire de la CAHC où il était Président. (Jean Pierre Corbisez a été lui même victime de cette politique d’éviction .) Une autre anecdote : quelques semaines avant les dernières élections législatives, il s’était « fâché tout rouge » en apprenant que Monsieur Percheron, notre Président de Région m’avait demandé de le représenter lors d’une manifestation au Parc des Iles. Il avait exigé que le secrétariat du Cabinet de la Présidence m’appelle pour annuler la représentation ! Alors que je me rendais sur les lieux , la sonnerie de mon portable m’arrêta net , au bout du fil une secrétaire embarrassée m’annonçait que Monsieur Facon menaçait de « faire un scandale » si je venais… Quelques jours plus tard, c’est lui qui me téléphonait pour me demander de le soutenir et d’apposer mon nom au bas d’un tract en raison du danger frontiste… Et c’est moi qu’il traite d’ « instable » !!!

Quant à son soutien pour les Régionales, parlons en ! Deux camarades de ma motion, présents lors de la proclamation des résultats au siège du PS, m’avaient téléphoné pour m’annoncer mon score et ajouté qu’il était devenu « vert » en apprenant que j’avais réalisé le meilleur résultat féminin dans le Pas de Calais . Je devançais ainsi son poulain, son ex directeur de Cabinet à la Mairie de Courrières , puis à la Cahc, Monsieur François Théret… Ils m’avaient aussi prévenue que M. Facon avait décidé de venir , en personne, m’annoncer la « bonne nouvelle »… Ce qu’il ne manqua pas de faire, à peine mes camarades avaient ils raccroché qu’il me téléphonait à son tour, pour me prévenir de son arrivée « imminente » à mon domicile !

En ce qui concerne sa conception de la démocratie, je vous conseille de demander ce qu’en pensent Madame Brigitte Duquenne et ceux qui l’avaient accompagnée jusqu’à Courrières lorsqu’elle avait brigué l’investiture socialiste pour les dernières législatives, en 2006… La pauvre n’a même pas eu le droit de mettre un pied dans la salle où se réunissait la section pour entendre la « grand-messe » dite par le chef, Albert Facon himself ! Quant au vote de la section pour les municipales, là encore il y a des confusions : la section de Courrières n’a pas voté pour Monsieur Pilch lors de son 1er mandat : c’est le groupe socialiste du Conseil municipal qui l’a désigné, en 2003, pour succéder à A.Facon, suite à une campagne de calomnie menée contre moi par ce dernier et ses « colporteuses ». Ce marionnettiste est un champion de la manipulation, il utilise ses marionnettes, puis les jette quand elles ne lui servent plus ou lorsqu’elles se révoltent… Quant à la section, elle n’a eu le droit de choisir son candidat pour représenter le PS à la Mairie que lors des dernières municipales de 2008. Un scoop que j’ai toujours tu jusqu’à présent : devinez quelle famille est venue au grand complet de Dourges pour désigner le candidat socialiste courriérois ( en dépit du règlement interdisant ce genre de pratiques…) ? Monsieur Daniel Scalbert, accompagné de ses proches, qui était lui même candidat à Dourges aux côtés de Monsieur Amédée Gellez, Maire divers –droite, contre le candidat de la Gauche, Monsieur Patrick Defrancq ! Au rassemblement des forces de Gauche, Monsieur Facon a toujours privilégié la division, afin de mieux asseoir son pouvoir et régner ainsi en seigneur et maître indiscuté.

En ce qui concerne son action, ce n’est pas brillant : il est reconnu par les média nationaux comme un député « indigent». Il fait allusion , dans votre interview, à la triste période qu’ont vécue les victimes de la catastrophe de Métaleurop. N’était-ce pas Albert Facon lui-même qui avait déploré, dans votre journal , le fait de ne pas avoir été invité à l’inauguration de la salle Jean Claude Bays , sur le site de l’entreprise ? Vous retrouverez sans doute dans vos archives la photo de tous ceux qui avaient été conviés à la manifestation : M. D. Percheron, M. JP Corbisez, M. Ernest Vendeville, M. Jean Urbaniak, Mme Stella Duneufjardin….. alors pourquoi pas Monsieur Facon ? Les salariés licenciés de Métaleurop ont sans doute voulu démontrer à cette occasion combien ils avaient apprécié l’action du député de leur secteur….qui est « le seul à avoir un mandat unique »…. Pas depuis longtemps ! Il n’est pas un modèle du genre, bien au contraire… Calculez vous-même, c’est plus sûr, car il risquerait d’oublier : Pendant combien d’années Monsieur Facon a-t-il cumulé plusieurs des mandats de Maire, Conseiller Général, Conseiller Régional, Vice-Président du district, Député, Président de l’OPAC 62, et autres organismes, puis Président de la CAHC, Président du Syndicat Mixte Delta 3 et en même temps de la SAEM Delta 3. Je me suis d’ailleurs toujours demandé si le cumul de ces 2 dernières présidences était bien légal…
Son score désastreux face au FN à l’occasion des dernières Législatives était prévisible. Pendant des années, il a divisé, calomnié, attisé la haine, que ce soit contre Pierre Darchicourt, Jean Pierre Corbisez, Marie Louise Fabien, Catherine Fauquembergue, Brigitte et Daniel Duquenne, Loïc Canivet, Alain Alpern et j’en oublie volontairement bien d’autres. Il a tenu des propos inadmissibles me concernant devant des militants ou des élus médusés qui me les ont encore répétés il n’y a pas très longtemps et ceci en présence de mon collègue Conseiller Régional, Alain Alpern. Sa prétendue amitié avec JP Corbisez est aussi fausse et mensongère que ses « oublis » et autres « incompréhensions »; ses relations avec les autres sont basées sur les intrigues, les manipulations et les coups bas afin de mieux déstabiliser ceux qui le dérangent. J’espère que le désir de rénovation et de refus du cumul des mandats dans le temps exprimé par les militants socialistes sera respecté à l’avenir. Il leur ferait un grave affront s’il briguait un nouveau mandat, même s’il affirme vouloir s’investir dans le développement durable… D’ailleurs qui pourrait encore le croire ? Certainement pas Madame Pascaline Blanchard, ancienne conseillère municipale verte, et ses collègues écologistes, ! Elle en a subi des attaques et des railleries de la part de celui qui se découvre un soudain engouement pour l’écologie… Quant aux éoliennes de JP Corbisez, ce n’était pas un projet soutenu par l’ancien Président de l’agglo !

Cet engouement récent et inattendu pour la protection de notre planète et des générations futures ne serait-il qu’un moyen purement politicien pour séduire un nouvel .électorat ? Il ne peut plus , en effet, apparaître tel le « chevalier blanc »au secours de la démocratie face au danger FN, cela ne marcherait plus. Tout le monde a bien compris (cf les 48% réalisés par Madame Le Pen) que le Front National est son assurance « pérennité », grâce au réflexe républicain des démocrates locaux.

Je lui reconnais ce grand talent : celui de savoir utiliser, à son unique profit, l’aspiration de personnes qui , comme moi, oeuvrent à la réalisation d’un idéal de société fraternelle, juste, solidaire, respectueuse de l’être humain et de son environnement.
Un jour, les « colporteuses » de Monsieur Facon deviendront ses « pleureuses », espérons que ce ne sera pas le jour où les cloches sonneront le glas de la Gauche sur notre territoire !

mercredi 25 novembre 2009

Réponses

Un commentaire datant de mardi me posait les questions suivantes :

Croyez-vous à des élections municipales prochaines? Si oui, dans quel délai? Le FN peut-il gagner? Que faire pour éviter cette catastrophe? Avez-vous des ambitions personnelles? Croyez-vous que P.Ferrari puisse être maire d'Hénin-Beaumont? En règle générale, que pensez-vous du Nouvel Elan pour Hénin-Beaumont?
L'AR peut-elle être réélue?


Je tente d’y répondre, ci-dessous:

1- Y aura-t-il de nouvelles élections?


Je ne tiens pas compte des recours du FN, mais uniquement de l’éventualité de l’annulation de la révocation de G. Dalongeville.

Rappelons la séquence des faits :

- le Maire est suspendu pour 1 mois par arrêté préfectoral du 2/5/2009, arrêté annulé le 20/10 par le Tribunal administratif de Lille ;

- le 25 mai, 11 élus du Conseil municipal, ainsi que 2 suivants de liste démissionnent pour que le conseil municipal ne puisse être au complet (condition sine qua non), s’il devait y avoir une nouvelle élection de Maire, en cas de révocation de ce dernier (il n’est un secret pour personne que le Préfet avait averti MN Lienemann de l’imminence de la révocation : en effet, la démission après la révocation, pouvant apparaître comme « manœuvre » ouvrant sur des difficultés ).

- le Maire est révoqué le 27/5 en Conseil des Ministres, décret signé le lendemain ;

- le Conseil Municipal ayant été dans l’impossibilité d’élire un nouveau maire, le Préfet convoque, le 2/6, les électeurs pour des élections municipales qui auront lieu les 29/6 et 5/7.

- J’avais à l’époque signalé au Préfet que, même si l’appel n’était pas suspensif, il était de coutume d’attendre la fin du délai de 2 mois, période pendant laquelle le décret pouvait faire l’objet d’un recours, rendant des élections impossibles avant le mois de septembre (voir mon article du 15/7). Le Préfet n’en a eu cure, la situation réclamant « l’urgence »…

L’arrêté de suspension ayant été annulé par « manque de motivation », on s’attend à ce qu’il en soit de même pour l’annulation du décret, pour les mêmes raisons. Une motivation précise paraissant une garantie contre des décisions arbitraires…
Que se passera-t-il en cas d’annulation du décret ? Nous en reviendrons à la situation « quo ante, disent les juristes, c’est à dire à la situation qui prévalait avant, non seulement, le décret, mais également avant l’arrêté de suspension annulé. Donc, au 1er mai, Gérard Dalongeville était maire. 2 réflexions s’affrontent alors :

- celle qui affirme que G.Dalongeville est aujourd’hui toujours maire, puisque sa révocation a été annulée. Certes, le Conseil Municipal est incomplet (la démission des conseillers n’était pas la résultante directe des actes administratifs, on ne revient pas dessus). Il n’y avait donc pas besoin d’élire un nouveau maire. L’élection municipale 2009 est donc nulle et non avenue. Pour empêcher GD de continuer à être maire, il faut le révoquer ,en respectant les formes, cette fois-ci, et constater l’impossibilité d’élire un maire, puisque le CM n’est pas au complet. Il convient donc de convoquer les électeurs pour de nouvelles élections ! Je pense que cette interprétation est légitime !

- celle qui considère que les élections de 2009 sont la conséquence de la démission des élus et ne peuvent être remises en cause. Sauf, comme on l’a vu, que GD est toujours maire…et que ce n’est qu’une révocation en bonne et due forme qui pourra rétablir la séquence démocratique. Les partisans de cette thèse ont le souci d’éviter de nouvelles élections. A vrai dire, moi aussi je voudrais bien les éviter, mais je ne trouve pas l’astuce juridique…

Le Conseil d’Etat devrait examiner l’affaire en décembre ; s’il décide l’annulation en janvier, l’élection pourrait avoir lieu en février, hors vacances scolaires, ou pourquoi pas, en même temps que les Régionales (14 et 21 mars)…

2- Quid du Nouvel Elan ? Quid de Pierre Ferrari ?


Le Nouvel Elan a le mérite d’exister face à la volonté de l’AR et du FN d’éliminer toute autre expression politique que les leurs. D’autre part, il a attiré quand même 17% des électeurs qui se sont déplacés le 29/6, soit 3 points de moins, seulement, que l’AR.

Aujourd’hui, l’image de D.Noël et P.Ferrari est encore écornée par leur participation dans l’équipe Dalongeville. Leurs explications, quant à leur opposition en interne de la majorité, ne sont pas entendues, pour l’instant. Je pense que le temps effacera tout cela : ils sont jeunes, sincères et plein d’allant ; ils n’ont eu comme défaut que de trop croire (ils ne furent pas les seuls) en MN Lienemann…

3- S’il y a des élections prochainement, le FN peut-il gagner ?


Assurément oui, dans des élections prochaines (et même en 2014) . En effet, l’éventuelle annulation de l’élection pourrait exacerber le sentiment de ras le bol de certains électeurs et faire basculer le rapport 48/52, actuellement en sa défaveur.

De plus, l’incroyable silence de l’AR sur les affaires communales laissant à penser que rien ne se fait (ce n’est malheureusement pas seulement une impression) ne manque pas d’interpeller la population. On a l’impression, comme l’écrivait un commentateur avisé de la blogosphère, qu’une simple délégation d’administrateurs auraient suffit : eux, au moins, auraient communiqué sur ce qu’ils faisaient ! Eh oui, on attend des décisions politiques !

Le danger d’une victoire du FN est donc fort possible, voir probable, en cas d’élections anticipées…

4- Avez-vous des ambitions personnelles ?


A vrai dire, je ne serai plus à Hénin-Beaumont, en 2014, comme je l’ai annoncé.
Étant venu à HB, en 2005, pour participer à la lutte contre le FN, s’il y avait des élections en début 2010, j’y apporterais ma contribution.

Je constate simplement que :

- pour éviter le FN, il faudra une union de 2ème tour entre tous ses opposants ;

- vu les inimitiés, voire plus, en cours, entre la majorité et l’opposition démocratique, savamment entretenues par le FN, ce rassemblement paraît utopique ;
.
- L’AR seule, n’est plus crédible : j’ai toujours dit qu’elle était composée, en très grande partie, de gens sincères, honnêtes, de bonne volonté, mais inexpérimentés, ce qui, dans le gouffre héninois, est rédhibitoire…

Il s’agit véritablement de la quadrature du cercle…

Comment éviter la catastrophe annoncée ? Comment faire pour que les « responsables » politiques ne s’enferment pas dans leurs ego, leur certitudes, leur aveuglement et autres susceptibilités. Comment faire pour que ces personnes fassent abstraction de leur intérêt personnel pour privilégier l’intérêt général ? Comment faire pour que les haines se taisent ?
Comment faire pour, dès à présent, constituer l’union sacrée ?

C’est à ces questions que, comme d’autres, je suis prêt à contribuer aux réponses. Faut-il être optimiste ? Suffisamment de Politiques héninois me semblent conscients de leurs responsabilités pour mettre leurs rancœurs dans leur poche et sortir enfin Hénin-Beaumont du cauchemar dans lequel elle est plongée…

mardi 24 novembre 2009

Pêle-mêle

- Sur l'équipe de France de football: je pense que si Thierry Henry était allé spontanément voir l'arbitre, lors du match France-Irlande, pour lui avouer sa main, l'image du foot pro en serait sortie grandie. Domenech, qui dit ne s'être pas rendu compte de la main, alors que les écrans géants diffusaient les images de la faute, aurait pu également prendre une initiative...

De toutes les façons, je ne comprends pas que la Fédération n'ait pas mis un terme au contrat de l'entraîneur/sélectionneur de l'équipe de France: la plaisanterie a, en effet, assez duré!

- Le Président de la République continue son cinéma sur la sécurité...Après la 11ème loi sur la délinquance (il faut dire qu'il a fait faillite dans ce domaine), le voilà , attaquant tous azimuts: des caméras de surveillance dans les lycées! Personne n'est dupe concernant la démagogie à tout va d'un Président qui a peur que sa côte de désamour dans l'opinion publique ne se traduise par une défaite aux Régionales!

L'an 2014 devrait être son grand triomphe (s'il est réélu en 2012): la réforme du mode de scrutin des élections des éventuels délégués territoriaux, en instituant un seul tour devrait lui assurer un succès. Comme 2014, c'est également l'année des municipales, gageons que le même mode de scrutin sera mis en place, à cette occasion.

- On peut se poser beaucoup de questions sur ce Belge de 46 ans, que l'on croyait, depuis 23 ans, dans le coma, à la suite d'un accident de voiture. En réalité, il était paralysé mais bien conscient: cas rare connu sous le nom de syndrome d'enfermement, il va provoquer, à nouveau, tout un débat sur l'acharnement thérapeutique et l'euthanasie.
Pourvu que les adversaires sans concession de l'euthanasie ne prennent pas cet exemple pour en faire leur cheval de bataille dans ce douloureux problème de l'euthanasie active...Il semblerait, en effet, que le cas de ce Belge était dû à une erreur de diagnostic.

lundi 23 novembre 2009

Dalongeville : l'homme par qui la faillite héninoise est arrivée (2/2)

Le ciel n'a-t-il pas fini de tomber sur les Héninois ? dimanche 22.11.2009, 05:04 La Voix du Nord PAR PASCAL WALLART

« On se demande, s'il n'y a pas une malédiction sur cette ville ? », s'interrogeait il y a quelques mois Marie-Noëlle Lienemann. Qui a depuis lors pris la poudre d'escampette de cet Hénin-Beaumont n'arrivant pas à se dépêtrer d'une poisse lui collant aux basques depuis quelques années. D'où quelques questions légitimes qui taraudent aujourd'huiles Héninois...

Que faut-il attendre ou craindre de la remise en liberté de Gérard Dalongeville ? « Il est sorti prison, il a purgé sa peine, il a le droit de revenir quand même ! », s'insurgeait, hier, une mamie au comptoir d'un café du centre-villeBien évidemment, non, si Gérard Dalongeville a été extrait de sa détention, il ne pourra pas regagner Hénin-Beaumont avant le jugement de l'affaire. Que l'on espère dans le courant 2010...

En attendant, rien ne l'empêche, loin de ses bases, de se défendre, tirer des plans sur la comète et préparer un retour au premier plan dont il rêve. Sauf que le passage de la justice pourrait se traduire par une éventuelle remise en détention et une peine d'inéligibilité.
Que peuvent changer les trois recours actuellement en instruction ? Le premier recours à être examiné pourrait être la demande d'annulation du décret présidentiel ayant révoqué Gérard Dalongeville. Dans la foulée de l'arrêté de suspension fraîchement annulé par le tribunal administratif de Lille pour insuffisance de motivation, ce dernier, bâti sur le même moule, pourrait bien subir le même sort. Et donc remettre virtuellement Gérard Dalongeville en position de maire, puisque s'il n'est pas révoqué, les élections de juin dernier pourraient être considérées comme caduques. Un cas de figure sans précédent sur le territoire français... Toutefois, si ce cas se présentait, le préfet évoque plutôt la prise en urgence d'un nouvel arrêté de révocation. Motivé celui-là. Mais qui pourrait bien entraîner... de nouvelles élections municipales. Auxquelles pourrait participer Gérard Dalongeville ? Rien de moins sûr.
Mais l'ex-maire a encore deux cartouches dans le fusil. La première : un recours visant à demander l'inéligibilité de Daniel Duquenne, le nouveau maire d'Hénin-Beaumont, de par sa fonction de... directeur à la Région. La seconde cartouche ? Eh bien il s'agit d'un second recours, cette fois-ci en annulation de l'élection municipale. Une procédure dans laquelle l'a également rejoint, avec un autre argumentaire, le FN Steeve Briois.

Y a-t-il un maire en ville ?
Le moins que l'on puisse dire, depuis cet été, c'est que ce n'est pas une vague d'enthousiasme qui a accueilli l'arrivée de la liste « Alliance républicaine » en mairie. On lui reproche pêle-mêle, une trop grande complaisance envers son opposition FN un manque d'autorité et de perspectives dans la conduite des affaires, quand ce n'est pas un certain amateurisme mais aussi de n'avoir pas résisté au chant des sirènes lorsqu'un ex-soutien de Gérard Dalongeville, le leader MRC, Jean-Marie Alexandre, est venu proposer son appui logistique. Un coup de mou amplifié après le récent accident cardio-vasculaire dont a été victime Daniel Duquenne. Un maire dont on se demande quand il sera en capacité de reprendre ses fonctions

Plus dure sera la chute

Les années passant, les « affaires » héninoises se structurent. Et c'est désormais un intermédiaire qui se charge de cette besogne occulte, un cabinet-conseil de la métropole devenu passage obligatoire pour faire des affaires dans cette bonne ville d'Hénin-Beaumont. ...

Un système bien cadenassé, seuls quelques rares hommes de confiance du maire en étaient les rouages, tandis que la masse des autres élus au mieux ignorait tout, au pire faisait semblant de ne rien voir du jeu pervers mis en place.
Du côté des « services », la sonnette d'alarme ne sera jamais tirée. Et pour cause, le maire ne voulant pas qu'un directeur général des services trop zélé mette le nez dans le système bien huilé mis en place. D'où la décision de confier pendant plusieurs années la gestion des services à un privé, à quelques années de la retraite. Qui ne posera aucune question gênante et préservera l'omnipotence du maire. Son successeur, promu de manière interne regardera également la retraite se profiler, sans imaginer faire la moindre vague...
Un jeu de trésorerie parallèle qui est alimenté via des facturations bien fantaisistes, la ville réglant petit à petit à tour de bras des prestations non effectuées et parfois même incongrues par rapport à la nature même des entreprises employées. Sociétés de surveillance, de nettoyage, de travaux publics, elles se pressaient alors au portillon héninois, flairant la bonne aubaine. Un proche du maire représente le symbole même de cette manière de faire, celui-ci devenant le plus gros fournisseur de la Ville en vendant à la collectivité absolument tout, du papier toilettes aux abris d'entraîneurs, le tout à des prix bien éloignés de ceux du marché. Mais en toute légalité apparente.Les affaires se règlent rubis sur l'ongle via des entreprises paravents. L'une d'entre elles gère un restaurant du centre-ville où Gérard Dalongeville a lui-même quelques intérêts familiaux. Et où la surfacturation des repas d'aînés ou patriotiques est monnaie courante.Un jeu d'argent qui, bien évidemment, attirera rapidement des convoitises. Petit à petit, les entreprises ayant respectablement pignon sur rue commencent à être remplacées par des hommes d'affaires beaucoup moins respectables. Et des collusions que certains ne manqueront de qualifier de mafieuses finiront par faire du système héninois une machine infernale et incontrôlable.
Le début de la fin est proche... Pendant que les affaires prospèrent à Hénin-Beaumont, a contrario d'un budget qui, lui, devient de plus en plus alarmant (au point d'être désormais régulièrement dans le collimateur du préfet et de la chambre régionale des comptes), Gérard Dalongeville renoue petit à petit avec le PS de ses premières amours.En 2003, grâce aux bons offices de l'appui de toujours, Jean-Pierre Kucheida, le maire d'Hénin-Beaumont fait acte d'allégeance en offrant sur un plateau d'argent les bijoux de famille héninois, à savoir le vaste patrimoine immobilier de la SAEMIC. La société d'économie mixte de l'Héninois sera dorénavant absorbée par l'hydre Artois Développement, outil d'aménagement devenu au fil des années le véritable bras armé du PS dans le Pas-de-Calais.

L'année suivante, en devenant un supporteur inconditionnel de Daniel Percheron lors des régionales, le maire d'Hénin-Beaumont redevient progressivement persona grata dans les cercles socialistes. Où certains réseaux travaillent d'arrache-pied pour lui refaire une virginité politique... Ainsi, régulièrement, les caciques se succèdent à Hénin pour chanter les louanges de l'ex-fils prodigue redevenu fréquentable. « Vous avez un bon maire, gardez-le ! » se hasarde même à lancer Jean-Pierre Kucheida lors d'une mémorable cérémonie de voeux, face à des socialistes héninois médusés. Le tabou est tombé. Dalongeville, l'honni, sait désormais que les jours sont comptés avant qu'il soit officiellement convié à revenir dans la famille socialiste.Vers 2005-2006, le périmètre héninois ne satisfait plus Guy Mollet. Son Journal du pays est alors en difficultés et un sauvetage in extremis de la liquidation judiciaire (Gérard Dalongeville mettra carrément 50 000 euros sur la table pour sauver « son » journal) ne lui offre qu'un ultime répit.
Alors ce dernier prend son bâton de pèlerin pour aller chercher des affaires extra muros.
L'homme a deux destinations de prédilection, dont la région de Carcassonne où il s'est enferré dans un projet de villages-vacances... qui ne verra jamais le jour.
Un peu plus loin, dans les Landes, à Léon, le maire l'a chargé de trouver un acheteur pour une résidence de vacances appartenant à la Ville d'Hénin-Beaumont, abandonnée depuis plusieurs années et tombée en conséquence dans un état pitoyable. Pour ce faire, de multiples déplacements en avion-taxi en direction de Dax ou Biarritz seront autorisés par le maire pour une ardoise totale prohibitive de plus de 100 000 euros... Elles permettront à M. Mollet de voler du Luxembourg au Touquet en passant par Cannes et Carcassonne.

À Hénin, en 2007-2008, de nouvelles entreprises débarquent d'on ne sait où pour effectuer divers travaux, pas toujours nécessaires d'ailleurs, mais toujours à des tarifs prohibitifs, à la piscine ou au centre culturel de l'Escapade par exemple. Une entreprise à la réputation sulfureuse, partageant son activité entre Meurthe-et-Moselle et Luxembourg, entre ainsi dans la danse héninoise et désire même y implanter son siège social. Et elle n'est pas la seule... Autour d'Hénin-Beaumont, d'autres partenaires en affaires réussissent également à avoir leurs entrées en mairie. Où, curieusement, ils font bientôt la pluie et le beau temps, le maire leur octroyant des marchés incroyables. Qui commencent à faire grincer des dents chez certains cadres municipaux se rendant compte qu'on ne contrôle plus rien à l'hôtel de ville.
C'est ainsi que, pour changer quelques carreaux dans les douches d'une salle de sports municipale, un entrepreneur local dont la boîte vient d'être liquidée débarque avec de la main-d'oeuvre clandestine pour poser la faïence manquante. Prix de la facture acquittée à une société ne disposant même plus d'un numéro de SIRET : 25 000 euros. Cher du carreau ! Hurlements en retour pour les municipaux découvrant le pot aux roses alors qu'ils ont, eux, reçu la consigne de se serrer la ceinture, afin de suivre les consignes édictées par la chambre régionale des comptes ayant, depuis 2004, mis les finances héninoises sous perfusion.« Faut rien dire, faut surtout rien dire ! », tente-t-on de calmer à la Direction des services « Tout a été acté dans le bureau du maire, tout va bien ! » explique-t-on alors sans ambages pour justifier l'injustifiable.

Tout va bien mais les finances coulent à un rythme inimaginable, les pressants amis travaillant pour la Ville se rémunèrent à prix d'or : tarif de la sonorisation d'un événement, salle Wilquin, alors qu'il suffit de passer un câble pour se passer d'un prestataire : 6 000 euros mise à disposition de signaleurs pour la course de la Sainte-Barbe (des bénévoles habituellement) : 4 990 euros... La gestion occulte de la Ville devient même surréaliste lorsque des appartements loués dans le Douaisis, au titre de logements sociaux, se métamorphosent en repaires de chaudes soirées pour chefs d'entreprises et élus amis. Qui tremblent aujourd'hui de voir leur nom mêlé à l'affaire héninoise. Bref, rien ne va plus dans le royaume héninois... Le 7 avril dernier, alors qu'il ne se doute pas encore que le destin, sous forme d'une équipe du SRPJ, va frapper à sa porte, Gérard Dalongeville se prépare à débuter sa journée sur les chapeaux de roue. Sur le coup de 8 heures, il a rendez-vous avec Guy Mollet qui a apparemment enfin trouvé l'oiseau rare, un dentiste roubaisien à même de racheter la ruine qu'est devenue la résidence de Leon.
Las, l'affaire ne sera jamais conclue, la grande vie héninoise va, quelques heures plus tard dans le bureau de la juge d'instruction Véronique Pair, tomber comme un fragile château de cartes.

Mises au point

Pour que les choses soient claires, je tiens à préciser ce qui suit:

1- Concernant la fin de la détention provisoire de Gérard Dalongeville.


L'ex-maire d'Hénin-Beaumont est resté en détention provisoire pendant une période anormalement élevée. On peut supposer que la justice avait des éléments suffisants pour le maintenir en prison, dans des conditions certainement difficiles: si cela n'était pas le cas, les conseils (M.Cattoir, en particulier), ont des voies de recours possibles qu'ils ne manqueront pas d'utiliser s'ils estiment la détention abusive.

En ce qui me concerne, je ne peux que me référer au droit: GD est présumé innocent. Ce qui ne signifie nullement qu'il ne soit pas coupable. Je ne prendrai qu'un seul exemple: en 2006, la CRC estimait, dans son avis du 23 juin 2006, que: " par la mise en oeuvre de ces différentes mesures, la commune a ainsi pu rétablir l’équilibre de ses finances, avant le terme qui lui avait été proposé par la chambre dans son avis du 7 novembre 2003"; dans un nouvel avis du 23/6/2008, elle établissait que: "le budget primitif de l’exercice 2008, après révision des prévisions de recettes et de dépenses afin d’en assurer la sincérité, n’a pas été voté en équilibre réel ; que le besoin definancement résultant de ces prévisions afin d’atteindre l’équilibre s’élève à 12 778 853 € ;". La question est de savoir si ce déficit, creusé en 2 ans (!), très important pour une commune de 26 000 habitants, est dû à une "simple" mauvaise gestion ou à des malversations: c'est à la justice de trancher.

Je ne peux quand même qu'être étonné, que, devant les reproches (fondés ou non) qui lui sont adressés, GD ait fait des déclarations triomphantes, plutôt que d'adopter un profil bas, qui semblait pourtant de circonstances, en attendant que la justice se prononce...

2- Concernant la préparation des élections régionales.


Je réaffirme, ici, ce que j'ai déjà eu l'occasion de dire, depuis plusieurs années : je ne suis pas candidat à ces élections, ce mandat demandant, même sans délégation, un investissement temps trop important, pour celui qui, comme moi, souhaite se consacrer, non seulement à des activités professionnelles, mais également à sa vie privée. Néanmoins, mon activité politique continuera tant que la menace du FN persistera à Hénin-Beaumont. Pour cela, j'ai condamné et je condamne tout ce qui favorise son accès au pouvoir: à savoir la gestion déplorable des finances publiques, hier, l'amateurisme et la connnivence avec le FN aujourd'hui.

J'avais écrit, en 2006, qu'il faut pouvoir faire briller le mot espoir chez nos concitoyens. Malheureusement personne n'en a été capable, jusqu'à présent...

dimanche 22 novembre 2009

Dalongeville : l'homme par qui la faillite héninoise est arrivée (1/2)


Avec l'aimable autorisation de La Voix du Nord, vous trouverez, une série de 2 articles qui ont plusieurs mérites:

- fournir des informations nouvelles sur ces 10 dernières années de descente aux enfers;

- rappeler que sous GD un régime "maffieux" s'est mis en place et que les fanfaronnades de l'ex- maire, aujourd'hui sorti de 7 mois de détention provisoire (!) sont surréalistes;

- précise bien la situation de GD: certes il est présumé innocent tant qu'il n'est pas jugé, mais cela ne signifie pas qu'il ne soit pas coupable, comme on essaye de nous le faire croire!

- évoque, bien que ce ne soit pas tout à fait le sujet, la carence (inaction aggravée par une absence totale et désespérante de communication) et la connivence stupéfiante avec le FN...

samedi 21.11.2009, 05:04 - PASCAL WALLART


L'HEURE DE LA REVANCHE

Au départ était un garçon débrouillard, débordant d'idées et d'empathie pour les gens... Après une prime jeunesse passée en Seine-Saint-Denis, le voilà, débarquant, adolescent, à Ervillers, tout près de Bapaume, où sa maman ouvre un café-restaurant dans l'ancienne boucherie familiale.

Le jeune Gérard Dalongeville y bout très vite de l'envie d'organiser la vie du village. À telle enseigne qu'en 1989, à peine âgé de 19 ans, l'étudiant en sciences éco intègre une liste aux municipales, sous la houlette d'un cousin, Barthélémy Bizart, afin de déboulonner le maire sortant.

Arborant déjà son célèbre collier de barbe, le jeune Dalongeville se lance alors à corps perdu dans sa délégation au sport. Ce sont là, officiellement, ses premiers pas dans la vie politique même si, quelques années plus tard, M. Dalongeville s'inventera, au fil des entretiens, une carte au PS dès l'âge de 16 ans ou une participation en 1988 aux cantonales, sous l'étiquette socialiste face à un lieutenant de Jean-Paul Delevoye. Duel qui n'a existé que dans ses rêves... En revanche, ce qui est alors bien réel, c'est que l'étudiant crève d'envie de se frotter aux réalités de la vie politique à une autre échelle que celle de son village. Son souhait est tout simplement de vendre son talent à un politique assez puissant, de gauche de préférence, et de grandir dans son ombre.

Ce qui motive le Bapalmois à quitter sa contrée bucolique pour s'attaquer à la capitale lilloise, là où tous les pouvoirs sont concentrés.

Notre homme prend alors en ligne de mire le conseil régional, où il a déjà effectué un stage d'été. Faisant preuve de trésors de diplomatie et de charme, l'étudiant assiège les secrétaires de trois vice-présidents emblématiques du PS dans le Nord - Pas-de-Calais : Daniel Percheron, Serge Janquin et Umberto Battist. « Il discutait tout le temps avec nous, nous apportait des roses et l'on sentait bien qu'il avait une fascination pour Daniel Percheron qu'il voulait à tout prix rencontrer », raconte l'une d'entre elles.

L'étudiant crève d'envie de se frotter aux réalités de la vie politique

L'homme se fait tellement insistant que l'élu liévinois finit par le recevoir. Ne pouvant lui fournir d'emploi, il l'aiguille alors vers un jeune et brillant maire qui vient d'être élu à Hénin-Beaumont. « Va voir Pierre Darchicourt de ma part ! », confie-t-il à l'apprenti Rastignac, qui ne se fait pas prier pour frapper à la porte de celui qui, à Hénin-Beaumont, a su mettre ses pas dans ceux du « monument » Jacques Piette et vient également d'être nommé vice-président à la Région.

La recommandation de Percheron fait mouche puisque le maire d'Hénin-Beaumont trouve illico presto un poste au jeune homme au sein d'une société d'économie mixte. Zélé et cherchant vite à se rendre indispensable, Gérard Dalongeville n'y fera pas de vieux os, se retrouvant rapidement propulsé au cabinet du maire, alors dirigé par l'efficace Anne de Coupigny.

Dès son arrivée au cabinet Darchicourt, l'enfant d'Ervillers commence à mettre au point la stratégie qui lui assurera un succès foudroyant. Déployant des tonnes d'empathie pour les uns, de petites attentions pour les autres, l'attaché de cabinet focalise toutes les attentions et tire dans l'ombre les ficelles d'un jeu cruel dont la directrice de cabinet de Pierre Darchicourt fera rapidement les frais.

La place est alors libre pour la première heure de gloire de Gérard Dalongeville, « dircab » fourbe et mielleux pour les uns, efficace et disponible pour les autres. Un personnage qui ne laisse guère indifférent mais révèle déjà les zones d'ombre qui feront du futur maire d'Hénin-Beaumont une personnalité sulfureuse. Avec un goût prononcé pour l'intrigue, le mensonge, la manipulation, tout cela enrobé dans une bonhomie, un indéniable savoir-faire relationnel et un constant sourire enjôleur.

On commence à le dire futur dauphin de Darchicourt lorsque, début 1999, tout bascule. Le maire passe une soufflante magistrale à son « dircab » qui a poussé le bouchon un peu trop loin en jonglant sans modération avec des bons de commande. Une irrégularité que le directeur général des services, ayant Dalongeville dans le collimateur, s'était empressé de dénoncer à Pierre Darchicourt.

Une nouvelle ville est en marche, promet son slogan. Mais à quel prix

Vexé d'avoir été pris la main dans la confiture, Dalongeville donne alors sa démission, espérant secrètement être rattrapé par le fond de la culotte. Il ne le sera pas. À compter de ce jour, il n'aura qu'une obsession : déloger Darchicourt de son fauteuil et devenir calife à la place du calife. Pour ce faire, tous les moyens seront bons, y compris la mise en connexion de tous les ennemis du maire d'Hénin-Beaumont. La rébellion de Dalongeville sera l'occasion rêvée pour le maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, et le futur président de Région, Daniel Percheron, de se débarrasser d'un Darchicourt véritable desperado refusant de se plier aux exigences de la fédération du PS, qui venait de briser l'occasion unique de créer une communauté urbaine réunissant Lens-Liévin et Hénin-Carvin.

Gérard Dalongeville se réfugie sous l'aile protectrice du puissant édile liévinois qui lui trouve un job au conseil supérieur de l'électricité et du gaz où il est missionné. Au contact du cacique, Gérard Dalongeville apprend mille et une ficelles... qu'il n'oubliera jamais.

Début 2000, il se déclare officiellement candidat contre Darchicourt. Le PS feint alors de l'exclure, même si la sanction ne sera jamais officiellement entérinée, et regarde finalement le fier Pierre Darchicourt tomber sous les coups nourris de son ex-poulain sachant mettre le doigt où ça fait mal. En créant un front uni anti-Darchicourt et promettant aux Héninois des lendemains rieurs, Gérard Dalongeville s'empare sans coup férir de la mairie d'Hénin-Beaumont. Une nouvelle ville est en marche, promet son slogan. Mais à quel prix... Les clés de l'hôtel de ville d'Hénin-Beaumont en main, le nouveau maire se concentre sur une priorité : assurer ses arrières puisqu'après six mois à la mission gaz-électricité, il a dû lâcher son job de commercial au sein de l'agence Marianne Communication.

Devenant de droit président de la SAEMIC, gérant un important patrimoine immobilier, il envisage alors de salarier cette fonction. Un tour de passe-passe qui ne peut s'effectuer que si le conseil d'administration donne son feu vert... ainsi que le conseil municipal. Il refusera cette double humiliation.

Très vite, une rencontre va faire basculer sa vie. Au coeur de l'été 2001, Fréquence Nord parraine une tournée qui a été déléguée à un certain Guy Mollet, un « faiseur » d'affaires à la sulfureuse réputation usée essentiellement dans le milieu cycliste. Du Groupement au CC Wasquehal en passant par le Grand Prix d'Isbergues, notre homme, roué comme pas un, madré et possédant un carnet d'adresses épais comme un Bottin, est aussi connu que redouté.

Un profil de roublard sympathique, toujours prêt à monter une affaire ou recommander une combine sur le fil du rasoir, qui fascine le nouveau maire d'Hénin-Beaumont. Mais il faudra attendre une année pour qu'un « deal » finisse par les unir. Mollet reprend en main un hebdo gratuit, Hénin Info, le métamorphosant en Journal du pays, bras armé de la propagande dalongevilienne et de premières petites affaires en famille. Le contrat est simple, Dalongeville déléguant au JDP la communication municipale au rythme de plus de 14 000 euros par mois... Un passage « publicitaire » quasi obligatoire pour les entreprises travaillant régulièrement pour la ville. Dalongeville, quant à lui, endosse dans l'ombre le rôle de rédac'chef de l'hebdomadaire dont il relit à la loupe chaque épreuve. le « la » pour les premières relations entre Gérard Dalongeville et les entreprises amenées à travailler pour Hénin-Beaumont, contacts scellés via des accords déroutants. C'est ainsi que, petit à petit, disparaîtront curieusement du patrimoine communal toute une série de matériels... que l'on retrouvera parfois loués à la ville à des tarifs prohibitifs. Ce sera le cas pour une balayeuse, un pont lumineux... Entre la ville et certaines entreprises frappant à la porte, le contrat de confiance est pour le moins particulier, se réglant très souvent en toute discrétion lors d'une rencontre avec l'adjoint aux finances, avant qu'un autre élu n'entre dans la danse. Dans un premier temps, les « deals » sont passés directement à l'hôtel de ville avec une partie officiellement réglée s'accompagnant d'un droit d'entrée en liquide qui prenait la direction du coffre-fort majoral.

samedi 21 novembre 2009

On efface tout et on recommence ! Les 100 premiers jours du Maire d’Hénin-Beaumont (2)


SEPTEMBRE

- 2 : Conseil municipal ordinaire

- 3 : Réunion sur le Développement Durable : services et adjoint avec délégation spécifique (transversale)

- 4 : Position à prendre sur l’éventuelle réponse du Préfet sur les impôts : continuer à négocier ?

- 7 : Point Presse . Réunion du Comité des Sages : mise en place et objectifs

- 8. : Réunion de l’Atelier d’Urbanisme : mise en place et objectifs

- 9 : 1ère réunion des Conseils de quartier (C Q) : rôle, compétences, budget

- 11 : Point sur la mission d’audit (avec DGS)

- 14 : Point Presse

- 15 : Espoir n°2 : parution

- 16 : 2ème CQ :

- 18 : Conseil municipal rôle, compétences, budget

- 21 : Point Presse

- 22 : Conseil des Jeunes : mise en place et objectifs

- 23 : 3ème réunion de CQ : : rôle, compétences, budget :

- 24 : Résultats de l’appel d’offres pour désignation des 3 cabinets HB 2030

- 28 : Point Presse . Point Audit

- 30 : 4ème réunion CQ : rôle, compétences, budget :


OCTOBRE

- 1 : Conseil municipal extraordinaire pour faire le point sur les priorités fixées

- 5 : Point Presse. Conseil Municipal

- 6 : Programme Formation des élus

- 7 : 5ème réunion CQ :

- 8 : Rapport final audit

- 12 : Point Presse. Conseil municipal extraordinaire : Présentation du rapport d’audit


Cet agenda ne tient pas compte des dossiers CAHC, des commissions municipales, des dossiers avec la Région et le Département, etc.

Il tient compte de ce que nous avions proposé depuis plusieurs mois, à savoir :

- les priorités (gestion interne, Projet de ville, implication des citoyens)
- l’impératif de communiquer pour donner l’Espoir à nos concitoyens

Est-il trop tard pour s’y mettre ?

vendredi 20 novembre 2009

On efface tout et on recommence ! Les 100 premiers jours du Maire d’Hénin-Beaumont (1)

Voici ce qu’auraient pu être les 100 premiers jours (les 3 premiers mois plus la semaine "non officielle du 6/7 au 12/7) de la nouvelle mandature (13/7 au 12/10)…

JUILLET

- semaine du 6 juillet (avant élections du Maire) : rencontre avec le personnel (agents, syndicats, cadres)

- 13 : Remerciements aux électeurs (lettre, presse)

- 15 et 16 : séminaire élus et cadres sur les priorités

- 17 : premières décisions d’économies de gestion. Choix d’une assistance pour élaborer le cahier des charges HB 2030 pour le choix de 3 cabinet d’études chagés de nous présenter chacun un projet (toutes ces études et assistance prises en charge par le SMT)

- 20 : Réunion Presse. Décisions sur les nouvelles procédures d’engagement

- 21 : lettre au Préfet sur l’augmentation des impôts et demande de RV

- 22 et 23 : suite du séminaire sur les priorités

- 24 : RV avec le nouveau DGS pressenti (libre à partir de la fin octobre)

- 27 : Point presse. Lettre au centre de gestion pour mettre en place une équipe d’audit sur les procédures internes et conseil sur l’organigramme (stagiaires encadrés par des enseignants)

- 29/30 : suite et fin du séminaire sur les priorités

- 31 : RV avec D.Dupilet (Président du Conseil Général) pour mise à disposition, par voie de détachement, pour 2 ans, de cadres expérimentés (juriste, ingénieur Travaux, Directeur administratif et financier)

AOÛT

- 3 : Point Presse. Consultations (élus, société civile) sur les priorités)

- 4 : suite consultations

- 5 : RV Préfet sur les impôts : demande de dotation extraordinaire , en compensation de la responsabilité de l’Etat pour manque de surveillance des finances d’HB, malgré tous les clignotants.

- 6 : RV D.Percheron, Président du Conseil Régional (voir 31/7)

- 7 : conseil municipal extraordinaire sur les priorités : gestion financière et administrative, projet urbain HB 2030 (y compris Tramway), démocratie participative locale (voir propositions AA 22, 23, 24 juillet sur son blog).

- 10 : Point Presse. Consultation élus et Société civile sur le cahier des charges pour l’étude HB 2030

- 11 et 12 : suite consultation

- 13 : mise en place du comité consultatif permanent pour HB 2030

- 14 : RV Mission audit (avec élus, cadres et futur DGS)

- 17 : Point Presse. Finalisation cahier des charges pour choix des 3 bureaux d’études HB 2030

- 18 : Conseil municipal extraordinaire sur « La démocratie participative locale »

- 19 : Parution du Journal municipal n°1 (Espoir)

- 20 : 1ère réunion du CC HB 2030

- 21 : Réunion sur la formation du personnel, avec futur DGS, mission d’audit, syndicats. Réunion pour faire le point sur la mission d’audit (avec DGS)

- 24 : Point presse. Lancement appel d’offres projet HB 2030

- 25 : Réunion CAHC et Conseil régional pour faire le point sur les projets ANRU sur HB

- 27 : réunion des associations

- 28 : réunion des associations sportives

- 31 : Point Presse. Réunion des commerçants



A suivre

jeudi 19 novembre 2009

Dernière minute: AFP: G. Dalongeville libre...

Par AFP, publié le 19/11/2009 à 17:29 -


ARRAS - La cour d'appel de Douai (Nord) a décidé jeudi de remettre en liberté sous contrôle judiciaire l'ancien maire socialiste d'Henin-Beaumont (Pas-de-Calais), G. Dalongeville, mis en examen et écroué en avril dans une affaire de fausses factures, a-t-on appris de sources concordantes.


Gérard Dalongeville devrait quitter la prison de Longuenesse (Pas-de-Calais) jeudi soir ou vendredi matin, a indiqué à l'AFP son avocat, Maître Cattoir

"La chambre de l'instruction (de la cour d'appel de Douai) a estimé que sa détention n'était plus utile aux nécessités de l'enquête", selon une source judiciaire. Le parquet général ne s'est pas opposé à sa libération.

Son contrôle judiciaire lui fait notamment interdiction de sortir du département des Vosges où il a indiqué vouloir se rendre, et l'oblige à se présenter une fois par semaine dans un commissariat ou une gendarmerie.

"Je ne peux que me réjouir de sa mise en liberté. J'ai toujours considéré que cette détention provisoire était un peu longue", a indiqué à l'AFP Me Cattoir, qui était "prêt à aller jusqu'au bracelet électronique" pour obtenir la mise en liberté de son client.

"Je suis plutôt pas mécontente. M. Dalongeville va pouvoir parler des complicités éventuelles dont il a bénéficié. Ca pourrait être intéressant pendant la campagne des régionales", a réagi pour sa part Marine Le Pen, vice-présidente du Front national (FN) et conseillère municipale à Henin-Beaumont.

Gérard Dalongeville avait été mis en examen et écroué début avril pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme présumés. Il encourt dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

L'enquête, lancée en juin 2008, a mis au jour un système de fausses factures établies entre 2006 et 2008 au bénéfice de sociétés qui n'auraient jamais honoré les prestations correspondantes. Le montant de ces factures pourrait atteindre pas moins de quatre millions d'euros.

Suspendu, puis révoqué de son poste de maire fin mai, Gérard Dalongeville a été exclu depuis du Parti socialiste.

Le tribunal administratif de Lille a annulé fin octobre l'arrêté de suspension du 27 avril 2009 du ministère de l'Intérieur et l'avocat de l'élu a déposé un recours devant le conseil d'Etat pour faire annuler le décret de révocation pris par le président Nicolas Sarkozy.

Le 5 juillet, le divers gauche Daniel Duquenne, soutenu par le PS, avait succédé à M. Dalongeville comme maire, en devançant de peu la liste FN menée par Steeve Briois et la vice-présidente du parti, Marine Le Pen, lors de l'élection municipale provoquée par cette révocation.

mercredi 18 novembre 2009

Grippe A et vaccination : les quatre raisons d'une crise de confiance



(Ci-dessous, un article du Monde daté du 17/11, que j'ai remis en forme)




En dehors des contre-indications avérées, il ne devrait pas y avoir de raison d'être réticent à la vaccination contre la grippe pandémique. L'intérêt de se protéger individuellement d'une maladie qui peut prendre des formes graves et de ne pas transmettre à plus fragile que soi le nouveau virus grippal A(H1N1) aurait dû suffire, malgré la crainte d'effets indésirables, rares mais possibles, comme l'illustre la survenue d'un cas à confirmer de syndrome de Guillain-Barré.

Alors, comment expliquer les doutes, les interrogations ou l'hostilité, reflétés par les médias, que suscite la campagne de vaccination de masse proposée à la population ?

Quatre catégories de raisons peuvent être individualisées, toutes exacerbées par la crise économique : celles liées aux incertitudes, les liens entre santé et argent, les réactions au cours suivi par la pandémie et une crise de confiance durable à l'égard des gouvernants et des institutions.

- Premier type de raisons : l'ébranlement des certitudes devant une pandémie qui ne ressemble pas à ce qui était annoncé. Loin des millions de morts des pandémies du siècle précédent et des 50 % à 60 % de taux de mortalité pour l'homme du virus de la grippe aviaire H5N1, la première pandémie du XXIe siècle a l'apparence d'une grippe banale. L'aiguillon de la catastrophe imminente est sérieusement émoussé. S'y ajoute le syndrome de la ligne Maginot. Le gouvernement a dû effectuer un virage sur l'aile pour adapter ses plans. Il a réintégré par la fenêtre les médecins de ville qu'il avait fait sortir par la porte. Difficile ensuite de les mobiliser. Idem pour les pharmaciens. L'impossibilité réelle de maintenir une comptabilité des cas de grippe A (H1N1) a aussi accentué le flou sur la maladie. Logique épidémiologique contre bon sens populaire.

- A ces premières raisons s'ajoute la question de l'argent. Notre culture reste pétrie de l'idée, salubre, que la santé a peut-être un coût mais n'est pas une marchandise. C'est précisément ce qui a choqué dans les scandales de sécurité sanitaire, grands et petits, depuis celui du sang contaminé qui ont bouleversé notre paradigme : des praticiens, des industriels pouvaient faire passer leurs intérêts matériels avant notre santé.

On aurait du mal à tirer des larmes aux personnes frappées par la crise en leur disant que, par exemple, GlaxoSmithKline, auquel la France a passé commande de cinquante millions de doses de vaccins et de neuf millions de doses de Relenza - avec le Tamiflu, l'un des deux médicaments antiviraux utilisés contre la grippe -, en plus des ventes du vaccin contre la grippe saisonnière, n'aura pas fait de bonnes affaires en 2009. L'importance des bénéfices des industriels est un sujet en soi, mais ne peut être le seul critère d'appréciation de l'intérêt médical d'un vaccin.

L'argent est aussi au coeur des conflits d'intérêts. Des institutions, des responsables politiques peuvent estimer avec pragmatisme que les experts les plus compétents sont naturellement sollicités par les industriels et qu'il suffit de rendre ces liens publics pour régler le problème. Pas sûr que cela suffise à dissiper les doutes sur l'indépendance des conseils donnés. De même, comment éviter que, passées sous silence, les années de Roselyne Bachelot dans l'industrie pharmaceutique ne posent question ? Surtout que, s'agissant de vaccins, continue de planer en France l'ombre des effets attribués aux vaccins contre l'hépatite B, malgré les données épidémiologiques n'allant pas dans ce sens.

- Une troisième catégorie de raisons est en jeu. Contrairement à d'autres pays, le gouvernement français a vu large dans ses commandes afin de pouvoir vacciner toute personne qui le souhaite. L'abondance de vaccins, a fortiori si une seule injection suffit, alimente l'attentisme : " Puisqu'il y en aura pour tout le monde, les autres d'abord ! ", se disent ceux qui craignent de servir de cobaye à l'industrie pharmaceutique. D'autant que le manque d'empressement des soignants à se faire vacciner incite à tergiverser. Il y a gros à parier qu'une évolution péjorative de la pandémie précipiterait, mais un peu tard, beaucoup de monde vers les centres de vaccination.

- La dernière raison aux doutes persistants relève d'un hiatus entre les centres de pouvoir et la majorité des Français. Comme dans toutes les crises majeures, s'expriment ici les sentiments de la population à l'égard de la manière dont l'Etat garantit la santé des citoyens : " Vos actes nous disent l'importance que nous avons à vos yeux de gouvernants. " Le débat sur le principe de précaution n'exprime pas autre chose. Un Etat qui fait des promesses de maintien de l'emploi dans des usines en conflit sans les tenir devrait-il s'étonner de ne pas être cru sur parole ou de susciter des anticorps lorsqu'il parle de la grippe ?

Tout cela a donné aux ligues antivaccinales une occasion historique de déborder de leur public habituel, grâce à l'Internet, en débitant des sornettes. Plus que leurs arguments, c'est le manque de débat public organisé, d'implication démocratique de la population dans la préparation et la réponse à la pandémie qui se révèlent si contre-productifs lorsqu'il faut mobiliser autour de la vaccination.

Paul Benkimoun

Prémonitoire

Que peut-il ? Tout.

Qu'a-t-il fait ? Rien.

Avec cette pleine puissance,

en huit mois un homme de génie

eût changé la face de la France,

de l'Europe peut-être.

Seulement voilà, il a pris la France

et n'en sait rien faire.

Dieu sait pourtant que le Président se démène :

il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ;

ne pouvant créer, il décrète ; il cherche

à donner le change sur sa nullité ; c'est

le mouvement perpétuel ; mais, hélas !

cette roue tourne à vide.



L'homme qui, après sa prise du pouvoir

a épousé une princesse étrangère

est un carriériste avantageux.

Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots,

ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.

Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.

Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.

Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit

et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme,

il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.

On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds,

lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !



Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde,

d'un homme médiocre échappé.







Victor Hugo dans "Napoléon le Petit"

Réédité chez Actes Sud



A qui pensiez-vous?
Voir à ce sujet, l'interview de VH, publié le 19/2/08

lundi 16 novembre 2009

Sur la manifestation de samedi 14 novembre

Pour répondre aux questions sur ce que je pense de la manifestation organisée par "Un nouvel élan"ce dernier samedi:

A- si l'on juge cette manif quantitativement, elle ne fut pas une réussite: une cinquantaine de personnes seulement. Pourquoi? Probablement parce que beaucoup y ont vu une tentative de récupération politique: les organisateurs auraient dû faire abstraction des étiquettes politiques. Plus sûrement parce qu'il est difficile de mobiliser à HB, j'en ai déjà fait l'expérience, même si la cause paraît juste...On fait référence à la manifestation de 2005 qui avaient rassemblé 500 personnes suite à l'augmentation de 85% de la fiscalité! Vous voyez le seuil minimum pour mobiliser quelques centaines de citoyens...Dûr, dûr!

En outre, n'oublions pas que moins de 40% des Héninois payent un impôt local...

Je ne suis pas sûr non plus que le contenu de l'appel à manifester était audible: réclamer le remboursement du montant de l'augmentation de l'impôt, c e n'était pas le meilleur des slogans...

B- Mais si l'on se place sur le plan qualitatif, je pense que cette manifestation était positive:

- elle a fait parler d'elle et les Héninois, même s'ils ne se sont pas déplacés, et même s'ils ne sont pas concernés par l'impôt, savent que ce dernier, a, une nouvelle fois augmenté et que le Maire ne s'est pas battu pour refuser l'augmentation.

- elle a prouvé que des citoyens pouvaient encore se révolter contre une injustice, malgré l'individualisme, TF1, Auchan, le Loto... tous ces "opiums du peuple"!

- elle a démontré, et c'est le point essentiel, qu'il existe d'autres protagonistes politiques à HB, que les 2 partis composant le conseil municipal. Les Héninois ont pu apprendre que le mano a mano FN/AR n'était pas une figure imposée, comme le souhaitent ces 2 partis (ou association, de moins en moins apolitique)... La diversité ce n'est pas seulement bon pour la nature et les hommes, mais cela l'est également pour les idées...

En conclusion:

- il faut inventer d'autres formes de mobilisation (ce n'est pas pour rien que le FN n'organise pas de manifestation de ce genre, parce qu'il sait très bien, qu'à part ses militants, il n'attirerait personne...). Beau sujet de réflexion pour les militants héninois, à prendre à bras le corps!

- il est nécessaire de pacifier le débat politique: pour cela construisons, débattons, préoccupons-nous du quotidien de nos concitoyens, et cessons les insultes et invectives, notamment sur les blogs: elles sont en effet démultipliées par le bouche à oreille et décrédibilisent encore plus la parole politique. Il faut absolument faire cesser tout commentaire blessant: aux webmester républicains de jouer! Je suis partisan d'expurger les propos indignes des blogs: si l'on s'y mettait tous (Modem, MJS, UMP, AR, DLR1, PC, AA ...)? Une charte éthique des blogs héninois serait certainement une bonne chose!

Dérapages

Éditorial du Monde daté du 14 novembre 2009


Méchantes " blagues ", provocations à l'emporte-pièce, " boutades " qui disent tout haut ce que l'on pense tout bas : un climat déplaisant, détestable même, s'est installé depuis deux mois dans ce pays. L'on aurait tort de mettre ces dérapages successifs sur le compte des inévitables scories et saillies du débat public.

En septembre, c'est Brice Hortefeux qui provoque le tollé. Lors de l'université d'été de l'UMP, il déclare à la cantonade, à propos d'un jeune militant d'origine maghrébine qui vient le saluer : " Il ne correspond pas du tout au prototype. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. "

En octobre, la secrétaire d'État aux sports, Rama Yade, souhaite être candidate aux élections régionales dans les Hauts-de-Seine, où elle est implantée. Une élue UMP de ce département lui conseille plutôt, conformément aux souhaits de l'état-major du parti présidentiel, de se présenter dans le Val-d'Oise, où elle ferait davantage " couleur locale ". " J'avais la naïveté de croire que j'étais une citoyenne comme les autres ", commente, blessée, la secrétaire d'Etat, d'origine sénégalaise.

C'est désormais le député UMP de Seine-Saint-Denis, Eric Raoult, qui s'en prend à l'écrivaine Marie NDiaye, de père sénégalais, lauréate du prix Goncourt. En août, elle avait jugé que la France de Nicolas Sarkozy lui paraissait " monstrueuse ", avec son " atmosphère de flicage, de vulgarité ". Estimant ces propos " insultants " et arguant du " devoir de réserve " auquel seraient tenus les lauréats du Goncourt, M. Raoult a saisi le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand. " Nous - comprendre : la France - lui avons donné le prix Goncourt... ", a-t-il ajouté. Stupéfiant.
Justifier
Misérable et ridicule polémique, ont répliqué en choeur, à chaque fois, le gouvernement et la majorité devant les protestations de l'opposition, des associations antiracistes et, désormais, de la république des lettres. Non. Ces dérapages successifs sont tout sauf " anecdotiques ", n'en déplaise à M. Mitterrand : décomplexée et débarrassée, pense-t-elle, de la menace du Front national depuis 2007, la droite s'autorise peu à peu des propos qui étaient l'apanage de Jean-Marie Le Pen depuis vingt ans et étaient alors condamnés sans réserve, y compris à droite, au nom des valeurs de la République. Tout se passe comme si l'affaiblissement de l'extrême droite avait levé les tabous. Et redonnait libre cours à un vieux fond, refoulé, plus nationaliste que national, facilement xénophobe. C'est malsain et inquiétant.

samedi 14 novembre 2009

Reprenons-nous!


Depuis le message que j'ai écrit samedi matin, pour parution ce soir, il s'est passé beaucoup de choses: un torrent de haine s'est déversé, à travers les blogs, des attaques de bas niveau sur les personnes ont été proférées, indignes de tous ceux qui se réclament d'un humanisme!

Le FN fait école: le combat de rue plutôt que le combat d'idées.

Je ne me livrerai pas à de telles pratiques: la démocratie mérite mieux que cela!

Ma part de vérité



Je voudrais mettre le holà à des non-vérités (des mensonges?), proférés à plusieurs reprises, sur ce blog, dans des commentaires récents:

1-J'ai effectivement pensé, comme bien d'autres, en 2008 et en 2009, qu'une nouvelle majorité pourrait se constituer autour de démocrates, dont l'AR. Je signale que je n'ai pas ménagé ma peine en début 2008 pour que MN Lienemann ne fasse pas alliance avec Dalongeville, mais poussée par Percheron, elle n'a pu résister à la pression.Je suis intervenu auprès du Président de Région, qui a essayé de me convaincre, un jour, de la justesse de sa stratégie, devant MNL: mon refus de m'associer n'a pas plu, c'est le moins que l'on puisse dire...

2-Lors d'une conversation téléphonique 2 ou 3 jours avant la désignation par l'AR de sa tête de liste, en juin 2009, GB m'a demandé quelles seraient mes conditions pour participer à la liste.Je lui ai répondu que tout ce qui m'intéressait, c'était le projet (je l'ai écrit également)! Il a insisté sur ces conditions: je lui ai répété que ce n'était pas le plus important; j'aurais dû alors comprendre que ce n'était pas en 48H qu'un projet pourrait être négocié (de mon côté, il était prêt...). Je n'ai pas voulu répondre. J'ai lâché, finalement,sur le ton de la plaisanterie: "Mais tu sais bien que dans une négo, on commence toujours par le maximum, mais que c'est ensuite que les demandes s'affinent"; GB m'a dit qu'il ne ferait pas état de cela, et qu'il signalerait ma volonté de monter un projet, et que lui et d'autres souhaitaient que nous collaborions (cela m'a été rappelé par certains membres de l'AR, ces dernières semaines : il se reconnaîtront) . Vous vous doutez de ma surprise d'apprendre que l'on avait présenté une demande de ma part d'être tête de liste!

J'aurais dû alors comprendre que le souhait de l'AR était bien de partir seule et d'éviter toute alliance...

Comment voulez-vous d'ailleurs que j'imagine qu'elle était décidée à faire ce cavalier seul, quand certains d'entr'eux étaient d'accord sur mon appréciation (discrète) concernant la faiblesse de l'équipe ("oui, tu as raison, c'est pour cela que l'on doit se rassembler pour muscler l'équipe!")

3- Aujourd'hui, je me dis que je n'ai pas voulu voir la vérité en face, car j'avais tous les éléments en ma possession pour prévoir la situation d'aujourd'hui...
A savoir:

- C'est vrai que nous avions une vrai divergence avec GB sur le FN. Il me disait être d'accord avec moi sur le fond (le combat contre les idées extrêmistes), mais qu'il ne servait à rien de combattre les hommes du FN à HB! Cela aurait dû être un avertissement pour moi!

- D'autant plus que 3 évènements auraient dû également m'avertir:

a) en 2005, j'avais fait venir un sociologue de mes amis, spécialisé sur le FN, pour nous en parler. 39 personnes présentes et réunion boycottée par l'AR (un seul membre, très autonome et qui a quitté l'AR, depuis, a boycotté le boycott! Il se reconnaitra...) sous prétexte que ce n'est pas ce qu'attendent les Héninois...

b) 2ème avertissement: les "révélations " faites par C.Coget et M.Le Pen étaient suffisamment précises pour faire comprendre les manipulations auxquelles se sont livrés certains.

c) Le 3ème événement est ce rapport d'un sociologue, dont j'ai fait part de la teneur dans un article du 6 août 2008, qui s'était infiltré au sein du FN d'HB et qui a fait référence aux rapports entre le FN et le l'AR; à l'époque, GB, ulcéré, m'avait juré ses grands dieux que cela n'était pas vrai (j'avais même écrit que je le croyais car c'était un "honnête homme"!); or, comme m'a dit le sociologue, personne ne l'a attaqué en diffamation (ni lui, ni Politis qui avait publié des extraits, ce qui prouvait bien ses observations...

Quel aveuglement de ma part!

Et je me dis que, malgré ses déclarations contraires, connaissant mes préventions anti-fâchistes, l''AR (certains membres?) n'a jamais eu l'intention de travailler avec moi. Ou si cette dernière assertion est erronnée, et que j'avais fini par collaborer avec l'AR, l'attitude conciliante (pour ne pas dire plus!) de cette dernière avec le FN aurait entraîné ma démission, assez rapidement!

Malheureusement tout cela ne fait pas l'affaire des habitants d'HB, roulés dans la farine par tous ceux qui les ont bernés et trahis: que ce soit par des incapables ou des escrocs, la gestion de la ville aura été ces 10 dernières années un véritable calvaire!

Quand dès 2005 je dénonçais (comme d'autres, l'AR et le PC, en particulier) la gestion éffarante de la ville, certains (aux PS, en particulier) me disaient que j'exagérais et ils m'opposèrent les résultats des élections de mars 2008 pour me dire que les Héninois étaient contents de leur Maire sortant!

Quand aujourd'hui, je dénonce l'incapacité de la majorité à gérer cette ville, et sa honteuse connivence avec le FN, on me répond encore que j'exagère ("il faut réablir la sérénité à Hénin" m' a écrit, récemment C. Génisson, 1ère Secrétaire Fédérale du PS, comme elle m'avait écrit quelques jours avant la révocation du Maire, qu'il fallait que "je respecte les Héninois" et qu'une personne es toujours présumée innocente, et que, jusqu'à preuve du contraire, G. Dalongeviille n'était pas coupable"!).

Je ne souhaite pas que l'on me dise un jour: "vous aviez raison", car cela signifierait que HB a sombré "corps et âme"!

vendredi 13 novembre 2009

A propos d'une manifestation à Hénin-Beaumont: stratégies des uns et des autres

Le Nouvel Elan pour HB organise une manifestation le 14/11 pour protester contre la nouvelle augmentation d'impôts décidée par l'État, et avec l'aval tacite du Maire.

La question m'a été posée, à plusieurs reprises, de savoir ce que j'en pensais.

Sur le fond, j'ai déjà exprimé mon opinion: je regrette que la ville ne se soit pas battue pour obtenir une aide de l'État. En effet, j'estime que nous avons un atout extraordinaire entre les mains: le pouvoir central a mis plusieurs années (au minimum 3 ans) pour réagir devant la gabegie héninoise, et sa responsabilité est évidente. Je ne comprends pas pourquoi D.Duquenne n'a pas essayé de négocier une dotation extraordinaire, en contrepartie d'un non-exercice d'un recours en indemnisation du préjudice subi par les finances de la Ville. J'avais lancé un appel aux citoyens intéressés pour se joindre à moi pour exercer ce recours. Nous avons rendez-vous avec un avocat, dans quelques jours, pour en examiner les modalités: base juridique et montant du préjudice. Sans présager des réponses sur ces 2 points, j'estime que le montant du préjudice se situe à l'intérieur des 12 millions de déficit que nous devons rembourser avant 2014.

La manifestation de demain samedi se situe dans un cadre à peu près identique, à savoir: faire comprendre au Maire que les Héninois ne sont pas d'accord sur cette nouvelle augmentation d'impôts. Mais cela n'aura aucun impact sur les finances héninoises. Ma démarche est discrète et prendra du temps ( sauf si l'Etat se décide à négocier avec la Mairie, ce qui est notre objectif), celle du Nouvel Elan est de l'ordre de la mobilisation. On pourrait dire qu'elles sont complémentaires.

Ce rassemblement est-il opportun? C'est toute la question:

a) certains (FN et AR) pensent que D.Noël et P. Ferrari ont participé à l'équipe Dalongeville, responsable, ces dernières années, de cette politique désastreuse et, qu'à ce titre, ils n'ont pas de légitimité pour réclamer une diminution d'impôts, alors qu'indirectement, ils ont cautionné la politique de Dalongeville. Je serai plus nuancé: ils ont cru, comme une majorité importante des Héninois, que Marie-Noëlle Lienemann pourrait s'imposer face à GD! Malheureusement MNL, poussée par le PS, au lieu de rompre, dès avant les élections, s'est laissée berner, ce qui a entraîné la Bérézina que nous avons connue. Pour avoir essayé de rassembler AR et PS, puis avoir refusé de suivre l'aventure Lienemann, je peux vous dire que, pour moi, les responsabilités sont évidentes: elles sont entièrement à mettre à la charge du PS, dont la stratégie politique à HB est une longue suite d'erreurs qui conduit à dérouler le tapis rouge au FN. J'aurais l'occasion d'y revenir très précisément dans les prochains jours...
b) en ce qui me concerne, je pense que nous sommes à un tournant de la vie politique héninoise...
En effet, l'AR et le FN ont une stratégie semblable: éliminer toute autre alternative politique pour se retrouver, seuls, face à face (c'est ce qu'a voulu l'AR, en refusant toute alliance entre les 2 tours), le jour venu .

- L'attitude de l'AR est maintenant bien identifiée: persuadée qu'elle va résoudre, seule, les problèmes d'HB, elle se recroqueville sur elle-même et évite de communiquer. De toutes les façons, même si elle communiquait aujourd'hui, elle ne serait pas crédible parce qu'elle n'a pas su prendre, de suite, les mesures drastiques qui s'imposaient en matière de gestion administrative (audit de procédures, formation, embauche de quelques cadres dont un DGS expérimenté), ni fixer ses priorités. Pour mieux éliminer toute autre opposition, elle mène cette politique consensuelle, avec l'extrême-droite, que plusieurs ont dénoncée. Quand on voit la chaleur régnant entre les conseillers FN et la plupart des conseillers de l'AR, avant le début du précédent conseil municipal (j'ai vu, devant mes propres yeux, une des figures de la majorité saluer S.Briois, en lui tapotant amicalement le bras), quand on voit aujourd'hui les connivences lors des manifestations (stupéfaction, pour beaucoup, mercredi, lors d'un banquet, de voir Marine Le Pen danser avec un membre de l'Alliance), on se dit que pour l'AR, le FN est un parti comme un autre, et qu'après tout, il est fréquentable...

Seulement l'AR oublie 2 choses: d'une part, son incompétence aujourd'hui avérée (j'avais eu la délicatesse de parler, au début, d'inexpérience...) nous entraîne vers des conséquences désastreuses pour HB; d'autre part, je ne suis pas sûr que tous les conseillers municipaux soient ravis des amours, qu'ils considèrent contre nature, entre les 2 composantes de la municipalité (on l'a vu lors de certains votes blanc, en conseil, désapprouvant des listes de représentation uniques AR/FN...): des dissensions devraient apparaître, faisant suite également aux 2 démissions d'élus et au désaveu de certains au sujet des positions de G. Bouquillon (adhésion au MRC, parti qui a soutenu GD; publicité pour le livre de Chruszez, âme damnée du même GD; rétention d'informations)


- Pour le FN, tout cela est pain bénit: parti fréquentable, connaissance des dossiers supérieure à celle de la majorité, Marine Le Pen qui n'a aucun mal à débattre face à des élus qui ne sont pas à la hauteur. De plus, il contribue à l'élimination de toute autre force politique, persuadé que lors d'un face à face avec l'AR, il n'en fera qu'une bouchée...
A la limite, le FN n'a plus qu'à laisser faire: la politique de l'AR lui déroule le tapis rouge...
Marine Le Pen pourra, grâce à l'exemple héninois, montrer que le FN est un parti comme les autres. A l'instar d'autres partis d'extrême-droite en Europe (l'exemple autrichien et même belge flamand), il est dédiabolisé! Regardez, même ses thèmes favoris: l'insécurité, la haine de l'autre (comprenez l'étranger) sont édulcorés dans son discours. Et il est vrai que le discrédit de Sarkozy jette dans les bras du FN des électeurs, déculpabilisés, et attirés par les discours subliminaux du FN.
En tous les cas, l'Histoire (je n'ai pas peur des mots) retiendra que l'Alliance Républicaine aura tout fait pour faire émerger le Front National!
(Paradoxalement, et c'est un aparté, le PS pourrait profiter d'un score du FN supérieur à 10%, aux Régionales, lui permettant de se maintenir au second tour et empêchant ainsi l'UMP de triompher. N'allez surtout pas me faire dire que les abominations commises par le PS à HB avaient uniquement pour but d'aider le FN à franchir la barre des 10%, et ainsi favoriser la victoire de la gauche: personne ne vous croirait!).

Et donc à la question de l'opportunité de se rendre à la manifestation de demain, je réponds que pour éviter le face à face AR/FN, avec le résultat couru d'avance, il faut que continuent d'exister d'autres forces politiques à HB, capables de mettre un terme aux dérives en cours...et donc, plus il y aura de monde, plus les Héninois montreront qu'ils ne sont pas dupes de ce qui se joue devant leurs yeux!