vendredi 31 octobre 2008

Réponses aux commentaires

J'ai répondu aux commentaires du dernier article "Ces derniers jours".

Je souhaiterais répondre, ci-dessous, à ceux plus anciens:
1- "Les taux de participation des femmes aux affaires (publiques et privées) sont des outils sérieux et de référence pour mesurer l'évolution des pays. Ce n'est pas de l'utopie Monsieur Alpern, c'est de l'éthnocentrisme."
Il s'agissait de donner des exemples d'alternatives au fameux PIB, qui augmente fortement s'il y a une catastrophe ou une guerre! Je pense, et les dernières semaines sont là pour nous le confirmer, si besoin était, que l'activité économique n'est pas le seul critère pour mesurer les progrès d'une société: autant que les exemples cités concernant les taux d'illétrisme ou de pauvreté, la parité entre hommes et femmes me semble un bon critère de l'évolution d'une société, comme me semblerait également pertinent de mesurer les efforts en matière de biodiversité, ou encore les écarts entre, par exemple, les 10 % des salaires (ou les revenus) les plus élévés et les 10 % les plus faibles. Faut-il, bien sûr, convenir que ces indicateurs reflètent bien la notion de progrès...
Pour le moment, il s'agit de plus qu'une utopie ( voir les travaux de Patrick Viveret, à ce sujet)...
2- "On augmente les taxes (les impots indirects) de façon exemplaire sur l’alcool et le tabac. Un retour à l'ordre moral? Du moins pour les pauvres..."
Je maintiens qu'il faille augmenter les taxes sur ces produits, à condition qu'elles alimentent notre politique santé: plan cancer, financement de l'assurance-maladie, hôpitaux, sevrage...
A noter que beaucoup des titulaires de revenus moyens et élevés ont compris les ravages de ces fléaux. Faut-il laisser les plus modestes continuer à mourir plus jeunes, parce qu'ils consomment plus ces drogues? Faut-il, au nom de je ne sais quel morale, laisser les jeunes s'intoxiquer? Indubitablement, c'est dans la prévention qu'il faut investir massivement et pour cela trouver les financements, en partie auprès de ceux qui consomment tabac et alcool (pour la même raison, certains préconisent de légaliser le hashich, pour mieux le controler).
Bien entendu, je mesure bien ce que vous dites sur le danger d'instaurer un ordre moral? Mais faut-il continuer la politique laxiste actuelle? Je vous rappelle que l'on a interdit l'absinthe et personne aujourd'hui n'a l'air de le regretter. La consommation modérée d'alcool et de tabac est probablement un premier pas sur la voix de la raison, d'autant plus que concernant l'alcool, certains en louent ses vertus...
Certes, ces produits rapportent beaucoup de taxes à l'Etat et la diminution de la consommation peut faire hésiter, mais ne soyons pas cyniques...
3- "Si nous refusons le stockage de nos déchets radioactifs en France, où allons-nous les balancer ? En Afrique ? En pleine mer ? Comment sortir de cette impasse ?"
Plus on attend et plus nous sommes démunis! Il faudrait avoir le courage de cesser le nucléaire (plan de sortie sur 20 ou 25 ans) afin d'en finir avec ces déchets dont nous ne savons que faire...
Je réponds d'avance aux arguments habituels:
-" le nucléaire n'émet pratiquement pas de gaz à effet de serre". Et alors? S'il y a d'autres solutions moins polluantes (déchets) et moins dangereuses, je ne vois pourquoi on s'en passerait ! En outre, le nucléaire ne représente qu'une petite partie de l'énergie consommée (17% en France) et ce n'est donc pas la panacée pour lutter contre le réchauffement climatique (les voitures ne roulent pas au nucléaire!);
- "le nucléaire permet d'assurer notre indépendance nucléaire" Faux, puisque la France n'a pas d'uranium et que ce dernier sera épuisé dans quelques dizaines d'années;
- "On ne va quand même pas couvrir la France d'éoliennes!" Non, heureusement!
Tout d'abord, on estime que les économies d'énergie (sobriété) et les process plus performants (efficacité) devraient permettre de diminuer les consommations d'électricité d'un minimum de 50 %.
Les énergies alternatives (non épuisables, rappelons-le) telles que éoliennes, solaires (à ce sujet, on sait maintenant stocker cette electricité, et avant dix ans, les prix seront accessibles pour les maisons individuelles) , pompes à chaleur, géothermie... sans parler de notre importante énergie hydro-électrique. Evidemment, si on investissait ne serait-ce que la moitié de ce que l'on investit dans le nucléaire, nul doute que les progrès seraient grands et rapides.
Quant à ITER...projet pharamineux de fusion d'un coût de dizaines de milliards, dont on ne sait même pas si dans cinquante ans, il aboutira à quelque chose...

mardi 28 octobre 2008

Ces derniers jours...



1 - La semaine dernière, j’étais à Götteborg (Suède), où je remplaçais ma collègue Stella Duneufjardin, indisponible, dans un groupe de travail " Formation et développement ", d’une commission de la Mer du Nord, rassemblant des régions et localités voisines de cette mer .
Intéressant jusqu’à présent, puisque des partenariats avec notre Région ont éclos (Lycée Pasteur, à Hénin-Beaumont, par exemple, en matière de bâtiments " basse consommation ").
Le groupe s’oriente pour le moment vers la " Recherche et Développement " (R et D), et j’ai donc eu le plaisir de présenter nos " Pôles de compétitivité ", dont la Région NPDC s’enorgueillit d’en avoir 9 labellisés sur 61 en France. Je vous rappelle qu’il s’agit de développer une activité économique, dans un secteur de pointe, en associant les entreprises, les collectivités et l’Université : par exemple, dans le Valenciennois le projet d’envergure mondiale " I-Trans ", sur les transports ferroviaires (avec Bombardier et Alsthom sur place). En Suède, j’ai présenté les pôles (clusters, en anglais) " Up-tex ", à Roubaix, sur les textiles " intelligents "; et " hallieutiques et produits de la mer ", à Boulogne. Nos partenaires sont intéressés et certains se sont déjà rapprochés desdits pôles.
Nous avons également visité un ensemble de logements sociaux, en cours de rénovation et dont la finalité est de diviser la consommation énergétique par 3 ! Intéressant dans le cadre de la rénovation de nos 95 000 logements miniers…

2- Hier à Lille, Forum de ce que l’on appelle " Interreg IVc " : il s’agit d’un des programmes européens de coopération régionale transfrontalière, pour lequel près de 1200 personnes de 17 nationalités s’étaient déplacées. Notre Région a eu le privilège d’être désignée comme autorité de gestion de ce programme. Ceux qui seraient intéressés (cela concerne également les associations et les particuliers) et qui auraient un projet innovant (stratégie de Lisbonne) peuvent se rapprocher de moi.

3- Hier, également, devant un nombreux public, Conseil Municipal, à Hénin-Beaumont. Vous lirez, par ailleurs (blogs et presse), les commentaires sur cette séance…agitée. Je me contenterai de quelques remarques et observations :

- Absence remarquée de MN Lienemann (les mauvaises langues disaient qu’elle ne voulait pas voter contre le retrait de délégation de son collègue…) et première présence, remarquée également, de M. Le Pen…

- Nouvelle disposition des élus, en face à face, ce qui fait moins " royal " : le Maire ne trônait plus au dessus des élus…), mais réduit la place accordée au nombreux public.

- A l’actif du Maire : il n’a pas fait usage de son pouvoir de police, malgré les applaudissements ou désapprobations venant du public.

- L’opposition a manqué l’occasion de faire annuler une délibération qui lui déplaisait. Le Maire proposait de faire adopter le règlement intérieur et d’examiner, lors d’une prochaine réunion, les amendements déposés par le FN, en cours de séance. Au lieu de laisser faire, et ainsi de faire annuler la délib’ pour non-examen des amendements, l’opposition a très mal joué : elle a souhaité voter sur les propositions, qui ont été rejetées, et le règlement intérieur a été adopté, sans modification. Le Maire a perdu également l’occasion de faire œuvre démocratique : il aurait pu repousser l’examen du tout à une prochaine séance, comme le proposait l’opposition. Pourquoi a-t-il voulu passer en force ? Orgueil ?

- Jean-Pierre Chruszez a eu l’occasion d’intervenir 2 fois et je dois dire que je l’ai déjà vu meilleur…Je pense que les sujets étaient particulièrement délicats, pour ne pas dire difficilement défendables, ceci expliquant cela…Il s’agissait du rapport définitif de la Chambre régionale des comptes, particulièrement dur envers la gestion précédente du Maire (le Maire a annoncé que le rapport serait en ligne dès ce matin, sur le site de la ville), et du retrait de délégation de l’adjoint Pierre Ferrari (dont les interventions furent particulièrement dignes). A noter, sur ce dernier point, le soutien courageux de David Noël, adjoint communiste, à son collègue. A ce sujet, et à nouveau, je n’ai pas compris la décision du Maire, alors que l’on sait que l’élection de Pierre Ferrari sera probablement bientôt annulée, si la Cour d’Appel confirme le jugement de première instance…Nul doute qu’il y a là, derrière, une volonté de montrer qui est le chef…mais le Maire avait-il besoin de cela ?

- A l’actif de JPC, l’impulsion qu’il donne pour réorganiser la gestion de la Mairie. Là, je reconnais le bon fonctionnaire, jadis rencontré…Mais il souligne, ainsi, cruellement l’impéritie antérieure…

- Enfin, je suppose que tout le monde aura remarqué que chaque groupe a enregistré des défections : la mise à l'écart de P.Ferrari, une dissidence FN (véhémente…), le Modem qui se détache de l’Alliance Républicaine (à ce sujet, on a senti que le Maire aurait bien voulu suggérer que le Modem et l’ex-FN constituent un groupe, puisque cela est possible, suivant le nouveau règlement, à partir de 2…mais il n’a pas osé l’exprimer !). Ceci expliquant peut-être cela ; 9 voix contre le retrait de délégation, le compte n’y est pas : 4 FN + 3 AR (avec la dissidence) + 2 PC + P.Ferrari (on suppose)= 10 ! Une voix a du se perdre (dans les abstentions ?).

dimanche 26 octobre 2008

De certitudes en incertitudes (4)


C- Un monde écologique

La taxe sur les plus-values financières doit également servir à mettre en place un vaste plan mondial de sauvetage de la planète. Au-delà du Protocole de Kyoto, il faut pouvoir dans les cinquante prochaines années :

- diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre : à côté des nécessaires économies d’énergie, des investissements massifs (avec l’aide de la Banque Mondiale) permettront de sortir de la dépendance à l’égard du pétrole et du nucléaire;

- arrêter l’érosion de la biodiversité : préservation des zones naturelles (fin de la déforestation notamment, mais aussi lutte contre la périurbanisation), restauration d’espaces à protéger…

Nombreux sont ceux qui croient que la situation actuelle provient de la crise financière débouchant sur la crise économique. Je me demande si la faillite financière ne provient pas en partie de cette crise écologique annoncée : la fin du pétrole bon marché a affolé tout le monde, depuis quelque temps, même si ce n’est que cet été que le baril a atteint son niveau record. De même, la faim dans le monde, la croissance de la Chine avec ses pollutions record ont entraîné la fébrilité des financiers… Certes, il y a, bien sûr, les subprimes, la montée de l’euro: ce cocktail ne pouvait qu’être explosif !

D- Un monde laïque et démocratique

Oeuvre de longue haleine s’il en est !
Bien entendu, il s’agit de dissocier sphères religieuse et politique, pour la partie laïcité ; établir la liberté de pensée, l’expression citoyenne et le multipartisme, pour la partie démocratique. C’est dans le cadre de l’organisation mondiale qui va suivre que cette double évolution doit se faire.

E- Une gouvernance mondiale

Je ne brosserai ici qu’une esquisse de ce que devrait être une gouvernance mondiale pour suivre le bon respect des valeurs évoquées.

On peut reprendre le principe de l’ONU, avec les remarques suivantes :

- Parmi les membres permanents (auxquels on supprimera le droit de veto), il faut remplacer la France et l’Angleterre par l’Union Européenne, et ajouter l’Inde, le Japon et le Brésil.

- Créer une sorte de Comité des Sages, chargé de donner son avis sur toutes les questions concernant le respect des valeurs. On peut imaginer qu’y figurent notamment les Prix Nobel de la Paix vivants, ainsi que d’autres personnalités : on peut penser que des personnes telles que Sœur Emmanuelle ou l’Abbé Pierre auraient pu y figurer, et qu’Elie Wiesel, Gorbatchev, Mandela et bien d’autres ont tous leur place. Précaution pour ne pas laisser à la technostructure et au politique leur unique point de vue.

- Les moyens : pour intervenir dans les conflits et suivre la lutte contre la famine ou le sauvetage écologique du monde, il faut pouvoir utiliser la gamme habituelle du droit international : recommandation, médiation, intervention type Casques Bleus, mais aussi un régime de sanctions, sans que les populations ne pâtissent des carences de leurs gouvernants : isolement diplomatique, absence d’échanges commerciaux (en préservant l'aide alimentaire ) devraient suffire. Quant au passage à la laïcité …

Conclusions :

- Il faut profiter de la réunion au sommet qui aura lieu après les élections américaines, pour que celle-ci ne soit pas limitée à un catalogue de bonnes règles financières (boycott des paradis fiscaux, limitation des primes des traders et des parachutes dorés, régulation par les états…). Elle doit être l’occasion de revoir les principes universels qui règlent le fonctionnement de l’Humanité, avec 2 objectifs : le bonheur des êtres humains et la transmission d’un monde, sinon parfait, mais meilleur et en voie de perfection, à nos descendants .

- L’Europe doit ëtre l’exemple de politiques vertueuses, de cohésion sociale, et d’activités économiques coordonnées : bref, de développement durable respectueux de l’Homme. Nous avons beaucoup en commun pour réussir : des institutions (certes à rénover), l’habitude de travailler ensemble, une jeunesse ouverte, un potentiel économique de première importance, l’absence de conflit depuis plus de 60 ans, une (des) civilisation(s) brillantes…

jeudi 23 octobre 2008

De certitudes en incertitudes (3)


2- Les incertitudes

Les rafistolages actuels à coup de milliers de milliards d’euros, pour soutenir les institutions financières, nous font craindre que, une fois les crises financières et économiques passées, et que le sommet voulu par le Président français se sera réuni pour " réformer " le capitalisme, tout continuera comme avant : la crise de 1929 a accouché du New Deal et des cataclysmes de ces 80 dernières années, et Bretton Woods a engendré la nébuleuse financière que nous venons de voir en œuvre…

Entre ceux qui pensent qu’il aurait mieux valu laisser le capitalisme s’écrouler (c’est-à-dire laisser le marché se réguler lui-même, sans que les états n’interviennent) et ceux qui pensent que les Grands de se monde vont " rafistoler " le capitalisme, il me semble que l’on doit pouvoir trouver des règles vertueuses de bien vivre ensemble et une gouvernance garante du respect de ces règles.

Bien sûr, tout cela pourrait paraître utopique, mais il me semble que si nous ne prenons pas, aujourd’hui, notre destin en mains, que si nous nous laissons dicter notre avenir par ceux-là mêmes qui viennent de nous précipiter au bord du (dans le ?) gouffre, alors il n’y a aucune raison que les injustices disparaissent un jour.

Est-il utopique vraiment de vouloir bâtir un monde différent respectant quelques valeurs basiques, telles que celles nous allons tenter d’esquisser ?

A- Un monde fraternel

- On doit pouvoir éviter les conflits : par un recours obligatoire à une médiation internationale désignée par une ONU revisitée (voir plus loin).

- De même, le droit d’ingérence, cher à Bernard Kouchner, doit devenir une norme bien encadrée.

- Le PIB doit être remplacé par une nouvelle mesure de l’évolution des pays : de nombreux outils sérieux et de référence existent ; ils mesurent, par exemple, les taux de participation des femmes aux affaires (publiques ou privées), le nombre de pauvres, d’illetrés, etc (sans éliminer le critère croissance économique).

- L’Europe doit donner l’exemple : revenir sur le libéralisme économique qu’elle incarne, et donner un sens à son union. Les différentes valeurs, que j’évoque ici, doivent s’incarner dans l’Europe. Celle-ci est regardée, avec espoir, par beaucoup: on attend donc d’elle un pas supplémentaire. Non seulement il convient de dépasser le libéralisme économique, mais elle doit aussi unifier ses politiques sociales, fiscales et militaires ; de même doit-elle travailler sur les questions éthiques afin de rapprocher les points de vue : euthanasie, bioéthique notamment

B- Un monde solidaire

La répartition des richesses à l’intérieur des pays, mais aussi entre le Nord et le Sud, est un des points clefs de tout changement:

- à l’intérieur des états, seule une fiscalité juste doit permettre qu’il n’y ait pas trop d’écart entre les plus riches et les plus démunis. L’impôt sur le revenu doit véritablement être progressif. Les impôts indirects (telle la TVA), élevés sur les produits de luxe, doivent être modérés, voire nuls sur les produits de première nécessité (fruits et légumes par exemple) et exemplaires sur le tabac et l’alcool ; les taxes pollueurs/payeurs sont une bonne façon de responsabiliser, si, en même temps, on privilégie les produits vertueux. Les impôts sur les successions (au contraire de ce que fait la France) sont un excellent moyen de redistribution.

- le Nord doit transférer son savoir-faire dans le Sud et non le piller de ses richesses. Sans m’étendre sur le sujet, les moyens d’un tel " Plan Marshall " peuvent être fournis par une taxation mondiale sur les plus-values financières, et une gouvernance mondiale telle que je la décrirai plus bas. Car, outre la mise à niveau économique des pays pauvres, il faut combattre famines et maladies (sida, malaria, bilharziose…)

A suivre


mardi 21 octobre 2008

De certitudes en incertitudes (2)


- Entendons-nous bien : à aujourd’hui, ceux qui ont joué au casino de la Bourse, sont encore gagnants ! Jean Gadrey (Professeur émérite d’économie à Lille1) rappelait dans Le Monde du 14/10, que le CAC 40 était à 1000 points au 31/12/87, 6900 en septembre 2001, à 2400 en mars 2003, 6100 en mars 2003 et aujourd’hui à 3000. Celui qui aurait investi en 1988 aurait vu son portefeuille tripler aujourd’hui, malgré la crise. Pendant cette période l’indice des prix à la consommation a augmenté de 40%, le Produit Intérieur Brut (PIB) de 35%, et le salaire moyen de 60% (RMI : plus 5% en 18 ans !). Tout le monde n’a donc pas perdu au jeu de la Bourse ; je dirais même que ceux qui ont perdu sont ceux qui ont mal joué ou ont voulu trop gagner. Tout cela pour dire qu’il faut être impitoyable avec ceux qui ont poussé ce système jusqu’à la catastrophe annoncée.

- Et quand je vois, aujourd’hui, les zélateurs de ce système en devenir les principaux pourfendeurs, je me dis, passez-moi, l’expression, " ils sont gonflés !"
Vouloir se refaire une virginité politique en profitant des circonstances est scandaleux. Le Président de la République française est ici clairement visé : donner aux plus riches les moyens de s’enrichir davantage, pour investir en bourse ; prôner, pendant sa campagne, les prêts hypothécaires ; pratiquer une politique de baisse de pouvoir d’achat en ayant été élu sur la promesse d’une hausse ; pousser les Français à investir dans des retraites par capitalisation au détriment de notre système de répartition, ne sont que des exemples d’une politique d’alignement sur son ami déclaré Bush. Faire feu de tous bois aujourd’hui pour réparer ce qu’il a contribué à renforcer, n’exonère pas le Président de ses responsabilités.

- Le futur ex-Président Bush aura encore eu une fois tout faux : il n’a pas réussi à faire adopter de suite le Plan Paulson ; il a fallu faire adopter une seconde mouture, après modifications par les Parlementaires : manque d’anticipation. En ne sauvant pas Lehman Brothers (alors qu’il aidait ensuite Goldman-Sachs et AIG), il a accru la prudence des Banques et précipité ainsi la dépression boursière.

- Le Président français, comme à son habitude, a foncé, quitte à recevoir quelques rebuffades (Chancelière Merkel), et a fini par faire adopter par les membres de l’Eurogroupe, le plan…anglais (alors que l’Angleterre n’a pas adopté l’euro !).
Reconnaissons-lui, tout de même, sa réactivité et, point positif également, d’avoir fait prendre une décision unanime autour de son plan, ce qui permet à chaque pays européens de prendre les outils qui lui semblent nécessaires à son propre cas. Bien entendu, ces derniers points ne sont pas contradictoires avec la politique néfaste qu’il a menée depuis 18 mois : il a participé au complot libéral mondial.

- Autres évidences, malheureusement : le gouvernement français (et d’autres vraisemblablement) va rogner sur des dépenses, pourtant essentielles, qu’il a déjà commencées à passer au rabot libéral depuis quelque temps : recherche, santé, culture, enseignement verront leurs budgets encore plus réduits. Ecologie (j’y reviendrai) et justice serviront de prétexte pour faire des économies. Sans parler de la politique d’aide au tiers-monde, qui aurait pourtant besoin d’un coup de pouce important… Le dogme européen de l’absence de déficit budgétaire chez chacun des membres de l’Union résistera-t-il aux nécessaires politiques keynésiennes ? Je pense et souhaite que non !

- Parmi les constatations sur lesquelles je reviendrai : la fin des ressources fossiles sur lesquelles nous avons basé notre développement, et qui conduit aujourd’hui à envisager les pires catastrophes climatiques ; les atteintes souvent irréversibles à la biodiversité faisant craindre à de nombreux scientifiques, la 6ème extinction des espèces en 13 milliards d’années (rappelez-vous la dernière : la fin des dinosaures) ; notre incapacité à répartir les richesses (près d’un milliard d’êtres humains meurent de faim, alors que des centaines de milliers croulent sous l’argent), et que la France (pays nanti) ne sait pas gérer 7 millions de " pauvres " ; la consommation comme bonheur absolu, la recherche du profit au mépris de toutes les valeurs …Les conséquences sont dramatiques : violences, guerres, corruption, épidémies, catastrophes naturelles, etc, etc…

A suivre


Action urgente


Ecrivez aux communes candidates à l'enfouissement de déchets radioactifs sur leur territoire !
Demandez-leur de consulter leurs habitants avant le 31 octobre et de tenir compte de leur vote

L'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) cherche un nouveau site pour y enfouir des déchets radioactifs, dits "de faible activité à vie longue (FA-VL)". Une étiquette anodine, pour qualifier des déchets qui sont rien moins qu'inoffensifs !
(Pour en savoir plus : http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/alerte-dechets.html )
A ce jour, parmi les 3115 communes démarchées par l'Andra, 18 communes ont pris par délibération de leur conseil municipal la décision de se porter candidates à l'implantation de ce site d'enfouissement de déchets radioactifs sur leur territoire. Aucune de ces communes n'a au préalable consulté ses habitants ! Il est permis de penser que les fortes sommes d'argent promises pour "accompagner" la commune choisie ont plus pesé dans ces décisions que les risques sanitaires et environnementaux liés aux déchets radioactifs concernés. Corruption légale ?

Exigez des communes candidates qu'elles consultent leur population !

Nous vous invitons à participer à une action urgente. Celle-ci vise à obtenir l'organisation d'un véritable processus démocratique avant le 31 octobre dans les communes candidates, à savoir :
- informer les habitants, en donnant un temps de parole égal aux opposants et aux promoteurs du projet
- consulter les habitants par un vote à bulletin secret
- organiser enfin une nouvelle délibération du conseil municipal, par vote à bulletin secret, une fois connu le résultat de la consultation

Trois communes ont déjà fait ce choix démocratique (Ville-en-Woëvre, Tréveray, Donjeux).
Dans deux d'entre elles, la consultation a eu lieu, et le résultat nous est connu :
- à Ville-en-Woëvre (Meuse), la population s'est prononcée contre le projet à 71,7 %
- à Tréveray (Meuse), la population s'est prononcée contre le projet à 87,8 %

Ecrivez, dès aujourd'hui, aux communes candidates par email, fax et/ou courrier : voir la liste des communes et les lettres-type sur le site suivant :

lundi 20 octobre 2008

De certitudes en incertitudes (1)

Je ne suis pas économiste de formation, ni de profession, mais je m'intéresse à cette matière depuis fort longtemps, ne serait-ce que parce que la science économique permet, notamment, de décrypter les faits de société et la Politique.

Pour tenter d’y voir un peu clair dans la crise mondiale actuelle, les économistes peuvent aider, mais il est hors de question de leur laisser latitude pour nous en donner les clefs, si clefs il y a . L’historien, le sociologue, le psychologue, parmi tant d’autres, peuvent nous aider, mais je pense que le bon sens (vous savez celui qui est " la chose la mieux partagée du monde ", selon Descartes), est une aide précieuse : interrogez " l’homme de la rue " et vous serez surpris de trouver dans ses réponses, des pistes vous permettant de nourrir votre réflexion sur un événement historique d’une l’importance équivalente aux 2 guerres mondiales et à la révolution bolchevique, tant la face du monde en sortit, alors, profondément changée.

Toutes ces précautions de style pour dire que mon analyse et surtout la prospective auxquelles je me suis livré sont celles de quelqu’un que j’espère être de bon sens, qui a beaucoup lu et écouté, et qui se dit: autant mettre sur papier, les certitudes, les réalités avérées, et les interrogations sur l’avenir. Bien sûr, homme politique, j’ai une lecture politique des drames qui se jouent devant nous, mais aussi des espérances qu’un monde meilleur est toujours possible.

1- Les certitudes

- Crise financière (je nuancerai plus loin car j’estime qu’à l’origine de cette crise, il y a autre chose) difficile à juguler, au moment où j’écris ces mots (rappelez- vous le titre de La Voix du Nord d’il y a quelques jours : " Sauvés ", démenti dans les heures suivantes, par de nouvelles chutes boursières), et qui va déboucher sur une crise économique et sociale sans précédent. Certes, pour ne pas engendrer la panique, on reste prudent, mais nous n’échapperons pas à des faillites multiples et gigantesques (dans le secteur automobile, par exemple), qui provoqueront un chômage supplémentaire de plusieurs dizaines de millions de personnes, dans le monde, avec son cortège de famines (pas seulement dans les pays pauvres), de violences inimaginables…Vision apocalyptique, j’en conviens, mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Ma seule interrogation, dans cette certitude, c’est de savoir combien de temps cela va durer : si c’est court, 3 ans maximum, on pourra peut-être éviter des guerres ; je pèse mes mots, mais la crise terrible de 1929, alors que le phénomène de propagation par la mondialisation n’existait pas encore, s’est traduite par l’avènement des dictatures (Italie, Allemagne, Espagne, Portugal, Japon…) et la seconde guerre mondiale !

- Autre constatation : les politiques ultralibérales nous ont amenés là où nous en sommes. Même les plus libéraux aujourd’hui le disent et déclarent que l’Etat doit intervenir. Cela ne me rassure pas du tout, car les dictatures citées plus haut ont toutes commencé par mettre la main sur l’économie, avant de réduire les libertés.

La maximisation des profits pour rétribuer l’actionnaire et doper la Bourse, a eu pour conséquence de réduire les salaires réels et donc les pouvoirs d’achat ; la catastrophe, clairement annoncée depuis quelque temps, avait pu être retardée, par des politiques d’assistance et de travail précaire. Il suffisait d’une étincelle pour embraser ce système que l’on savait vacillant : ce fût la crise des subprimes qui a mis en péril les banques, incapables de faire face aux non-remboursements de leurs prêts hypothécaires (prêts à taux variables garantis par une hypothèque sur le bien). Faillites bancaires, refus des banques de se prêter l’argent à court terme, pour assurer des liquidités à leur fonctionnement. Effet domino garanti, parce que presque toutes les banques mondiales ont voulu profiter du formidable rendement de ces prêts, et en ont acquis des parts, par des mécanismes financiers sophistiqués (par exemple, la fameuse titrisation, outil actuariel connu depuis quelques années, qui permet de céder ses créances, système qui a fonctionné tant que ces créances étaient…crédibles !). " Le marché se régule par lui-même, circulez, il n’y a rien à voir "disait-on , quand il était manifeste que, comme on le dit dans les casinos, la " banque allait sauter ". Ceux qui lisaient ou écoutaient les économistes altermondialistes (ceux d’Attac, dans Politis, par exemple), étaient avertis de ce qui allaient se passer
A suivre

samedi 18 octobre 2008

Séance plénière au Conseil Régional (3)

1- Le Préfet de Région, Daniel Canepa, annoncé comme partant en Ile de France, a présenté le rapport des services de l'Etat.
A- 4 priorités:
- la sécurité (des personnes et des biens)
- le développement humain de la Région (Recherche, universités, santé publique, chomâge)
- l'accompagnement des dynamiques territoriales dans le cadre du Développement Durable (modes alternatifs à la route, canal Seine-Nord, autoroutes ferroviaires pour le frêt)
- le mouvement actuel de l'Etat territorial: réforme générale des politiques publiques (la fameuse RGPP) avec une nouvelle organisation de la Région et des Départements (je reviendrai d'ailleurs les jours prochains sur les débats actuels sur la réorganisation des collectivités)
B- Questions posées au Préfet
J'ai listé les questions et ai développé une seule réponse pour son caractère très politique. Pour les autres, voir sur le web, les réponses du Préfet, qui ont eu lieu entre 10H30 et 11H45, pour vous repérer. Lien: http://www.nordpasdecalais.fr/webTv/videos.asp?typeId=1
Vous pouvez également me demander de développer telle ou telle réponse.
- vente du patrimoine immobilier du régime de SS des mineurs: une partie ((150 millions?) pourrait être consacrée à la lutte contre le cancer, notamment dans l'arrondissement de Lens, qui connaît un des taux de cancer les plus élevés du monde, dixit le Président Percheron.
- Pourquoi un incinérateur à Flamoval?
- Quid de l'A24? Le Préfet, malgré l'enterrement de cette autoroute par le Grenelle, pense qu'elle est encore possible. Le Président Percheron a répondu que face à la thrombose du traffic dans la métropole lilloise (160 000 véhicules/jour à Lesquin, dont 16 000 poids lourds), le CR avait pris ses responsabilités, en empruntant 1 milliard d'euros, sur 50 ans, pour les investissements en transports: dans les 8 ans, liaison rapide Bassin Minier/Lille, doublement du traffic TER, demande à l'Etat de la gestion expérimentale des autoroutes (pour percevoir une taxe sur les poids lourds afin de financer les modes alternatifs de transport à la route), canal Seine-Nord (équivalent de 500 000 camions en moins par an)...
- Dotation de solidarité urbaine supprimée pour certaines villes.
- Avenir de Cambrai suite au départ de la base 103
- Quid de la pêche au cabillaud à Boulogne (solution en vue car la ressource est en augmentation)?
- Calais et les migrants.
- Réduction des effectifs d'enseignants.
- Quid des contrats aidés?
Sur une question posée par Madame Hostalier, députée, et ex-Jupette (les-ministres femmes d'Alain Juppé, "licenciées" avec fracas), au sujet du désengagement de l'Etat, une passe d'armes très sévère entre Daniel Percheron et Daniel Canepa eût lieu, ce dernier esquissant un départ de la séance (!), le Président de Région s'élevant de manière très, très ferme (euphémisme) contre les dénégations du Préfet sur ce fameux désengagement. Cette opposition frontale est latente depuis 2 ans, le Préfet Canepa (très proche du Président de la République, voir: http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Politique/Institutions/Daniel-Canepa-nomme-prefet-de-Paris-et-d-Ile-de-France/(gid)/170409), "ayant été envoyé en mission" dans nos terres de gauche.
2) Nous avons ensuite entendu Monsieur du Mesnil, Président de Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire des infrastructures ferroviaires, au sujet de la liaison rapide entre Lille et la Sambre/Avesnois. RFF investira 70 millions et la Région 200 millions (preuve du volontarisme politique en matière d'aménagement du territoire), sur ce dossier que certains ont appelé "la réparation d'une injustice", Fourmies et Maubeuge ayant été laissées longtemps à l'écart du reste du territoire, alors que leur déclin industriel est aussi désastreux que celui du Bassin Minier.
3- 2 motions d'urgence ont ensuite été examinées (l'urgence ayant été votée mercredi):
- celle, déposée par le PC, sur la "modernisation et la défense de la Poste" a été adoptée par tous les groupes politiques, sauf l'UMP qui a voté contre (pour elle, ouverture du capital ne signifie pas privatisation...)
- celle déposée par le FN et soutien de l'UMP, a été repoussée. Elle concernait l'organisation d'urgence d'une conférence régionale pour aider les PME et TPE (très petites entreprises), dans le cadre de la crise actuelle. Le fait est que le Schéma Régional de Développement Economique (SRDE) prévoit une conférence permanente de tous les acteurs, qui doit se réunir sous peu.
En conclusion, 3 journées pleines, mais marquées par une assiduité très faible (à titre d'exemple, jeudi, en fin de séance, ne restaient plus que quelques conseillers socialistes, communistes et verts, les bancs centristes, UMP et FN étant vides). Je pense qu'il ne s'agit pas de clouer au pilori les absents, car beaucoup ont d'autres mandats et ils leur est difficile d'être présents tout le temps. Je mettrai à part certains absents permanents et dont je ne comprends pas qu'il puisse conserver leur mandat de conseiller régional: ainsi, Valérie Létard, valeureuse secrétaire d'Etat chargée de la Solidarité, Présidente de la Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole, 1ère adjointe à Valenciennes, et Présidente déléguée du Nouveau Centre. Si je cite cet exemple, c'est parce qu'il concerne une personne unanimement respectée, sur tous les bancs du CR, mais qui ne peut assumer ses responsabilités de conseillère régionale (qui plus est, Présidente de l'importante commission "Aménagement du Territoire"). Nous regrettons d'ailleurs beaucoup de ne plus entendre ses pertinentes interventions.
J'ai donc proposé que l'on soumette à examen une réorganisation des séances plénières, en tenant compte des nouvelles technologies (questions écrites/orales et réponses par Internet), de séances plus fréquentes, mais d'une seule journée, de réunions décentralisées sur les problématiques du territoire concerné, une meilleure communication sur les sujets à l'ordre du jour (la TV régionale sera un bon outil), etc, etc...

jeudi 16 octobre 2008

Séance plénière au Conseil Régional (2)

Ce matin, je devais participer à l'ouverture de la journée nationale sur les risques technologiques à Douai, organisée, pour la 3ème année par la Drire. Grand succès: plus de 1200 participants, des intervenants de qualité; bref, j'aurais souhaité y participer toute la journée...Représentant le Président Percheron, j'ai pu m'adresser directement à Madame Kosciusko-Morizet, Secrétaire d'Etat à l'environnement. Nonobstant mon respect pour sa compétence et ses convictions, j'ai été obligé de lui faire part de notre inquiétude (nous les Français qui, à 70 %, avons apprécié les résultats du Grenelle) que résume bien la question posée par La Voix du Nord, ce matin: "Que reste-t-il du Grenelle?". J'aurai l'occasion d'en reparler après la fin de l'examen du projet Grenelle 1 devant l'Assemblée Nationale.
Revenu à temps, j'ai pu voter positivement, comme tous mes collègues, pour les subventions accordées aux lycées, suivant les principes suivants:
- reconduction des mesures antérieures pour le calcul de la part admninistrative et pédagogique;
- rationnalisation du financement des dépenses liées à la viabilisation et à l'entretien du patrimoine: poursuivre notamment les incitations pour les économies d'énergie, et ne pas mettre en danger les établissements dont la facture énergétique deviendrait insupportable, malgré les efforts consentis.
- maintien des dotations 2009 au même niveau que 2008 pour les établissements ayant des fonds de réserve d'un montant supérieur au fonctionnement d'une année entière.
Au total l'augmentation sera de 1,38% par rapport à 2008, malgré la diminution des effectifs.
Le vice-Président aux Finances, Bernard Roman, nous a rassuré sur les conséquences de la crise financière sur notre budget.
Sur 1 milliard 300 millions d'endettement, la moitié des emprunts est à taux fixe (taux moyen: 4,45%), l'autre moitié, à taux variable, est soumise à des plafonds ("taquets"), et son taux moyen d'intérêt est inférieur à 5%.
Pour 2009, le CR prévoit de consacrer le même niveau d'investissements qu'en 2008 (600 millions d'euros), et les banques ont donné un accord de principe pour un niveau d'emprunt identique à celui de cette année.
En principe, le taux d'augmentation de la fiscalité régionale devrait être égal à l'inflation.
En fin d'après-midi, après le rapport d'activité des services présenté par le DGS, nous eûmes droit aux questions orales (voir sur le site Web de la Région)

mercredi 15 octobre 2008

Séance plénière au Conseil Régional (1)

La séance de ce 15/10 s'est déroulée en 2 parties:
1- le matin était consacré aux Lycées, avec 2 tables rondes:
- l'une sur les projets lycéens, le lycée des nouvelles chances, le lycée à l'heure numérique, le projet régional pour la restauration scolaire, le lycée et le développement durable.
- l'autre sur les enjeux du schéma régional des formations
Cette séance, comme toutes les séances depuis quelques mois, est visible, en direct et en différé, sur le site du Conseil Régional: http://www.nordpasdecalais.fr/liens/accueil.asp
A ce sujet, FR3, dans son journal de midi, a interrogé quelques élus (dont moi-même) sur ce que nous pensions de ce web régional. Vous verrez également que Bernard Roman, 1er Vice-Président, a indiqué que le CR s'était porté candidat, auprès du CSA, avec le groupe La Voix du Nord et le Crédit Agricole pour créer une télévision régionale. Voir le journal:
2- La séance de l'après-midi était consacrée au Grand Stade, avec la présentation du projet par Martine Aubry.
La participation régionale de 45 millions d'euros a été votée. Je me suis abstenu, considérant que la jauge du stade était trop importante (50 000 personnes!) et que donc le coût était trop élevé: j'estimais que la participation du CR ne devait pas dépasser 30 millions. Voir lors du journal de FR3 du soir la question que j'ai posée à la Présidente de Lille Métropole:
Demain matin: Les lycées, avec l'expression des groupes politiques sur les subventions aux établissements.
Demain après-midi: décisions modificatives au Budget Primitif 2008

dimanche 12 octobre 2008

Réponses à des commentaires

J'ai répondu aux commentaires très pertinents concernant l'article ci-dessous, intitulé "Le Grand Stade"et, évidemment, vous pouvez les consulter.

Pour ceux qui croyaient que le FN avait changé d'idéologie

Les panégyriques du FN, suite au décès accidentel de Jörg Haider, rappellent son idéologie : le racisme et le xénophobisme restent son fonds de pensée même si aujourd'hui ses leaders arrivent à éviter les dérapages scandaleux de JM. Le Pen. Jörg Haider avaient lui aussi maîtrisé ses propos, dans ses dernières années, mais nul n'était dupe.

En cherchant dans les articles de presse, celui qui avait retracé la carrière de cet homme politique avec le plus de recul, sans trop céder à la haine qu'inspirent les ennemis de l'Homme, j'ai, pour une fois, apprécié celui de Libération, qui replace bien J.Haider dans le cadre de la multinationale raciste. Vous en trouverez ci-dessous le texte (les mots en gras sont de mon fait):





"Fils d'un cordonnier qui fut un nazi de la première heure, brillant orateur à l'allure dynamique, Jörg Haider, décédé samedi dans un accident de la route, incarnait depuis plus de 20 ans le "visage" de l'extrême droite autrichienne, l'une des plus fortes d'Europe.

En 1999, Haider provoquait un coup de tonnerre en remportant 26,9% des voix aux élections législatives, permettant à sa formation historique, le FPÖ, d'entrer pour sept ans au gouvernement avec le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel au prix de plusieurs mois de sanctions diplomatiques de l'Union européenne.
Donné plusieurs fois pour fini, ce bretteur ambitieux et impitoyable âgé de 58 ans venait de signer un inattendu retour en force sur la scène politique nationale après avoir recueilli plus de 10% des voix aux législatives du 28 septembre, démontrant une force de séduction intacte malgré un ton adouci.
Il est décédé aux premières heures de samedi dans un accident de la route près de Klagenfurt, dans cette province de Carinthie (sud) qu'il avait érigée depuis 1999 en fief et en vitrine de sa politique populiste.

Résumant sa stratégie politique dans sa dernière interview, parue samedi dans le quotidien régional Kleine Zeitung, il avait déclaré: "Nous avons beaucoup changé de choses en Carinthie et le ferons aussi en Autriche. Je n'ai même pas besoin d'être chancelier pour cela."
Né le 26 janvier 1950 à Bad Goisen, en Haute-Autriche (centre) dans une famille imprégnée d'idéologie nazie, Jörg Haider prit en 1986 le contrôle du FPÖ, un petit parti fondé par d'anciens nazis qui ne recueillait que 4% des voix. En 1989, il se fait élire gouverneur de Carinthie.
En 1991, Haïder doit cependant renoncer à son poste pour avoir fait
l'éloge de la politique de l'emploi du IIIe Reich.
En 1995, il récidive en qualifiant la Waffen-SS de "partie de l'armée allemande à laquelle il faut rendre honneur". Multipliant parallèlement les dérapages antisémites, il déclare au Parlement de Vienne que les camps de concentration nazis n'étaient que
des "camps disciplinaires".
Ces sorties ne l'empêchent pas d'être réélu gouverneur de Carinthie en 1999 --poste où il a été confirmé en mars 2004-- ni surtout de triompher aux législatives la même année.
Haider accepte alors de céder formellement la tête du FPÖ et de ne pas briguer de fauteuil ministériel pour permettre l'entrée de sa formation au gouvernement.
Assagi par l'exercice du pouvoir, le FPÖ voit progressivement fondre son assise électorale, suscitant la fronde de son aile droite.
En mars 2005, Haider tente de rétablir son leadership et de redorer l'image du FPÖ en écartant les "ultras", à savoir les pangermanistes xénophobes et nationalistes qui l'avaient porté au pouvoir en 1986.
Mais il est lui-même mis en minorité et abandonne le mois suivant sa formation au jeune et virulent Heinz Christian Strache, dont il fut le mentor, créant un parti populiste plus modéré, le BZÖ, et se retirant en Carinthie.

Revenu sur la scène nationale l'été dernier, il signe sa campagne électorale la plus modérée, abandonnant ses diatribes les plus férocement xénophobes pour concentrer son discours sur la lutte contre le chômage et la vie chère ainsi que contre les privilèges et la gabegie à Vienne et Bruxelles.
Haider, qui n'a jamais fait amende honorable pour ses dérapages passés ni abjuré ses anciennes sympathies pour le nazisme, s'était encore fait admonester la semaine dernière par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) pour avoir exilé des demandeurs d'asile dans un centre isolé au milieu des alpages.
Marié et père de deux filles, Haider ne faisait pas mystère de son amitié pour Seif al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi."

vendredi 10 octobre 2008

Le Grand Stade


Ce Grand Stade est celui de la Métropole lilloise. Le stade Grimomprez-Jooris étant inadapté aux ambitions du Losc, cela fait plusieurs années que les élus de la Métropole (LMCU) cherchent un moyen de satisfaire ces ambitions sans que cela ne coûte trop cher (Grimomprez étant trop petit, le Losc a joué, en Ligue des Champions, à Lens et au stade de France).

Ci-dessous les caractéristiques du Grand Stade telles que viendra les exposer, mercredi après-midi, Martine Aubry, Présidente de LMCU, devant les élus du Conseil Régional, dans une séance plénière que vous pourrez suivre, en direct, sur le site Web du Conseil Régional.

1- Les élus de LMCU ont opté pour un stade :

- situé sur le site Borne de l’Espoir (27 ha) à Villeneuve d’Ascq, près de l’Université de Lille 1, et proche de la station de métro " 4 Cantons ";
- multimodulaire : le stade de 50 000 places (parking de 3500 places, 1200 pour les vélos, 500 pour les motos) pourra être aménagé, par un système ultramoderne, en stade ou salle (couverte) pour d’autres sports (tennis, volley, basket…) pouvant accueillir des compétitions de très haut niveau ( Coupe Davis, Championnats du Monde ou d’Europe). En outre, ce stade peut se transformer en immense salle de spectacle;
- de construction résolument haute qualité environnementale (HQE) : éolienne, panneaux photovoltaïques, construction en partie en bois, etc…

2- Le coût

- l’option prise est un Partenariat Public/Privé (PPP) dont l’exploitant sera Eiffage. L’investissement est de 282 millions d’euros;
- le financement total (investissement plus fonctionnement) se fera sous forme de redevance versée à l’exploitant : 30 millions annuels. Le montage financier est tel (location par le Losc, sponsoring, reversement de taxes…) qu’il en coûtera environ, annuellement, 10 millions d’euros à LMCU (sans tenir compte d’un intéressement aux résultats), 3 millions à la Région (fonctionnement et investissement compris , ce dernier s’élevant à 45 millions, soumis au vote des élus régionaux, mercredi);
- il est prévu une aide de l’état, non encore finalisée.

3- Débat

3-1 Eléments négatifs

- un stade de 50 000 places me paraît trop grand (le derby Lille Valenciennes du week-end dernier n’a attiré que 12 000 spectateurs !) ;
- il semblerait que le montage financier aurait tenu compte d’une non-participation du Losc en Ligue des Champions, ou pire encore, d’une descente en Ligue 2. A voir…
- on argue que si le stade avait existé, les derniers concerts uniques en France de Steevie Wonder et des Rollings Stones auraient eu lieu à Lille : je suis sceptique que suffisamment de concerts de cette importance puissent se dérouler chez nous;

3-2 Eléments positifs :

- la France poserait sa candidature aux Championnats du Monde de football en 2018, ou aux Championnats d’Europe de 2016. Lille (et Lens ?) pourrait être sollicitée pour l’organisation de certains matchs;
- il n’y a pas de très grand stade couvert en France (Bercy et Liévin sont plus petits que le nouveau projet lillois);
- notre Région, carrefour géographique de l’Europe, nantie de voies de communication de premier ordre (en attendant le Canal Seine-Nord pour 2015, les autoroutes de frêts ferroviaire et maritime, pour un peu plus tôt), disposerait ainsi, avec le Louvre-Lens, de 2 grands équipements d’attraction de niveau international...
Ce dernier argument est, à mon avis, le meilleur pour emporter l’assentiment des élus régionaux, très partagés pour l’instant sur le montant engagé par la Région.

En tout état de cause (et en supposant l’accord de la Région), Martine Aubry signera avec Eiffage, mercredi soir, un contrat de partenariat de 31 ans, l’équipement devenant, à l'issue de cette période, propriété de la Métropole lilloise.

Le PS et les Centristes (Modem et Nouveau Centre) pourraient voter pour, les Verts voteront contre, l’UMP est partagée, le PC devrait s’abstenir. Quant au FN…

En ce me concerne, je penche fortement pour l’abstention, trouvant la participation du Conseil Régional beaucoup trop importante…

jeudi 9 octobre 2008

Surtout à ne pas manquer!

Il ne faut absolument pas manquer le documentaire "Vivre mon Louvre" sur FR3 régional, samedi à 16H20.
Un petit chef d'oeuvre (et je pèse mes mots) d'humanité, de joie de vivre, d'intelligence: 60 minutes de bonheur sur des gens de chez nous qui expliquent leurs loisirs (quel talent!), leur rapport avec leur entourage, leur environnement, leur vision du Louvre... De magnifiques images sur les corons, les terrils (de Loos), que du bonheur, disais-je...
Pour ceux qui ne peuvent capter, vous pouvez revoir (podcaster, comme on dit) sur Internet (FR3 Nord-Pas-de-Calais).

mercredi 8 octobre 2008

"Arrêtons l'épidémie de cancer"

Arrêtons l'épidémie de cancer, par David Servan-Schreiber LEMONDE.FR 7/10/2008


Aujourd'hui, nous sommes en face d'une épidémie de cancer. Un Français sur quatre mourra de cancer. Et bien souvent avant l'âge de 65 ans. Je suis moi-même du mauvais côté des statistiques depuis mes 31 ans, quand j'ai découvert que j'avais une tumeur au cerveau. Depuis 1940, nous assistons dans nos sociétés à une augmentation rapide et considérable des cancers les plus fréquents (poumon, sein, prostate, colon). Cela s'explique en partie par le fait que nous sommes plus nombreux à vivre plus vieux – assez longtemps pour développer un cancer – et que nous savons mieux le détecter. Mais ces deux facteurs ne rendent compte que partiellement de l'augmentation des cancers. Car chez les enfants et adolescents, les chiffres progressent aussi : de 1 à 1,5 % annuellement depuis les années 1970. Et il s'agit de cancers que l'on ne dépiste pas.


Pour les cancers les plus fréquents les taux sont beaucoup plus élevés chez nous que dans les pays asiatiques. Mais quand les Asiatiques émigrent en Occident, ils rattrapent nos taux en une ou deux générations. Les Asiatiques vivant en Asie ne sont donc pas protégés par leurs gènes, mais par leurs modes de vie et leur environnement. Les études les plus récentes le montrent : 15 % au plus des cancers sont dus à des facteurs génétiques – et seulement partiellement. 85% ne le sont pas. Pourtant, le cancer frappe bien les familles : une étude marquante publiée dans le New England Journal of Medicine a montré que les enfants adoptés à leur naissance et nés de parents morts de cancer avant l'âge de 50 ans, présentaient autant de risques de cancer que leurs parents adoptifs, non leurs parents biologiques. Ce qui est transmis de génération en génération, ce sont des habitudes et des conditions environnementales. Non des gènes responsables du cancer. Nous continuons pourtant à consacrer 97 % de notre recherche à des méthodes de soin plus efficace et de détection plus précoce. 3% seulement des moyens sont investis sur le traitement des causes de l'épidémie. J'ai été un membre fondateur de Médecins sans Frontières aux Etats-Unis. J'ai été volontaire en Irak, au Guatemala, au Tadjikistan et au Kosovo. J'ai vu des épidémies dans les camps de réfugiés. Aucune épidémie de choléra ne peut être stoppée par la détection précoce ni par les traitements antibiotiques – des méthodes par ailleurs précieuses et efficaces pour soigner chaque malade individuellement. Parce que l'épidémie se répand toujours plus rapidement que notre capacité à traiter chaque victime. Dans les années 1800, l'Europe et les Etats-Unis ont subi plusieurs grandes épidémies de choléra. Partout, elles ont pu être stoppées à chaque fois sans le soutien des antibiotiques. A l'époque, le concept de micro-organisme infectieux n'avait pas même été découvert. Mais nos dirigeants ont eu assez de clairvoyance et de volonté pour agir sur ce qui apparaissait comme la cause environnementale la plus probable : les sources d'eau contaminée. Et de fait, ils ont réussi à arrêter le choléra. Paradoxalement, si les antibiotiques avaient existé à l'époque – et si les responsables de l'époque avaient compté sur eux pour affronter l'épidémie comme nous comptons aujourd'hui sur les traitements anti-cancer – ils n'auraient sans doute jamais réussi à juguler le choléra.


Aujourd'hui, nous disposons d'infiniment plus de données sur les causes probables de l'épidémie de cancer moderne que nos ancêtres n'en disposaient à propos du choléra. Le Fonds international de recherche sur le cancer a conclu, dans son rapport de 2007, que "la plupart" des cas de cancer dans les sociétés occidentales pourraient être évités en changeant nos modes de vie :


- 40 % par des modifications de l'alimentation et de l'activité physique (consommer plus de légumes et de fruits, moins de sucre, moins de viande rouge ; marcher régulièrement ou faire 30 minutes d'exercice physique, six fois par semaine) ;

- 30 % par l'arrêt du tabac ;

- et 10 % par la réduction de la consommation d'alcool.
Il existe aussi maintenant des données précises montrant que certains aliments, comme le brocoli, les choux, l'ail, les oignons, le curcuma peuvent aider directement à tuer les cellules cancéreuses et réduire la croissance des nouveaux sanguins dont elles ont besoin pour se développer en tumeurs menaçantes. La réduction des produits chimiques cancérigènes abondamment présents dans notre environnement moderne (pesticides, estrogènes, benzène, PCB, alkylphénols des produits nettoyants, parabènes dans les cosmétiques et les shampoings, phtalates dans les plastiques, etc.) pourraient également contribuer au recul du cancer, comme le reconnaît désormais une commission de l'INSERM sur "cancer et environnment" .
En négligeant d'investir dans les recherches et les programmes préventifs qui découlent de ces faits scientifiques établis, en refusant même d'en discuter, nous créons un sentiment d'impuissance vis-à-vis du cancer. La plupart des gens continuent de voir le cancer comme une sorte de roulette russe génétique, alors qu'il n'en est rien. Face au cancer, nous devons certes éviter de donner de faux espoir, mais nous devons lutter encore plus énergiquement contre le faux désespoir. Il est temps de pousser notre société, et chacun d'entre nous, à affronter dès aujourd'hui les causes de cette épidémie moderne.
David Servan-Schreiber, psychiatre, professeur de psychiatrie, Université de Pittsburgh, auteur de Anticancer (Robert-Laffont, 2007).
AA: on peut imaginer que le peu de recherches en matière de prévention des cancers est à corréler avec les enjeux financiers collossaux de la médecine curative (traitements chimiques); nul doute également que les lobbys agroalimentaires, chimiques, du tabac et de l'alcool sont aux aguets...pour conserver leurs marchés.
Je me souviens d'une parole de bon sens d'un paysan: "si les pesticides tuent des nuisibles, pourquoi l'homme serait-il épargné?". Remarquez qu'une solution avait été trouvée par un syndicat agricole qui préconisait (je l'ai entendu de la bouche même d'un Président de Chambre d'Agriculture, lors d'un débat à l'Agence de l'Eau: les témoins se comptent par dizaines...) à ses adhérents de ne plus parler de pesticides, mais de phytosanitaires!
Il est vrai qu'une partie de la racine latine du premier signifie "tuer" (caedere) et que pour le second , la première syllabe vient du grec "phuton" (plante) et la seconde est plus rassurante (sanitas, en latin: santé).
Jusqu'à quand nous laisserons-nous manipuler?

mardi 7 octobre 2008

Réponse

J'ai répondu à la question sur le budget de la communication du Louvre dans la partie commentaires de l'article ci-dessous, publié le 1er octobre

lundi 6 octobre 2008

Commentaires

Je suis intervenu sur le blog suivant:

http://alterecho.hautetfort.com/

dans la partie commentaires de l'article "MobilitéS" du 6/10/2008.

vendredi 3 octobre 2008

Toujours sur le Louvre-Lens

Les 2 séances du 24/9/2008 consacrées au Louvre-Lens par le Conseil Régional sont en ligne sur le web du site de l'institution, à l'adresse suivante:

http://www.nordpasdecalais.fr/webtv/videos.asp?typeId=1&tag=culture

La nouvelle réglementation européenne Bio 2009

Toujours pour des problèmes techniques, que je ne maîtrise pas... cet article se trouve à la suite du premier article publié en date du 25 septembre

mercredi 1 octobre 2008

Le Louvre-Lens (4ème et dernière partie)



Lettre ouverte à Monsieur Corbisez, Président de la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin (CAHC).

Monsieur le Président,

Après la séance du 24 septembre dernier au Conseil Régional, à laquelle vous participiez, j’ai rédigé sur mon blog 3 articles pour tenter d’expliquer à nos concitoyens, l’importance de ce qui va se passer sur le territoire de l’ex-Bassin Minier : je parlais de " révolution régionale ", car elle dépasse nos limites locales.

Vous l’avez remarqué, la semaine dernière, les yeux sont fixés sur nous afin de juger si nous sommes capables de prendre nos responsabilités. Vous le savez (et nous en avons d’ailleurs parlé ensemble), jusqu’à présent, nous n’avons pas su dépasser nos rivalités territoriales pour agir dans l’intérêt général. Certes, Lens, directement concernée, est bien obligée de suivre le mouvement de la construction du Louvre, sur son sol.

Voici un passage de ce que j’écrivais à votre prédécesseur, Albert Facon, le 29/10/2007 :

" Il est hors de question que chacun de nos territoires reste replié sur son pré carré et regarde le train passer. Nos concitoyens seraient très sévères envers nous, si leurs élus n’agissaient pas. Concernant la CAHC, je ne vois rien venir non plus. Ne passons pas à coté de la chance, qui nous est offerte, de nous prendre en mains, sans attendre que d’autres ne décident pour nous.
Soyons maîtres de notre destin ! "

Malheureusement, rien (ou si peu) n’a bougé depuis !
Certes, nous avons un peu avancé sous les coups de boutoir du Président Percheron, et le cadre général d’une mise en mouvement a été dressé :

- une gouvernance élargie
- des transports irrigateurs (tramways, liaison Bassin Minier/ Métropole lilloise)
- un habitat durable (et notamment 65 000 logements miniers)

Cela ne nous empêche pas, bien au contraire, de prendre nos responsabilités.
Il y a 3 niveaux géographiques d’intervention :
- le territoire de la CAHC
- celui des intercommunalités directement concernées : Lens-Liévin (CALL)), Béthune-Bruay (Artois Comm), Douai (CAD) et bien sûr la CAHC.
- les territoires contigus : l’aire métropolitaine, la Belgique frontalière, l’Arrageois.
Le présent courrier ne concerne que les 2 premiers niveaux, le troisième fera l’objet d’initiatives régionales, mais nous devons être prêts pour les aborder.


Le principe est que chaque habitant puisse s’approprier son destin…

1- au niveau de la CAHC :
Je pense que vous pourriez provoquer, avant la fin de l’année, une journée de travail avec tous les élus du territoire. Une journée de travail également pour les forces vives, en collaboration avec le Conseil de Développement.
Aux communes d’organiser des journées identiques chez elles : par quartier par exemple et/ou au niveau de la commune. L’essentiel étant que chaque habitant puisse être informé et intervenir.
L’objectif étant de préparer une seconde journée de travail, au 1er trimestre 2009, où tous ceux qui auraient participé aux premières réunions débattraient des propositions qu’ils auraient élaborées en groupes appropriés. A chacun des participants de s’organiser de la manière dont il l’entend. Les forces économiques, par exemple, mobiliseraient la Chambre de Commerce, mais, certainement aussi, les unions commerciales, au niveau local; mais peut-être également au niveau de plusieurs communes, voire au niveau intercommunal (ce qui serait une excellente nouvelle).
Les Maires seraient responsables au niveau de leurs communes, mais attention de ne pas phagocyter les initiatives !

Bien entendu, outre vos propres services, vous pourriez faire appel pour l’animation à l’équipe du Louvre, à la Mission Bassin Minier, mais aussi aux services compétents de la Région et du Département (je pense, par exemple, que sera abordé, dans les communes concernées, le tracé du tramway).
Pendant toute cette période d’information et d’élaboration, une communication adéquate devrait être mise en place (médias, Internet, journaux d’information en porte à porte, TV locale…)
Evidemment, tout cela demande une organisation rigoureuse et un comité de pilotage pourrait être mis en place (avec du personnel dédié).

Nous pourrions donc disposer, courant 2009, d’un corpus de propositions. Mais un premier résultat aurait déjà été ainsi atteint : la sensibilisation des 140 000 habitants de la CAHC

2- Au niveau de l’inter/intercommunalités

On peut espérer qu’une initiative, dans ce sens, de votre part, susciterait un mouvement peu ou prou identique, dans les territoires voisins.Vous seriez alors tout à fait légitime de proposer une structure de coordination, rassemblant les politiques, les " forces vives et les " hommes et institutions ressources "
L’objectif pouvant être d’assurer :

- le partage d’informations sur toutes les initiatives locales ;

- la cohérence : par exemple, l’implantation hôtelière ou les circuits touristiques doivent être planifiés ;

- la mise en commun de certains moyens : les équipes du Louvre, par exemple ou les services consulaires, la communication extérieure, etc…

Nul doute qu’aux deux niveaux décrits, une assistance devrait être sollicitée : la Mission du Bassin Minier me paraît bien placée pour y apporter toute son expertise.

Monsieur le Président, une initiative de votre part, serait particulièrement bienvenue, tant ce projet doit être le point fort de votre mandat.

Bien entendu, je reste à votre disposition pour en parler, ce qui précède n’étant que des pistes de réflexion.

Mais il me semble urgent d’agir !