mercredi 1 octobre 2008

Le Louvre-Lens (4ème et dernière partie)



Lettre ouverte à Monsieur Corbisez, Président de la Communauté d’Agglomération Hénin-Carvin (CAHC).

Monsieur le Président,

Après la séance du 24 septembre dernier au Conseil Régional, à laquelle vous participiez, j’ai rédigé sur mon blog 3 articles pour tenter d’expliquer à nos concitoyens, l’importance de ce qui va se passer sur le territoire de l’ex-Bassin Minier : je parlais de " révolution régionale ", car elle dépasse nos limites locales.

Vous l’avez remarqué, la semaine dernière, les yeux sont fixés sur nous afin de juger si nous sommes capables de prendre nos responsabilités. Vous le savez (et nous en avons d’ailleurs parlé ensemble), jusqu’à présent, nous n’avons pas su dépasser nos rivalités territoriales pour agir dans l’intérêt général. Certes, Lens, directement concernée, est bien obligée de suivre le mouvement de la construction du Louvre, sur son sol.

Voici un passage de ce que j’écrivais à votre prédécesseur, Albert Facon, le 29/10/2007 :

" Il est hors de question que chacun de nos territoires reste replié sur son pré carré et regarde le train passer. Nos concitoyens seraient très sévères envers nous, si leurs élus n’agissaient pas. Concernant la CAHC, je ne vois rien venir non plus. Ne passons pas à coté de la chance, qui nous est offerte, de nous prendre en mains, sans attendre que d’autres ne décident pour nous.
Soyons maîtres de notre destin ! "

Malheureusement, rien (ou si peu) n’a bougé depuis !
Certes, nous avons un peu avancé sous les coups de boutoir du Président Percheron, et le cadre général d’une mise en mouvement a été dressé :

- une gouvernance élargie
- des transports irrigateurs (tramways, liaison Bassin Minier/ Métropole lilloise)
- un habitat durable (et notamment 65 000 logements miniers)

Cela ne nous empêche pas, bien au contraire, de prendre nos responsabilités.
Il y a 3 niveaux géographiques d’intervention :
- le territoire de la CAHC
- celui des intercommunalités directement concernées : Lens-Liévin (CALL)), Béthune-Bruay (Artois Comm), Douai (CAD) et bien sûr la CAHC.
- les territoires contigus : l’aire métropolitaine, la Belgique frontalière, l’Arrageois.
Le présent courrier ne concerne que les 2 premiers niveaux, le troisième fera l’objet d’initiatives régionales, mais nous devons être prêts pour les aborder.


Le principe est que chaque habitant puisse s’approprier son destin…

1- au niveau de la CAHC :
Je pense que vous pourriez provoquer, avant la fin de l’année, une journée de travail avec tous les élus du territoire. Une journée de travail également pour les forces vives, en collaboration avec le Conseil de Développement.
Aux communes d’organiser des journées identiques chez elles : par quartier par exemple et/ou au niveau de la commune. L’essentiel étant que chaque habitant puisse être informé et intervenir.
L’objectif étant de préparer une seconde journée de travail, au 1er trimestre 2009, où tous ceux qui auraient participé aux premières réunions débattraient des propositions qu’ils auraient élaborées en groupes appropriés. A chacun des participants de s’organiser de la manière dont il l’entend. Les forces économiques, par exemple, mobiliseraient la Chambre de Commerce, mais, certainement aussi, les unions commerciales, au niveau local; mais peut-être également au niveau de plusieurs communes, voire au niveau intercommunal (ce qui serait une excellente nouvelle).
Les Maires seraient responsables au niveau de leurs communes, mais attention de ne pas phagocyter les initiatives !

Bien entendu, outre vos propres services, vous pourriez faire appel pour l’animation à l’équipe du Louvre, à la Mission Bassin Minier, mais aussi aux services compétents de la Région et du Département (je pense, par exemple, que sera abordé, dans les communes concernées, le tracé du tramway).
Pendant toute cette période d’information et d’élaboration, une communication adéquate devrait être mise en place (médias, Internet, journaux d’information en porte à porte, TV locale…)
Evidemment, tout cela demande une organisation rigoureuse et un comité de pilotage pourrait être mis en place (avec du personnel dédié).

Nous pourrions donc disposer, courant 2009, d’un corpus de propositions. Mais un premier résultat aurait déjà été ainsi atteint : la sensibilisation des 140 000 habitants de la CAHC

2- Au niveau de l’inter/intercommunalités

On peut espérer qu’une initiative, dans ce sens, de votre part, susciterait un mouvement peu ou prou identique, dans les territoires voisins.Vous seriez alors tout à fait légitime de proposer une structure de coordination, rassemblant les politiques, les " forces vives et les " hommes et institutions ressources "
L’objectif pouvant être d’assurer :

- le partage d’informations sur toutes les initiatives locales ;

- la cohérence : par exemple, l’implantation hôtelière ou les circuits touristiques doivent être planifiés ;

- la mise en commun de certains moyens : les équipes du Louvre, par exemple ou les services consulaires, la communication extérieure, etc…

Nul doute qu’aux deux niveaux décrits, une assistance devrait être sollicitée : la Mission du Bassin Minier me paraît bien placée pour y apporter toute son expertise.

Monsieur le Président, une initiative de votre part, serait particulièrement bienvenue, tant ce projet doit être le point fort de votre mandat.

Bien entendu, je reste à votre disposition pour en parler, ce qui précède n’étant que des pistes de réflexion.

Mais il me semble urgent d’agir !

7 commentaires:

  1. C'est bon Monsieur Alpern.
    Concernant le projet du Louvre-Lens, l'Abruti du Bassin Minier que je suis s'est pleinement approprié son destin : je paye et je vais encore payer.

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  2. Mr Alpern,

    Pouvez-vous svp nous donner le montant total du budget communication pour le Louvre-Lens ?

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  3. Voyez comme le débat est compliqué:
    - moi je préfère payer pour le LOUVRE que pour le Grand Stade de la Métropole lilloise.
    - le Président Percheron argumente: le Louvre c'est le coût d'un lycée.Je ne suis pas d'accord parce qu'aujourd'hui on a suffisamment de lycées.
    - Par contre, quand on me dit que Le Louvre c'est un tiers de ce qu'il faut investir pour le port de Boulogne, je dis: ce n'est pas cher! De même, ce n'est pas cher de construire un Louvre qui revient à peu près au prix d'1km d'autoroute, ou 50 % plus cher que le doublement de la ligne de train Don Sainghin/Béthune.
    - On pourrait multiplier les exemples. Et en efet si on prend comme critère le nombre de personnes concernées par ces investissements, il n'y a pas photo. Jugez-en:
    -le km d'autoroute n'a aucun intérêt: c'est très cher car 1km cela ne sert à rien et de plus cela augmentera les émissions de CO2
    - le grand stade concerne quelques dizaines de milliers de personnes par an: ce sont toujours les mêmes qui vont au foot. Certes des concerts auront lieu, mais il y a d'autres installations du même style...

    - la ligne Don/ Béthune: même si elle ne concerne que quelques dizaines de milliers de voyageurs par an, ces derniers vont au travail ou dans un établissement d'enseignement. De plus cela diminue le nombre de voitures sur la route. C'est un vrai service public.

    - Le port de Boulogne concerne non seulement les pêcheurs et entreprises du Boulonnais, mais également le Nord-Pas-de-Calais, la France et une partie de l'Europe. L'investissement public est, dans ce cas, un levier économique. N'oublions pas que maintenant les ports de Boulogne et Calais sont propriété de
    la région et nous sommes donc tous responsables de leur développement. Même si juridiquement ce ne n'est pas vrai, les ports sont des services publics (ou exercent des missions de service public...)

    - notre Louvre-Lens: on prévoit minimum 200 000 visiteurs nordistes par an! Je ne parle pas des retombées sur l'emploi( 600 à 700 locaux, non délocalisables: au Louvre même, l'hébergement, le tourisme, les sous-traitants...
    Le"beau" épanouit et émancipe. Au musée, comme au théâtre, au concert ou au cinéma;
    Finalement le critère d'un investissemnt est bien l'intérêt général: que ce soit parce qu'il correspond à un service public ou parce qu'il concerne un certain nombre de citoyens du territoire concerné; le montant de l'investissement public devrait alors être proportionnel à ces 2 critères.
    Bien sûr ce que j'écris là mériterait de plus amples développements.
    Sur votre commentaire plus précisèment: tous les contribuables du Nord Pas de Calais paieront pour le Louvre; vous à peine plus, parce que l'investissement des collectivités du Bassin Minier est peu élevé.
    Néanmoins où je vous rejoins, c'est que nous payons toujours plus de taxes ou impôts, alors que notre pouvoir d'achat régresse. Car je suppose que vous ne "bénéficiez" pas du bouclier fiscal!

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  4. J'essaye de me procurer les prévisions de dépenses de communication. Quelques observations sur ce sujet:
    - lors de l'ouverture, mais déjà quelques mois avant, les médias régionaux, nationaux et internationaux seront fortement présents et la communication en sera facilitée
    - le site Internet existe déjà, et je pense que son coût est pris en charge par le Louvre lui-même (à vérifier)
    - le Louvre en tant que tel est déjà un formidable outil de communication.
    - les agences de voyages, les ambassades de France seront également des véhicules puissants de communication

    "Les moyens financiers consacrés à l'information sur le projet ne doivent donc pas nécessairement être considérables...Par contre, la conception et l'édition des supports d'information, la réalisation de matériels d'exposition, l'édition d'affiches et surtout l'achat d'espaces en France et à l'étranger, l'utilisation des outils de marketing direct représenteront un investissement plus conséquent..."

    je pense également que les budgets de Bilbao seront indicatifs

    Rendez-vous donc sur cette page dans quelques jours pour vous fournir des chiffres

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  5. Finalement Monsieur Alpern, mise à part Valenciennes et au risque de paraphraser Nicolas Baverez*, le Bassin Minier qui fut jadis l’un des poumons de l’économie française devient sous l’impulsion de nos élus, un musée et un centre de distribution de plus en plus déconnectés de la production, de la recherche et des activités à forte valeur ajoutée. Triste révolution.

    * Nicolas Baverez : La France qui tombe : un constat clinique du déclin français.

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  6. Sur la question de la communication, je me suis rapproché des services instructeurs et il en ressort ceci:

    - il n'y aura pas de budget communication avant la pose de la première pierre prévue en été 2009 (retard d'une dizaine de mois à la suite de l'appel d'offres infructueux sur la plupart des lots. Ce qui a été engagé jusqu'à présent (peu de choses à vrai dire) ressort du budget de la culture du CR et de celui du Louvre Paris.

    - C'est l'instance Louvre-Lens qui portera ensuite les budgets de 2009 et après, sachant que les différents partenaires auront également leur propre ligne dans leur budget, dans la section fonctionnement

    - on considère que la partie communication d'un budget de fonctionnement d'un musée s'élève à un montant compris entre 1 et 5%.
    Soit, en euros 2005, sur la base de 12 millions d'euros de fonctionnement: 120 000 à 600 000 euros, sans doute plus près de ce dernier chiffre, au début.

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