mercredi 30 novembre 2011

"L'imposture - Dix années de politique de sécurité de Nicolas Sarkozy".

Robert Badinter a préfacé le rapport de Terra Nova sur "L'imposture - Dix années de politique de sécurité de Nicolas Sarkozy".


Lire la préface (superbe!) dans son entier: http://www.tnova.fr/note/pr-face-de-robert-badinter-limposture

Le rapport dans son entier ou la synthèse: http://www.tnova.fr/content/contribution-n-19-limposture-dix-ann-es-de-politique-de-s-curit-de-nicolas-sarkozy



Extrait de la préface de Robert Badinter:

" La rhétorique du Président Sarkozy, dont on ne saurait nier le talent, est marquée du sceau du volontarisme politique. Le « je », le « moi » sont toujours présents. Ils scandent le propos : « moi je n'admets pas, moi je n'accepte pas… ». À la dénonciation du mal succède l'annonce des temps nouveaux où, grâce à la volonté sans faille du leader, régnera enfin la sécurité partout et pour tous. Grâce [aux auteurs de cette étude], la mystification du discours officiel sur la sécurité apparaît en pleine lumière. Enlevez la pourpre de la rhétorique : le roi est nu."

Le Maire mis en minorité en conseil municipal!

Actualité

Le maire mis en minorité au cours d'un conseil prétexte à un incroyable règlement de comptes

vendredi. La Voix du Nord

Le conseil municipal qui s'est déroulé mercredi soir sonne-t-il l'épilogue du bras de fer qui oppose une majorité des élus au maire depuis un mois ? Mis en minorité dans les décisions municipales, critiqué, vilipendé, parfois même conspué devant une foule de citoyens partagée, le maire s'est efforcé de maintenir le déroulé de l'ordre du jour sans se départir. Un exercice visiblement éprouvant à l'issue duquel l'homme a fini par plier. « Vous aurez ce que vous voulez », s'est-il résolu.


Dix jours après une réunion de conseil municipal tendue au cours de laquelle le maire avait retiré les délégations de deux de ses adjoints, signataires avec treize autres conseillers d'un tract demandant la démission du maire, le conseil de mercredi soir a servi de trame à un véritable règlement de comptes, digne d'une tragédie classique. Comme dans ces pièces tout au long desquelles le héros tente de contrer une fin inéluctable, le maire aura passé plus de deux heures trente à expliquer, justifier, se disculper et tenter de convaincre, sans jamais parvenir à infléchir l'inébranlable position de ses opposants, venus pour en découdre. Définitivement.

Dès les premières secondes, le ton était d'ailleurs donné. GB, l'adjoint, démis de ses délégations, plantait la première banderille en accusant le maire de faux, brandissant un compte rendu de séance dans lequel l'une de ses interventions aurait été « sciemment modifiée » accusa-t-il. Le maire interrompait la séance, transperçait la foule pour sortir de la salle, puis revenait. « C'est ta parole contre la mienne".

"Vous m'accusez de faux, alors intentez une action en justice », répliquait-il, résolu à reprendre l'ordre du jour d'un conseil incroyablement explosif, où la majorité des questions mises au vote furent quasi systématiquement retoquées par 14 élus frondeurs, (le quinzième s'étant ravisé). Un blocage opéré y compris lorsqu'il s'est agit d'aborder des dossiers aussi conséquents que la reversion des 39 000 E de compensation de taxe professionnelle dus par l'Agglo. « Vous refusez de faire entrer de la trésorerie dans les caisses, vous prenez une décision dramatique pour l'avenir de notre collectivité », prévenait le maire, interloqué. « La majorité de ce conseil a demandé ta démission. Tu refuses, nous avons décidé d'aller au clash », rétorquait un GB remonté, à la tête d'une fronde implacable, guidée par une rancoeur violente et tenace. « C'est impossible de discuter avec toi. Ton caractère, on ne le supporte plus », s'emportait un autre élu de l'opposition. « Sur le plan humain, ton bilan, c'est une catastrophe », accusait GB.

L'exercice des questions diverses donna l'occasion aux opposants d'enfoncer un peu plus l'estoque. Report du repas des aînés, salaire d'une CDD, droit à ester en justice, indemnités d'élu, élaboration du PLU, et même distance de plantation d'arbres par rapport à la route, rien ne fut épargné au premier magistrat qui dû se justifier dossier par dossier, point par point. Un chemin de croix au terme duquel, éprouvé, il resta digne. « On a formé une super équipe, j'ai pris un super pied, je ne regrette rien et je revendique la bonne gestion de cette commune. Rassurez-vous, le moment est bientôt venu pour vous. Ça n'a été que du bonheur, maintenant c'est fini ».

Interrogé à la fin du conseil sur leur stratégie, les frondeurs firent part du choix qu'ils avaient devant eux:
"- soit le maire démissionne et l'on réélit un nouveau maire, au sein de la majorité. C'est, semble-t-il, la solution choisie puisque le maire a laissé entendre qu'il allait démissionner;
- sinon, 1/3 du conseil municipal démissionne pour provoquer des élections anticipées. Si l'opposition FN gagne avec la majorité absolue, on les laisse faire jusqu'en 2014 pour montrer leur incapacité à gérer la ville. Si elle n'est pas majoritaire, quelques-uns d'entre-nous pourraient se rallier à eux pour expérimenter la possibilité de travailler ensemble"

AA: il s'agit d'un véritable article de La Voix du Nord dont j'ai supprimé les noms ou mis des initiales (que j'ai inventées, bien sûr) à la place.
Seul le dernier paragraphe est de moi.

Je tiens à souligner que toute ressemblance avec des personnages connus ou qui croiraient se reconnaitre serait purement fortuite










mardi 29 novembre 2011

Retour sur l'Atrium


Revenons, une nouvelle fois, sur La Voix du Nord de ce matin qui titre, dans son édition locale d'Hénin: "E.Binaisse: une DSP, je ne suis pas pour" (DSP: délégation de service public). Et pour cause! L'activité (remise en forme et loisirs) n'est pas un service public, point barre! C'est ne pas comprendre grand chose au sujet que d'évoquer cette éventualité...

Par contre, il y a bien une occupation du domaine public qui doit faire l'objet d'une convention, ce qui n'est pas le cas, actuellement (comme dans beaucoup d'autres associations héninoises). Peut-être pourrait-on suggérer au Maire d'adjoindre, dans ce même document contractuel, les obligations des 2 parties: nature des prestations en nature de la ville, activités que l'Atrium exerce à la demande de la commune (scolaires, objectifs en matière de santé, etc)... Je suis certain, d'ailleurs, qu'en fouillant dans les archives de la ville (il est vrai qu'une bonne partie vient malencontreusement d'être détruite), on pourrait retrouver la convention d'origine.
Bref, nous avons noté que le Maire était contre une DSP, mais que c'était toujours une "possibilité" (!), ce qui confirme ce que nous avions conclu lors de l'AG, à savoir qu'il ne savait pas ce qu'était une DSP...

D'autres confusions prouvant que le dossier est très mal connu du 1er magistrat:
- une convention d'objectifs n'est obligatoire que si une association perçoit une subvention supérieure à 23 000 euros. Or l'Atrium ne reçoit aucune subvention de la part de la ville. Et pourtant le maire raconte partout que la situation est illégale du fait de l'absence de convention!
- par contre, elle bénéficie de prestations en nature (non assimilable à une subvention): un Directeur mis à disposition (qui ne perçoit aucune rémunération de l'association), l'entretien des locaux et les réparations (peu d'interventions, malheureusement, ce dont a fait état le Directeur lors de l'AG). Soit un montant d'environ 75 000 euros. Et non pas 250 000 euros comme le rabache le maire en se référant à un rapport de 2005 qui fixe ces prestations à 265 000 euros, sur des bases erronnées. Il est quand même incroyable qu'on lui communique ces faux chiffres pour qu'il aille ensuite se ridiculiser devant une AG et dans la presse!
- à signaler également que ce rapport de 2005 (qui avait coûté à l'époque plus de 10 000 euros! Au fait, qui avait pris l'initiative de donner cette mission inaboutie: Dalongeville ou le Directeur des sports de l'époque?), dont le contenu me fait penser à un devoir médiocre d'étudiant en droit, ne s'était borné qu'à passer en revue les différentes possibilités de mode de gestion de l'activité de l'Atrium, sans en privilégier aucune (et certainement pas une DSP!). Mais il omettait 2 choses importantes: définir ce qu'est un service public et surtout conseiller une convention d'occupation du domaine public! Et dire que les services de la mairie se basent sur ce rapport pour conseiller le maire!
Certes, et c'est à son avantage, le rapport signale les risques d'une "gestion de fait" et, depuis, les mesures ont été prises (absence d'élu au bureau de l'association, un seul agent municipal mis à disposition).

En conclusion, nous ne pouvons que conseiller au Maire 2 choses (mais, comme d'habitude, il n'écoutera pas!):
- abandonner l'idée d'une DSP et demander à ses services de rédiger (en concertation avec l'Atrium) une convention d'occupation du domaine public assortie d'une convention d'objectifs, d'obligations réciproques et de moyens.
- répondre à la lettre du 18 octobre dernier du Président Machinski qui pose un certain nombre de questions auxquelles il eut été de pure courtoisie de répondre, avant ou lors de l'Assemblée Générale de vendredi dernier.

Ainsi, il évitera, comme l'écrit P. Wallart,  de "dégoupiller une grenade qui était, vendredi, pas loin de lui éclater au visage".

Autant que vous le sachiez...


La Voix du Nord rapporte, ce jour, qu'un sondage IFOP, sur les élections législatives dans la 11ème circonscription, est en cours. Question: "Qui choisiriez vous entre Le Pen et Facon? Entre Le Pen et Kemel?" Le nom de Corbisez est évoqué uniquement lors d'une question posée sur le 1er tour. En se réduisant à choisir entre Facon, le roi des "godillots", Kemel l'"inconnu" et Corbisez l'"éternel second", le PS a fait le choix, évident depuis quelque temps, de laisser la circonscription au FN. Pourquoi? Réponse sous peu (mais l'article de ce matin, sur ce blog, devrait vous mettre sur la voie...).

Puisque l'on parle de JP Corbisez (et du PS...), mon passage devant le juge d'instruction (plainte en diffamation du Président de l'Agglo à mon encontre) qui devait avoir lieu hier a été reporté au 16 décembre prochain.

Au fait, ne voyez surtout aucun rapport entre cette affaire personnelle et l'élimination de JPC à la candidature socialiste aux législatives!

Sarkozy pour un 2ème mandat? Non, je ne plaisante pas!

Ce qui semble toujours peu souhaitable pour une majorité de Français va-t-il quand même se produire?
Y aurait-il un subit regain d'amour pour Sarko?
Que nenni! Le candidat socialiste que l'on voit caracoler en tête des sondages va-t-il s'écrouler dans les prochaines semaines?
Plusieurs éléments ont ébranlé la candidature socialiste, mais un évènement annoncé va accréditer cette thèse de l'effondrement.

- les révélations concernant DSK (Sofitel New-York et les conséquences de l'affaire du Carlton de Lille) ont un peu déforcé le PS, même si ce dernier s'est, finalement, bien sorti de cette période troublée. Non seulement il a su faire corps devant les évènements étatsuniens, mais il a, de plus, très bien passé le cap des Primaires qui ont été une vraie réussite. Mais, répétons-le, sans ce qui suit, l'épreuve eut pu être surmontée.

- l'affaire Guérini, survenant après celle de Frêche (bien gérée par Martine Aubry), a démontré que le PS n'avait pas les moyens de maitriser ses barons locaux. La décentralisation et le cumul des mandats ont installé tellement de fiefs que ces véritables potentats, via un système d'adoubement, exercent une véritable main-mise sur les collectivités. Cela devient de plus en plus insupportable. Comment ces hommes politiques peuvent-ils être crédibles aux yeux de la population? Ils se croient indispensables et le font savoir ("moi ou le chaos"); ils s'accrochent à leurs mandats, entourés d'une cour d'obligés qui attend son heure pour reprendre le même flambeau...

- le candidat Hollande n'a pas très bien commencé sa campagne: il a éprouvé des difficultés à justifier les 60 000 embauches promises dans l'éducation nationale, il a parjuré un contrat dûment signé avec les Verts et, en ce moment, lui, que l'on a qualifié de mou, a beaucoup de mal à répondre aux coups de boutoir du candidat supposé de la majorité.

Le rejet de Sarkozy est pourtant tel que tout cela n'aurait pas dû avoir suffisamment d'impact pour remettre en selle ce Président mal-aimé.
Mais le pire s'annonce: le financement du Parti socialiste dans le Pas-de-Calais fait l'objet d'une enquête confiée au Parquet de Nanterre et qui est près d'aboutir. Cela se murmure depuis des semaines, mais il semblerait que l'estocade soit proche et qu'il sera difficile aux protagonistes d'échapper à la justice. Cela fait pourtant des années que l'on connait ces hommes politiques qui se vantent, qui d'avoir fêté son premier milliard (de francs), qui de posséder telle somptueuse propriété au sud de la France, etc. Patrimoines sans aucune mesure avec l'origine sociale souvent modeste de ces élus, et sans aucun rapport avec leurs indemnités de parlementaires, de maires, de conseillers généraux ou régionaux. Même les entreprises "donatrices" ou celles sur lesquelles on s'est payé ou par lesquelles on a tout simplement favorisé les petits copains (Adevia en est un exemple caricatural: http://alpernalain.blogspot.com/2011/11/lettre-au-procureur.html) sont dans le collimateur de la Brigade Financière...

Il est fort à craindre que F. Hollande aura du mal à se relever de ce coup de massue. Mais il y a bien longtemps qu'il était au courant, et, ni lui, ni sa successeur au Secrétariat National n'ont voulu ou pu bouger tant la puissance et la malfaisance potentielle de la Fédération du Pas-de-Calais les ont neutralisés...Combien de socialistes d'autres régions levaient les yeux au ciel quand on faisait allusion à ce que l'on murmurait dans le Pas-de-Calais et leurs soupirs n'avaient d'égal que leur impuissance!

Ce coup de tonnerre annoncé ruinera certainement nos chances de voir N.Sarkozy tomber dans les oubliettes de l'Histoire. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir dénoncé toutes les turpitudes de ceux qui nous gouvernent, sans partage, dans le 62!












lundi 28 novembre 2011

Durant ce week-end...

- Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a estimé dimanche 27 novembre que la France acceptait "trop" d'étrangers en situation régulière chaque année. "Nous acceptons sur notre sol chaque année 200 000 étrangers en situation régulière. C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan".
La collusion Guéant/Le Pen est de plus en plus visible...

- Les 18-22 ans, qui voteront pour la première fois en 2012, se prononceraient à 38 % en faveur de François Hollande et à 20,5 % pour Nicolas Sarkozy, si le premier tour de la présidentielle avait lieu dimanche prochain, selon un sondage Ifop. M Le Pen: 19%
L'axe "jeunesse" de la campagne hollandaise aurait-elle un impact? 
L'ensemble des Français voteraient à 32,5 % pour le candidat socialiste, tandis que 25,5 % se prononceraient pour le chef de l'Etat actuel.

- Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a déclaré dimanche devant 11 000 délégués de son parti, Russie unie, "accepter" leur proposition d'être candidat à la présidentielle du 4 mars prochain, un scrutin qu'il est quasi assuré de remporter. Il avait quitté la présidence en 2008 et désigné M. Medvedev comme son successeur, faute de pouvoir se présenter pour un troisième mandat consécutif. Tiens, tiens! cela pourrait donner des idées à d'autres présidents, en 2017, par exemple...

- 68 % des Français interrogés pensent que les responsables politiques "ont les moyens de mettre en oeuvre des solutions à la crise", tandis que 29 % pensent qu'ils "ne peuvent pas faire grand chose", selon un sondage de TNS Sofres.
Sondage à confirmer... 






Lettre à mes enfants, à l'étranger


Mes chers enfants,

Le mot "déliquescence" m'obsède, depuis quelque temps déjà...Qu'il soit qualifié de chute, décadence, décrépitude, dégénérescence ou dégradation, il correspond à un état de fait que je résumerai lapidairement par le mot "décomposition". Décomposition d'une société où les règles d'antan, la morale, les valeurs, la solidarité sont bafouées. Ne croyez pas que je radote: bien sûr, on peut toujours trouver des choses positives ici-bas, telles que la possibilité de se relier au monde entier (nos conversations sur Skype en sont un exemple), la créativité dans tous les domaines, l'éducation (pour le meilleur et le pire), néanmoins je reste pessimiste. 

Quelques exemples, à différents niveaux, seront plus parlants:
Quand je vois que les pays du Nord ne sont pas plus solidaires envers ceux du Sud ou que, malgré les avertissements quasi-unanimes des scientifiques, la menace des changements climatiques s'amplifie, n'entraînant aucune réaction collective, on se dit que nous allons vers une extinction de l'espèce humaine pour la fin de ce siècle.
De même, quand je constate, avec effroi, que le racisme et la xénophobie s'amplifient de part le monde, je me dis que nous avons bien reculé ces dernières années, malgré nos idéaux d'après-guerre.

D'ailleurs, partout en Europe, les partis xénophobes ont une audience de plus en plus importante: la théorie du bouc-émissaire, lors de crises économiques, est toujours utilisée avec un succès qui nous rappelle de sombres heures. La France, malheureusement, n'est pas épargnée par ces phénomènes et je voudrais citer 2 exemples, symptomatiques de la déliquescence en question:
- en France, le parti majoritaire surfe sur les peurs des Français, exploitées sans vergogne par le parti fachiste et ouvertement xénophobe. Que ces gens-là (des 2 partis) nient les valeurs républicaines de notre belle devise "Liberté, Egalité, Fraternité" en discriminant l'Etranger, en flattant les bas instincts de ceux qui souffrent (individualisme, peurs, haine de l'autre), fait reculer nos sociétés et donne une image de la France qui me fait honte.
- non seulement l'UMP et le FN font oeuvre de décomposition de la société française, mais les partis de gauche, pour des raisons bassement électoralistes, s'accomodent de cette déliquescence des valeurs. Ainsi, dans ma Région, ils ont mis en place (je parle particulièrement du Parti socialiste, qui détient tous les pouvoirs) un système de financement occulte dont les objectifs sont, non seulement de constituer un magot pour le parti, mais également d'enrichir certains. Tout le monde le sait...et jusqu'à présent, la justice n'a pu s'exercer.
Bien entendu, cette déliquescence de la morale n'est pas l'apanage d'une seule organisation: dans d'autres régions, d'autres partis en font autant, mais ici, le système est quasiment monopolistique, depuis des dizaines d'années.
- dans la ville où j'habite, délabrée par la crise mais aussi et, surtout, par un maire escroc (en passe d'être jugé), les successeurs, en poste actuellement, qui avaient tous les éléments pour redonner espoir à la population ont échoué lamentablement et offre, ainsi, la ville au Front National. Mais pire encore, on peut penser que cette transmission se fait en toute connaissance de cause, non seulement de la part de ceux qui gèrent (?) la ville, mais également de la part du parti dominant régionalement, qui a tout fait  (ou: n'a rien fait) pour qu'il en soit ainsi.
Le fait que la déliquescence politique, évoquée à travers ces 2 exemples, soit sur le point d'être médiatisée (élections présidentielles obligent), ne me réjouit pas, car elle va détourner encore plus nos concitoyens de la représentation politique.

Les affaires dans lesquelles sont mêlées Strauss-Kahn (à New-York et à Lille, via la Belgique) ajoutées aux turpitudes socialistes à Marseille et dans le Pas-de-Calais, les forts soupçons qui pèsent sur le Président de la République, à travers plusieurs affaires de financement, sont, malheureusement, significatives du délabrement de la politique française. Quoiqu'en pensent ceux qui se tournent vers le FN, ce n'est pas de là qu'il faut attendre une renaissance des valeurs démocratiques.

Comme nous le démontrent certains exemples étrangers, seul le peuple est à même d'exiger qu'on le respecte!
A quand une révolution du type de celle de 1789 où ceux qui demandent plus de justice sociale et de respect, moins d'assujetissement aux marchés, moins de rigueur, moins de privilèges pour ceux qui sont déjà des privilégiés..? Quand est-ce que ceux qui veulent que soit appliqué notre tryptique républicain s'élèveront pour faire entendre leur voix? Dans le fond, nous aussi, nous sommes des "indignés"...Qu'attendons-nous pour nous faire entendre, nous qui sommes majoritaires?

Mes chers enfants, je sais ce que vous vous dites: même avec l'âge, il n'en a pas fini avec son esprit rebelle...Sachez que je n'abandonnerai pas ce combat qui vous concerne, principalement vous et vos enfants...

Votre père

dimanche 27 novembre 2011

" Halte aux voleurs ! " en stéréophonie

C'est l'intérêt des festivals, et leur charme quand ils sont organisés au milieu des meilleurs vignobles du Bordelais : on y découvre toujours des pépites. Consacré au film d'histoire, et cette année, du 14 au 21 novembre, au thème de " La conquête du pouvoir ", celui de Pessac n'a pas manqué à la règle.

Parmi la centaine de films projetés figurait Le Diable de la République, documentaire réalisé par Jean-Charles Deniau avec deux jeunes historiens, Grégoire Kauffmann et Emmanuel Blanchard. Il sera diffusé le 30 novembre par France 3 et mérite l'attention : en 90 minutes précises, denses et rythmées par une vingtaine de témoignages, il retrace l'histoire du Front national, depuis sa création en 1972 jusqu'au congrès de Tours et l'élection, en janvier 2011, de Marine Le Pen à sa présidence, en lieu et place de son père.
Au milieu figure un épisode saisissant, relaté par Pierre Vial et confirmé aux auteurs par Jean-Yves Le Gallou, tous deux anciens du Grece ayant rejoint le FN dans les années 1980. La scène se passe à Lyon au printemps 1998. Un meeting du Front national pour les élections régionales vient de se terminer, et les responsables du parti d'extrême droite se pressent autour de Jean-Marie Le Pen. " Président, c'est formidable, le pouvoir, bientôt on y est... ", lui lance Bruno Gollnish, l'un des caciques du mouvement. " Dieu nous en préserve ! ", réplique M. Le Pen.
D'un mot, il balaye les ambitions qu'il a fait naître, le travail d'organisation et d'implantation alors mené par Bruno Mégret et les espoirs nourris, en 1995, par la conquête des municipalités de Toulon, Orange et Marignane, autant que par son propre score à la présidentielle (15 % des suffrages). D'une formule sans appel, il récuse la perspective d'accéder au pouvoir et de quitter, pour y parvenir, son statut de protestataire en chef et de dénonciateur patenté du " système ". " Dieu nous en préserve ! "

Dans un débat qui s'ensuivit, organisé par la revue L'Histoire, la question fut donc posée, sans détour : l'extrême droite veut-elle vraiment le pouvoir ? Evidemment non, fut la réponse unanime à propos de Jean-Marie Le Pen. Grégoire Kauffmann, l'un des auteurs du film, souligna sa " délectation " à rester le diable de la République. Pascal Perrineau, le directeur du Cevipof, le centre d'études politiques de Sciences Po, pointa le rôle de " tribun de la plèbe " joué par le président du FN depuis trente ans, auprès des électeurs " de la boutique et de l'atelier ".
La réponse fut tout aussi nette - mais inverse - à propos de Marine Le Pen. Forte de son attrait qu'elle exerce sur les classes populaires (un ouvrier sur trois, un employé sur quatre), " elle veut vraiment y aller ", a assuré Pascal Perrineau. Et d'ajouter : " Sur une série de thématiques, le Front national n'est plus à la droite de la droite. "

Non seulement parce qu'il a élargi, sous la houlette de sa nouvelle présidente, son espace idéologique ; elle l'a à nouveau démontré, le 19 novembre, en présentant son projet présidentiel bâti autour de la reconstruction d'un " Etat fort ". Mais aussi parce que la droite en général, et le président de la République en particulier, a largement pioché, depuis cinq ans, dans le répertoire de l'extrême droite et contribué à en banaliser les thèmes.

Procès d'intention ? Nullement, si l'on écoute ce qu'ont dit les uns et les autres il y a quelques jours seulement. Le 14 novembre, Marine Le Pen a fait de la fraude l'un des axes de sa campagne, et en particulier de la fraude aux prestations sociales, ce " poison absolu " qui fait perdre au pays 15 milliards d'euros par an, et auquel il faut opposer une politique de " tolérance zéro ". Conformément au logiciel de l'extrême droite, cette " explosion de la fraude sociale est liée ", selon elle, " à une explosion de l'immigration ".

Le lendemain, à Bordeaux, à l'occasion d'un grand discours sur le modèle social français, Nicolas Sarkozy s'est livré à une charge plus violente encore contre " les fraudes sociales ". Cette diatribe - comme en stéréophonie avec Mme Le Pen - mérite d'être lue ou écoutée sur le site de l'Elysée : " Frauder la sécurité sociale, c'est voler. Celui qui bénéficie d'un arrêt de travail frauduleux comme celui qui le prescrit, je le dis simplement, vole les Français, tous les Français. Celui qui minore ses ressources pour obtenir une prestation vole les Français. Celui qui perçoit des allocations familiales alors qu'il ne réside pas sur le territoire national (...) vole les Français. Celui qui emploie un salarié sans le déclarer à la Sécurité sociale triche au détriment de la collectivité. "
Bien sûr, le président de la République ne reprend pas à son compte la dénonciation simultanée de l'immigration. Et il est dans son rôle quand il réaffirme la force de la loi et des règles collectives. Mais assurer, comme il l'a fait, qu'il n'est pas question, dans son esprit, " de désigner des boucs émissaires " relève d'un aplomb aussi stupéfiant que choquant.

En effet, le vocabulaire employé est tout sauf anodin : d'un côté des exemples de fraudes individuelles aux prestations sociales (arrêts de travail, allocations familiales, prestations liées au logement...) sont martelés et dénoncés comme du vol ; de l'autre, est mentionnée d'une courte phrase, comme une tricherie, la fraude des entreprises aux cotisations sociales. Deux poids et deux mesures.

D'autant que le coût respectif de ces deux sources de fraudes sociales est inversement proportionnel à l'opprobre dont les entoure le chef de l'Etat. Selon le rapport qui fait autorité sur la question, établi en 2007 par le Conseil des prélèvements obligatoires, la fraude sur les prestations est évaluée à 2,2 milliards d'euros ; celle sur les cotisations (en clair, le travail au noir) entre 6,2 et 12,4 milliards, soit trois à six fois plus. Un rapport parlementaire de juin 2011, établi par le député UMP (tendance Droite populaire) Dominique Tian, a la main plus lourde mais ne modifie pas les ordres de grandeur : 4 milliards de fraude sur les prestations, 16 milliards sur les cotisations.

Il y a cinq ans, M. Sarkozy avait détourné à son profit une bonne partie de l'électorat du FN en étant le mieux-disant sur la sécurité et l'identité nationale. Il espère récidiver en 2012 en dénonçant les " voleurs ", autre grand classique de l'extrême droite. Au risque qu'un jour prochain, selon la formule consacrée, les électeurs préfèrent l'original à la copie.


Gérard Courtois
Le Monde 22/11/2011

Instaurons le droit de vote des Immigrés!


Nicolas Sarkozy, le 24 octobre 2005, déclarait au Monde : "Je ne trouve pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins dix ans en France, puisse voter lors des élections municipales. J'ouvre un débat en faveur d'une mesure que je pense juste." Et comme il y a plusieurs droites à droite, une certaine "droite libre", "mouvement libéral-conservateur associé à l'UMP", lance sa propre pétition, associant, pour faire grand peur aux Français, danger islamiste et droit de vote des immigrés.

Et pourtant, recroquevillées dans leur château élyséen, nos droites se trompent en imaginant nos concitoyens plus xénophobes qu'ils ne le sont. Un sondage Harris Interactive réalisé les 28 et 29 octobre montre qu'une fois qu'ils ont été informés que les étrangers issus des pays membres de l'UE, installés en France, ont le droit de vote aux élections municipales (et européennes), 59 % se déclarent favorables à l'extension de ce droit aux étrangers résidents non-membres de l'UE. Et 56 % s'affirment également favorables à ce que tous les étrangers vivant en France puissent prendre part à l'ensemble des élections locales, contre 41 % qui s'y opposent.

L'octroi de ce droit, qui concerne plus de 3 millions de personnes, est sacrifié par la droite sur l'autel d'un nationalisme d'un autre temps. Nous sommes entrés dans une ère postnationale, où la citoyenneté ne peut plus être l'apanage des seuls nationaux. C'est en vain, nous l'espérons, que nos droites chauvines tentent de relancer leurs vieilles rengaines au parfum de terroir, pour occulter leur incapacité à innover. Quand le pays est au bord du gouffre, elles ne trouvent à nous servir que des poncifs éculés, espérant divertir le peuple, au lieu de lui insuffler énergie et espoir. Glorifier le passé - celui de la nation - ne "coûte pas cher". Construire l'avenir exige plus de volontarisme et d'inventivité.

L'intégration, tout le monde en parle ! Mais il ne saurait y en avoir sans que la société d'accueil s'engage, de son côté, à "intégrer". Or l'octroi du droit de vote serait, de ce point de vue, un acte positif. Il démontrerait à ceux, venus d'ailleurs, qui travaillent pour faire tourner la machine économique, qui élèvent leurs enfants dans notre pays et qui y paient leurs impôts, que les "nationaux" les reconnaissent comme leurs égaux et leur demandent à ce titre de participer à la vie de la République.

On sort là de la très théorique promotion de l'"égalité des chances", ce dernier loto à la mode. C'est par le vote, d'abord, qu'on responsabilisera les immigrés résidant en France depuis au moins cinq ans, et au-delà, par l'exemple, leurs propres enfants, 23 % des Français issus de l'immigration déclarant ne pas être inscrits sur les listes électorales, contre 7 % des Français "d'origine". Une manière aussi, pour eux, de faire entendre leurs voix pour faire changer leur condition au quotidien et sensibiliser leurs concitoyens à leurs problèmes. Mettons plus de République dans l'immigration et plus d'immigration dans la République. C'est la démocratie qui y gagnera.

Le traité de Maastricht, en 1992, ébauchait la notion de citoyenneté européenne en accordant le droit de vote et l'éligibilité aux élections locales et européennes aux résidents étrangers des pays membres de l'UE. Ce n'est qu'aux élections municipales de 2001 que la France, traînant les pieds jusque-là, appliquera ce principe. Une certaine droite, à nouveau, freine des quatre fers, distinguant cette fois entre "bons" et "mauvais" résidents étrangers. Une discrimination flagrante que la France reste un des derniers pays européens à pratiquer.

Le droit qu'on prétend discuter encore faisait déjà partie des "110" propositions de François Mitterrand, candidat socialiste à la présidentielle de 1981. Presque vingt ans plus tard, entre octobre 1999 et janvier 2000, quatre propositions de loi sont déposées à l'Assemblée nationale par la gauche plurielle. Les Verts, qui, sur cette question, sont en première ligne depuis 1981, signent la première, qui sera discutée en séance publique, en avril 2000, et c'est le député Noël Mamère qui en est le rapporteur.

La loi est adoptée par l'Assemblée le 3 mai 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Elle ne permet pas aux étrangers non communautaires d'exercer les fonctions de maire ou de maire adjoint, ni de participer à la désignation des grands électeurs et à l'élection des sénateurs. La majorité sénatoriale, dominée par l'UMP, refuse de l'examiner. Cette majorité a basculé. Et cette même loi est désormais inscrite à l'ordre du jour du Sénat, conformément à l'engagement pris par son nouveau président socialiste, Jean-Pierre Bel. Elle sera discutée le 8 décembre. Et c'est à nouveau une parlementaire Europe Ecologie-Les Verts, Esther Benbassa, qui en sera la rapporteure.

Il serait choquant que ce projet ne réunisse pas, au-delà de la gauche et du centre, une bonne partie des suffrages de la droite républicaine. L'enjeu est clair : ce vivre-ensemble qui nous fait tant défaut, et que la participation politique peut contribuer à créer. Ne laissons pas une nouvelle fois passer le coche.

En Angleterre, des immigrés siègent dans les conseils municipaux dès les années 1970, les élites locales ayant compris l'intérêt de toucher ces nouvelles composantes de la population ; ces élus allaient jouer les intermédiaires pour les atteindre. Dans les années 1990, dans certaines villes, ils sont parfois même surreprésentés par rapport à leur poids démographique. Dans le même temps, le nombre croît de descendants d'immigrés, britanniques de plein droit, qui siègent au Parlement. Et, depuis le scrutin de 2007, la Chambre des communes en compte 14, auxquels s'ajoutent 22 lords et quatre députés européens.

Même si ce résultat-là reste modeste, il est plus élevé que chez nous, qui tardons, par conservatisme et en raison du cumul des mandats, à ouvrir nos assemblées aux Français dont les racines ne plongent pas dans le terroir. Nos élites ont besoin de diversité pour se renouveler. Et dans cette direction le droit de vote et d'éligibilité des immigrés non européens aux élections locales sera, si nous le voulons, un premier pas décisif.



Point de vue de Esther Benbassa, sénatrice EE-LV du Val-de-Marne et universitaire, et Noël Mamère, député EE-LV de la Gironde, paru dans Le Monde du 24/11/2011















samedi 26 novembre 2011

DSK et sa circonscription secrète

Béthune. Boulogne-sur-Mer. Le Touquet. Libercourt. Bruay-la-Buissière. Hénin-Beaumont. Orchies. En ces années 2006 et 2007 de campagnes - primaire, présidentielle, législatives -, Dominique Strauss-Kahn sillonne la deuxième fédération socialiste du PS en tous sens. A Calais, il rencontre les migrants, à Maresquel, les ouvriers de la papeterie en grève, à Lens, les footballeurs... Il tient meeting au pied d'une cheminée d'usine ou dans la chaleur d'une salle des fêtes en brique, avant de partager une bière. Le lendemain, sa photo est dans le journal, sa voix sur les radios. On l'entend "sentir la solidarité de ce département du Pas-de-Calais", "respirer la part d'histoire du socialisme..." ou, plus solennel, plus candidat : "Je ne me satisfais pas de ce que la gauche ait été élue trois fois, et que trois fois, cinq ans après, les électeurs nous aient dit : rentrez chez vous ! Je veux une gauche qui dise la vérité."

Et s'il fallait réécrire toute l'histoire de Dominique Strauss-Kahn ? S'il fallait relire ses mots, ses atermoiements, ses choix professionnels à l'aune de ce que l'on connaît aujourd'hui : ses addictions ? S'il fallait, en tout cas, commencer à éclairer ses déplacements militants d'une nouvelle lumière ? Le club DSK62, le club DSK de Calais, d'Arras et de toutes les autres villes de la région y pensent, forcément. Pourquoi, par exemple, cette vidéo - toujours en ligne - où le patron du Fonds monétaire international (FMI) se tourne vers Jacques Mellick, le fils de l'ancien ministre homonyme, et adresse si aimablement, en ce début d'année 2008, ses voeux au chef de l'antenne locale d'"A gauche, en Europe", le think-tank de la strauss-kahnie ? Et pourquoi ces drôles d'albums photos qui circulent aujourd'hui, à la faveur de l'enquête dite "du Carlton de Lille" ? Dans ce dossier, ouvert en février et qui a mis au jour un réseau de prostitution hôtelière dans la région lilloise, huit personnes sont aujourd'hui mises en examen, la plupart pour proxénétisme aggravé et association de malfaiteurs.

Sur l'une des photos, prise en décembre 2010, Jean-Claude Menault, alors patron de la sécurité publique du Nord, son adjoint, le commissaire Jean-Christophe Lagarde, et David Roquet, patron d'une filiale du groupe de BTP Eiffage. En arrière-plan : la façade de l'International Monetary Fund. Sur un deuxième cliché, Mellick junior, encore, avec son comparse Fabrice Paszkowski, un riche entrepreneur du Pas-de-Calais, et surtout DSK. Sur une dernière photo enfin, Jade, une prostituée des bars de Dominique Alderweireld, alias "Dodo la saumure", pose dans le bureau même du patron du FMI. Autant dire le saint des saints. Moi et Dominique, Dominique et moi... M. Strauss-Kahn semble avoir tout le loisir nécessaire pour ses amis lillois. Pourquoi ?, en quelque sorte. "On me dit que Fabrice Paszkowski était membre de la section de Béthune, mais je ne l'ai jamais rencontré", s'exclame ainsi le (AA: ex)patron de la fédération PS du Pas-de-Calais, Serge Janquin, un rocardien devenu strauss-kahnien. "Il était surtout le militant d'un réseau de comparses liés entre eux par un grand appétit de pouvoir et qui, pour avancer, ont bâti des digues autour d'eux." Des forteresses, même.
A quelques exceptions près, les proches de DSK ont découvert dans la presse des "meilleurs amis" dont ils ignoraient jusqu'aux noms. A Paris, les intellos du groupe de réflexion Terra Nova ont compris un peu tard que ce patron inaccessible auxquels ils auraient tant voulu rendre visite à Washington leur avait préféré une autre compagnie. "Dominique Strauss-Kahn avait laissé entendre qu'il supportait mal le puritanisme hypocrite des Américains", a raconté aux enquêteurs du dossier lillois Florence, qui après avoir échoué à percer dans le cinéma et dans le massage à domicile, s'est reconvertie dans "l'escorting haut de gamme" et les amours tarifées à plusieurs. "Il était ravi de nous voir, nous ses amis français qui assumons notre choix libertin."

Libertins, c'est l'étiquette qui relie tous ces "militants". Ils se disaient "sociaux-démocrates", "héritiers du courant A", soucieux comme leur maître de s'attaquer à toutes les inégalités à la source, convaincus que "l'économie doit servir le social", que "la gauche doit dire la vérité". En réalité, ils étaient les complices d'un courant caché, des membres de cette famille échangiste méconnue où l'on cloisonne ses vies et où l'on mène plusieurs existences parallèles. "Un cercle forcément fermé", explique Florence, où "il faut absolument des gens de confiance, car il y a des gens connus comme DSK, des gens mariés dont les époux ou épouses ignorent ces pratiques".

Au gré des après-midi ou des soirées, les cercles se font, se défont, se reforment, se mélangent, dans des castings renouvelés, mais qui convergent toujours vers deux ou trois figures de confiance. Ainsi, dans le Nord, Fabrice Paszkowski.

"Fab" est une cheville ouvrière. Ce petit patron de PME débonnaire et débrouillard du Pas-de-Calais (25 000 euros mensuels déclarés), qui vend du matériel médical et raffole de Michou, croise la route de DSK en 2003, croit-on comprendre. Officiellement, les deux hommes se rencontrent lors du baptême des clubs "A gauche, en Europe" du Pas-de-Calais, lancés par Fabrice Paszkowski et Jacques Mellick junior. Il croise ensuite Florence et "sympathise" avec elle, il y a six ans environ, dans un club échangiste de Menin, en Belgique. Le paisible David Roquet et Jean-Christophe Lagarde, le commissaire qui cultive sa dégaine de cow-boy, rejoignent le cercle un peu plus tard, à la fin des années 2000. DSK est alors déjà un habitué : selon Florence, il a intégré ce "cercle d'amis" avant de partir au FMI, en 2007, et avant de la connaître elle. Avec Fabrice Paszkowski, il est en quelque sorte l'autre pilier du groupe, expliquent certaines filles aux policiers dans des termes moins choisis.

On se retrouve indifféremment à Lille, par exemple dans le bel hôtel Hermitage gantois, un ancien hospice restauré façon Costes - il semble en revanche qu'aucune soirée "libertine" n'ait été organisée au Carlton pour Dominique Strauss-Kahn. Ou bien encore à Paris, dans des appartements privés des "beaux quartiers" de la capitale "qui ne semblent pas occupés", expliquent les filles du Nord. Mais aussi au sous-sol de restaurants comme L'Aventure, près de la place de l'Etoile, dans des chambres d'hôtel, comme le Murano, un quatre étoiles du Marais, qui dispose d'une suite duplex avec piscine. Parfois, avec DSK, on se déplace même à Bruxelles, dans un complexe qui héberge studios d'enregistrement, appartements et lofts.

C'est tout l'intérêt d'appartenir à un réseau libertin enraciné dans le Nord de la France. Lille est un véritable carrefour ferroviaire. Moins d'une heure, par exemple, pour gagner Roissy, où la petite troupe a embarqué à trois reprises pour les Etats-Unis, quand l'un des siens est devenu patron du FMI. Une belle aventure. Outre le travail, insistent-ils, c'est aussi une magnifique occasion de visiter Washington, ses musées, ses boutiques phares, telle Abercrombie, détaille aux policiers un participant. Une sorte de voyage organisé préparé par Fabrice Paszkowski et David Roquet, les deux mécènes de ces curieuses escapades, avec l'aide de Jean-Christophe Lagarde : "Je fais souvent l'interprète, car je me débrouille en anglais", convient le commissaire. Date du voyage, participants et "accompagnantes" ("Il connaissait ces filles pour les avoir rencontrées sur Paris", selon Fabrice Paszkowski), chacun cale son "planning sur (l)'e mploi du temps" chargé de Dominique Strauss-Kahn.
A Washington, DSK ne refuse rien à ses amis du Nord, qui explorent le FMI comme on visiterait la National Gallery. "Ces rendez-vous à Washington n'avaient pas systématiquement pour but de se terminer par des parties fines", a précisé Fabrice Paszkowski aux enquêteurs français. Les Américains le savent-ils ? Une réunion de travail réunissant la petite troupe en vue de la prochaine présidentielle s'est même tenue dans le bureau du IMF Chief, raconte le commissaire Lagarde, aujourd'hui mis en examen pour proxénétisme aggravé et recel d'abus de bien social, et placé sous contrôle judiciaire. Elle se serait "poursuivie dans une salle à manger au rez-de-chaussée".

A mi-chemin entre Paris et Bruxelles, Lille est aussi à vingt minutes à peine de la frontière belge, là où les maisons closes ont pignon sur route. "Bars montants", "bars à champagne", "maisons de prostitution" et autres "privés", comme on dit sur la grande avenue de Tournai, se signalent volontiers par une petite lanterne ou des néons qui brillent nuit et jour. Les filles attendent derrière la porte, au bar ou dans un salon, mais n'hésitent pas à faire le trajet jusqu'en France. Le Nord - Pas-de-Calais a un autre avantage : il y a toujours ici une bonne cause à défendre, un socialiste à soutenir ou à rencontrer. Souvent DSK s'attarde dans le coin, s'autorisant à l'occasion une halte à La Laiterie, à Lambersart, la bonne table étoilée de la région.

Qui imaginait tout ça, dans le Nord ? Peu de monde. C'est l'intérêt de compter des policiers dans son cercle libertin. Jean-Christophe Lagarde, membre officiel du club échangiste La Tentation, aux environs à Lille, se rêvait patron du RAID, en cas de victoire de la gauche. Son supérieur, Jean-Claude Menault, convié à Washington à la mi-décembre 2010 "pour une consultation technique" sur la sécurité, mais qui refusera les ébats du soir, se voyait, lui, "DGPN", directeur général de la police nationale, à la place de Frédéric Péchenard. Jean-Claude Menault ne dira d'ailleurs rien de ce déplacement, sauf à sa femme. Il attendra que "l'affaire de Lille" éclate dans la presse locale, début octobre, pour informer piteusement sa hiérarchie de l'objet de son voyage. "A nous, il avait dit qu'il était allé en Amérique pour retrouver son grand fils", raconte l'un de ses collaborateurs.

Scellé par l'ambition, le secret reste bien gardé. Voeux de Martine Aubry, auxquels se presse le tout-Lille et que Fabrice Paszkowski, tout lensois qu'il est, ne raterait pour rien au monde ; petit salé aux lentilles partagé au Pot Beaujolais, un bistrot célèbre pour ses plats canailles et sa clientèle masculine ; cafés amicaux en bonne compagnie à la terrasse du Beffroi ; verre de vin à La Part des anges, l'un des QG du commissaire Lagarde... Le petit cercle se mêle chaque jour aux personnalités de la ville sans que leur secret ne s'ébruite.

Les clins d'oeil s'échangent entre eux et entre eux seuls. Une confidence s'échappe ? On la tient pour une rumeur. Les notables ont cette chance qu'on les prend toujours pour des autres et qu'ils laissent rarement la place aux fantasmes. Entre elles, les filles surnommaient Fabrice Paszkowski "Nounours". Comment imaginer que toutes ces personnes à l'allure respectable puissent avoir une seconde vie, a fortiori avec le "maître du monde", promu à Washington ?

D'autant qu'un autre pacte les lie. Grande Loge nationale de France (GLNF) ou Grand Orient de France, dans ce groupe d'amis du Nord aujourd'hui sous les projecteurs, tout le monde est franc-maçon. On s'attable au 28, rue Thiers, le restaurant des "frères", tout près du temple. On se croise aux "tenues" des uns et des autres, on se retrouve aux barbecues de la sûreté départementale - l'autre nom des réunions de "frangins", apprend-on par les intéressés. L'atelier de Jean-Christophe Lagarde est à Lyon, mais le commissaire fréquente des frères à Lille. Fabrice Paszkowski est initié depuis une dizaine d'années, il est rattaché à la "loge maçonnique de Villeneuve-d'Ascq, anciennement 309, rue de Solférino", dit-il. David Roquet en est également, côté Grand Orient. Comme le chargé des relations publiques de l'hôtel Carlton, René Kojfer, toujours emprisonné, et son directeur, franc-maçon "depuis cinq ans".

"Quatre protagonistes impliqués dans l'affaire du Carlton sont des frères", a confirmé le grand maître du Grand Orient de France, Guy Arcizet, précisant que Lagarde, Kojfer et Roquet sont momentanément suspendus. Un nouveau petit séisme dans le Nord - Pas-de-Calais, déjà agacé par la mauvaise réputation charriée par cette affaire de libertinage et de prostitution. Avant l'été, on attendait impatiemment "Dominique", l'homme providentiel. Pour la campagne de la primaire, on préparait fanfares et tréteaux. Après le scandale du Sofitel de New York, on avait ensuite misé sur Martine Aubry. Mais l'affaire du Carlton a éclaté en octobre entre les deux tours du scrutin socialiste. Aujourd'hui, dès l'aube, avenue du peuple belge, devant le palais de justice, cameramen et photographes attendent tous les jours Dominique Strauss-Kahn. Mais, à Lille, désormais, ce n'est plus le candidat socialiste que l'on guette.



Emeline Cazi et Ariane Chemin
Le Monde 26/11
 





























Pauvre Atrium, pauvre Hénin-Beaumont!


Pas très convaincant le maire d'Hénin-Beaumont, hier soir, à l'AG de l'Atrium. Il avait, selon ses propres dires, eut le courage de venir, sachant ce qui l'attendait. Et, effectivement, il ne fit pas le voyage pour rien: les adhérents et le personnel ne lui machèrent pas leurs mots! Ils voulaient savoir si le Maire voulait bien la mort de leur association.

" On ne fermera pas l'Atrium!" a-t-il proclamé, à plusieurs reprises. Mais personne ne fut dupe quand E.Binaisse se trahit à 2 reprises: "La commune prêtent ses murs, pour l'instant", lâcha-t-il, une première fois, avant de réitérer par "pas de privatisation, pour l'instant"! La salle avait compris qu'on ne lui disait pas la vérité!
Pas convaincant, non plus, parce qu'il ne fut jamais capable d'expliquer pourquoi il y avait un problème juridique dans les relations Mairie/Atrium. Il se fourvoya quand il expliqua qu'il devrait y avoir une convention: le Président de l'association (qui maîtrisa très bien la réunion) lui fit remarquer qu'il n'y avait aucune obligation quand on ne perçoit pas de subvention (l'Atrium bénéficie de prestations en nature uniquement), mais qu'il acceptait quand même le principe d'une convention d'objectifs. Le maire sombra alors en faisant remarquer que la ville versait 250 000€ de prestations en nature (avait-il ajouté un zéro de trop ou confondit-il franc et euro?)! Toujours est-il que d'explication sur le problème juridique, il n'y en eut point. Pourtant on savait que la ville avait l'intention de mettre en place une délégation de service public, parce que le fonctionnement de l'Atrium "fausse la concurrence": cela signifiait marché attribué à une société privée, donc hausse des tarifs et pas de garantie pour les 14 personnes constituant le personnel (voir la lettre du maire à l'Atrium). Et de cela, toute l'assistance était au courant...Bonjour l'ambiance! 

Le malaise fut encore plus profond après que, à la suite d'une déclaration du 1er adjoint rapportée par la presse, contredisant le maire, ce dernier se crut obligé de dire qu'il n'y avait aucune divergence de vue entre son adjoint et lui. Il invitait d'ailleurs G. Bouquillon, présent, à s'exprimer la-dessus un peu plus tard. Las! l'adjoint, quelques minutes après, se leva, brusquement, pour quitter les lieux ostensiblement et le maire tenta une dernière fois de lui demander s'il voulait intervenir: le "non" tonitruant en retour en dit long sur leurs rapports conflictuels (le Maire avait fait état, un peu plus tôt, de soi-disantes divergences entre eux, éhontement colportées par la "blogosphère"...). 

Le pauvre Maire coula une nouvelle fois en rappelant que la mairie pouvait vendre les bâtiments à tout moment. Et là tout le monde comprit que telle était la véritable intention de la Mairie: comme l'escrime pourrait migrer ailleurs, un financement du Conseil Régional étant prévu, on en conclut que la vente du bâtiment abritant l'Atrium pourrait faire l'objet d'une belle opération financière venant opportunément renflouer les caisses de la Mairie (dont il semblerait que le déficit se soit légèrement creusé depuis fin 2009, mais chut!). Projet pas forcément idiot, mais à condition de trouver un autre lieu pour l'Atrium. Sauf que le maire nie toujours toute intention de sa part.

E. Binaisse allait boire le calice jusqu'à la lie quand le Directeur, Fabrice Vanhems, mit en cause le DGS qui, selon lui, prodiguait de mauvais conseils au Maire. KO assis, ce dernier ne songea même pas à défendre le chef de l'administration communale...

Brèves d'humour

Repérées sur le site du Monde.fr (par un dénommé Hervé Le Tellier, dans une rubrique intitulée "Papier de verre") quelques "brèves" d'actualités, sous une forme humoristique.






- Une jeune fille meurt, son jeune assassin, sous contrôle judiciaire, a déjà violé. "La psychiatrie n'est pas une science exacte", lâche M. Guéant. La campagne électorale s'en approche, en revanche.
AA: 40 millions d'électeurs psychiatres/psychologues/psychanalistes/psychothérapeutes vont scruter les candidats/patients et juger ceux qui doivent être internés ou laissés en liberté...

- Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change, écrit Lampedusa. En Egypte aussi, l'armée veut que tout reste tel que c'est, mais finalement, que rien ne change, c'est plus sûr encore.
AA: c'est comme nous en France...Nous ne voulons plus de Sarkozy, mais pour être sûr de l'avenir, il faut que rien ne change... 

- La France s'enthousiasme pour les aventures d'un immigré à l'accent typique et d'un bourgeois plutôt immobile. C'est dire le raz-de-marée au second tour, quand Eva Joly va soutenir François Hollande.
AA: Ah! la Joly-Hollande!

- Y aura-t-il une candidate écologiste au premier tour ? On raconte en tout cas, à EELV, que M. et Mme Patnir-Juskobou auraient une fille. Pour ma part, j'ignore son prénom.
AA: Et M. et Mme Patnir-Juskobou veulent marier leur fille, Eva avec le fils, Français, de M. et Mme Yllé-Tromou.
 
- Horoscope du vendredi. Amour : votre famille vous voit trop peu. Santé : 2 millions de jours de RTT à récupérer, c'est que vous travaillez trop. Travail : ne seriez-vous pas praticien hospitalier?
AA: et vous n'avez même plus le temps de faire des enfants! C'est la faute aux 35 heures!



Quelques bons mots d'hommes politiques:

- Malek Boutih, à propos de la venue de Lionel Jospin à un congrès du PS: "cela fait toujours du bien de revoir ses grands-parents".

- Robert Hue: "Si Bush et Thatcher avaient eu un enfant ensemble, ils l'auraient appelé Sarkozy"

- François Loncle, député socialiste de l'Eure, à propos de l'ancien 1er Ministre, Dominique Galouzeau de Villepin: " Il porte un nom de cheval de course, mais il n'a jamais couru."

vendredi 25 novembre 2011

Réponses aux fausses assertions sur le nucléaire (3/3)


"Par quoi va-t-on remplacer le nucléaire?"

Il y a 2 réponses cumulatives à cette question:

- on peut diminuer, en quelques années, de façon très importante, la consommation énergétique et, dans le cas présent, électrique. Les spécialistes parlent de plus de 50%! Il est vrai que la panoplie des solutions est assez évidente: outre les actions individuelles des particuliers (lutte contre le gaspillage, notamment) et des entreprises (elles ont déjà avancé en ce domaine que ce soit sur les process industriels, mais aussi sur leur consommation quotidienne), l'intervention publique est obligatoire parce qu'elle doit accompagner, notamment financièrement, toute une série d'actions collectives: l'isolation des bâtiments est ainsi un gisement important d'économies énergétiques...

- en même temps que l'on économise, on investit dans les énergies renouvelables: chacune, prise individuellement (solaire, éolien, etc), ne remplacera pas le nucléaire...Mais c'est le mix des solutions qui, au fil des années, permettra de se passer du nucléaire. Encore faut-il financer la recherche qui, en ce domaine, a été concentré, depuis des dizaines d'années, sur lui (voir plus haut)...

Cela signifie, bien entendu, qu'il faudra du temps pour se passer des centrales. Mais moins on attendra et plus on diminuera, statistiquement, le risque d'un accident nucléaire, pourtant potentiellement prévisible!

"Le nucléaire, c'est l'indépendance de la France!"

Cette assertion est doublement fausse:

D'une part, puisque nous sommes totalement dépendant de l'importation de l'uranium, la France n'exploitant plus de mine!
J'en profite pour donner un vrai argument, en faveur du nucléaire: c'est qu'il n'émet pas de CO2, gaz à l'origine, principalement, du changement climatique...
Mais, comme nous l'avons vu, le danger du nucléaire est tel qu'il ne peut être la panacée pour lutter contre le changement climatique, d'une part, et, d'autre part, le nucléaire peut être remplacé par des énergies renouvelables et non émettrices de gaz à effet de serre.

Deuxième fausseté concernant l'indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire. Une centrale ne produit que de l'électricité. Or celle-ci représente moins de 30% de la consommation française d'énergie! Nous importons pratiquement tout le pétrole et le gaz nécessaire aux autres modes de consommation énergétique: chauffage et transports, principalement.

Pour conclure, il serait pourtant facile de pratiquer un débat serein autour de ces problèmes de société. Seulement, on a cultivé, depuis 40 ans, la pratique du secret autour du nucléaire. Jamais les Français n'ont pu débattre sur ce sujet. Comme on l'a vu, on a peine à se procurer les informations, les groupes de pression interviennent sans vergogne pour consolider leurs positions, les Politiques ont peur de leur ombre et tremblent à l'idée d'aller à l'encontre de ce qu'il croit être la majorité de leur électorat...

Pourtant, il parait inéluctable d'organiser un grand débat sur ces questions (comme on l'avait fait sur le traité européen, il n'y a pas si longtemps), suivi par un référendum demandant aux Français de trancher sur la question...





















jeudi 24 novembre 2011

De l'art de nous raconter des "carabistouilles"

Ce n'est un secret pour personne que:

- la fédération du Pas-de-Calais du parti socialiste est quasiment mise sous tutelle pour la désignation des candidats socialistes aux élections législatives de juin prochain. Bien sûr, il ne s'agit pas d'une mise sous tutelle officielle et générale comme pour les 2 autres "brebis galeuses" que sont les Bouches-du-Rhône (du fait de l'affaire Guérini) et de l'Hérault (dont le défunt Frêche en avait fait un empire dans l'état PS). Cet insigne honneur couvait depuis des années; mais personne n'osait aller à l'encontre de la plus puissante Fédé de France, forte de ses 15 000 militants ou, plutôt, "cartés" (ah! combien d'adhérents sans le savoir, à Béthune ou à Liévin, sans parler de la forte proportion, parmi eux, d'employés municipaux...). Tous ces obligés votant, au gré des Congrés, pour la motion que leur secrétaire fédéral (de 1973 à 1997), Daniel Percheron, leur suggérait. L'ancien 1er fédéral restant toujours, aujourd'hui, celui qui tient les manettes...

- les relations entre la 1ère Secrétaire Nationale et D. Percheron se sont fortement détériorées au point que la grande majorité des caciques de la Fédé62 ont appelé à voter F Hollande lors des dernières primaires socialistes. Il fut piquant, d'ailleurs, de voir que les militants ont préféré Martine A. Cette mini-révolution serait-elle le début d'une rebellion? N'allons pas jusque là, tout de même....

- cela dit, on essaye de nous faire croire que si le National a pris la main concernant les législatives, c'est parce que la parité dans les candidatures n'étaient pas respectées: la Fédé avait pressenti 2 candidates sur 12 circonscriptions...C. Génisson (1ère Fédérale) est prête à aller jusque 3, maintenant! Comme, de plus, la nouvelle sénatrice a beaucoup de mal à gérer d'autres contestations (le PRG dans le Béthunois et le MRC dans l'Arrageois) et, que, personne n'est dupe, le PS n'a pas su "manager" la situation dans le Héninois et que, de ce fait, il est fort probable que Marion Le Pen l'emporte...on mesure que la faillite socialiste dans le 62 est patente. Pour peu que la justice se mêle enfin de la gestion financière du parti, ce serait l'hallali générale. A 6 mois d'élections cruciales, les conséquences nationales envisageables doivent faire trembler la rue Solférino...

L'inconséquence du PS est patente. Alors que l'on sait depuis des années que, à la tête de la circonscription, se trouve un incapable, que l'on a laissé prospérer un maire escroc dans la ville centre, entrainant ainsi la percée, voire la victoire probable du FN à la députation: à 7 mois des élections législatives, le PS ne sait toujours pas qui désigner comme candidat! La Fédération du Pas-de-Calais, responsable donc de la situation, se trouve déchue de son pouvoir de désignation. Entre le député sortant, illégitime, et 2 candidats peu connus, on ne voit pas très bien comment le PS va se sortir de cette situation qu'il a créée...
Quel bilan!

Réponses aux fausses assertions sur le nucléaire (2/3)


"L'électricité n'est pas chère en France, par rapport à celle des autres pays".

C'est un argument imparable pour ceux qui se laisseraient endormir par l'affirmation précédente sur la sûreté du nucléaire. Sauf que:

- les fabuleux montants affectés à la recherche en ce domaine (au détriment d'ailleurs de la recherche en matière d'énergies renouvelables) n'ont jamais été inclus dans le calcul du coût de revient de l'électricité. Pour information, on a consacré à la recherche en matière nucléaire, de 1973 à 1992, 350 à 400 milliards d'euros!

- les provisions, pour le démantèlement inéluctable des centrales nucléaires, sont constituées de façon notoirement insuffisantes. On ne connait d'ailleurs pas aujourd'hui ce que coûterait ce démantèlement. On parle de centaines de milliards d'euros pour tout le parc.

- de même, comme on ne sait pas quoi faire des déchets, on ne peut affecter de provisions. Et même si on pouvait affecter une somme, comment calculer le coût engendré par ce casse-tête que nous allons laisser aux générations futures pendant, au minimum, des centaines d'années.

Ces coûts sont, certes, difficiles à approcher (surtout pour les déchets, mais moins pour la recherche et le démantèlement) et on voit bien, là, l'inanité de l'assertion d'une énergie "moins chère" que les autres. Il s'agit, en fait, par cet artifice sur le prix de revient, de fausser la concurrence et la Commission Européenne devrait se pencher sur ces pratiques douteuses de l'Etat français.

"Le nucléaire, ce sont des emplois"

(Ironie de l'histoire: au moment où j'écris cela, on annonce qu'Aréva va licencier...)

Cet argument ne tient pas la route: le nucléaire crée beaucoup moins d'emplois que l'énergie verte et la sobriété énergétique.
En se basant sur l'exemple allemand, notamment, on parle de centaines de milliers d'emplois (ne serait-ce que lorsqu'on pense au fabuleux gisement que constitue la mise aux normes "basse consommation" de quasiment tout le parc immobilier français).
Seulement voilà, non seulement on laisse les pays étrangers (Allemagne, Danemark, Chine...) se constituer de fantastiques industries spécialisées dans la production, l'installation et la maintenance des éoliennes et du matériel solaire, mais, de plus, on ne forme pas les centaines de milliers de techniciens capables d'intervenir dans ce nouvel eldorado, pourtant bien identifié. Vous me direz, face à la pénurie prévisible de main- d'oeuvre, concernant cette "croissance verte" inéluctable, on pourra toujours faire venir des étrangers. Ce qui aura, d'ailleurs, comme autre avantage d'assurer la pérennité de notre système de retraite grâce à leurs cotisations...
J'ajoute que tout ce secteur d'avenir n'est pas délocalisable...

"Le nucléaire, c'est l'avenir industriel de la France"

Disons que c'est plutôt le présent (voire même, le passé)...En attendant que les pays que nous livrons en centrales se désengagent petit à petit, soit, pour la plupart, parce qu'ils ne sont pas aveugles sur les dangers du nucléaire, soit parce qu'ils fabriqueront, bientôt, eux-mêmes, leurs propres centrales, en nous "piquant", d'ailleurs, notre technologie (la Chine, notamment), nous nous installons dans la constitution d'une nouvelle phase de désindustrialisation de notre pays. Elle interviendra d'autant plus rapidement qu'une nouvelle catastrophe nucléaire arrivera. Et nous le savons bien ! La seule question est quand (l'année prochaine? dans 10 ans, 20 ou 50 ans?). Accessoirement: où? Nous avons vu que Gravelines était bien placée...

A suivre


















mercredi 23 novembre 2011

Pèle-mêle

1- J'avais annoncé, il y a plusieurs jours, que Eva Joly démissionnerait, de son propre chef, de la course à la présidentielle. C'eût été une belle sortie...Au lieu de cela, on s'achemine vers une tragi-comédie. Elle va probablement démissionner, mais contrainte par les siens, conscients du fiasco annoncé. Il ne restera plus que 3 possibilités à EELV: ne pas présenter de candidat, rappeler Nicolas Hulot (qui, à mon avis, refusera) ou organiser de nouvelles primaires. Dans tous les cas, la crédibilité des Verts sera dure à rétablir.
Et pourtant, ils avaient des arguments:
- c'est Hollande qui s'est montré déloyal en reniant un contrat signé;
- si la proportionnelle existait, le parti écologiste pourrait prétendre à, au minimum, 30 sièges de député (5%).
En négociant sur les résultats des Régionales ou des Européennes, entre 50 et 60 parlementaires.
- quant au nucléaire, ils avaient bien avalé une couleuvre... 

2- Qui a dit:  "Physiquement, ça va. Ensuite je suis un des rares à avoir respecté le non cumul des mandats. Et face à Marine Le Pen, et c'est peut-être prétentieux de ma part, je suis peut-être celui qui peut le plus rassembler"?
On se pince pour vérifier que l'on ne rêve pas! C'est le député en place qui a osé proférer ce tissu de bêtises!
- "je suis un des rares à avoir respecté le non cumul des mandats". Bien sûr, il s'est fait "dégommer" de la Présidence de l'agglo par JP Corbisez, à sa grande surprise, en 2008, après avoir été élu député en 2007! Ce n'était pas du tout prévu au programme. Il n'a donc pas respecté le non-cumul, mais se l'ait fait imposer...

- "c'est peut-être prétentieux de ma part": ceux qui le connaissent savent bien son immodestie..."Personne qui a une trop haute opinion d'elle-même" définit le dictionnaire pour le mot prétentieux et qui ajoute une liste de synonymes; " ambitieux, ampoulé, arrogant, bêcheur, crâneur, cuistre, faraud, fat, fier, insolent, orgueilleux, outrecuidant, poseur, présomptueux, suffisant, vaniteux". Vous ne trouvez pas que cela sied bien au personnage?

- "je suis peut-être celui qui peut le plus rassembler". Défense de rire...Mais en a-t-on le coeur? Lui qui a poussé l'opportunisme en soutenant tout et son contraire: A. Facon a porté et imposé Dalongeville jusqu'au bout, en trahissant Darchicourt et en pulvérisant MN Lienemann, il a successivement porté aux nues S.Royal, puis F.Hollande...C'est lui, fort de ces trahisons, qui se consacre "rassembleur"! Répétons que, effectivement, c'est le seul candidat capable de rassembler une majorité, mais... contre lui!
Et je crois bien que le PS le désignera, pour les raisons que l'on connaît: il est porteur de lourds secrets financiers...Tiens, au fait, où en est le recours en diffamation contre le FN, celui-ci ayant faussement accusé Facon d'avoir "placé" ses enfants au Conseil Régional? Un dossier en or...mais le FN doit en posséder d'autres...
Je te tiens
Tu me tiens
Par la barbichette
Le premier
De nous deux
Qui rira
Aura une tapette !