mercredi 7 juillet 2010

Espagne/Allemagne: 1-0

Nous savions que 2 pays européens disputeraient la finale de ce Mondial, mais, ce soir, nous pouvons ajouter que le vainqueur l'emportera pour la première fois: ni l'Espagne, ni les Pays-Bas n'ont été champions du monde, depuis 80 ans.

L'Espagne a dominé cette demi-finale contre l'Allemagne: ses joueurs ont virevolté dans la défense allemande, en se créant plusieurs occasions, mais sans pouvoir conclure, soit par maladresse, soit par excès d'individualisme. Il a fallu un coup de tête rageur de leur arrière-central Pujol, sur un corner, pour marquer l'unique but de la partie, à la 73'.
Oui, j'aime ce football, fait de passes courtes, de diagonales précises et de une-deux virtuoses dans les 18 mètres adverses. Oui, Pedro est un grand joueur, un peu personnel, certes, et X.Alonso, Villa et Inesta sont talentueux. Quant à Pujol, non seulement il marque, mais il a tenu toute la défense à lui seul!

L'Allemagne n'a pas été au niveau de ses matchs précédents, mais la jeunesse et le talent seront ses atouts et en feront un favori de l'Euro 2010. L'absence du jeune Muller, injustement suspendu, fut certainement un handicap pour la Mannschaft...

J'avais fait de l'Espagne, dès le début du Mondial, mon favori. A un match de la fin, je maintiens que le Champion d'Europe devrait devenir Champion du Monde, dimanche soir!

AA



Si 1492 est la date de la « Reconquista » espagnole, 2010 est partie pour être l’année de la « Conquista » du titre mondial en…football ! C’est en tout cas une Espagne conquérante qui a disposé d’une Allemagne fatiguée ce soir en demi-finale de cette Coupe du Monde. Logique sur la vue du match. Tellement logique que l’on peut se sentir un peu frustré du spectacle offert par ces deux sélections certainement les plus agréables à regarder depuis le début de la compétition. Ainsi, et ce n’est qu’un malheureux rappel, une rencontre entre deux belles équipes ne donne pas forcément pas un beau et grand match. Dommage. Après le Portugal, le Paraguay, c’est la Nationalmannschaft qui repart avec une courte défaite. Cette Espagne version 2010 n’écrase personne mais domine tout le monde ! Une nuance mais de taille ! Ces Espagnols donnent toujours l'impression de calquer à chaque match leur leçon de technique et de fluidité collective. Bluffant de mimétisme et d’efficacité. Privée de l’un de ses meilleurs éléments offensifs, Thomas Müller, l’équipe allemande n’a pas trouvé les moyens de contrarier la belle mécanique de jeu de l’Espagne. Les hommes de Joachim Löw étaient, à l’évidence, moins frais physiquement. Et face aux champions d’Europe en titre, cela ne pardonne pas…

Crainte. S’il fallait un mot pour résumer cette partie, remake de la dernière finale de l’Euro 2008, c’est bien celui-ci qu’il faudrait utiliser. Oui, ces deux sélections se connaissaient parfaitement et se craignaient mutuellement. La première mi-temps fut fermée, très fermée. Une fermeture sans éclair. Les vingt premières minutes furent entièrement en faveur de la Roja qui aurait pu ouvrir le score dès la 7ème minute de jeu par Villa qui, bien servi en profondeur, buta sur Neuer, sorti fort à propos. Mais surtout, les Espagnols confisquaient le ballon et le faisaient tourner comme à leur habitude, à l’image d’un Pedro remuant. Peu en jambes, les joueurs allemands remontèrent petit à petit dans ce match où le ballon vivait (première faute sifflée par l’arbitre à la…27ème minute !) à perte. A deux reprises, Casillas, le portier espagnol, montra qu’il était parfaitement concentré sur son sujet. Il repoussa admirablement en corner une frappe dangereuse de Trochowski (32ème) et s’imposa comme il le fallait dans les airs (34ème). La mi-temps se termina sur une décision arbitrale contestable quand Mevlüt Özil fut stoppé irrégulièrement par Sergio Ramos à la limite de la surface de réparation. M. Kassai ne broncha pas.

La seconde période fut un tantinet plus animée. Les joueurs de Vicente Del Bosque appuyèrent plus leurs attaques et tentèrent des frappes en dehors de la surface plutôt que de s’enfoncer tête baissée dans la surface allemande. Les tirs de Xabi Alonso (49ème) et de Pedro (58ème) donnèrent des sueurs froides à Neuer. La Nationalmannschaft réagit de belle manière avec une énorme action de l’entrant Kroos (69ème) dont la reprise de volée fut stoppée par un Casillas toujours aussi concerné. Ce fut La grosse occasion allemande du match. A force de faire tourner, en vain, le ballon, façon équipe de handball, l’Espagne prit tout le monde à revers en marquant sur un corner par le capitaine Carles Puyol dont le coup de boule rageur fusilla un Neuer impuissant (73ème). Cette équipe espagnole est étonnante, elle réussit toujours à trouver une faille dans le jeu défensif adverse. A la surprise générale, la solution passa ce soir par un coup de pied arrêté, spécialité historique des Allemands ! Le monde à l’envers ! Après ce but, les coéquipiers de Philipp Lahm jetèrent leurs dernières forces mais cela n’inquiéta pas vraiment la défense espagnole. C'est même l'Espagne qui aurait pu regretter les occasions de contre lamentablement gâchées, notamment par Pedro (82ème). Avec sept buts en six matchs, la « force tranquille » de la Roja atteint sa première finale d’une Coupe du Monde.

Cette Espagne-là n’arrive pas à réitérer ses festivals offensifs de l’Euro 2008. En revanche, elle ne prend que très peu de buts (deux depuis le début du tournoi) et parvient toujours à trouver la clé pour marquer le but qui donne la victoire. Cette Espagne-là partira favorite en finale, dimanche, face aux Pays-Bas, au vu de ses prestations d’ensemble et en sa qualité de champion d’Europe en titre. En revanche, les Néerlandais ont peut-être les armes et les individualités offensives pour perturber la Furia Española. Les Allemands sans Müller ont échoué, les Oranje avec Robben peuvent-ils réussir ? Le titre mondial est à ce prix…

PL

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