mercredi 5 février 2014

Le feuilleton héninois (suite) : Jean-Marc Legrand



Les municipales héninoises valent bien un feuilleton : Jean-Marc Legrand, le survivant…


Publié le
Par PASCAL WALLART

Curieuse trajectoire que celle de cet homme affable, toujours à l’humeur égale, et qui a su, quand il le fallait, négocier quelques petits arrangements avec ses convictions pour rester vaille que vaille à la surface de la vie municipale. Jean-Marc Legrand, primitivement cornaqué par Jacqueline Hauchart, celle qui, à la fin des années 90, sut faire de l’UDF un contre-pouvoir crédible lorsque le PS tenait tous les leviers à Hénin-Beaumont, s’est retrouvé brutalement catapulté à la tête de son groupe après le décès subit de sa tête de liste. Prenant alors certaines décisions que cette dernière n’aurait sans doute pas toujours approuvées. Portrait d’un homme qui a su faire d’un opportunisme intelligent une force.


« Legrand, il est partout, je ne suis pas sûr qu’il soit au courant qu’il n’est plus adjoint ! » plaisante volontiers un élu de l’Agglo à force de croiser, éternel blazer et cravate sobre, la silhouette du débonnaire Jean-Marc Legrand. Qui, cette année, n’a encore pratiquement pas manqué une cérémonie de vœux sur la CAHC, pas plus qu’il n’a déserté le moindre conseil municipal depuis la révocation de Gérard Dalongeville.
Jamais avare d’un bon mot, d’une blagounette grinçante, cet élu débonnaire, dont on n’a jamais su s’il était à la droite du centre ou l’inverse. Prudent par essence, ce cadre d’une société spécialisée dans la technologie « fibre optique » a toujours fui la tentation de l’encartage. Quand Mme Hauchart était UDF, il se réfugiait derrière son association Hénin-Beaumont Demain ; quand il devint suppléant du MoDem Jean Urbaniak, aux législatives de 2007, ce sera là aussi sans étiquette…
En 2001, Jean-Marc Legrand et son équipe ne devaient faire qu’un petit tour et puis s’en aller, car en totalisant 9,73 % des voix, la liste HBD n’avait alors aucune prétention à faire valoir pour le second tour. Sauf que Gérard Dalongeville, malin comme un singe, l’invitera tout de même à fusionner avec sa liste « essuie-glace », tuant par là même une future opposition potentielle. Et là, chose incroyable, notre homme, fort de son électorat de droite, se retrouve immergé dans une équipe très à gauche où cohabitent communistes, MRC, Verts et dissidents socialistes. Un vrai Big bang dans la tête de Jean-Marc Legrand qui, sans se départir de son flegme, commence alors huit ans d’une romance quasi-sans nuage officiel avec tout ce petit monde. Un tableau surréaliste que cet attelage hétéroclite que certains militants ont alors parfois eu du mal à avaler. Mais la pièce rapportée Legrand ne jouera pas les utilités pour autant au sein de l’équipe Dalongeville, ce dernier en faisant un de ses adjoints avec la responsabilité de la sécurité, de la politique de la ville, des affaires générales…
Au sein d’une équipe, au fil des années, noyautée par le PS qui téléguide l’action du maire, Jean-Marc Legrand n’aura jamais l’ombre d’un état d’âme. Lorsqu’il faut accueillir les bras ouverts Daniel Percheron, Jean-Pierre Kucheida ou Arnaud Montebourg, il est là, stoïque dans son éternelle posture « bras croisés », souriant, placide et imperturbable.
Même lorsque la force tranquille fera place à l’hallali, les certitudes aux doutes, il ne cillera pas un instant. Lorsque, après une succession de nuits des couteaux, le conseil municipal se muera en tribunal révolutionnaire pour couper les têtes de Pierre Ferrari, David Noël, puis Marie-Noëlle Lienemann, lui verra les scuds passer au-dessus de sa tête sans trop sembler être concerné par cette guerre âpre. Mieux, il sera finalement l’un des rares bénéficiaires de la révocation et de l’emprisonnement de Gérard Dalongeville, la charge de premier magistrat lui échouant le temps de quelques semaines par un jeu pervers de chaises musicales. Maire il voulait être, maire il fut. Même si tout le monde l’a désormais oublié…
Aujourd’hui, toujours aussi inoxydable, Jean-Marc Legrand est de retour sur le front des municipales. Avec comme leitmotiv le « Lui, c’est lui et moi c’est moi », le dédouanant du bilan de son ex-patron, et l’appui logistique de l’UMP et de l’UDI, mouvements qui n’ont jamais réussi à vivre une réelle vie militante à Hénin-Beaumont. Avec à ses côtés quelques fidèles d’HBD et sa complice de l’ère Dalongeville, Brigitte Bombeke, il s’apprête à remettre le couvert lors d’un scrutin dont le scénario a bien peu de chances de lui sourire. Comme en 2001 finalement. De quoi paradoxalement entretenir l’espoir d’un jeu à plusieurs bandes qui le remette dans le circuit. Allez savoir…

7 commentaires:

  1. JM. Legrand a été en charge de la politique de la ville. Est-ce donc à lui qu'on doit sur HB les "grandes réussites" du programme ANRU ?

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    1. mdr lol, ami de Legrand ou Legand toi meme tu parles peut etre d'un voyage au Brésil?

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    2. bin voyons 7 h 40.
      président de la commission des marchés mérite bien une petite pitance.

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  2. La grande spécialité de JM Legrand , se faire voir .

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    1. Oui, c'est ça, qu'il aille se faire voir.

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  3. l' homme de droite qui a trahi la droite héninoise ,en se ralliant en 2001 et 2008 à l'escroc dalongeville ,condamné par la justice de son pays ,mais qui a fait appel.
    un pédant imbu de lui-même et fier de lui ,avec son humour à 2 balles qui ne fait rire que son cheval.prêt à re-trahir son électorat ,si il y a un deuxième tour.
    président de la commission des marchés de G.G.
    pourquoi n'a-t-il pas été convoqué au T.G.I. de béthune.
    il aurait pu nous en raconter des vertes et des pas mûres.

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