vendredi 6 février 2009

Sujets politiques d'actualité

1- Sur le discours d'hier soir du Président de la République


1-1 Sur l'absence de coût de pouce au pouvoir d'achat des plus défavorisés, à part le 1,4 milliard d'intérêts à recevoir des prêts aux banques: c'est à croire que seule la France détient la vérité, dans le domaine économique. Alors que les Etats-Unis, l'Allemagne ou l'Angleterre consacrent une grande partie de leur plan de relance à la consommation, la France est persuadée que seul l'investissement est la solution. Je vois 3 défauts à ce plan français:

- son montant est largement insuffisant: la comparaison entre nos 26 milliards avec les 50 allemands ou les 800 US se passe de commentaires;

- les investissements correspondent à des investissements déjà prévus et que l'on va accélérer (infrastructures de transport). Mais ils ne commenceront à avoir des effets sur l'emploi que dans 2 ou 3 ans. De plus, ils concernent, très souvent, des routes ou autoroutes, accélérateur de consommation de pétrole: encore une fois, à rebours du Grenelle et de ce que font les autres pays!

- alors que les Etats-Unis investissent dans un plan extrêmement ambitieux sur les énergies renouvelables, nous, qui avions l'avantage d'avoir un Grenelle environnement novateur, qui décrivait tout ce qu'il fallait faire, nous n'allons pas investir, dans ce domaine! Autrement ambitieux et déterminant le plan de relance du PS qui prévoit, par exemple, d'investir dans les isolations des bâtiments anciens: c'est-à-dire de l'emploi (non délocalisable), des économies dans les logements sociaux, voilà du développement durable bien compris!

1-2: l'annonce de la suppression de la Taxe Professionnelle, source primordiale des recettes des collectivités locales, qui réalisent, à elles seules, 75% des investissements publics...

Le Président a dit: nous allons en discuter avec les collectivités. Il n'a pas dit: nous allons parler de la compensation. Qu'a-t-il derrière la tête? Bien sûr que la TP n'est pas un impôt "dynamique", puisqu'elle frappe les biens des Entreprises. Mais de là à envisager sa suppression et non son aménagement... L'argument du Président (et celui du MEDEF), c'est que la TP représente une part du surcoût subi par les entreprises françaises quand on compare leurs prix de revient avec ceux des entreprises asiatiques ou de l'est-européen. La TP n'est qu' une petite partie de ce surcoût (entre 15 et 25 %). On voit bien vers quoi cette logique va nous amener: suppression des charges sociales patronales, suppression du SMIC, licenciements par exemple, pour justifier la compétitivité de nos entreprises...

De plus: qui va payer à la place des entreprises? Vous entrevoyez, sans peine, la réponse...

2- Le Comité Balladur.

Ce comité réfléchit sur le problème de la superposition des structures: communes, intercommunalités, départements, régions, pays... Ce millefeuille est fort critiquable, bien que l'on puisse lui trouver quelques avantages, mais le fait que beaucoup d'élus cumulent des mandats, à ces divers titres, et que même certains le font avec un mandat national ou européen, est insupportable: c'est le frein principal au jeu démocratique.

Mais, à un an des élections régionales et deux ans des cantonales (20 régions sur 22 à gauche, les Conseils Généraux nettement à gauche), vouloir réformer! On comprend que certains parlent de "tripatouillage". L'idée, semble-il, serait de former un conseil des territoires à géométrie variable, laissant une place importante aux communes rurales (fiefs du vote de droite). Nul doute que si la manipulation prévisible est votée en septembre, comme l'envisage le Président, le tollé risque d'être retentissant.

D'autant plus qu'un autre charcutage se prépare: celui des circonscriptions législatives. On travaille sec au Ministère de l'Intérieur pour réajuster les circonscriptions en fonction du nombre d'habitants, ce qui, a-priori, n'a rien de choquant (certes, le Nord-Pas-de-Calais, région de gauche, perdrait 5 députés); sauf qu'on confirme que chaque département doit avoir au moins 2 députés, quelque soit la taille des circonscriptions! Si on n'appliquait pas cette règle, et que l'on en restait au principe fixé par le conseil constitutionnel (1 député, partout, pour le même nombre d'habitants), le NPDC ne perdrait qu'au maximum 1 député!

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