J'avais entamé le 22/6/2015 une histoire de "ma vie politique", histoire que j'ai poursuivie pendant 25 chapitres et que je n'ai, pour l'instant, pas terminée. Ci-dessous, le premier chapitre (le lien est à la fin du texte). Vous pourrez retrouver les 24 autres parties, sous le libellé "personnel", à partir du 22/6 jusqu'au 18/8 de cette année 2015.
Une vie politique (1)
Ce titre peut paraître présomptueux parce que je n'ai véritablement commencé ma "vie politique" qu'il y a une vingtaine d'années. J'y englobe, non seulement les mandats politiques, mais également des combats associatifs pour les droits de l'Homme.
Une vie politique (1)
Ce titre peut paraître présomptueux parce que je n'ai véritablement commencé ma "vie politique" qu'il y a une vingtaine d'années. J'y englobe, non seulement les mandats politiques, mais également des combats associatifs pour les droits de l'Homme.
Je me suis, pourtant, toujours intéressé à la vie politique en général, quelle que fût mon activité estudiantine ou professionnelle. Mon père n'avait pas d'engagement politique connu, mais était une figure locale béthunoise (une rue et une salle en mairie portent son nom), non seulement parce qu'il fut actif dans l'association locale des commerçants, mais aussi parce qu'il était président de la fédération départementale des déportés et résistants (FNDIRP). Il œuvra activement au jumelage entre la ville allemande de Schwerte et Béthune (lui qui, à 16 ans, en 1933, dût quitter Karlsruhe, sa ville natale, du fait de l'arrivée d'Hitler au pouvoir et des premières mesures antisémites), ce qui eut un retentissement important au début des années 60 : déporté racial (juif), ayant passé 2 ans et 4 mois à Auschwitz (septembre 1942 à janvier 1945), libéré à Bergen-Belsen en avril 45, après la terrible "marche de la mort", ayant perdu ses parents, gazés immédiatement à leur arrivée au camp, lui, donc, Philippe Alpern, fut un artisan de la réconciliation franco-allemande. Lors d’une interview accordée à RTL (Radio Luxembourg, à l'époque), dont j'ai perdu, malheureusement, la trace, il donnait la raison de ce geste surprenant, 15 ans après sa libération : "je l'ai fait pour mes enfants, pour qu'ils ne voient plus jamais cela". Il ajoutait :"je n'oublie pas, mais je pardonne". Il avouait, lors de la même interview, que lors de sa première visite en Allemagne, il ne put s'empêcher, lors de ses rencontres, de se demander quelle était l'histoire personnelle de chacun de ses interlocuteurs... Aujourd'hui que l'idée d'Europe fait l'objet de scepticisme, rappelons-nous ce message de paix qui fut à l'origine de la création des jumelages franco-allemands, prélude au traité de Rome (1957). Pour cette raison essentielle, je reste un partisan convaincu de l'Europe (l'Union européenne), parce que je ressens le fond du message des pères créateurs... Nous discutions souvent politique, avec mon père, mais hors de toute position partisane. C'est probablement pour cela que mon premier vote fut communiste, alors que j'étais très éloigné de toute empathie envers le PCF et que Waldeck-Rochet, alors secrétaire général du parti, ne m’inspirait pas particulièrement confiance. Edouard Carlier, député communiste depuis 1962, figure locale, fut réélu en 1967 et je votais, cette année-là, autant pour l’homme que par rejet du député gaulliste, Dupont-Fauville, parachuté à Béthune, pour l’occasion. J’avoue avoir été déçu en 1968, par la position attentiste du PC lors des événements de mai 68…
Bac philo en poche en 1964, je partis 2 ans à Nancy afin de suivre, parallèlement à mes études de droit, les cours de du Centre Universitaire d’études politiques, équivalent à la première année de Sciences Po Paris. Le cumul des 2 cursus étant lourd pour un étudiant moyennement studieux comme moi, je ne partis pas à Paris en deuxième année de l’école de la rue Saint Guillaume, remettant à plus tard ce séjour parisien et je vins terminer mon droit à Lille. C’est durant ces 2 premières années nancéiennes que je me mis à lire Le Monde, quotidiennement, ce journal dit de référence…
Je retrouvais beaucoup de mes amis lycéens dans la capitale des Flandres, mais aucun n'était politisé. En 1967, je dus faire un travail sur les CODER, les commissions de développement économique et régional, créées en 1964 et soi-disant prédécesseurs des Régions (nées en 1972). On me conseilla de prendre contact avec Guy Mollet, alors membre actif de la CODER Nord-Pas-de-Calais, député-maire d'Arras, secrétaire général de la SFIO (à laquelle le PS a succédé). L'ancien président du Conseil (1956/1957 : 16 mois chef du gouvernement, record de la IVème république !) me reçut et accepta d'être enregistré. Je fus surpris par sa volubilité et son usage immodéré du tabac brun... Il portait les mêmes lunettes que mon père et que celles que je porte aujourd'hui. Je restais longtemps avec lui et je ne regrette aujourd'hui qu'une seule chose : ne pas avoir conservé de trace de mon entretien avec cet homme brillant, à l'esprit clair et cultivant la modestie... J'étais enclin à me sentir politiquement de gauche : je le fus plus encore après cette rencontre...
Je retrouvais beaucoup de mes amis lycéens dans la capitale des Flandres, mais aucun n'était politisé. En 1967, je dus faire un travail sur les CODER, les commissions de développement économique et régional, créées en 1964 et soi-disant prédécesseurs des Régions (nées en 1972). On me conseilla de prendre contact avec Guy Mollet, alors membre actif de la CODER Nord-Pas-de-Calais, député-maire d'Arras, secrétaire général de la SFIO (à laquelle le PS a succédé). L'ancien président du Conseil (1956/1957 : 16 mois chef du gouvernement, record de la IVème république !) me reçut et accepta d'être enregistré. Je fus surpris par sa volubilité et son usage immodéré du tabac brun... Il portait les mêmes lunettes que mon père et que celles que je porte aujourd'hui. Je restais longtemps avec lui et je ne regrette aujourd'hui qu'une seule chose : ne pas avoir conservé de trace de mon entretien avec cet homme brillant, à l'esprit clair et cultivant la modestie... J'étais enclin à me sentir politiquement de gauche : je le fus plus encore après cette rencontre...