samedi 26 janvier 2008

Pour ceux qui auraient du mal à suivre...



Ce blog (comme d’autres blogs politiques d’Hénin, probablement) est fortement lu, en dehors de notre ville, par tous ceux qui cherchent à comprendre la situation très complexe qui prévaut ici. Dans ce qui suit, j’essaye d’éclairer les citoyens fort perplexes, qui ne doivent plus comprendre grand chose à ce qui se joue.


1- Bref historique


Hénin-Beaumont est, depuis très longtemps, une ville de gauche (située au cœur du Bassin Minier, elle a vécu l’époque glorieuse de la mine et de l’industrie, puis à partir des années 60, la fin des Houillères et les difficultés de la reconversion). Le Bassin Minier (comme le reste du Nord-Pas-de-Calais) est en pleine renaissance, mais HB est à la traîne, pour des raisons, principalement, de faillite politique (voir les explications plus loin).


Après des mandats de qualité exercés par les socialistes Fernand Darchicourt et Jacques Piette (ce dernier avait bien anticipé et accompagné la reconversion), celui de Pierre Darchicourt (fils de Fernand), à partir de 1995, fut " chahuté ", à tel point qu’il fut battu par son ex-directeur de cabinet, Gérard Dalongeville, sous l’etiquette MDC, qui rassembla le PC et les Verts autour de lui et emporta haut la main les élections en 2002, grâce au rejet, par la population, du maire précédent (23% au premier tour, seulement), et à son entregent.


Le nouveau maire embaucha illico plus de 200 personnes (les dépenses de personnel sont passées de 10 à 20 millions d’euros entre 2002 et aujourd’hui), ce qui provoqua, à partir de 2004, une augmentation des impôts locaux de 85% (!), après un rapport particulièrement sévère de la Chambre Régionale des Comptes. La situation financière est, d’ailleurs, encore désastreuse, puisqu’au vu du dernier compte administratif, il n’y a pratiquement aucun autofinancement dégagé en 2006.


Le PS, décontenancé par la claque de 2002, sembla hésiter entre soutien au Maire et soutien à la section locale (dans l’opposition), dirigée par Daniel Duquesne (ancien DGS de P.Darchicourt). La section fut dissoute en 2007, et la plupart de ses adhérents rejoignirent d’autres associations pour former l’Alliance Républicaine (voir plus loin). Le PS départemental sembla d’abord adouber le Maire, puis, finalement, se ravisa, avant l’épisode MN Lienemann (voir ci-après).


Le député de la circonscription, Albert Facon, joua un rôle particulièrement néfaste par des volte-faces qui l’ont rendu particulièrement peu crédible (même aux yeux du PS) : beaucoup pensent qu’il est le principal responsable de la faillite du PS dans le Héninois.


Devant cette situation (parfois ubuesque), et la montée subséquente du FN (Marine Le Pen a fait 45% au 2ème tour des législatives à Hénin même, certes, à cause du " ras le bol " des habitants, mais aussi à cause de l’anti-faconisme ambiant), le PS dépêcha MN Lienemann, en novembre 2007, pour rassembler ce qui restait de la gauche, et…faire alliance avec le Maire, celui-ci, étant tête de liste. MNL est une icône (contestée) au PS, et ses déclarations sur cette alliance qui allait cadrer le Maire, en le positionnant comme minoritaire, et en ne lui laissant pas la gestion des Finances (!), put faire illusion quelque temps, auprès de certains, mais le Maire ne s’en laissa pas compter (voir ci-après).


A noter la candidature de listes UMP, LCR, et du soussigné.


2- Les forces en présence


2-1 Le maire, Gérard Dalongeville.


Gestion désastreuse, pas de projet, absence d’HB (ville centre de 26 000 habitants) à la Communauté d’agglo (120 000 habitants, au cœur d’un Bassin Minier, de Béthune à Douai, de 700 000 habitants) : cela représente un lourd passif, même si l’on est courtois et fin stratège (ou, plutôt, tacticien).
Il aurait accepté l’alliance avec MNL et ses alliés, mais en ne leur réservant qu’un seul poste d’adjoint ! Beau retournement de situation, d’autant plus qu’il se murmure qu’il ferait alliance au second tour avec l’UMP (liens amicaux avec la tête de liste et avec JP Delevoye, ex Ministre), ce qui serait pas impossible.


2 -2 MNL et ses amis


La situation semble désastreuse pour eux : peuvent-ils faire marche arrière après les déclarations urbi et orbi de la " passionnaria " du PS, de juguler Dalongeville ? Tentera-t-elle une dernière manœuvre auprès de l’AR (beaucoup d’ex-PS) , pour s’en rapprocher ? Cela donnerait une image encore plus catastrophique de la politique…
L’AR aurait tout à perdre à l’accepter, car elle s’est bâtie autour d’une méfiance envers les partis, et parce que cela provoquerait un éclatement d'une équipe homogène. Mais le PS serait alors dans une position incroyable ; il aurait tout perdu : sa crédibilité (pas de partenariat, sauf minoritaire, avec ce maire abhorré par eux), ses militants (il y en a déjà pratiquement plus), et toutes les conséquences dans les communes avoisinantes… Déliquescence complète du PS, qui était pourtant le seul à même de reconstruire la gauche !
En effet, les autres partis, réduits à peu (PC et Verts), voire inexistants (MRC, Radical) semblent avoir tout perdu : après avoir vilipendé (euphémisme) le Maire, ils ont finalement succombé à la force de persuasion de MNL, pour rallier leur ennemi juré, qui vient donc de les laisser tomber. Rien pour se raccrocher…


2-3 L’Alliance Républicaine (AR)


Seule à conserver la tête haute, car (jusqu’à présent ?) elle n’a pas participé à des manœuvres politiciennes comme celles évoquées, ci-avant. Elle a conservé son crédo : ni le FN, ni Dalongeville.
Certains lui reprochent le manque de personnalités, le passé politique de certains (sur la scène depuis longtemps), mais force est de reconnaître sa constance et son honnêteté. Mais cela suffira-t-il, face aux machines Dallongeville et FN ? On peut malheureusement en douter, mais sait-on jamais…


2-4 Le FN


Sa montée (inéxorable ?) résulte de plusieurs facteurs :
La faillite des autres partis (et surtout le PS), entièrement responsables de la situation provoquant l’écœurement d’une partie de la population.
Son discours complètement édulcoré : reprenant la stratégie nationale de Marine Le Pen pour conquérir le FN, il ne parle pas de ses thèmes favoris d’exclusion, figurant, pourtant, sur le site national. Son blog n’est qu’une succession d’attaques personnelles et de photos à la gloire de son égérie. Pas d’idées (une des rares qui aient été lancées, s’est vue raillée pour incompétence)
La présence de M.Le Pen, qui fait d’HB une rampe de lancement pour sa carrière politique et le sauvetage du FN
En cas de triangulaire, il a de grandes chances de l’emporter. D’ailleurs, il pousse à ce 2ème tour à trois, en n’attaquant jamais l’AR (et même, récemment en défendant, un de ses leaders !)…


2-5 L’UMP


Se présente parce qu’il y a un créneau, du fait de l’impéritie des partis républicains, et du fait de la vogue du sarkozysme. Cela fait partie du jeu démocratique. D’ailleurs, certains se complaisent à dire que cela enlève des voix au FN…En cas d’alliance de second tour avec le Maire sortant (rumeurs…), sera-t-il suivi par ses électeurs ?


2-6 La LCR


Aucune information depuis l’annonce de candidature.
Détournera-t-elle des voix du PC (dont beaucoup d’électeurs ne comprennent pas la stratégie décidée par les instances supérieures) et du FN (votes contestataires) ?


2-7 AA


Ma candidature est basée sur :
- barrage au FN
- homme du Bassin Minier, je ne peux me résoudre à voir le retard pris par le territoire, alors que les clignotants sont au vert. Le Maire actuel est responsable de la faillite héninoise
- devant la situation politique, je pense que les partis ne pourront pas rassembler les électeurs, et je souhaite présenter une liste, sans étiquette. Depuis quelques jours, j’ai démissioné des Verts, devant la position incompréhensible du parti (la secrétaire régionale ayant, à juste titre déclaré, au Monde, qu’il était hors de question de se présenter avec le Maire sortant, les élus verts s’étant retirés de la majorité municipale en 2003). Pourtant, je pense que les partis politiques sont nécessaires à la vie démocratique (nous nous attellerons à cette tâche après mars)
- la demande de citoyens qui ne peuvent tolérer la main-mise d’hommes, souvent peu compétents, sur la vie politique, et ils souhaitent s’engager.


A la date d’aujourd’hui, je souhaite toujours continuer, malgré la dispersion des voix que cette candidature pourrait entraîner…
A travers mon blog, les idées que je propose, ont l’heur de plaire et ma seule motivation est qu’elles puissent profiter à mes concitoyens.


3- Conclusions provisoires :


3-1 : Le Front National peut gagner une triangulaire (et, plus encore, une quadrangulaire) fort probable à Hénin.
3-2 : Fort probable, parce que l’Alliance Républicaine et G Dalongeville ne s’allieront pas, lors d’un deuxième tour.
3-3 : Au soir du 1er tour : si on admet que le FN est en tête : que fera le troisième, voire le quatrième ? Un accord ne se fera pas.
3-4 : La seule chose à espérer est que les suivants se retirent en appelant à voter pour le 2ème
3-5 : quant à ma liste, si je ne suis pas en seconde position, j’appellerai à voter contre le FN, et probablement pour l’AR, encore faut-il que nous ayons (elle et nous) recueilli un maximum de voix. Il conviendra alors de rassembler tout ce qui est épars…
3-6 : La situation est donc très très grave, mais non désespérée…

1 commentaire:

  1. merci d'avoir rebranché le décodeur, monsieur alpern, car là vous avez été très clair, et j'ai tout compris
    mais pensez-vous qu'il soit vraiment utile d'ajouter à la confusion du moment en ajoutant une liste au scrutin des héninois, autant soutenir directement l'AR

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