lundi 10 avril 2017

On vous aura prévenus ! Combien vous perdrez à la suite d'une sortie de l'euro...


La déflagration d'une sortie de la monnaie unique
Le Monde 9/4
Le retour au franc, proposé par Marine Le Pen, la candidate du Front national, pénaliserait les Français les plus modestes

Pour le Front national, quitter l'euro permettrait à la France de retrouver sa souveraineté économique. Même si sa candidate, Marine Le Pen, assure qu'en cas de victoire elle proposerait d'abord un référendum aux Français sur le sujet, le scénario du " Frexit " inquiète les investisseurs. Mais aussi tous ceux affolés par les mensonges et les approximations que professent les frontistes afin de convaincre les électeurs déçus par l'Europe.

Depuis quelques semaines, les cercles de réflexion de tous bords multiplient les études pour tenter de mesurer le coût d'une telle décision. Selon l'Institut Montaigne (centre droit), le produit intérieur brut (PIB) reculerait de 2,3  % au bout d'un an et de 9  % d'ici quinze ans, soit une perte d'activité de 180 milliards d'euros. D'après Terra Nova (proche du Parti socialiste), chaque ménage perdrait entre 1 066 et 1 830  euros par an, tandis que Génération libre (libéral) estime que la facture immédiate pour le pouvoir d'achat serait de 10  milliards d'euros. La Banque de France, elle, calcule que la charge de la dette publique (les intérêts) gonflerait de 30  milliards d'euros par an… " En vérité, il est très dur d'établir un chiffrage précis, explique Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste à l'université Paris-I. Mais une chose est sûre : les avantages qu'apporterait un retour au franc sont largement surestimés. "

Dévaluation de 10 % à 20 %
Du fait de notre important déficit commercial, le franc se dévaluerait au moins de 10  % à 20  % face à l'euro, selon les estimations. " Cela se traduirait par une explosion des prix des produits importés douloureuse pour le pouvoir d'achat ", explique Grégory Claeys, économiste chez Bruegel, un centre de réflexion bruxellois. Dans la foulée, les Français verraient la valeur de leurs économies diminuer. Avec une inflation à 0,5  %, un livret d'épargne qui affiche une rémunération de 1  % rapporte en effet 0,5  % (hors fiscalité). Mais si l'inflation grimpait à 6  %, le bas de laine fondrait mécaniquement. " En outre, le retour au franc s'accompagnerait d'une montée des taux d'emprunt : contracter de nouveaux prêts immobiliers coûterait beaucoup plus cher ", ajoute Philippe Crevel, économiste au Cercle de l'épargne.

De leur côté, les entreprises seraient-elles gagnantes ? Il s'agit du grand argument des soutiens au retour du franc : retrouver une monnaie dévaluée regonflerait notre compétitivité. Il est vrai qu'en théorie, les produits français coûteraient moins cher à l'exportation. Mais nos entreprises devraient d'abord absorber le choc de la hausse des prix des nombreuses consommations intermédiaires qu'elles importent (textiles, caoutchouc, pièces électroniques…).

Une course au moins-disant
Surtout, il est peu probable que la zone euro résiste à un " Frexit ". L'Italie et l'Espagne reprendraient, à coup sûr, leurs propres devises dans la foulée. Résultat : " nous reviendrions à l'instabilité des années 1970 et 1980, où les dévaluations compétitives à la chaîne faisaient rage en Europe ", rappelle Philippe Gudin, économiste chez Barclays. Résultat, le gain de compétitivité espéré face à l'Allemagne serait en partie effacé par la concurrence de l'Espagne ou du Portugal, dont les produits seraient bien moins chers que les nôtres… Une course au moins-disant dont personne ne sortirait gagnant.

Et l'Etat, dans tout cela ? Le FN assure que le stock de dette en euros pourrait être converti en francs. Une mesure qu'apprécieraient peu les investisseurs. Ils réclameraient automatiquement des taux d'intérêt plus élevés pour les nouveaux emprunts. Un argument que les économistes du FN – comme ceux de Jean-Luc Mélenchon – balaient un peu vite, faisant valoir que la Banque de France se chargerait de racheter les nouvelles obligations émises par le gouvernement. C'est oublier qu'une telle manœuvre reviendrait à faire augmenter la quantité de francs en circulation – d'où l'expression " faire tourner la planche à billets ". " On a déjà testé dans le passé : cela fait mécaniquement grimper l'inflation ", explique M. Claeys.

Là encore, les ménages les plus modestes en seraient les premières victimes. Les plus aisés auraient, eux, peu de mal à placer leurs économies à l'étranger pour en protéger la valeur. C'est ce qu'on l'a observé en Grèce au printemps 2015, lorsque le risque d'un " Grexit " a contraint Athènes à instaurer un contrôle des capitaux afin de limiter la fuite des dépôts. Dans son étude consacrée au sujet, Terra Nova résume ainsi les choses : " Le FN, qui se prétend partout le “parti du peuple”, est en fait le pire ennemi des gens ordinaires, des travailleurs modestes et des petits épargnants. "

© Le Monde

18 commentaires:

  1. Le danger economique est il le même avec le programme de Mr Melanchon ?

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    1. Le goulag en plus!

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    2. Pouvez-vous expliquer 21:10 ?

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    3. Il a rien à argumenter, c'est un feneux! Il est rageux car Mélenchon va doubler la le pen, si ce n'est déjà fait!

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    4. Tout ça pour dire que lorsque l'on parle de Lepen, on ne parle pas des autres, ce qui arrange bien 19h53. Le fn gnagnagna!

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    5. Ta le pen, 22H53, qu'elle réponde d'abord aux convocations de la police!!! En attendant TAIS TOI et PROFIL BAS, ton parti est celui qui compte le plus de condamnations . File à la kommendantur et en silence! Tu nous gaves!

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    6. TA Lepen 15:52, celle dont TU parles sans cesse.
      TA Lepen,15:52, dont TU fais le jeu.
      TA Lepen 15:52, dont TU emplois les méthodes avec TES en silence et TA kommandantur.
      TA Lepen, dont TU te sers comme prétexte pour que rien ne bouge dans TES habitudes de socialo-communiste qui enrage de perdre ses avantages au fil des scrutins.

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    7. TA le pen 20H37, facho néo catho réac, TA le pen et sa clique de parachutés héninois, ce ne sont plus des avantages qu'ils cumulent mais un trésor de guerre, volé sur tes impôts babache enfumé!
      Pauvre clampin, tu crois que "ça" bouge avec les fachos. Tu es irrécupérable petit facho.
      TA le pen ne sera pas au deuxième tour et tu enrages de perdre tes avantages, toi et ta clique de malhonnêtes. Maintenant, nous voulons les dégager définitivement de France.Devant les juges!
      Signé: de gauche et fier de l'être! A gauche toute! Dégageons les fascistes!

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    8. 06h27, toujours aussi peu d'argument.

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  2. Du franc à l euro ca nous a coûté cher

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    1. Le Monde 9/4 :"L'euro a-t-il plombé le pouvoir d'achat des Français ?
      Beaucoup en sont convaincus : l'adoption de l'euro pour les transactions financières en 1999, puis dans les porte-monnaie en 2002, a fait flamber les prix. Les commerçants en auraient profité pour arrondir les étiquettes à la hausse. " Ce sentiment est assez éloigné de la réalité ", explique Mme Barthe. Selon l'Insee, l'inflation est en effet inférieure à 2 % par an en moyenne depuis l'euro, contre plus de 4 % par an, en moyenne, au cours des 17 années précédant son introduction.

      Qui se souvient qu'en 1982, l'inflation -culminait à 13,4 %, flambant bien plus vite que les salaires et les taux d'intérêt – et grevant donc l'épargne et le pouvoir d'achat ? " L'euro a mis fin à ces excès, tout en faisant baisser durablement les taux d'emprunt pour les ménages, les entreprises et l'Etat ", explique Mme Barthe. Il est vrai que depuis 2008, notre pouvoir d'achat stagne. Mais c'est d'abord le résultat de la crise, qui a provoqué la hausse du chômage. Et celui de nos choix de politique économique, qui ont fait porter une grande partie des ajustements budgétaires sur les Français, par la hausse des impôts : entre 2010 et 2016, les prélèvements obligatoires sur les ménages ont augmenté de 66 milliards d'euros."

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    2. L'inflation permettait les initiatives familiales. Faire un emprunt à taux fixe dans les années 70, c'était la certitude de voir fondre le pourcentage mensualités/salaire

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  3. (Jean-Luc Mélenchon n’hésite plus à prôner une sortie de l’euro
    LAURENT DE BOISSIEU, le 25/08/2015 à 8h53
    « S’il faut choisir entre l’euro et la souveraineté nationale, je choisis la souveraineté nationale », a déclaré Jean-Luc Mélenchon, le 23 août, dans le JDD.)

    Vous m'avez convaincu, j'abandonne le vote MLP et je me reporte sur Mr Mélenchon. Surtout que lui, contrairement à la première, a une chance d'être élu.

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  4. Dans le Monde, on peut lire aussi, à la date d'aujourd'hui :

    Mais, comme l’observe Hubert Kempf, ancien président de l’Association française de science économique, les économistes disaient la même chose lorsque le Front populaire a instauré les congés payés en 1936, et le Conseil national de la Résistance la Sécurité sociale en 1945. Ce qui « rend l’opinion quelque peu goguenarde devant les cris de Cassandre des économistes », observe-t-il. « Il faut l’avouer : aucun économiste n’est en mesure de calculer le coût net de la sortie de l’euro étant donné l’ampleur des incertitudes », admet Jezabel Couppey-Soubeyran, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).


    Donc, il y a des journalistes humbles : experts impartiaux et objectivité. Il y a des journalistes militants.

    L'article que vous publiez à le mérite d'être à la fois incohérent et malhonnete. C'est fort.

    Juste un exemple : "Le FN assure que le stock de dette en euros pourrait être converti en francs. Une mesure qu'apprécieraient peu les investisseurs."

    Ce n'est pas le FN qui l'assure, c'est le Droit, la loi.
    Je ne savais pas que le but de la politique économique était de plaire aux investisseurs.
    Juste en dessous il est dit que l'euro n'existerait plus... donc on rembourse dans une ancienne monnaie qui n'a plus aucune existence?

    Bref, tout est bon pour effrayer. Faire peur. Des arguments? Inutile, on a Terra Nova...

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    1. "Donc, il y a des journalistes humbles : experts impartiaux et objectivité." Ben oui, ce sont ceux qui vous sont favorables ! Quelle objectivité et quelle impartialité ! Les "journalistes militants" ce sont les autres. Observons que ces derniers sont, aujourd'hui,largement majoritaires, mais bon, certes, les minorités ont quelquefois raison...
      Quant aux investisseurs, ce sont ceux qui, qu'on le veuille ou pas, créent des emplois, et cela c'est bien l'objectif, dans notre système économique... Autant donc les attirer que de leur faire peur !
      "tout est bon pour effrayer. Faire peur". Pourquoi ? dire des vérités aux gens, c'est interdit ? Mieux vaut les cacher, comme le fait le FN ? Comme le flou entretenu à dessein dans d'autres domaines (avortement, mariage pour tous, peine de mort, etc)...

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    2. Non un journaliste impartial n'est pas un journaliste qui m'est favorable. J'ai pas d'intérêt ou de "billes" dans cette histoire.

      J'ai écrit les critères fondamentaux : impartialité et objectivité. Institut Montaigne, Terra Nova, Génération Libre sont invités à parler du programme de Mélenchon et Le Pen... Et on peut demander à des experts non fédéralistes? On peut demander à des experts un peu moins libéraux?
      De même que la phrase " le FN assure que le stock de dette en euros pourrait être converti en francs" . Le journaliste transforme une réalité juridique en opinion du FN. C'est un mensonge.

      Un autre journaliste, dans un autre article, fait entendre une autre voix :
      "Si l’on dit aujourd’hui que le fonctionnement de la zone euro n’est pas satisfaisant, on est qualifié de partisan de Le Pen !, proteste Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes"

      Et je proteste avec lui. Car vos seuls arguments à vous sont : Si t'es pas d'accord avec moi, t'es du FN.

      Dans l'article les investisseurs dont il est question, ce sont ceux qui investissent dans le pret à l'Etat et la dette, puisque la question était celle des taux d'intérêt. Il n'y a pas de création d'emploi là dedans. De plus, vous avez bien le droit d'avoir un point de vue de droite sur la question, c'est la liberté d'opinion. On doit attirer les investisseurs. C'est une possibilité. Ne faites pas comme si elle était la seule. Ne faites pas non plus comme si l'euro était nécessaire pour cela. On a pas attendu l'euro pour les investissements et l'emploi.

      Tout est bon pour effrayer et faire peur, non pas pour dire la vérité, mais pour faire passer ses opinions libérales et fédéralistes en contrebande. "Dire la vérités aux gens". Vous l'avez la vérité vous? Quelle prétention !
      Donner des faits, c'est le travail du journaliste, de manière impartiale et objective. Ensuite le débat d'opinion est possible dans la population.

      Vous avez une autre vision : "les gens" sont des incultes idiots qu'il faut éclairer de votre lumière et de votre vérité incontestable.

      Pourquoi ne pas dire, tout simplement, que des pays en Europe n'ont pas l'Euro, et que ça se passe pas mal pour eux?

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    3. Mais non, il ne s'agit pas ici des investisseurs financiers !
      On mesure par cette lecture biaisée, votre "impartialité !
      En fait, c'est vous qui pensez détenir la vérité et accusez les autres de mentir et faire peur...

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    4. Je remarque que l'argumentation est ténue. Vous ne reprenez que 10% de ce que je dis, je considère donc que les 90% autres sont acceptés.

      Revenons sur " il ne s'agit pas des investisseurs financiers". Dans la phrase de l'article il est écrit : "Une mesure qu'apprécieraient peu les investisseurs. Ils réclameraient automatiquement des taux d'intérêt plus élevés pour les nouveaux emprunts". De quels investisseurs il s'agit?

      J'ajoute que c'est vous qui avez parlé de vérité. Ce n'était pas mon propos. Pour vous il faut "dire des vérités aux gens". Si vous vous placez sur ce plan, je remarque que c'est perdu, car il y a des mensonges. Mais ce n'est pas l'essentiel, car le journaliste n'est pas là pour dire la vérité, pour dire ce qu'il faut penser. Il est là pour apporter des faits vérifiés et objectifs. Et là oui c'est la peur qui fonctionne.

      Mélenchon, Dupont-Aignan, Le Pen et Chevènement. Chez les Politiques.

      Paul Krugman, prix nobel d'économie. Joseph Stiglitz, prix nobel d'économie. Des broutilles. Voici une listes d'économistes renommés qui y sont favorables, elle date, donc on peut ajouter des noms. https://blogs.mediapart.fr/brigitte-pascall/blog/210414/liste-des-economistes-favorables-une-sortie-de-leuro

      Je dis que la sortie de l'euro n'est ni impossible, ni une catastrophe. Comme souvent en politique, il y a du bon et du mauvais. Comme souvent en politique, c'est une question de choix.

      Et il y a ceux qui veulent dire que c'est impossible, juridiquement, économiquement. Que ce serait le chaos et la dévastation.

      Pour laisser réfléchir 'les gens', il serait bon de donner la parole à d'autres que Terra Nova - fédéraliste, proche du PS- et Institut Montaigne - fédéraliste, proche de LR-.

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