vendredi 11 juillet 2008

Une besancenotisation des esprits: pourquoi pas?



On dit que la droite a vécu avec une épine dans le pied pendant plus de 20 ans : le Front National. Ce dernier, pendant toutes ces années, aurait mordu dans l’électorat classique de la droite empêchant ainsi cette dernière d’accéder au pouvoir. Je laisse aux spécialistes le soin de vérifier si cela est exact.


Je note quand même que la lepénisation des esprits a bien existé : c’est à partir du moment où la droite, et plus particulièrement l’actuel Président de la République, a intégré dans son projet et ses discours ce qui a fait le succès du FN, qu'elle s’est imposée. Parler de sécurité et de réduction de l’émigration, sans faire toutefois le lien explicite, mais personne n’est dupe, a particulièrement ravi des électeurs attirés par ces thèmes favoris de l’extrême droite.


Aujourd’hui, la droite rêve de faire à la gauche le même coup avec Olivier Besancenot. Diviser la gauche et l’empêcher d’être majoritaire, serait une belle revanche. Le facteur de la future ex-LCR paraît pouvoir capter un électorat de gauche, par son discours proche des gens, son look jeune et sympathique (rien à voir avec Le Pen !), sa décontraction et son aisance. Si ce n’était que cela, mais son constat est éminemment de gauche : dénoncer la société capitaliste, se placer au premier rang dans les luttes sociales, affirmer des convictions écologistes et anti-racistes, voilà qui, sans être novateur, peut séduire des électeurs lassés de la guerre des chefs au PS, de l’agonie du PC et de la désillusion Verte.
De plus, la droite ne peut être que renforcée dans sa stratégie de conforter Besancenot, par la semi -réussite de De Linke en Allemagne, suffisante pour réduire l’influence du SPD.


La lepénisation réelle des esprits aurait, donc, pour pendant, la besancenotisation (c’est plus difficile à prononcer !) des esprits, à gauche. Je dis chiche : aucun des constats cités auparavant n’est blâmable et ils ne sont que des réaffirmations percutantes, à la base des valeurs défendues par la gauche.
Seul reproche à lui faire, mais de taille, si ce n’est rédhibitoire : son refus de participer à la gestion des affaires. D’où, bien sûr, des idées généreuses, mais non applicables : refuser le capitalisme, mais on fait quoi, à la place ? Interdire les licenciements, mais que fera-t-on le jour où toutes les entreprises auront disparu ? Etc, etc ?…


Donc, oui à la besancenotisation (finalement olivierisation serait plus facile à dire !) des esprits. La gauche n’aurait pas à en rougir ( ! ! !) ; au contraire, cela serait même un stimulant pour des victoires communes de second tour !

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