vendredi 31 juillet 2009

Vous avez dit "taxe carbone"? (1)

Comment, d'un problème consensuel (les conséquences du réchauffement climatique) on engendre une cacophonie quand on veut le résoudre...



Cela paraît pourtant très simple au départ et même admis par tous (ou presque): notre planète est menacée par une augmentation moyenne des températures comprise entre 2 et 4 degrés d'ici 2100. Par comparaison, le siècle dernier a vu une augmentation moyenne de 0,6 degré. Tous les scientifiques sont d'accord sur cette catastrophe annoncée, qui pourrait être fatale à l'espèce humaine... La divergence de rares scientifiques (C. Allègre, dont cela n'est d'ailleurs pas la spécialité)porte sur l'origine anthropique (humaine) de ce réchauffement. Les experts (plus de 99% d'entre eux, en tous les cas) mettent en cause l'origine humaine dans l'augmentation des gaz à effet de serre (GES): cette accroissement (principalement le gaz carbonique, C02, et le méthane, CH4)vient gonfler la couche atmosphérique constituée de ces gaz, filtrants, en partie, dans l'atmosphère, les rayons ultra-violets réémis par la terre, à partir du rayonnement solaire, et maintenant ainsi une température propice à la vie sur terre: plus il y aura de GES, plus les ultra-violets seront arrêtés et s'accumuleront et plus la température augmentera.

Conclusion évidente: pour que la vie sur terre puisse se perpétuer (nous parlons ici de nos descendants, à l'horizon 2100), limitons les rejets de GES. Les principaux gaz sont émis dans la vie quotidienne, notamment par:

1- le transport: le pétrole.

Les réserves de pétrole sont très limitées (moins d'un siècle) et, de toutes les façons, sa raréfaction, puis sa disparition sont inéluctables (même si de temps en temps, on annonce des découvertes, mais qui ne font que reculer sa fin, mais augmente son prix, au bénéfice des groupes pétroliers!). Évidemment, il suffit, pour échapper à la finitude de cette ressource, de réduire les transports (routiers et aériens) et/ou d'utiliser une autre source d'énergie, renouvelable cette fois-ci( électricité, hydrogène notamment). A noter que les effets néfastes des carburants fossiles (pétrole, dans ce cas)concernent aussi la biodiversité, garante de la vie sur terre, et la santé. Cela fait des dizaines d'années que sont dénoncés ces véritables "crimes contre l'humanité", notamment par les écologistes. Ce combat, qui commence à être victorieux, a longtemps été contrecarré par les puissants lobbys (pétroliers, constructeurs, transporteurs), avec la complicité des pouvoirs publics...Les solutions, bien connues, sont de 2 ordres:

- limitation des transports polluants: transports doux (à pied, à vélo, roller, etc...), transports collectifs (train, bus, tramway, métro, auto-partage...), auto-limitation volontaire (je prends moins ma voiture ou l'avion). Avec, en corollaire, des conséquences sur l'urbanisme: densification des villes, retour des commerces en centre-ville, partage des voies de circulation...Souvent, je cite l'exemple de retour des hypers (sous quelque forme que ce soit) en ville et l'on me rétorque que porter les marchandises est plus facile en voiture qu'à pied, sans penser à la livraison à domicile...

- remplacement des carburants pétroliers par des énergies renouvelables. Ce qui signifie investissements massifs dans la recherche (ce qui aurait dû être fait depuis longtemps et aurait empêché la faillite ou les renflouements beaucoup plus onéreux aujourd'hui, de constructeurs).

Évidemment, tout ce qui précède est créateur d'emplois, généralement non délocalisables...

2- L'habitat

Le chauffage et l'électricité (même d'origine nucléaire, mais en moindre mesure)sont producteurs de GES

- l'isolation correcte du parc immobilier français serait générateur de 50% d'économies de consommation! Des gains pour les occupants, des emplois pour l'économie! Se pose le financement des mesures: tout le monde (citoyens, entreprises, Etat) étant gagnant, il n'est pas très compliqué à mettre en route (il commence aujourd'hui, mais c'est encore trop timide).

- les énergies renouvelables (éolien, solaire, géothermique, etc)sont un gage, pour la vie, ici-bas, que l' "accident", pour l'humanité, du fossile, ne se renouvellera pas. Ces techniques sont "rentables ", actuellement, pour les particuliers (et pour les entreprises: mais, pour elles, la notion de moyen terme est intégrée dans les esprits), mais sur des périodes qui apparaissent trop longues pour eux (5 à 10 ans). En incidence, une politique urbaine doit prendre en compte cet aspect là: même si la ville n'est pas ou peu financeur, le Maire est là pour donner l'impulsion.

3- Divers:

Toutes les autres activités humaines sont génératrices de GES. Il faut en prendre conscience, car agir en ces domaines n'est pas toujours évident. Deux exemples:

- l'agriculture est un des plus gros producteurs de GES: que l'on songe au méthane émis par les flatulences (ainsi que les rots, le lisier, etc) des bovins (selon la Caisse des dépôts et consignations, l'élevage représente 8 % des émissions nationales de GES et la première source réside dans la fermentation au sein du système digestif des ruminants....). Mais des solutions existent: notamment la production d'énergie via la méthanisation.

- les énergies renouvelables sont créatrices de GES (fabrication du matériel, transport...). Même chose pour la fabrication des centrales nucléaires et le cycle de l'uranium: extraction, transformation, transport, etc...


Limiter et même réduire l'émission de GES, pour que, en 2050, l'élévation de température soit de 2 degrés, ce qui constitue un moindre mal, voilà un objectif partagé par tous. On connaît même les solutions, que je viens brièvement de survoler!
Comme celle qui consisterait à faire confiance aux individus pour qu'ils modèrent leur consommation d'énergie et s'attèlent aux mesures nécessaires, prendra très, et même, trop longtemps: les pouvoirs publics doivent jouer leur rôle dans la réussite de ce véritable "struggle for life" (combat pour la vie), expression utilisée à un autre propos.

Et justement, c'est là que le bât blesse...

A suivre.

8 commentaires:

  1. petite anecdote que je raconte souvent alors que mes connaissances en matière d'écologie sont proches de zéro: en 1971, je me présente aux épreuves du concours pour entrer à Science Po Paris: l'épreuve de géographie économique porte sur le developpement economique de la France. Je développe alors dans une partie les efforts développés par la IVe république en matière d'infrastructures collectives pour développer de façon raisonnable l'économie. Je défends alors l'idée suivant laquelle l'électrification des voies ferrées n'a pas été poussée plus avant alors qu'il conviendrait d'accroître les transports par ce moyen plutôt que de développer à tout va un réseau d'autoroutes destinés à recevoir la prolifération des transports routiers. Cela m'a alors valu une très mauvaise note; pas sûr que la même copie obtiendrait le même résultat aujourd'hui. Ajoutons qu'en pleine période pompidolienne, il ne faisait pas bon de dire du bien de quelque pan que ce soit de la politique de la IVe république si honnie!
    Toujours aussi peu instruit aujourd'hui des choses du développement durable ou écologiques, j'en viens quand même à m'interroger sur le traitement des français quant à leur égalité devant la taxe carbone: sur le seul point du chauffage, personne n'ignore que la campagne de chauffe est beaucoup plus longue dans le nord de la France que dans le sud.
    Depuis longtemps les dépenses en matière de chauffage impactent beaucoup plus lourdement les foyers suivant qu'ils se rapprochent des frontières du Nord.
    Personne n'a tenu compte jusqu'à présent de cette différenciation dans le traitement égalitaire de nos compatriotes et, ma foi, le coût chauffage est d'autant plus élevé chez nous que les salaires sont aussi les plus bas... Alors la taxe carbone viendra une fois de plus alourdir les charges de ceux qui sont déjà plus pressurisés que les autres ?
    Je suis certain que le problème posé en sens inverse, des solutions auraient déjà été proposées pour réduire cette inégalité par ceux qui sont plus proches des ministères.
    cimares

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  2. il vaudra mieux un peu plus encore : être riche, bien portant et vivre dans le sud
    que pauvre, malade et vivre dans le nord
    t et m

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  3. Sans anticiper sur mon article de demain...Je vais être de très mauvaise foi, Cimares

    Dans le sud, on consomme beaucoup plus que dans le nord: nous n'avons pas autant besoin de climatisation que dans le sud (maison, bureau, voiture)!


    Dans le fond, il y a 2 solutions pour consommer moins:
    - ou on habite dans le centre,
    - ou on habite de mai à septembre dans le nord (pas de clim), le reste du temps dans le sud (pas de chauffage!) à condition de faire les trajets en train, bien sûr...

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  4. C'est vrai que ici on consomme plus de chauffage. Dans le sud plus de climatisation...
    Mais on a un point commun: au final ce sera les gens modestes, ouvriers, salariés, qui vont subir les mesures...

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  5. personnellement je trouve que la clim est un confort, j'ai toujours su m'en passer
    en revanche essayait de vivre dans nos contrée, dans une maison non chauffée....

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  6. Apres la CSG et RDS le camarade socialiste ROCARD a encore inventé une nouvelle taxe et une usine a gaz ...Car dans cette histoire les plus penalisés seront encore les travailleurs pour qui le chauffage et les transports sont une partie importante de leur budget...mais il s 'en fiche le gaucho-bobo Rocard....Ses revenus depassent les 16.500,00 EUROS etil fait des conferences et les facture à 10.000,00 Euros ...
    Lorsqu 'il etait premier ministre il a toujours rechigné a augmenter le smic ...bref le PS n 'est pas pret a revenir au pouvoir avec ce genre d 'individu... Et Sarko a trouvé là encore ...un retourneur de veste a qui SARKOZY fait faire le sale boulot ! ! !
    De toute façon cette taxe ne servira pas l 'eologie mais elle servira a combler les deficits de l 'etat.
    Le conseil regional 59/62 TAXE aussi les produits petroliers ...ben oui, il prend aussi un pourcentage sur nos frais de deplacements ...faut bien payer le stade de LILLE...
    Triste PS ! ! !

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  7. Dans le fond, il y a 2 solutions pour consommer moins:

    - ou on habite de mai à septembre dans le nord (pas de clim), le reste du temps dans le sud (pas de chauffage!) à condition de faire les trajets en train, bien sûr...

    La solution de Albert Facon !!!

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  8. Avant Rocard, le smic était à 4704F 5397 F , donc + 700F entre 1988 et 1991...

    Il a peut etre rechigné à l'augmenter, mais il l'a fait...
    Je le défends pas , ce mec est de droite, faut pas se le cacher.
    Mais faut juste esperer qu'il fera quelque chose de bien, qui ne pesera pas sur le pouvoir d'achat des ménages fragils.

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