vendredi 17 mai 2013

La Fédé. Chapitre 7 : Dans les entrailles de la mine (3)


Dans la saga de l'immobilier trouble du Bassin minier, le groupement d'intérêt économique (GIE) Unéo Habitat mérite une attention particulière car il n'a fait l'objet d'aucun scandale et d'aucune enquête rendue publique.
Ce GIE est constitué par 3 entités : 2 offices publics de l'habitat (Partenord Habitat et Pas-de-Calais Habitat), l'Epinorpa et Adévia. Devinez qui est président ? Bien sûr, JPK !
Officiellement, ce GIE a pour objectif "la définition des orientations d'une stratégie foncière commune",  "la mise en place de moyens communs de recherche-développement pour définir une offre de logements supplémentaires", "l'étude des modèles de socialisation des territoires par embauche d'un sociologue", "l'ingénierie financière au service des 4 organismes" et "la mise en place de synergie dans le domaine de la formation des personnels". Mais si l'on en croit un rapport de la Miilos (Inspection du logement social) : "Les résultats sont mineurs". Aucune action concrète du GIE. "On peut dans ces conditions se poser la question de la valeur ajoutée du groupement et donc de l'intérêt de son maintien" (rapport de 2010). La MIIlos constate qu'en 2008 les principales dépenses se sont limitées "au traitement de l'unique salarié", soit 12650 euros par mois, ainsi qu'un voyage d'étude de 2 jours destiné à visiter un "éco-quartier", en Suède, pour un coût total de 29845 euros. Si ce déplacement répond bien aux objectifs du GIE, ce dernier a supporté irrégulièrement des charges liés à ce voyage d'études. En effet 11 des 23 personnes présentes étaient des élus ou des fonctionnaires locaux. Ainsi la maire de Dainville était acompagnée de ses adjoints chargés du protocole, des affaires sociales, de l'animation, du développement, des travaux, de l'urbanisme ainsi que du DGS et du directeur  des services techniques ! Le rapport de la Millos n'a jamais été rendu public, mais il a fait l'objet d'un débat houleux au sein du comité central d'entreprise de la Soginorpa, les syndicats ne comprenant pas l'utilité d'un tel voyage et l'intérêt de l'existence du GIE, la direction justifiant ce déplacement par des retombées, comme le fit JPK en réponse au rapport. En 2010, le GIE affiche 170 000 euros de frais de fonctionnement : 20 000 pour la communication, 50 000 d'études foncières diverses et 100 000 euros de "voyages et colloque". Des frais de voyage qui se montent à 190 000 euros sur l'exercice 2009-2010. L'expert-comptable mandaté par les syndicats de la Sogi  n'a jamais réussi à obtenir le détail de ces sommes ! "Nous avons pu constater  un contournement des règles et une absence de justification sur les sommes facturées par le GIE et réglées par la Soginorpa". L'expert-comptable ajoute qu'il a eu bien du mal à retrouver entre l'Epinorpa et la Soginorpa un certain nombre d'opérations financières... Certes, le montant du différentiel ne s'élève qu'à 25 000 euros environ, mais si le comptable reconnait que cette somme n'est pas importante, il affirme que "ça s'appelle une présentation d'un bilan inexact. Peu importe la somme"!

AA: quand je relis ce qui concerne toutes ces affaires, m'apparaît encore mieux le système politique mis en place :
- la première étape a consisté à organiser le PS 62, à le structurer et à lui donner les moyens financiers de préparer ses campagnes (on sait ce que cela signifie). Le point de départ furent les municipales de 1977 ou le PS conquit Béthune et Saint-Omer et se raffermit face à un PCF encore bien implanté ;
- dans la foulée de Mitterrand, le PS prit peu à peu le dessus sur le PC, pour réduire ce dernier à une portion de plus en plus congrue ;
- cette hégémonie s'est poursuivie (avec un coup d'arrêt en 1992/1993 avec la perte de la Région, en 92, au profit des Verts, et la "déculottée" des législatives de 93) jusqu'à aujourd'hui.
- un réseau d'obligés a été mis en place (élus, militants, électeurs) assurant la pérennité du système, au risque de perdre prébendes (investitures) et avantages (emploi, logement). La culture de la soumission et de l'assistanat, datant des Houillères, a continué à servir pour amortir d'éventuelles rebellions ;  
- pour conforter cette prééminence, les organismes anciens (Léo Lagrange) ou plus récents : Adévia, Soginorpa, Pas-de-calais Habitat, etc, ont servi, non seulement sur le plan financier, mais également pour placer des hommes et aussi pour favoriser une politique de clientélisme ;
Cette organisation tentaculaire a existé ou existe ailleurs, quels que soient les partis politiques. Mais c'est dans le bassin minier qu'elle fut "le mieux appliquée".
- malheureusement, les résultats dans tous les domaines sont négatifs quels que soient les critères étudiés (chômage, santé, développement économique, études, recherche...). Je ne suis pas sûr qu'un autre parti aurait fait mieux...
- les manoeuvres, procédés, systèmes utilisés viennent d'apparaître à la surface et les exemples Kucheida et Dalongeville feront, n'en doutons pas, le miel de beaucoup d'études pour savoir comment on en est arrivé là et, surtout, comment le système a pu se maintenir aussi longtemps, dans un contexte démocratique;
- l'avenir paraît très sombre pour la démocratie : un PS décrédibilisé, un PC agonisant, une droite inexistante, et en plus un Parti de gauche et un Front National populistes et excessifs. Seuls des hommes neufs, y compris et surtout des femmes, respectant des valeurs et n'appartenant pas à des structures politiques, pourront trouver grâce auprès de citoyens légitimement écoeurés...

4 commentaires:

  1. Et bien voilà, c'est fait. E.Binaisse vient d'enregistrer son premier ralliement. Son photographe de cour vient de dresser un bilan "globalement^positif" du mandat du maire. La démonstration pour arriver à ce résultat fait sourire par sa vacuité, mais au moins les choses sont dites. Sans son assistante, lâchée (mais qui a lâché qui?)voilà l'ami PP rejoignant le maire sortant, en lui apportant tout son potentiel électoral Oyez, Oyez: Hénin Beaumont est sauvée, qu'on se le dise!
    Pitoyable? Vous avez dit: pitoyable?

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    1. c'est toujours 70 voix de gagnées ( mais combien de perdues )

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  2. mineur de fond17 mai 2013 à 11:01

    la vrai histoire de la mine vous la trouverez sur ce site trés bien fait a partir des films d'époque de l INA, un vrai régal....
    c'est cette histoire qui a servi de fond de commerce qui a été détourner a leur profil par une secte qui a sévi et qui sévi toujours....
    pour preuve au rond point de Libercourt on installe encore des berlines pour montrer que vous etes dan le bassin minier....honte a celui qui a eu cette idée....

    http://fresques.ina.fr/memoires-de-mines/accueil

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    1. Bah, c'est un signe de culture.
      En d'autres lieux, on vous met une locomotive, ailleurs des vaches à défaut de bétaillère; n'avait on pas un rond-point avec une guillotine installée, il y a quelques années sur la chaussée Brunehaut ?

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