jeudi 6 août 2009

Sur les indemnités de nos parlementaires (1)

Le Monde daté du 24/7 a fait paraitre 2 articles sur les indemnités de nos députés et sénateurs. Je les retranscris aujourd'hui et demain.
Le premier, ci-dessous, est général et pose le problème typiquement français du cumul de mandats. Le second a pris comme exemple un député pour voir comment il utilisait les frais qui lui étaient alloués (en tant qu'ancien assistant parlementaire, j'en ferai une analyse critique).

Concernant la partie d'aujourd'hui, je donnerai dans le texte, quelques précisions. En fin d'article, j'émettrai quelques remarques et ferai des propositions.







Le Monde 24 juillet 2009

Fin de session parlementaire : salaires et petits à-côtés des députés et sénateurs

Le cumul des mandats, qui est une véritable exception française, est une source d’inégalités et d’opacité.






Tout au long du printemps, les parlementaires français ont suivi avec effarement les péripéties de leurs collègues britanniques, confrontés à l'opprobre à la suite des révélations de la presse sur leurs dépenses personnelles passées en notes de frais. Good Lord ! Ce n'est pas chez nous que cela risquerait de se produire. Et pour cause...


A l'inverse de leurs homologues d'outre-Manche, les députés et sénateurs français bénéficient d'un système de remboursement forfaitisé de leurs frais de mandat. L'indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), pour un député, s'élève à 5 837 euros net par mois. Pour un sénateur, elle se monte à 6 711 euros net (AA: pourquoi cette différence? Je n'ai trouvé aucune explication). Rien ni personne n'oblige les élus à justifier la façon dont ils dépensent ces sommes, non soumises à l'impôt sur le revenu.

A quoi sert l'IRFM ? A "couvrir les frais inhérents à l'exercice des fonctions parlementaires", précisent les règlements des deux assemblées. La définition est vaste. Elle se réduit sensiblement, dès lors que l'on en retire les autres prestations qui leur sont servies.

Les élus disposent d'un crédit mensuel affecté à la rémunération de leurs collaborateurs. Le salaire de base d'un assistant à plein-temps se monte à 2 382 euros brut par mois (AA: soit environ 1900 euros nets par mois, ce qui n'a rien d'excessif, vu le niveau requis des "vrais assistants", et le nombre d'heures effectuées...), hors charges patronales. Avec les 9 021 euros qu'il perçoit chaque mois à cet effet, un parlementaire peut recruter jusqu'à trois assistants à plein-temps, plus s'il les emploie à temps partiel. Il procède à son gré. Le recrutement par un élu de son époux(se) ou conjoint(e), ou d'un membre plus ou moins éloigné de sa famille n'est pas une exception : entre 10 % et 15 % des parlementaires emploient un membre de leur famille (AA: sans être mauvaise langue: et leur maîtresse..., cas bien connu par chez nous).

En théorie, s'il n'utilise pas la totalité de ce crédit, le député doit restituer la partie non dépensée, à moins qu'il ne la cède à son groupe politique (AA: peut-être qu'il passe par son groupe, mais cette somme doit être affectée à un élu local). Dans la pratique, le contrôle sur la restitution ou la cession n'est guère effectif.

Les parlementaires bénéficient par ailleurs de "facilités de circulation" : accès gratuit au réseau SNCF en 1re classe, 40 allers-retours gratuits pour les déplacements aériens entre leur circonscription et Paris, plus 6 voyages gratuits hors circonscription (les représentants de l'outre-mer et des Français de l'étranger bénéficient de forfaits adaptés) et un forfait plafonné pour leurs déplacements en taxi. Les députés disposent de la gratuité pour les appels téléphoniques passés de l'Assemblée, et les sénateurs d'un forfait global dont le montant est fonction de l'éloignement de leur département. Lorsque le Parlement siège, les élus peuvent faire prendre en charge, dans la limite d'un plafond, leur hébergement à l'hôtel. Ces indemnités et avantages s'ajoutent à l'indemnité parlementaire mensuelle perçue par chaque élu : 7 043,69 euros brut au 1er juillet, soit 5 470,83 euros au titre de l'indemnité de base, 164,12 euros d'indemnité de résidence et 1 408,74 euros d'indemnité de fonction. AA: en net, après déduction des charges sociales, cela représente: 5245, 28 euros.

Exception française

En apparence, les élus sont traités sur un pied d'égalité. Dans les faits, non. Présidents, vice-présidents, questeurs, présidents de commission forment en quelque sorte l'aristocratie du Parlement. Leurs fonctions leur donnent droit à des indemnités complémentaires - plus de 10 000 euros pour le président de l'Assemblée nationale, près de 15 000 pour celui du Sénat, malgré la réduction de 30 % qu'il s'est appliquée. A ceci s'ajoutent voiture et logement de fonction pour les plus privilégiés.

L'exception française reste toutefois le cumul des mandats. A l'inverse de la quasi-totalité des autres nations démocratiques, notre système électoral admet - voire encourage - le cumul des mandats électifs. Les détenteurs d'un mandat unique, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, sont minoritaires : seuls 76 députés sur 577 et 100 sénateurs sur 343 sont détenteurs de ce seul mandat.

Ce cumul est source d'inégalités. Pas seulement en termes de cumul des rémunérations : le parlementaire ne peut percevoir au titre de ses mandats électifs locaux plus de la moitié du montant de l'indemnité parlementaire de base, soit 2 375,42 euros, déduction faite des cotisations sociales. La rémunération du parlementaire détenteur de mandats locaux est donc soumise à un écrêtement. Dans la réalité, la règle est loin d'être totalement respectée.

Récemment, un conseiller municipal de Rambouillet a déposé plainte contre Gérard Larcher, président du Sénat et maire de Rambouillet (Yvelines), l'accusant d'avoir dépassé le plafond d'indemnités perçues du fait de son cumul de mandats. La plainte a été classée sans suite après que M. Larcher se fut engagé à restituer le trop-perçu et eut demandé un contrôle approfondi des services de sa mairie. Par ailleurs, ce plafonnement ne prend pas en compte les mandats intercommunaux, non électifs : sur 343 sénateurs, 123 sont présidents ou vice-présidents d'une structure intercommunale.

Entre un parlementaire disposant de son seul mandat et son collègue régnant à la tête d'un exécutif local, les conditions de travail n'ont rien d'équivalent. Le second s'appuie sur une infrastructure et des personnels déjà en place (AA: pas d'accord, le parlementaire dispose de ses assistants!).

En comparaison avec leurs homologues des grandes démocraties, les parlementaires français ne bénéficient pas d'un régime exorbitant. Ils sont même plutôt moins bien lotis sur le plan des conditions de travail et des ressources disponibles pour effectuer leurs missions de contrôle. En revanche, la principale source de discrimination - et frein au renouvellement de la représentation élective - reste le cumul des mandats. S'il fallait identifier le "mal français", c'est probablement là qu'il faudrait le rechercher en premier lieu.

Patrick Roger

Remarques:

- concernant le cumul des mandats: pour mémoire, j'y ai consacré 4 articles (27 et 29 mars 2008, 5 et 12 avril 2008). Ce serait effectivement une respiration de la démocratie et, notamment, sur le mandat unique des parlementaires (d'accord pour revoir le rôle du Parlement, le cadre de travail du parlementaire, etc...)

- l'indemnité de fonction n'est pas exagérée. On entend souvent des critiques sur son montant. Pourquoi ne dit-on rien sur les salaires exorbitants des joueurs de football (la moyenne en France des salaires mensuels des professionnels de Ligue 1 est 20 fois supérieure à l'indemnité du parlementaire, et je ne parle pas des primes à la signature et autres primes de matchs, sans compter les contrats d'images...), et des cachets indécents des vedettes du show business, plus le reste des revenus?
Je sais bien que l'image des stars est sans comparaison avec celle des parlementaires. Et alors? L'indemnité de nos élus nationaux est égale environ au salaire moyen d'un cadre supérieur (qui en plus bénéficie de participations aux bénéfices, de stocks options, de retraite-chapeau avantageux...).


Propositions:

1- Faire entrer dans le montant maximum des indemnités, celles perçues au titre de l'intercommunalité (en attendant, bien sûr, que le mandat unique des députés et parlementaires soit mis en place).

2- Interdire d'employer un membre de la famille comme assistant parlementaire.

3- L'écrêtement des indemnités, quand il y a des mandats locaux, conduit à reverser le surplus à un élu de la même collectivité locale. Je ne suis pas sûr que cela soit justifié, mais au moins qu'un contrôle effectif de l'écrêtement soit effectué. L'exemple de M. Larcher prouve que cela n'est pas fait, systématiquement. Un rapport annuel obligatoire des services aux Assemblées devrait assurer une juste transparence sur le sujet.

4- Nos parlementaires viennent de voter la deuxième partie de la Loi dite "Grenelle de l'environnement". Mis à part les représentants d'outre-mer, il convient de supprimer les 40 voyages aller-retour, circonscription/Paris et les 6 déplacements aériens annuels,hors circonscription , sauf circonstance exceptionnelle ou urgence prouvée.

En ce qui me concerne, je transmets ces 4 propositions, non pas à mon député (qui ne fera rien), mais à un député dont je suis sûr qu'il les introduira. Comme je vous suggère d'en faire autant auprès de votre parlementaire, et qu'il ne faudrait pas "se marcher sur les pieds", je vous indique que je transmets ces propositions à Jean-Claude Leroy ou Bernard Roman (rassurez-vous il y a beaucoup d'autres parlementaires sérieux en France!).

8 commentaires:

  1. anonyme pour plus très longtemps6 août 2009 à 12:04

    SARKOKRACH:crises,bulles,kracks,booms et solutions(par nicolas Miguet).

    la france de 1940 fut stupéfaite de constater à quelle vitesse son armée s'est effondrée devant l'invasion allemande.Avec la mondialisation,la guerre d'aujourd'hui est économique.Les batailles perdues font peu de morts,mais des chômeurs par millions et aboutissent en cas de mauvaise stratégie des dirigeants à une ruine complète du pays.Comme charles De Gaulle avant guerre,nicolas Miguet offre une analyse lucide et propose les solutions à adopter d'urgence pour éviter la catastrophe : le SARKOKRACH.
    Ministre du budget de 93 à 95,NS avait trouvé une france assez peu endettée...et a laissé les comptes publics en piteux état.
    Face à la crise de septembre 2008,il a fait le choix d'accélérer sur les dépenses publiques au risque d'une explosion telle de la dette que la faillite de la france,qui emprunte actuellement entre 15 et 20 milliards d'euros...chaque mois pour faire face aux échéances ,n'est plus une vue de l'esprit.
    La question n'est pas de savoir "si" mais "quand" interviendra le "Sarkokrach",avec son cortège de ruine et de désolation.
    La france est malade de son triple déficit et le médecin aggrave la situation avec de mauvais soins.
    Fort de 28 années d'expérience dans le journalisme économique,Nicolas Miguet par ailleurs fondateur en 1999 du Rassemblement des Contribuables Francais,est réputé à juste titre pour son indépendance totale et la qualité de ses analyses.
    En janvier 2006,dans le livre "immo-krach",il avait prévu tout ce qui s'est passé depuis sur la finance américaine.
    (....),il est auteur de nombreux ouvrages qui font référence à l'immobilier,la bourse et la fiscalité.
    (....)il met le doigt là où cela fait mal et il propose des solutions qui fonctionneront si elles sont mises en oeuvre très vite,ce que l'allemagne a fait il y a longtemps
    Eviter le SARKOKRACH,la faillite de l'Etat,celle de la Sécu et de notre système de retraites est possible,à condition d'agir vite.
    UNE ETINCELLE PEUT PROVOQUER L'EFFONDREMENT DE NOTRE ECONOMIE ET DU TISSU SOCIAL,COMME EN MAI 1940.

    Sarkokrach,par Nicolas Miguet,Le Quotidien de Paris Editions,prix:14e90
    ref :M04819
    PAS forcément et FACILEMENT disponible chez votre marchand de journaux(faire vite en cas de censu..!)

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  2. Oui et ils vont nous dire qu'ils ne font de la politique pour la thune. Et ils ont des assistants...
    Députés et sénateurs, les premiers assistés de France ?
    Merci encore pour votre dernier article sur Hénin-Beaumont.

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  3. Je suis tout à fait d'accord avec le cumul des mandats. Souvent c'est trop , et se consacrer à trop de choses à la fois, c'est bien la meilleure manière de ne bien faire aucune d'entre elles.

    Pour la rémunération, je trouve que c'est entièrement justifié. Il faut bien comprendre que s'ils sont payés de telle maniere, avec un salaire, avec une enveloppe pour les assistants, avec une enveloppe pour les frais de représentations ; c'est dans le but de ne pas retrouver les scandales des républiques précédente dûes à la corruption. C'est précisément la raison pour laquelle ces rémunérations ont été mises en place.

    Si un député ou un sénateur, n'avait pas ces enveloppes, ils seraient de fait, dépendant, influencé, privé d'une certaine liberté, et corrompu. Bien que celà n'évite pas tout, la situation serait sans comparaison s'il avait un salaire "moyen".

    Et puis,critiquer sans cesse les parlementaires, c'est propager l'antiparlementarisme. On a pas besoin de ça étant donné qu'aujourd'hui leur moyen d'action est restreint.

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  4. Pour lutter contre la délinquance en col blanc il faut juste des peines exemplaires applicables et appliquées et réformer le système qui protègent ces messieurs.
    Non les indemnités de ces assistés ne sont pas justifiées.

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  5. C'est pas nécéssairement de la déplinquence.
    Les exemples sont nombreux... Si un député se fait payé le restaurant lors d'un diner de travail... Si un entrepreneur, un représentant de je ne sais quoi ou de je ne sais qui propose à un député d'etre assisté par une de ses secrétaires ou autre collaborateur... Si les lobby existant aujourd'hui à l'assemblé et au sénat, profitait de la faible rénumération des députés et des sénateurs en leur versant des pot de vins...Si un député doit s'attacher par besoin à des personnes, à des pouvoirs financiers, économiques ou autres. Ca créer une dépendance, un lien malsain. C'est pas de la délinquence.

    Son salaire et ses enveloppes les protége de ce qu'ont vécu les république d'avant causé par une rénumération trop faible des parlementaires. L'affaire Stavisky. Ou encore plus le scandale de Panama... etc etc...

    Et c'est justement par ces erreurs du passé qu'ils ont décidé de tout celà, pour éviter de telles injustices, de tels scandales. Et la corruption.

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  6. A Anonyme de 16H53
    Votre commentaire est un peu lapidaire...
    Pourriez-vous nous expliquer ce qu'est la délinquance en col blanc, dans le cas des parlementaires? Et quelles peines appliquer?

    Quelle réforme du système suggérez-vous?

    Pourquoi les indemnités ne sont-elles pas justifiées? Quelles propositions feriez-vous?

    Merci de votre contribution

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  7. Outre le cumul des mandats, se pose également la question de la "durée de vie" en politique. Est-ce normal d'être maire ou député ou sénateur pendant 20, 30 ou quelquefois 40 ans (l'exemple de Metz ou de Pau). La démocratie respirera davantage si on arrive à renouveler la classe politique. La politique ne doit être un métier.
    Pour aller jusqu'au bout de la logique, il faut aller vers le mandat unique et limiter dans le temps. 3 / 4 renouvellements possibles avant de passer la main. On donne le meilleur de soi même qu'un certain temps.

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  8. Qu’est ce que la criminalité ? Des activités qui violent le droit pénal.
    La vision conventionnelle de ce qu’est un criminel est la suivante : un type qui a fait du crime son métier, qui vit une vie de criminel, qui partage avec ses semblables la culture de la criminalité. Une criminalité corrélée à la pauvreté, aux familles éclatées et à tous les critères conventionnels de ce qu’on appelait la « pathologie sociale ».
    Il est clair que les gens respectables habillés en costume-cravate qui vous volent votre argent en plein jour dans des bureaux chics et les entreprises publiques ou privées à qui appartiennent les bâtiments abritant ces bureaux, ne ressemblent en rien à cette image. Ils vous prennent peut-être votre argent, mais pas avec un flingue. Ils le font d’une telle manière que vous pouvez même ne pas vous rendre compte que vous vous êtes fait voler si personne ne vous le fait remarquer.
    Edwin H Sutherland (1883-1950), professeur de sociologie et criminologie influent qui a enseigné dans les universités du Minnesota, de Chicago et d’Indiana est à l’origine du concept de « criminalité en col blanc. »
    A cette époque, personne, aucun criminologue conventionnel, ne pensait que les crimes commis par les gens aisés et les grandes entreprises étaient fondamentalement, de « vrais crimes ». Par ailleurs, les personnes impliquées dans ces activités étaient rarement reconnues coupables de violation du droit pénal. Déjà à l’époque Sutherland pointait le rôle des procureurs et le pouvoir discrétionnaire dont ils disposaient de poursuivre au pénal. C'est le fameux principe de l’opportunité des poursuites. Les personnes qui s’adonnaient à ce genre d’activités étaient rarement poursuivis. Du moment que les sommes étaient remboursées, on passait l’éponge sur ces actes. Or s’il n’y a pas de coupable au pénal comment pourrait-il y avoir des criminels ?
    Pour résumer, les actes illicites existent, il s’agit bien d’une activité criminelle mais ils se font rarement pincer.
    Plus tard, Katz (1979) montrera que la criminalité en col blanc diffère de la criminalité « conventionnelle » sur un autre point important. Dans le cas de la criminalité ordinaire, le fait qu’un crime ait été commis ne fait jamais aucun doute. Quand quelqu’un se fait voler ou agresser, la question est par qui ?
    Dans le cas de la criminalité en col blanc, la question n’est pas « Qui l’a fait » mais « Est-ce un crime ou non ? ». Concrètement la prestation a telle été surfacturée ou non ? Ou plus con encore, est-ce une fausse facture ou non ? C’est du blanchiment ?
    Pour ces deux raisons, les criminels en col blanc sont beaucoup moins souvent condamnés au pénal que les criminels ordinaires.
    Source : Howard S. Becker « Les ficelles du métier ».
    Pour ce qui est de nos parlementaires, c’est juste qu’un internaute ci-dessus exposait que le montant de leurs indemnités étaient un bon moyen de lutter contre la corruption. Il convient cependant de rappeler que ces messieurs bénéficient d’une immunité et d’une respectabilité qui pourraient les tenter à se lancer dans ce genre d’activités et qu’ils ne risquent pas grand-chose au pénal. Et les indemnités ne sont rien à côté de ce qu’ils peuvent croquer.

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