samedi 9 mars 2013


A la suite de mon bloc-notes sur la ferveur du peuple vénézuélien à l'occasion du décès de Hugo Chavez, plusieurs commentaires critiques m'ont interpellé. En lisant l'éditorial du Monde du 7 mars (voir ci-dessous), je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul à mesurer l'ambivalence du défunt...




7 mars 2013
ÉDITORIAL

Du charisme, du pétrole, mais quel avenir ?

 
 
 
Hugo Chavez ne prêtera pas serment. Réélu haut la main, il y a six mois, à la présidence du Venezuela, D le " Comandante " est mort, le 5 mars, après une longue agonie qui l'a empêché d'inaugurer officiellement son quatrième mandat.
Le cancer a donc mis un terme aux quatorze années d'un règne mouvementé et sans partage, flamboyant et contesté, charismatique et provocateur. Le puissant tribun à la chemise rouge entendait, en effet, redonner sens à la " révolution bolivarienne " et inventer rien de moins que le " socialisme du XXIe siècle ", puisant aux sources du castrisme cubain, du péronisme argentin et d'un anti-impérialisme sans frontières.
Il laisse derrière lui un bilan controversé. En une grosse décennie, la réduction de la pauvreté - la grande ambition du chavisme - aura été spectaculaire : selon les chiffres de l'ONU, la moitié de la population vénézuélienne vivait dans le plus grand dénuement à la fin du XXe siècle ; aujourd'hui, l'on ne compte plus que 25 % de pauvres dans ce pays qui est devenu, martelait sans cesse Hugo Chavez, le moins inégalitaire d'Amérique latine.
De fait, grâce à l'inépuisable manne pétrolière du cinquième producteur mondial d'or noir (et détenteur des plus grandes réserves du monde), grâce au contrôle de tous les secteurs de l'économie, l'Etat a multiplié les programmes sociaux - les " missions " - tous azimuts, subventionnant l'alimentation et l'éducation, la santé et le logement.
Cette prodigalité a valu au " Comandante " une immense popularité dans le petit peuple vénézuélien. Mais elle s'est payée au prix lourd. La fantastique rente pétrolière n'a pas seulement nourri un clientélisme sans limites et une corruption généralisée. Elle n'a pas seulement légitimé une démocratie plébiscitaire dangereusement privée de contre-pouvoirs. Elle a, aussi, multiplié la gestion directe du pays par la présidence, déconstruit l'Etat et affaibli une économie totalement dépendante des importations et minée par l'inflation. Enfin, elle n'a pas empêché l'explosion d'une insécurité qui atteint des sommets.
Chavez laisse donc un pays économiquement affaibli. En quatorze ans, il a fait reculer la pauvreté. Mais il n'a pas su tirer profit de la ressource pétrolière pour inventer un modèle original et durable de développement.
Sans son leader charismatique, la question va donc très rapidement se poser de la pérennité du chavisme. C'est vrai sur la scène intérieure. Cela ne l'est pas moins sur la scène régionale et internationale. Si Chavez a su inspirer les gauches latino-américaines, il n'a guère contribué à l'intégration régionale. Et si ses provocations contre les puissants de la planète ont pu réjouir bien des responsables ou des opinions du Sud, elles ont été ternies par un soutien incessant à quelques dictateurs indéfendables, du Libyen Kadhafi au Syrien Al-Assad, en passant par l'Iranien Ahmadinejad. Tel était, aussi, le chavisme.

 

10 commentaires:

  1. Beaucoup de nos concitoyens n’ont malheureusement pas le temps de lire les longs exposés- et notamment "Le Monde", cet excellent quotidien du soir du groupe Lagardère ( entre autres vendeur d'armes).
    Je crois que Fidel Castro ( eh oui, il est encore vivant, observe le monde et pense encore) a très bien résumé les choses:
    « Si vous voulez savoir qui était Chávez, regardez qui pleure sa disparition, et regardez ceux qui s’en réjouissent, là vous aurez votre réponse ! »

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    1. Le Monde , c'est Niel, Pigasse et Bergé ; pas Lagardère.
      Dîtes moi , Fidel ne me dit pas comment faire... Je regarde comment , qui le pleure ou pas? Sur TF1 cet excellente chaine du groupe Bouygues ( entre autres vendeur d'armes - c'est pas vrai, mais puisque vous vous accordez le droit de dire n'importe quoi !) ou alors sur France 2 , chaîne du contrôle de l'info par un Etat oppresseur et bourgeois?
      J'aimais plutôt Chavez , mais il faut être lucide et ne pas dire n'importe quoi. On le juge pas, ni lui, ni son action, à l'aûne d'une proposition de Fidel - c'est pas une référence -, ni à partir de l'émotion de gens qui pleurent.

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  2. http://carnegieendowment.org/2013/03/05/hugo-chavez-r-i-p-he-empowered-poor-and-gutted-venezuela/fo8x

    Autre article intéressant ( mais en anglais ).

    C'est vrai ; pas de construction industrielle solide ( le pays importe encore 80% des biens de conso ) , une politique monétaire incroyable ( 992% de dévaluation sous Chavez ) , une militarisation du régime , une révolution qui est aussi une révolution catholique ( cf ; la théologie de la libération qui marque Chavèz ) , la corruption... ETC. Mais , les effets? Faut-il une démocratie à l'occidentale, d'abord, et lutter contre la pauvreté, la misère médicale, l'analphabétisation etc... après ? Ou alors il vaut mieux lutter contre tout ça, et la démocratie à l'occidentale, on verra après? La comparaison, on peut la faire avec la Colombie. Le portrait de Chavèz ( et les critiques demeurent ) devient tout de même moins terne que prévu.

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  3. D'un point de vue marxiste, on peut comprendre la démarche du "Commandate". Je parle ici de ses rapprochements avec les dictateurs de tous les poils.D'un point de vue humaniste, on ne peut les accepter. Il n'en demeure pas moins que l'âge de vie moyen a progressé, que l'analphabétisme a reculé. Il est aussi vrai que certains se sont "enrichis".
    En attendant le prochain numéro de "Courrier internationale", lisez celui de cette semaine.

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  4. enfin.
    pour protéger mon ami alain alpern, un nouveau blog est en cours de création dans un paradis fiscal d'un pays étranger.pour éviter que tous les procès intentés et estés par des avocats et des juges verreux (ex :pichoff ).tous payés par le P.S RIPOUX 62/59.,avec l'argent des adhérents socialites.
    ex : corbisez et chruzet,manipulés par les barons et les parrains, dont on reparlera très bientôt dans le procès dalongeville.
    G.D. va peut-être nous expliquer comment :
    J.P.C., grâce à ses complices, s'est retrouvé président de la C.A.H.C.
    quand on n'a pas le cul propre ,on ferme sa gueule.n'est-ce pas A.F.

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  5. aux 50% et des poussiéres d'électeurs ,vous avez révé en votant P.S.
    votre réveil sera terrible.vous avez cru que des mauvais élus,des mauvais adjoints,des mauvais maires,des mauvais députés,des mauvais conseillers généraux,des mauvais conseillers régionaux,pouvaient donner des bons ministres et un bon président de la république.que nenni.des ânes ne peuvent devenir d'excellents étalons.vous allez payer la lourde addition de la caste des ripoux socialistes.avec des subprimes émanants du P.S.ripoux 62/59,de marseillaise,de montpellier ,etc.ne vous inquiétez pas,pour eux tout roule.ils ont de quoi voir venir pour leur pomme et toute leur fammille pendant des dizaines d'années.
    vivement 2014,que l'on se débarasse de cette chienlie.

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  6. Ça me fait bien rire tous ces gens bien intentionnés qui s'inquiètent pour l'avenir du Venezuela en se demandant si Chavez a prépare l'avenir. Ils se posent moins de questions pour un tas de pays dirigés il est vrai par des gens qui ont l'intelligence de ne jamais s'attaquer aux intérêts capitalistes.

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  7. encore 2 demission au nouvel élan, ça va devenir un nouveau nouvel élan!

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  8. On le pleure, comme fut pleuré Iossif en son temps. Avant que ne tombe le voile des illusions. On l’idolâtre, comme le fut Benito en son temps. Avant que ne tombe le voile des illusions. On le craint, comme le fut Adolf en son temps. Avant que ne tombe le voile des illusions. On le haï, comme le furent en leur temps Mao, Nicolae, Fidel*, Idi Amin, Mouammar, Fancisco, Josip, Slobodan*, Augusto, Rouhollah, Pol et les autres... Pour ne parler que des 100 dernières années et sans oublier les copains actuels, toujours en vie*, eux.
    Avant que ne tombe le voile des illusions.
    Avant que le temps ne fasse sont œuvre.
    Avant que la raison ne l'emporte.
    Avant que l'analyse ne dépasse les émotions.

    Tom Jericho.

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