dimanche 2 juin 2013

Que penser de cette première semaine ? (1)


Les principaux prévenus

J'ai été marqué, je l'ai dit dès la première audience, par la suffisance des prévenus, à part Claude Chopin, qui, peut-être du fait de son état physique, ne pavane pas et reste discret. Voir les frères Foughali, entourés de leurs fans, au milieu de la salle des pas-perdus, était un spectacle fascinant. Tel ou tel autre, entrevu lundi, à l'ouverture du procès, promet des moments hauts en couleur à ceux qui seront présents à l'audience...

Gérard Dalongeville se prend pour la vedette, va saluer les uns et les autres, avec un grand sourire et il est difficile d'éviter ses tapes sur l'épaule. Avant le début de l'audience, dans la salle ou bien après les pauses, il fait face au public, cherchant du regard une caméra ou un photographe. Si vous avez le malheur (!) de croiser ce regard, il vous fait un petit signe, heureux d'être l'objet de tant d'attention. Même s'il est mis, chaque jour, en difficulté, par un tribunal qui le harcèle et tente de trouver la faille, il vacille, certes, mais retrouve rapidement sa superbe. Dès que sa défense se trouve prise en défaut, il époussète le revers de sa veste, dévoilant ainsi sa position de faiblesse. Son avocat déçoit, ses confrères notamment qui l'avaient monté en épingle. Son humour n'est pas apprécié par la présidente qui l'envoie souvent "balader". Ses remarques intempestives, ses interventions énigmatiques ont le don d'en énerver plus d'un. Il commente pour n'importe quel prévenu, à tel point que la juge lui fit remarquer hier qu'il n'était pas le défenseur de tout le monde. On ne sait jamais où il veut en venir, et mis à part hier, où il surprit avec la citation de ses 2 témoins, il ne semblait pas présenter un atout pour GD. Sa façon de s'avancer, d'un pas lourd, vers le tribunal, pour lancer ses remarques souvent trop longues et tancées par la présidente, et sa façon de retourner à sa table, la tête enfoncée dans les épaules, tout en commentant ou poursuivant sa harangue, sont caricaturales. Il donne l'impression de jouer tout le temps au comédien sur une scène de théâtre.

Guy Mollet, lui, est égal à lui-même. Son franc-parler, doublé d'un fort accent local, fait le bonheur de ceux qui le font parler. Il faut l'entendre raconter, avec son langage fleuri, la façon dont Dalongeville va planquer son argent à Paris. Même si personne ne croit à cette version, elle provoque les éclats de rire, si on a bien su le lancer sur cette piste "savonneuse". Son heure de gloire n'est pas encore venue, même s'il fut sous les feux de la rampe, en début de semaine. Mais les prochains jours devraient confirmer son rôle primordial dans la recherche effrénée d'argent et ses manoeuvres pour y parvenir. De grands moments, en perspective, puisqu'il n'hésite pas à pérorer qu'il n'épargnera pas untel et untel.

Jean-Marc Bouche passe par des phases d'abattement et d'euphorie. Chevelure blanchie en peu de temps, signe peut-être du stress qui l'habite, il prend plaisir à être accueilli tous les jours par les policiers, en charge de la sécurité, à l'entrée du Palais de justice. Cette haie d'honneur semble le combler de bonheur. Il en a eu pour son grade mercredi et devrait bientôt réapparaître, comme intermédiaire inévitable dans les affaires qui seront évoquées.

Claude Chopin doit faire front à toutes les flèches lancées par Dalongeville, bien décidé à en faire le maître d'oeuvre de toutes les malversations dont la ville a souffert. Quand GD le met en cause en tant qu'adjoint aux finances, il réplique que la décision était prise, in fine, par le maire. Dans les affaires où Chopin n'est pas intervenu au titre de sa délégation, Dalongeville tente de trouver une parade peu convaincante, en expliquant ses décisions, pour des raisons d'urgence ou politiques, De ce fait, l'ex-premier adjoint eut un peu de répit, hier, car les affaires de nettoyage et de surveillance ne le concernaient pas.

Quant aux avocats, il furent, je l'ai dit, assez souvent dépassés par les évènements. Laissant souvent se "dépatouiller" leur client, ils n'interviennent pas de façon marquante. Les frères Foughali se sont bien débrouillés seuls, leurs conseils n'étant pas particulièrement décisifs. L'avocate de Claude Chopin eut son heure de gloire quand elle assaillit Dalongeville de demandes de preuves tangibles sur les accusations proférées contre le PS, maître d'oeuvre, par l'intermédiaire de Chopin, du système de financement occulte. On peut penser qu'elle passera à une vitesse supérieure dans sa plaidoirie. L'avocate de la ville d'Hénin-Beaumont se réserve probablement pour le moment où il s'agira de démontrer le préjudice causée à sa cliente.

J'ai déjà signalé l'excellente prestation des Foughali, parmi les autres prévenus. Mazzolini, hier, fut à la hauteur de l'image du mafioso, tandis que son compère Bertholdi souffrait de la comparaison. Madame Watteau, quant à elle, apparaissait plus comme une victime de son patron/amant que comme une figure du grand banditisme...

16 commentaires:

  1. C'est passionnant cette comédie humaine. On découvre certains personnages, d'autres sont bien connus. La personnalité de G. Dalongeville reste étonnante. il doit y avoir chez lui deux facettes qui cohabitent : Un homme public affable, souriant, un peu altier mais charismatique et emphatique, mais aussi un homme plus secret qui, lorsque les lumières des projecteurs s'éteignent doit être beaucoup plus tourmenté. voire angoissé. Un personnage de littérature.

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  2. Pas de Chruszez sur VDN aujourd'hui,là Pascal,il faut nous expliquer pourquoi l'information qui fait l'effet d'une bombe quand même en plein tribunal soit occultée de manière magistrale de ta part.

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    1. Raison politique. A des années lumières du journalisme.

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  3. Ce n'est plus de la médisance sur Chruszez,c'est de la désinformation de VDN,heureusement que vous assistez au procès pour nous relater exactement les faits.Que
    pensez-vous de l'attitude des journalistes de VDN,surtout notre local de Wallart sur ce
    manque d'information volontaire de l'interrogatoire de Chruszez,le PS 62 tremblerait-il
    quand même?

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    1. J'ai l'impression Mr Alpern que vous vous êtes trompé dans votre commentaire du 01/06 de 16h07,celui de 15h16 du même jour avait quant à lui bien raison, on se demande s'il n'y a pas eu d'ordre du PS.

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    2. Je crains que le mutisme des représentants de la presse sur cette question de la manipulation des espèces ne soit un élément de suspicion supplémentaire de la connivence existant entre le pouvoir régional aux prises exclusives du PS 62 et la Voix du Nord....
      Parce que, tout de même, c'est là l'information du jour balancée par un témoin -et pas des moindres- qui a déjà eu à connaître d'autres procédures judiciaires portant sur les turpitudes des professionnels politiciens de la région dont il est un digne représentant....
      Et voilà, envolé! la puissance de malfaisance de ces professionnels de la politique est décidément bien inquiétante pour la démocratie et la République.

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  4. c'est quoi cette bombe...,
    j pas tout suivi...
    info please..

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    1. Pour la première fois dans ce procès quelqu'un a admis avoir manipulé du liquide...Au cours de l'instruction il n'y avait eu aucun aveu non plus...

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    2. WIKIPEDIA; liquide: La phase liquide est un état de la matière. Sous cette forme, la matière est facilement déformable mais difficilement compressible.
      Le liquide est une forme de fluide : les molécules sont faiblement liées, ce qui rend les liquides parfaitement déformables. Mais, à l'inverse du gaz, elles sont tout de même liées : une molécule ne peut s'éloigner beaucoup d'une autre, ce qui fait que la matière liquide a une cohésion que ne possède pas le gaz (et comme dans les solides, les molécules sont très proches les unes des autres, ce qui rend les liquides difficilement compressibles). avec le concours de BLACKBIRD.

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  5. En attendant , qu'en pense l'extrême droite , suis je condamné à être puni ? en attendant , que le jugement punisse fortement le ou les coupables me rendra fort aise mais , si comme rendu de justice on me fera rencontrer ce parti faciste et incapable de gestion , ,ou sera le jugement qui à mes yeux sera positif ?

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  6. 2014 on le vire avec sa fille en prime2 juin 2013 à 21:31

    et dire que binaisse a rejoint le ps62

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    1. Binaisse a succombé aux charmes de la (vieille) mère maquerelle.
      Cette dernière est un peu décatie mais dispose encore de ressources qui amènent à la soumission et le fait de trouver de bons emplois pour la fille est le gendre peut amener à devenir compréhensif... Le maire serait adepte du jeu sado maso que je serais à moitié étonné...

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  7. On a l'impression qu'il n'y avait pas de trésorier municipal à Hénin pendant le mandat de Dallongeville.

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    1. Que si ! et il a bien travaille le pauvre Dominique Delbour: il a même renvoyé avec explications plus de 5000 mandats.
      Il était sur deux fronts: la ville et l' hopital Charlon où il avait à ferrailler avec des ordonnateurs dont la gestion des finances publiques était aléatoire, quand il ne recevait pas des menaces...
      A l'instar du controle de légalité qui n'a jamais fonctionné, le comptable du trésor n'a guère bénéficié de la protection qu'il était en droit d'attendre de sa hiérarchie, laquelle a laissé son comptable se dépatouiller avec les voyous du cru.

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