samedi 3 août 2013

Berlusconi et les autres...


La Cour de cassation italienne a confirmé jeudi la condamnation à quatre ans de prison de l'ex-chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, pour fraude fiscale. C'est la première fois que le Cavaliere est condamné définitivement au terme de plusieurs années de démêlés judiciaires. Il ne devrait toutefois pas aller en prison, en raison de son âge. A 76 ans, M. Berlusconi avait été condamné en première instance puis en appel à quatre ans de prison pour avoir artificiellement "gonflé" le prix des droits de diffusion de films, achetés via des sociétés écrans lui appartenant, au moment de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset. Sa condamnation à l'interdiction d'exercer une fonction publique pendant cinq ans a, en revanche, été renvoyée par les juges suprêmes devant une nouvelle cour d'appel. Depuis son entrée en politique, en 1994, il s'est retrouvé plusieurs fois devant la justice mais a toujours été acquitté ou bénéficié de la prescription.
Au-delà de toutes ses démêlées judiciaires, Berlusconi a défrayé, à plusieurs reprises, la chronique par ses frasques, notamment pour ses goûts pour les fêtes galantes (vous savez le bunga-bunga), sans parler de ses dérapages avec des prostituées mineures (Ruby).
On se pose la question aujourd'hui de l'avenir politique de Berlusconi. Question surprenante, même en dehors de son éventuelle inéligibilité. Comment, me direz-vous, pourrait-il être réélu ? Je rappelle d'abord que, malgré ses démêlées, son parti, entièrement dévoué à sa personne, fait partie de la majorité qui gouverne l'Italie. C'est dire sa popularité, et surtout, la propension des Italiens à ne pas tenir compte des nombreuses mises en cause d'une telle personnalité.

Nous avons eu le cas en France et je rappellerai 2 cas :
- Patrick Balkany, Maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 et depuis 2001; il est également député de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine de 1988 à 1997 et depuis 2002. Les interruptions de mandats sont dues à des condamnations avec inéligibilité. Malgré ses malversations passées, il est régulièrement réélu maire au 1er tour et député.
- Jacques Mellick : maire de Béthune, de 1977 à 1996, il doit abandonner ses mandats pour condamnation (subornation de témoins) avec inéligibilité. Il redevient maire en 2002, puis est battu en 2008.

Ces retours sur la scène politique, après condamnation, ont toujours surpris. Les citoyens oublient facilement ce qu'ils ont eux-mêmes reproché à leur ancien maire. Les 2 cas précités, ainsi que Belusconi, ont en commun une grande proximité avec les électeurs, des réalisations à mettre à leur actif. S'ils ont profité des systèmes mis en place,ils ont bénéficié d'une certaine impunité de la part de leurs supporters qui les ont réélus alors qu'ils avaient contrevenu aux lois de la République.
C'est probablement à eux que pense Gérard Dalongeville, maire révoqué de Hénin-Beaumont et dont le procès eut lieu du 27 mai au 14 juin dernier : on attend le jugement dans 2 semaines. Il a déjà annoncé la couleur : il se présentera aux municipales de mars 2014, même s'il est condamné à l'inéligibilté, auquel cas il fera appel (suspensif). Non pas qu'il puisse l'emporter, mais pour se placer en tant que leader de l'opposition en 2020, voire 2026, soit suffisamment jeune (il est né en 1970) pour avoir un avenir politique.

Les électeurs se plaignent de l'a-moralité de leurs hommes politiques. Mais ils sont, souvent, les premiers à leur pardonner...

12 commentaires:

  1. C'est parfaitement vrai. Ces retours en grâce sont souvent surprenants. Il y a sans doute de multiples raisons à cela :
    - les citoyens oublient vite (ou pardonnent facilement)
    - les citoyens, les électeurs sont souvent redevables (c'est le revers de la décentralisation et de l'élection de proximité)
    - celui qui détient ou qui a détenu le pouvoir fascine, impressionne. On le hisse souvent tout de suite sur un piedestal.
    - il y a des personnages en politique qui dégage un charisme extraordinaire : Berlusconi, Tapie, Mellick, Balkany, Dalongeville ... de vrais personnages à la Audiard, mais aussi de "bons clients" pour les médias qui les aider à travailler leur image. Ils le savent et savent, comme certains acteurs, en "surjouer", en rajouter des tonnes.
    - au delà du charisme, il y a les fans, les inconditionnels ... il faut avoir en souvenance la longue file d'attente pour la dédicace de Rose Mafia chez Cultura !!!

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  2. le fantôme Jacques Mellick plane toujours au dessus de Béthune...
    Balkany friands de fellation sous la menace d'une arme....

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  3. Je pense que, cette fois-ci, c'est terminé pour J. Mellick...
    Quant à Balkany, aucune plainte n'a été déposée sur des faits remontant à 1996...

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  4. si vous voulez prendre votre pieds faites appel a Georges Tron ex ministre de Sarkosy...on va tout droit au non lieu...quand la perversion s'invite sous le bureau en verre de la mairie...c'est plus doux que Balkany la...chacun sa méthode...
    je trouve que Balkany, Tron et DSK ca aurait de la gueule dans un film de Dorcel...avec
    en gays star Rachida Dati...
    clique sur Ton Tron
    http://www.lepoint.fr/politique/avec-georges-tron-c-etait-vraiment-le-pied-30-07-2013-1709885_20.php

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  5. Un élu PS mis en examen par semaine .
    http://fr.news.yahoo.com/s%C3%A9nateur-maire-clamart-kaltenbach-mis-examen-corruption-114933012.html

    Ça fait beaucoup en fin d'année !

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  6. Le vote est politique. Lorsque je vote pour quelqu'un, je ne me demande pas s'il va voir des prostitués, s'il trompe sa femme, s'il a bien payé ses impôts ( assez, et à la bonne date ). Moi je veux bien rencontrer un électeur qui se plaindrait de l'amoralité des hommes politiques ! Je veux bien rencontrer cet belle âme incorruptible, immaculée, descendue des nues et qui vivrait mal dans ce monde d'une cruelle débauche qu'il réprouve... Allons ! Que celui qui n'a jamais péché... Je crois que la majorité s'en fiche et a bien raison ! Quel est son projet? Est il intéressant pour moi et la communauté? Tient-il ses promesses? Voilà les questions politiques pour une élections. Pour le reste, je laisse aux curés de villages les anathèmes et les jugements moraux.

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    1. Tres bonne réflexion sur la vertu en politique, nul doute que les familles des victimes de Karachi apprécieront


      Elections piege à c...........

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    2. Berlusconi triche avec les impots, c'est quoi le rapport avec la vertu politique? Il va voir des prostitués, quel rapport avec la vertu politique? Vous pouvez dire que c'est un débauché, un mauvais garçon, un relaps, un pervers ( personnellement, je choisis, assez vulgairement de le considérer comme un salaud) Oui ! Si vous voulez ! Mais où est le rapport avec la vertu politique? Il n'a pas été élu pour être fidèle à sa femme et avoir une situation fiscale irréprochable ! C'est très différent si c'est en tant qu'élu, ou grâce à la situation d'élu que le mal est fait. Là, la vertu politique est engagée ( Balkany , Juppé ) ; mais là encore je constate que les français ne s'interdisent pas de ré-élire des condamnés. On dirait qu'ils préfèrent un malhonnête utile et efficace à un honnête inutile et inefficace. Bon. J'aime la démocratie et je n'aime pas les redresseurs de la démocratie.

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    3. Les promesses n'engageant que ceux qui les écoutent, il vaut mieux quand même vérifier le passé et les antécédents du postulant ... surtout quand c'est un sortant, un vieux renard du circuit politique. On attends d'un élu l'exemplarité. Un élu qui a mis les doigts dans pot de confiture doit être hors jeu. Quant aux promesses ... On se souvient des promesses de Dalongeville lors de la campagne de 2008 : l'extension de la mairie, la reconquête de l'îlot Carnot ... de vagues projets lancés à la va-vite alors que les finances de la villes étaient exsangues. "Paroles et paroles et paroles" comme chantait Dalida ... "toujours des mots, rien que des mots ... "
      Alors parce que la vote est politique, au sens noble du terme, pas au sens partisan, il est nécessaire de regarder, avec vigilance, à qui on donne mandat, on donne le pouvoir.

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    4. D'accord avec vous , les promesses doivent être tenues. Si c'est un sortant, on regarde le bilan. Bien sûr ! Mais politique ! Je ne veux pas d'exemplarité. Un retard d'impôit et il est hors-jeu? Il est alcoolique donc ce sera un mauvais maire? Il trompe sa femme , donc ce sera un mauvais conseillé général? Il va voir des prostitués donc, ce sera un mauvais président? A ce compte là, Churchill n'aurait jamais été PM ( pour ne prendre que cet exemple, étranger, et consensuel , justement pour ne pas être partisan)

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  7. la ville d' Hénin-Beaumont devrai investir dans des canadaires....2 départ de feux en 10 mn dans le même secteurs...

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    1. Ils ne pourront pas. Tout le fric a été engloutis pour les véhicules full option (chasses-neige) qui permettent aux uns de se balader, partout, quel que soit le temps, quel qu'en soit le prix (c'est toi qui paye, contribuable) de l'essence, du péage...

      Pour les départs de feu, la connerie s'importe toujours.

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