mardi 14 juillet 2015

Une vie politique... (19)

2- Lors d'un conseil municipal qui a dû se tenir en juin 1999, je siégeais, comme d'habitude, aux côtés de mon ami Bruno Dubout, avocat de son état et adjoint à la culture. Nous dénonçâmes le coût exorbitant d'un socle en béton que la ville de Béthune, du temps de la mandature Mellick, avait commandé pour une statue de F. Mitterrand (située face à la gare). Le socle fut facturé et payé à un prix supérieur à celui de la statue (!) et exécuté par un architecte belge qui intervenait beaucoup sur Béthune (avec talent, d'ailleurs). Ce dernier avait travaillé sur l'extension d'un permis de construire de la résidence secondaire des Mellick dans le Var (propriété luxueuse, selon les photos qui circulaient à Béthune). En d'autres termes, nous avions lié les nombreux marchés obtenus par cet architecte (du "Grand Hornu") et, éventuellement, les surfacturations (exemple : le socle de la statue) aux travaux exécutés dans la maison de vacances des Mellick ! Bruno Dubout me téléphona, en août, sur mon lieu de vacances, pour m'annoncer que nous venions d'être assignés, lui et moi, pour diffamation, par le sieur Jacques Mellick. En rentrant, je suis allé cherché le courrier déposé par l'huissier. Quant à mon collègue, absent pour cause de congés également, il avait dit à l'huissier de repasser quelques jours plus tard pour déposer la requête. Il savait qu'ainsi, le délai de prescription, qui, dans ce cas, est de 3 mois après les propos litigieux, était dépassé. Je me retrouvais, donc, seul à être assigné ! 
Mon collègue avocat ne pouvait pas me défendre et il me proposa de rédiger les conclusions lui-même, fort de sa connaissance du dossier et, surtout, de sa compétence en matière de diffamation. Il me suggéra le nom d'un avocat pour plaider, avocat qui était déjà bien connu dans le Nord et qui devint ensuite le ténor des barreaux français : Maître Dupont-Moretti, "réputé pour le nombre record d'acquittements obtenus sur le territoire français" et surnommé "Acquittator". Un petit conseil : lisez sa fiche sur Wikipedia et vous comprendrez pourquoi cet "ours mal léché" est impressionnant !
Je me souviens du procès qui avait attiré beaucoup de médias, du fait de la présence de Mellick, bien sûr, mais aussi de celle de 2 ténors du barreau puisque l'ancien maire de Béthune était défendu par une figure légendaire du barreau de Lille, ancien bâtonnier, avocat attitré du PS et avocat de la famille...Groseille (d'où fut tiré le film, "La vie est un long fleuve tranquille") : Jean Descamps. J'étais allé voir mon avocat à son bureau, à Lille, accompagné de mon fils qui était, alors, en maîtrise de droit et tenait absolument à voir de près le déjà illustre juriste... L'entrevue ne dura que quelques minutes et Eric Dupond-Moretti me fit part de son aversion pour le personnage de Mellick et qu'il s'en référerait à ce que lui préparerait son "excellent" confrère béthunois. Arrivé en dernière minute au tribunal de Béthune, il prit connaissance des conclusions qui avaient été rédigées pour lui et fit preuve d'une rare éloquence lorsqu'il plaida. L'affaire fut rapidement entendue: je fus relaxé et le plaignant ne fit pas appel...

A suivre


2 commentaires:

  1. acquité pour quelle raison ? propos non diffamatoire, preuve de vérité, bonne foi, prescription ?

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