lundi 27 juin 2016

Le peuple a-t-il toujours raison ?

2 référendums viennent d'avoir lieu : au Royaume-Uni, la majorité a voté pour la sortie de l'Union Européenne, et, en Loire-Atlantique, les citoyens se sont prononcés pour la construction d'un nouvel aéroport.
Dans l'un et l'autre cas, rien n'oblige, constitutionnellement, les gouvernements à prendre en compte les avis des citoyens. Mais, les exécutifs britannique et français avaient annoncé qu'ils tiendraient compte des résultats de ces 2 consultations. Cameron, le premier Ministre anglais, la mort dans l'âme, Valls, son homologue français, le baume au cœur... 
Il ne s'agit pas ici de remettre en cause ce pour quoi les majorités ont voté, mais de se poser quelques questions sur l'exercice de notre démocratie... Je rappelle ce que j'écrivais plus haut, à savoir que les référendums n'ont qu'une valeur consultative. Il pourrait en être autrement, mais aucun pays dit démocratique n'a franchi le pas... Même en Suisse, les "votations" n'ont lieu que sur des questions de société. Les 2 référendums dont il est ici question n'engagent les pouvoirs politiques que parce que ces derniers ont dit, préalablement, qu'ils respecteraient les résultats...
Sinon, les systèmes dits démocratiques s'exercent par des décisions majoritaires des représentants du peuple. Pourquoi ? Non seulement parce que la méthode du référendum pose des problèmes d'organisation (qu'Internet peut résoudre aujourd'hui), mais surtout parce que poser une question concise aux citoyens recèle deux difficultés : l'une concerne la quasi-impossibilité d'exprimer, en une question sèche, la complexité d'un sujet, la seconde réside dans le fait que la réponse à la consultation peut avoir une connotation politique, à savoir un soutien ou un rejet de celui qui pose la question...
En fait, les pouvoirs politiques se méfient de leur population qu'ils pensent incapable de répondre à une question trop complexe ou de réagir passionnellement plutôt que rationnellement. On doute donc du peuple et c'est pourquoi le choix de la démocratie représentative a été fait, les parlementaires étant supposés consulter leurs mandants, avant de légiférer...
Et il est vrai que l'un et l'autre des référendums de ces derniers jours posent des questions qu'une simple réponse positive ou négative ne peut rendre satisfaisante. Ainsi :
- peut-on, comme le rappelait Dany Cohn-Bendit, prendre une décision aussi irréversible que le Brexit engageant l'avenir du pays, alors que la majorité des jeunes ont voté contre ? Est-il démocratique que l'Ecosse, qui a voté contre la sortie de l'Union européenne, soit entraînée, malgré elle, hors de l'Europe ? Est-il satisfaisant que 52% des ressortissants d'un pays imposent leur décision à 48% de leurs concitoyens, dans une décision d'une telle importance et sur laquelle on ne pourra jamais revenir ?
- n'est-il pas contradictoire que la France qui s'est montrée à la pointe de la lutte contre les changements climatiques prenne une décision aussi contradictoire que la construction d'un aéroport, bouffeur d'énergie carbonée et dévoreur de zones humides, alors que le projet est très controversé ? Encore une fois, se rend-on compte qu'il s'agit d'une décision irréversible ? 

Bien sûr, la majorité d'entre nous ne sera pas là pour répondre à nos descendants qui poseront la question de savoir pourquoi nous avons pris, en juin 2016, des décisions aussi irresponsables... 

9 commentaires:

  1. Bonnes nouvelles: notre équipe de France nous a fait honneur hier et ... sale temps pour les fachos!

    L'ex-patron des Jeunesses Nationales, Alexandre Gabriac (une sorte de gros pourçeau décérébré, genre saucisse lyonnaise), a été condamné par la cour d'appel de Paris vendredi.

    ©Thomas Padilla/MAXPPP
    Alexandre Gabriac, le chef des Jeunesses nationalistes, sera écroué durant deux mois pour avoir organisé une manifestation interdite à Paris en 2012.

    Presque quatre ans de palabre judiciaire. Et au bout, de la prison ferme. La cour d'appel de Paris condamne vendredi Alexandre Gabriac, leader des Jeunesses nationalistes (JN), un groupuscule d'extrême droite dissous en 2013, à passer deux mois derrière les barreaux. Confirmant ainsi la sentence prononcée par le tribunal correctionnel en mars 2015. Le jeune militant de 25 ans était jugé pour avoir organisé une manifestation interdite en septembre 2012 à Paris. "

    Peine trop légère, dissolution de tous les groupuscules activistes violents d'extrême droite et un petit tour en cabane, même deux ou bien trois. Jusqu'à ce qu'ils comprennent!

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    1. Vous auriez pu également appeler la dissolution de tous les groupuscules activistes violents d'extrême gauche !!

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    2. 21:11 fait référence à ceux qui prennent pour cible les hôpitaux pour enfants.

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  2. Vous oublier monsieur qu'un élu n'est sensé qu'être un représentant du peuple , en gros c'est le mec qui porte notre parole sinon ce n'est plus un représentant. Si c un mec qui agit pour notre bien même si ça nous déplaît alors cela devient dictat ' un précepteur. Donc plus une democratie qui mandate un représentant pour agir en son nom. La principale cause de tous les problèmes que vous relatez et dissertez dans votre blog esr que l'on oublie que le vrai souverain est le peuple et quand on le prend pour un c** alors il faig savoir qu'il reste le maitre de son destin. C'est en ne respectant pas la volonté du ni peuple ou de se soustraire à ses aspirations pour soi disant son bien que lew problèmes arriveng.

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  3. C'est le propre de la démocratie et de la république de respecter le choix des citoyens . Satisfaction des uns, frustration des autres.... La classe politique dans son ensemble à oublié que c'est le peuple qui porte aux responsabilités leurs élus sur un programme, qu'ils s'empressent de renier dès lors que le pouvoir leur est acquis..
    Nier ce principe démocratique que constitue le référendum est la porte ouverte à la dictature !

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    1. Les pays démocratiques (qui ne sont donc pas des dictatures...)
      n'utilisent pas le référendum comme moyen de faire décider le peuple...

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    2. "Les pays démocratiques n'utilisent pas le référendum comme moyen de faire décider le peuple" ? Allez, un ptit cachet et dodo.

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  4. Conséquence du Brexit. Bien sûr les pertes des golden boys de la city ne nous ferons pas pleurer. Le souci ce sont les futurs retraités qu ont placé dans les hedge fund...
    Merci les retraites par capitalisation.
    http://nouvelobs.com/…/24507-brexit-equivalent-annees-contr…

    Et ça s'affole! Il fallait réfléchir les amis anglais!

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  5. A la suite du Brexit, il me semble important que les partis mesurent mieux les conséquences d'un choix. Il est nécessaire aussi qu'ils informent honnêtement leurs concitoyens pendant la campagne électorale, ce qui n'a peut être pas été le cas.
    Les politiques doivent prendre conscience que la situation est tellement complexe que les solutions simplistes ne fonctionnent pas.

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