mardi 8 février 2011

Lorsque les bons comptes faisaient les bons amis de Jean-Marc Bouche

mardi 08.02.2011, 05:12 - La Voix du Nord

 
Depuis le début du mandat de Gérard Dalongeville, Jean-Marc Bouche avait intégré le premier cercle des proches du maire d'Hénin-Beaumont. Une amitié qui n'aura rien de gratuit, tous deux devenant rapidement partenaires en affaires avec renvois d'ascenseur fréquents... et un business quittant même l'Héninois pour aller se porter... au Maroc !
PAR PASCAL WALLART


C'est en 1997 que Jean-Marc Bouche a repris en mains la société sallauminoise Deberdt spécialisée dans le commerce de gros et demi-gros de produits de décoration en direction des PME, PMI et collectivités locales (ces dernières représentant 60 % du chiffre d'affaires de la société). Une entreprise qui, au fil des années, fait de la Ville d'Hénin-Beaumont son client principal. Alors que Jean-Marc Bouche a fini par larguer les amarres de la société VAJ gérant le restaurant Le Cèdre bleu (une activité qui, la chambre des comptes le pointera à plusieurs reprises, aura bénéficié d'étranges mansuétudes et avantages de la part de la Ville d'Hénin-Beaumont), il est devenu omniprésent et presque omnipotent sur l'obtention des marchés municipaux. En 2006, la Ville règle 263 954 E de mandats à Deberdt, 287 033 en 2007 et 118 856 en 2008. Et l'on évoque même pas les retards de paiements que, lors de son interpellation en mai 2009, M. Bouche chiffrera lui-même à la bagatelle de 500 000 E. On est là bien au-delà de la raison lorsqu'on sait que les finances de la collectivité sont alors sous perfusion et que le trésorier principal, M. Delbour, explique, en 2007, avoir dû en conséquence rejeter 270 mandats pour la Ville et 110 pour le CCAS ! 

Dans ce contexte, comment expliquer le succès fou de Deberdt, société qui répond systématiquement à tous les appels d'offre, même hors de son domaine de compétence et qui, en étant la plupart du temps le plus disant (et parfois largement) rafle pourtant à chaque fois la mise ? En ce sens, le marché du pôle de la petite enfance est éclairant. En mai 2005, alors que le marché est saucissonné en treize appels d'offre, Deberdt les remporte tous, des jouets au linge en passant par le matériel de puériculture, la buanderie ou le mobilier de bureau. Alors que la directrice de la structure avait chiffré son budget à 102 122 E, elle aura à en subir... le double. 

À ceux qui s'en étonnent alors, Claude Chopin assène que Deberdt est « inévitable » et que, dans la mesure où la société a répondu sur tous les lots, elle doit avoir le marché. Point final. Quitte à ce que, un an après, la société sallauminoise n'ait toujours pas livré une partie du matériel acheté. Où que certaines aberrations voient le jour comme ces embouts de thermomètres vendus 14,84 E pièce alors que la directrice avait repéré dans des catalogues que le lot de 20 embouts ne coûtait que... 5 E ! Des aberrations qui se multiplient au fil des marchés comme le matériel d'illumination vendu à prix d'or par Deberdt et qui se révèle dangereux, le voltage n'étant pas conforme. D'où l'utilisation de barrières de sécurité pour protéger les passants ! Ou la fausse facture de 85 000 E concernant des lampadaires qui n'ont jamais été commandés par la Ville mais ont plutôt servi les intérêts d'un aménageur privé au Bord des Eaux.

2 commentaires:

  1. Intéressantes, ces informations délivrées au compte-goutte par M. Wallart; c'est là un bon journaliste qui, s'il écrit cela, sait qu'il ne sera pas attaqué par la hiérarchie lilloise de "la voix du nord" qui, elle-même, doit être sujette à quelques interventions en provenance des instances dirigeantes de la Région.
    Nous voilà donc dans le vif du sujet. Les faits reprochés sont quand même un peu éloignés de l'intérêt des populations pour lesquelles oeuvrent nos élus.
    Et Jean-Marc Bouche n'était-il pas aussi celui qui enfreignait allégrement le réglement du parti en votant dans deux sections différentes ? Ne prétendait-il pas à la succession de M. Lecamus au poste de premier magistrat de Montigny en Gohelle ?
    On peut maintenant comprendre que le PS62 ait eu besoin de ses voix.
    J'ai écrit dernièrement que les autorités du parti majoritaire de ce département se méfiaient naturellement de leurs authentiques militants, eux qui ne disposent que de leur coeur et de la doctrine pour défendre la cause.
    En la personne d'Alain Alpern, ils ont aussi un connaisseur des procédures des marchés publics et du droit des affaires. Sauf qu'au lieu de retenir les mises en garde qu'il a lancées depuis bien longtemps et les propositions d'organisation plus conformes au droit, le PS 62 a préféré poursuivre sa fuite en avant, accordant sa confiance aux repus du système en méprisant les sans grades et, pire, leur faisant prendre des vessies pour des lanternes.
    On ne s'étonnera donc pas de la puissance du front national, deuxième parti dans ce département. Et, naturellement, certains viendront encore nous faire croire que, dénoncer ainsi les affaires, c'est faire le jeu de l'extrême droite....
    Et si, plus simplement, la population réagissait, non pas en faveur du parti extrêmiste, mais contre les méthodes de ceux qui abusent de leur pouvoir dominant ?
    cimares

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  2. d'autres elus maires du secteur sont des amis intimes de jm bouche et ont profite des voyages etc payes par debert

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