vendredi 13 mai 2011

Dans les méandres de l'affaire Dalongeville (5) : la préparation du coup de filet du 7 avril


jeudi 12.05.2011 La Voix du Nord


Fin mars 2009, les services de la DIPJ ont bouclé leur enquête préliminaire. ...
Dans les derniers jours du mois, alors qu'à Hénin-Beaumopnt, la vie municipale est en ébullition. En effet, au moment de voter un budget 2009 controversé comme jamais ce ne fut le cas, la première adjointe, Marie-Noëlle Lienemann, appuyée par la fédération PS, espère mettre le maire en minorité. Gérard Dalongeville n'a jamais été aussi tendu qu'en ces jours de guérilla interne où il se fera fort de retourner comme des crêpes les cadres PS de son équipe afin qu'ils se décident à enfreindre les consignes du parti (AA: rappelons que seuls MN Lienemann, P. Ferrari, parmi les socialistes, ont suivi les instructions du PS et n'ont pas pris part au vote, le 29/3) .

Pendant ce temps-là, au siège de la DIPJ, boulevard de la Liberté à Lille, l'opération héninoise est programmée pour les 7 et 8 avril avec la volonté affichée d'intercepter de manière simultanée trois personnages apparaissant avec évidence comme pivots de cette affaire héninoise, à savoir Gérard Dalongeville, son ex-premier adjoint, Claude Chopin, et l'homme d'affaires et ancien gérant du Journal du pays, Guy Mollet. Quatre lieux sont ciblés : les domiciles des trois futurs « gardés à vue » ainsi que l'hôtel de ville d'Hénin-Beaumont.
Avant même que la garde à vue des trois protagonistes puisse permettre d'établir avec certitude les chefs de mise en examen, les faits d'ores et déjà supposés au terme de l'enquête préliminaire sont, en ce qui concerne Gérard Dalongeville : « Personne suspectée d'avoir commis des faits de détournements de fonds publics, d'octroi d'un avantage injustifié par un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d'accès et l'égalité des candidatures dans les marchés publics et dont on peut objectivement craindre qu'elle ne réponde pas à une convocation qui lui serait adressée ».

6 h 10, l'heure du laitier...

Guy Mollet est, quant à lui, suspecté « d'avoir commis les faits de recel de détournements de fonds publics, faux et usage de faux et extorsion de fonds ». Quant à Claude Chopin, il plane sur l'ancien grand argentier municipal la suspicion « d'avoir commis des faits de détournements de fonds publics l'octroi d'un avantage injustifié par un acte contraire aux dispositions législatives ou réglementaires ayant pour objet de garantir la liberté d'accès et l'égalité des candidatures dans les marchés publics de faux et usage de faux. » Le 2 avril, la procureur de la République de Béthune et le Juge des libertés et de la détention René Seynave donnent leurs autorisations de visites domiciliaires sans assentiment, perquisitions et saisies au domicile des trois Héninois. À quelques heures de l'interpellation matutinale, l'enquête de la DIPJ a permis d'établir « qu'un vaste réseau organisé, concerté et généralisé, a érigé en pratique courante l'usage de fausses facturations et (ou) de surfacturations dans le but de détourner les fonds publics attachés à la Commune d'Hénin-Beaumont (montant des fausses factures avérées : 878 416 E et des factures douteuses : 3 199 573 E) ». Ces derniers jours sont également mis à profit pour passer au peigne fin les comptes bancaires des trois mis en cause... Le mardi 7 avril, à 6 h 10, simultanément à leurs domiciles, Gérard Dalongeville, Guy Mollet et Claude Chopin se voient signifier leur placement en garde à vue. L'affaire héninoise éclate désormais au grand jour. AA: rappelons que la veille, lors du conseil municipal, la grande majorité des membres de la majorité votèrent pour les retraits de délégations de MN Lienemann et D. Noël (pour P. Ferrari, c'était déjà fait depuis plusieurs mois...) qui n'avaient pas voté le budget la semaine précédente. Remarquons également que le Préfet avait, enfin, décidé d'intervenir, suite aux rapports de la CRC et à quelques lettres anonymes et non pas sur demande d'élus du FN, comme ce dernier essaye de le faire croire depuis! D'ailleurs, même si les élus de l'opposition de l'époque (AR, FN) avaient depuis quelque temps mis en cause la gestion du Maire, aucun n'avait parlé de malversation, même si on pouvait avoir quelques doutes sur la probité du ce dernier...

P. W.

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