mercredi 7 septembre 2011

Interview (imaginaire) de François Hollande

Rappel: A un peu moins d'un an des élections présidentielles de 2012, il m'a paru intéressant d''imaginer des questions et réponses adressées à 12 hommes et femmes politiques qui seront directement ou indirectement engagés dans ces élections: N. Sarkozy(31/5), M. Aubry (1/6), JL Borloo (3/6), N. Hulot (10/6), M. Le Pen (5/7), JL Mélenchon (23/8), D. de Villepin (30/8), F. Hollande, F. Bayrou, S. Royal, F. Fillon, E. Joly.


AA: Bardé de diplômes (Science Po, HEC, ENA), vous êtes devenu adhérent PS à l'âge de 25 ans. Pourtant votre parcours ne laissait pas présager un rapport aussi étroit au socialisme : père "Algérie française", études secondaires dans un établissement catholique, HEC formant les élites entrepreneuriales...Comment expliquez-vous cela?

FH: Vous avez énoncé vous-même cette formidable chance d'avoir évolué dans des cadres aussi diversifiés. On ne nait pas socialiste: on le devient. Et, heureusement que nous ne sommes pas façonnés par notre environnement! Pas de déterminisme, mais une formidable chance de pouvoir choisir, d'exercer pleinement sa liberté. J'ajoute que j'ai fait HEC et que j'ai enseigné l'économie et écrit sur le sujet. Pourquoi un socialiste ne pourrait-il pas être économiste? C'est quand même un des déterminants de notre société...

AA: Vous avez été 1er secrétaire national du PS de 1997 à 2008 et vous avez été accusé d'avoir été l'homme de la "synthèse molle". Vos partisans disent, plutôt, que vous êtes l'homme du consensus...Est-ce compatible avec votre ambition de devenir Président de la République?

FH: Le rôle d'un premier secrétaire socialiste est de tenir compte des idées et des ambitions de chacun. Ce n'est pas en favorisant untel ou untel que l'on fait fonctionner un grand parti, ce qu'est le PS. Pour convaincre le maximum de Français de nous suivre, il faut donner une image d'apaisement et de non-sectarisme. C'est ce que j'ai toujours essayé de faire. Alors, bien sûr, c'est difficile. Lors du référendum sur le traité européen, le "oui" l'avait emporté très largement au sein du parti. C'est donc ce "oui" que nous avons porté. Malheureusement, le "non" l'a emporté...

AA: Vous êtes donc candidat officiel à la primaire du Parti Socialiste, depuis le 31/3/2011. Vous êtes favori des sondages. Ne pensez-vous que vous avez eu la chance inespérée que DSK ne puisse se présenter?

FH: On ne saura jamais qui aurait été désigné par les militants et les sympathisants si Dominique avait pu être candidat. Il ne sert donc à rien de gloser la-dessus. Qui vous dit que cette consultation aurait tourné à son avantage? Les sondages à un moment x peuvent être différents, quelques mois plus tard, quand les électeurs doivent faire leur choix après avoir écouté les uns et les autres. Je rappelle que Dominique avait été nettement battu lors de notre primaire de désignation pour 2007. Certes, il est apprécié pour ses compétences économiques, mais vous avez également rappelé que c'est une partie de ma formation et de mon expérience professionnelle.

AA: Justement, pour parler de votre expérience, certains mettent, à votre passif, votre bilan aux commandes du PS et votre inexpérience ministérielle...

FH: Je rappelle qu'en 2004, les élections cantonales et régionales furent un triomphe pour le PS...Certes, je n'ai pas été ministre, mais l'expérience de l'administration, je l'ai acquise à la Cour des Comptes, à l'Assemblée Nationale, au Conseil Général de Corrèze, à la mairie de Tulle. Vous ne trouvez pas que c'est suffisant pour connaître les arcanes de l'Etat?

AA: Enfin, votre thème majeur de campagne, c'est la jeunesse. N'est-ce pas un peu clientéliste, d'une part, et d'autre part, ne pensez-vous pas que d'autres sujets majeurs méritent d'être débattus, comme la situation économique, les révolutions arabes, l'éducation ?

FH: D'abord, je voudrais dire que le choix de parler de la jeunesse a toujours été pour moi un sujet majeur de préoccupation, tout simplement parce que c'est l'avenir de la France qui se joue à travers notre jeunesse. Ensuite, c'est un sujet transversal : pour reprendre vos exemples, la jeunesse est concernée par le chômage et l'emploi, par l'éducation qui se délite, et par les révolutions arabes, emblèmes d'un espoir de faire bouger les choses. Nous sommes tous concernés, pas uniquement les jeunes: ainsi, qui paiera nos retraites demain ?

6 commentaires:

  1. ENCORE DEUX OU TROIS FUKUSHIMA ET NOUS N AURONS PAS A NOUS SOUCIER DE NOS RETRAITES.

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  2. Borloo qui n'iras pas comme chacun sait, Hulot out, De Villepin à la sucée de François Bayrou, Ségolène ejectée poliement et Fillon qui n'en est plus... Etrange interview que d'interoger même dans l'imaginaire, des gens qui n'en seront pas ! Quid des autres que vous avez,j'espère, involontairement oublié ? N'ont il pas voix au chapitre eux aussi dans ce genre de fiction ? Quelle étrange conception de la démocratie cher Mr Alpern !

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  3. A 12H53.
    Quand j'ai commencé cette série le 31/5, j'ai retenu une douzaine de personnes connues parmi celles qui avaient une chance d'être candidat: je me doutais que DSK ne le serait pas; à l'époque EELV n'avait pas choisi son candidat; de Villepin, Fillon, Ségolène Royal me semblaient des candidats importants.
    Je n'ai pas retenu des candidats déclarés dont on n'est pas sûr qu'ils obtiennent les 500 parrainages nécessaires pour se présenter. Je suppose que le vôtre est parmi ceux-là...S'il se présente, je ferai alors un interview.
    Je n'entendais pas, par cet exercice, faire un exemple de démocratie: ce n'était pas du tout l'objectif

    Ceux qui se sont déclarés aujourd'hui, et que je n'ai pas repris, sont: Nathalie Arthaud, Philippe Poutou, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Marc Governatori, Christine Boutin, Nicolas Dupont-Aignan, Frédéric Nihous, Carl Lang, François Asselineau, Robert Baud, Calixthe Beyala, Jérémy Bizet, Gérard Borgia, Jacques Borie, Patrick Bourson, Renaud Camus, Hervé Couasnon, Pascal Dequéant, Gérard Gautier, André Gérin, Patrick Giovannoni, Brigitte Goldberg, Arnaud Gouillon, Jean-Marc Governatori, Stéphane Guyot, Marc Jutier, Laurent Lenne, Patrick Lozès, Nicolas Miguet, Alain Mourguy , Sandrine Pico-Deprez, Gérard Privat, Francis Rongier, Aurélien Tricot, Maxime Verner, Clément Wittmann

    Toutes ces personnes se sont déclarées candidates. Nous verrons si elles le seront effectivement...Mais il était hors de question de les interroger toutes. Ce ne serait d'ailleurs pas, contrairement à ce que vous dites, de la démocratie...

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  4. Non bien sur, en revanche en les citant toutes ainsi vous venez de faire une action démocratique et je vous en suis d'autant reconnaissant ! Amitiés républicaines !

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  5. Bonjour, je suis sur la liste des candidats officiellement déclarés mais je n'ai pas la "chance" de figurer parmi les douze interviewés. Je me propose de répondre à toutes les questions qui permettront de faire connaître mon programme. Merci.

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  6. A Pascal Dequéant

    Pourquoi pas? Merci de me joindre sur
    alainalpern@gmail.com

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