mardi 27 septembre 2011

Quelques enseignements des sénatoriales


Cette victoire de la gauche était-elle prévisible?

Depuis les dernières cantonales, qui avaient désigné, en 2011, encore plus de conseillers généraux de gauche, s'ajoutant aux nouveaux grands électeurs que constituaient surtout les conseillers municipaux élus en 2008 et les conseillers régionaux de 2010, on parlait beaucoup de cette possibilité de basculement du Sénat. La seule inconnue restait ce nombre important de grands électeurs issus de petites communes (plus de 25 000 de celles-ci ont moins de 9000 habitants), dont beaucoup de communes rurales et un grand nombre d'élus non cartés. On savait, certes, que la réforme territoriale ne passait pas bien auprès d'eux, que la fin de l'autonomie fiscale des collectivités rendait ces dernières trop dépendantes du pouvoir central. Et l'on savait encore plus que les "affaires" (Bettencourt, Karachi/Balladur...) avaient rendu ridicules les promesses présidentielles d'une "république irréprochable". Bref, tout annonçait la fin de cette "anomalie démocratique" que constituait plus de 50 ans de Sénat à droite...

Faut-il en conclure que, au printemps prochain, le nouveau basculement concernera la Présidence de la République et l'Assemblée Nationale?

Il faut être prudent: ont voté dimanche des grands électeurs et non pas le peuple français. Certes, le climat est défavorable à la majorité présidentielle (crises financière et économique), les scandales de ces derniers mois survenant après la confirmation que Nicolas Sarkozy est bien "le Président des riches", ainsi que toutes ses promesses tombées à l'eau, font que le Président pourrait, comme Giscard, être le Président d'un seul mandat...Mais ne vendons pas la peau de l'ours, beaucoup de choses peuvent se passer dans les prochains mois...Mais on ne voit pas comment N.Sarkozy pourrait s'en sortir: honni à gauche, critiqué chez ses propres électeurs...

Quelles peuvent être les conséquences de l'élection de ce Sénat maintenant à gauche?

Si la gauche gagne les prochaines élections, ce sera la première fois depuis très longtemps (du jamais vu, me semble-t-il, mais les institutions ont changé, notamment avec la décentralisation, ce qui fausse un peu les comparaisons), que tous les pouvoirs seront concentrés d'un seul côté de l'échiquier politique. Raison de plus pour que les contre-pouvoirs fonctionnent bien, et, en particulier, la presse et la justice.
Il n'y a aucune chance que la gauche puisse faire passer des textes de sa propre initiative, puisque, dans notre constitution, le dernier mot revient à l'assemblée, actuellement majoritairement à droite.
Si la gauche passe en avril/mai (présidentielle) et juin (législatives), elle pourra plus facilement faire voter sa loi sur le non-cumul de mandats (pas de cumul d'un mandat national avec un exécutif  local), parce que c'est toujours la droite qui a bloqué les tentatives de faire approuver cette réforme. Mais...(voir ci-après).

Peut-on imaginer un putsch contre Nicolas Sarkozy, puisque, depuis 2008, il a mené son camp à la défaite, voire au désastre?

Certainement pas! Bien sûr que les échecs électoraux venant après tous les échecs sur les plans économique, financier, social, écologique...provoquent des remous à l'intérieur de la majorité présidentielle: des dissidences sont apparues, un ministre (Chantal Jouanno) préfère 6 ans au Sénat que la précarité de ses fonctions ministérielles, certains commencent à renâcler, d'autres, des députés, se disent qu'ils vont perdre leur circonscription, mais on ne change pas de cheval au milieu du gué...Changer pour qui, d'ailleurs? A part Fillon, je ne vois pas qui...et encore! le "collaborateur" hésitera à jouer les Brutus...

Que dire de l'élection dans le Nord-Pas-de-Calais?

Dans chacun des 2 départements, la gauche (le PS) prend un siège à la droite. Dans le 62, une dissidence (le sénateur sortant M Sergent) n'a pas empêché le PS d'obtenir un quatrième siège (3 députés plus un sortant!) alors que le trublion a, pourtant, obtenu 354 voix! Dans le 59, 3 nouveaux (Bailly, D.Bataille, Vandierendonck), un député (Delebarre), une sortante (la verte MC Blandin). Dans les 2 cas, le PC garde ses élus. Le tandem de droite Modem/UMP n'a pas fait merveille dans le 62...
Le problème est que sur les 8 sénateurs PS du NPDC, 6 vont devoir, s'ils respectent les règles fixées par le parti, choisir entre ce mandat et celui d'un exécutif local: D. Percheron (Président du Conseil Régional), Odette Duriez (Maire de Cambrin, de plus conseillère générale), Jean-Claude Leroy (Vice-Président du Conseil Général), Michel Delebarre (Maire de Dunkerque, Président de la Communauté Urbaine de Dunkerque), Dominique Bailly (maire d'Orchies, Président de la Communauté de Communes Coeur de Pévèle, par ailleurs conseiller régional), René Vandierendonck (maire de Roubaix, Vice président de Lille Métropole Communauté urbaine, par ailleurs conseiller régional).
Parions que durant les quelques mois qui viennent, ils ne feront pas de choix (sauf le maire de Roubaix peut-être...): difficile de se faire hara-kiri soi-même!

2 commentaires:

  1. LES ELUS PS NE VONT SURTOUT PAS ABANDONNER LES MILLIERS D EUROS QUE LEUR PROCURENT LEURS DIFFERENTS SIEGES. ET JE NE PARLE PAS DES PETITS COPAINS ET LES FAMILLES. A NON LES CUMULARDS N AIMENT PAS LES CUMULS ET ILS NE MONTRERONT PAS L EXEMPLE. UN SALAIRE A MI TEMPS QUI FAIT UN PETIT TRAVAIL AU NOIR POUR SUBVENIR AUX BESOINS DE SA FAMILLE RISQUE LA PRISON MAIS CES CHERS ELUS SONT BIEN A L ABRI DERRIERE UNE JUSTICE SOUVENT A LA BOTTE DES HOMMES ET DES FEMMES EN PLACE SUIVANT LE SENS DU VENT. HEUREUSEMENT DANS CE MARECAGE IL EXISTE ENCORE DES JUGES QUI SE TIENNENT DEBOUT FACE AU MEPRIS FINANCIER OU AUTRE.

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  2. Bravo a sergent malgré tout, cet homme a un honneur

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