lundi 29 juillet 2013

De plus en plus compliquée en Egypte...

 
En Egypte, la révolution confisquée
Libération 28 juillet 2013 
Les libéraux et le mouvement Tamarod à l’origine du soulèvement anti-Morsi commencent à s’inquiéter des dérives de l’armée et du général Al-Sissi, qui tient désormais les rênes du pays.
 
 
Si les victimes sont dans le camp islamiste, la tuerie aux abords de la mosquée Rabaa al-Adawiya a également secoué jusqu’aux plus farouches opposants à Mohamed Morsi. Ceux-là mêmes qui ressassent depuis des semaines que le 30 juin est une révolution et non un coup d’Etat, ceux qui vendredi encore, place Tahrir, pensaient goûter aux délices de la grande réconciliation égyptienne, se sont réveillés avec la gueule de bois.
 
L’heure n’est pas au divorce, mais l’union sacrée contre les Frères musulmans se fissure un peu plus. Des personnalités liées à la coalition au pouvoir ont dénoncé les violences policières du week-end. Le parti salafiste Al-Nour, qui a soutenu la destitution de Morsi mais avait déjà pris ses distances avec l’armée, a évoqué un «carnage» et son président, Younes Makhyoun, a demandé des «poursuites contre les auteurs». Mohamed el-Baradei, vice-président et principale figure de l’opposition libérale sous Morsi, a condamné sur Twitter «un usage excessif de la force» et a appelé «toutes les parties» à «rejeter la violence et à arrêter le bain de sang». Pour timide qu’elle soit, cette position traduit un malaise de plus en plus palpable chez un homme qui a toujours mis en avant des principes démocratiques et s’est opposé avec virulence à l’ancien régime.

Réserves. Hier, le mouvement Tamarod, à l’origine de la mobilisation anti-Morsi du 30 juin, a, lui aussi, pour la première fois exprimé des réserves sur l’évolution de la transition politique. «Nous soutenons les plans de l’Etat dans sa lutte contre le terrorisme, mais nous avons déjà souligné que cela ne justifiait pas les lois d’exceptions ou les mesures contraires à la liberté et aux droits de l’homme», a déclaré son leader, Mahmoud Badr, avant d’ajouter : «Nous n’accepterons jamais le retour de l’appareil de sécurité d’Etat de Moubarak.» Une réaction aux propos du nouveau ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim, qui, samedi, avait expliqué la flambée de violence par «la fermeture de certains services après le 25 janvier 2011 et une restructuration inadéquate de la police [sous Morsi]», et annoncé la réintégration de certains officiers écartés après la chute de Moubarak. Ce discours ouvertement contre-révolutionnaire et la répétition des bavures sanglantes laisse craindre un retour de la brutalité et de l’arbitraire policier de l’ancien régime. «Nous ne sommes pas dupes, nous savons que certaines personnes de l’ère Moubarak cherchent à récupérer à leur profit notre révolution. Mais nous ne les laisserons pas faire», affirme un membre important de Tamarod.
C’est pourtant en réponse à l’appel du général Al-Sissi, qui avait demandé au peuple de lui donner un «mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme», que des centaines de milliers de personnes - dont les membres fondateurs de Tamarod - ont manifesté sur la place Tahrir, vendredi. Beaucoup tenaient même dans leurs mains le portrait du général, qui fait clairement figure d’homme fort du nouveau régime.

Non-alignés. Mais certains groupes ont refusé de prendre part à la grand-messe pro-armée. C’est notamment le cas du Mouvement du 6 avril ou des socialistes-révolutionnaires qui, dès jeudi, ont affirmé dans un communiqué tristement visionnaire qu’ils «ne voulaient pas signer un chèque en blanc pour commettre des massacres». Au côté de groupes salafistes révolutionnaires et d’islamistes modérés proches de l’ex-candidat à la présidentielle Aboul Foutouh, ces formations de gauche entendent incarner une troisième voie, en refusant l’alternative Frères musulmans ou armée.
Une manifestation de ces non-alignés, qui se revendiquent des idéaux de la révolution de 2011 qui avait fait tomber Moubarak, était prévue hier soir au Caire. Un premier rassemblement avait réuni quelques milliers de personnes vendredi. Sans réelle structure ni appui partisan solide, cette initiative a peu de chances de peser dans le débat. Elle pourrait néanmoins séduire de nombreux Egyptiens, hostiles à Morsi mais inquiets de la tournure autoritaire et violente que la transition a prise.

14 commentaires:

  1. Libération a été fondé par Jean-Paul Sartre et il avait un sens de l'histoire et de la politique, ce journal était engagé parfois aveugle même, mais toujours cohérent. Cet article montre la tambouille que s'est devenu. J'aime beaucoup la troisième voie avec les " groupes salafistes révolutionnaires et les islamistes modérés ". Elle est là l'émancipation et la réalisation de la liberté à l'oeuvre dans l'histoire? J'aime beaucoup l'idée que l'Esprit et la Vérité puisse avoir comme agent effectif les "islamistes modérés" . Quelqu'un m'explique ce qu'est un islamiste modéré?

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    1. Il s'agit des Musulmans qui ne veulent pas imposer la charia dans la vie publique...

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    2. Islamiste, ça veut dire tout autre chose que "musulman". C'est un intégriste. Par respect pour les musulmans, et ils sont nombreux, qui ne sont pas animés par la haine, le sang et le Jihad, je crois qu'il est important de faire la différence, et de ne pas inventer un concept d'islamiste modéré, parce qu'il n'y a pas de modération dans l'intégrisme , ni chez les salafistes révolutionnaires.
      Un article intéressant ;
      http://www.philomag.com/blogs/propos-degypte/egypte-fin-de-recreation

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    3. Tout a fait d'accord avec vous...

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  2. mr alpern,

    voila plusieurs fois que vous me sucrez mes commentaires sur les clowns qui forment les élus de la mésalliance ripoublicaine . c'est la raison pour laquelle
    1) je n'irai plus sur votre site.
    2) je ne posterai plus un seul commentaire.
    peut-être ,pensez vous que je suis du front national.

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    1. Je ne valide pas les commentaires diffamatoires, injurieux ou grossiers. les vôtres font probablement partie de ceux-là... A vous de juger...

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    2. pas de place pour la N

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  3. JF Coppe est aller en Afrique faire une conférence...il s'est envoyer 30 000 euros...
    l'objet de la conférence....comment faire des petits pain choco..

    http://www.leparisien.fr/politique/la-conference-tarifee-de-cope-declenche-la-polemique-29-07-2013-3016375.php

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    1. Sur le plan juridique, l'intervention de JFC ne pose pas de problème, par contre sur le plan éthique, quel mélange des genres !
      Quelle est la compétence de Copé (député, ancien ministre du budget) pour intervenir sur le sujet dans une courte table ronde dont le thème était : «Développement africain et enjeux économiques pour le monde», et plus précisément sur l'impact de l'essor des classes moyennes africaines «sur la diplomatie du continent et sur la perception par les autres puissances de l'Afrique comme nouveau partenaire»? A côté des 2 autres intervenants, autrement plus prestigieux : Guy Verhofstadt, 10 ans premier ministre belge, économiste réputé, et Andrew Young, ex-maire d'Atlanta et surtout spécialiste de l'Afrique..., Copé faisait-il le poids ?
      Invitation de complaisance pour le président d'un parti en grosse difficulté financière ?

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    2. la France a fric....France-Afrique
      j'avais déja mis le lien samedi je crois avant la polémique en France
      http://congo-liberty.com/?p=6914

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  4. Il est où le problème ? Ce n'est pas un emploi fictif dont il a bénéficié comme certains au PS...

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    1. effectivement ce n 'est pas un problème, quand tu recevra ton RSA le 05 aout tu fera un chèque a l'ordre de l'UMP....et appel l'équipe du JT de JP Pernault pour t'en vanter...

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  5. JFC adore tellement se faire applaudir qu'il paie des chauffeurs de salle lors de ses discours.

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    1. payer en petit pain chocolat...!
      si le mur de Berlin existait encore il y aurai toute sa place sur toute la longueur....tellement il C....

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