mardi 25 septembre 2012

Un livre-évènement dès jeudi (2)

Rappel: Benoit Collombat et David Servenay, 2 grands reporters, auteurs de nombreuses enquêtes à succès) publient, jeudi, un livre qui fera date dans l'histoire du PS du Nord et du Pas-de-Calais, mais également au niveau national. Le livre s'intitule "La Fedé. Comment les socialistes ont perdu le Nord." (Edition du Seuil).

Hénin-Beaumont. 17 juin 2012. 20 heures.
« Je crois qu’on passe à cent voix ! » Le candidat socialiste, maire de Carvin, Philippe Kemel, n’en revient pas lui-même : il vient de battre Marine Le Pen de cent dix-huit voix, dans la 9e (AA : 11ème) circonscription du Pas-de-Calais. La France entière découvre le visage de cet homme discret de  44 ans (AA : 64 ans), économiste de formation, qui a refusé de débattre avec Marine Le Pen dans l’entre-deux tours. À ses côtés – signe du soutien de l’exécutif mais aussi de l’importance grandissante des élus du littoral sur ceux du bassin minier –se tient le maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, élu dès le premier tour dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais.
Rue de Solférino, Martine Aubry pousse un « ouf » de soulagement. Pendant la campagne, la première secrétaire n’a cessé de dénoncer le « match médiatique » entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, préférant vanter les mérites d’un véritable « élu de terrain », Philippe Kemel. Le 31 mai 2012, elle s’est même déplacée à Hénin-Beaumont et à Courrières pour y soutenir son «ami», investi par le PS après une primaire houleuse.  AA : Kemel fut un des rares élus du 62 à soutenir Aubry aux primaires socialistes. Pendant la campagne, le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, parachuté dans la région, ne s’est pas privé de dénoncer les «batailles entre seigneurs locaux», les «tricheries diverses» et «la lente décomposition d’un système hégémonique agonisant». Arrivé troisième le soir du premier tour, l’ex-sénateur socialiste aux accents de tribun a dû abandonner la partie, tout en se disant bien décidé à s’implanter politiquement dans la région. La gauche sort victorieuse de ce « match dans le match », mais à quel prix…
Pour une poignée de voix, Marine Le Pen voit donc la victoire lui échapper, alors que le FN fait entrer deux de ses candidats à l’Assemblée nationale : Marion Le Pen-Maréchal, petite-fille du fondateur du parti, dans le Vaucluse, et l’avocat Gilbert Collard dans le Gard. Sur le papier, la victoire de la gauche est éclatante. Dans la région, le PS, ses partenaires et les dissidents de gauche comptent vingt-trois sièges sur trente-trois, tandis que la droite n’en conserve que dix, soit un gain net d’un siège pour la gauche par rapport aux précédentes législatives. La circonscription symbolique d’Hénin-Beaumont reste miraculeusement à gauche. Martine Aubry a placé sur orbite des élus censés incarner la féminisation des élus et le renouvellement des générations. Mais il s’agit d’une victoire en trompe l’oeil : à Hénin-Beaumont, le parti d’extrême droite remporte 56 % des voix (AA: 48,21% au premier tour!), et même 62 % des suffrages uniquement sur le secteur de Beaumont, un village agricole! Partout, sur ces «terres historiques» de la gauche, le FN poursuit sa conquête, passant de 25 à 40 % dans bien des communes. Pour comprendre l’origine du séisme, il faut remonter quelques mois plus tôt.
7 décembre 2011. Notre enquête publiée dans Les Inrockuptibles fait l’effet d’une bombe (Benoît Collombat, David Servenay, « La bombe judiciaire qui menace le PS »). En même temps que nos confrères du Point, nous dévoilons les accusations sur procès-verbal de l’ancien maire d’Hénin-Beaumont Gérard Dalongeville concernant les rouages fi nanciers du Parti socialiste dans le Pas-de-Calais et les malversations financières dans sa commune . Une situation dont il semble en partie responsable, puisque les magistrats du tribunal de Béthune ont décidé de le renvoyer devant leur juridiction pour y répondre de «détournements de fonds publics, usage de faux en écritures privées, favoritisme et corruption». Le procès devrait avoir lieu en 2013. Dalongeville est un pur produit du système qu’il dénonce aujourd’hui en prenant grand soin de s’exonérer de toute responsabilité personnelle. En février 2012, l’ancien maire d’Hénin-Beaumont publie «sa version» des faits, dans un livre au titre choc publié aux éditions Jacob-Duvernet : Rose Mafia.

A suivre

3 commentaires:

  1. Je suis pressé de lire ce livre qui,
    je pense,va en déranger plus d'un.
    A propos de la CAHC:qui va enfin nous
    expliquer où sont passés les six
    millions d'euros concernant le projet
    St Henriette?
    Hein, Albert?

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  2. Excusez-moi, si juste dans l'intro il y a toutes ces erreurs factuelles, je doute très fortemment de la crédibilité des 2 fameux grands journalistes et de cet enième livre-remix... On prend les chapitres de Rose mafia 1 et 2, on mélange et on vous refait l'histoire... Voyons un peu de sérieux. En même temps, chacun a le droit de prendre des droits d'auteurs... Mais dans ce cas là, il faut mettre ce livre au rayon "fiction"...

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  3. A 12H44: je peux vous dire que vous vous trompez...
    (Rose Mafia est un livre à la gloire de GD (le 2ème n'a d'ailleurs pas été écrit par lui)...)
    J'aurais l'occasion de parler de certaines des révélations contenues dans le livre...

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