lundi 8 avril 2013

Ah ces citoyens ! On ne peut pas compter sur eux...

 
 
Le Monde 9/4/2013
Editorial

L'échec du référendum alsacien : un double avertissement


Sur le papier, c'était le bon sens même. Pour ses promoteurs, c'était l'évidence. Dans les sondages, c'était acquis. C'est pourtant l'inverse qui s'est produit dans les urnes : le référendum organisé, le 7 avril, auprès des Alsaciens pour fusionner en une seule collectivité les deux conseils généraux et le conseil régional d'Alsace s'est soldé par un échec cuisant.
Cette réforme devait remplir deux conditions : recueillir, dans chacun des deux départements, au moins la moitié des suffrages exprimés et le quart des inscrits. Aucune des deux n'a été atteinte. Dans le Haut-Rhin, 56 % des votants ont rejeté ce projet ; dans le Bas-Rhin, moins de 23 % des inscrits l'ont approuvé. Philippe Richert, président (UMP) de la région et principal avocat de cette consultation, n'a pas caché un " sentiment de grand gâchis ".
On le comprend. Il voulait faire de l'Alsace un laboratoire exemplaire. La fusion devait permettre de simplifier le trop fameux " millefeuille " administratif français qui empile - de façon courtelinesque et coûteuse - communes, intercommunalités, métropoles, départements et régions. Elle devait donc favoriser les économies d'échelle, une rationalisation des moyens, des investissements et des politiques. Elle avait enfin l'ambition de renforcer la visibilité européenne de l'Alsace, à l'image des puissants Länder allemands voisins.
Les électeurs ont fait capoter le projet. Tout y a contribué : la hantise, du côté de Colmar ou de Mulhouse, d'être éclipsé par Strasbourg ; la crainte de perdre en proximité ce qu'on était supposé gagner en cohérence ; le sentiment, après d'infinies tractations entre élus de tout poil, que l'on risquait de remplacer le millefeuille par une usine à gaz, avec une assemblée délibérative à Strasbourg et un conseil exécutif à Colmar. Sans compter les hésitations des socialistes devant un projet porté par la droite locale et une forte mobilisation du Front national contre " l'Europe antinationale des régions " et du Front de gauche contre " la France à plusieurs vitesses ".
Deux enseignements peuvent être tirés de cette affaire à la Clochemerle. D'une part, la démonstration est faite, une nouvelle fois, qu'il y a loin de la coupe aux lèvres quand on veut moderniser l'organisation territoriale française. Depuis des lustres, tout le monde s'y est cassé les dents, chaque collectivité locale organisant la fronde pour défendre son pré carré, ses prérogatives et ses clientèles. L'initiative locale, comme en Alsace, n'y réussit pas mieux que l'initiative nationale. Alors que le gouvernement présente, le 10 avril, un projet de loi de décentralisation déjà fort mal- en-point, l'avertissement est clair.
D'autre part, au moment où les imaginations s'échauffent pour répondre au scandale Cahuzac par un référendum sur la moralisation de la vie politique, le vote des Alsaciens témoigne des risques de ce type de consultation populaire : plutôt que l'occasion de trancher une question importante, les électeurs y trouvent d'abord l'occasion d'y exprimer leurs inquiétudes et leurs rejets. Il est plus que probable que cela donnera, si nécessaire, matière à réflexion à l'Elysée.

8 commentaires:

  1. Lettre ouverte aux Militants Lensois.

    Le PS Lensois marque décidément sa volonté de nier toute reconnaissance de l'individu.Tout se noie dans le collectif. Les militants sont présentés comme des moutons de Panurge sans cervelle.
    Mais les moutons savent lire les journaux, regarder la télé, et ces deux dernières années ont été particulièrement croustillantes dans le Bassin minier. Alors quoi ? Vous croyez vraiment que tout ceux qui se réclament du passé, pourront placer leur Dauphins sans que personne ne réagisse ? Ils vous faudra ruser un peu plus cette fois ci. Fini les fils ou petits fils de mineurs, les serrages de paluches dans les Foyers pour personnes âgés ou autres méthodes d 'un autre âge pour remporter la victoire. Vous nous êtes redevables messieurs, c'est nous qui réglons vos indemnités. Nous sommes vos patrons. Allez vous enfin comprendre comment cela doit fonctionner ? Ou va t'il falloir employer la manière forte comme vous savez si bien le faire quand il s'agit de faire taire un mouton un peu trop bavard . Si quelqu'un se sent froisser par ces propos c 'est qu'il se reconnaît... Ah oui, c'est vrai, c'est moi le fou qui dit n'importe quoi. Petit militant sans envergure qui n'a pas le mot à dire car il n'est pas élu... l'élu qui une fois qu'il l'est, s'auto divinise... Il a le pouvoir... Seule l'élite sait ce qui est bon pour nous, ce que devons penser, qui nous devons soutenir... Ce n'est pas ça ma "gauche". Ni les multitudes d'ateliers, dans des chantiers ennuyeux où tout est joué d'avance, juste pour nous faire croire que l'on sert à quelque chose (alors que tout le monde ne pense qu'au buffet...) Vous nous prenez vraiment pour des écervelés. On le sait tous, mais on ne dit rien. Parceque c'est comme ça depuis toujours... Sauf que là... Vous avez les jetons et pas qu'un peu. Juste retour des choses d'une classe politique qui nous a ignoré et remercié de temps en temps avec des frites de chez Sensas, Pendant que vous fêtiez certaines victoires dans de grands restaurants. Bravo messieurs, bravo pour avoir laissé le parti dans ce triste état. Du neuf il va en falloir, mais du vrai cette fois car nous ne nous contenterons pas de quelques frites pour la fermer. Je suis mort de rire en me relisant, mais c 'est tellement vrai... Ça me rappelle un auditeur d'une radio locale à qui on posait la question suivante : pensez vous que la gauche puisse agir pour l'emploi dans la Région ? Réponse : oui, pour sa fille, son fils ou son gendre... Tout est dit. Voilà l'image que vous nous renvoyez, vous, qui en lisant ces lignes vous dites... Celui là faut l'éjecter... Cette image est tatouée dans les esprits pour des décennies. Je vous remercie encore pour le travail qu'il va nous falloir accomplir dès à présent. Vous oublier va être la chose la plus facile. Redonner confiance aux militants, ça c'est une autre histoire. Voilà c 'est dit, je suis sûrement déjà mort, mais qu'est ce que ça fait du bien...

    Un militant qui y croit encore...un peu.

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  2. Renforcer un territoire par rapport à la nation, est-ce une bonne chose ?

    Tom Jericho.

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  3. Ne changeons rien, surtout ne changeons rien ... Puisqu'on ne peut rien changer ... Cet immobilisme devient inquiétant. Le journal "20 minutes" publie un article aujourd'hui sur le sujet en évoquant la fusion éventuelle du Nord et du Pas de Calais. 4 personnes ont interviewées : 1 : "On a regroupé beaucoup de choses et ça n'a pas toujours été une réussite". 2 : "Je sais qu'on manque de proximité dans les grands départements" 3 : "Unir deux handicapés ne fait pas un valide". 4 (et c'est cerise sur le gâteau Une mère de famille de Dunkerque) : "ce regroupement des départements pour de faire des économies, je suis contre. D'abord, je suis certaine que finalement cela nous coûterait plus d'argent. il faudrait que l'on assume les dettes des autres, ceux du Pas-de-Calais. et puis culturellement on a beaucoup souffert d'être assimilés à des Ch'tis après le film de Dany Boon. Moi, je ne suis pas une Ch'ti comme dans le Pas-de-Calais. Je suis une Nordiste. Je ne vois pas pourquoi on devrait se mettre avec eux". En 1968, si on avait organisé un référendum pour ou contre la création de la Communauté Urbaine de Lille, le résultat aurait sans doute aussi négatif. tout cela est vraiment questionnant sur la capacité de réformer l'organisation territoriale du pays.

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  4. demain au tribunal de douai,l'adepte de la méthode " pas vu pas pris" mais quand je suis très rarement pris,je rembourse en plusieurs fois,sera interrogé.il se foutrait pas un peu de notre gueule ce socialo de mes deux.il a du aller au même stage de perfectionnement que cahuzac et albert.ils sont tous : " pourris un jour,pourris toujours.", mais solidaires et taiseux ,comme la camora.le premier qui parle,fait tomber le chateau de carte.l'exception étant dalongeville.

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  5. eh montebourg, prométeu d'bonjour socialiste,distributeur de croissants aux baissés de mittal.koke téva fer avec "heuliez ".m'ko pine ségoléne ellavo fé mieu k'ti ,é branke'tin.sp'esse ed kahuant .

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    1. Au moins, il a su désigner deux bandits qui n'ont plus obtenu l 'investiture du PS. Son action a donc été déterminante sur ce point. C'est dommage que son travail s'en soit arrêté là.

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  6. Je ne vois pas en quoi supprimer deux départements et une région, au profit d'une assemblée unique serait "moderniser l'organisation territoriale française".
    Le journaliste semble connaitre les motivations, les pensées et les inconscients des électeurs ; selon lui, ils n'ont pas répondu à une question importante, ils ont exprimé des inquiétudes et des rejets... Il n'en sait rien ! Ils votent non au projet, point barre. Ce sont les faits. Le reste, c'est pour l'instant, des spéculations absurdes.
    Visibilié de l'Alsace par rapport aux Länder Allemand? Mais qui peut, en France, me faire la liste des Länder allemand ? Je crois que même le journaliste n'y arriverait pas ! L'intégration, la coopération européenne, Lille-Courtrai-Tournai , ou l'euro-district Strasbourg-Kehl-Offenburg se font très bien. [ il y a une fascination de l'Allemagne chez les journalistes qui est inquiétante ]


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    1. Référez vous aux analyses parues dans les "dernières nouvelles d'alsace" et l'autre journal "l'Alsace". Cette région, bien plus mature que d'autres pour le respect des règles républicaines, et le respect des plus humbles, dispose encore de deux journaux qui ont chacun des analyses différentes .

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