mardi 9 avril 2013

Bloc-notes


Le peuple a-t-il toujours raison ?

Il y a 2 façons de lire le refus des Alsaciens au référendum qui leur était proposé :
- soit on met l'accent sur la contradiction de nos concitoyens qui veulent plus de lisibilité dans l'organisation administrative de nos territoires et pour une fois qu'on leur offre l'occasion d'y remédier, ils décident que les choses ne doivent pas changer. A ce niet citoyen, il y a quelques années, concernant le traité européen, nos gouvernants avaient décidé de ne pas en tenir compte...
- soit on pense que ce que "citoyen veut, Dieu le veut". Le peuple s'est exprimé et même s'il a tort, il a raison !

En tous les cas, il convient d'analyser ce non "surprise". Les déçus du résultat nous disent que la communication a été mal faite, ou que des raisons politiques ont brouillé la question. Soit ! Les partisans du non sont souvent ambigus dénonçant un démantèlement de la République assorti quelques fois de relents anti-germaniques. Ils plaident pour que l'on conserve la proximité des institutions.
Quoiqu'il en soit, je me réjouis, pour des raisons différentes, du non. Je suis pour une révision complète de nos institutions locales et je pense que notre organisation administrative comporte un échelon de trop (le département). Mais contrairement à la droite alsacienne, figure de proue de ce référendum, je pense que la réforme doit être réalisée sur tout le territoire français. Il ne s'agit pas de fusionner des assemblées, il s'agit de refaire du neuf pour que la décentralisation soit vertueuse, efficace, lisible et acceptée par le plus grand nombre. Et que la commune reste l'échelon de base, proche des citoyens.

16 commentaires:

  1. Vu sur site du Nouvel Elan : "A l’approche des élections municipales, l’équipe du « Nouvel Elan pour Hénin-Beaumont » vous accueillera prochainement dans un tout nouveau local au centre-ville."

    Va-t-on donner de réelles explications sur ce soudain changement de QG ?

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  2. Donc, à nouveau ma question d'hier : "Renforcer un territoire par rapport à la nation, est-ce une bonne chose ?" A vous lire, la réponse semble être non.
    Certains territoires (Belfort...) ont un statut particulier qu'il conviendrait, non pas d'éliminer (s'il est meilleur, autant même le garder) mais qui demande à être mis au même niveau que les autres. Et je ne parle même pas des DOM/TOM où l'on est bien loin d'être, ou à défaut, de se sentir en France.

    Bref, un changement et l'égalité sont plus que nécessaire pour ce pay.s

    Tom Jericho.

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    1. Bien sûr, je pense que les territoires doivent disposer des mêmes pouvoirs afin de garder la cohérence de notre organisation territoriale(voir ma réponse, ci-dessous).
      Cette organisation et éventuellement une nouvelle décentralisation doivent OBLIGATOIREMENT s'accompagner d'un contrôle accru, ce qui fait défaut aujourd'hui (Préfet, CRC)...Sans contre-pouvoirs comme aujourd'hui, les dérives vont s'accentuer.
      Ce sont ces mêmes contre-pouvoirs qui sont également largement insuffisants au niveau de l’État : le rôle du Parlement doit être revalorisé et notamment en lui donnant des pouvoirs d'investigation...

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    2. Tom Jericho: En quoi le territoire de Belfort serait-il différent des autres départements ?
      Son histoire est intimement lié à l' Alsace; avant 1870 Le Territoire de Belfort était partie intégrante du Haut-Rhin. Or, le rattachement de l'Alsace à l'Allemagne après la défaite de Sedan a fait que la partie du Haut-Rhin restée française est justement ce territoire caractérisé par sa géographie. Lorsque l'Alsace est redevenue française après la guerre de 14-18, le territoire de Belfort est resté comme tel avec sa préfecture et le Haut-Rhin resta amputé de la partie de son territoire initial.
      La "frontière" entre les deux départements est visible tant par les langues parlées de part et d'autre (roman d'un coté et germanique de l'autre), que par la géographie physique (ligne de partage des eaux) et aussi les styles de l'habitat.
      Pour revenir aux particularités républicaines, le territoire de Belfort n'a pas de statut particulier, si ce n'est que c'est un petit département en superficie.

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    3. Pour avoir vêcu quelques années à la Réunion, je puis témoigner que des départements français comme le Pas de Calais ou certaines communes comme Hénin, Lens ou Carvin pourraient s'inspirer de l'inventivité qui s'y déploie
      par la diversité des recrutements et -surtout, contrairement à la légende - au respect des fondamentaux de la république si bafoués par chez nous. On y respecte le droit électoral (eh oui) les règles des marchés publics et celles de la fonction publique territoriale. Et si des défauts apparaissent, le préfet n'hésite pas à saisir le tribunal administratif ..

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    4. Il ne s'agissait en aucun cas d'une critique des DOM/TOM, mais de rappeler la façon dont les populations sont traitées, là-bas, par rapport à la Métropole. Il suffit de voir la "guerre de l'essence" pour s'en rendre compte. D'ou ma remarque sur l'égalité...

      Tom Jericho.

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  3. Mr Alpern vous êtes frappé par le syndrome français où plutot que faire évoluer la situation il faut tout détruire et reconstruire du neuf, une révolution de plus

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    1. En fait : je pense que le monde évolue et que nos institutions doivent s'adapter. En cela, vous avez raison, je ne suis pas un conservateur.
      D'autre part, j'essaye d'être cohérent, ce qui signifie que je suis pour l'unité de notre système administratif.
      Enfin, je constate que ce ce système souffre de multiples maux : trop de collectivités interviennent pour les mêmes compétences (culture, sports par exemple), des compétences sont charcutées (lycées/collèges par exemple, les élus sont trop nombreux, l'émergence des intercommunalités n'a pas été prise en compte, etc...
      Donc il faut remettre à plat, ce que vous appelez détruire. La fiscalité française est un autre exemple d'incohérence totale. Je ne parle pas de l'apprentissage, de l'éducation...
      Je sais que c'est plus facile de laisser les choses en l'état, ne rien changer...
      Dans ce cas, vous avez raison, je suis un révolutionnaire qui lutte, comme en 1789, contre l'ordre établi, immuable.

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    2. la révolution de 1789 est une révolution de bourgeois comme celle de 1968 a été celle de fils et filles de bourgeois aujourd hui la plupart sont des notables.

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    3. Vous vous voulez dire : initiées par des bourgeois et relayées ensuite par le peuple...

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  4. Je pense exactement comme vous , Monsieur Alpern!

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  5. Assez d'accord avec ce post, mais je pense qu'il faut aussi tenter de réduire le nombre de communes en France : 36 000 communes , ce n'est plus raisonnable. Des communes qui comptent 1, 2, 3 ou 4 habitants, ce n'est plus raisonnable ... Des communes, comme Canteleux, dans le Pas-de-Calais, qui compte 17 habitants et un budget annuel de 18 000 euros, ce n'est plus raisonnable. Alors supprimer l'échelon départemental, bien-sûr, mais rendre l'échelon communal plus cohérent dans le même temps, c'est une autre évidence. Arrêtons de nous accrocher à notre paroisse. Wazemmes était avant 1856, un village, c'est désormais un quartier avec toute son identité ... Qui regrette 160 ans après cette évolution ? Peu de monde, je crois ...

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    1. N'oubliez jamais que la force de la démocratie en France est la commune, cellule administrative fondamentale. La personnalité juridique est la même qu'elle soit minuscule ou très grande. Tous les autres dispositifs procèdent de la commune, notamment les structures de coopération intercommunales qui procèdent de ce que les communes acceptent d'abandonner à cette instance.

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  6. Il y a peut être une troisième façon de lire le refus. Dans vos deux propositions, les électeurs se trompent, dans la première par contradiction, dans la seconde ils ont tort. Peut-être que tout simplement, ils n'en veulent pas, que la proposition est inutile, pas efficace, injuste, pas fondée... Quelques soient les motivations, les gens ne sont pas des idiots.
    IL s'agirait concernant l'Alsace, au lieu de vouloir s'autonomiser, s'autogérer etc... d'accepter toutes les lois de la République. Il y a un concordat, qui me semble pas acceptable et ça me semble prioritaire, dans l'ordre de la justice, à une fusion des assemblées.

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    1. Oui, il existe un droit local alsacien qui ne se traduit pas que par le Concordat...
      Si vous connaissiez la fonction sociale éminente qu'assurent les 3 principales religions concordataires, peut être compareriez vous les missions sociales des conseils généraux et ce qu'il en coûte à la collectivité dans les autres départements.
      Enfin, observons également le côté républicain des religions en Alsace et l'importance de ces dernières dans l'attachement aux valeurs de la République.
      Il y a un lien social qui reste très fort en Alsace et surtout, l'"Elite" politique n'affiche aucun mépris à l'égard des populations notamment celles qui souffrent le plus; cette région reste un laboratoire de la démocratie, ne serait-ce que parce qu'on y est certainement beaucoup plus respectueux des règles de Droit et que les élus ne s'y prennent pas pour Dieu ... tout le contraire de ce que nous connaissons dans le Pas de Calais.

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    2. D'accord avec vous ! Puisqu'il y a une distortion du Droit, des particularités, profitons en, et examinons. il y a des bonnes choses à généraliser. Bien sûr. Ce que je voulais dire, c'est que dans l'examen, ce qui me saute au yeux, et me dérange, en premier lieu, c'est que l'argent public finance les religions, que la laïcité n'est pas présente. Ce qu'il faut, je crois , changer.

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