samedi 6 avril 2013

Amour et chocolat


N’en déplaise à la papauté, Pâques, comme bien d’autres fêtes religieuses, est devenu un rendez-vous festif et gastronomique. C’est encore souvent une fête familiale qui permet aux proches de se réunir autour de mets symboliques de ce moment particulier de l’année. Si Noël rime avec la dinde et le foie gras, Pâques évoque l’agneau pascal et naturellement le chocolat, sous toutes ses formes traditionnellement suggestives de la fécondité, les œufs, la poule et les poussins, mais depuis quelques années parfois des formes plus osées du répertoire érotique. Il ne faut pas oublier que la fête de Pâques qui commémore la résurrection du Christ était à l’origine une fête païenne célébrant le retour du printemps, le renouveau de la nature (fécondité) avec des rituels phalliques et orgiaques censés prôner la fécondité en imitation de la nature. Toutes les formes suggestives (œuf, poule, poussins, phallus) sont alors les bienvenues. Il n’en va que des goûts de chacun.

Pourquoi le chocolat ?
Aliment et gourmandise, le chocolat est également un puissant stimulant mais aussi un potentiel aphrodisiaque, propriété bien connue de ses inventeurs amérindiens.
Dès la période Aztèque, et avant son importation en Europe au XVIe siècle, le cacao avait la réputation d’être un excitant sexuel. Il était préparé en une boisson très épicée mêlée de piment, de poivre et de clous de girofle, qui rajoutaient certainement à cet effet. En raison de cette vertu aphrodisiaque, certains indigènes s’enduisaient le corps d’une bouillie de cacao pour exciter le désir. En 1624, un théologien ému par les effets subversifs de cette nouvelle "drogue", condamnera la consommation du chocolat dans les couvents en raison de « l’échauffement des esprits et des passions » qu’il provoquait.
Le XVIIe et le XVIIIe siècle furent les grands siècles du chocolat, la Marquise du Barry n’oubliant jamais d'en servir une grande tasse bien mousseuse à ses amants et Madame de Pompadour en consommant  des décilitres quotidiens pour « s’échauffer le sang » pour un Louis XV qui lui reprochait d’être trop « froide ».  Dans son Traité des aliments, en 1702, Louis Lemery atteste cette vertu du chocolat : « Ses propriétés stimulantes sont propres à échauffer les ardeurs de Vénus ». Dans le XVIIIe siècle des libertins et des alcôves amoureuses, le chocolat accompagne tous les ébats intimes : « Tandis qu’on nous préparait un chocolat voluptueux, je m’approchai d’elle, et cueillis sur sa bouche un nectar tel que celui qui était préparé pour les dieux. »
Aujourd’hui la consommation de chocolat est assez importante mais, en termes de compétitivité, nous avons d’importants progrès à faire : nous ne sommes, en France, qu’au 7e rang européen en terme de consommation de chocolat (avec seulement 7 kg par an et par personne) loin derrière la Suisse (10 kg), l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique…

Réalité
Qu’en est-il des capacités stimulantes du chocolat ? Deux sondages d’opinion donnent tout d’abord des résultats contradictoires mais intéressants : une enquête menée par la société Cadbury en 2007 montre très clairement la suprématie du chocolat sur le sexe : 52 % des femmes interrogées disent préférer le chocolat au sexe, avec cette opinion couramment exprimée : « À l’inverse du sexe, du chocolat me fournit un plaisir garanti ! » Résultat complété par un sondage deux ans plus tard en Grande-Bretagne montrant que 82 % des hommes préfèrent le sexe plutôt qu’un carré de chocolat ! Contrairement à l’opinion masculine largement répandue selon laquelle offrir des chocolats à sa partenaire augmente les chances d’avoir des relations sexuelles, le résultat de ces sondages devrait plutôt inciter les hommes à se méfier du chocolat comme d’un rival  déloyal.

Propriétés aphrodisiaques
Les propriétés pharmacologiques du chocolat sont aujourd’hui bien connues :  motivantes, antidépressives mais aussi stimulantes du désir. Le cacao contient de très nombreuses substances mais essentiellement la théobromine, la caféine et la théophylline, tous trois stimulants du système nerveux et libérateurs d’adrénaline. À poids égal, le chocolat contient paradoxalement plus de caféine que le café lui-même.
Le cacao contient en outre de la phénylalanine, elle-même stimulante de la sérotonine, de la dopamine et des endorphines, nos « hormones du bonheur ». C’est ainsi que l’on a pu parler d’une fonction « antidépressive » du chocolat, même si celle-ci est toute relative.
Si la science est aujourd’hui un peu réticente pour parler de « propriétés aphrodisiaques » en ce qui concerne le chocolat, on peut affirmer que les capacités stimulantes et antidépressives que nous venons d’évoquer sont partie prenante de la stimulation de la libido à laquelle participe le chocolat. Deux études confortent cette hypothèse. D’abord celle du  celle du docteur David Lewis de l’université du Sussex qui a montré en 2002 combien la texture douce et onctueuse du chocolat fondant dans la bouche avait un puissant pouvoir érotique surpassant le plaisir d’un baiser langoureux. Il a également montré le caractère euphorisant de la prise de cacao. Et, plus récemment, l’étude du Docteur Andrea Salonia de l’hôpital San Raffaele de Milan qui, en 2006, a publié son travail sur 163 femmes, leur consommation de chocolat et leur satisfaction sexuelle et identifiant clairement des amatrices de chocolat, et d’autres non. Or, il s'est avéré que celles qui avaient une faiblesse pour le carré noir quotidien étaient également celles qui avaient à la fois le plus de rapports sexuels et le plus de désir. Il en a ainsi conclu que :« Les femmes qui mangent chaque jour du chocolat jouissent d’un désir sexuel bien supérieur à celui des femmes qui n’ont pas une telle habitude. Le chocolat ayant un impact physiologique positif sur la sexualité féminine».
Dans son remarquable ouvrage, L’Amour gourmand, sur le libertinage gastronomique au XVIIIe siècle, Serge Safran nous rappelle ce que nous n’aurions jamais dû oublier : «Les effets du chocolat n’ont point échappé aux écrivains, dès que le plaisir des sens, sous toutes ses formes, s’est immiscé dans la littérature du XVIIIè siècle. Il faut attendre les romans libertins et les grands libertins comme Sade ou Casanova, pour voir associer le chocolat aux plaisirs de la bouche et plus précisément aux plaisirs de la couche. » La littérature surpasse souvent la science dans le domaine si scandaleux de l’amour.


Philippe Brenot est psychiatre et anthropologue, il dirige les enseignements de Sexologie et Sexualité Humaine à l’université Paris Descartes et préside l’Observatoire International du Couple

9 commentaires:

  1. si la soginorpa du mis en examen socialiste jean-pierre kucheida dépose son bilan,ce qui reste possible.que feront les ripoux P.S. de la C.A.L.L. et de la C.A.H.C.avec tous leurs complices, qui ont abondé avec l'argent de leurs contribuables.si c'était le cas ,nous vous fournirons la liste des ripoux qui ont donné leurs accords avec l'argent des autres.

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    1. Vous voulez dire : Adévia. Dont JPK n'est plus président depuis longtemps, même s'il en restait un administrateur très influent...

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    2. Adévia en dépôt de bilan ??? pfff les élus vont encore voter les avances nécessaires...
      Il faut se mobiliser et organiser des manifestations contre ce système. Ne rien faire, c'est cautionner. On a beau voir l'information circuler sur les blogs, dans la presse, rien ne change...
      Plus que marre d'être pris pour des vaches à lait. On les a élus pour nous représenter, pas pour nous baiser !

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    3. ces escrocs socialistes change le nom des sociétes pour noyer le poisson et voler les archives.ex :la S.A.E.M.IC

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  2. les conneries du jour,tirées du livre «  le dictionnaire de laurent baffie « .à ne pas confondre avec les binaissades quotidiennes.
    femme de ménage : «  mieux vaut être avec une femme de ménage qu'en ménage avec une femme «  D,S,K,
    féve : désigne les rois et nique les couronnes,

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  3. Epicurienne gourmande et convaincue, je le suis... Il n'y a aucun mal à se faire du bien! Surtout lorsque cela fait aussi grand bien aux autres...
    "Libre-penseuse" et attachée à aucune religion, j'ai pourtant profité de la période dite de Pâques ou Pessah pour savourer l'agneau de lait de Sisteron, livré chez mon boucher tunisien musulman hallal, où j'ai pu rencontrer ma voisine et amie juive marocaine qui venait lui chercher ses épaules d'agneau à la menthe qu'il mettait un grand plaisir à lui préparer... Voilà ce qu'est la France de la tolérance que j'aime tant!
    Rose Noire

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    1. Quel bel exemple de tolérance de la part de quelqu'un que je crois reconnaître et par la signature et par le contenu (épicurienne, tolérante,libre-penseuse)...
      Merci de ne pas nous avoir oubliés malgré l'éloignement !

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  4. Ressortez les déambulateurs, Amédée est de retour !

    Tom Jericho.

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    1. Je l'ai vu à l'enterrement de A. Delelis et je dois dire que, pour le moment, il n'a pas besoin de déambulateur et la tête fonctionne bien...De là à se présenter à 80 ans passés...
      Le Maire sortant sera difficile à battre.

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