lundi 9 avril 2012

L'écologie, parent pauvre du débat présidentiel, recèle des centaines de milliers d'emplois...(1)



Ecologie : radicalisme de Mélenchon, paradoxes de Hollande et Sarkozy
LE MONDE
07.04.2012
Par Marie-Béatrice Baudet, Laurence Caramel, Sophie Landrin, Pierre Le Hir et Gilles van Kote

Face au peu d'attention accordée à l'environnement au cours de la campagne présidentielle, Le Monde a décidé d'interpeller les candidats en leur posant des questions précises. Sur l'avenir énergétique de la France, mais aussi sur les chantiers du Grenelle de l'environnement.

[AA: sans caricaturer, on peut dire que:
- Le seul programme prenant pour base l'écologie est celui d'EELV, malheureusement inaudible.
- JL Mélenchon, sous l'influence de Martine Billard, ex-Verte, fait une large part à l'écologie (comme le NPA d'ailleurs).
- Le PS n'a pas su rénover ses idées en faisant du social et de l'écologie les 2 piliers de son projet. Il a fait le strict minimum pour signer un accord a minima avec EELV.
- Sarkozy a finalement décidé de se débarrasser des quelques avancées environnementales (après avoir soulevé un immense espoir avec le Grenelle...]

Nucléaire

La série d'incidents survenus, jeudi 5 avril, à la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime) a ravivé le débat sur la sûreté du parc français, le plus important d'Europe. Treize mois après l'accident de Fukushima (Japon), qui a poussé l'autorité de contrôle à prescrire un renforcement de la sûreté "dans les meilleurs délais", les candidats sont quasi unanimes... à rejeter l'idée d'un référendum sur le nucléaire. Seuls Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan y sont favorables. (AA: EELV est pour un débat national).
Cette hostilité partagée, sur ce sujet, à la pratique référendaire, n'empêche pas de vrais clivages sur la place de l'atome. Alors que Nicolas Sarkozy campe sur la défense du nucléaire, gage d'indépendance énergétique (AA: alors que cette indépendance est illusoire, puisqu'il nous faut importer l'uranium), François Hollande s'est engagé à réduire de 75 % à 50 % la part de l'électricité d'origine nucléaire à l'horizon 2025. Et à organiser, dans les premiers mois suivant son élection, "un débat national sur la transition énergétique", débat également promis par François Bayrou. Mais le candidat socialiste se refuse à arrêter l'EPR de Flamanville (Manche) que réclame Eva Joly. Le plus radical est Philippe Poutou, partisan de "l'abandon de la filière nucléaire dans les dix ans".

Energies fossiles

Au niveau mondial, l'Agence internationale de l'énergie plaide pour la fin des subventions aux énergies fossiles (238 milliards d'euros en 2011) pour mieux faire émerger les sources non émettrices de CO2. En France, ces aides - de multiples niches fiscales - représentaient 5,8 milliards d'euros en 2011.
L'ensemble des candidats, à l'exception de Marine Le Pen (AA: qui est la seule à ignorer ce que signifie le mot "écologie"!), sont favorables à "réorienter" ces subventions vers les renouvelables. Nicolas Dupont-Aignan précise toutefois que ce transfert ne doit pas pénaliser le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes (bénéficiaires, par exemple, de la prime à la cuve).
Nicolas Sarkozy est le seul à ne pas se prononcer sur cette question, précisant que la "France ne subventionne pas les énergies fossiles, mais les taxe au contraire". Or le ministère de l'économie a chiffré officiellement ces subventions en 2011 à 5,8 milliards d'euros, chiffre identique à celui donné par l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Gaz de schiste

La mobilisation en France des collectifs anti-gaz de schiste a conduit la classe politique à s'opposer à l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels. Pas question donc pour les candidats interrogés de revenir sur la loi du 13 juillet 2011 qui interdit la fracturation hydraulique, seule technique de forage disponible aujourd'hui mais dont les conséquences sur l'environnement sont néfastes.
Ce consensus cache des nuances : François Hollande envisage de renforcer la loi du 13 juillet, tandis que Jean-Luc Mélenchon se prononce pour l'abrogation des permis accordés. Nicolas Sarkozy précise que, "pour être autorisées, l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste doivent utiliser des techniques respectueuses de l'environnement", laissant ainsi la porte entrouverte (AA: bien sûr, les lobbys étant très puissants!). Cette position est cohérente avec le rapport d'une mission gouvernementale, publié le 22 mars, qui se déclare favorable, sous contrôle public, à des forages scientifiques utilisant la fracturation hydraulique. Objectif ? Ne pas gâcher les richesses du sous-sol français susceptibles de réduire la facture énergétique de l'Hexagone.

Climat

Tous les candidats - à l'exception de Philippe Poutou - soutiennent la volonté de la Commission européenne de soumettre le transport aérien international à l'effort de lutte contre le changement climatique. Depuis le 1er janvier, les avions qui décollent ou se posent dans l'Union européenne doivent acquitter l'équivalent de 15 % de leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette décision suscite des menaces de rétorsion des pays émergents, de la Russie et des Etats-Unis. Et met à mal la cohésion entre les Vingt-Sept.

Péage urbain

En juin 2010, dans le cadre de l'adoption de la loi Grenelle 2, les parlementaires avaient autorisé l'expérimentation, sur la base du volontariat, du péage urbain dans les villes de plus de 300 000 habitants. Les socialistes n'avaient pas approuvé la mesure, l'assimilant à "un nouvel octroi" dressant "une nouvelle barrière entre les centres-villes et leurs banlieues".
François Hollande n'a pas cette réserve. Il se dit favorable, comme Nicolas Sarkozy et François Bayrou, au principe de l'expérimentation. M. Hollande conditionne cependant cette possibilité à l'existence d'un réseau de transports en commun. Le péage urbain, destiné à réduire le trafic routier et améliorer la qualité de l'air des agglomérations, est déjà en vigueur à Londres, Stockholm, Sydney ou encore Milan. Les autres candidats, dont Eva Joly, soulèvent le "caractère discriminatoire" d'une telle mesure à l'égard des banlieusards.

A suivre

1 commentaire:

  1. La phrase du JDD a fait son effet;tout le PS martèle au scandale,la stratégie présidentielle est en marche, bientôt la vérité???

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