vendredi 18 avril 2014

Comme le phénix, le PS renaîtra-t-il de ses cendres ?

 

Commentaires AA dans le texte

Cambadélis, rénovateur du PS ou syndic de faillite ?

LE MONDE |
Editorial du Monde.

Jean-Christophe Cambadélis a hérité, mardi 15 avril, d’un poste que Pôle emploi n’aurait pas osé lui proposer s’il avait été mis sur le marché : un CDD de dix-huit mois de premier secrétaire du Parti socialiste, jusqu’au congrès d’octobre 2015. Autrement dit, une mission de sauvetage d’un parti en détresse, qu’Henri Emmanuelli qualifiait récemment de « parc à moutons » en « coma dépassé ».
Au lendemain d’un désastre électoral qui, avec la perte de quelque 160 villes de plus de 10 000 habitants, a sapé le socialisme municipal, le diagnostic impitoyable de Michel Rocard, en 1994, s’impose de nouveau. L’ancien premier ministre décrivait, alors, le PS comme « un champ de ruines », « pratiquement vidé de toute idée, de toute force, de toute influence ».
Si les socialistes ont (encore) tous les pouvoirs – Elysée, Matignon, Assemblée nationale, Sénat, régions, majorité des départements –, leur parti n’existe plus. Il est devenu un astre mort. Les premiers symptômes du mal ne sont pas apparus avec l’élection de François Hollande. Ils remontent loin.
En 1995, Lionel Jospin, redevenu premier secrétaire, avait favorisé un certain renouveau idéologique, sans toutefois faire le ménage nécessaire dans les baronnies locales d’un appareil de plus en plus sclérosé (AA : le Pas-de-Calais et Marseille en savent quelque chose !). Son successeur, François Hollande, a exercé une réelle influence sur la ligne du gouvernement pendant la cohabitation de 1997 à 2002. Mais il n’a pas rénové le PS. Et depuis le choc du 21 avril 2002 et l’élimination de son candidat au premier tour de la présidentielle, ce parti dérive sans boussole, sans autre stratégie que la reconquête du pouvoir, sans renouvellement de sa doctrine. AA : ce n'est pas une consolation de savoir qu'il en est de même dans les autres partis. En dehors d'une refondation de sa "doctrine" jamais mise en œuvre, les militants ont demandé et finalement obtenu, en 2010, que la limitation du  cumul des mandats soit applicable pour leurs élus immédiatement, alors même que le PS n'était pas au pouvoir. Peu d'élus s'y sont conformés. Pire encore, cette obligation, aujourd'hui inscrite dans la loi, n'est applicable qu'à partir de...2017 ! Or la droite ne s'est pas privée d'annoncer que, en cas de victoire en 2017, elle abrogera la loi ! Voilà comment tous les politiques se déconsidèrent aux yeux des citoyens...
Jusqu’au séisme municipal de 2014, le PS s’est replié sur son seul rôle de machine électorale. Pour la présidentielle de 2012, il a inventé, avec succès, la procédure démocratique de la primaire. Mais, aujourd’hui, sa machine tourne à vide. Depuis 2002, en dehors de vagues considérations sur « un nouveau modèle de civilisation », il n’a rien produit. Il s’est montré incapable de formuler des idées neuves, soit pour aider l’action gouvernementale, soit pour défricher l’avenir, soit pour redéfinir ce qu’est le socialisme en 2014. Depuis douze ans – et le phénomène s’est aggravé avec la calamiteuse gouvernance d’Harlem Désir –, il est en panne de pensée.
La crise existentielle du PS est si profonde qu’on finit par se demander à quoi il sert. Penseur et stratège, formé à la double école du trotskisme et du jospinisme, M. Cambadélis a la stature pour empêcher « le bateau ivre » de couler. « L’enjeu pour le Parti socialiste, a-t-il déclaré, c’est la glissade ou le renouveau, la dispersion ou le sursaut. » Il lui faudra beaucoup d’énergie pour remettre à flot un parti dont les militants sont désemparés au point de se détourner de leur président.
M. Cambadélis a l’ambition de « reformuler idéologiquement le socialisme pour qu’il soit à nouveau une doctrine vivante, capable de transformer le monde et pas seulement de le gérer ». A cette condition seulement, le nouveau « patron » du PS pourra être davantage qu’un intérimaire ou un syndic de faillite.
AA : ce n'est que si le PS est anéanti en 2015 et 2017, qu'il pourra se montrer capable de tout reprendre à zéro. Si l'on prend comme exemple la fin de la SFIO, il aura fallu, du Congrès d’Épinay à la victoire de Mitterrand en 1981, 10 ans pour renouveler idéologiquement, avec des hommes neufs, un grand parti de gauche. Encore y avait-il une personnalité charismatique qui indiqua le chemin...  leader qui n'apparait pas aujourd'hui ! Ce n'est donc pas avant 2030 qu'un nouveau parti alliant justice sociale et écologie pourra faire avancer la société française. Face aux dérives de la droite et au danger du FN, cela laisse augurer des années prochaines difficiles...

2 commentaires:

  1. qu'il mette fin définitivement à l' ére dalongeville : kucheda , et qu'il en profite par la meme occasion pour ' licencier " le bedonnant germe , l ' eternel opportuniste , le toutou branleur a son pépére

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