samedi 1 décembre 2012

3 articles du Monde du 1/12/12 (2)


AA: Bipartisme ou Proportionnelle ou les 2 à la fois: ou comment se débarrasser du Front National?
Seul un renouveau de la politique peut le permettre et ce n'est pas en jouant sur les modes de scrutin qu'on arrivera à des comportements républicains. Les recettes sont pourtant bien connues: limitation du cumul des mandats, pas plus de 2 mandats consécutifs, diminuer les échelons administratifs (supprimer, par exemple, les conseils généraux), pas le droit de se présenter après 68 ans, faire participer les citoyens à la vie politique, parité obligatoire (provisoirement), etc.   


La fin du bipartisme

Le plus intéressant dans la guerre Copé/Fillon n'est pas la querelle d'hommes mais les tensions idéologiques qu'elle révèle. Au treizième jour de la crise, l'UMP n'a encore rien commis d'irrémédiable. Elle ne s'est pas coupée en deux, mais, à l'Assemblée nationale, il y a désormais deux groupes : l'UMP et le RUMP que François Fillon a porté sur les fonts baptismaux en affirmant sa ligne. L'ex-premier ministre veut " défendre le rassemblement de la droite et du centre, les valeurs républicaines, le service de l'intérêt général ".
Il refuse la droitisation de l'UMP commencée par Nicolas Sarkozy et poursuivie par Jean-François Copé. Il ne se reconnaît pas dans la démarche de " la droite décomplexée " qui consiste à attiser le clivage gauche-droite et à flirter avec les thèmes identitaires du Front national (FN) pour tenter de contenir l'attraction qu'exerce Marine Le Pen sur une partie des électeurs de droite.
On touche là au fond du problème : l'UMP a été créée, en 2002, pour résister à la pression de l'extrême droite. Ses fondateurs pensaient que le regroupement du RPR, de l'UDF et de Démocratie libérale créerait au premier tour des élections un effet de masse qui permettrait de marginaliser le FN. Leur pari a échoué, créant des tensions difficilement surmontables au sein de l'UMP et plus largement de la droite, où l'on voit Jean-Louis Borloo s'activer pour tenter de reconstruire à travers l'UDI un centre droit capable de peser.
Le hasard veut que la décomposition de la droite se produise au moment où François Hollande mène des consultations pour rénover la vie politique. Parmi ses projets figure l'introduction d'une dose de proportionnelle dans le scrutin législatif. Cela ouvrirait la voie à toutes sortes de coalitions. Le projet a été maintes fois évoqué par le passé, jamais réalisé, mais cette fois le président de la République semble déterminé. Cela paraît une attitude kamikaze, car, face à la droite éparse et à la majorité indocile, M. Hollande dispose grâce au scrutin de l'arme fatale pour gouverner : le Parti socialiste a la majorité absolue à l'Assemblée, ce qui est un atout décisif par temps de crise. Cependant, la politique menée pour réduire les déficits, sur fond de chômage record, suscite l'impopularité et fait monter les extrêmes. La gauche est autant que la droite sous la pression du FN et le bipartisme ne permet plus de la contenir. Il faut inventer autre chose.

par Françoise Fressoz


© Le Monde 1/12/12

1 commentaire:

  1. Si la manœuvre est d'empêcher le FN d'accéder au pouvoir, c'est anti-démocratique, bien que je sois un farouche opposant à ces idées.
    Au lieu de défendre sa/ses places, les politiques feraient mieux d'œuvrer pour le bien commun et non désigner/détourner les regards sur x ou y.
    La tactique du bouc émissaire à ses limites.

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