samedi 6 octobre 2012

Douze ans de descente en enfer du PS héninois (59): les coulisses de l'incroyable fronde des élus socialistes


Passera ou passera pas ce budget 2009, alors que la terre entière semble se liguer contre Gérard Dalongeville en ce lundi 30 mars 2009.
Depuis la veille, Catherine Génisson a appelé personnellement chaque élu PS pour lui faire savoir qu’une procédure de suspension était en cours à l’encontre de Gérard Dalongeville. Et qu’il fallait à tout prix ne pas prendre part aux votes du compte administratif comme du budget 2009 face à la non-sincérité des documents présentés. Compliqué pour le maire, d’autant plus que Jean-Marc Legrand (AA: adjoint sécurité, de droite mais rallié à GD), qui a depuis peu appris que le maire l’avait court-circuité sur l’affaire de la vidéo-surveillance (un audit puis du matériel fut commandé et réglé à prix d’or à ISA… sans qu’il ne soit jamais livré et donc installé), boude et annonce qu’il va s’abstenir. Même souci du côté de Philippe Demarquilly, le fidèle adjoint beaumontois dont la double casquette de grand propriétaire terrien et d’adjoint à l’urbanisme fait hurler du côté de l’opposition. Lors d’un conseil chaud-bouillant, le 12 février, Marine Le Pen l’a notamment mis en accusation de manière très percutante (AA:http://alpernalain.blogspot.fr/2009/02/un-tres-tres-long-conseil-municipal.html) . Le Beaumontois, en ce lundi 30, est complètement chamboulé. Lors de la réunion du groupe majoritaire qui a lieu dans l’après-midi, il fait savoir au maire et à ses proches qu’il est au bout du rouleau. Le jeudi précédent, il affirme avoir reçu la visite de Guy Mollet lui pointant sous le nez une lettre de dénonciation concernant M. Demarquilly, que l’ex-gérant du Journal du pays explique alors « avoir subtilisé à la police judiciaire ». L’adjoint à l’urbanisme explique subir depuis quelque temps des pressions de la part de M. Mollet et en rejette la responsabilité sur le maire. De ce fait, il lui annonce qu’il ne votera ni le compte administratif ni le budget. Et d’une voix chevrotante, l’adjoint annonce que, le lendemain, il doit répondre à une convocation de la DIPJ. AA: il faut dire que l'adjoint avait fait modifier le PLU pour qu'un terrain lui appartenant devienne constructible et qu'il a engrangé, en le revendant, une confortable plus-value...L'affaire, bien sûr, s'est retrouvée, au tribunal, mais, à quelques jours près, elle était prescrite! Pas de chance, n'est-ce pas? Le juge était Pichoff, suspecté d'actes peu dignes dans le cadre de sa profession: y aurait-il un rapport? En tous les cas, cette affaire Pichoff a été "dépaysée" sur Paris, mais n'avance plus depuis 2 ans! Pourtant (ou à cause), le juge d'instruction en charge de cette affaire est celui qui traite l'affaire Karachi (mise en cause de Balladur et de son directeur de campagne, un certain Nicolas S pour financement illégal de sa campagne) qui, elle, avance à grands pas!
Au fil de cette journée cruciale, Jean-Pierre Chruszez appellera plusieurs fois le Beaumontois pour le faire changer d’avis et la dernière tentative sera effective sur le coup de 22 h 30, sous forme de SMS, juste avant que les élus ne passent devant l’urne pour voter ou non le BP 2009. Dalongeville tente alors de jouer de la corde sensible : « Vote le budget stp, c’est le nôtre. On réglera nos comptes après ». À cette heure-là, les élus PS ont déjà été retournés comme une crêpe, au terme de longues séances d’explications de Gérard Dalongeville et Jean-Pierre Chruszez. Marie-Noëlle Lienemann se retrouve de ce fait complètement isolée par la fronde d’élus socialistes aveuglés par leur confiance en un maire continuant à « léviter » alors même qu’il est au bord du précipice. La soirée de conseil est longue et hystérique. Rachid Lasri, dans la salle, joue du SMS à qui mieux mieux avec son « patron ». Qui n’est pas en reste avec certains élus PS (AA: phrase ambigüe: cela signifie-t-il que ce patron jouait le PS ou GD?). Dalongeville ne lâche pas plus son « mobile » du regard. Les coulisses de ce vote se joueront également sur les écrans de portable…
Et l’on sent pertinemment quelques élus au bord de la crise de nerfs, telle Annick Genty, bon soldat parmi les bons soldats du parti, et qui, au terme de ces séances de bourrage de crâne solidaire, finit par se rendre aux arguments de Gérard Dalongeville. Et désobéir aux consignes d’un parti qu’elle avait jusqu’alors toujours servi sans sourciller. Irrationnel !
Résultat, le compte administratif comme le budget sont adoptés sur le fil du rasoir. Mais adoptés. Dans un climat de désobéissance civile, dans les rangs du public, qui montera crescendo dans les derniers jours de cette mandature qui sera sans doute la plus courte de l’histoire héninoise.

PASCAL WALLART

AA:
- sur le conseil municipal du 30 mars, voir mes commentaires du soir même: http://alpernalain.blogspot.fr/2009/03/conseil-municipal.html
- ceux du lendemain: http://alpernalain.blogspot.fr/2009/03/questions-apres-une-folle-soiree.html
- du surlendemain: http://alpernalain.blogspot.fr/2009/04/dans-le-maelstrom-heninois-1.html

2 commentaires:

  1. mr alpern,pouvez vous nous indiquer les élus honnetes de la majorité qui n'ont pas voté ce budget.
    merci

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  2. A 7H42: dans l'article de demain, je ferai le point sur qui a voté quoi...

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