lundi 3 décembre 2012

"Imagine" (John Lennon)


Imaginons que l'histoire du Sofitel New York (15 mai 2011) n'ait pas existé...

Dès juillet 2011, DSK quitte son poste prestigieux de Directeur Général du FMI, poste où il a côtoyé les grands de ce monde et s'est forgé une solide réputation d'homme d'Etat. Aidé par son bilinguisme français-anglais, il a fait mentir la réputation de ces Français, incapables de parler une autre langue que la leur. Il emménage avec Anne Sinclair, son épouse, dans leur appartement situé Place des Vosges, pas loin de chez leur ami, Jack Lang.

Depuis quelques mois, Pierre Moscovici, Stéphane Fouks et ses amis d'EuroRSCG, soutiens de toujours, ont commencé à mettre en place les comités DSK dans tous les départements et à rassembler tous ceux qui pensent que Dominique est le seul socialiste à pouvoir battre Sarkozy. Ce travail de préparation est indispensable pour préparer la primaire socialiste (dite citoyenne) qui doit avoir lieu en octobre afin de désigner le candidat du PS et du PRG. A ce moment-là, personne ne doute un instant que DSK va l'emporter, peut-être même dès le premier tour, ce qui, vu l'intérêt d'une grande partie des Français pour cette primaire, ne peut être qu'un marchepied vers la victoire finale contre Sarkozy. L'aura de DSK est grande: non seulement auprès des décideurs du monde entier chez qui sa compétence économique est reconnue, mais aussi auprès des Français: de gauche, bien sûr, mais aussi de droite, parmi ceux qui ne peuvent plus supporter Sarkozy. Au PS, les autres candidats savent très bien qu'ils n'ont aucune chance contre DSK: Martine Aubry ne s'est pas remise de son élection chahutée du Congrès de Reims, Ségolène Royal de la Présidentielle de 2007, François Hollande passe pour un indécis, Manuel Valls pour un homme de droite perdu au PS, Arnaud Montebourg présente une candidature de témoignage comme Jean-Michel Baylet pour le PRG. Bref la voie est libre pour DSK.

Effectivement, les comités DSK se révèlent comme une superbe rampe de lancement avant que DSK ne se déclare officiellement lors d'une conférence de presse, le 16 juillet. On sent, chez les Français, un extraordinaire engouement, accentué par le formidable attrait exercé par Anne Sinclair. Ils donnent l'impression d'un couple heureux, épris l'un de l'autre, ce qui fait un peu glamour à l'occasion de cette irrésistible ascension vers la présidence: c'est comme si c'était non seulement Dominique, mais également Anne qui se présentait à la magistrature suprême. A côté, Nicolas et Carla semblent bien mièvres.

Et la campagne des Primaires provoque chez les Français un immense espoir: voilà  un homme compétent, à peine de centre gauche, affable et qui leur parle simplement, un homme amoureux d'une femme dont les yeux ont fait fantasmer tellement d'hommes et dont l'intelligence donne confiance aux femmes, voyant en elle celle qui saura conseiller utilement son mari...

Comme prévu, DSK survole les Primaires et l'emporte largement, dès le 1er tour. La France est strauss-kahnienne. Rien ne semble devoir arrêter l'ex-directeur du FMI dans sa marche vers l'Élysée...

Novembre et décembre sont l'occasion pour DSK de s'adresser à tous les Français, avec cette assurance qui lui sied si bien et les sondages le donnent largement vainqueur contre Sarkozy lors du second tour des Présidentielles. Janvier confirme cette impression d'invincibilité: l'élection est quasiment jouée...

Las! le 15 janvier, toutes les agences de presse, tous les médias et réseaux sociaux s'affolent: une fuite provenant des services de la DRCI fait état d'une enquête menée depuis de longues années concernant la vie privée de DSK: son penchant pour le libertinage y est crûment dévoilé. Que ce soit à Washington, à Paris, mais également en Belgique, les agents connaissent tout des moments libertins du candidat: les participantes, souvent des prostituées, les lieux précis des ébats, les organisateurs de ces séances, sont nommément désignés. Plus rien n'arrête le flot continu des révélations...DSK se tait. Sarko feint d'ignorer ce qu'il a probablement et délibérément fait dévoiler.

Au PS, c'est l'affolement: faut-il continuer avec DSK ou présenter un autre candidat? Dans le premier cas, c'est supposer que les Français ne lui tiendront pas rigueur de ses frasques; dans le second cas, les électeurs peuvent légitimement se poser des questions sur ce que ferait DSK s'il était élu: continuerait-il à s'adonner à ses plaisirs peu dans les normes? Les socialistes hésitent: peut-on vraiment changer de candidat à 3 mois du 1er tour? L'avance de DSK dans les sondages n'est-elle pas suffisante pour lui permettre de garder la majorité, malgré le scandale que, semble-t-il, les Français (sondage IPSOS: les hommes plutôt que les femmes, les électeurs jusqu'à 60 ans) sont prêts à lui pardonner. DSK se dit prêt à continuer, mais Anne Sinclair se terre...
Finalement, le PS décide de faire confiance à son candidat.
La campagne prend alors un autre tour. Sarko jubile. DSK essuie un torrents de critiques, les humoristes se déchaînent, les Français se déchirent... La campagne se délite. Au 1er tour, Sarko mène avec 29% contre 21% à DSK qui devance d'un point la candidate du FN. Le second tour est un calvaire pour DSK et les socialistes: Sarko l'emporte largement, avec 57%...
Le soir même, DSK déclare se retirer de la vie politique et annonce sa séparation avec son épouse...

10 commentaires:

  1. Samedi matin au restaurant scolaire Darcy premiers tours de manivelle du très beau film "LE BAL DES CUMULARDS". A noter que le principal acteur touchera le plus petit cachet mais rassurez vous les acteurs autour de lui sur la photo vdn cumulent pour l ensemble entre 50 000 et 100 000 euros par mois restos non compris. faut pas deconner non plus. signé:FRESCO.

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  2. Aujourd'hui distribution de tracts par l'union syndicale dans tous les services.La stratégie offensive de cette dernière se met en place pour le bien-être des agents jusqu'à maintenant méprisés par cette gestion injuste.

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  3. Scénario très réaliste, et donc .... le PS n'aurait il pas eu intérêt à ce que cela arrive plutôt disons avant l'été 2011 ????

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  4. A GMR: c'est ce qui est arrivé, en somme...

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  5. Pour moi, ça ne tient pas la route. Les français aiment, puis aiment détester l'être jadis aimé.
    Sur une durée aussi importante que la campagne présidentielle, sans parler de la pré campagne, je crois qu'ils auraient éliminés le DSQ illico presto. Pas sur donc, qu'il ait pu arriver jusqu'au bout.
    Mais ça n'engage que vous.

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  6. A 12H37: Si Sarko dévoile tout en janvier, il n'y a pas beaucoup le choix pour les 3 derniers mois avant l'élection. De plus ce ne sont pas les Français qui décident mais bien la direction du PS.
    De toutes les façons, à partir du moment où cela fuite, Sarko a gagné...
    Mais bien sûr le PS aurait eu tout loisir de remplacer DSK par Hollande par ex...

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  7. liste apolitique devenu liste mafia rose3 décembre 2012 à 13:21

    et vous oubliez le film le des cocus

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  8. A moins que l'affaire DSK n'ait une incidence sur le choix du nouveau candidat. Un profil allant à l'encotre de DSK, par exemple.

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  9. @AA : et donc
    - dans votre scénario, c'est NS qui révéle tout,
    - en réalité ... ?

    Je me suis toujours dit, pourquoi maintenant ?

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  10. A GMR

    C'est NS qui fait fuiter dans le scénario envisagé. C'est, probablement, ce qu'il avait, dans la réalité, en tête depuis longtemps. Malheureusement pour lui, l'affaire du Sofitel a déjoué ses plans, puisque le scandale est intervenu trop tôt ce qui a permis au PS de rebondir...

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