vendredi 11 novembre 2016

Terrible constat de l'impuissance...

L'éditorial du Monde (voir ci-dessous), en date du 10/11, écrit quelques heures après les résultats des élections US, n'a, 2 jours après, rien de très neuf par rapport à tout ce qui a pu être dit et écrit, mais il insiste sur 3 points importants :
- le même pays qui a élu et réélu un homme noir, Barack Obama, l'a remplacé par un personnage à l'exact opposé, Donald Trump, et, ce, malgré un bilan positif du président sortant...
- la complexité des problèmes posés, par et à notre monde actuel, effraie les citoyens qui n'ont pas les moyens de les appréhender. Ceux qui apportent à cette complexité des réponses simplistes emportent la mise : non seulement ils ne comprennent pas non plus les choses, mais ils donnent, volontairement (et c'est là que leur responsabilité est énorme), de fausses clefs à une population désemparée... c'est la force de tous les dictateurs du monde que de lancer des slogans tels que "tous pourris", "c'est la faute de l'autre, (l'étranger), "on vous ment"...
- la porte est ouverte aux partis extrêmistes en France, en Hongrie, en Pologne, en Turquie...




Editorial du Monde

La colère a gagné

La colère a gagné, la rage protestataire l'a emporté. Un milliardaire douteux, qui ne paye pas d'impôts depuis vingt ans, ment comme un arracheur de dents, flirte ouvertement avec le racisme, la xénophobie et le sexisme, et qui n'a jamais exercé le moindre mandat électif ou public, a su la capter. Magistralement. Le républicain Donald Trump deviendra le 45e  président des Etats-Unis, et prendra possession de la Maison Blanche en janvier.
Le pays qui a élu Barack Obama en  2008 et en 2012, premier Afro-Américain à la Maison Blanche, diplômé d'Harvard, vient d'adouber un promoteur immobilier aux multiples faillites et qui se félicite de ses " bons " gènes européens. Telle est l'humeur de l'Amérique, tel est le fond de l'air dans l'ensemble de nos pays occidentaux. La démocrate Hillary Clinton n'est pas la seule vaincue de ce scrutin. Une déferlante protestataire bouscule les élites traditionnelles de part et d'autre de l'Atlantique. L'élection de Donald Trump est un bouleversement majeur, une date pour les démocraties occidentales. Comme la chute du mur de Berlin, comme le 11 septembre 2001, cet événement ouvre sur un nouveau monde, dont on peine encore à distinguer les contours mais dont une caractéristique est d'ores et déjà avérée : dans ce monde-là, tout ce qui était réputé impossible, ou irréaliste, devient désormais envisageable.

Quelles que soient les singularités d'un pays à l'autre, le mouvement de colère est ancré dans une critique diffuse de la mondialisation qui porte sur deux thèmes : le contrôle des flux migratoires et les inégalités de revenus. Les Britanniques ont voté pour le Brexit sur ces deux sujets. Trump avait prédit que son élection serait un " Brexit à la puissance trois ". Il avait raison. C'est aussi une façon de dire que l'Europe n'est en rien protégée du séisme qui vient de secouer Washington.
Certes, le résultat du scrutin du 8 novembre – les républicains conservent le contrôle du Congrès – est d'abord une affaire américaine. Le démocrate Obama achève ses deux mandats sur un bilan intérieur honnête. Héritier d'un désastre économique laissé par son prédécesseur républicain, George W. Bush, il a redressé la barre : chômage à moins de 5  %, croissance supérieure à la moyenne européenne, finances publiques en voie d'assainissement, assurance-santé considérablement étendue, industrie automobile rescapée et haute technologie plus conquérante que jamais.
Aussi étrange que cela paraisse en ce jour de triomphe pour les républicains, Barack Obama est crédité d'un fort taux d'approbation dans l'opinion américaine. Mais tout s'est passé comme si ces résultats et ces bons sondages ne lui avaient donné aucune prise sur ce qui se passe dans son pays. Il a échoué très exactement là où il était le plus attendu : rassembler un pays divisé. Il n'a pas su ou pas pu combler les lignes de fracture, ni les vieilles – celle de la race, les Noirs ne se sont pas mobilisés pour Mme Clinton – ni les nouvelles, celles nées de ces inégalités croissantes liées à une mondialisation des échanges portée par la révolution technologique. Lucide, il avait lui-même laissé entendre que ce dernier défi était l'affaire d'une génération, pas de deux mandats présidentiels.
Dans ce contexte, M.  Trump a fait preuve d'une intelligence politique diabolique. D'abord contre son parti, puis contre son adversaire démocrate, il a su incarner à merveille l'homme nouveau, celui qui n'appartient pas à un sérail politique discrédité par deux des catastrophes qui ont profondément marqué les Américains : la débâcle irakienne et la crise économique et financière de 2008. Peu importe que l'une et l'autre soient largement le produit de la politique menée par des républicains.
Avant Trump et Bernie Sanders, le concurrent malheureux d'Hillary Clinton, personne ne s'était fait le porte-voix des marginalisés de la mondialisation. Personne n'a été condamné pour la dévastation venue de Wall Street. Personne n'a anticipé les conséquences politiques d'un type de croissance qui met à mal la classe moyenne au sens large. Donald Trump, lui, l'a fait en choisissant trois boucs émissaires : les immigrés, le libre-échange et les élites. Il a aussi su exploiter le malaise d'une population américaine blanche qui pourrait vite perdre la majorité face à l'agrégat des minorités ethniques.
Pour son malheur, Mme Clinton incarnait à la perfection la quintessence de l'élite politique américaine traditionnelle. A tort ou à raison, elle portait l'image du statu quo – même si elle avait le seul programme réalisable et solide.
Les leçons de ce scrutin sont multiples. Elles s'adressent aux partis de gouvernement traditionnels. Elles concernent une presse et des sondeurs qui, dans leur immense majorité, n'ont pas vu venir la vague, et ne savent plus prendre le pouls de l'opinion. Ces leçons sont d'autant plus impérieuses que les représentants de la colère protestataire, qu'il s'agisse de Trump ou de ses clones européens, n'ont pas la moindre idée de la complexité des problèmes à résoudre. Ils vendent des illusions, l'Américain le premier. Ils cultivent un simplisme réducteur qui peut devenir une menace pour nos démocraties. Vue de Paris, la victoire de Trump, venant après le Brexit, est un avertissement de plus. Dans le monde qui s'ouvre avec cette élection, tout est possible, même ce que l'on a encore du mal à regarder en face : la prise du pouvoir par un parti extrémiste.

Jérôme Fenoglio

14 commentaires:

  1. Donc Trump c'est la colére, la rage, le sexisme, le racisme, le mensonge et la xenophobie. Et c'est un milliardaire "douteux". En quoi, on ne sait pas, mais peu importe, si le journaliste du Monde le dit... Ce qu'il ne dit pas, c'est que la Fondation Clinton est sous des accusations qui sont un peu plus que des doutes... Il exploite le malaise.

    En face, Clinton a le seul programme réalisable et solide.

    C'est typiquement ce genre d'analyse, ce genre d'article qui a conduit à la victoire de Trump...

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    1. Trump? C'est l'extrême connerie d'extrême droite!Le système des "grands électeurs" est un système à anti-démocratique. Hillary Clinton a recueilli plus de voix que le fou blondasse.

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    2. D'accord. Si ça peut vous rassurer de vous dire ça, tant mieux pour votre état psychologique du moment. Mais vous allez au devant de graves déconvenues.

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    3. Moi, mais ça ne me rassure pas l'élection d'un psychopathe fascisant à fausse mèche blondasse implantée à la tête et à la tête de la plus grande puissance du monde! Je suis responsable moi! Mais il sera destitué assez vite.Il est fou et très con.

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  2. (la porte est ouverte aux partis extrêmistes en France, en Hongrie, en Pologne, en Turquie...)
    tant il est incontestable qu'il s'exerce actuellement en Turquie une démocratie exemplaire.

    (le même pays qui a élu et réélu un homme noir, Barack Obama, l'a remplacé par un personnage à l'exact opposé, Donald Trump, et, ce, malgré un bilan positif du président sortant...)

    Mais Trump n'a pas battu Obama si je ne m abuse, mais la représentante démocrate. La responsabilité du résultat n en revient il pas à ceux qui ont fait le mauvais choix lors des primaires, et non pas la frange des électeurs américains qu' on a forcés à voter par défaut. Voila, à mon humble avis, de quoi nous avertir pour ce qui nous concerne, mais j'oubliais, je vous prie de m'en excuser, que je n' étais qu'un citoyen de base perdu dans les arcanes de la marche du monde.

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    1. Normal, il nous regarde de haut, le je sais tout.

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  3. Le Maire d'Hénin- Beaumont est le Roi des procès.
    Lors du repas du 11 Novembre 2016 à la salle des fêtes le responsable de cette association avait 'il une autorisation de vente de boissons alcoolisées de catégorie de 2 3,qui doit être délivrée par le Maire 15 jours avant l’événement.
    En visionnant les clichés de cette manifestation vous constaterez que sur le bar il y a des boissons de 4ème catégorie et on doit être détenteur d'une "licence IV". Mais nous sommes à Hénin-Beaumont et le petit juriste BB ne connait pas cette loi ou fait semblant.Le FN se croit tout permis ,mais nul n'est censé ignorer la loi.

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    1. Repas privé avec réservation sans ouverture au public, pas besoin d'autorisation 16h37;ça vous donne soif je parie !Je rigole.

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    2. Tiens, un corbeau serait-il de retour?

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    3. 21H13 n'aime pas les corbeaux. Pourtant ses amis et lui fondent comme des rapaces sur les repoussants émoluments et autres cadeaux de l’Europe et de la France. In vino veritas

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    4. 20h28 vous avez un problème de vue ou un reste d'alcool qui influe sur votre vue car vous répondez au commentaire de 18h37,mais je n'apportes pas de jugement et chacun est libre de s'exprimer.
      Rien ne prouve que ce repas était privé et toute association doit demander une autorisation auprès du Maire ,et les invités dans cette salle doivent être adhérents et je doutes qu'ils le soient tous.Facebook
      est lu par de multiples personnes(le Maire le sait il en fait usage pour déposer des plaintes).Même pour une foire expo la loi est identique,mais sur les armoiries de notre commune ne voit on pas le mot
      "justice".Mais nous sommes dans ville FN qui se croit tout permis.
      "il est des nôtres il a bu ses verres hic,hic comme les autres.

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    5. Portez plainte 10h25,bon courage!

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    6. briois et le pen se gavent à Bruxelles et trouvent encore le moyen de la voler et de nous voler!Jamais assez ces vautours!Le fric, c'est leur obsession! Ah ces fachos hypocrites!

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  4. "Anti FN

    Ayant recueilli un nombre de voix supérieur à celui de Trump, notamment les voix de la fraction la plus pauvre de l'électorat des USA, Hillary Clinton doit concéder la victoire à un milliardaire affairiste uniquement en raison du système particulier et ringard des Grands Électeurs lors de cette élection 2016...

    Les extrêmes-droites en Europe ont donc tort de pavoiser, il y a bien une majorité de progressistes aux États-Unis."

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