mardi 7 février 2012

Les partis politiques font des écarts...(4)

Après avoir vu comment les partis politiques s'arrangeaient de la loi  dans le financement de leurs campagnes électorales (http://alpernalain.blogspot.com/2012/02/les-partis-politiques-font-des-ecarts3.html) et dans la formation des élus (http://alpernalain.blogspot.com/2012/01/les-partis-politiques-font-des-ecarts1.html et http://alpernalain.blogspot.com/2012/02/les-partis-politiques-font-des-ecarts2.html), avant d'aborder le gros morceau d'un financement parallèle, voyons ce que j'appelle "les petites commodités" parce qu'elles concernent le quotidien et sont des appoints à un système plus organisé et conséquent.
   
3- Les petites commodités

3-1 La "petite délinquance"

L'ensemble des "écarts" qui est l'objet de cette série d'articles concerne le financement des partis politiques.
Dans ce paragraphe, je voudrais évoquer, rapidement, quelques comportements bien connus de certains élus...Comportements qui n'ont rien d'illégaux, mais sont contraires à la la morale et à l'éthique en général. Malheureusement, cette inconduite est tellement entrée dans les moeurs que beaucoup de ces élus sont étonnés que l'on puisse leur reprocher ce qui suit. Vous avez beau leur dire qu'il s'agit d'argent public, ils trouvent normales des habitudes qui choquent la plupart des citoyens...
Quelques exemples très concrets de la banalisation des privilèges, sur le compte des citoyens:

- tel élu fera envoyer (et donc timbrer) ses courriers personnels par la mairie. N'avez-vous jamais reçu des voeux d'une de vos connaissances, demeurant loin de chez vous et élue de sa commune, par un courrier affranchi par la collectivité?  Qui en est choqué aujourd'hui?

- les invitations à déjeuner par des fournisseurs de la collectivité. Corruption discrète et sournoise afin de s'assurer du soutien, direct ou indirect, dudit élu... Cela concerne également les agents des collectivités. Un maire ou un Président devrait interdire ce type de collusion, apparemment innocent. Bien entendu, il doit commencer par se l'interdire à lui-même...Vous noterez qu'il n'y a pas d'argent en jeu, directement...Mais vous vous doutez bien que les intentions du fournisseur ne sont pas si pures que cela...

- point très délicat: les associations culturelles et sportives invitent des élus, à titre gratuit, lors de leurs manifestations. On peut les comprendre car la présence du Maire ou d'adjoints, voire de simples élus, honore le travail effectué par l'association...D'un autre côté, cette dernière perçoit des subventions ou espère en recevoir...Je me demande si la probité n'exige pas que tout élu paye sa place même lorsqu'il est invité: après tout, certains élus sont indemnisés...Pour ceux qui ne le sont pas, une cagnotte commune, abondée par le maire et les adjoints (cela est valable pour les intercommunalités, conseils régionaux et généraux), leur permettrait d'assister aux manifestations en représentant la ville. Cela peut paraître poussé à l'extrême, mais cela évite à un élu, non seulement de profiter indirectement de l'argent public (la subvention en échange de places gratuites) mais à la collectivité de résister à des pressions...
J'en profite pour raconter une anecdote personnelle: j'ai combattu Jacques Mellick pendant plusieurs années, aussi bien pour son autoritarisme que pour ses méthodes. Je fus un temps Président du Stade béthunois football: quand il venait au match, le maire exigeait de payer sa place alors que la ville payait une subvention importante au club. Je n'ai jamais crû qu'il agissait ainsi par pure probité: en effet, il n'avait pas enjoint aux autres élus d'en faire autant...Cette histoire pour dire que certains imaginent bien qu'il n'y ait pas de raison que des élus bénéficient de privilèges...

- le favoritisme et les privilèges: je veux parler surtout de ce qui me parait le plus insupportable parmi les abus de pouvoir. Celui de profiter de sa fonction pour faire engager des membres de sa famille. Je ne parle pas ici du fait de recruter des amis ou des personnes "recommandées". Difficile de parer à cela légalement: chaque élu est là, face à sa conscience. Je ne parle pas non plus (mais nous aurons l'occasion d'y revenir plus loin) d'embauches de membres du parti politique auquel on appartient. Je fais ici allusion au fait que tel maire ou responsable politique fasse recruter un membre de sa famille dans une structure publique. Prenons un exemple concret: que le maire de telle ville se soucie que son gendre trouve du travail me parait normal. Mais qu'il use de son pouvoir pour le faire intégrer un organisme dont il est membre, du fait de sa fonction, me parait indécent, même si le recruté est compétent. C'est injustifiable! J'ajoute que l'on est en droit de se poser la question de savoir quelle sera la contre-partie de ce service rendu par la structure: le maire concerné ne pourra pas refuser d'embaucher un proche d'un élu, lui-même membre de la structure. "Petits services rendus entre amis". Il est fort possible qu'il n'y ait pas de réciprocité, mais il y a suspicion et un élu doit éviter tout ce qui pourrait être un soupçon sur sa probité. Quitte à en choquer plusieurs, je préfèrerais que ce recrutement se fasse loin ailleurs pour éviter en grande partie le risque de réciprocité. Par exemple, un Président de Conseil Général du sud de la France souhaitant faire embaucher sa progéniture par un collègue serait moins soupçonnable de profiter de ses privilèges si le recrutement à lieu dans le nord de la France, parce que l'employeur ne pourra souvent pas bénéficier du même avantage, en retour. Les petits arrangements entre voisins sont plus que suspects...Comment voulez-vous, après avoir profité de ses fonctions dans l'exemple cité, lutter contre le favoritisme ou le clientélisme: on n'est plus crédible.
Autre exemple proche, celui-là: j'avais reproché au Président du Conseil régional NPDC d'avoir embauché ses filles dans son institution. Et pourtant elles semblaient compétentes. Mais quelle faute morale commise par lui! Quel exemple!

A suivre

2 commentaires:

  1. ELLE VA ETRE CHOUETTE L AMBIANCE EN MAIRIE DE HENIN BEAUMONT.

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  2. Quelle est la différence entre un cambrioleur et un politicien?
    - Le cambrioleur ne vole qu'une personne à la fois

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